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Opération : réconfort // Hotaru
Yume Ueda
Opération : réconfort // Hotaru 8d9cebe2d9c6e2d8c0c6513c3a8590ca
Citation : But It's Better If You Do
Age : 18 (8/11/79)
Ryujin
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Yume Ueda
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Yume Ueda
OPERATION RECONFORT
08.03.97
C'est une rentrée bien étrange.
J'ai encore les souvenirs du trente-et-un janvier plein la tête ; l’école qui brûle et le champ de bataille (Tsubaki, à terre) et le tramway – heureusement que tant de choses ont été rénovées, elles ravivent moins de mauvaises pensées. Malgré tout, je suis heureux de rentrer : retrouver Xue, Menma, Himawari et d'autres de ces amis qui m'ont manqué – ceux que je n'ai pas vu depuis cette tragédie. Les vacances m'ont aidé à décompresser ; passer les dernières semaines avec Ange et Kiyo (et Mamoru, mais dois-je vraiment le compter ?) à en oublier les mois qui ont précédé – redevenir des adolescents et profiter.

Mais je reste inquiet de devoir encore m'éloigner de mes parents, de mes frères (de ces non-sorciers) que Seimei n'aurait aucun scrupule à tuer. Je ne peux m'empêcher de me rappeler qu'il est toujours en liberté.

Je dois me concentrer sur cette nouvelle année. Il ne me reste que deux ans et je me suis déjà bien (trop) relâché au cours de la précédente. Des semaines à amasser un retard que je ne parvenais plus à rattraper, jusqu'à voir mes notes dégringoler. Cette fois, je reprends le rythme dès les premiers jours, quitte à essayer de prendre de l'avance ; tout pour ne plus me laisser avoir – entre Kiyo, Kiyoshi et ma famille, je pourrais vite me laisser disperser ; en particulier, parce que je ne compte pas les laisser de côté.

En l'occurrence, j'ai choisi de traîner Hotaru à Iwomachi, aujourd'hui. On est passé à l'épicerie, acheter des friandises et des boissons ; de quoi passer l'après-midi le moins sain de ce mois-ci – eh, le sucre ça réconforte et je pense que mon cousin en a bien besoin. Puis, on s’est installé au bord d’une fontaine, au milieu du village.
Hotaru a beau sourire et faire comme si tout va bien, moi je reste persuadé qu’il est toujours affecté par ce qu’il s’est passé au mois de janvier.

« Tu as prévu quelque chose pour les prochains week-end, maintenant qu’on peut aller à Kyoto ? »

C’est quand j’essaie de changer les idées de quelqu’un que je regrette de ne pas avoir emmené Ange avec moi – lui y arrive bien mieux que moi. Mais, les mains déjà occupées à sortir les sachets de bonbons, je m'atèle à cette tâche.
Kaien Tsukiyomi
Opération : réconfort // Hotaru 40923eaea96611fbd0cf54fe9b9a7a89d65bbf4e
Citation : No mind to think. No will to break. No voice to cry suffering.
Age : 17 ans.
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Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
C'était la première fois depuis son retour qu'il sortait, en dehors des cours. Sa poitrine semblait élancée, tordue par les sentiments bouillonnant en lui, sa vue trouble par une humidité débordante et tout son corps, éreinté, comme vidée de toute volonté, avait peiné à suivre Yume dans ses désirs abruptes. Docile, il l'avait suivi jusque Iwomachi, s'accrochant au parfum familier des plaisirs qu'ils s'étaient offerts.

Avec ce bref répit, son esprit avait joint l'extrémité d'une évidente conclusion.

La douleur, qu’importe le temps qui passait, ne s’en irait pas.

Cette certitude lui scindait les veines, comme un rappel permanent de tout ce qu’il n’avait pu surmonter. Son frère, vaincu par l’erreur qu’il avait causé. Ses cousins, traînant le réceptacle vacant d’une volonté oubliée, éteinte, ou qu’importe ce qu’elle était devenue - il ne se souvenait plus d’avoir beaucoup ressenti. La colère n’avait pas duré, éludée en même temps que la brève adrénaline du moment. Seimei avait tout balayé en un geste, un seul regard : les flammes dévorantes, chassant jusqu’aux professeurs.

Les preuves réduites en cendres, il avait pris la fuite, puisant dans cette témérité qui lui manquait tant aujourd’hui. Hotaru ne voulait pas revenir. Il voulait les revoir, tous - mais sa volonté vacillait, laissant pencher la balance d’une honte sans précédent. Il n’était plus que l’ombre de lui-même, déserté de toute qualité pour n’en laisser que la pitoyable docilité qu’il s’exhortait tant à dissimuler. Depuis toujours, il n’était que l’automate d’une famille dont l’envergure le dépassait tant : mis au monde pour des profits auxquels il ne pouvait tourner le dos, son existence se résumait à leur servitude.

Le nom Ueda n’était pas une fierté, mais le lourd fardeau des oiseaux aux ailes arrachées : le ciel ne serait pas leur salvation, car leur famille avait le pouvoir de faire tomber la foudre sur les impudents. Nul ne se tiendrait au-dessus d’eux, et cette maniaque cruauté les rendait isolants à l’amour. Ces regards attristés, ces coeurs opaques, les yeux électriques dont l’énergie s’éteignait progressivement.

Cette fois, il n’avait pas eu besoin de son père - il avait réussi à se briser tout seul. Et quelque part, cette erreur était comme la conclusion ultime d’un discours qu’on lui avait toujours tenu, le témoin d’une fatalité abjecte à laquelle il s’estimait idiot d’avoir cru pouvoir échapper.

Non, il répondit avec ce regard voilé, et cette voix suffocante.

Hotaru n’avait rien prévu. Il travaillait d’arrache-pied, comblant les faiblesses engendrées par ses peurs absurdes et son estime pittoresque. Le séjour à la maison avait été horrible, et la rentrée n’avait rien à lui envier : partout où il allait, il revoyait les images de cette journée. Seimei l’avait atteint, plus que de raison. Il s’en était pris à son univers, à la seule personne que Hotaru croyait incapable de vaciller.

Si Tsubaki pouvait ployer, le monde perdait tout équilibre - et lui, dans le même temps, exhumait l’évidence de ses faiblesses. Sans son frère, il n’était rien - et ses cousins avaient beau tout faire, Ange de ses sourires contagieux, Yume de cette sagesse unique, rien n’y faisait. Il mangeait, avec un entrain discutable - le goût du sucre picorant, ramenant à la vie son palier amer. Ces belles images du quotidien, si factices que le désespoir les rende, étaient assez réconfortantes pour qu’il se laisse à espérer.

J’ai l’impression d’être bon à rien. Je… Tsubaki a été blessé par ma faute. Je l’ai énervé, et j’ai tout gâché. Comment ai-je pu douter de lui ?

Il n’en avait rien dit, des vacances. Le domaine Ueda était le lieu de leur quiétude, bien que troublée par la toxicité des adultes - et à présent qu’il remettait les pieds ici et passait du temps avec Yume, il se laissait enfin aller aux confessions. Lui qui avait été si silencieux, tout ce temps durant. Lui qui avouait enfin ses fautes, tant la culpabilité qu’elles lui apposaient.
Lui qui n’en pouvait plus de pleurer, et sentait son visage se dessécher, comme s’il n’était qu’un cadavre animé.

Je ne serai jamais comme vous. Je n’ai pas votre force.
Yume Ueda
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OPERATION RECONFORT
08.03.97
Non. La réponse ne se fait pas attendre mais transparaît plus de douleur que de beaux projets. Hotaru semblait prêt à étouffer, à chaque bouffée d'air qu'il sacrifie le temps de quelques mots. Sa douleur est si palpable qu'elle me donne l'impression de pouvoir l'effleurer – et si tel était le cas, je voudrais l'attraper et l'arracher, jusqu'à libérer mon cousin de cette entrave. Tacitement, je me promets de lui prévoir un programme plus alléchant que celui de rester dans un coin à broyer du noir, ressassant sa culpabilité – qui, selon moi, n'est pas justifiée.

Une culpabilité que je supposais, mais qu'il n'avait pas exprimé jusqu'à aujourd'hui : cette sensation de n'être bon à rien, d'avoir mené son frère à être blessé. Je n'en sais pas assez sur ce qu'il s'est passé pour en juger – et je ne le souhaite pas, dans tous les cas – néanmoins, je trouve déjà important qu'il s’exprime enfin sur le sujet. Son silence commençait réellement à m'inquiéter.

Je pose ma cannette, pour me concentrer uniquement sur Hotaru, l'air soudainement plus sérieux.

« J'ai pas vu ce qu'il s'est passé, exactement. Mais on a tous fait des erreurs, ce jour-là. Et c'est la situation qui voulait ça ; personne ne t'en veux. »

Je n’ai pas besoin de connaître les faits pour en juger. Il me suffit de considérer les erreurs de Kiyo – et les blessures de celui qui a dû en subir les frais. Celles d’Ange – la drogue ; l’attention du directeur attirée sur nous, dont les conséquences auraient pu être plus importantes ; tout comme les risques encourus lorsqu’il a explosé ce mur. Les miennes – à trop hésiter et à prendre tout ce temps à soigner un blessé, sans me préoccuper des priorités.

Je ne serai jamais comme vous. Je n’ai pas votre force. La réflexion m’arrête, quelques instants. Il ne me serait pas venu à l’esprit qu’Hotaru puisse se sentir complexé par rapport à nous – en partie, surement, parce que j’ai parfois du mal, moi-même, à trouver ma place dans cette famille ; mais surtout parce que je ne pense pas être aussi fort qu’il semble le penser.
Tsubaki est fort. Il le prouve chaque jour, depuis qu’il a été blessé.

« Moi non plus je savais pas comment gérer. Et j’ai beaucoup paniqué ; j’aurais pu faire n’importe quoi. Je ne suis pas… fort. J’ai encore peur de ce qu’il pourrait arriver. »

J’y pense encore souvent (chaque jour) à Seimei. A ses partisans. On en a plus entendu parler, depuis janvier – et le ministère nie tout en bloc, en public – mais je doute qu’il se soit gentiment rangé. Si Kurosawa a préparé son plan pendant si longtemps, qui sait combien de temps lui mettra, pour revenir avec force.

« J’ai failli foirer mon année à cause d’une histoire d’amour, Hotaru. Question force, on repassera, hein ? »

J’orne cette déclaration d’un soupir dramatique, dans le but évident d’alléger un peu l’ambiance – malgré la part de vérité, encore sensible, de ce fait.
Kaien Tsukiyomi
Opération : réconfort // Hotaru 40923eaea96611fbd0cf54fe9b9a7a89d65bbf4e
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Kaien Tsukiyomi
Il leva les yeux au ciel, réprimant la douloureuse envie de céder à cette faiblesse qui lui avait tant coûté. Il se souvenait de cet élan de courage, des mots qu’il avait voulu rassurants. Il se souvenait de l’adrénaline grimpant le long de son échine pour le hisser fièrement face à toute la dangerosité de l’adversité. Il se souvenait d’une poitrine tambourinante, de la peur réprimée par l’instant avant qu’il ne se laisse happer par la panique.

Son frère à terre, comme l’univers entier qui perdait toute trace d’équilibre.
Tout était de sa faute, et la colère qu’il avait éprouvé, cherchant un coupable aux malheurs de l’instant n’avait pas survécu à la terreur grandissante. Tout cela s’était effrité devant la façon dont il les avait regardé - jugés, toisés, tous sang purs ou professeurs qu’ils furent, comme un simple caillou sur sa longue destinée. La façon dont il avait invoqué la terreur d’un geste, surpassant toute l’envergure du talent des personnes ici, tous les efforts, tout le possible pour ne laisser qu’un désespoir accompli. Il avait mille ans d’avance, et Hotaru comprenait toute l’immensité de ce qu’il avait construit.

Une école non pas bienveillante, mais une armée - et il refusait d’en être le soldat. Cette volonté, murmure dans les hurlements déchirants d’une panique sans fin, lui avait valu trop de choses pour qu’il n’en éprouve quelconque fierté. Personne ne lui en voulait ? Au fond de lui, il ne craignait pas plus que l’idée d’être ainsi rejeté par son aîné ; et bien qu’il sache que l’idée tenait de l’impossible. Il aurait voulu croire en ce que disait son cousin, il aurait voulu penser que la rancune se laissait étouffer par la peur autant que la bienveillance.

Il aurait voulu se dire qu’il valait Yume, que ses imperfections suffisaient à le rendre similaires - comme si, lui aussi, n’était qu’une masse informe de défauts qui se laissait aérer d’un peu de gentillesse. Non, non, je ne pense pas. L’idée lui glaça le sang à mesure qu’il en comprenait les implications - lui, éternellement à la traine, à la fois de naïveté comme d’un évident manque de talent. Son propre futur, entre autres, lui était égal : c’était la culpabilité qui l’accablait, tout comme le fait qu’il puisse à nouveau blesser quelqu’un.

Je l’ai vu, dit-il alors.

Il repensa à l’étrange frénésie de la recherche de documents, le seul point gris de cette journée ; lorsque son esprit se perdait dans une tâche jusqu’à lui en faire oublier ses circonstances.

J’ai vu Seimei et je me suis dit… je me suis dit que nous ne gagnerons pas.

Il avala quelques friandises avec lenteur, prenant le temps de juger l’information qu’il venait de partager. Il avait suffi d’un regard - mais pour un garçon de quinze ans que l’attente familiale suffit à oppresser, un esprit millénaire ne pouvait que lui broyer le coeur. En cet instant, il avait envie de tout laisser tomber : ce combat si difficile, les autres élèves et même sa professeur si dévouée.

Alors que les iris se verrouillaient sur son visage, faisant naitre la terrifiante idée que Seimei puisse un jour s’en rappeler, il était prêt à tout abandonner - jusqu’à même sa famille. Et ce désir, si faussé et éphémère qu’il soit, cette seule éventualité, même juste envisagée, avait brisé les restes de son estime.

J’ai cru que j’allais vous laisser tomber. Et ça…

Et ça, il ne se le pardonnerait jamais.
Sa tête retomba dans ses bras, enfouissant ses ressentis dans les ténèbres, confinant ses faiblesses loin des regards.
Yume Ueda
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08.03.97
Je l’ai vu. Un silence. J’ai vu Seimei et je me suis dit… je me suis dit que nous ne gagnerons pas.

Les mots, le ton et la langueur de ses gestes me rappellent ce moment : celui où Seimei est arrivé et que l’ambiance s’est faite pesante – oppressante. Quand il nous a lâché la bombe, avec un discours bien mené – plus marquant, encore, que s’il nous avait simplement lancé : soit vous venez avec moi, soit vous crevez. Puis, quand tout le monde a commencé à bouger, à choisir, à fuir (à rester, pour d’autres). Et sans Kiyo pour me tirer dans un sens, ni Kiyoshi pour me tirer dans l’autre, je me demande si j’aurais été capable, seulement, de prendre une décision ou si je serai resté planté là, au milieu de la foule, immobile.

« Et ça, quoi ? Tu as pensé à le rejoindre ? Tu as eu envie de laisser tomber le combat ? »

J’adoucis ce ton sérieux, lui offrant la sonorité compatissante qu’il mérité – Hotaru se blâme déjà tant, pour de simples pensées qu’il considère mauvaises.

Je pose ma main sur ce bras qui cache son visage.

« Mais, Hotaru, j’y ai pensé aussi. Je voulais pas combattre. Je voulais pas voir qui que ce soit être blessé et j’aurais rejoins Seimei s’il n’avait pas voulu nous obliger à tuer, ne serait-ce que pour nous mettre en sécurité. »

Je n’ai fait que fuir et me laisser entraîner, tout au long de cette journée.
De nous tous, je crois qu’il n’y a que Tsubaki qui a combattu de front – et on en connait les conséquences.

« Tout le monde sera d’accord pour dire qu’il valait mieux que tu restes à l’abri. »

Je sais qu’il était nécessaire que Seimei trouve des adversaires. Sans ces membres du personnel qui se sont dressé face à lui, qu’en serait-il advenu de nous ? Combien de temps les fuyards seraient parvenues à rester caché ? Combien d’innocent aurait été tué ?
Mais jamais je n’aurais pu encourager ma famille, ni mes amis, à combattre, tant que ça incluait le risque de se faire tuer.

« On aurait rien pu faire, à notre échelle… »

Parce que nous ne sommes que des enfants, que les adultes ont voulu voir s’entretuer.
Et peut-être que j’essaie de m’en convaincre, car je m’en veux de n’avoir rien fait, alors que tant d’autres ont été blessé – et si j’étais resté avec Kiyo, peut-être que Taichi n’aurait pas été blessé. Et si j’avais rejoint Hotaru plus tôt, peut-être qu’il n’aurait pas porté seul ce fardeau.
Peut-être que ça n’aurait rien changé.
Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
On aurait rien pu faire.

Ces mots le frappent avec un réalisme déprimant, tous comme les images, si abruptement revenues dans son esprit, de cette journée infernale.

Il a envie de hurler. Envie de l’insulter, le griffer, le frapper, lui, qu’il aime pourtant plus que tout. Non - il a envie de de se défouler, prenant ses mots pour argent comptant. Sa respiration s’accélère, l’envie, le besoin, presque, d’une panique qui le guide - ou qui le perd, depuis lors. Et alors, quand son regard croise celui de Yume, ses mots prennent la forme d’une évidence à laquelle il ne parvient pas plus longtemps à échapper.

“Personne ne t’en veut” lui a dit Yume plus tôt. La phrase résonne, détache son coeur d’une ancre qui le happait vers les ténèbres. C’est ce dont il avait besoin, qu’on lui dise qu’il n’était pas fautif, que sa bêtise n’était pas l’épicentre de cet apocalypse. Hotaru flanche - et son corps s’élance, vient embrasser celui de son frère - une de ces étreintes qu’ils n’ont que trop rarement.

Tsubaki lui manque. Depuis ce jour-là, ils n’ont jamais vraiment parlé, la honte dressée comme un mur de silence. Son visage, ses sourires rassurants, les gestes fraternels qu’il n’adressait qu’à lui - tout cet univers qui est le leur, comme une bulle de bonheur à l’abri du monde. Ange lui manque, lui aussi : leurs escapades, blagues incessantes, échappatoire à des angoisses quotidiennes.

Yume, lui aussi, lui a vraiment manqué.

Ses yeux s’embrument à mesure que cette prise de conscience lui ôte la terreur qui obstruait ses moindres pensées ; et peu à peu, alors qu’il sent les larmes glisser sur son visage candide, la colère reprend ses droits. Celle qui l’a toujours guidé, y diluant son manque de confiance jusqu’à ses rares élans de peur.

Je suis vraiment un idiot.

Alors, petit à petit, il s’éloigne, pas à pas, reculant soigneusement. Son visage reste cloîtré vers le sol qu’il détaille, faute de trouver les mots, puis d’un geste brute, il attrapa une poignée de friandises qu’il avale, essuyant ses yeux du poignet. Le regard trouble, il mâche un peu bruyamment, répétant l’opération avec maladresse. Hotaru voulait oublier cette histoire. Oublier cette journée et plus jamais, plus jamais ne se laisser abattre de la sorte.

Attends. J’ai un peu de sucre dans l’oeil, tu permets...

Il renifle, balaie le reste de larmes d'un revers de main.

J'ai besoin de bouger un peu. Le dernier arrivé à l'école se transforme en grand-mère pour le reste de la journée !
Yume Ueda
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OPERATION RECONFORT
08.03.97
Une étreinte. Aussi hâtive que désespérée, mais une étreinte et, le temps de profiter de sa chaleur et de serrer son corps contre le mien, j’ai la sensation d’avoir retrouvé mon cousin – un frère. Si le sourire ne lui est pas encore revenu, j’apprécie au moins être parvenu à lui faire lâcher un peu de son fardeau ; suffisamment pour apaiser une part de sa culpabilité.

Nous sommes tous idiots, surtout (dans cette famille) quand il s’agit de s’autoflageller pour des décisions que nous avons prises. Plus encore, quand on s’inquiète pour nos proches – alors, quand il s’agit des deux, le combo est particulièrement fort en responsabilité qui ne devrait pas tant nous incomber.

Les yeux d’Hotaru s’embrument, mais je lui laisse l’intimité désirée de garder ses larmes cachées. Par des gestes rendus maladroits par l’émotion, il avale plusieurs poignées des bonbons achetés, me laissant prier silencieusement pour son pancréas malmené. L’excuse du sucre dans l’œil tend à me faire sourire et je réprime cette envie, afin de faire généreusement semblant d’y croire. Hotaru pourrait aussi bien céder aux pleurs et déverser cette peine qu’il garde trop enfouie en lui, mais cette conversation s’est déjà avérée être un grand pas en avant et si lui ne le souhaite pas, rien ne sert à l’y encourager.

« Tu veux courir avec tout ce qu’on vient d’avaler ? »

Ah, pas une si mauvaise idée, ceci dit : le sucre fourni de l’énergie. Il va bien falloir dépenser tout ce glucose ingurgité – le seul risque étant de se sentir lourd.

« Très bien. J’espère que t’es prêt à assumer ton apparence de grand-mère ! »

Avec l’air plus confiant que je ne le suis en réalité – sans être mauvais en course, je m’avère être bien plus rapide qu’endurant – je me lève du banc et range les victuailles pour m’apprêter à partir.
Et surtout, à courir.
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