peaceful prayer

Kozuka se réveilla dans ce nouveau monde qui était réalité depuis maintenant un bon mois. Le sentiment de vide qui l’avait animée lors de son réveil depuis quelques années se trouvait désormais accentué depuis l’éclipse. La magie était revenue et malgré le pacte divin passé avec Seimei, son cœur se sentait toujours vide. L’ombre dans sa poitrine s’effaça légèrement, chassée par le souvenir coloré du papillon de papier s’étant posé sur son épaule la veille. Kaien lui avait proposé de se voir afin de prendre des nouvelles depuis le coup d'État. Ami? Camarade? Allié? Qu’importe, le Yatagarasu était toujours source d’apaisement et d’évasion de son monde vide de toute directive.

Kozuka se leva donc en s’appuyant sur son bras gauche et grimaça par réflexe bien que la douleur due à sa chute du haut du dortoir se soit effacée depuis quelques semaines déjà. En soupirant d’agacement, elle regarda autour d’elle. Les lieux étaient redevenus si calme… Difficile de croire que le dortoir avait explosé il y a de cela un mois. Secouant ses longs cheveux nacrés comme pour effacer ces souvenirs, les pieds de Kozuka touchèrent enfin le sol et sa journée commença.
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Uniforme scolaire enfilé et petit-déjeuner englouti, Kozuka décida de remonter vers son dortoir pour passer le temps, mais ses yeux s’écarquillèrent en reconnaissant Kaien dans le couloir menant aux territoires des Kitsune.

- Kaien… Je suis désolée de t’avoir fait attendre. Je ne pensais pas qu’il était si tard.

Inclinant la tête avec douceur et respect, Kozuka se demande s'il était en avance ou si elle était vraiment en retard… Ce n’était pas son genre de faire attendre quiconque, surtout pas des personnes dont la présence était aussi paisible.

- J’aurais besoin d’aller au sanctuaire, si ça ne te dérange pas.

peaceful prayer

Menton fièrement levé, regard fixé vers l’horizon, Kozuka ignora comme à son habitude son environnement d’une attitude distante empreinte de la noblesse que son nom de famille lui impartissait. Ce n’est qu’une fois arrivés au sanctuaire, vidé à son soulagement de toute présence, que le corps de la Kitsune se détendit. La mélodie inquiète et attentive du jeune homme fit son chemin dans son esprit. Elle resta un instant en suspens, Kozuka se donnant à sa prière, plus méditative que sollicitante. Le buste s’inclina une dernière fois pour clore la prière.

- Une confession me dis-tu ? Tu veux parler de ce qui s’est passé lorsqu’on a occupé le dortoir?

Et l’école toute entière. Et le Ministère.

- Mon cousin s’est rétabli, enfin si on peut le dire comme ça. C’est tout ce qui compte. Et moi, je n’ai pas vraiment été la plus à plaindre pendant l’évènement. Je pense même avoir été plus qu’inutile ce jour-là, mais c’était mon rôle à tenir.

Kozuka sautilla sur le gravier tout en étirant ses épaules, chaque mouvement éloignant un peu plus de son âme le néant laissé par son inaction ce jour et les sensations de l'éclipse.  Immobilisée tout le mois dernier de force par son épaule autant que par sa mère, le vide opaque qui l’emplit à chaque réveil n’avait fait que s'amplifier, couvrant son esprit de sa douce et lourde couverture. Pouvoir recommencer les entraînements avait été salvateur et son esprit savourait toutes les sensations que son corps mouvant pouvait lui apporter.