— MAHOUTOKORO
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fondu au noir (kiyoshi)
Fuyuki Awataguchi
fuyuki
Citation : Tout bois est gris quand il est réduit en cendres.
Age : 27 ans
Rang : A2
Susanoo
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Fuyuki Awataguchi
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1433-requiem-of-red-fuyuki#11532
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Fuyuki Awataguchi


fondu au noir
T’as cette boule au ventre, cette horrible sensation qui te rappelle que rien ne va. Qui te donne la nausée à chacun de tes pas. Tu pensais qu’après ce dîner interminable, tu serais libre de te reposer, de retrouver la paix. Tu te disais que tu pouvais en parler avec ton ami, parce que ça t’aiderait à y voir plus clair, parce que ça t’aiderait à te calmer. Parce que avec lui, tu te sens apaisé. Pourtant, rien ne va comme il faut. Tu viens d’envoyer ton dernier origami à la teinte grisée. Tu ne comprends pas sa réaction, tu ne comprends pas cette froideur dont il te fait par. Tu ne comprends pas cette couleur que tu viens de recevoir.

Tu ne l’as pas vu au milieu du désastre qu’étais ce repas et maintenant, c’est à peine s’il daignait te répondre. Et plus tu te dis que tes points pouvaient aller au diable si on te choppait. Tu te dirigeais quelque peu pressé vers le dortoir des Yatagarasu. T’as plus grand-chose en tête, ni ta rage envers Ange, ni ton mépris envers Yue et encore moins la frustration que t’avais fait ressentir le directeur. Les morceaux de papiers bleuté avaient eu l’effet d’une bourrasque effaçant tout sur son chemin.


Tu fais face à cette maudite porte où tu derrière, c’est à peine si en apprécies que quelques-uns. Tu souffles le mot de passe que Kiyoshi t'avais un jour confié entre deux rires, mais tu ne pensais pas en faire réellement usage un jour. Et une fois à l'intérieur, tu recherches sa chambre et une fois devant cette dernière, tu laisses ta voix raisonner dans ce couloir où il commence à faire si noir.

«  Kiyoshi. »

Le nom de cet ami. Celui qui comptait le plus à tes yeux et si par avant tu en prononçait chaque syllabe avec énergie, à cet instant ta voix se faisait presque hésitante.

« Laisse-moi rentrer. J’ai bien vu qu’un truc n’allait pas. »

Tu parles dans l’espoir qu’il t’entende. Qu’il réagisse.

« Je suis là pour toi. »
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fondu au noir
feat. tetsuya
Tu avais pleuré pendant quatre jours. Quatre jours à pleurer ou à être dans un état incompréhensible, dans lequel tu ne voyais ni ne sentais, ne respirais ni ne souffrais. Tu pleurais sans t'en rendre compte.

Douleur insupportable qui écorche corps et âme.

Il y avait eu toute cette incompréhension, ce départ accéléré. Et puis, tu avais tout du gérer, Kiyoshi. Toi, enfant balancé dans le monde adulte. Seize ans, enfant incompris et mal aimé, abandonné. Abandonné, une seconde fois. Une dernière fois. De la pire des façons.

Tu n'étais pas allé en cours depuis votre rentrée à Mahoutokoro. Tu n'avais pas beaucoup mangé non plus ; grignoter à peine lorsque ton corps ne pouvait plus se soulever. Et puis tu avais beaucoup pleuré, caché sous tes couvertures, Panpan se collant contre toi. Et t'avais pleuré, pleuré Kiyoshi, sans vouloir comprendre, sans vouloir voir la vérité en face. Rien ne semblait aller.

C'était un cauchemar.
Tu allais te réveiller.

Un origami qui vient se poser à tes côtés. Tu ne sais pas si c'est le jour ou la nuit. Tetsuya. Tu reconnais son écriture. Tu réponds à peine, tu fais l'effort de mettre une ponctuation avant de t'enfoncer dans les coussins. Tu ne veux pas te lever, tu ne veux pas voir les autres. Et de nouveau, une réponse. Le directeur. Tu étouffes un rire jaune. Tu ne veux plus en entendre parler de cet homme qui t'a empêché de voir ta mère une dernière fois. Le pire des connards. Lui et son Ministre de merde.

Un sanglot que tu n'étouffes pas. A quoi cela sert de toutes façons ? Tu réponds, sans faire attention. Et encore un autre origami, quelques minutes plus tard. Ce n'est pas grave, tu ne lui ouvriras pas. C'est pas comme s'il avait le mot de passe de... si. Il l'avait. Parce que tu lui avais donné sans trop y penser, comme lorsque vous vous confiez des secrets.

Et le voilà qu'il tape à la porte de ta chambre. Et tu entends ton prénom.

Kiyoshi.

Et tu te souviens de la voix de ta mère, si douce à tes oreilles qui murmurait ton prénom lors des nuits d'orages, pour calmer tes terreurs.

Kiyoshi.

Et tu te souviens de la voix de ta mère, si douce et tendre à tes oreilles, qui chantait ton prénom lors des fêtes d'anniversaire.

Kiyoshi.

Et tu te souviens, Kiyoshi, de cette voix, de sa voix, à elle, rien qu'à elle, que tu n'entendras plus jamais, qui ne restera qu'un souvenir. Est-ce que tu oublieras le son de sa voix un jour ? Est-ce que la voix de ta mère disparaîtra de ta mémoire ?

Un sanglot. Et il continue, il continue. Et c'est la colère, qui vient te réveiller réellement, Kiyoshi. Alors tu quittes le lit, repousses Panpan qui s'échappe, repousses les couvertures brutalement et tu ouvres la porte, en larmes, en colère, les yeux rouges, le visage si pâle, et les cernes si foncées.

« Non t'es pas là ! T'es pas là et tu vas partir ! Comme tout le monde ! »

Lui aussi il t'abandonnera un jour, Kiyoshi. Comme ton père, comme ta mère. Il va disparaître, parce que tu n'apportes que le malheur autour de toi, regarde, tout est de ta faute, parce que si t'avais été là, peut-être que t'aurais pu faire quelque chose.

Tout est de ta faute.
Fuyuki Awataguchi
fuyuki
Citation : Tout bois est gris quand il est réduit en cendres.
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Fuyuki Awataguchi
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Fuyuki Awataguchi


fondu au noir
Tout s’écroule. Toutes ces images et ces rires s’effacent. Tous ces moments heureux s’emblent s’évaporer comment s’ils n’avaient jamais existé. Tu t’étais dessinés d’innombrables paysages sur le chemin, mais certainement pas celui-là. Tu avais imaginé bien des choses, mais pas Kiyoshi dans cet état-là. Lui qui était toujours souriant, lui qui était toujours si hésitant, lui qui n’osait jamais faire part de ses sentiments. Tu restes figés face à ces mots hurlés. Ce portrait, tu le ne lui connaissais pas, ce visage déformé par la tristesse, tu le découvrait, mais tu ne l’as jamais voulu. Ça te donne le vertige, parce que tu ne sais plus où te placer. Ton cœur se serre, parce que tu ne comprends pas ce qu’il se passait et pourtant. Pourtant, tu t’en doutais. Tu t’en doutais. Pas pour la bonne raison, mais le discours du directeur faisait écho dans le ceux tes oreilles. Il raisonnait. Violence.

Tu réagis sans trop réfléchir. Tu te lances dans tes bras dans un simple élan, sur un simple coup de tête (qui n’était pas littéral à la différence de celui que tu avais adressé à Ange) le prenant dans une éteinte. Tu le tiens fermement contre toi, t’as le corps qui tremble. Tu ne sais pas comment tu tiens sur tes jambes.

«  Je suis là. »

Tu te répètes, pour le convaincre à l’instar d’une formule magique. Tu es là, pour l’écouter. Tu es là, s’il a besoin de pleurer. Tu es là. Tu es là. Tu es là et tu ne l’abandonnerais plus jamais.

Tu glisses tes mains de chaque côté du visage de cet ami anéanti et tu espères réduire toutes ces barrières érigées, toutes ces frontières dressée.

«  Regarde-moi Kiyoshi, regarde-moi. »

Toi, tu le regardes. Tu ne le lâches pas du regard. Tu sens son visage brûlant sous tes mains glaciales. Le contact te brûle tout comme ton cœur, tout comme le sang d’Ange à travers ton uniforme.

«  Je serais toujours là. »

Pourtant, tu es celui qui déteste ce genre de promesse. Tu n’en a jamais faite et tu as toujours refusé n’en recevoir. Tu ne crois pas aux mots Tetsuya, qu’est ce qui te donne droit de vouloir en prononcer. T’as l’impression que sans ça, tu serais incapable de le sauver. Ils pouvaient tout te prendre, mais pas lui. Non, pas lui. Tout, sauf lui.
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fondu au noir
feat. tetsuya
T'as l'âme en peine, t'as l'âme qui saigne. Perdu dans le noir, dans le gouffre sans fond. Tu as l'impression que tu tombes, tombes, tombes sans t'arrêter, sans jamais pouvoir t'écraser. Et c'est si dur, Kiyoshi, de tomber, sans jamais pouvoir s'écraser. Y'a quelque chose de brutal, là-dedans, quelque chose que tu ne veux pas trop comprendre, que tu n'as jamais voulu vivre, ressentir.

C'est pas toi, qui t'écrase Kiyoshi.
C'est le deuil, qui vient t'écraser.
C'est ses bras, qui viennent t'entourer.

Ses bras qui te prennent, qui t'enlacent et qui te serrent. Ses bras qui t'emprisonnent, ses bras qui tremblent contre toi. Et tu pleures, pleures, pleures Kiyoshi. T'as envie de hurler. Tu sanglotes comme un enfant, parce que lui aussi, il va t'abandonner. Ils t'abandonnent tous, ils partent tous un jour où l'autre. Parce que même elle, même elle, elle t'a été arrachée.

Brusquement.
Brutalement.
Violemment.

Comme les battements incessants de ton cœur, ceux qui frappent ta cage thoracique et tu aimerais tout simplement qu'ils s'arrêtent ; la douleur est si forte, si forte, tellement forte ; elle en devient barbare, cette violente douleur.

Il te dit qu'il est là, il te le répète. Il t'ordonne de le regarder, attrapes ton visage entre ses mains si froides. Le froid calme tes tempes brûlantes. Tu as mal à la tête, tu t'en rends à peine compte maintenant. C'est les pleurs, Kiyoshi, c'est la peine, Kiyoshi.

C'est ton âme qui saigne.

Et il te promet, qu'il sera toujours là. Et tu fermes les yeux, secoues la tête de gauche à droite, une fois, deux fois, trois fois, plusieurs fois. C'est faux, c'est faux il ne sera pas toujours là. Il est déjà parti, il repartira. Ils partent tous un jour. Elle est partie, elle, alors qu'elle t'aimait plus que tout. Elle est partie sans même que tu ne puisses la voir une dernière fois, sans même que tu ne puisses la prendre encore une fois dans tes bras.

Un sanglot.
Des pleurs.

Ô Kiyoshi, l'amour par sa violence est toujours fatal à lui-même, et plus tu aimes, plus tu te tues.
Tu t'assassines.

Et enfin, enfin, après ce qui semble une éternité, tes bras l'entourent. Tu t'accroches désespérément à lui, avec une violence, une brutalité, une désespérance, Kiyoshi. Ton visage s'enfonce dans le creux de son cou, et tu pleures, tu pleures encore, encore encore. T'as si mal, t'as si mal, Kiyoshi. Pourquoi, pourquoi les battements de ton cœur ne s'arrêtent pas, ils te font si mal.

« Elle est partie, Tetsu... Elle est partie... »

Elle est partie, Kiyoshi.
Et elle reviendra plus.
Fuyuki Awataguchi
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Fuyuki Awataguchi


fondu au noir
Parfois, il n’y a plus rien à sauver. Parfois, on ne peut que contempler l’édifice qui s’est effondré, on ne peut qu’observer le trou béant qui s’est creusé. Impuissant. C’est un sentiment que tu as toujours haï, c’est une sensation qui t’as toujours poursuivie. T’as cru en grandissant que la magie t’aiderait à y pallier, que plus jamais ça n’arriverait. Tu avais tout faux. Regarde-toi, Tetsuya, aujourd’hui encore, tu ne peux aider rien ni personne. Tu n’es même pas foutu de sécher correctement les larmes de ton seul ami. T’as jamais été capable de sauver qui que ce soit ; entre il y a sept and et cet instant, il n’y avait pas l’once d’une différence. Tu t’accroches désespérément, tu pries désespérément, tu espères tout aussi désespérément.

T’es loin d’être fort, t’es loin d’avoir la tête sur les épaules, t’es loin de les avoir assez larges pour porter un poids de plus que le tien, mais tu te refuses de lâcher prise. Tu refuses de le laisser tomber. Parce que s’il n’y avait plus Kiyoshi, il n’y avait plus personne pour te sourire. T’es égoïste, parce que tu ne penses pas qu’à lui, tu penses aussi à toi, sans lui. C’était moins coloré, c’était moins enjoué et maintenant que tu l’avais retrouvé, comment pouvais-tu le laisser s’échapper ? Ce n’était même pas une option. Non. C’était hors de question.

Il te prend dans ses bras et d’y serre, mais t’as l’impression que c’est à ton cœur qu’il s’est accroché. T’as du mal à respirer, t’as du mal à ne pas céder, mais tu prends sur toi, tu prendrais sur toi autant qu’il le faudrait. Parce qu’au milieu de ce torrent de larme, il avoue. Il t’annonce. Elle est partie. Tu le redoutais. Tu t’en doutais. Mais l’annonce est fatale, elle fait mal. Tu savais ce qu’elle représentait. Tu savais ce à quoi elle ressemblait. Tu voyais encore ce jeune garçon courir derrière sa mère, tu la voyais encore sourire à son fils.

Tu clignes des yeux, elle a disparu. Il n’y avait plus rien à voir, il n’y avait que Kiyoshi pleurant dans le creux de ton cou sur le seuil de sa porte. Tu y donnes un léger coup avec le pied, pour la laisser se refermer et emporter avec elle le peu de lumière qui émanait du couloir. Une fois dans le noir, tu te laisser glisser, tu l’emportes avec toi dans cette doucereuse chute ; si tes jambes ne suffisent plus à tenir, il te restait tes bras pour le garder contre toi.

Tu te trouves pas les mots pour le rassurer, il n’y en a aucun qui ne te vient à l’esprit capable de le consoler. Tu n’oses même pas lui dire que ça va aller, parce que tu sais qu’à ce moment, on pense que plus rien n’ira. Parce qu’on oublie que le temps est capable de panser nos plaies. Tu ne peux pas lui demander d’être fort, d’être courageux, lui dire qu’il est capable d’aller de l’avant. T’es pas doué avec les mots, t’es pas doué avec les gens, t’es un incapable avec les sentiments.

Tu passes ta main dans sa chevelure. Tu glisses la seconde dans son dos. Tu plonges ton nez dans ses mèches jais et y dépose un baiser avant de resserrer un peu plus cette douloureuse éteinte. 


«  Elle ne voudrait pas te voir pleurer. »

Tu le murmures. Le souffle, comme si c’était un secret qu’on t’avais confié.
Ca lui brisait le cœur tout comme ça venait de briser le tien.
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fondu au noir
feat. tetsuya
Une chute, enfin. Tu t'effondres, enfin. Tu touches le sol, enfin. Enfin. Mais tu n'es pas tout seul, Kiyoshi, tu ne t'y écrases pas comme tu pensais que tu allais le faire, non, non parce qu'il est là, il est là, te serre dans ses bras, il te garde tout contre lui alors que les larmes s'écoulent telles les grains de sable d'un sablier infini, comme les particules qui s'évadent dans la galaxie : infinies et éternelles. Un peu comme ta peine.

Une caresse.
Un baiser.
Un deuxième.
Une parole.

Non, elle n'aimerait pas ça, Kiyoshi, elle détesterait ça, même. Elle viendrait sécher tes larmes, les essuyer du bout de ses doigts tièdes. Elle caresserait le haut de ton crâne, te dirait que tout allait bien se passer. Elle le ferait. Oh oui elle le ferait, si seulement elle était là, encore en vie, encore avec toi. Mais elle est partie, Kiyoshi, et elle ne reviendra pas. Plus jamais, elle ne pourra venir sécher tes larmes, les essuyer du bout de ses doigts tièdes. Plus jamais elle ne pourra caresser le haut de ton crâne, te dire que tout irait bien. Elle ne le fera pas. Elle ne le fera plus jamais.

Tes mains se crispent sur son uniforme. Humide d'une texture que tu ne reconnais pas, mais tu n'y fais pas attention, pas encore, pas maintenant, tout à l'heure, Kiyoshi, quand tes larmes et ta peine ne seront pas la seule chose à auxquelles tu peux penser.

« Tetsu... »

Et tu l'appelles, tu l'appelles et tu lui demandes de l'aide.

Aide moi, aide moi, j'ai mal, j'ai si mal...

« Pars pas... »

Ne pars pas, Tetsuya, ne pars jamais. Reste avec moi, ne m'abandonne pas, pas encore une fois, pas toi non plus, j'pourrais pas y survivre. Ne pars pas, Tetsuya, parce que je veux juste que tout s'arrête, ça bat si fort, ça fait si mal. Pars pas, Tetsuya, m'abandonne pas, me laisse pas tout seul. Jamais. Jamais. Jamais, Tetsuya.
Fuyuki Awataguchi
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Fuyuki Awataguchi


fondu au noir
Le son de sa voix prononçant les quelques syllabes de ton nom te heurtent. Elles te font mal, elles te font si mal. Ce n’est que partie remise, Tetsuya. Aujourd’hui, était embrumé, alors tu espérais que ses lendemains seront peu à peu un peu plus ensoleillé. Et puisque tu l’avais promis, tu serais là pour lui. C’était la première que tu avais formulé, ce serait aussi la dernière. Alors, tu profites de cet instant pour faire une seconde promesse, une promesse qui t’es adressé, celle toujours tenir celle qui t’as échappé.

Tu continues de le bercer de tes caresses et de tes maladresses. Tu continues à glisser tes doigts qui viennent s’emmêler dans sa chevelure et peu à peu tu oses reprendre la parole. Tu oses chercher les mots qui pourraient convenir.

« Je suis là. Je te l’ai dit. »

Tu n’irais nulle part, pas tant qu’il ne l’aura décidé. Ce soir, tu resterais avec lui. Ce soir, resterais près de lui.

« Je te l’ai promis.  »

Tu le confirmes à lui comme à toi. T’es pas un homme de parole pourtant, Tetsuya. C’est pour ça que t’avais refusé que Yui ne t’en fasse, c’est pour ça que tu avais refusé de lui en faire. Tu avais érigé des limites, et aujourd’hui, tu ne les avais pas respecté.

« Je serais toujours là pour toi. Toujours. »

T’as envie d’y croire,

T’as envie de lui donner de l’espoir.
Tu lui adresses un doux sourire,
Comme si ça pouvait bien finir.

Quelles foutaises.
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fondu au noir
feat. tetsuya
La promesse arrive enfin à tes oreilles, elle chasse petit à petit le bourdonnement et le martèlement dans tes tempes. Et tu fermes les yeux, te glisses un peu plus contre lui, enfouis ton visage dans le creux de son cou. Respires enfin.

Lentement, petit à petit, tout doucement, les sanglots cessent, les hoquets disparaissent, les larmes se sèchent. Lentement, petit à petit, tout doucement, ta respiration se calme, ta gorge se desserre, ton regard se précise. Lentement, petit à petit, tout doucement, tu revis.

Tu te recules légèrement après ce qui semble être une éternité dans ses bras. Tu aurais bien aimé y rester. Tu sèches tes larmes d'un revers de poignet, calmes les quelques aléas de ta respiration ; et ton regard, enfin, peut réellement voir le sien.

« Merci. »

Tu tentes un sourire, mais tu as les traits encore trop crispés, alors tu te contentes d'une grimace que tu veux rassurante, sans trop vraiment y arriver. Tu prends une inspiration profonde, expires lentement. Et enfin, tu remarques. L'humidité de son uniforme, ce ne sont pas tes larmes, mais c'est du sang. Et soudain, soudain la peur vient réveiller tes sens, de nouveau, et ta respiration s'accélère, ta voix repart, s'affaiblit de nouveau :

« Q... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu as été blessé ?! »

Ta main vient glisser sur son uniforme, hésitante et tremblante. Parce que t'as peur, soudain, Kiyoshi. Parce qu'il pourrait lui arriver malheur tout aussi bien là-bas qu'ici.
Fuyuki Awataguchi
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Fuyuki Awataguchi


fondu au noir
Kiyoshi aimait te remercier, mais tu n’étais pas méritant. Ce n’était pas la première fois qu’il te glissait ces mots que l’on devrait te refuser. Tu es tout simplement égoïste, Tetsuya. Si Kiyoshi n’était pas important à tes yeux, jamais tu ne te serais donné cette peine. Tu aurais simplement feint l’ignorance comme bien d’autres. Alors non, Kiyoshi, il n’avait pas à exprimer la moindre gratitude à ton égard. Il devrait prendre sans hésiter tout ce que tu lui offres, agripper cette main tendue, parce qu’elle lui appartient et lui revient de droit.

«  C’est normal.  »

Oui, c’était ça. C’était normal.

Tu le vois, tenter de te sourire désespérément et ça n’en fait que plus mal. Tu ne sais pas quels mots tu peux lui souffler encore et tu n’en as pas réellement le temps. Les battements de son cœur repartent de plus belles et sa voix tremble de nouveau ; tu avais oublié cette fresque de sang teintant ton uniforme. 


Tu lui prends la main et entrelaces tes doigts dans les siens. Tu lui esquisses à ton tour un sourire pour tenter de le rassurer. Tu laissais quelque peu ta haine pour Ange s’envoler, le temps de te tenir à ses côtés. Et quelque part, ça te faisait plaisir qu’il s’inquiétait pour toi, de te dire que tu comptais pour lui.

«  Ce n’est rien. Je ne suis pas blessé.  Seulement dans ta dignité, mais ça, c’était une autre histoire.  Ce n’est pas le mien.   »

Tu passes ta main libre sur son visage venant essuyer les larmes naissance d’un simple geste.

«  Tu vois, je n’ai rien.  »

Tu vas toujours bien, n’est-ce pas Tetsuya ?
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fondu au noir
feat. tetsuya
Il ne te répond pas immédiatement. Il ne te répond pas tout court pendant un moment. Ses doigts viennent s'entrelacer aux tiens, un sourire vient étirer ses lèvres et pourtant, pourtant ton regard reste fixé sur cette tache de sang. Salissure qui vient tacheter de gouttes écarlates la tendre image qu'il renvoie, flétrissure qui vient briser son image calme, souillure qui vient abîmer le réconfort qu'il t'apporte.

Enfin, sa voix te rassure. Mais ce n'est pas rien, c'est faux. Il s'est passé quelque chose, mais il ne te le dit pas. Sûrement pour la même raison qui fait que tu n'es pas sorti de ton lit.

Sa main vient glisser contre ta joue et tu fermes les yeux. La fraîcheur irradie ton visage. Tes paupières tressaillent lorsque ses doigts essuient tes larmes. Tu restes là, sans bouger, appréciant le contact qui calme le sang pulsant dans tes tempes, qui fait baisser la température de ta peau brûlante. Tes doigts serrent les siens. Puis tu lâches prise, encore un peu. Ton front vient se caler contre le sien, et tu prends une profonde inspiration.

« Je suis là, si tu veux en parler. »

Tu ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais tu te doutes que c'était loin d'être agréable. Tetsuya n'est pas violent, il ne l'a jamais été, jamais avec toi. Alors tu te doutes qu'il y a quelque chose, quelque chose qui vient serrer son cœur, qui vient emmêler ses pensées. Et tu veux juste l'aider à ne pas y songer.
Fuyuki Awataguchi
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fondu au noir
Tu étais venu te rassurer de l’état de Kiyoshi. Tu étais venu jouer ton rôle d’ami. Tu étais venu le rassurer et le consoler. Tu étais venu…par égoïsme. Tu étais venu... parce que tu tenais à lui. Parce que tu te refusais de le voir pleurer, seul. Parce que tu voulais être à ses côtés. C’est ce que font les amis, non ? C’est ce que font les meilleurs amis, non ? Cette proximité, tu ne l’as jamais eu, tu ne l’avais jamais connue. Etais-ce parce que tu connaissais Kiyoshi depuis longtemps ? Tu n’en sais trop rien. Tu sais juste, que tu ne veux plus le voir pleurer. Tu ne veux plus voir son visage inquiet.

Chacun de ses gestes le lie un peu plus à toi. Tu sens son corps brûlant se heurter contre ta peau glaciale. La réchauffer à chacun de vos contacts. Il te regarde, il te demande, ce qu’il s’est passé. Le voilà à son tour cherchant à te rassurer, inversant les rôles que vous vous étiez attribués. Tu plantes ton regard dans le sien, et tu te sens presque gêné par cette intimité. Tu sens chacune de ses expirations chatouiller les pigments de ta peau. Flotter à la surface de la chair.


«  C’était à toi de me parler.  » Tu souffles dans un doux rire cristallin. Vous n’avez jamais été très doué pour vous exprimer. Les mots, ça n’avait jamais été votre fort. T’as pas envie de lui cacher la situation. De toute façon, tu savais bien que les gens en parleraient surtout au vu de la perte de points engendrée. Non, ça pouvait attendre. «  Tu l’appendras, bien assez-tôt. » Oui. Tu laisserais les bruits de couloir s’en occuper. Parce que ce n’était important. Il n’y avait que lui, qui important. Que lui, qui comptait. Et à cette pensée, ta le cœur qui s’est mis à s’emballer. Lui qui avait toujours été si froid, lui qui ne savait que te heurter, il avait été contaminée par la chaleur de Kiyoshi et cette chaleur, elle remonte doucement pour bercer tes joues.

Ah, tu es gêné.

Tu glisses tes mains sur ton visage, cherchant à en cacher les rougeurs apparentes.

«  Ah. Je suis désolé.  »

Tu ne sais même pas pourquoi tu t’excuses.
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fondu au noir
feat. tetsuya
Un silence qui s'éternise le temps de quelques secondes. Puis sa voix, enfin. Oui. C'est toi qui est censé parler, Kiyoshi, mais le simple fait de penser à elle te donne envie de pleurer, envie de vomir, envie de t'effondrer.

Elle est morte, Kiyoshi. Et si pendant un instant tu avais oublié, si pendant un instant, Tetsuya avait été plus important, la réalité te rattrape bien vite. Elle est morte, Kiyoshi, et tu te recules un peu alors qu'il s'excuse de tu-ne-sais-quoi. Peut-être a-t-il dit quelque chose, mais tu ne l'as pas entendu, tu ne l'as pas compris.

Tu ne comprends pas vraiment, tu as l'impression que rien n'a vraiment fonctionné que ça aurait du être. Vous aviez tout précipité, les rituels, les prières, le deuil. La situation à l'extérieur, que tu ne connaissais même pas, avait fait accélérer le rite funéraire de ta mère, et tu avais l'impression de l'avoir trompée. Tu avais failli à ton devoir de fils unique.

Tu te recules de lui, peut-être un peu trop brusquement, peut-être un peu trop violemment, peut-être un peu trop rapidement ; et tu t'installes, le dos contre le lit, les jambes repliées contre ton torse et tes mains entre tes cuisses. Ta mère est morte, Kiyoshi, et tu n'as pas pu lui dire au revoir. Ta mère est morte, et tu as failli au simple devoir que tu avais. Est-ce qu'elle t'en veut de ne pas avoir été là ? Est-ce qu'elle a souffert, toute seule ? Est-ce que la solitude lui a fait plus de mal qu'à toi ? Est-ce qu'elle aurait préféré que tu sois normal et avec elle ?

Les larmes te montent de nouveau aux yeux alors que les questions encombrent ton esprit. Tu as envie de vomir, mais tu sais que tu n'as rien dans l'estomac pour le faire. Tes mains se crispent entre tes cuisses et tu te mords la lèvre inférieure pour empêcher les larmes de couler. A quoi tu sers, Kiyoshi ? T'as même pas été là pour ta mère.

Elle est morte, Kiyoshi.
Ta mère est morte.
Dis-le lui.
Dis-le lui, explique lui.
Ta mère est morte, Kiyoshi.
Elle ne reviendra pas.
Jamais.
Plus jamais.
Elle est morte.
Décédée.
Elle s'est éteinte.
Partie.
Crevée.
Assassinée par un chauffard bourré.
Elle est morte.
Elle est morte.

« Ma mère est morte. »

Elle est morte, Kiyoshi. Et le dire à haute voix vient t'achever.
Fuyuki Awataguchi
fuyuki
Citation : Tout bois est gris quand il est réduit en cendres.
Age : 27 ans
Rang : A2
Susanoo
Susanoo
Fuyuki Awataguchi
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1433-requiem-of-red-fuyuki#11532
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1520-calligraphie-fuyuki#12189
Fuyuki Awataguchi


fondu au noir
Tu n’es pas très doué Tetsuya. Tu ne l’as jamais été. C’est peut-être pour ça que ton père t’avait renié, c’est peut-être pour ça que ta mère t’avait rejeté. C’est peut-être pour ça que Kiyoshi était en train de s’éloigner. Après tout, qui penses-tu espérer sauver ? T’as laissé maman crever, t’as laissé papa être enfermé, tu laisses Kiyoshi s’isoler.

T’as non seulement l’horrible impression d’être impuissant, mais aussi celle d’être maudit. On raconte que les chats noirs n’apportent que la malchance, toi, t’es pire que ça. Dès que tu touches une quelconque fleur, la voilà qui se fane aussitôt. Voilà que tu venais de retrouver Kiyoshi, qu’il était meurtri. La chaleur te quitte, elle t’abandonne avec Kiyoshi et il fait froid. Il fait terriblement froid. Il avait besoin de toi pourtant, tout comme toi, tu avais toujours eu besoin de lui. T’es pas un pilier, Tetsuya. T’es qu’une arche mal raccommodé. Tu donnes l’illusion de tenir débout, mais c’est parce que tu t’es déjà écroulé. Tu t’es déjà éparpillé.

Tu l’avais compris, lorsqu’il avait annoncé qu’elle était partie. Tu l’avais amplement saisi. Pourtant, il venait de le dire. Il venait de réaliser. Elle ne s’en était pas simplement en allée. Elle était morte. Il n’y avait aucun retour possible. Les morts ne reviennent pas.

Tu ne sais pas quoi faire. Tu ne sais plus quoi faire. Aller le voir ? Aller le rassurer ? Rester dans ton coin ? T’en aller. Bordel. Bordel Tetsuya. Réagit. Réagit. Réagit. Fais quelque chose. Agit.

Kiyoshi. T'as la voix brisée. Toujours au sol, tu glisses jusqu’à son lit. T’avance pitoyablement comme un animal en peine. Tu passes de nouveaux tes bras autour de lui et l’enveloppe. Ton cœur te joue encore des tours, mais tu te décides de l’ignorer. Il a besoin de toi.

« Ne pleure pas. Ne pleure plus. Kiyoshi. Je t’en prie.  »

Tu laisses tes mains lui caresser le flanc de ses bras, plonger dans sa chevelure. Tu fermes les yeux, comme pour une prière. Tu ne sais plus quoi faire.

« Elle t’aimait comme je t’aime. Alors, ne pleure plus. S’il te plait. Par pitié. »


T’es vraiment le pire.
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fondu au noir
feat. tetsuya
T'as le cœur qui saigne, qui ne demande qu'à être réparé, rafistolé, recousu, mais tu sais pas comment faire, Kiyoshi. Tu sais pas comment faire, c'est pour ça que Tetsuya est là.

Tetsuya vient te prendre dans ses bras. Tetsuya vient te serrer contre lui. Tetsuya vient chuchoter des paroles d'amour à ton oreille. Et tu ne peux que te laisser aller contre lui, t'enfouir dans son étreinte. Tetsuya t'aime, Kiyoshi. Il t'aime comme elle t'aimait. Pas du même amour, mais tout aussi fort. Et tu t'accroches à lui, si fort, si fort. Ton visage vient se glisser contre le sien, se mouve jusqu'au creux de son cou et tu restes là, sans bouger.

Tu te forces à calmer tes larmes. Tes larmes qui roulent sur tes joues trop brûlantes. Il te faut quelques minutes, encore, pour te calmer. Et tu restes là, le visage enfouit dans son cou, les mains serrées sur son uniforme. Puis les sanglots cessent, la respiration se calme. Et tu pourrais t'endormir maintenant, tellement tu es vidé de toutes tes forces, vidés du mal qui te ronge depuis des jours.

Tu inspires profondément, l'odeur de son shampoing vient chatouiller tes narines et tu souris contre sa peau. Il y a quelque chose que tu touches presque du doigts, mais que tu effaces rapidement, comme un souvenir fugace que tu ne voudrais pas voir. Tu te redresses légèrement, déposes un baiser sur sa mâchoire avant de te reposer contre son cou, de fermer les yeux, les jambes étendues, les mains contre son torse où tu sens son cœur battre.

« Merci. »

D'être là. D'être venu. De réparer ce cœur qui saigne par sa simple venue.
Fuyuki Awataguchi
fuyuki
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Fuyuki Awataguchi


fondu au noir
J'ai perdu ce post qu'on résumera à ce qu'il me reste :

Tu sens alors un nouveau contact chaud, tu sens ses lippes venir se presser contre ta mâchoire et t’as l’impression de pécher Tetsuya.

« Kiyoshi. »

Tu caresses le creux de son cou qui s’offre à toi du bout de tes doigts, amenant de nouveau cette rencontre avant de t’y pencher pour y déposer un doux baiser.

« Il ne faut pas. Je ne le mérite pas. »

Tu ne le mérites pas.
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fondu au noir
feat. tetsuya
Tu te laisses aller à ses caresses, à sa voix douce contre ton oreille. Tu te laisses aller à ce baiser qu'il dépose dans ton cou, à ses doigts froids qui se glissent contre ta peau. Tu te laisses aller, Kiyoshi, car le réconfort est en ce lieu qui devient sacré, un lieu inviolable où vous vous damnez. Sans lui, tu serais égaré dans les abîmes sans fond, perdu dans ce chaos brumeux d'affliction et d'horreur, condamné dans un deuil où les émotions s'enchevêtrent et se bousculent.

Et pourtant, le voilà qui te tend la main dans ce noir sans fin, tient la torche qui te montre le chemin et t'attire tout contre lui, te protège des serres qui viennent ronger et anéantir ton cœur déchiré. Il chasse les vautours, les enflamme et te révèle la route. Elle n'était pas si loin, pourtant, mais avec lui, tout a toujours été plus simple.

Ses mots, toutefois, atteignent ton cœur abîmé avec violence, le réparent comme le détruisent et tu te mords la lèvre jusqu'à ce que le goût ferrique vienne s'écraser contre tes papilles. Tu ne comprends pas. Tu ne le comprends pas. Pourquoi n'as-tu pas le droit de le remercier, lui qui vient te sortir de cette noirceur, de ces ténèbres étouffants qui t'empêchaient de respirer ? Pourquoi ne pourrais-tu pas le remercier, en quoi ne le mérite-t-il pas ? Ne voit-il pas à quel point sa présence t'est importante ? A quel point son existence t'est primordiale, nécessaire, indispensable pour ta survie ? Pourquoi ne voit-il pas tout ce qu'il a été, tout ce qu'il est, et tout ce qu'il devient au fil des secondes, des jours et des semaines ? Pourquoi ne voit-il pas tout ce bonheur extatique qu'il t'apportera ? Tu ne le vois pas encore, mais tu sais, tu sais qu'il sera toujours là, tel le phare qui te ramènera au port les nuits de tempêtes, telle la bouée qui te sauvera du naufrage de ta propre existence.

« T'es bête... tu mérites tout. »

Ta main glisse, Kiyoshi, vient attraper la sienne qui est contre toi et tu entrelaces vos doigts. Sa main fraîche contre ta nuque calme les battements de ton cœur, ses doigts froids liés aux tiens t'aident à tenir le cap. La marée remonte, rempli tes orbes avant de déferler sur tes joues avec douceur. Encore. Tu ne fais que pleurer, Kiyoshi, et tu te demandes encore comment tu fais pour que les larmes coulent, coulent et coulent, se déversent sur tes joues comme s'écrasent les vagues contre les falaises.
Fuyuki Awataguchi
fuyuki
Citation : Tout bois est gris quand il est réduit en cendres.
Age : 27 ans
Rang : A2
Susanoo
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Fuyuki Awataguchi
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Fuyuki Awataguchi


fondu au noir
Tes pensées sont nébuleuses. Elles ne sont pas bien heureuses. Tes réactions sont fumeuses. Mais ces larmes te sont précieuses. Cette vision honteuse, certains la décriraient comme hideuse, ignominieuse. Elle t’est diablement doucereuse. C’est une malédiction des cieux, qui te rendait si pieux. Qui aurait-cru que tu pouvais être affectueux, Tetsuya ?

Dans ta tête, il n’y a plus rien. T’as abandonnée l’idée de passer pour le saint des saints. T’as jamais été réellement quelqu’un de bien. Tu t’es toujours comporté d’une bonne manière pour arriver à tes fins. Peut-être que tu recommencerais demain. Peut-être que tu te tiendrais loin. Mais ce soir, il n’y avait aucun témoin. Alors, tu peux cesser de faire semblant. Tu peux arrêter de vouloir bien rentrer dans les rangs.

T’es bête.
T’as jamais été très futé, contrairement à ce que tu cherches à faire croire. C’était peut-être le seul à réellement le voir, comme toi tu verrais ton reflet dans le miroir. Non. Ce n’était pas ça. Il ne comprenait pas. Pas plus que toi tu ne saisis cet émoi.

Tu mérites tout.

C’est faux. C’est si faux. C’est archifaux. Tu n'es pas de ces gens normaux, t’es à l’origine de bien trop de maux, tu le blesses par de simples mots. A cause de toi, il est encore en sanglots. Ses larmes coulent à flot. Elle continue de faire écho à sonner tel un concerto qui monte en crescendo. Tout ça à cause de ton stupide ego.

« C’est toi. »

C’est lui qui t’as ébloui. Il est celui dont inconsciemment, tu t’es langui. C’est inouï à quel point ces sentiment tu les enfouis. Tu es dans le déni. Pourtant, tes gestes parlent. Tes mains agissent. Tes lèvres brûlent et t’appellent à lui. Tu ne sais pas te faire pardonner, Tetsuya. Tu n’es pas bon pour les faire de piètre prières et brailler les chants d’espoir.

C’est lui, qui mérite tout. C’est lui que tu ne mérites pas. Ta phrase naissance ne connaitra pas de fin. Elle se meurt en suspens. Elle est fauchée avant de pouvoir être achevé.

Les larmes s’écoulent et sa vie n’est qu’un torrent. Les secondent filent et la pluie se fait battante au même tempo que ton cœur. Au même rythme que la mélodie qu’est la peur. Que sont ses frayeurs. Et toi, au centre de ce brouhaha muet. Tu serres un peu plus ses fins doigts. Tu caresses la peau de ton roi et poses tes lippes contre les siennes. Il n’y a plus de logique qui tienne.

Tu fais vraiment des siennes.
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