vanishing starlight (ieyasu) (flashback)
Ishvar Tsukino
Insolence. Du coin de l’œil, tu observais cette silhouette s’épanouir et se réjouir dans un univers qui n’est pas le sien ; qui s’affirmait comme s’il était des tiens. Audacieuse naïveté que de l’exprimer sous son regard ; il était condamné. Révulsé était le terme approprié pour qualifier cette odieuse mascarade. L’ordre régnant était passé au second plan par l’ignorance disgracieuse d’un sang si peu méritant.
Oiseau du haut de l’échelle sociale, le blason dorant ton uniforme ; ta maison était une fierté que ta famille pouvait revendiquer ; ton nom est à l’instar d’une source de pouvoir, il domine par son histoire. Cependant, voici que cette vermine vient parasiter ce pourquoi tu es né ; ce à quoi tu es désigné. Du haut d’une douzaine d’années, tu étais pleinement conscient de l’ordre social dressé et de cette pyramide que tu surplombais.
Alors que l’assommant cours d’astronomie venait à toucher à sa fin et que les élèves s’hâtaient à rejoindre leurs dortoirs, tu restais impassible face à l’horizon et aux éclats de rires. Langue claquant contre ton palais, tu restais insatisfait du désordre naissant. Masamune. Ton regard se pose sur celui qui pourfend l’ordre. Finalement, tu te relèves venant faire face à cet être de sang-impur. Ne serait-il pas temps, que tu songes à apprendre où est ta place. Ce n’est pas une question, ça ne le sera jamais ; ton visage aborde un doux sourire mesquin et le mépris se lit sur ses lignes les plus fines. Il y a dans l’existence de ce parasite, une distinction certaine contrairement à celle de ses confrères et c’est bien elle qui t’exaspère.
S’il y a bien une chose que tes parents n’ont cessé de t’inculquer c’était bien est bien leur façon de régner ; par la terreur. Régime d’autorité ou ni toi, ni ton frère avaient pu y échappé et lorsqu’il n’était pas respecté alors les coups s’envolaient. Tu avais pour cette forme de régenter une certaine aversion pourtant elle s’était inscrit en toi à l’image d’un stigmate dont on ne peut se défaire. Cette façon de faire n’était plus qu’une simple mélodie dont tu connaissais les paroles par cœur, que tu venais simplement réciter comme une poésie.
A moins que tu aies besoin qu’on n’y t’aide. On connait la chanson.
Oiseau du haut de l’échelle sociale, le blason dorant ton uniforme ; ta maison était une fierté que ta famille pouvait revendiquer ; ton nom est à l’instar d’une source de pouvoir, il domine par son histoire. Cependant, voici que cette vermine vient parasiter ce pourquoi tu es né ; ce à quoi tu es désigné. Du haut d’une douzaine d’années, tu étais pleinement conscient de l’ordre social dressé et de cette pyramide que tu surplombais.
Alors que l’assommant cours d’astronomie venait à toucher à sa fin et que les élèves s’hâtaient à rejoindre leurs dortoirs, tu restais impassible face à l’horizon et aux éclats de rires. Langue claquant contre ton palais, tu restais insatisfait du désordre naissant. Masamune. Ton regard se pose sur celui qui pourfend l’ordre. Finalement, tu te relèves venant faire face à cet être de sang-impur. Ne serait-il pas temps, que tu songes à apprendre où est ta place. Ce n’est pas une question, ça ne le sera jamais ; ton visage aborde un doux sourire mesquin et le mépris se lit sur ses lignes les plus fines. Il y a dans l’existence de ce parasite, une distinction certaine contrairement à celle de ses confrères et c’est bien elle qui t’exaspère.
S’il y a bien une chose que tes parents n’ont cessé de t’inculquer c’était bien est bien leur façon de régner ; par la terreur. Régime d’autorité ou ni toi, ni ton frère avaient pu y échappé et lorsqu’il n’était pas respecté alors les coups s’envolaient. Tu avais pour cette forme de régenter une certaine aversion pourtant elle s’était inscrit en toi à l’image d’un stigmate dont on ne peut se défaire. Cette façon de faire n’était plus qu’une simple mélodie dont tu connaissais les paroles par cœur, que tu venais simplement réciter comme une poésie.
A moins que tu aies besoin qu’on n’y t’aide. On connait la chanson.
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Ieyasu Masamune
et la douleur assaille,
corps à ses pieds,
plongée dans ces entrailles
Aux frêles aguets de sa jeunesse, Ieyasu s’imprégnait avide de merveilleux, sa volonté courbée aux bons grés d’une impétuosité propre aux ignares frappés d’illuminations pécheresses : car gueule béante en expectances chimériques et gosier tant gorgé d’allégresse, il se mourrait d’un insatiable appétit que l’on eut concédé à de naufragés affamés, s’extasiant de miracles appauvris que le monde magique daignait dans son inconditionnelle mansuétude lui concéder. Que trop épris du charivari assourdissant de ses propres fabulations disparates il s’en serait vendu pour quelques miettes éparses, s’en serait perdu au sein gonflé de doucereux songes, s’en serait fendu le cœur et évidé le poumon en vaines anacatharses.
Le fantasque en avait rongé ses chaînes et s’évertuait à extirper sa carcasse du carcan oppresseur de l’éducation dont avaient sied ses géniteurs, et tandis qu’à ces petites amnisties il renaissait d’un indubitable soulagement en florissait à la courbure de son estomac une honte proliférant parmi les miracles salvateurs. Lorsque les attentes pesaient contre son ventre d’un insurmontable fardeau, les paroles mues en préceptes qui se pressaient à ses oreilles en chaotiques lamentos, Ieyasu n’avait de cesse d’oblitérer l’inéluctable, de vilipender l’indiscernable : l’incrédulité nouvelle de la magie, telle révélation à en saturer l’œsophage, le tiraillement naissant de sa sanguinité en corde à son cou.
Mais qu’à ses torts astreint par son héritage, fût-il né baigné d’argent il en quitterait cette terre de la dignité qui en exultait.
A ces pieuses heures absoutes d’astronomie se fracturait sur ses rétines les camaïeux déteints de firmaments nocturnes, l’immensité d’un lac aniline constellé d’astres qui lointains, se précipitaient vers leur inévitable fin –car en chaque chose de l’univers se pressait l’essence omnipotente du déclin.
Instants de quiétude n’auraient su s’en dédouaner ; à chaque enfer y pullulaient ses démons : et au sein des profondeurs dantesques de Mahoutokoro s’y brûlait incandescente la noirceur d’idéologies suprémacistes, gangrène purulente qui lentement consumait ses patiences.
Un de ces diables se dressait ainsi : port altier d’un noble en pâmoison, l’allure fière et l’œil rabaissant qui éveillait en ses sens un sentiment purulant de familiarité. Lui qui avait naïvement espéré vilipender de tels fantômes s’offrait en sacrificule à la grandeur d’un axiome incontesté : le prix de la considération s’avérait d’un luxe hors de son atteinte –la prédisposition intrinsèque aux Sangs-Purs.
Il se dégageait de ces engeances une prestance incommensurable, et, –bien qu’Ieyasu eût préféré écorcher sa propre langue plutôt que d’en admettre la pensée– Ishvar Tsukino à son grand dam, n’en faisait guère exception : l’éclat acescent de la lune cisaillait ses pommettes d’un lustre blafard et de ses lèvres en soulignait l’excavation.
A cette conscience naquit en lui l’impérieuse envie de rébellions, et à ces aubades craquela le maintien de ses gonds :
Ah, Tsukino, mais ma place est exactement celle où je me tiens. Au repli de l’immense condescendance qui découlait de ses babines y naissait alléchante l’attrait d’intarissables révolutions. De ces commisérations impropres à celles que son instruction avait distillé en ses veines, Ieyasu se félicitait de ces bassesses digressâtes. Et nul besoin de ton aide, pour ce que cela vaut, je saurai m’en passer.
Soit fier, soit fier – de litanie au leitmotiv, il s’en repaissait à l’expression de ses ignominies. Pourquoi ne cesserais-tu pas donc de te soucier de ma prétendue position et ne retournes-tu pas parader avec tes semblables ? Et ses lippes se fendent carnassières –rare gracieuseté induite de ces nouvelles libertés, il en massacre à ses aises la prétendue façade de marbre qui en façonne son faciès.
Le fantasque en avait rongé ses chaînes et s’évertuait à extirper sa carcasse du carcan oppresseur de l’éducation dont avaient sied ses géniteurs, et tandis qu’à ces petites amnisties il renaissait d’un indubitable soulagement en florissait à la courbure de son estomac une honte proliférant parmi les miracles salvateurs. Lorsque les attentes pesaient contre son ventre d’un insurmontable fardeau, les paroles mues en préceptes qui se pressaient à ses oreilles en chaotiques lamentos, Ieyasu n’avait de cesse d’oblitérer l’inéluctable, de vilipender l’indiscernable : l’incrédulité nouvelle de la magie, telle révélation à en saturer l’œsophage, le tiraillement naissant de sa sanguinité en corde à son cou.
Mais qu’à ses torts astreint par son héritage, fût-il né baigné d’argent il en quitterait cette terre de la dignité qui en exultait.
A ces pieuses heures absoutes d’astronomie se fracturait sur ses rétines les camaïeux déteints de firmaments nocturnes, l’immensité d’un lac aniline constellé d’astres qui lointains, se précipitaient vers leur inévitable fin –car en chaque chose de l’univers se pressait l’essence omnipotente du déclin.
Instants de quiétude n’auraient su s’en dédouaner ; à chaque enfer y pullulaient ses démons : et au sein des profondeurs dantesques de Mahoutokoro s’y brûlait incandescente la noirceur d’idéologies suprémacistes, gangrène purulente qui lentement consumait ses patiences.
Un de ces diables se dressait ainsi : port altier d’un noble en pâmoison, l’allure fière et l’œil rabaissant qui éveillait en ses sens un sentiment purulant de familiarité. Lui qui avait naïvement espéré vilipender de tels fantômes s’offrait en sacrificule à la grandeur d’un axiome incontesté : le prix de la considération s’avérait d’un luxe hors de son atteinte –la prédisposition intrinsèque aux Sangs-Purs.
Il se dégageait de ces engeances une prestance incommensurable, et, –bien qu’Ieyasu eût préféré écorcher sa propre langue plutôt que d’en admettre la pensée– Ishvar Tsukino à son grand dam, n’en faisait guère exception : l’éclat acescent de la lune cisaillait ses pommettes d’un lustre blafard et de ses lèvres en soulignait l’excavation.
A cette conscience naquit en lui l’impérieuse envie de rébellions, et à ces aubades craquela le maintien de ses gonds :
Ah, Tsukino, mais ma place est exactement celle où je me tiens. Au repli de l’immense condescendance qui découlait de ses babines y naissait alléchante l’attrait d’intarissables révolutions. De ces commisérations impropres à celles que son instruction avait distillé en ses veines, Ieyasu se félicitait de ces bassesses digressâtes. Et nul besoin de ton aide, pour ce que cela vaut, je saurai m’en passer.
Soit fier, soit fier – de litanie au leitmotiv, il s’en repaissait à l’expression de ses ignominies. Pourquoi ne cesserais-tu pas donc de te soucier de ma prétendue position et ne retournes-tu pas parader avec tes semblables ? Et ses lippes se fendent carnassières –rare gracieuseté induite de ces nouvelles libertés, il en massacre à ses aises la prétendue façade de marbre qui en façonne son faciès.
toutes mes excuses pour l'attente amour ///
jsuis actuellement aussi chaude que les flammes de l'enfer
jsuis actuellement aussi chaude que les flammes de l'enfer
Ishvar Tsukino
Incrédulité point nommé pour la régence juste et l'autorité. La bravour ne changerait rien à l'ordre établi, au régime naturel de la chaine alimentaire. à la naissance, on possède un nom, un rôle, un rang et nulle acquisition n'est capable de boulverser ce qui est inné ; en cette nuit noire la lune dominait le ciel de son entièreté.
Le regard doré fièrement planté sur cette silhouette rebelle, sur celui qui prétend que sa position est réelle ; celui qui ose défier les astres. Ishvar n'est rien d'autre que le reflet du dieu sous lequel son étoile est née ; bienveillant qu'à l'égard de ceux qui respectent le cycle de la nature ; autrement il se fait la némesis de ces hérétiques.
Présomptueux. Il s'avance, vers cette âme qui à vu son monde se transformer ; il était sûrement vu d'un certain éclat, mais il devait apprendre que tout ce qui brille, n'est pas de l'or. Il n'était qu'une étincelle cherchant à s'embraser, pourtant il suffisait de souffler pour qu'il puisse s'envoler. Quelle fierté pour un inceste-né. Il devrait se courber dans les bassesses qui lui irait si bien, apprendre qu'il n'est que le rejeton d'une erreur de la nature ; savoir qu'il est de ceux qui sont indésiré.
Mes semblables, comme tu le formules si bien, courbure sur tes lippes, et tu laisses glisser ta baguette sur le bout de tes doigts, caressant de l'extrémité de l'objet la tranchée du jeune Masamune. Connaissent les lois de ce monde. Vous étiez de ceux qui ont toujours baigné dans cette réalité, de ceux qui ont apprit qu'au sommet il n'existe qu'un seul mot : pur ; à l'instar de la lignée dont tu as hérité.
Que Tsukiyomi-no-mikoto ait pitié de ton ignorance, misérable. Parce que toi, Ishvar, n'en éprouvera aucune. Il n'est pas trop tard, pour implorer la lune d'expier tes pêchés. pour s'incliner à tes pieds.
Le regard doré fièrement planté sur cette silhouette rebelle, sur celui qui prétend que sa position est réelle ; celui qui ose défier les astres. Ishvar n'est rien d'autre que le reflet du dieu sous lequel son étoile est née ; bienveillant qu'à l'égard de ceux qui respectent le cycle de la nature ; autrement il se fait la némesis de ces hérétiques.
Présomptueux. Il s'avance, vers cette âme qui à vu son monde se transformer ; il était sûrement vu d'un certain éclat, mais il devait apprendre que tout ce qui brille, n'est pas de l'or. Il n'était qu'une étincelle cherchant à s'embraser, pourtant il suffisait de souffler pour qu'il puisse s'envoler. Quelle fierté pour un inceste-né. Il devrait se courber dans les bassesses qui lui irait si bien, apprendre qu'il n'est que le rejeton d'une erreur de la nature ; savoir qu'il est de ceux qui sont indésiré.
Mes semblables, comme tu le formules si bien, courbure sur tes lippes, et tu laisses glisser ta baguette sur le bout de tes doigts, caressant de l'extrémité de l'objet la tranchée du jeune Masamune. Connaissent les lois de ce monde. Vous étiez de ceux qui ont toujours baigné dans cette réalité, de ceux qui ont apprit qu'au sommet il n'existe qu'un seul mot : pur ; à l'instar de la lignée dont tu as hérité.
Que Tsukiyomi-no-mikoto ait pitié de ton ignorance, misérable. Parce que toi, Ishvar, n'en éprouvera aucune. Il n'est pas trop tard, pour implorer la lune d'expier tes pêchés. pour s'incliner à tes pieds.
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Ieyasu Masamune
et la douleur assaille,
corps à ses pieds,
plongée dans ces entrailles
La nuit été tombée comme une chape de plomb que trop zélée tandis que sa lie se trainait en longueur au fil des étoiles qui naissaient et trépassaient, manquant dans sa chute d’en assommer la cohérence de ses pensées —où étaient-ce les mots dégobillés sous la verve hautaine du Tsukino qui pesaient de tout leur poids sur ses épaules frêles et emplissaient de toute leur présence son méat acoustique de sonorités assourdissantes. Tout était-il que le précédent labeur d’astronomie qui l’avait privé de la douce et prometteuse étreinte de ses draps n’aidait nullement à l’épuisement de sa patience.
En contrebas, les vagues se fracassaient contre les arêtes vives des roches, inexorablement menées par la drosse inlassable de l’océan, dont l’embrun exultait la senteur particulièrement iodée de l’air marin : cadre idyllique pour toute confrontation nocturne, et cette pensée tenace persistait à l’arrière de son esprit.
Ieyasu plantait le vert de ses yeux dans l’œillade mordorée du diable qui s’avançait, l’apex de son menton aussi mêmement dressé qu’un écu, ou selon le besoin, que la pointe d’une lame mortelle, baignant dans l’attente fébrile des hostilités en suivant le cheminement de la baguette du sang-pur au creux de sa gorge. Il en tira toutefois, obstinément aveugle à la menace qui cajolait son derme pâle, quelques mots incisifs : Pardonne-moi —quoi que non, faisons fit de telles bienséances— Tsukino, si tu penses ne serait-ce qu’un seul instant que je vais t’implorer, toi d’entre tous, pour purifier— et le né-moldu levait ses yeux au ciel à cette idée, cherchant faussement entre les plus infimes interstices des astres de l’empyrée de vaines anamnèses de vices encore inexistants —je ne sais quels hypothétiques péchés, alors tu pourrais aussi bien te mettre le doigt dans l’œil jusqu’à en percer ton cerveau malade, ça nous épargnerait la saveur insipide que sont tes sermons purissimes. Douze années durant son gosier avait été nourri par une main intransigeante, génitrice sinon parentale, qui avait insufflé dans la moindre fibre de son être la pugnacité revêche dont il se plaisait à cultiver au gré d’une ténacité qui aurait suffit à faire pâlir le plus opiniâtre des hommes.
Comptes-tu me laisser rentrer à l’école en paix ? Ou projettes-tu encore de sombres desseins sur ma personne ? Le roux toisait impitoyable l’objet de ses maux, la posture droite comme on lui avait si bien inculqué, le faciès dont les traits se voulaient inaltérables à défaut d’inatteignable comme pour se donner l’assurance naïve de ne jamais crouler sous la soumission. La fierté, même en ces brides éparses, revêtait une importance communément universelle entre toutes races : et Ieyasu, juvénile Ieyasu au teint fardé de l’arrogance innocente qui avait été distillé dans ses veines, se targuait d’en saisir l’essence.
Soit dit en passant, de nous deux, celui qui aurait le plus à s’inquiéter d’inceste, ce serait plus toi, Tsukino. J’ai entendu dire que c’est d’usage commun, chez les sang-purs, quelque chose à propos de pureté perpétuée, ou je ne sais quelle stupidité. Car de ces femmes et de ces hommes au sang bleu, il n’en a aperçu que des logorrhées raciales au renfort d’atavismes bénis, et si leurs rejetons se pâment fiers de ces préceptes, Ieyasu —perdu au fantasque d’une magie nouvelle bien qu’indéniablement amarescente— ne souhaitait leur concéder nulle victoire.
En contrebas, les vagues se fracassaient contre les arêtes vives des roches, inexorablement menées par la drosse inlassable de l’océan, dont l’embrun exultait la senteur particulièrement iodée de l’air marin : cadre idyllique pour toute confrontation nocturne, et cette pensée tenace persistait à l’arrière de son esprit.
Ieyasu plantait le vert de ses yeux dans l’œillade mordorée du diable qui s’avançait, l’apex de son menton aussi mêmement dressé qu’un écu, ou selon le besoin, que la pointe d’une lame mortelle, baignant dans l’attente fébrile des hostilités en suivant le cheminement de la baguette du sang-pur au creux de sa gorge. Il en tira toutefois, obstinément aveugle à la menace qui cajolait son derme pâle, quelques mots incisifs : Pardonne-moi —quoi que non, faisons fit de telles bienséances— Tsukino, si tu penses ne serait-ce qu’un seul instant que je vais t’implorer, toi d’entre tous, pour purifier— et le né-moldu levait ses yeux au ciel à cette idée, cherchant faussement entre les plus infimes interstices des astres de l’empyrée de vaines anamnèses de vices encore inexistants —je ne sais quels hypothétiques péchés, alors tu pourrais aussi bien te mettre le doigt dans l’œil jusqu’à en percer ton cerveau malade, ça nous épargnerait la saveur insipide que sont tes sermons purissimes. Douze années durant son gosier avait été nourri par une main intransigeante, génitrice sinon parentale, qui avait insufflé dans la moindre fibre de son être la pugnacité revêche dont il se plaisait à cultiver au gré d’une ténacité qui aurait suffit à faire pâlir le plus opiniâtre des hommes.
Comptes-tu me laisser rentrer à l’école en paix ? Ou projettes-tu encore de sombres desseins sur ma personne ? Le roux toisait impitoyable l’objet de ses maux, la posture droite comme on lui avait si bien inculqué, le faciès dont les traits se voulaient inaltérables à défaut d’inatteignable comme pour se donner l’assurance naïve de ne jamais crouler sous la soumission. La fierté, même en ces brides éparses, revêtait une importance communément universelle entre toutes races : et Ieyasu, juvénile Ieyasu au teint fardé de l’arrogance innocente qui avait été distillé dans ses veines, se targuait d’en saisir l’essence.
Soit dit en passant, de nous deux, celui qui aurait le plus à s’inquiéter d’inceste, ce serait plus toi, Tsukino. J’ai entendu dire que c’est d’usage commun, chez les sang-purs, quelque chose à propos de pureté perpétuée, ou je ne sais quelle stupidité. Car de ces femmes et de ces hommes au sang bleu, il n’en a aperçu que des logorrhées raciales au renfort d’atavismes bénis, et si leurs rejetons se pâment fiers de ces préceptes, Ieyasu —perdu au fantasque d’une magie nouvelle bien qu’indéniablement amarescente— ne souhaitait leur concéder nulle victoire.
Ishvar Tsukino
Il est de coutume qu’à l’instar des cafards, ceux en bas de l’échelle persistent là où la pureté doit demeurer. Ils ont beau être chassé, cette insignifiante monstruosité ne cesse de rappliquer, encore et encore cherchant à se faire une misérable place dans votre domaine. Le mentor levé, le regard direct, une fierté mal placée qu’il ferait mieux de ravaler. Il n’appartient pas à votre monde, pour vous sorciers, il n’est rien de plus qu’un insecte que l’on piétine avant de nettoyer sa semelle, oubliant l'instant d'après son existence même. Sa mort serait insignifiante pour quiconque ici. Il fait face à cet ignare que ses paroles venaient de se condamner pour l’éternité.
Tu vois, Masamune. La vraie connaissance est de connaître l'étendue de son ignorance. En ce qui te concerne, tu es non seulement un naïf, mais qui puis es tu es doublé d’un imbécile. Ta hauteur vient confronter la sienne. Richesses et titres moldus n’étaient rien d'autre que des inepties aux yeux de votre société supérieure. Les lois sont régies par les grands noms et le sien ne figure décidément pas sur la liste. Il était de votre devoir d’apprendre à quiconque se permettait d’outrepasser vos lois ancestrales qui étaient ceux qu'il fallait craindre et respecter. L’échelle sociale est un facteur de vérité.
Cependant, je t’offre un éclair de lucidité, en faisant de tes paroles une réalité. Tu glisses ta baguette entre tes doigts, plantant la pointe de l’objet longiligne en direction du présumé coupable. La stupidité réside en celui qui prétend ne pas voir la réalité, mais puisque tu es tant attaché à cette absurde cécité autant de la servire. Offrante malicieuse, ton air hautain et mesquin ne te quitte pas. Au contraire, le reflet de la lune dessine tes pupilles la projection de tes sombres desseins et en cette soirée nocturne, nul ne peut t’arrêter, même la raison. Baguette agitée, sortilège prononcé, tu souhaitais surtout l’effrayer, pourtant du haut de tes douze années d’existences la magie n’était pas quelque chose de totalement innée.
Formule inversée, sens contourné, le contrôle file entre tes doigts et ce qui fût une menace, devint réalité. Une explosion abrupte s’engagea derrière un halo de lumière te forçant à reculer de quelques pas et te voilà coupable de l’irréparable. Pourtant, tu ne penses ni à fuir, ni à t’excuser. Tu jettes un coup d'œil à ta main légèrement égratignée, puis à la victime de cette soirée. Intéressant. Qui aurait cru que je m'égarais dans la formulation. Aucune compassion, aucune empathie. La fatalité l’avait justement puni. Il faut croire que Tsukiyomi à refusé de t’épagner. Il venait de le condamner. Son oeil restant pouvait alors regarder avec la solitude qui lui était due, celle de la lune.
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