— MAHOUTOKORO
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loin du bruit du temps qui passe
Kayo Awataguchi
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Citation : dans l'attente du printemps éternel
Age : dix-sept ans
Rang : C3
Seimei
Seimei
Kayo Awataguchi
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1239-d-or-et-d-azur
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1392-sauvage-kayo
Kayo Awataguchi
loin du bruit du temps qui passe
Quelques mots lus à la volée entre les pages des journaux, un nom qui semble familier et des interrogations qui se forment. Il est une ombre : elle l’a croisé hier et ce matin encore, fugace et fuyant, et n’a pas même pu saisir son fantôme. Oh, elle comprend. Nombreuses sont les consciences amputées, les âmes estropiées au lendemain d’événements trop immenses pour les frêles épaules des enfants. Kayo s’estime relativement heureuse de n’avoir ni eu à subir trop lourdement les événements ni eu à souffrir de la perte d’un proche. Elle se remémore les visages pâles, les mines abattues de certains il y a un mois de cela, sur le petit quai. Son monde à elle est sain et sauf ; son royaume est protégé par la mer après tout et rien, non rien jamais ne l’ébranlera s’est-elle persuadée. L’orphelinat lui manque déjà, les vacances lui ont semblées bien trop courtes et un arrière goût d’insatisfaction empoisonne son palais.

Ici, à l’abris de la serre, elle y pense moins. Il est l’heure du repas mais elle semble avoir oublié le courant du temps, absorbée par le feuillage aux teintes émeraudes de quelques plantes mues par la magie. Ici, elle trouve un certain réconfort, bien loin des préoccupations des autres. Ses doigts frêles s’amusent à glisser le long de la surface d’une feuille, pour y suivre la trajectoire d’une perle d’eau. Elle s’écrase en un millier d’éclaboussures microscopiques contre le bord du petit pot, et - quelqu’un entre. Le frottement de la porte l’interpelle, et elle se retourne pour découvrir un visage qu’elle connait bien. Elle songe qu’il n’a pas dû la voir. D’une canine hésitante, elle vient mordiller sa lèvre inférieure, avant de se redresser dans un geste lent et discret, pour venir se faufiler jusqu’à la porte une fois qu’il s’en fût éloigné. Une main sur la poignée, puis s’adossant contre le battant, elle se tâte avant de se lancer dans un soupir. Hey, Kiyo.

Pléthore de questions se manifeste à l’ombre de son palais sans qu’elle ne sache comment les formuler. D’une certaine manière, elle ne pourrait pas dire qu’elle ait été profondément surprise d’avoir vu son dos se tourner le mois dernier, mais il lui aura été impossible de ne pas se sentir envahie par une forme de déception. Et ce n’était pas de la colère qui aujourd’hui qui l’habitait, mais beaucoup d’incompréhension. Sa famille semblait avoir fait parler d’elle pendant les vacances également, et Kayo ne comprenait pas toujours les tenants et les aboutissants des décisions de chacun ; malgré tout, elle s’en voudrait de laisser filer le garçon sans un mot de sa part. L’on racontait des choses dans les couloirs, et le ministère en racontait bien d’autres - mais lui que raconte-t-il.

Tu as passé de bonnes vacances ?


Invité
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Anonymous

to the stars who listen
j'avais l'impression de vivre des orages depuis la cale d'un bateau
à l'abri, au sec, entouré par ces immenses vagues
dans une canette de métal qu'on m'a promis incassable
à regarder l'eau s'écraser contre des vitres doublées
incertain de ce que l'avenir va bien apporter
à espérer qu'il m'oublie, moi et mon cargo, au milieu de l'océan
je m'en sors très bien sans
toute l'attention d'un destin qui s'amuse bien
et je fais profil bas ah, je rase les murs je retourne dans les grands espaces vides dès que je le peux et s'il y a une chose qui ne m'a jamais abandonné, c'est la nature oh ces vallées ces arbres ces eaux
et pourtant
ils ont construit un village, comme si on avait besoin de ça ; de maison et de béton et d'autres gens qui viennent ici qui s'installent qui plantent des pics dans notre terre ah -elle qui nous a protégé
(que j'ai déçu que j'ai trompé que j'ai insulté)
on n'a pas besoin de gens
on a besoin d'espace
(enfin, moi)
je n'arrive pas encore à rester en place dans la grande salle c'est trop bruyant y a trop de regards et trop de mots venimeux moi je veux juste
de l'air
respirer
tranquillement
me perdre dans les bras de yume
murmurer des histoires à mamoru
m'assurer qu'ange ne fasse pas de bêtises encore
m'imaginer les journées de kyoko
écrire des origami à hiro
(tranquillement)
mais dans ma tête c'est comme si je voyais tous les regards même ceux dans mon dos et je m'imagine des choses cruelles oh ça n'a aucun sens mais en même temps ça en a tellement, ça ressemble à ce que je me disais mais maintenant c'est dans la bouche des autres et quand la haine ne vous appartient plus elle a l'air bien plus forte
et même ici, dans la serre, j'ai parfois l'impression que le vent me murmure des insultes
t'inquiètes pas, je t'ai pas entendu, il y a trop de grésillements entre mes oreilles
et regarde : comme tu transformes l'endroit en une cage de vitres
qu'est-ce que tu fais ? qu'est-ce que t'attends de moi ?
mes yeux pales qui te regardent
hagards
apathiques
lassés
de toute envie
qu'est-ce qu'il y a ? t'es déçue ?
t'es pas la seule.
c'est rhétorique, j'imagine ?
je pensais que tu savais, toi. que t'avais compris qu'il y a pas besoin de me punir, parce que les pires tourments c'est moi qui les façonne.
qu'est-ce que tu veux ?
allez
qu'on en finisse
crève-moi vite le cœur
en souvenir de nos moments heureux.
Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
loin du bruit du temps qui passe
Lèvres pincées, elle retient son souffle. Soudain, elle a l’air désolé - désolée de ne pas avoir les mots exacts, désolée de ne pas parvenir à saisir suffisamment bien les ambiguïtés de son esprit. La réponse est presque cinglante, mais qu’espérer d’autre face à une question aussi dénuée de sens, n’est-ce pas. Quelque part, sa plus grosse déception réside dans les espoirs qu’elle même avait placé en lui. Peut-être s’était-elle trompée après tout, ça n’aurait pas été la première fois - sûrement pas la dernière. Elle ravale sa salive, se tortille les mains et regrette presque d’avoir engagé la conversation quand elle saisit qu’elle s’est engagée sur un terrain glissant. Elle n’a pas envie de briser quoi que ce soit, oh grands dieux non, bien au contraire elle voudrait pouvoir panser toutes les plaies, et de corps et de coeur, rendre les sourires sur les joues de ses compères et raviver la flamme de leur bonheur.

Quelques pas et elle s’approche, s’assied sur un banc près de la table en ramenant ses genoux contre sa poitrine puis son menton sur ses genoux. Son regard dévie du garçon vers la végétation et d’une main elle joue avec un petit arrosoir. Je voulais juste te parler un peu. Elle finit par avouer dans un souffle, l’air ennuyé. Elle désirait simplement une phrase, un mot, une parole, un rien pour combler l’inquiétude qui la guette et les doutes qui l’assassinent. Elle ne veut pas perdre un ami, et il s’agit de sa seule et unique certitude. Elle ne veut perdre personne. Le sentiment de le croiser dans les couloirs et de n’être qu’une maigre étrangère qu’il fuit comme il fuit tous les autres la peine.

Tu me fuis, tu fuis les autres. Je suis peut-être idiote, mais je l’ai quand même remarqué. Le petit arrosoir tombe du banc et s’échoue en une minuscule flaque d’eau par terre ; elle ne le ramasse pas. Je t’ai croisé hier, et ce matin encore, et tu as détourné la tête. Ses joues se gonflent, elle semble contrariée. Tu sais… même si on n’est peut-être pas d’accord sur… certaines choses, ça te donne pas le droit d’ignorer tout le monde. La voilà qui s’exprime comme une enfant, peinant à formuler ses idées, débordant d’émotions qu’elle ne sait pas conjuguer. Kayo a la maladresse facile et les attitudes puériles, et sait cent fois mieux jouer des gestes que des mots.

Bref. Je voulais juste te parler un peu.


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Anonymous
to the stars who listen
tes airs soucieux se mélangent aux visages sévères qu'on m'a lâché ce jour funeste -tu sais, le dernier de janvier, quand je me suis avancé, et que tout le monde a fait comme s'ils ne s'y attendaient pas alors qu'ils étaient les premiers à jurer que je ne pouvais pas changer
moi je comprends plus les autres, j'ai l'impression
ce que je t'ai dit, c'est pas une agression
c'est juste -un gosse qui essaie de ne pas trop s'enfuir, sauf que de toutes manières tu me l'as déjà interdit
et t'as abandonné tes espoirs
est-ce que tu veux juste confirmer que c'en est fini ? pour te donner bonne conscience ? rejeter la faute sur mes épaules ?
vas-y, si ça te fait te sentir mieux, si ça rend ce jour moins misérable, si tu t'en remettra comme ça
mais la vérité c'est que j'ai jamais été meilleur, malgré tous ces malheurs
qu'est-ce que t'as fait de ma douceur ? t'as dû la libérer quand je n'avais plus que des pleurs
parce qu'elle est de retour même si tu ne la vois pas derrière mes couleurs
alors dis-moi, kayo, de quoi tu veux bien parler ? les espoirs qu'on découpait avant n'ont plus lieu d'être
tu le sais, non ? qu'on m'a pas laissé le choix, qu'encore a décidé de mon existence ah quel pleutre quel traître (moi aussi)
et ça me traverse un instant (comme un couteau) ah, est-ce que tu veux parler de tout ça ? tu sais, des choses brisées et des noms qu'on leur donne
mais je sais que t'es naïve, et que ta gentillesse est ton pire défaut, et que t'as trop d'énergie à mettre en les autres,
comment tu fais ?
qu'importe : et tes questions ne sont pas celles que le monde entier a l'air de me crier, et tu prends tout à l'envers oh est-ce que ça vaut le coup de t'expliquer ? ou ne serait-ce pas mieux, au final, de te laisser là où tu es : au début, quand tout allait encore à peu près bien
je pose mon sac de terreau sur la table, poids mort
je te regarde, de mes yeux de loup, idiot blasé qui ne sait quoi faire, mais rempli de si peu de courage de conviction d'énergie
iris fixes, pupilles mortes
qui attendent le son des cloches
pour qu'un miracle se produise.
(il n'arrivera pas)
et, après une éternité :
je me donne le droit d'éviter, entre autres, de me faire insulter dans les couloirs.
je sais que je te plaque la réalité en plein visage ah kayo que t'as tant d'espoir pour l'humanité que parfois tu sais pas trop différencier ta normalité de celle du monde entier mais voilà :
les gens sont souvent moches en plus d'être cons, surtout quand on leur fait peur avec nos propres histoires.
Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
loin du bruit du temps qui passe
Il est bien des choses qu’elle préférerait ne jamais voir, pas même entendre et encore moins comprendre. Elle s’applique avec tant de minutie à peindre son univers de rire pastels et à en chasser le charbon des malheurs, et pourtant,
Ah, pourtant.
Pourtant les regards se teintent d’ombre et la peine l’accable, les mots se font durs et tranchants et émiettent son palpitant. Mais ceci encore, non, n’est rien : elle tâchera d’y apposer un peu de scotch plus tard. Elle n’ignore pas ce que l’on dit parfois d’elle, qu’elle est trop jeune et naïve et inconsciente et insouciante et que tout ceci malgré sa détermination la mènera sans un bruit et avant même qu’elle ait le temps de s’en rendre compte vers de fracassants échecs.

Ce début d’année n’a rien de tendre, et malgré les bras de ses amis, malgré les sourires qu’on redessine tous les matins pour mieux les porter jusqu’au soir, certains font parfois fausse note. Elle s’en veut à elle même et prie chaque soir une fois le couchant avalé par l’horizon pour que tout redevienne comme autrefois. Elle désire ne se soucier de rien, car l’inquiétude ne lui sied pas, et que les autres (que lui) aussi recouvre un peu de paix.

Elle l’observe, et la désagréable certitude que tous ses espoirs sont vains la saisit. Les silences pèsent sur ses épaules frêles, et elle voudrait qu’il hurle qu’il rit qu’il chante qu’il pleure, qu’il existe tout entier, elle voudrait n’importe quoi d’autre plutôt que cette froideur dont il l’assène. Elle se demande où sont passé les éclats qu’elle a cru lire un jour dans ses yeux. S’ils ont disparu, elle voudrait lui promettre qu’elle partira les retrouver, pourvu que les morceaux puissent être recollés et que l’on puisse prétendre encore un peu que les étoiles sont alignées et que la terre n’a pas arrêté de tourner.

Seulement, son fort intérieur lui intime qu’il est trop tard, et cette vérité qu’elle ne veut pas entendre est assourdissante. Ses poings se serrent et elle ne le regarde plus, elle déteste ce qu’elle entend, elle aimerait se boucher les oreilles et se mentir encore un peu ; non, il faut que ça cesse.

Je ne suis pas venue t'insulter. Enfin, j'avais pas prévu. Tu m'as déçu l'autre jour c'est vrai, mais tu sais, tu me déçois encore plus maintenant. Sa voix boudeuse s’affaiblit à mesure qu’elle affirme sa rancœur, pour ne plus former qu’un souffle dénué de la moindre inflexion. Les dernières syllabes se brisent dans le silence.

Se redressant, c’est elle toute entière qui éclate. Et puis quoi ? Explique moi, Kiyo, explique moi parce qu'apparemment je ne comprends pas - je ne comprends rien, jamais, je suis trop stupide, hein. J’ai peur, j’ai eu peur avant les vacances et j’ai peur maintenant, je ne reconnais plus l’école et je ne reconnais plus mes camarades. Explique moi avant que je ne te reconnaisse plus non plus. S’il n’est pas déjà trop tard.

L'enfant tremble, elle ignore elle-même pourquoi elle s'emporte.
Le silence les enveloppe, et dieux qu'elle le hait. Il faut le combler, il faut crier, hurler, pleurer. Pour ne pas se laisser étouffer.



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yearning
j'attends et
un ange passe
lent fatigué détestable impressionnable
et je suis une statue parfois animée mais jamais trop, inquiétée de me briser de me fissurer de laisser des bouts de moi partout où je passe mais comment tu pourrais savoir ! on dirait que t'es jamais triste, jamais en colère, et même quand tu l'es, et même maintenant, ça sonne faux parce que t'as qu'un côté de l'histoire :
le mauvais
je sais que t'es déçue, et moi aussi, et le monde peut-être encore plus, mais je te dis ce qu'on racontait en tête-à-tête, ce qu'on confiait aux plantes de la serre, ce qu'on glissait sur du papier, c'était bien gentil mais utopique
on me l'a pris
on m'a pris les rêves qu'on a fabriqué
et depuis j'ai l'impression de plus savoir en créer
et c'est pour ça que je t'évitais. pour pas avoir ce discours dans la face parce que là je peux pas le supporter. parce que si toi aussi tu doutes de ce qu'on a pu faire, est-ce que ça a vraiment existé ? est-ce que tu confirmes que c'était vrai ? moi je sais pas quoi te dire ah regarde, des reproches et des vérités mensongères qui te viennent droit du cœur oh j'ai si peur
je suis terrifié aussi. et c'est bien pour ça que je veux m'enfuir te laisser là seule sur le banc mais je vois ta détresse et arg je me déteste j'avais promis d'être égoïste de la bonne manière mais je peux pas te laisser je peux pas m'en aller je peux pas t'ignorer quand tu me donnes ton pouls et que j'aurais juste à serrer pour tuer notre amitié
trop de choses se sont passées. j'essaie de -- trouver mes mots les aligner dans une phrase mais c'est compliqué et j'essaie de repartir sur de bonnes bases et je ne sais pas si je peux te demander de m'y aider. parce que t'as déjà beaucoup sacrifié et parce que je t'ai déçu et parce que je sais pas ce que je ferai demain et parce que tu mérites des amis qui en sont vraiment
pas des secrets qui sont sensés toujours en rester même s'ils en viennent à te consumer
Kayo Awataguchi
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Seimei
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Kayo Awataguchi
loin du bruit du temps qui passe
Elle voudrait étouffer ce pincement dans sa poitrine, ignorer comme toujours les ombres qui menace de s’y immiscer (elle a su se faire talentueuse à ce jeu, ses petits doigts confectionnent tous les jours des rêves de papier et de lumière, des illusions tendres dans lesquels se noyer, des promesses d’un avenir meilleur, dans lequel elle transformera l’horreur du monde en une symphonie enchanteresse). Néanmoins voilà venu le temps des vérités sur ce monde fait ni de noir, ni de blanc et elle se reproche sa propre incapacité à ne pas en saisir toutes les nuances du plus profond de son âme, ah, elle se trouve bien idiote. Entre ses mains, elle sent lui échapper toutes les choses qu’elle a longtemps prises pour acquises, et son coeur bat la chamade alors qu’elle les poursuit, offrant une prière muette aux cieux, habitée par l’espoir que tout ceci ne soit pas tout à fait vain (elle ne voudrait pas que son dernier souvenir auprès de lui porte l’amertume d’une dispute comme celle-ci).

A ses aveux apeurés, elle retrouve un peu de calme et tâche de reprendre son souffle, apaiser son corps agité. Observant le garçon d’un oeil inquiet, ses lèvres se pincent, un soupire lui échappe, s’écrase lentement entre eux. Pardon, je ne voulais pas m’emporter, je… (je veux simplement retrouver le monde comme il était avant même si je suis naïve je veux y croire encore un peu je veux pouvoir te regarder dans les yeux et te voir sourire un peu je veux je veux seulement qu’on soit encore heureux) Laisse-moi. Laisse-moi essayer encore un peu - si tu crois que ça en vaut encore la peine. Un sourire vagabond ère au creux de son âme, elle le pêche maladroitement, sans se départir pour autant de son air anxieux. Je ne t’y force pas, et je reste un peu amère. Mais je crois encore en toi. Un jour viendra où elle se noiera elle-même dans son cœur trop immense et trop bercé par de têtues convictions, elles mêmes teintées de contrastes cinglants, mais ce jour n’est pas encore arrivé et d’ici là, elle persistera à se jeter à corp perdu dans des causes qui ne lui appartiennent même plus.


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Anonymous
for better days
désolé
désolé de te donner l'impression d'étouffer ah de laisser s'immiscer quelques ombres qui jamais n'auraient dû voir ta lumière, désolé de te demander de me brancher sur aide respiratoire quand toi-même t'as du mal à savoir expirer mais tu sais faut faire partir toutes ces nuées qui m'aveuglent elles sont lourdes suffocantes et si réelles, je croyais que c'était des fantômes de pluies mais finalement j'y vois plus que des boules de coton au chloroforme ah entube mon cerveau pour pouvoir toujours y injecter quelques rêves, empêche le ressac de m'emporter, et alors, peut-être,
que ça en vaudra la peine.
ce n'est pas grave. si tu savais ce que moi j'appelle s'emporter (frapper un visage, ignorer sa logique, repousser son aimé) ; non toi tu m'as rappelé à l'ordre tu m'as fait me souvenir que j'avais des amis qui, peut-être, en ont quelque chose à faire
tu sais, c'est juste ... je l'ai déjà dit mais beaucoup de choses se sont passées. et moi c'est ce jour-là que je me suis emporté. pété les plombs ; cling ! ça a disjoncté et j'ai rejoint seimei et c'était con mais je l'ai fait et parfois encore je me dis que ce n'est pas si mauvais que je le pense à d'autres moments. ça prendra du temps et j'ai tord je sais, c'est bien ça qui me suit qui me fait m'enfuir et c'est lourd, et tu m'as déjà aidé avant ça n'a pas si bien fonctionné, regarde t'as déjà des choses à régler, toi, non ? je ne veux pas t'embêter avec mes soucis d'arriéré ah d'homme qui ne sait choisir ce qui peut bien lui convenir
et même si je le faisais,
qu'est-ce que tu pourrais bien m'apporter ?
je crois que j'ai surtout besoin de calme. de me retrouver
de glisser dans le cou de mon amour et d'y respirer la paix
de rouler sur le sol entre les doigts de mon meilleur ami et d'y trouver des rires
de te voir de loin et de te laisser des traces d'amitié qui, un jour, saura être rassemblée
en attendant,
je ne sais pas.
Kayo Awataguchi
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loin du bruit du temps qui passe
C’est ainsi qu’elle existe, dans une sempiternelle course effrénée après le soleil et les sourires et des éclats de joie qu’elle n’a jamais cru vaine, s’agrippant de toutes ses maigres forces à ses propres convictions, quitte à s’y esquinter un peu elle-même pourvu que les lendemains brillent de mille feux. La voilà aujourd’hui le souffle court, refusant de croire que la course du soleil s’est peut-être discrètement tordue au fil du temps, refusant d’accepter que les choses parfois ne restent pas figées pour toujours et que les sourires, eux aussi, peuvent chanceler. Et quand bien même ! quand bien même le monde entier tremble elle y apposera de tendres baisers et l'embrassera doucement si elle croit pouvoir y apporter un peu de paix.

Lentement, sans même s’en rendre compte, elle se tient plus près du garçon, réduisant la distance sans jamais faire le pas de trop, hésitant un instant à tendre la main vers lui à lui accorder un geste affectueux sans jamais s’y résoudre. Sa main retombe mollement le long de son corps, vient triturer les plis de son vêtement. Oh - elle l’observe, elle l’écoute et entend en creux des mots qui la réconfortent un peu. Le sentiment que tout n’est peut-être pas perdu, que tous les efforts n’ont pas été vains et que tous les espoirs ne sont pas réduits à néant, l’apaise. Si tu as besoin de calme, de temps… Tu sais, ça je peux comprendre. Elle-même parfois préfère la douceur de la solitude à la brutalité du monde, lorsque les choses deviennent trop lourdes à porter et qu’un rire ne suffit plus à soulager son âme. Et peut-être que c’est mieux, qu’on laisse un peu faire le temps. J’ai besoin d’y réfléchir un peu aussi je crois. L’admettre lui laisse une amertume dans la trachée, elle préférerait ne pas y penser. Mais tu sais, moi, je ne serai jamais loin. Tu ne m’embêtes pas… Même si c’est pas facile de te comprendre parfois. J’ai déjà essayé, je peux encore.

D’une main distraite, elle cueille une fleur sans même s’en apercevoir, et alors que le silence semble un tant soit peu moins pesant désormais, elle en contemple les pétales parme sans vraiment les regarder, avant de la tendre au garçon. Quand tu auras décidé que tu as en assez du calme, je t’attendrai ici. D’ici là - puisse les jours devenir aussi légers que ces pétales.


Invité
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Anonymous
quelque chose de fort
ressac, mer, marée
ça va ça vient, ça se lève ça retombe (ta main, ton affection, tes convictions) mais que pour moi
par pour les autres et tu sais, ça devrait rester comme ça
et tout ce qu'on a construit, ça n'a pas disparu
ça a juste tremblé ah quelques coins se sont effondrés mais si aujourd'hui je peux supporter les murmures qui disent qui je suis, c'est grâce à toi
tu sais, t'as préparé le terrain ah ma terre était presque prête à accueillir un nouveau drapeau ; à la place on l'a planté sans y penser ah bien plus loin que juste sur ma peau on me l'a tatoué sur le front on me l'a imprimé pour le coller sur tous mes vêtements et on a désigné tous mes défauts avec ces mêmes couleurs
et toi tu m'avais dit que c'était pas grave
et toi tu m'avais montré qu'on s'en foutait
et moi j'ai bien voulu te croire mais seulement quand t'étais avec moi
maintenant il faut que je devienne adepte de cette religion en dehors de ses églises
tu comprends ? quelques pas sans toi, pour voir si je peux bien tenir en équilibre
oui, j'en ai besoin beaucoup ; le temps, je cours après depuis septembre mais tout va trop vite et moi je regarde les autres filer depuis la fenêtre de mon immobilité (sauf qu'il y a eu des morts et que ç'aurait pu être n'importe qui, alors est-ce que j'ai vraiment le luxe de m'offrir du temps ?)
mais je crois que j'ai aussi besoin de savoir que tu sera là je ne le savais pas mais tu sais ça m'a aidé un peu à respirer et la prochaine fois peut-être que je me tiendrais plus droit dans les couloirs en me souvenant de tes mots de tes rires de tes haussements d'épaules oh quelle importance vraiment, vraiment, vraiment
alors délicatement je viens prendre la fleur ; je vais la faire sécher entre les pages de mon livre favori et plus tard elle me servira à compter les jours dans mon agenda, comme ça je penserai à toi sans même m'en rendre compte ah kayo
le bout de mes doigts sur les tiens, contact extraterrestre
j'ai plus l'habitude
mais le printemps annonce le changement
alors je t'envahit de mes bras je t'enserre d'un cou sans y réfléchir sans y penser sans lâcher mots sans même l'imaginer ; instinctif, brut, décisif
reconnaissant
ça dure peut-être une demie-minute, pas plus, sinon je n'apprendrais jamais, tu sais, à rester sur la poutre seul
un sourire d'à bientôt
mes mains qui lâchent tes épaules
la tige gardée comme le plus beau des trésors
Kayo Awataguchi
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loin du bruit du temps qui passe
D’ici là—la voilà quelque part rassurée. Après l’angoisse et la peine et les tribulations hasardeuses et maladroites surviennent à demi-mot des promesses qu’elle chérit tendrement. Une splendide vague de chaleur renverse son petit coeur tandis qu’il ne la repousse guère comme elle aurait pu le craindre. A son étreinte soudaine elle ne résiste pas, elle niche son nez contre sa poitrine et serre ses doigts agiles contre ses épaules, fort ; elle a tout juste le temps de prendre une large inspiration qu’il s’éloigne et quand bien même elle aurait été comblée de le bercer plus longtemps entre ses bras, elle ne lui en veut pas (elle lui a promis du temps et l’espace qui va de pair).

Un frisson la parcourt, elle entend au loin le bruit du temps qui court et qui la ramène au monde—des cris, des rires au loin, ils ne seront peut-être plus si seuls sous peu. Entre les mains du garçon, s’érige ce minuscule bouton, semblable encor à un bourgeon ayant pratiquement terminé d’éclore. Son regard coule des pétales vers le garçon et elle ne peut retenir la pensée qu’ils sont peut-être eux aussi tels ces boutures qui tardent à s’épanouir et qui hésitent et qui flanchent parfois, ah ! c’est bien normal, n’est-ce pas. Un sourire énigmatique plaqué sur les lèvres et de sagaces éclats illuminant ses pupilles, elle garde, avare, ses réflexions farfelues pour elle-même.

C’est d’accord. Elle concède, et comme pour se repentir d’avoir haussé le ton, sa voix se fait murmure afin de ne pas troubler davantage la sérénité des lieux. D’ici là... tâche d’en prendre grand soin. Un battement de cil, l'esquisse d'un sourire attendri, et elle le salue, fait virevolter dans un souffle un baiser de sa main jusqu’au garçon ; dans une pirouette, la voilà qui s’efface, qui s’envole pour mieux lui laisser sa place. Ce n’est pas un adieu sinon un au revoir, et même mieux encore : la promesse d’un à bientôt qu’elle chérit en son fort intérieur. Et s’il le faut elle s’en ira les temps suivants tous les jours à la même heure à l’abri de la serre et comptera seule ses histoires à l’émeraude des feuillages, jusqu’à ce que la porte s’ouvre de nouveau sur ce visage qu’elle connaît si bien.


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