— MAHOUTOKORO
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We're alone, now [ft. Kayo]
Nagi Umiyasu
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Citation : “Une rencontre n’est que le commencement d’une séparation.”
Age : 17 ans
Rang : D3
Seimei
Seimei
Nagi Umiyasu
https://mahoutokoro.forumactif.com/t2189-now-i-will-be-strong-enough-nagi
Nagi Umiyasu
miyuKing
22.02.98

Nous sommes seuls, désormais. C'est pour cette raison que je ne peux pas baisser les bras. Tu es la seule personne qu'il me reste, et je ne laisserai jamais rien t'arriver. Je le jure devant Seimei.

L’eau se jette doucement sur la berge, emportant le sable qui recouvre tes pieds. La houle s’efface alors que les vagues frappent la plage régulièrement. Dans quelques heures, la moitié du sable aura disparu, dû à la marée montante. Pourtant, tu ne sais pas si tu auras quitté les lieux. Tu ne sais plus vraiment si tu as envie de retourner à l’orphelinat, de te lever le matin. C’est dur de ne pas penser à Ryutamarou, à ce qu’il a fait. C’est difficile de ne pas faire la même chose. Tu pourrais marcher en direction de l’horizon et laisser l’écume t’emporter. Tu le pourrais si tu n’avais plus rien à perdre. Mais il te reste Kayo. Et même si tu es profondément triste d’avoir perdu Hoshi, de ne pas avoir réussi à la protéger de ce mal… Tu sais pertinemment que tu ne peux pas encore baisser les bras. Tu ne peux pas laisser Kayo toute seule.

Alors, encore aujourd’hui, tu feras en sorte de garder la tête hors de la surface. Encore un petit peu. Lentement, tu te déshabilles, en dépit de la température. On doit être aux alentours des 10 degrés maximum ? Il est 16h, et tu pensais que le temps se réchaufferait assez pour que tu puisses te baigner. Te voilà bien optimiste en cette fin du mois de février. Pourtant, ce n’est pas ça qui t’arrête. Tu continues de retirer tes vêtements un à un, te retrouvant finalement en maillot de bain. Tu n’es pas du genre à craindre le froid et puis, la fraicheur fera sûrement du bien à tes cicatrices encore fraiches. Lentement, tu glisses ton pied dans l’eau, avançant doucement jusqu’à ce que le niveau de la mer t’arrive jusqu’au cou.

Au début, c’est dur, mais progressivement, ton corps s’habitue au froid. Les vagues ne sont pas encore assez fortes pour t’inquiéter et de toute manière, tu es un assez bon nageur pour savoir gérer la marée montante. Durant 30 minutes, tu nages, profitant simplement du calme des lieux, ignorant les signaux d’alerte de ton corps, qui aimerait que tu sortes immédiatement de cette immense bassine d’eau glacée. Et puis, tu entends une voix familière t’appeler. Plus elle se rapproche, et plus tu entends la panique dans le ton employé. Il ne te faut pas longtemps pour reconnaître Kayo. Elle t’engueule parce que tu te baignes à 10 degrés, tu es complètement malade. Tulaisses échapper un grognement, sortant sous ses ordres.

-Ça va, Kayo. Tu sais bien que je gères !

Tu t’agaces un peu. Pourtant, tu es transi de froid. Ton corps tremble comme une feuille et ce, même si tu t’enroules de ta serviette. Tu essayes de ne rien montrer, faisant toujours le fier devant ton amie. Tu tentes maintenant, plus qu’avant, de ne plus lui montrer tes failles. Tu dois être fort, désormais que vous n’êtes plus que tous les deux.

-J’avais besoin d’être seul et c’est l’eau qui m’aide à réfléchir. C’est toi qui va attraper froid, si tu restes par ce temps. Rentre, j’arrive.

Tu lui ordonnes. Tu as pris cette mauvaise habitude de lui dire ce qu’elle doit faire, pour son bien. Et bien souvent, tu n’écoutes pas son avis. De toute manière, de vous deux, c’est bien toi le plus irresponsable, quoi que tu en dises.

Kayo Awataguchi
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Citation : dans l'attente du printemps éternel
Age : dix-sept ans
Rang : C3
Seimei
Seimei
Kayo Awataguchi
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1239-d-or-et-d-azur
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1392-sauvage-kayo
Kayo Awataguchi
Elle s’éveille lentement, à peine consciente de l’heure du jour ou bien du soir, les yeux humides et le myocarde battant, quelque mauvais pressentiment pesant sur sa poitrine. Les chimères hantent ses songes, et mille angoisses pernicieuses la rongent. Alors, lorsque ses paupières se sont ouvertes, son regard s’en va aussitôt en quête d’un visage familier. Ne rencontrant aucune silhouette suffisamment familière dans le petit salon, elle se redresse, les paumes plantées contre le tatami rugueux, et jette un regard par la fenêtre - le soleil perçant à travers un voile de nuages d’un blanc immaculé la contraint à plisser les paupières.

Elle baille, recoiffe quelques mèches d’un geste négligé. Elle a dû ici s’assoupir au beau milieu de l’après-midi, et personne n’aura jugé bon de la sortir de sa torpeur ; grand bien lui en face, à vrai dire, car les nuits passées s’étaient avérées fastidieuses et considérablement agitées. Alors, elle souffle une, deux, trois fois comme une de ses tendres nourrice lui a appris à le faire, chassant lentement les inquiétudes qu’elle met sur le compte de ses mauvaises rêveries.

Mais ses pensées vont à Nagi, et elle s’interroge : que fait-il à cette heure ? Elle se hisse sur ses chevilles, époussette ses habits, et s’engage vers les hauts couloirs de l’orphelinat. Ils sont bien calmes, les autres doivent être occupés dans leur chambre ou bien au dehors, bien que le froid de l’hiver persiste à se faire sentir. Lorsqu’elle croise une nourrice, elle tord ses lèvres en une moue capricieuse, réclamant Nagi presque plus qu’elle ne demande où il se trouve. La jeune femme l’ignore, et Kayo pousse un soupir. Ses pas l’emmènent jusqu’aux étages les plus hauts de la bâtisse, puis jusque dans les caves ; il n’est nulle part au dedans. Perchée dans un escalier, elle se penche par une fenêtre dont elle pousse difficilement le battant - celui-là n’avait pas dû être utilisé depuis belle lurette. Elle observe quelques têtes connues au dehors, et les interpelle, hurlant au vent le nom de Nagi, mais les autres haussent les épaules. Elle songe à renoncer - peut-être n’a-t-il envie de voir personne, et pourrait-elle seulement lui en vouloir ? - lorsqu’un enfant encore haut comme trois pommes, agite son bras en direction de la côte, et mime d’un geste d’une tendresse naïve le mouvement des vagues.

Aussitôt, le visage de Kayo s’arrondit, et la stupeur marque ses traits. Ses pas la précipitent au bas des marches, et elle pousse brusquement toutes les portes jusqu’au palier de la demeure. La morsure de l’hiver fait naître sur ses pommettes des pavots éclatants, et ses lèvres -arrondies,  à bout de souffle - forment nuage sur nuage. Elle s’enfonce dans la direction indiquée par l’enfant, et rejoint la berge où la houle d’un bleu froid trahit la température de l’eau. Elle hurle au loin, dès lors qu’elle aperçoit la tignasse blanche du garçon. Nagi ! NAGI !!! Elle s'époumone mais la brise étouffe sa voix dans la distance. Plus proche, enfin il semble l’entendre, mais sa réponse ne fait qu’accentuer la crainte et l’agaçement de la renarde. Les pieds presque dans l’eau, elle résiste à l’envie d’aller elle-même plonger dans les eaux pour le ramener de force sur la terre ferme, seulement car elle sait qu’il aura physiquement le dessus sur elle quoi qu’elle essaye.

Je t’ai cherché partout ! Personne ne savait où tu étais… Elle grommèle, les bras croisés, bien décidée à ne pas bouger tant qu’elle ne l’aura pas vu, de ses propres yeux, s’extirper de la masse liquide et glacée de l’océan. Et puis, raconte pas n’importe quoi. L’eau est gelée ! Ça ne t’aide pas à réfléchir, ça te congèle le cerveau. Elle l’observe, le corps visiblement transi par le froid, malgré toute la fierté dont il se targue. Non, elle rétorque aussitôt, le ton ferme et l'air buté. Me dis pas quoi faire. Je rentre pas sans toi. Viens… Sinon, je viens te chercher moi-même. Tu sais que j’en suis capable ! Elle songe égoïstement que, peut-être si elle aussi se jetait à l'eau, il se déciderait à en sortir avec elle. Regarde toi, tu trembles, t’es tout bleu ! Elle ravale des larmes d'inquiétudes et se racle la gorge pour ne pas trahir les myriades d'émotions qui la traversent en cascade. Elle a comme du plomb dans la poitrine lorsqu'elle le voit ainsi se torturer pour anesthésier les blessures ; elle sait tout de ce qui le pousse à agir ainsi, et elle mentirait si elle prétendait n'avoir pas songé elle aussi à se laisser avaler par les flots, comme Ryu autrefois. A la silhouette de Nagi se superpose, mirage lointain, l'ombre d'un frère emporté par la houle, et elle serre les poings au fond de ses poches, plantant ses ongles assez profondément dans ses paumes pour s'en arracher un peu de peau.