— MAHOUTOKORO
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Le deuil dans l'alcool [ft. Madoka]
Sei Oikaze
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Citation : Vivre signifie être conscient, joyeusement, jusqu'à l'ébriété.
Age : 45 ans
Rang : 94/100
Amaterasu
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Sei Oikaze
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Sei Oikaze
miyuKing
20.01.98

Ce soir, buvons pour oublier la douleur. Buvons pour oublier le deuil. Buvons pour nous rappeler des bons moments avec elle. C'est ce qu'elle aurait voulu.

La chose a été beaucoup plus difficile que tu ne le pensais. Bien sûr, les enterrements ne sont jamais faciles. Et ce serait idiot de ta part de penser que tu en serais sortit indemne. Pourtant, tu te souviens avoir beaucoup discuté de la mort, avec Yumi. Vous aimiez beaucoup discuter de sujets différents, philosopher sur votre vision de la vie. Elle t’a toujours interdit de pleurer à propos de sa fin, de rire à son enterrement plutôt que de laisser les larmes t’envahir. Pour elle, la mort ne devrait pas être triste. Il faudrait fêter les bons souvenirs avec ses proches décédés, saluer leur mémoire, plutôt que de se morfondre. Une vision que tu as parfois eu du mal à partager avec elle. Pourtant, tu lui as promis de rire à sa mort, de danser, de chanter. Elle était comme ça de son vivant. Un véritable rayon de soleil, qui parfois, t’illuminait toi aussi, toi, l’astre brillant. Pourtant, il t’as été difficile de sourire durant ce moment chargé en émotion. Entouré de tous ses proches, d’amis que tu ne connaissais pas.

Tout le monde pleurait, et tu n’as pas réussi à tenir. Toi aussi tu as pleuré, en te remémorant tous les moments passés avec elle, tous les instants à rire, à regarder vos deux fils faire leurs premiers pas, à rire de leurs bêtises. Et puis, il y a eu votre rencontre, magnifique, des tas de moments que tu ne peux oublier. Et même si vous vous êtes quittés, malgré tout, elle est celle que tu continueras à aimer à tout jamais. Elle, la femme forte. Elle, la femme souriante. Elle, la mère de tes enfants. Tu es resté longtemps avec tes deux enfants, à regarder la tombe, à parler du bon vieux temps, à pleurer aussi. Et puis, tu les as laissé partir, désireux de rejoindre leurs grands-parents. C’est là que tu as discuté avec l’un des derniers présents, une amie de Yumi que tu ne connaissais pas : Madoka. Las de pleurer, las de vous morfondre, vous avez fini par convenir qu’il fallait boire pour oublier, boire pour penser aux instants heureux, boire ensemble pour souffrir ensemble.
-Elle était parfaite.

Tu dis en te laissant tomber sur la chaise. Tu sers du saké à ta nouvelle amie et à toi-même, les yeux rougis par la douleur. Et puis, tu trinques avant de boire le liquide cul-sec.

-J’aurais pas dû la quitter ! J’aurais dû finir mes jours avec ! Peut-être que si j’avais été encore au ministère, et non pas professeur à Mahoutokoro, j’aurais pu la sauver ! Peut-être que je serais mort à sa place, ça aurait été mieux ! Mes deux gamins méritent davantage une mère, qu’un père ! Si tu veux mon avis !

Tu te permets de tutoyer ton homologue. De toute manière, tu as l’impression d’être plus vieux qu’elle. Tu te ressers du saké, la resservant aussi si son verre est vide. Et de nouveau, tu bois cul-sec.

-Ah et puis, elle était drôle ! Elle faisait toujours des bêtises avec les garçons ! Chaque moments passés avec elle, sont mes plus beaux souvenirs ! Elle m’a donné deux magnifiques fils ! Et toi, c’est quoi ton plus beau souvenir avec elle ?
Tu renifles et te ressers encore.

-Non, non ! Je sais déjà ce qu’elle est en train de dire, là-haut. Elle doit m’engueuler parce que je pleure au lieu de rire. Il faut qu’on s’amuse, qu’on pense à elle avec joie ! Rendons-nous ivre !

Tant pis si c’était ce que tu étais déjà en train de faire !

-Après, on ira danser toi et moi, on ira au karaoké. Ce soir, Tokyo nous appartient, Madoka !

Madoka Seizan
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Citation : GOMU GOMU NO BANDEAU
Age : 27 ans (18.08.1970)
Rang : A1
Amaterasu
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Madoka Seizan
https://mahoutokoro.forumactif.com/t2124-a-turtle-s-heart
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Madoka Seizan
l’hiver et les morts valsent sans pudeur
se tiennent la main et dansent sur les cendres du monde d’hier
ils se mélangent et se confondent,
tous
aux portes d’une tyrannie nouvelle
aux portes d’un printemps cruel
et toutes les nuits j’entends leurs rires
leurs cris
leurs fins
toutes les nuits harassée de leurs sourires macabre
j’ai l’impression d’exploser de brûler de me
décomposer
sur ma peau mes yeux mes lèvres
d’abord des rouges sanguinolents
puis des flammes d’un bleu dévasté
et toujours, toujours
les noirs les plus atroces
jusqu’au bout des ongles

le noir implacable sur les mofuku
le noir inévitable dans les regards
le noir insaisissable qui teinte mes larmes
comme des gouttes d’encre qui s’échouent sur le sol
Yumi clôt la série des mornes enterrements
troisième cérémonie troisième et fatal coup
porté à mes entrailles déchirées
c’est un troisième morceau de moi qui s’envole
et je n’ose qu’espérer qu’elle, au moins, reposera en paix
que yuurei elle ne deviendra pas
que ses regrets et ses peines plutôt
soient contenus en moi
en lui, en eux — en tous ceux qui sont là
qu’on puisse les exhumer en larmes en cris en magie
et libérer les âmes de nos aimés ;

seule morose et grise auprès de la tombe
j’achevais des prières
Yume, Fujie, Grand-père — ah pourquoi vous d’entre tous ?
quand l’on me sort de la noirceur
et l’ambre du saké se confond avec ma peau troublée
alors que j’imite le veuf et descends mon verre d’une traite
vrai qu’elle était formidable
Yumi aînée amie rayon de soleil
a embelli serti de rose et de vie
nombre d’après-midis et de soirées
je ne te le fais pas dire ! mais si tu continues comme ça tu n’iras nulle part, occupe-toi de tes gamins plutôt que de te morfondre ! et moi ces gamins je les connais
ils ont mon âge et mes travers
on s’est croisés à l’école et Yumi
ah Yumi elle m’en parlait sans cesse

l’ironie d’un vert amer
comme un fond de thé trop infusé
vient teindre mes iris quand je songe
que je donne des conseils que je n’applique pas
que je danse avec les fantômes pour finir noyée dans le saké
deuxième verre est bien vite vidé
à leur santé
t’imagines même pas combien elle m’en parlait- de toi, des gamins, de tout ! j’ai presque l’impression de faire partie de la famille.
face à tes larmes une ou deux gouttes brunies
dévalent mes rouges rougies
une fois, elle m’a emmenée à un matsuri après une rude semaine de travail. on a festoyé, ri, dansé jusqu’au matin avant de s’échouer sous un prunier et j’avais l’impression que mon coeur était léger sucré comme un bonbon
tu sais quoi, on devrait faire pareil ! ressers-moi, c’est ce qu’elle voudrait ! troisième verre descendu appelle le quatrième
et la bouteille ne fait guère le poids
face aux creux à combler dans nos êtres

déjà ma voix chancelle et ma tête s’évapore
une autre ! j’intime au personnel contre quelques pièces
et l’odeur déjà remplit ma gorge et mes poumons
tu chantes quoi, toi ? j’espère entre deux verres que tu danses bien, car si tu ne comptes que sur moi on sera ridicules
et je sens éclore dans mes cheveux
les reflets fuschia de l’amusement
tandis que résonne dans le bar
mon ivre rire de deuil