c’est une araignée aux allures incertaines, aux paroles d’une déroutante mélodie et c’est comme un voile autour de ses mots et de sa silhouette
à quoi penses-tu Xue ?
seule une infime poignée de proches peut se targuer de (penser) le connaître
et la voix dans son esprit
n’a presque jamais vu
la lumière du jour
nul besoin de s’exposer
Xue ne dépend que de lui-même — pense-t-il dans un naïf orgueil

c’est la compétition c’est la stimulation à travers les autres (toujours les autres
rien que les autres en face de ce coeur enveloppé)
les autres mais seulement quand ils sont
excellents
oh sinon à quoi ça sert quand il n’y a pas d’adversaire
au fond les progrès et l’ambition les secrets et l’élitisme l’effort mais qu’à moitié
tout ça ce n’est que pour
les autres
tout pour et par eux tous dans la toile d’une façon ou d’une autre
(envie ou curiosité ; mépris ou étrange fascination)
Xue c’est une silhouette dans la brume et quand on s’approche pour mieux voir c’est une imposante (incomplète) statue

c’est l’esprit aussi paresseux que passionné, le regard lascif qui vise encore plus haut que la lune et les actes qui suivent à peine
(peine perdue probablement
quand l’intérêt n’est pas flagrant)
ce n’est qu’un curieux paradoxe un calculateur qui s’enflamme de lui-même pour peu qu’on l’émule un coeur qui veut se persuader
que tout est sous contrôle

c’est aussi l’étonnement peut-être quand on lui parle pour la première fois
une douceur brumeuse dans ses paroles et plus de tact que ce qu’on s’imagine
mais au fond c’est perturbant c’est le calme sous lequel dort la tempête
et ce qu’on s’imagine
c’est l’instabilité c’est que c’est
temporaire
et l’on ne sait jamais quand elle se lèvera
(peut-être demain peut-être maintenant peut-être jamais peut-être en permanence qui sait)
et finalement c’est plutôt
dissonnant

Xue a l’oeil lucide et l’esprit vif
les connexions sont rapides et les conclusions limpides
quand il y trouve son compte
oh rien de pur rien d’honorable à se laisser corrompre ainsi Mais le monde est comme cela je m’y conforme simplement
(que ne faut-il pas faire pour assouvir ses rêves
pour escalader la société)
il n’a pas qu’un seul défaut mais son plus grand est de ne pas vouloir s’en débarrasser.

et dans un labyrinthe tortueux à l’intérieur
(des conflits à tous les coins de rue, des paradoxes tus)
(moi-même je suis
perdu)
comme un cap éternel qui lui évite tout juste la dérive
il y a le quidditch dire que je n’aimais même pas ça plus que ça, avant
depuis quand a-t-il pris une si grande place ?
gardien des araignées on jurerait le voir tisser Xue
une immense toile sur le terrain
(son territoire)(c’est ici qu’il est génie qu’il est chez lui et qu’il flamboie)
mais je caresse l’idée de déménager — il y a ce prestige cette pointe de magie que seul un attrapeur sait toucher du doigt et moi aussi j’aimerais
un jour m’emparer de l’or.