La dangerosité du Quidditch
Il n’y a que sur un balai que tu te sens vraiment bien, que tu oublies les angoisses qui peuvent parfois te traverser, la peur constante de tomber malade, la panique que tu ressens lorsque tous les regards sont tournés vers toi, le monde qui est tout autour de toi. Sur un balai, tu fuis tout ça, tu es au-dessus de tes angoisses et seule compte le bonheur, celui de voler… Il y a aussi la maîtrise, celle que tu as perfectionné depuis tant d’années pour arriver à tenir sur ton balai, tombant très rarement de ton « véhicule ». Ce n’est que lorsque tes pieds touchent de nouveau le sol que tu te rends compte de la dangerosité de tes mouvements, de combien de fois tu as frôlé la mort et là, l’angoisse te submerge et tu réalises que tu es fou, qu’un jour, tu te tueras. Pourtant, ce n’est pas ça qui t’empêche d’à chaque fois, enfourcher ton balai et regagner les hauteurs. Toujours plus haut, le ciel n’est pour toi plus une limite. Même le vent, même la neige, même la pluie ne peuvent plus rien contre toi, la peur est chassée par tes ailes temporaires.
En définitive, tu es quelqu’un d’autre lorsque tu voles. Tu ne penses plus à grand choses, tu fais des figures, te donne des coups d’adrénalines. Durant tes entrainements, tu es pleinement concentré à cette tâche, tu ne vois rien d’autre. Ce sont tes moments préférés, en vérité. C’est aussi là que tu n’as pas ton masque, il est fourré dans ta poche et tu ne l’enfiles que lorsque tu rejoins le sol, là où tes chaînes t’entravent de nouveau. Mais pour l’instant, tu ne songes à rien d’autre. Tu t’exerces, ballon en main, à éviter tes coéquipiers qui jouent le rôle des poursuiveurs adverses. Tu dois passer la balle à tes alliés et vous devez parvenir à marquer, malgré les assaillants, malgré les cognards. Tu virevolte librement, tu évites comme tu peux les obstacles qui se dressent contre toi, tu récupères des ballons et tu marques, tu envoies la balle et tes alliés marques.
Parfois, tu parviens à reprendre le cours du jeu, d’autres fois, vos adversaires temporaires parviennent à marquer. Tu fonces vers vos buts, le poursuiveur ennemi est un peu plus loin devant toi, au moment où il lance la balle, tu parviens à être assez rapide pour lui barrer la route et tu frappes dans le ballon, voulant le passer à ton coéquipier mais, tu gères mal la passe et le projectile se transforme en boulet de canon, allant se loger pile dans le visage d’un élève qui observait l’entraînement. Immédiatement, tout s’arrête et tu t’empresses d’accourir vers le jeune homme. Tu poses ton balai pas loin, te dépêchant de remettre ton masque.
-Oh, désolé.
Tu ne sembles pas du tout désolé, car comme d’habitude, tu t’exprime sans aucune émotion dans la voix. Pourtant, tu l’es vraiment. Tu blêmis lorsque tu remarques le sang qui s’échappe du nez du pauvre bougre.
-Oh mince.
Toujours cette inexpressivité dans le regard, celui qui est mort à l’intérieur. Tu te dépêches de farfouiller dans tes poches, sortant des tas de mouchoirs que tu lui tends.
-Eponge avec ça… Oh… J’espère que tu ne vas pas faire d’anémie…
Des termes moldus que tu as appris à la bibliothèque. Tu as commencé à t’intéresser aux moldus suite aux cours, et tu t’es demandé quelles maladies communes pouvais les toucher ainsi que les sorciers. Depuis, tu ne cesses de te documenter.
-Et tes lunettes, elles vont bien ?
Tu demandes, avec l’expressivité d’une éponge de mer.
couleur • inquiétude.
J'en étais là de mes pensées, ne voyant même plus l'entrainement qui se déroulait sous mes yeux. Perdu dans mes "rêveries", comment aurais-je pu éviter cette balle meurtrière ?
Le coup fut... percutant. Je vacillais avant de me retrouver au sol. La douleur était terrible, brûlante, inconfortable. Je portais la main à mon visage, mais quelque chose de visqueux me fit reculer la main lorsque je touchais mon nez.
Plic.
Ploc.
Rouge.
Le sang.
Je saignais du nez.
Une voix me fit relever les yeux vers un des joueurs. Ah... Akashi. Pourquoi parmi tous les joueurs, il avait fallu que ce soit lui. Il... me mettait mal à l'aise. Je n'avais pas trop saisi ses mots, étant sous le choc du coup que je venais de me prendre. Je pris les mouchoirs qu'il me tendit, murmurant un "merci" faible, mais audible. J'épongeais en douceur. Si le sang était capturé par le mouchoir, la douleur, elle, restait vive, me faisant grimacer.
Je ne comprenais pas trop ce qu'il me voulait avec son anémie...
-De quoi tu parles ?
C'était davantage un nez cassé qu'une anémie que j'avais ! Mais mieux valait aller voir l'infirmier pour qu'il me le répare correctement que de dire ce que je pensais avoir à ce garçon...
Puis, il mentionna mes lunettes. Je blêmis, bien qu'étant déjà pâle, malgré avoir rougit sous le coup de la balle. Elles étaient tombées aussi, je les retrouvais à côté de moi, brisée. J'inspirais profondément par la bouche, mieux valait ne pas utiliser le nez.
- Je les réparerais plus tard... C'est pas le plus... urgent...
Non, le plus urgent, c'était me lever et quitter cet endroit, m'éloigner de lui sans qu'il ne le prenne trop mal et aller me faire soigner. Pour cela, je devais me relever. D'une main sur le sol, je pris appui pour esquisser le mouvement pour me redresser. Malheureusement pour moi, c'était une mauvaise idée. L'équilibre me fuit, je titubais et m'agrippais au Yatagarasu face à moi pour ne pas tomber une nouvelle fois.
La dangeoristé du Quidditch
Tu regardes le jeune homme de se redresser alors que du sang perle de son nez. Tu crains qu’il n’ai une anémie, mais visiblement, il ne semble même pas savoir ce que c’est. Ca ne l’empêchera pas d’en faire une, remarque. Tu penses qu’il est un peu bête de ne pas savoir ce que c’est, tout de même parce que même s’il est dans le monde des sorciers, il n’empêche qu’il reste un humain. Donc ce qui arrive aux moldus, lui arrivera aussi. Il devrait se renseigner davantage, ça pourrait lui sauver la vie. Ce serait bête qu’il fasse une crise cardiaque sans même s’en rendre compte.
-D’une anémie. C’est perdre beaucoup de sang d’un coup et mourir. Il faudrait que tu connaisses un peu plus le corps humain.
Tu réponds tandis qu’il éponge le sang grâce au mouchoir. Tu l’observes faire, il n’a pas l’air davantage blessé, bien que toi, tu te serais immédiatement évanoui et tu ne te serais pas relevé. Quel choc cela doit faire…
-Pour tes lunettes, je peux faire un sort de réparation, si tu veux.
Tu ajoutes en sortant ta baguette, déjà prêt à réaliser le sort. Mais, l’accidenté annonce qu’il s’en chargera plus tard. Il veut aller à l’infirmerie ? Est-ce qu’il va réussir à y aller tout seul ? Tu peux l’accompagner mais tu ne le laisseras pas t’appuyer sur toi.
-Il faut aller à l’infirmerie. Tu peux m’archer ? Je ne veux pas que tu t’appuies sur moi. Ou alors, on appelle un brancard.
Mais brusquement, la chose devient un peu plus alarmante. L’autre se met à tituber et perd l’équilibre, tombant dangereusement vers toi. Tout le monde aurait tendance à le rattraper pour qu’il ne se fasse pas mal mais toi, dès qu’il s’agrippe à toi, tu te dégages, le laissant ainsi retomber au sol. Tu fais quelques pas en arrière en espérant que tu ne seras pas tâché de boue et sort ton gel hydroalcoolique pour t’en badigeonner les mains. Tu détestes quand on te touche, ce fut donc un véritable réflexe que de te dégager.
-Ca va ?
Tu demandes déjà.
Sa proposition, je l'avais ignorée. Pour le moment.
Tombant sur lui, c'est violemment que je retrouvais le sol. Perdu, confus, je relevais vers lui, le voyant se nettoyer les mains.
-Non, mais franchement, ça te dérange à se point d'aider quelqu'un qui se sent mal ??!
Pourquoi j'avais haussé la voix ? ça me faisait mal à la tête. Le monde tournait autour de moi. Je me sentais mal. Je restais au sol cette fois et me tenais la tête, comme si la tenir allait tout faire stopper.
-Non, ça ne va pas...
Je me sentais faible. La douleur irradiait mon visage.
-Je veux bien pour les lunettes, si tu veux toujours lancer ton sort...
Pourquoi j'y pensais maintenant alors que c'était à moi que je devais penser d'abord. Je ne voulais pas d'un brancard. Je pouvais marcher, même si la terre tournait. La Terre avait toujours tourné de toute façon. C'était la Terre qui tournait autour du soleil et pas l'inverse. Et la Lune tournait autour de nous. Pourquoi je pensais à ça ? Pourquoi un cours d'astronomie me venait dans les oreilles ? Je soupirais. J'avais la sensation désagréable que ma tête était un ballon baudruche sur le point d'exploser.
-Je peux marcher... Mais j'ai besoin d'aide. Pour ne pas tomber.
Il n'allait quand meme pas me sortir que j'allais lui filer mon mal ? Mon mal était du à son stupide ballon de quidditch ! Pas à une maladie transmissible. Il pouvait quand même soutenir un camarade, non ?
-Je comprends pas pourquoi tu peux être un appui...
Ah...Oui, ses mains, le gel, l'odeur que je ne sentais pas. Les liens avaient cessé de se faire. J'avais juste terriblement mal.
La dangeroristé du Quidditch
-Non, ça ne me dérange pas.
Tu réponds naturellement. Pourquoi est-ce que ça t’agacerait de venir en aide à quelqu’un qui se sent mal, surtout lorsque c’est de ta faute ? En plus, ce n’est pas comme si tu le laissais tout seul dans sa douleur, tu lui proposes de l’accompagner à l’infirmerie et de réparer ses lunettes.
-Continue de bloquer le sang à ton nez, et garde la tête en arrière. Tu veux t’asseoir ?
Tu lui demandes en l’observant. Tu crains toujours qu’il fasse une anémie, après tout, il a manqué de s’évanouir, c’est qu’il a dû perdre beaucoup de sang ! Il ne semble pas au fait de la dangerosité de perdre autant d’hémoglobine.
-D’accord.
Tu hoches la tête, t’emparant de ta baguette mais avant de lancer le sort tu te souviens d’une règle très importante de l’école. Celle où l’on n’a pas le droit de faire usage de la magie en dehors des cours. Donc, tant pis pour les lunettes, ou le nez que tu aurais pu réparer à l’aide d’un Epiksey.
-Ah mince, c’est vrai qu’on ne peut pas utiliser la magie en dehors des cours. Tu vas devoir rester comme ça.
Tu affirmes, sortant d’autres mouchoirs que tu lui tends pour tamponner le plus de sang possible. S’il meurt à tes pieds, tu ne sais vraiment pas ce qu’il te faudra faire. Tu n’as pas envie d’être accusé de sa mort ! En plus, il veut vraiment de l’aide pour marcher mais toi, tu refuses qu’il te touche. Il est tombé dans la boue, il saigne, il doit être rempli de germes. Tu n’aimes pas que l’on pose la main sur toi et même dans cette situation, tu n’es pas en mesure d’accepter.
-Non.
Tu dis de ton habituel ton monotone, dénué d’émotions.
-Je ne veux pas que tu me touches. Tu es pleins de germes.
Ce n’est pas une supposition, c’est une affirmation à laquelle personne, ni même lui peut déroger. Il aura beau se laver les mains, se laver le corps encore et encore, il conservera des bactéries sur lui que tu ne veux risquer d’attraper. C’est comme ça, même ta future femme, elle ne pourra te toucher.
-A la limite, tu peux utiliser mon balai comme canne, ça te servira au moins d’appui, je le désinfecterai ensuite. Ou sinon, j’envoie un origami à l’infirmier pour qu’il vienne te chercher. Je le connais bien, je le vois souvent.
Tu places ton balai à la verticale, manche sur le sol de façon à ce qu’il puisse l’utiliser comme béquille, bien qu’il soit un peu grand, ça sera toujours mieux que rien.
-Sinon, tu peux t’asseoir et je fonce chercher l’infirmier. Je connais bien de tels chocs, le plus risqué, c’est de l’anémie. Il ne faut pas prendre ça à la légère.
-Va le chercher, ce serait gentil.
Et comme ça, tu seras un peu tranquille, un peu en paix, un peu au calme. tu ne pouvais pas lui dire qu’en voyant la panique sur son visage, l’infirmier presserait le pas, car tu ne savais pas si le garçon pouvait exprimer des sentiments. N’était-il pas un robot ? Étions-nous sûr qu’il était humain ? N’avions-nous pas un extra-terrestre avec nous ?
Ta tête te faisait mal. Tu avais l’impression de délirer.
Tu t’allongeais dans l’herbe. Oui, la tête en arrière avait-il dit ? S’allonger, c’était bien. Tu avais l’impression d’avoir moins mal. La terre tournait moins et tu rivais ton regard sur le ciel et ses nuages. Ta main maintenait les mouchoirs sur ton nez. Seule la douleur restait. Le sang semblait avoir cessé de couler depuis les minutes écoulées.
-Mais si tu cours le chercher, dépêche toi… J’aimerai éviter de mourir.
Étais-tu blanc comme un mort en prononçant ces mots ? Ou bien la rougeur de la balle marquait-elle encore ton visage ? En tout cas, ta voix s’était affaiblie. Tu avais l’impression que tu aurais pu t’endormir si la douleur, encore et toujours, était moins présente.
Tout ça a l'air d'être une bonne idée. Qu'est-ce qui pourrait mal tourner, au final ?
Bien sûr, tu refuses au jeune-homme de l’aider à marcher jusqu’à l’infirmerie. Tu ne veux pas qu’il te refile des maladies, ou ne tache tes vêtements avec son sang. Alors, tu lui proposes gentiment de te rendre toi-même à l’infirmerie, et ramener avec toi l’infirmier. Cela semble être une idée que Ritsuka apprécie. Déjà, il s’allonge par terre et tu grimaces un peu, alors qu’il se détend près de la boue. Il n’a pas peur de se salir, lui, tu commences vraiment à douter de sa propreté ! Pourtant, tu ne dis rien pour le moment, jugeant que ce n’est peut-être pas une bonne chose de vexer quelqu’un qui perd déjà beaucoup de sang.
-Oh, oui, je me dépêche !
Déjà, tu déposes ton balai près du blesser et t’en va à toutes jambes en direction de l’infirmerie. Il te faut presque 20 minutes, tandis que tu cherches l’infirmier ou son assistant partout. Mais tu ne trouves personne. Peut-être sont-ils sur une autre intervention ? Pourtant, tu refuses de revenir les mains vides. Tu ne veux pas risquer que ton camarade meurs dans la boue ! Alors, tu entres dans l’infirmerie et prends l’initiative de farfouiller dans les potions de soin du spécialiste. Après une longue recherche, tu finis par attraper un onguent qui semble prendre en charge les inflammations et une potion légère, composée de plantes en majorité, censé arrêter les saignements. Et puis, tu reviens en courant. Tu arrives au bout de 20 autres minutes, où Ritsuka est encore allongé et tu lui tends tes trouvailles.
-Je n’ai pas trouvé l’infirmier ! Mais j’ai trouvé cet onguent contre les inflammations, et cette potion censé réduire les saignements. Je pense que ce serait une bonne chose que tu t’en serves, je ne veux pas que ton état s’aggrave ! Je ne suis pas prêt à avoir la morte de quelqu’un sur la conscience.
La douleur avait été soulagée, le nez réparé et tu te sentais mieux. Tu aurais pu partir, mais cela aurait été irrespectueux pour Akashi. Alors tu attendis et en profita pour réparer tes lunettes.
Dans l'herbe fraiche, tu entendis un pas de course. Tu tournas la tête et vis la silhouette du jeune homme. Tu allais parler, mais il te tendis des objets et se perdis dans un flot de paroles qui te sembla rare venant de sa bouche. Tu esquissas un maigre sourire.
-Merci Akashi, c'est vraiment gentil. Mais...
Tu espérais qu'il n'allait pas le prendre mal.
-Si tu n'as pas trouvé l'infirmier, c'est parce qu'il était déjà en chemin, apparemment. Un de tes coéquipiers à du le prévenir, je crois. Donc, ne t'en fais pas, je ne vais pas mourir. J'aurai bien aimé te prévenir, mais je n'avais pas de papier d'origami sur moi... Pardon.
Tu regardais alors plus attentivement les onguents qu'il avait pris.
-Tu les as emporté sans permission du coup ? Tu penses que ça ira ? L'infirmier ne va pas t'en vouloir ? Je ne veux pas que tu ais de problème à cause de moi...
Tu pourras toujours tenter de plaider en faveur d'Akashi si effectivement il venait à avoir des problèmes. Et peut-être partager sa punition, ce que tu espéras moins. Dans le pire des cas, ce ne serait que des points en moins, non ? Ce n'était pas si grave... Pas vraiment...
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