— MAHOUTOKORO
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I wish life was like this river (+) Kayo
Hanru Awataguchi
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Age : 19 ans
Rang : C2
Orochi
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Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
rivière

I wish life was like this river

16.09.97
Son humeur changeait comme celle du temps, passant d’une pluie d’été à une tempête déchainée pour retrouver le calme d'un automne annoncé. Les vacances avaient été grandement appréciées pour la sécurité du domaine Awataguchi et bien que le danger ne l’ait pas empêché de se mouvoir la première fois au travers des couloirs de Mahoutokoro, il ne tenait pas à renouveler l’expérience. Sous chaque pas, le bois craquait et il sentait presque le poids du sang qui collait à ses semelles, l’odeur métallique emplir ses poumons. L’idée seule de passer ses mains sur les parois provoquait encore des hauts le cœur en imaginant ses doigts se couvrir de sang. Il ne restait rien, aucune trace du drame qui s’y était produit, les étudiants revenaient peu à peu, forcés d’ignorer le parquet brillant et les salles refaites. Sur ses joues, ses muscles dessinaient des formes tant il serrait les dents, se hâtant de quitter les lieux avant d’exploser sur le premier venu. Il avait besoin de calme et de couleurs plus neutres que celles chaudes et trop proches du grenat.

Plus les murs s’éloignaient de lui, mieux il se portait, respirant à grande foulée pour se tourner une fois à bonne distance et toiser l’école de son regard le plus froid. Il ne la détestait pas et oublierait à son tour comme bien d’autres avant lui pour s’accoutumer aux nouveautés, effacer les empreintes pour d’autres plus récentes. Hanru entendit derrière lui une voix qu’il connaissait bien pour l’avoir agacé si souvent. Malgré son calme et sa patience, il lui arrivait de n’avoir aucune envie de l’écouter tant le flot de paroles s’évadait comme le courant d’une cascade. Il ne fit rien pour la dissuader de se rapprocher cependant, curieux et relativement heureux de la voir s’animer après ce qui était arrivé. L’Awataguchi avait entendu ce qu’elle avait subi et se laissa le temps d’observer son sourire, sa démarche et ses habitudes. Elle était bel et bien là sur ses deux jambes à sautiller jusqu’à lui. Une inspiration prise, ses yeux fermés une fraction de seconde il savourait le soulagement et lui lança un rictus en plantant son regard dans le sien. « Kayo » fut tout ce qu’il articula, sachant qu’il n’avait aucun besoin d’en dire plus tant elle le ferait pour eux deux. Il préférait se taire et répondre en une fois si possible tout en éludant ce qui lui semblait futile, mais aujourd’hui, peut-être allait-il faire l’effort d’être un peu plus bavard ?

Kayo Awataguchi
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Citation : dans l'attente du printemps éternel
Age : dix-sept ans
Rang : C3
Seimei
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Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
rivière
Le lit de la rivière poursuit son cours sans rencontrer le moindre trouble, et la vision a quelque chose d’apaisant. Rarement d’humeur solitaire, elle se sent toutefois trop à l’étroit et trop angoissée entre les murs du château pour y rester, alors souvent depuis la rentrée elle prend la fuite pour trouver refuge ici. Le bruit de l’eau qui court la réconforte et étouffe celui des bruts éclats dont l’écho ne se tait jamais tout à fait en dedans de sa boîte crânienne. La nuit en particulier, reviennent les craquements et les détonations qu’elle aimerait enterrer, enfouir sous un terrain si profondément que nul ne pourrait les y retrouver. Alors quand vient le jour elle cherche la distraction, à tout prix, malgré les étourdissements qui persistent parfois et les maux de tête qui reviennent, sournois. L’oeil fixe, braqué sur une feuille d’érable qui, si lente qu’on pourrait la croire immobile, descend la rivière, elle se veut imperturbable — ou presque.

Un froissement lui parvient, celui d’un pas régulier, et elle devine plus loin une silhouette qu’elle connait bien. Un sourire peint déjà ses lèvres lorsqu’elle se redresse pour filer à sa rencontre. Hanru ! Le garçon la dépasse et elle hausse toujours le menton lorsqu’elle s’adresse à lui, et inconsciemment même relève un peu ses talons. Elle songe qu’elle ne l’a pas croisé depuis la rentrée encore, et ne saurait laisser filer l’opportunité qui se présente à elle de tendrement l’importuner quelques instants. Aussitôt, elle glisse ses doigts autour des mains du garçon pour les presser entre les siennes. Hanru, elle répète, d’heureux éclats dans les yeux, je ne te demande pas ce que tu viens faire ici, la rivière est une raison suffisante, mais je suis heureuse de te voir ! Elle défait son emprise, et vient dégager une mèche rebelle du front de son aîné. Plus encore qu’avant Kayo cède à ces gestes presque maternels auprès de ses proches, saisie par la crainte quasi permanente de les perdre à tout instant : lui est venue la nécessité de les toucher afin de s’assurer qu’ils n’ont pas disparus.

D’un mouvement empreint d’insouciance, elle se laisse choir au rebord d’un des rochers jonchant le lit de la rivière, et tapota la place à son côté. Ne reste pas planté là, je serais très déçue que tu ne te joignes pas à moi. Se penchant alors en avant pour plonger le bout de ses doigts dans l’eau fraîche, elle projette quelques gouttelettes vers Harnu, éclatant d’un rire franc qui se répercute dans le lointain. Alors, raconte. Tu es rentré chez toi ces vacances ? Elle n’articule pas les monstres d’avant les vacances, les meurtrissures qui les ont tous marqué, sa gorge se serre toujours avant qu’elle ne parvienne à les mentionner, alors elle leur préfère la légèreté des quelques parcelles de légèreté auxquelles ils peuvent encore s’adonner.


Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
rivière

I wish life was like this river

16.09.97
Son nom échappé ressemble à une caresse, aussi s’il l’ignore la première fois, un sourire nait sans qu’il ne puisse le contrôler, fragile, mais aucunement dissimulé. Ses pas se sont arrêtés au regard pétillant de vie de Kayo dont les mains s’étaient saisies des siennes. Il en frissonne presque, lui si froid et elle si solaire qu’elle le faisait toujours fondre. Par sa douceur, il s’apaise, ses yeux bleus nuit plongés dans ceux plus clairs dans l’attente de sa voix. Non loin s’écoule la rivière dans son lit si paisible et il acquiesce en réponse. Tant de mots qu’il aurait pu expliciter pour lui témoigner toute la sympathie qu’il avait pour elle et la réconforter dans cette idée qu’il était lui aussi content de la voir. Pourtant, il fallait décrypter son fonctionnement encore une fois, si peu bavard était-il qu’il n’usa aucunement de son intonation grave. Nul besoin cependant puisque la jeune femme parlait généralement pour deux.

Elle le délaisse au profit de la rive en l’invitant sobrement à prendre place, malicieuse dans ses mots. Hanru n’appréciait pas de décevoir son entourage particulièrement sa famille. Concernant l’orpheline, il était plus question de ne pas voir de larmes ni de briser des liens qu’il appréciait particulièrement pour leurs divergences. Si tentés qu’ils s’accordent sur leur obsession pour l’eau, ils étaient différents dans l’appréhension qu’ils avaient de cette vie de sorciers. L’un sang pur, l’autre dans l’ignorance de ses origines. Il hésitait cependant à s’asseoir, mais se laissa porter par l’envie égoïste de se reposer. N’était-il pas venu pour profiter des biens faits de l’eau après tout ? Les quelques perles qui l’avaient fait cligner l’en avaient décidé.

Qu’avait-il à raconter ? Ses vacances s’étaient bien passées, il avait revu les siens, proches comme un peu moins et s’était d’autant plus entrainé qu’il n’avait pas vu le temps passer entre le besoin de se ressourcer auprès des plus calmes du clan, les révisions et les entraînements. « hm. C’était bien » loin des cris et de la liqueur écoeurante. De l’odeur du fer et de la mort dont les griffes avaient figé l’espace-temps comme pris dans un tombeau de glace. « Et toi ? Comment ça s’est passé ? » rester assez vague pour permettre une réponse plus large que la sienne démontrait qu’il était ouvert à la discussion, même s’il n’en donnait pas l’air. Hanru ne se serait pas assis gentiment s’il pensait qu’il y perdrait son temps. Retrouver la kitsune lui permettait d’ailleurs de prendre des nouvelles et de pouvoir veiller à son tour sur ceux qu’il n’avait pas croisés dans les couloirs, à la recherche d’autres membres du clan en priorité. Il se sentait coupable et n’avait pu qu’espérer, loin d’être cruel à prétendre n’avoir que des pions plutôt que des amis, il n’en était pas encore arrivé là et savait qu’il pourrait à tout moment être confronté à la dure réalité d’en voir disparaître selon le bon vouloir de sa propre famille. Cependant, rares étaient les cas où les Awataguchi se mêlaient de la vie des autres. Devrait-il les regarder mourir un a un tandis que lui survivait comme on le lui avait appris ? Qu’importe au fond, il vivait et profitait tant qu’il le pouvait, car avec autant de pouvoir qu’en possédait son illustre nom, il n’était pas immortel.

Kayo Awataguchi
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Citation : dans l'attente du printemps éternel
Age : dix-sept ans
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Seimei
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Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
rivière
Le tendre ruissellement des flots apaise son âme comme nul autre bruit, et un sourire calme s’empare de ses lèvres. Aussi sociable soit-elle, aussi encline au contact avec une multitude d’humains puisse-t-elle être, elle a toujours eu ce besoin de se ressourcer auprès des éléments les plus purs de la nature. Peut-être est-ce la raison pour laquelle ses matières de prédilection sont le vol et la botanique ; elle trouve un plaisir qui n’existe nul par ailleurs que dans ce contact avec les forces de la nature. L’émeraude de la végétation l’émerveille toujours et le vent dans ses cheveux lui procure une sensation inégalée de vigueur et de liberté.

Son camarade est peu bavard : elle ne s’en étonne guère et ne s’en offusque pas non plus. Elle a l’habitude d’être celle qui babille davantage, qui exaspère son entourage de ses discours interminables, de ses éclats d’émotion insensés, celle aux ris trop larges et aux yeux trop ouverts, mais qu’y voulez vous, son coeur déjà immense déborde en permanence et l’orpheline ressent toutes les choses avec une sensibilité peu commune. Elle a appris toutefois, à se contenir doucement, à frôler du bout des doigts la demi-mesure, à prendre son temps et laisser aux autres le temps, aussi, de respirer.

Elle hoche vigoureusement de la tête, contentée que Hanru réponde par la positive. Elle se tourne légèrement vers lui et l’observe : il est long et fin, a ces traits élégants qui appartiennent, dit-on, aux sangs les plus purs. Elle se trouve parfois empotée auprès de ceux qui, comme lui, relèvent d’une éducation à n’en pas douter plus rigoureuse. Machinalement, ses doigts se perdent entre quelques mèches du garçon, qu’elle tresse sans y penser. Oui ! Oui. J’ai retrouvé mon île, l’autre - celle des orphelins. Je la préfère à celle-ci, je ne vais pas te mentir. J’ai aussi… passé quelques jours à l'hôpital. Mais ça va mieux. Doucement, elle glisse quelques fleurs cueillies à leurs pieds dans sa chevelure, et un rire amusé lui échappe. J’essaye de ne pas trop y penser. Elle tâche d’ignorer les maux de crânes qui se font parfois encore ressentir, et les vertiges, et les cauchemars, persuadée que rien n’existe si elle n’y songe pas. Et puis, ce n’est pas si mal ici non plus. Sur mon île, je ne peux pas te tresser les cheveux ! Heureusement que tu ne te vois pas… N’en m’en veux pas trop. Elle rit de bon cœur tandis qu’elle observe son œuvre prendre doucement forme ; les fleurs lui siéent curieusement bien, finalement.

Tu es rentré chez toi, aussi ? Songeuse, elle se demande à quoi ressemble sa vie au-delà des murs de l’école, au-delà de ce lopin de terre battu par les vagues et ravagé par des forces occultes. Elle se demande ce que cela fait, enfin, que de porter un nom comme le sien.


Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
rivière

I wish life was like this river

16.09.97
La proximité qu’adopte la jeune femme ne l’avait jamais dérangée, loin d’être tactile il n’en était pas moins ouvert au contact et se laissait faire lorsque le temps et l’humeur étaient de la partie. C’était un besoin qui n’était comblé que par ces petites attentions autorisées à quelques privilégiés comme Kayo pour des raisons obscures ne regardant que lui. Les mystères qui pouvaient entourer ses choix lui étaient parfois incompréhensibles et il ne cherchait pas davantage à les percer. Les doigts passent dans ses cheveux et il ferme ses yeux pour écouter avec attention, dénouant le ruban emmêlé qu’il devrait refaire plus tard et qu’il mit dans sa poche. Il acquiesçait de temps à autre pour prouver l’attention qu’il portait au récit.

Lorsqu’il est question de blessure et d’hôpital, par réflexe, ses pupilles d’un bleu nuit se fixent sur le côté où se trouve la jeune femme et il inspecte d’un regard le moindre souvenir laissé par cette catastrophe. Rien ne l’est et si cela le soulage au moins un peu il n’en est pas plus rassuré. « N’hésite pas à aller voir les infirmiers si ça ne va pas » à défaut d’en avoir lui-même les compétences, il l’inciterait à se laisser soigner dans le doute et pour calmer ses propres peurs. Car au détour de sa froideur naturelle, il y avait bien l’écho de battements accélérés par l’inquiétude.

Il est très rapidement question de l’île et de ses tresses qu’elle pense ratées, malgré tout le rire cristallin que le jeune homme entend provoque un sourire qu’il ne réprime pas pour la joie qu’elle lui apporte. Il lui suffisait de se pencher pour voir l’œuvre de son amie, mais il n’en fit rien, la laissant poursuivre en glisser d’autres fleurs si elle en avait l’envie. « Les fleurs t’iraient mieux ». Nombreux étaient ceux qui pouvaient refléter le calme tant recherché par le jeune homme, mais peu savaient le transformer en éclat de rire et s’il n’en était pas encore arrivé à laisser sa voix porter, ce n’était qu’une question de temps. La lueur dans ses yeux se remettait peu à peu à briller, oubliant pour quelques minutes l’angoisse du parquet verni et des revêtements enchantés.

« Oui, ça n’a pas trop changé » hormis son acharnement peut-être, comme une déferlante qu’il ne pouvait stopper. Les tremblements s’étaient démultipliés et les cauchemars silencieux s’étaient transformés en une tempête si violente qu’il en avait détesté la comparaison trop évidente avec l’élément qu’il chérissait le plus. Un soupire plus tard, le calme revenait et les rayons caressaient son visage. Rien n’avait changé chez lui, pas même l’odeur de terre sur les sentiers ensorcelés, ni les habitants, ni les habituels tourments réservés par son cousin et les sourires charmants de sa cousine. Mais tous avaient joué un rôle pour effacer cet épisode funeste et s’étaient réjouis d’avoir été épargnés. « Tu voudras venir quand j’y retournerai ? » se laissa-t-il tenter, dans l’idée qu’elle soit plus proche, qu’il la protège un instant et puisse conserver précieusement l’idée qu’elle l’accompagne là où il se sentait le mieux plutôt que cette prison dorée qui les empoisonnait par piqûre de rappel. Et si le lieu n’y était pour rien, il était témoin de massacres et se débarrassait d’eux comme s’ils n’avaient jamais existé. Un schéma qu’il ne connaissait que trop bien.

Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
rivière
La gamine candide apprécie ces moments de tranquillité dérobés au garçon, à l’ombre des arbres immenses et au rythme régulier du ruissellement de l’eau qui bat les rochers. Il est tout ce qu’elle n’est pas, une élégance qui lui échappe et une rigueur qu’elle ignore, néanmoins elle prend soin de ces instants hors de tout qu’elle consomme à ses côtés, et tâche, prudente, de ne pas trop le harasser. Loin de là l’idée pour elle de perdre son naturel fracassant, sa somptueuse ingénuité et tout ce qui, frais comme le printemps et vif comme l’été, la compose, seulement elle s’est vue depuis quelque temps changer dans son attitude. Oh, rien de flagrant, rien d'inquiétant, ni plus ni moins qu’un bruissement dans un tas de feuilles mortes, un mouvement imperceptible dans le vent de l’automne, ce sourire chagrin si habilement dissimulé dans ses manières toutes faites.

Elle opine vigoureusement du chef lorsque Hanru lui suggère de se rendre à l’infirmerie en cas de besoin, touchée qu’il témoigne d’un peu de soucis à cet égard mais avant tout désireuse qu’il ne s’inquiète de rien. Elle se mordille un instant les lèvres ; peut-être aurait-elle mieux fait de n’en rien dire du tout, finalement. La présence seule de ses amis, parmi lesquels elle peut fièrement nommer Hanru, suffit à apaiser tous les maux de l’esprit, et les autres lui semblent alors de bien peu d’importance

Un sourire arraché au garçon suffit à la ravir et elle rit de plus belle à sa remarque, tandis que des tons coquelicots fleurissent sur le haut de ses pommettes. Comme pour illustrer ses dires, elle se penche pour piquer un peu plus loin une hélénie rouge qu’elle vient planter au-dessus de son oreille. Comme ça ? Regarde, nous voilà assortis ! Elle croit déceler dans le regard du garçon quelques lueurs pareilles à des constellations, et s’en réjouit secrètement. C’est dans ces courts instants qu’elle considère sa mission comme accomplie, car si Kayo n’est ni de ces filles si populaires qu’elles attirent tous les regards, ni de celles là qui brillent par leur intelligence sous l’oeil avisé des professeurs, elle peut se targuer non sans fierté de savoir apporter un peu de joie chez qui saura l’accepter dans toute son extravagance.

Elle a souvent le sentiment que le garçon dissimule des choses, ou tout du moins qu’il les conserve pour lui-même, bien au secret de forteresses dont il ne dévoile à demi-mot que les fières murailles. Il reste concis dans chacune de ses réponses, et elle retient encore mille et unes interrogations. Ses yeux s’agrandissent tout à coup, ronds comme des billes, car Kayo n’avait nullement anticipé qu’il la convie à se joindre à lui dans la demeure de sa famille. C’est une invitation, une vraie ? Un nouveau rire la saisit, mêlé à la fois de surprise, de nervosité et d’excitation à cette nouvelle perspective. Finalement, après une demi-seconde tout au plus d’hésitation, elle acquiesce farouchement. J’aimerais beaucoup. Puis, quelques éclats mutins logés au creux de ses yeux, elle poursuit. Enfin… si tu n’as pas peur de m’avoir dans les pattes devant toute ta famille. Je ne voudrais pas te mettre dans l’embarras. Elle n’a pas son éducation, et ignore tout de sa famille, si ce n’est ce que le commun des sorciers sait sur les Awataguchi et c’est là bien assez pour impressionner l’orpheline. Ses yeux retournent, songeurs, flirter avec le remous de l’eau, et elle se sent apaisée, bien loin des tracas quotidiens comme des affres encore récentes qui les ont marqués. Elle ne se défait pas de son air espiègle, ses lèvres encore légèrement étirées et ses pupilles tremblantes de félicité. Quoi qu’il en soit… c’est d’accord. Je n’oublierai pas, alors n’oublie pas non plus.


Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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16.09.97
Par envie ses yeux se fermeraient, cupide d’un sentiment de quiétude qui lui faisait défaut lorsque la nuit tombait. Il redoutait l’instant où son sommeil serait troublé par les cris, les tremblements et les pas d’élèves dans les couloirs. Le sang plus que tout martelait son esprit de sa couleur carmin à l’en rendre malade. Mais le parfum de l’eau douce et des fleurs, de la terre humine autour et de l’herbe suffisait à rendre son anxiété plus fragile et à laisser bourgeonner l’éclat redoutable de son caractère connu pour être glacial. Il ne l’était pas tant par son aura que par ses mots, mais reflétait cette même animosité que l’on ressentait à ceux qui ne comprenaient pas ou se refusaient à la complexité du monde. Son chemin tracé n’était pas fait de lumière cependant, nul ne pourrait le savoir et pourtant tous possédaient une ombre, il était pour lui étonnant qu’on omette la sienne.

Dans son humeur, il n’en a pas oublié que la renarde avait elle aussi été présente et il s’était inquiété de ses migraines et de ce qui aurait pu lui arriver. Il n’avait été là que pour les siens et encore, bien peu utile en comparaison de leurs aînés d’un an pour lui, plus pour la jeune femme. Il soupirerait tout son soul s’il n’était pas seul, mais préféra rester neutre comme à son habitude et n’exprimer que les émotions destinées à son amie. En aucun cas il n’exposerait les faiblesses dont il a toujours eu horreur et qu’il tolérait pourtant chez les autres. Mais eux n’étaient pas héritiers d’un clan comme les Awataguchi et ne comprenaient pas le poids sur ses épaules. Sans que celui-ci ne soit insurmontable, il était conséquent parce qu’il s’en rajoutait, consciemment, par nécessité selon lui-même une fois encore. Lorsque la légèreté des tresses et des fleurs se mêlent au rire, c’est un souffle nouveau dont il profite impunément et consenti enfin de sourire.

Il y avait une douceur dans ce monde qui lui permettait de rester intangible aux changements. Une force secrète en ce bonheur qu’ils étaient capables de retrouver malgré les épreuves. Kayo le faisait sourire et débordait de tant de pensées positives qu’elle l’en inondait assez à ce qu’il en absorbe une partie. Lorsqu’il lui confie que les fleurs lui iraient mieux, elle s’empresse d’en cueillir pour les porter à sa chevelure et trouvant que ça n’était pas suffisant à son goût, il hésite. Marque sa réflexion avant de se redresser paresseusement pour mouvoir le haut de son corps à la recherche de fleurs pouvant accompagner celle déjà en place. Il ne connait aucunement leurs significations, ne se pose pas plus la question qu’il ne la cherchera et glisse à son tour les décorations entre les épis bruns. « Comme ça, c’est encore mieux » et la simple caresse était pareille à une étreinte, aussi douce que nécessaire, lui rappelant celles de sa défunte mère.

L’association hasardeuse de son esprit le contraint à admettre son attachement plus profond qu’il ne le pensait à la kitsune et il lui fait cette proposition aussi soudaine qu’illogique. Sans surprise, elle ne sait que répondre, étonnée par l’annonce tant que par les conséquences. Mais s’il le lui en faisait la requête, c’est qu’il le souhaitait et cela ne regardait que lui. Le rire devint franc et la réplique plus déterminée que la précédente. Hanru ne put qu’acquiescer en lui souriant à son tour. « Si je te le demande, c’est que j’en ai envie et je ne vois pas pourquoi j’aurais peur » d’avoir quelqu’un à présenter, de marcher à ses côtés ? Il n’en avait aucune quoiqu’elle soit capable de faire, la pureté de ses intentions était aussi limpide que les eaux du fleuve bordant l’école. « Il n’y a pas de quoi être gênée, en dépit des apparences, mon clan n’est pas regardant sur ce que tu peux bien faire ou non du moment qu’on les respecte » pour la majorité des aînés en tout cas. Une pensée notamment pour son grand-père et son père.

Elle accepte enfin et explicite ce besoin de mémoire. Il ne l’oubliera pas, presque offusqué dans un sourire en coin et se penche pour observer la tresse et les fleurs entremêlées dedans. Le reflet qu’il trouve est plus confiant que lui, il le défait de quelques doigts venant asperger gentiment la demoiselle. « J’ai quand même mon honneur et toi des manières à corriger » s’il y avait du vrai, ce n’était pour lui qu’une plaisanterie qu’il se hâta d’argumenter « Mais c’est bien mieux si tu restes comme tu es ».

Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
rivière
L’aura tranquille du garçon a pour l’enfant quelque chose de réconfortant. Elle se sent à son côté apaisée, et bien qu’elle soit encline à le taquiner farouchement, car rien n’est plus plaisant que d’arracher une grimace à ce visage si paisible, elle a appris auprès de lui à apprécier davantage quelques instants de calme. Ses pupilles mutinent scrutent tantôt les eaux en mouvement, tantôt les traits plus sereins du garçon. Elle se gonfle d’un peu de fierté amusée lorsqu’il se prend au jeu et parsème à son tour sa chevelure de quelques fleurs, et observe ses gestes qu’elle trouve plus délicats qu’elle ne l’aurait cru. Hanru dispose, songe-t-elle, d’une poésie innée bien que habilement dissimulée sous le couvert de traits souvent fermés et de gestes à la minutie implacable. Un éclat de rire perce alors entre ses lippes et elle jette un bref coup d'œil à son reflet dans la rivière. Oui, c’est parfait, elle acquiesce à voix basse, tandis que ses doigts viennent frôler les fragiles pétales entre ses mèches.

Elle se pince timidement les lèvres, car la voilà cent fois plus reconnaissante et impatiente face à l’invitation qu’elle ne souhaite le laisser paraître. Elle n’a guère l’habitude de poser le pied en dehors de cette île, ou bien de celle où l’orphelinat domine fièrement les flots. Ses songes l’emportent jusqu’au pied du domaine, et, même en pensée, elle s’y sent toute petite. Hanru, toutefois, ne manque pas l’occasion pour la taquiner - juste retour des choses - et un petit cri de surprise échappe à la renarde lorsque quelques gouttelettes d’eau l’atteignent. Elle fronce les sourcils, feignant un agacement rendu peu crédible en raison des lueurs mutines dansant malicieusement dans ses iris, puis tire la langue au garçon. Oh, mes manières… tu vas voir ce qu’elles te disent, mes manières. Alors, à son tour elle se penche en avant et éclabousse gaiement le garçon, avec un peu plus de vigueur qu'elle ne l’avait elle-même souhaité. Ses yeux s’écarquillent en deux grosses billes surprises, et un fou rire la prend lorsqu’elle constate qu’elle a considérablement trempé le côté du garçon. Mauvais calcul… Pardon. Seulement, ses excuses sonnent bien faux, entrecoupées par l’amusement qui perle jusqu’à la lisière de ses cils. Mieux comme je suis, tu es sûr ? Et, bien qu’amusée, elle redoute doucement que le garçon ne lui en veuille, et tâche de calmer son euphorie assez rapidement, sans toutefois pouvoir se défaire complètement des éclats de malice qui tirent ses traits.


Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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16.09.97
Les herbes fraiches et l’odeur de la terre mouillée autour de la rivière sont pareils à tout être : immuable et éphémère par le nombre de brins ou de parcelles perdurant l’espèce, mais désespérément fragiles. Il avait cueilli ces fleurs sans effort, les privant de racines et de toute vie et personne n’en dirait rien là où l’homme s’y attardait lui. Présomptueux de ne profiter de ses semblables sans honorer une nature féconde, offerte gracieusement par les kami et si peu respectée. Il s’en foutait lui aussi, constatant avec indifférence à quel point il ne leur était pas égal, car tous renaissaient d’une façon ou d’une autre et sa propre vie n’avait d’importance qu’en son nom et son clan. Pourtant, il souriait et profitait de ce relâchement, oubliant les défunts et célébrant ceux emplis d’une essence fondamentale aussi pure que celle de Kayo. La tresse est imparfaite, pourvue de ses fleurs, quelques cheveux s’en échappent portés par le vent et elle lui semble plus douce encore malgré la nitescence malicieuse dans son regard.

Ses iris à lui ne s’illuminent qu’en cas de nécessité et pourtant elle y parvient sans effort, acceptant l’invitation dans sa témérité récompensée d’un éclat de rire. Ses manières acquises avec le temps, sans préoccupation autre que celle d’être soi avant d’être membre d’une famille, il l’enviait un peu, car sans les siens, il n’était rien. Mais avec eux, il n’était guère plus qu’un nom aux yeux de tous. Individuellement pourtant, ils se démarquaient tous à commencer par ce cousin particulier, par celui que son père considérait comme son fils avait lui. Il y en avait tant que lui-même avait fait l’erreur de les confondre. Leurs pas ne se faisaient aucunement à l’unisson. Qu’importait, c’était la beauté de cette mélodie et cette faculté d’adaptation entre eux qui les rendaient puissants.

L’eau fraiche atterrit sans encombre sur la joue de l’enfant, désireuse d’une vengeance un peu trop enthousiaste qui ne manqua pas d’étonner Hanru. Sur ses longs cils, courbés par un œil plissé perlait quelques gouttelettes et la moitié de sa tête pesait plus lourde, sa chevelure ébène imbibée d’eau. Un sourcil arqué, il la dévisagea un instant, avant qu’elle ne reprenne dans toute son espièglerie, des mots qu’il avait prononcés. Il se dresse lentement, époussette sa veste et s’en défait, bouton par bouton avant d’attraper l’insolente renarde sur un air de défi. « Oui, j’en suis sûr » la tranquillité du paysage, ses couleurs chaudes et enchantées correspondaient parfaitement au pelage de l’enfant. Sa main sur son poignet, il la tira vers lui, fermement et sans violence, maîtrisant cet art à la perfection pour la soulever rapidement et s’avancer. Un instant de répit pour comprendre le geste, il se défait de ses bottes sans ses mains et ne se soucie aucunement de l’eau contre sa peau avant qu’ils ne happent ses vêtements. De l’eau jusqu’aux genoux, il lui jette un regard dont le bleu céruléen transperce de malice la rose et d’un mouvement, il s’abaisse. S’il était trempé, elle également, refusant de la lâcher au risque que l’absence de profondeur d’une rivière n’occasionne un accident malheureux. « Mauvais calcul… » répéta-t-il, bien conscient que ça n’en était aucunement un, son regard toujours accroché au sien.

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