— MAHOUTOKORO
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Senteurs exquises (ft. kaori)
Ieyasu Masamune
Senteurs exquises (ft. kaori) Nfud
Citation : — "I'm not angry", he says angrily.
Age : 19 (02/11)
Amaterasu
Amaterasu
Ieyasu Masamune
https://mahoutokoro.forumactif.com/t699-saints-lendemains-ieyasu
https://mahoutokoro.forumactif.com/t815-ieyasu
Ieyasu Masamune

les senteurs exquises
premières fleurs
un thé de printemps

Cela faisait des heures qu’il voguait à mi-chemin entre le clair-obscur des ruelles, l’œil dispersé et impressionnable à chaque bâtisse nouvelle qui se dressait sous le pas rythmé mais inconstant de ses divagations, détaillant d’une attention méticuleuse si ce n’est juvénile le moindre interstice qui s’offrait à son regard. Et tandis qu’il dévorait d’œillades éhontées le village que l’on avait extirpé du sol par quelques miracles, son corps s’appliquait à combler de sa présence l’espace délaissé entre deux façades, s’y engouffrant avec la férocité de bourrasques hivernales.
Ieyasu feu pénultième emplissait en ce jour nouveau un ultime uniforme dont la dorure comblait les brèches de son existence de la minutie d’un consciencieux kintsugi, et ce dernier lui tombait sur les épaules du même aplomb prestigieux qu’une chappe régalienne. Car récemment investi de l’immense réalisation de sa condition, le borgne s’évertuait pourtant à en tuer l’angoissante idée de sa dernière année sur l’île à renfort de pérégrinations des plus oisives.
Et Iwomachi —à grandes peines éclose en leur absence, enfantée d’une tragédie que le roux préférait encore oblitérer de son esprit— en servait d’escapade tant désirée au marasme de ses propres pensées.

A mesure de son cheminement, c’est un édifice à la devanture pittoresque qui happe son attention : le façonnement de coffrages aux nervures boisées typiques de machiya au tandem beaucoup plus atypique d’une minuscule entrée si tant enclavée que réduite. Sitôt le déchiffrage sommaire de l’élégante calligraphie en révéla la nature que l’araignée matura l’idée du confort trouvé au creux de tasses de thé ; la foulée alanguie par sa longue flânerie au grès des vents, il s’y dirigea avec un entrain devenu revigoré.  
Il ne s’attend ni au heurt de son corps contre un autre ni au déséquilibre qui en résulte : un instant il tangue sur ses propres pieds le monde désaxé et le suivant il tente maladroitement de cueillir la chute d’une corbeau du ciel où elle régnait.
Ah, pardon— et l’entier blâme pèse de tout son poids sur ses frêles épaules, l’inattention au paroxysme de ses déambulations rêveuses. Il en tend une main lâche qu’il veut stabilisatrice si ce n’est par l’incertaine acceptation dont se verra soldée son aide. Ma faute, vraiment, je ne faisais pas attention. Et pour cause, que trop désireux d’échapper au destin, Ieyasu en taillait son chemin sans nulle considération pour les divers hôtes des rues. Promptement châtié il en ravagea sa lèvre avant de s’enquérir de sa faute : Aucun dommage ?