pleading eyes emoji—takumi
Hoshi Umiyasu
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Age : 10 ans
Rang : 20/100
Personne
Hoshi Umiyasu
Il lui faut quelques jours, durant lesquels elle amasse du courage et serre entre ses doigts les origamis orangés par les intérêts puérils—sans doute Hoshi se surprend-elle à espérer, quelque part, qu’ils disent vrai. Quand bien même la seule ressemblance poindrait sur le sommet de leurs crânes, ses origines encore floues pour le corbillat ; on avait conté à son chevet d’enfant malade qu’elle était la conséquence directe de son traitement, déformation osseuse qui avait fendu la peau blême de son front sans qu’ils puissent la retirer efficacement. Et Hoshi, comme toute petite fille docile, s’était engorgé de cette réalité façonnée par ses matriarches—après tout, qu’avait-elle à soupçonner sous leurs sourires ?
Toujours est-il qu’elle erre, aujourd’hui, aux abords du troisième étage. Elle a trouvé sa source ici des semaines durant, lorsque l’océan les avait englouti et qu’elle était forcée de dormir dans les dortoirs bleuis ; maintenant l’intérêt n’y est plus et c’est timide qu’elle gravit les marches à l’orée du jour, encore légèrement secouée par le trajet des oiseaux. Cette fois c’est un livre qui lui occupe les mains, ouvrage vierge qu’elle avait feuilleté une demi-heure durant dans l’espoir de retrouver l’audace de frapper à la porte.
Au lieu de ça, alors qu’elle traîne entre deux couloirs, qu’enfin ses pas l’arrêtent à seuil de la pièce et que son petit poing se lève, serré et nerveux, la poignée s’enclenche précipitamment et face à elle se dresse l’instigateur de vains questionnements—elle laisse un souffle apeuré s’extirper d’entre ses lèvres entrouvertes et le rouge de son embarras embrase jusqu’à la lisière timide de son uniforme, le nez bien vite fourré dans une écharpe superflue (gracieuseté d’une responsable inquiète par les vents brassés du trajet). Ah—euh marmonne-t-elle, le timbre rauque de n’avoir eu à converser trop longtemps.
Elle s’incline, et tire de sa poche un stylo—user d’un pinceau et d’un récipient d’encre présente trop d’efforts—les doigts s’agitant en caractères pressés mais tentativement appliqués. Je suis Hoshi, en 4e année. Je suis sourde. Désagréables présentations pour justifier son incapacité à parler, elle en abhorre la nécessité mais s’exécute inéluctablement, docile. J’ai… Une corne, aussi. Et comment l’appeler autrement ?
Aussitôt le papier tendu, ses petites mains s’appliquent à repousser l’épaisse crinière, pour y dévoiler la protubérance bien moins imposante que celle du professeur. Un sourire, vaguement inquiet, se risque à soulever les commissures de ses lippes. Corne, articule-t-elle, maladroite. De tous les mots qu’on aurait pu lui apprendre avant que ses tympans ne trépassent définitivement, quelques enfants s’étaient amusés à lui faire répéter celui-là—et si elle avait versé un torrent muet de larmes en en saisissant le sens, aujourd’hui la plaie n’est plus qu’un souvenir évasif. Ce mot lui appartient.
Takumi Awataguchi
Récemment, il eut des bribes de conversation, lui qui n’y prête nulle attention en temps normal, s’intéressait désormais aux murmures indiscrets. On se demandait s’il n’avait pas un enfant caché, si Haku est son seul descendant : si une certaine Hoshi ne serait pas de son sang, et les voix se disaient qu’ils ont tous deux une corne : qu’il n’était pas improbable qu’il soit un parent. Mais l’enseignant n’entendait que rarement plus, son regard semblait pétrifier les élèves, ils perdaient soudainement l’usage de la voix, ne sachant où se mettre. Evidemment, il n’avait guère l’envie de converser avec eux, soupirant simplement, las de l’attitude des adolescents et déçu de ne pas connaître plus de cette histoire.
Le front posé dans le creux de sa paume, les yeux clos sous la fatigue qui tirait ses traits, lui donnant un air plus sévère qu’à l’accoutumée – si cela est encore possible. Neutre d’expression, et ce depuis tout petit, Takumi n’avait nullement l’habitude d’offrir un faciès aux multiples émotions : certains disaient qu’il semblait malheureux, d’autres qu’il était glacial en tout point. Son œil en moins ainsi que la corne ornant son front n’aidaient pas à ce qu’on le trouva sympathique, au contraire, il avait la sensation d’être terrifiant aux regards de la grande majorité des jeunes – et certainement de quelques adultes.
Un livre dans les mains, plus aucun devoir à corriger, aucune punition à surveiller : il abaissait la poignée de la porte, songeant à un thé. Un regard vers l’enfant qui bloquait sa route, ses cheveux blancs lui semblait être comme le pelage d’un chat, et d’un geste de la tête la saluait à son tour. L’onmyoji fut étonné, parce qu’elle était bien trop jeune pour faire cours avec lui, et qu’elle avait – visiblement – envie de lui parler.
L’homme prenait dans ses mains les mots de la petite, bien que ses lèvres ne se courbèrent nullement, il fut attendri par l’enfant et s’abaissa à sa hauteur.
Elle n’était pas sa fille, mais il comprenait qu’elle venait avec le cœur empli d’espoir.
Hoshi Umiyasu
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Age : 10 ans
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Personne
Hoshi Umiyasu
Hoshi avait émis l’hypothèse, un soir, d’être soignée par la magie ; ses mères avaient pincé les lèvres, et confié que l’entreprise se trouvait très douloureuse, sans doute trop pour son petit coeur menu. Aussi avait-elle abandonné l’idée pour l’heure, repoussant les soins à une date inconnue. Mais… Les autres disent, c’est un monstre qui vous a fait ça.
Elle déglutit et rajoute, hâtive — enfin, je sais pas si c’est sensible ! — désespérée à l’idée de le blesser. On se moque de vous ? Car il y a encore dans l’ombre des murs quelques chuchotis sur ses propres handicaps ; persuadés qu’elle ne peut les lire sur leurs lèvres si évidemment découvertes, inconscients qu’il y a dans le moindre de ses gestes le souci de s’intégrer. L’iris luit d’une douleur infantine, et c’est à la voix qu’elle cède ses derniers mots : moi, oui.
Takumi Awataguchi
Un monstre.
Il y avait du vrai, maudit par un yokai, le voilà ressembler à l’un d’eux. Les soins, douloureux, prenaient tant de temps que Takumi se demandait parfois s’ils feraient un réel effet. S’il redeviendrait celui qu’il fut un jour.
Aussitôt, il vint écrire ce qu’il disait à voix haute.
Doucement, il finissait par s’asseoir face à elle, avant de sourire le plus tendrement possible.
Hoshi Umiyasu
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Age : 10 ans
Rang : 20/100
Personne
Hoshi Umiyasu
Si gigantesque était-il, il ne l’intimidait pas ; elle discernait dans les courbes de son visage la tendresse protectrice d’un père, et les bonnes intentions qu’avaient les adultes qui la gardaient. Sans doute attisait-elle des instincts parentaux, sa fragilité soulignée tant par la protubérance osseuse que par son rachitisme évident — la surdité, quant à elle, était le clou d’un spectacle qu’elle n’avait jamais désiré organisé.
Je suis une enfant normale, je crois. Je peux pas faire de sport, mais j’aime bien les sorts. Et je connais plus de caractères que les autres ! Et les animaux m’aiment bien. On eût pu rechigner à la frotter aux créatures magiques, mais le calme qui l’accompagnait paraissait contagieux ; aussi, Hoshi pouvait se vanter, du haut de son petit mètre à peine dépassé, d’être l’une des meilleures élèves de soin aux créatures magiques.
Finalement, c’était la curiosité qui l’avait emporté sur sa retenue timide. Alors que la main du professeur échouait doucement sur son crâne, celles de l’enfant effleuraient la corne gigantesque, bien plus visible ; Hoshi s’appliquait toujours à dissimuler la sienne sous un amoncellement de cheveux, tant et si bien qu’on ne pût les lui couper sans qu’elle se mette à sangloter silencieusement. Sa gorge, éclaircie, laissa échapper les quelques mots que ses doigts occupés ne pouvaient écrire : ne leur faites pas de mal. Je pourrais apprendre à écrire dans le vide, moi aussi ? Si les mots étaient hachés et le volume fluctuant, la volonté n’en était pas moins candide. Apprenez-moi, s’il vous plaît.
Takumi Awataguchi
Alors que la main de Hoshi effleurait la marque de sa malédiction, le professeur abaissa son visage pour qu’elle ait moins de mal à l’atteindre. Un léger signe de tête, signe qu’il écoutait – lisait – attentivement les demandes de l’enfant.
Il n’avait aucun mal à détruire son âme pour son clan, mais il n’userait pas de telles manières avec des élèves. Takumi se relevait alors, conscient qu’il n’avait plus assez de temps pour discuter avec la jeune enfant. Le travail était une priorité, et il ne pouvait prendre du retard sur le planning qu’il s’était préparé en début de semaine.
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