— MAHOUTOKORO
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friends (f)o(re)ver // ange
Nael Hayashi
friends (f)o(re)ver // ange 200107082953346741
Citation : Everybody wants to rule the world
Age : 17 (16/08/80)
Seimei
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Nael Hayashi
https://mahoutokoro.forumactif.com/t391-comin-in-hot-nael
https://mahoutokoro.forumactif.com/t406-i-write-sins-not-tragedies
Nael Hayashi
FRIENDS (F)O(RE)VER
18.07.1997
Il y avait de nombreuses choses que Nael n’aimait pas – bien trop pour être citées – mais s’il ne fallait donner qu’un exemple, alors l’hôpital en était un.
C’était tantôt silencieux, tantôt bruyant et, quand ça l’était, ce n’était que pour des raisons agaçantes : les patients se plaignaient, criaient parfois et le personnel soignant s’agitait. La nourriture n’était pas terrible et loin d’être à volonté. Les lits n’étaient pas toujours confortables et, surtout, il ne s’y passait jamais rien d’intéressant.

L’adolescent se souvenait d’avoir passé une semaine à tourner en rond et à déplorer le manque crucial d’activité, lorsqu’il s’était retrouvé en convalescence après le voyage scolaire de Kyoto, un an auparavant. Pire : les infirmiers le réprimandaient dès qu’il s’agitait et sortait de la chambre trop longtemps, parce qu’il lui fallait du repos.
Ces inconvénients mis à part, il avait longuement profité de ses blessures comme excuse, lorsqu’il n’avait rien envie de faire.

Tout ça pour dire que s’il n’aimait déjà pas y être en tant que patient, il aimait encore moins y aller pour y voir un patient.
Sérieusement, bonjour l’ambiance ! Quand on entrait dans ce bâtiment, il y avait toujours ce mélange pesant d’angoisse, de tension et de tristesse. Il passait devant des familles éplorées, tendues, des soignants pressés et des malades dans de tristes états – et parfois flippant ; la magie pouvait avoir des effets vraiment suspects sur ceux qui en font les frais.

Certes, c’était s’arrêter aux points négatifs, mais lui ne voyait que ça !

Pourtant, il était là.

Comme ce simple fait relevait déjà de l’effort exceptionnel – il avait même acheter des chocolats ; et il ne les avait pas mangés ! – il pensait simplement déposer son cadeau au chevet d’Ange et s’enfuir aussitôt. Mais au seuil de la porte, il en venait à hésiter.

Il frappa quelques coups au battant, avant de l’entrouvrir, son ventre se tordant inconfortablement sous la désagréable sensation de faire une erreur – une de plus.

« Ange… ? J’espère que t’es décent, parce que je rentre. »

Il ne tenait pas à s’attarder dans le couloir, surtout – il y avait trop de personnes bizarres qui le traversaient, vraiment – et se faufila donc dans la chambre.

« Je t’ai amené… tiens. »

Le pas assuré, malgré son malaise, il s’avança pour déposer les chocolats sur la table de nuit, avant de s’assoir sur le lit de l’ange, comme il le faisait quand ils partageaient la même chambre. Son regard s’attarda quelques instants sur les bandages visibles, avant de fuir ; laissant le silence peser./div>
Ange Ueda
friends (f)o(re)ver // ange 5d2070a4fa38dd86cc7dd7d7eea5c1f5
Citation : risus abundat in ore stultorum -- à la bouche du sot, le rire abonde
Age : 17 (29/02)
Rang : 60/100 dsl
Amaterasu
Amaterasu
Ange Ueda
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Ange Ueda
qui, du faux héros et du vrai lâche
Même si le soleil brille, j’ai l’hiver dans la gorge.
Sous mes yeux des valises, sous ma peau du poison ; ça tire et ça grimpe et ça me glace tant le sang que les chairs. Ca s’impose en cauchemars quand mes paupières se closent et en douleur fantôme quand les rais chauds s’attardent trop sur les plaies — y a une question, pernicieuse, qui me bouffe le coeur à chaque inspiration.
Et si j’étais mort ?

J’aimerais me crever le cerveau, percer l’encéphale pour extirper le venin qu’Hidenori a laissé dedans. Parce qu’il fermente à l’intérieur, l’inutilité soulignée par des bandages et des frissons constants ; accentuée par les échos rouges dans le pendentif que je serre tout le temps dans mes doigts, par l’état lamentable du porteur de son jumeau. Si j’étais mort là-bas, à mi-chemin entre leurs bras et son sabre ? Mais c’est pas le plus terrifiant, tu sais — non, ce qui achève mes nuits et hante mes jours c’est la réponse, mauvaise et vénale : j’ai eu peur.

Je m’étais dit, une fois lancé ; je m’étais dit tant pis, qu’on meure et qu’on en finisse. Je voulais l’emmener dans une tombe que j’étais pas prêt à creuser, et c’est la différence de force qui m’a fait perdre pied. S’il avait voulu, s’il l’avait réellement désiré, il m’aurait tranché la gorge en un vague claquement de doigt, comme on ouvre une fermeture éclair. Et j'ai pu penser qu'une chose, triste et couarde : j'avais peur de mourir. Et puis, là-dedans, y avait toi.

Toi, incapable — tétanisé, ou désintéressé ? J’avais les paroles de Masa plein la tête, ses doutes et son inquiétude. Tu sais, Nael, j’suis un peu déçu. Hotaru a agi — il m’a sauvé, sans doute. Saburoo a fait de son mieux, et toi, toi t’as rien fait. T’es juste resté planté là, comme tu restes planté là aujourd’hui. De nous deux, qui est le plus pitoyable : le faux héros, ou le vrai lâche ? T’aurais pu mettre les thunes dans ton chocolat. J’mérite pas de la marque ?

J’ai un sourire, fade, mort. Mon bras brûle comme un lac gelé. Assieds-toi, tu fais peine et tu pues le malaise. La voix rauque et des bandages plein la gueule. J’vais pas te demander de t’excuser. T’as sauvé ta peau, et t’as sûrement bien fait — de tous les téméraires envoyés à l’hôpital, c’est bien la prudence qui prime. J’aurais préféré plus d’efforts, mais tu restes égal à toi-même. C’est cool, en un sens. L’honnêteté, l’intégrité, j’sais pas. Dis, tu la vois, mon analogie ? Est-ce que t’es assez intelligent, ou trop obnubilé par la bouffe ? Tiens, prends-en un. Pas que tu le mérites, mais bon.

Ils sont pas mauvais, mais j’ai des goûts de riches. Tu te sens coupable ? C’est pour ça, les chocolats ? Parce que t’as des remords d’avoir vu ton meilleur pote manquer de crever ? Ou c’est de la simple politesse, parce que tu sais que j’te pardonnerai en quelques minutes ? Je crois que j’vais plus pouvoir être batteur avec toi. Et quelque part, tu sais, c’est un peu ta faute.




Nael Hayashi
friends (f)o(re)ver // ange 200107082953346741
Citation : Everybody wants to rule the world
Age : 17 (16/08/80)
Seimei
Seimei
Nael Hayashi
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Nael Hayashi
FRIENDS (F)O(RE)VER
18.07.1997
La déception. Il l’avait ignoré, pendant des années. Autant au sens même de l’ignorance, à une époque où il n’avait pas à faire quoi que ce soit pour susciter la fierté de sa mère, qu’à la manière littérale de faire mine qu’aucun professeur n’ait exprimé désappointement quant à son manque cruel d’intérêt pour les cours.

De la part d’Ange, pourtant, le terme prenait de l’impact. Assez pour résonner dans ses pensées et s’infiltrer jusqu’à tordre davantage son estomac.
Objectivement, il songea que son ami avait dit qu’il ne l’avait "qu’un peu" déçu. Cette pensée ne suffit pourtant pas à apaiser son malaise – qui s’avérait d’ailleurs être une émotion qui lui était méconnue : la culpabilité.

Néanmoins, le sujet dévie sur les chocolats et Nael prend la perche qui lui est tendu pour considérer que la déception est liée à ce dernier, ce qui est bien plus simple que de songer à la raison pour laquelle ils se trouvaient ici.

« Y’a pas grand choix, à l’hôpital, tu sais, mais j’aurais pu t’acheter le distributeur entier, si tu voulais, répond-il d’une voix boudeuse. »

Sa mère peinait encore à le laisser, lui, l’enfant prodige, sortir seul en ville. Elle l’avait gardé contre ses jambes toute une enfance et qu’il ait désormais dix-sept ans n’y changeait rien. Nael, trouvant encore confort à se laisser bercer dans sa prison dorée, ne quémandait pas liberté. Il serait davantage du genre à demander au personnel de s’occuper des courses pour lui – parce qu’après tout, pourquoi faire ce que d’autres peuvent faire à notre place ?

« Le chocolat d’ici est pas terrible, de toute façon. »

Et par "ici", il n’entend pas l’hôpital en lui-même, mais bien le Japon en général. Ayant grandi avec les sucreries, pâtisseries et viennoiseries françaises, celles japonaises lui ont toujours semblé fades, comme s’il manquait un ingrédient primordial et, pourtant, pas si difficile à deviner : le sucre !

Malheureusement pour l’adolescent se complaisant dans le déni, Ange ne tarde pas à aborder les sujets sensibles. Et son compère Kitsune, le regard fuyant, fini par s’assoir avec la sensation d’être à la barre des accusés.

Pour une fois, l’appât du chocolat ne suffit pas à le tenter, ses entrailles trop nouées pour éprouver la moindre envie de manger. Silencieux, aussi, en attendant la fin des reproches – attendant, surtout, d’avoir des réponses à fournir, autre que l’habituelle mauvaise foi lui brûlant les lèvres de mensonge.

« A cause de tes blessures ou parce que tu ne veux plus faire équipe avec moi ? »

Ils auraient pu faire comme si de rien n’était, ne plus parler de l’incident et reprendre leur amitié comme si rien ne l’avait gâché, si seulement le roux n’avait pas eu de reproche à lui faire – après tout, lui ne trouvait rien de mal dans ses propres agissements.

« J’me sens mal. Mais je sais pas si j’me sens coupable. J’ai juste essayé de calmer les choses et toi, t’as continué à provoquer. »

Il était navrant de voir des amis se déchirer à un endroit supposé soigner les plaies, plutôt qu’en laisser naître de nouvelles.
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