Lorsque je me présente à vous, c’est le nom de mon clan que je donne en premier, puis celui de ma famille. Si vous n’avez pas entendu parler des sangs purs, il va falloir vous y mettre, je ne tiens pas de cours d’histoire, bien que ce serait intéressant. Pour faire bref à ce sujet, au-delà de nos richesses inestimables, nous sommes grandissons dans le but de faire honneur à nos divinités et nos clans. Il va de pair avec cette idéologie que nous soyons irréprochables et occupions - cela s'entend -  des postes dignes de nos rangs. Vous me trouvez présomptueuse ? C’est normal. Je pensais également être naturellement au-dessus des autres et s’il y a quelques tics persistant dans mon comportement, c’est que je suis assez sûre de moi.

Que puis-je vous dire d’assez captivant pour vous maintenir suspendus à mes lèvres, hm ? J’ai deux frères et sœurs, nous sommes nés le même jour à quelques minutes d’intervalles. Vous devinez que nous ne sommes pas identiques d’autant plus que je possède à la différence de ma fratrie le don de métamorphose et je remercie le ciel de nous avoir dissocié en quel cas je n’aurais sans doute pas fait long feu. J’ai eu conscience de cette chance au travers de mon enfance. Ne jamais être seule m’a donné envie d’être indépendante très rapidement. Casse-cou à contrario de mon frère qui lui est réservé sous le caractère fort que j’ai toujours possédé. Plus nous grandissions et plus je comprenais la nécessité de le laisser faire ses preuves, sans m’éloigner trop. J’en étais incapable. Veiller sur eux comme ils le faisaient pour moi, c’était mon monde et si nos chemins se sont séparés par nos professions différentes, nous restons en contact et j’affectionne leurs mots tendres à mon égard en leur renvoyant d’autres douceurs.

J’ai étudié à Mahoutokoro sous la protection des kitsune. Emblème qui m’accompagna toute ma vie par mon patronus d’abord, puis ces Yokaïs que j’apprenais à connaître. La malice comme la bienveillance de certains me rappelle toujours que l’homme est maître de son destin et qu’il n’emprunte pas nécessairement la voie la plus logique. Mais passons. J’y ai écoulé des années à nourrir mon esprit et mes rêves de tout le savoir à ma portée et me défoulais sur le terrain de quidditch pour compenser la catastrophe que j’étais en maniement du sabre. Ça a malheureusement très peu évolué, faute de motivation à ce sujet et de fierté.

Je savais d’ores et déjà ce que je voulais faire et pour y consacrer mon temps et affiner mes connaissances, j’en ai conclu qu’il était essentiel d’explorer le reste du globe, du côté magique de ces derniers. J’ai choisi deux destinations : la Chine et l’Angleterre où j’ai passé respectivement douze mois et vingt jours, puis dix-huit mois durant lesquels j’ai obtenu le titre d’Experte en sortilèges. Une vraie perle pour le ministère japonais. À l’avenir peut-être, pour l’instant je les considère comme des enfants capricieux qui ne méritent pas que je m’occupe d’eux et ça ne changera pas tant qu’ils ne feront pas preuve de raison.

D’autres pays m’attiraient assez par leurs usages de la magie et si je n’ai pas pu y accéder plus de deux ans, rien ne m’empêche de réitérer l’expérience plus tard. J’ai eu d’autres obligations en rentrant, celles que j’avais mises de côté par ma jeunesse et mon besoin de liberté. Être membre du clan c’est également endosser les responsabilités qui nous incombent lorsqu’il le fallait. Je n’ai a proprement parlé pas d’importance en comparaison d’autres et ça ne me gêne pas. Nous sommes assez intelligents pour ne pas envier ce qui sera rentable à tous dans sa finalité. Il est plutôt question de respecter les accords passés entre familles et de perpétuer cette tradition ancestrale de mariage et d’enfants pour que nos familles perdurent au-delà du temps. J’y ai échappé, j’ai profité, mais je savais que ça arriverait et s’il n’en a pas été question directement à mon retour c’est qu’il était dans mon intérêt de me lier aux sang purs des autres familles.

D’un côté, en lisant vous vous direz que c’est une contrainte, voire un fardeau ces arrangements, n’est-ce pas ? Et j’en suis désolée si vous l’aviez interprété de cette manière. D’une part, au fond de moi, j’ai peur de n’avoir plus la possibilité de laisser courir mes pensées vers d’autres horizons. Quand d’autre part, ce n’est que retour logique et également curiosité que j’admets sans honte. J’ai aimé, des hommes comme des femmes et connu quelques peines de cœur avec leurs lots de drames. Mais jamais assez pour ressentir le besoin de lier ma vie, mais… j’aimerai bien ! Comprenez-moi, il y a de nombreux avantages et j’y vois une forme de liberté si tentée que l’homme considéré comme ma moitié saura se comporter dignement – ce qui implique une longue liste qui pourrait vous paraître logique et ne l’est pourtant pas pour tous –.

En adéquation avec mon retour et le temps dont je dispose, j’ai pu intégrer le corps enseignant de Mahoutokoro en tant qu’assistante du professeur de Sortilèges, toujours dans le but d’en apprendre plus dans ce domaine qui m’est cher.