— MAHOUTOKORO
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L’art de se retrouver - Hizakari Sugawara
Tsubomi Tsugikuni
L’art de se retrouver - Hizakari Sugawara Iknm
Citation : Cold flower petals scatter in the night
Age : 30 ans
Rang : S3
Ryujin
Ryujin
Tsubomi Tsugikuni
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Tsubomi Tsugikuni
L'art de se retrouver
Feat. Hizakari Sugawara


Dans mon monde, il y a une grande bruyère
où niche mon enfance préservée.
Arbuste grand troué de lumière
qui remplit mon âme de volupté.

Et sur le chemin du domaine,
où se dénoue la fleur de ma jeunesse
où palpite les souvenirs
où en quelque sorte
tu t’y trouves déjà.

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Et les clapotis de l’eau qui au loin se confondent avec la mélodie de la nature. De mes narines, je sens le musc et les embaumés, qui chantent et transportent l’esprit de la vie. L’allée s’instaure dans mon champ de vision mais n’éclipse en rien la beauté du jardin. Elle m’indique simplement la route et le chemin qui m’amènera jusqu’à mon hôte et me fait visiter les contours de ses trésors cachés. Je m’enfonce à nouveau dans cette grâce et cette symbiose que je n’avais jamais trouvé ailleurs. Harmonie éternelle de magie et de bienfaits, elle procure un délice à mon être et embrase la terre que j’aime.

À le suivre des yeux,
un papillon me ramène
à moi-même
et délaisse ma torpeur
plongée d’une admiration trouvée.

Le petrichor parfume le sol et accorde ses bénédictions aux lieux. Dans mon dos, mon koto domine mes épaules et longe en diagonale ma silhouette. Un sort a effacé sa taille impressionnante et son poids encombrant, mais me laisse le loisir de le porter. Après les paysages sensationnels, sa longue chevelure apparaît bientôt dans mon champ de vision. Je reconnais les traits auparavant flous de son visage. Les années nous séparent, nonobstant ma bienveillance à son égard ne s’est jamais effacée. Petite, je ne me préoccupais pas des commérages à son sujet, ou bien au mien également. Je lui ai toujours témoigné une dilection spéciale.  

Hizakari. Sourire sur mes lèvres,
regard doux
nullement mièvre
je tente de lui communiquer mon tout.
Merci de m’avoir invité, ça… J’inspire. Ça me réjouit de te voir.
Il est difficile de dire à quel point j’aperçois
nos éclats lointains comme les bouts des ailes alignés
des oiseaux qui venaient juste de
briser leurs coquilles fissurées.

J’incline la tête d’un salut respectueux et aimable. La propriété des Sugawara possède bien son nom et ses membres se sont toujours liés au mien d’une grande affection. Au cours de l’histoire, nos mariages et relations n’en sont que les manifestations répétées de l’immédiateté. Je ne sais dire à quel point sa présence, devenue adulte, procure une fierté et l’accomplissement de voir un proche grandir. Sa beauté s’est épanoui telle une fleur dans le paroxysme de son âge. Et aujourd’hui, je ne peux que garantir ce charisme qu’elle obtient en un coup d'œil. Bien changée, elle arbore la douceur et la bravoure de son rang, de sa personne. Quiconque ne pourra lui retirer ce don destiné à la fortune, à la prospérité.

Dans l’immobilité de l’après-midi,
nos échos enfantins
aboutit
à un élan
de nostalgie.

Être simplement là
recevoir
donner
puis, peut-être
s’abandonner
s’abîmer
dans le mystère consommé
de nos retrouvailles.

© ASHLING POUR EPICODE


Hizakari Awataguchi
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Age : 25
Rang : S2
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Hizakari Awataguchi
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Hizakari Awataguchi

L'art de se retrouver

sa tenue | je sens qu'elle va adorer l'embêter, pardon... onee-s.. XD


??.12.97

Le chant mélodieux de quelques volatiles annonçait une journée des plus agréables. Les températures hivernales teintaient nos joues hors de nos domaines où la chaleur ambiante avoisinait les quinze degrés nécessaires au confort de tous. Sans parler des paysages figés dans une saison propice à la floraison de nos panoramas. Il n’y a d’enchanté que les décors qui me sont familiers et que j’aime tant pour la quiétude qu’ils m’inspirent. Si on oublie, bien sûr, que je n’étais pas si calme quelques années auparavant, faute d’avoir envie d’un fiancé. Je sais bien qu’aucun Sugawara n’était assez dupe pour y croire, cependant sous-estimer mon désir de rendre cette image aux autres clans aurait été peu judicieux et j’en souris encore aujourd’hui. J’étais désormais dans l’attente d’un mariage et si j’avais craint de montrer les crocs pour conserver mon indépendance, en connaissant un peu plus mon promis, je m’estimais chanceuse. Nonobstant, ce n’était pas lui que je recevais ce jour, éprouvant le besoin d’une douceur différente.

Celle de ma précieuse musicienne, ainée au regard gracieux, modèle de tendresse que je ne possèderais jamais et que j’admire. Toutes deux, il y a bien des choses que nous refusons et le crime de souiller le vivant en fait partie. Son cœur est cependant bien plus pur, moins tourmenté aussi. J’étais égoïste de la vouloir tant dans le même périmètre et pourtant je ne m’en sentais aucunement coupable, arborant ce sourire mutin de mes lèvres colorées tout en revêtant le somptueux tissu qui s’accordera, à coup sûr avec le sien. Nous avons ce petit plaisir de nous habiller pour l’autre lorsque l’occasion se présente. Il ne va pas sans dire que ce n’est pas souvent, alors je profite pour délaisser les junihitoe traditionnellement portés pour un hanfu clair aux motifs fleuris. Un ruban neige noue un nœud autour de la ceinture rose pâle qui encercle ma taille. Sur mes épaules, le tissu blanc se ferme sur le dessous pastel formant un liseré en plus de celui plus épais de la veste. Mes longs cheveux noirs tombent par-dessus, une barrette ensorcelée retenant un côté discrètement.

Lorsque mon nom s’élève, je la dévore des yeux, dans sa tenue assortie aux bijoux la sublimant et le voile délicat sur ses manches. Chaque geste me semble si mesuré. J’en souris à laisser poindre une fossette, m’inclinant respectueusement en savourant la timidité de mon invité. « Moi aussi, je suis plus qu’heureuse que nous nous revoyions enfin, souhaites-tu prendre le thé ? », car nous en disposions toujours, là sur la terrasse du pavillon, lui tendant une main pour la guider tout en riant sobrement. « Nous avons si bien accordé nos couleurs, je crois que je te connais assez bien finalement » pour au moins faire cet effort. Tout dépendait de mon humeur. « Raconte-moi tes projets, Bomi-oneesan ~ »

Tsubomi Tsugikuni
L’art de se retrouver - Hizakari Sugawara Iknm
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Tsubomi Tsugikuni
L'art de se retrouver
Feat. Hizakari Sugawara


Les fleurs fleurissent dans les rêves
naissent dans la volupté d’un cocon imaginaire
s’épanouit
parfois se referment
inconnues ou familières.

Je me rappelle ô combien le temps nous fuit et que la vie est brève,
on s’oublie et on se retrouve, avant qu’elle ne s’achève.
La saveur passé à leur côtés
offrent à mes lendemains pluvieux une nappe de beauté.
Et dans la douceur de nos retrouvailles remplit ma mémoire de tendres images
qu’ils pourront un jour en devenir des mirages.

Je remercie tous les cieux de cette offrande,
elle fait vibrer nos coeurs au rythme du partage
donnant à chacun une même tendresse flottante,
fusion d’intimités pour le plus pur des alliages.

Hizakari - bien que de nombreuses lunes nous séparent - a toujours fait partie de ces êtres que je considère comme ma famille. Petite soeur inavouée, au coeur brûlant d’une combativité criarde, elle m’inspire pourtant la mesure d’une femme Sugawara dans la fleur de l’âge. À l’époque, je savais que les rumeurs à son encontre quant à son indiscipliné caractère s’avéraient en réalité mensongères. Je me doute des raisons de ce rôle tant joué par une enfant en soif de liberté. Je n’ai jamais eu à le faire pour m’échapper des chaînes d’une alliance prématurée. Trente années ont filé dans le vent et m’ont conféré l’éclat d’un vol sans intempéries. Mais aujourd’hui, alors que les langues se délient, que la haine affronte les portes des hommes, je sens dans l’air cette fragrance lourde, annonciatrice d’une tempête, annonciatrice d’une guerre. J’ose espérer que ce monde épargnera les êtres lésés. Mais s’il en était ainsi, cette vorace colère n’existerait point.

Un jour, il ne restera rien de ces bouches qui maudissent
de ces horizons flous qui rougissent
dans le feu, le sang qu’ils vomissent.
Les échos d’un orage tonneront.
Et seuls les dieux subsisteront
en étoiles vacillantes dans cette galaxie évanescente.

Évidemment, un thé me ferait le plus grand bien, Hizakari-chan.

Sa proposition étire les traits de ma bouche rosée. Sa main se tend dans ma direction, m’indique notre destination. Dans le froissement de nos voiles parfumés, nous marchons sereinement, et à nos contacts les pétales du passé éclosent en milles odeurs exotiques. Des éclats me renvoient à un âge où petite je la voyais courir sur ces sentiers. Dans cette doucereuse ambiance, notre paire illumine les lieux, des couleurs qui rafraîchissent et affirment notre charmante relation. En effet, nous avons toujours su nous accorder, cela me ravit beaucoup. Même le temps n’a su délier notre affection commune. Je la considère et la considérerai toujours comme cette petite sœur, âme chérie d’une ère enfantine, qui persiste dans le présent adulte. Nos rythmes se superposent et j’hésite un instant à prendre son bras dans un geste fraternel, pudique je n’ose point. Je lie mes mains ensemble, profite de la température, du spectacle de la nature.

Mes projets ? J’enseigne à Mahoutokoro pour le moment. Je verrais par la suite ce que les dieux ont prévu pour mes futurs desseins.

Tant mon timbre est discret,
que ma voix s’apaise ou gronde,
elle est toujours riche et profonde.
C’est là son charme et mon secret.

La brise des clans m’a apporté nombre de nouvelles. J’espère que tu vas pouvoir éclairer mon esprit embrumé. Une seconde, un silence en suspens, je pèse mes mots, ne sais si je dois lui faire part de cela sans qu’elle n’en prenne l’initiative d’elle-même. J’ai ouï dire que le clan Sugawara et le clan Awataguchi comptait se lier ? Je souhaite ne pas entendre de tes lèvres ce que je redoute tant. Un mariage arrangé te concernant, toi qui n'ambitionne qu’à l’indépendance et porter ton nom.

Je vois avec nervosité,
le feu de ses prunelles dorées,
clairs fanaux, vivantes mélodies,
qui me considèrent avec curiosité.

© ASHLING POUR EPICODE


Hizakari Awataguchi
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??.12.97

De mes sottises d’enfant sans manque de grâce et politesse, elle avait su voir au-delà. Sa douceur, que j’affectionnais tant et qui me fascinait rendait toujours plus agréables mes lendemains. Nombre d’années nous séparent et pourtant, j’en conservais le souvenir immuable de ses tendresses où lorsque je me faisais démon, elle ne ployait aucunement face au mirage et récoltait mes sourires. Je l’invite à me suivre et nous nous installons pour partager les fragrances ceinturant nos coutumes les plus délicates. Tant par ces paysages réputés que l’arôme, l’instant se fait voluptueux dans la bulle que nous avions formée. Elle ne m’avait pas échappé, cette lueur dans ses iris améthystes, je n’avais juste pas saisi l’occasion pour lui laisser le temps de respirer, d’arriver et préparer mon terrain à des jeux qui ne l’embarrasseront pas.

« Tu es donc professeur cette année ? Nous allons nous retrouver plus souvent et cette idée me ravit d’autant plus » passer plus de temps avec elle me serait bénéfique. Si sa douceur endort les plus agités, il était fort à parier qu’elle en était capable pour moi également, mais ce que j’espérais le plus serait de la voir s’envoler, courroucer les pétales de cette fleur trop parfaite et dévoiler quelques épines discrètes sans en faner la beauté gracieuse. « Tu n’as pas d’envies particulières ? Nous en avons tous, mais si comme un vœu les avouer empêche leur réalisation, alors ne les dis pas » ne te force pas ma belle, le temps ici ne s’écoule que pour nous.

Mon souffle s’échoue sur les vapeurs du thé encore chaud que je porte à ma bouche dès qu’elle se dissipe assez. Le doré rencontre le parme dans le doute de ces intrigues presque politiques à peine dévoilées et je me contente d’avaler une gorgée avant de soupirer sans bruit, mes yeux à mi-clos. « hm, hm » ne paniques pas tant ma chère, tout n’est pas si sombre. « J’y étais réticente jusqu’à le rencontrer » d’un léger sourire, je la rassure et poursuis. « Je serais surement heureuse » et si l’avenir est incertain, je ferais en sorte qu’il le soit de toute façon. Parce que j’ai toujours saisi l’occasion de le rendre meilleur et d’en faire ma proie, non de laisser son fil me guider, bien que je ne juge pas ceux qui souhaitent s’y soumettre du moment que cela n’en fait pas des pantins. « Mais ne t’en fais pas, nous pourrons vivre notre amour toi et moi ~ » je n’avais pu retenir mon rire cette fois-ci à la vision d’une Tsubomi désemparée par des avances qu’elle aurait mérité plus subtiles. « Tu sais, personne n’est encore parvenu à m’apporter ce savoir sur les battements irréguliers d’un cœur animé par l’amour, celui dépeint comme espoir et fin, comme… bonheur et tragédie, douceur et obsession. Alors, qu’importe, tant que cette promesse d’être unis pour nous épauler est tenue » c’était un minimum, une requête complexe à laquelle nous avons consenti et je savais déjà que cette facilité à communiquer et à nous entendre sur des valeurs plus modernes que celles inculquées faisaient vibrer mon âme d’une façon bien étrange.

« Mais toi, raconte-moi, si ce n’est ton avenir, ce passé que nous n’avons pas eu en commun et que tu n’as plus à garder secret désormais »

Tsubomi Tsugikuni
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Feat. Hizakari Sugawara


Le ciel est pure, dénué de nuages :
Déjà la fin d’après-midi respire au calice de ces fleurs
Verse la perle et l'ambre révélateur.
Sous le calme de mon âme, tranquillement assis,
le lilas s’éveille et flotte sur ma tête,
Je sens couler mes pensers rafraîchis
dans les parfums du thé que la nature apprête.

Mon koto se dépose à mes côtés, objet d’une éternelle compagnie. Je contemple d’abord dans le silence, sa langue se délier, ses doigts mesurées, sa beauté resplendissante. Elle enivre le monde qui l’entoure et la grâce de ses gestes respire le naturel. Le zéphyr soulève ses mèches ébènes et accentue ses traits cristallins, taillés dans les pierres les plus rares de ce monde. Tout ça lénifie mon esprit et me provoque le sentiment inébranlable d’un temps en suspens. Intouchable, immatérielle. Je vais faire ma deuxième rentrée en mars. Il me tarde de te croiser dans les couloirs. J’espère que cette année sera tranquille. J’apporte la porcelaine jusqu’à mes lèvres et les humidifie timidement. Les saveurs imprègnent bientôt ma bouche. Je clos une seconde mes paupières pour en apprécier toute la délicatesse. Délicieux, laissèrent s’échapper dans un souffle mes croissants de chairs.

Un souhait? Un désir ?
Que puis-je vouloir de plus que cette vie ?
Une famille, un avenir, l’appréciation d’un moment.
Toi, moi, dans ce jardin, d’un plaisir ronronnant.

Je m’offre à elle une nouvelle fois, telle la grande sœur que j’incarne et que j’incarnerai toujours à ses yeux. Je serais son soutien dans les jours à venir, je le resterai. Je me rends finalement compte que sa présence m’avait bien plus manqué au cours de ses années que nos origamis le laissaient présager. Une envie ? Je laisse la course d'un char étirer mes lippes d'un sourire, tandis que mes doigts reposent la tasse. L’instant présent en ta compagnie suffit à combler mes envies. Et… si cela ne sonne point comme un caprice, j’espère pouvoir réitérer nos retrouvailles. Je détourne les yeux, prise d’un rougissement, inspire une bouffée d’oxygène pour veiller à une juste mesure. Hizakari incarne une personne particulière et singulière à mes yeux. Rares sont ceux que je porte avec tant de bienveillance et d’attachement. Si les Kamis le permettent, je souhaite l’avoir à mes côtés dans l’avenir et nos prochaines vies. Deux âmes soeurs, deux corps soeurs.

D’une oreille attentive, j’écoute ses dires ;
ils s’assemblent, s'emboîtent,
rassurent, apaisent mes doutes.

Si tu finis heureuse, c’est tout ce qui compte pour moi.

Mariée à son âge, certes tard pour notre rang, il en va qu’un accord arrangé n’apporte pas forcément une heureuse union. J’ose croire que la personne à qui elle se retrouvera liée, saura estimer sa valeur si précieuse. S’il te traite sans le moindre égard, attends-toi à ce que j’arrive chez ces Awataguchi et qu’il m’entende pour une fois !  Je plisse les sourcils avant de laisser un petit rire retentir.  Je n’ai jamais mis les pieds chez les Awataguchi. Ô que oui j’ai entendu parlé d’eux, nos dames de compagnies, nos servantes, ils tiennent le tableau d’un gros clan, aussi implacable qu’imposant. Il me semble, dans les images volatiles de ma mémoire, avoir entre-perçu leur chef à Mahoutokoro et d’avoir parfois entendu les sonorités d’un prénom… Tukuma ? Takura ? Takumi ? Oui, Takumi Awataguchi, ça doit être cela.

Dans ses pupilles brillantes, je vois le délice des histoires contés,
J’inspire, soucieuse de lui faire parvenir mes sincères pensées.

Voilà trente années de liberté que je vais lui offrir alors qu’elle perd ses ailes dans un mariage exempt de toute volonté. J’insiste sur cette angoisse dans ma gorge. Celle de devoir à mon tour former une alliance pour les Tsugikuni. Non, je me monte la tête pour des histoires fabuleuses. Kohaku m’a permis ses saisons loin de ces rapports de force.

Je suis libre de choisir.

T’ai-je raconté la fois où le ministère m’a envoyé au mont Fuji ?  Ou préfères-tu un morceau de mon Koto que tu n’as eu cesse de me demander lors de nos échanges épistolaires ?

Nos chaînes un jour finiront lier sous le même nom.

© ASHLING POUR EPICODE


Hizakari Awataguchi
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Hizakari Awataguchi
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Hizakari Awataguchi

koto & shinobue ~ j'espère que tu as la petite musique en tête, même si ce ne sont pas les mêmes instruments uwu


24.12.97

Je sens mon cœur se balancer sur le doux rythme de cette nouvelle année promise à nos rencontres plus fréquentes. Je ne manque aucunement de compagnie, entre ceux que j’ai appris à connaître et ces êtres qui peuplent depuis longtemps mon cœur. Néanmoins, en accueillir toujours plus démontre mon insatiabilité. Avide de leurs émotions les plus pures. Je me suis découvert en moins d’une année plus de sentiments que je n’en ai fait preuve toute ma vie durant. Où était-ce juste le voile épais de mon insouciance et de mon attachement au pays du soleil levant qui m’avait empêché de créer ces liens plus profonds pendant mes voyages ? J’expirais avec lenteur le soulagement de la savoir à mes côtés, tristement cependant pour le pressentiment que je devinais commun des évènements à venir. « Elle sera faite de douceur, au moins par les âmes bienveillantes qui s’affairent à encourager la jeunesse, mais je ne te cache pas mes inquiétudes » ils ont tant perdus qu’il est impossible de prévoir ce qu’il adviendra de cette génération.

Je ne m’y attardais guère, profitant de son temps amplement, observant son koto tandis que je pose une main délicate sur mon shinobue pour m’assurer de sa présence. Je joindrais à ses notes la mélodie des miennes pour enchanter nos vies le temps d’un songe immortel, gravé dans nos esprits. Son souhait, aussi cher que le mien m’arrache un rire caché derrière une main au vernis clair de mes ongles en amande. « J’apprécie ton enthousiasme et je le partage, pour rien au monde je n’oublierais cette invitation. Faisons de nos rencontres des séances régulières, non des retrouvailles veux-tu ? » Je lui intimais la même idée, soufflant sur la tasse à moitié vide que je déposais avec minutie.

Mes fiançailles étaient il y a peu encore un sujet sensible. Je l’avais toujours su et pourtant, cette angoisse muée en force m’avait rendu hostile à un homme partageant les mêmes chaînes. J’en souris. « Je n’ai aucun doute et te conterais si tu le souhaites mes impressions sur celui qui a su briser les maillons en tissant un fil d’or ». Ses menaces et son sérieux m’engourdissent, mains portées à mon cœur j’en détache une pour l’agiter et me faire de l’air. « S’il n’était pas méritant de tout mon respect et plus encore, crois bien que j’aurais aimé te voir à l’œuvre » je ris à mon tour, attendrie par le soutien qu’elle m’accorde.

Il suffit. Je voulais davantage qu’elle me parle d’elle que l’inverse, si tenté que nous souhaitions la même chose, je me suis assez confiée pour l’instant, c’était à son tour de m’enivrer par les faits inconnus de sa vie. Hésitante, je voyais dans l’améthyste une tristesse aussi tendre que le moindre de ses mouvements. « Allons, ne fais pas cette tête, souhaites-tu vraiment que je divulgue ce qui me convainc d’une entente plus que favorable entre lui et moi ? Tu auras tout le loisir de m’envier tant c’est inconcevable » et pourtant, à mesure que nous apprenions encore à nous apprivoiser, il a tenu parole et s’est fait mon allié comme mon confident. La moindre place que je lui cède, il la prend sans en forcer les portes. Une par une. En un sens, il me ferait peur si je ne lui avais pas intuitivement accordé ma confiance. Jusqu’où ira-t-il ? J’en suis à mon tour curieuse. Mais qu’importe, revenant sur la terre ferme, aussi légère qu’une plume, je me délecte de son dilemme, indignée dans un sourire contradictoire. « J’ai très envie de l’entendre, procédons dans l’ordre ? Je veux écouter ta douce voix me conter un bout de toi. Ensuite, jouons ensemble. Il me semble que ce sera la toute première fois que je pourrais t’accompagner à la flute. Je saurais contenir mon impatience… ou pas, fais ce qui te plait et je suivrais Bomi-oneesan, comme je l’ai toujours fait » car dans la discrète silhouette au cœur en papier bulle, j’ancrais parfois mes pas, jusqu’à porter mes propres talons.

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