— MAHOUTOKORO
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09. Histoire et culture du Japon magique
L'Éventail
09. Histoire et culture du Japon magique Mda6
Citation : La goutte de sang tomba, et l'estampe se dessina
Age : Vieux
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Le Japon magiqueLe Japon magique n'étant presque jamais abordé dans les textes de J. K. Rowling, nous avons choisi de construire nous-même cet univers qui sert de toile de fond aux intrigues du forum. Chaque mois, puisqu'il s'agit de textes issus du Mahou Shinbun, un thème précis, touchant à la vie sociale, à la politique ou à la culture, est abordé dans le but d'expliquer ce qui fait la spécificité de la communauté magique nippone.

Culture
Le prince au palais d'argent
Kimachi, ville étrange et magique

Enseignements
La calligraphie magique
L'onmyodo

Histoire
La baguette magique au Japon

Mahoutokoro
Minami-Iwo, une île enchantée

Politique
Le Ministère, la Cour magique de Justice et la Chambre des Sorciers

Société
Les différentes races de sorciers
Les différentes affiliations (édition 1996)
La prison pour sorciers Haragoku
Le système judiciaire magique
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09. Histoire et culture du Japon magique Mda6
Citation : La goutte de sang tomba, et l'estampe se dessina
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Sang-Pur, Sang-Mêlé et Né-MolduS’ils sont de moins en moins nombreux, les Sang-Purs jouissent encore aujourd’hui d’une aura prestigieuse dans notre société, provoquant sur leur passage admiration et parfois jalousie.

Impossible de savoir précisément combien ils sont, ou plus simplement de connaître le nombre de familles Sang-Purs. Des auteurs ont bien essayé de s’atteler à la lourde tâche de dresser un registre, de compiler toutes les informations connues sur ces clans souvent anciens et cultivant le secret, mais force est de constater que tous manquent de sérieux et de rigueur. Une méthode relativement simple consisterait à dresser une liste de tous les élèves de Mahoutokoro revendiquant la pureté de leur sang, mais il serait naïf de croire que certains d’entre eux n’en profiteraient pas pour mentir et tenter vainement de se glorifier. Car être un Sang-Pur, contrairement à ce qu’imagine les plus simples esprits, ce n’est pas uniquement bénéficier d’avantage dans la vie, c’est aussi et surtout avoir le lourd poids d’une histoire familiale multiséculaire sur les épaules.

L’histoire des Sang-Pur est aussi ancienne que l’histoire de l’humanité, et s’il y a toujours eu des moldus et des sorciers, il y a toujours eu des Sang-Purs et des sang-mêlés. Contrairement à d’autres pays, les sorciers japonais ont très longtemps vécu avec les moldus, dissimulant plus ou moins leur pouvoir, sans vivre reclus ou repliés sur eux-mêmes dans une société parallèle. La vie en communauté a toujours été, d’après les différentes sources, calme et paisible, contrairement à d’autres pays d’Europe ; mais vivre ensemble ne signifie pas tout partager. Les sorciers, et surtout les Sang-Purs, profitaient alors de leur capacité supérieure pour s’élever dans la société, et finirent par occuper les postes les plus importants dans les régimes politiques successifs. Ils prirent également la tête d’importantes armées ou de florissantes affaires pour diriger au fil des siècles et des événements de notre pays.

La plus ancienne famille de sorciers Sang-Purs de notre pays est, comme chacun le sait, la famille impériale. Il était effectivement impensable qu'il y ait de simples moldus si longtemps à la tête du pays, malgré les révoltes, les guerres et les affres de l’histoire. Leur passé est long et complexe, et il serait impossible de la résumer ici en quelques lignes, tant il y a de personnages à présenter et d’événements à raconter, mais retenons qu’ils sont, pour beaucoup de sorciers, le modèle parfait des Sang-Purs.

Bien sûr, certaines familles ont eu moins de succès et, comme dit plus haut, sont restées dans l’ombre et l’échec. Raconter l’histoire des perdants n’est pas intéressant.

Malgré les siècles qui passent, ces familles ont su préserver la pureté de leur sang et transmettre l’histoire des gloires passées. Ce souci de préservation du sang sorcier n’est pas qu’une légende, et il se mélange à une volonté de faire les meilleures alliances possibles avec les autres familles. De ce fait, si les mariages d’amour existent, il y a encore beaucoup d’unions arrangées parfois décidées très tôt, alors que les enfants sont en bas âges.

Néanmoins, il faut reconnaître que depuis la modernisation du Japon sous l’ère Meiji, les moldus ont pris, peu à peu, de plus en plus de place dans les différents secteurs de notre pays, le dirigeant tant bien que mal à la place des Sang-Purs.

Après avoir présenté les Sang-Purs, il nous faut parler des né-moldus et des sang-mêlés pour clore ce portrait de la société magique nippone.

Avant de montrer l’évolution de ces deux races, il est nécessaire d’expliquer ce qu’un sang-mêlé est aux yeux de notre société. Les définitions divergent, selon les pays et les cultures, dans le cas du Japon un sang-mêlé possède au moins un moldu parmi ses ancêtres. On comprend mieux la forte population de sang-mêlés dans le pays, ainsi que l’importance donnée aux chroniques familiales par les clans Sang-Purs.

On note, depuis le début du siècle, une évolution positive de la considération de la population nippone vis à vis des sang-mêlés et des né-moldus. Plusieurs événements ont provoqué le changement des mentalités ; le plus important est bien entendu la nomination du premier ministre de la Magie sang-mêlé de l’histoire à la fin du 19e siècle, même si celui-ci, comme les autres sang-mêlés qui ont accédé à ce poste, n’a pas brillé par ses décisions ou ses actes politiques. C’est précisément pour cela qu’il n’est pas resté longtemps en service. Certains détracteurs n’ont d’ailleurs pu s’empêcher d’accuser, sans la moindre preuve, une alliance de clans Sang-Purs pour faire tomber ce ministre qui n’était pas l’un des leurs.

Un autre élément important est le goût des sang-mêlés et des né-moldus pour la modernité. Eux qui vivent dans le temps et qui ont accepté les progrès, contrairement aux Sang-Purs, ont réussi à développer des inventions mêlant magie et technologie. Notons parmi toutes ces idées, souvent très étranges, la fameuse machine à écrire automatique utilisée par tous les employés du ministère, et qui a permis de gagner en efficacité - ou encore le légendaire tramway reliant Kyoto à l’école magique Mahoutokoro.

Finalement, la distinction entre sang-mêlé et né-moldu est assez récente puisque, jusqu’au siècle dernier, il ne s’agissait que d’un même groupe de “parasites” aux yeux des sorciers les plus conservateurs. Ils avaient tous du sang moldu en eux : du sang impur. Au fil du temps, les sang-mêlés ont réussi à prouver leur utilité à la société, ils sont mieux acceptés par les Sang-Purs, contrairement aux né-moldus qui n’ont fait aucun effort en ce sens jusqu’à aujourd’hui.
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Politique et gouvernanceCe mois-ci, nous avons choisi de vous présenter le ministère de la Magie ; pas le bâtiment situé à Kyoto, mais l’institution. Fondée en 1604 dans le but de diriger la communauté magique du pays vers un objectif commun, son organisation subtile, que nous allons voir maintenant, n’a que très peu changé depuis sa création.

Tout en haut de la pyramide se trouvent trois personnes : le ministre, le juge en chef et le président de la Chambre des Sorciers.
La Cour magique de Justice :Même si elle est hébergée dans l’enceinte du ministère, la Cour magique de Justice est strictement indépendante.

Elle est dirigée par le juge en chef, dont le rôle est de s’assurer du bon fonctionnement de l’institution. Il est nommé par et parmi les cinq juges dirigeant l’ensemble des procès. Ces juges sont nommés à vie mais peuvent prendre leur retraite quand ils le souhaitent. Lorsque l’un d’entre eux quitte son poste, son remplaçant est choisi lors d’une session exceptionnelle composée des quatre juges restants et du juge en chef.

N’importe quel sorcier peut se porter candidat, ils sont tous auditionnés un par un avant un vote où le vainqueur est celui qui emporte la majorité absolue des suffrages des juges. Une vacance de siège peut donc durer très longtemps.
La Chambre des Sorciers :Également hébergée dans le ministère, la Chambre est composée de trente-trois représentants élus pour cinq ans par les sorcières et sorciers japonais. Lors des élections, n’importe quel sorcier peut être candidat, et les sièges sont obtenus par les trente-trois personnes arrivant en tête du scrutin.

Le président de la Chambre des Sorciers est élu par et parmi les membres lors de la première session. Son rôle est avant tout de diriger les débats et de définir la politique générale, même s’il doit également s’assurer du bon fonctionnement de l’institution.

Chaque représentant a le droit à un seul assistant.
Le Ministre :Souvent perçu, à tort, comme le personnage le plus puissant du ministère, le ministre n’est en réalité que le détenteur du pouvoir exécutif ; son rôle est d’appliquer les lois magiques et de conduire la politique du pays dictée par la Chambre. Il doit aussi s’assurer du financement des différents services sous ses ordres. C’est également lui qui représente le pays à l’étranger lors des déplacements officiels.

Le ministre n’est pas élu. Un candidat est proposé par l’empereur tous les quatre ans, puis après son audition face à la Cour magique de Justice, l’Assemblée vote pour ou contre sa nomination. Le nombre de mandats n’est pas limité.

Il est accompagné par un assistant qui joue aussi le rôle de secrétaire.

En théorie, tous ces postes peuvent être occupés par n’importe quel sorcier sans considération pour sa race ou son sexe tant qu’il est majeur, de nationalité japonaise et qu’il réside au Japon. Mais la réalité est bien différente. Les trois postes suprêmes ont toujours été occupés par des hommes issus de puissants clans Sang-Purs, à quelques rares exceptions. On note également une forte supériorité du sexe masculin dans l’ensemble. À ce jour, seules deux femmes, dont la ministre de la Magie actuelle, ont occupé ce poste. Il en est de même pour les juges de la Cour : il n’y a jamais eu de femme juge en chef et on ne compte qu’une seule femme parmi les cinq juges que l’on connaît aujourd’hui. Le constat est le même à la Chambre puisqu’il n’y a eu que trois femmes présidentes au cours de son histoire, et qu'il y a aujourd’hui vingt-deux représentants pour seulement onze représentantes.

Le rôle du ministre est également de coordonner les sept services qu’il a sous ses ordres. Ces derniers n’ont pas la même importance, comme nous le verrons. Les chefs de service sont nommés et révoqués par le ministre à son gré et les employés des différents services sont embauchés par les chefs en fonction des besoins et du budget.
La Division de Protection de la Communauté magique :Service le plus prestigieux, il rassemble l’ensemble des aurors et de la police magique du pays, et est dirigé par l’auror-directeur. Leur rôle est d’enquêter sur tous les crimes impliquant de la magie, de protéger la population magique et de traquer les mages noirs. La formation pour devenir auror est particulièrement exigeante et dure plusieurs années. Il est nécessaire d’obtenir d’excellents résultats aux examens mais également d’avoir une très bonne condition physique et mentale.La Division des Accidents et Catastrophes magiques :Cette division est particulièrement importante puisqu’elle comprend l’ensemble du personnel chargé de protéger le secret magique. Elle est dirigée par un divisionnaire. Si certains surveillent les activités des sorciers, d’autres vont sur le terrain pour appliquer des sortilèges oubliettes aux moldus qui en savent trop.La Division de Contrôle des Créatures magiques :Troisième et dernière division, elle est en charge de la surveillance de la faune magique du pays et doit réparer les éventuels dégâts qu’elle peut produire. Ce service, dirigé par un magizoologue en chef, surveille la vente et l’échange de créatures, de la plus inoffensive à la plus dangereuse.

Une section spéciale d’une dizaine de personnes s’occupe exclusivement des yōkais, notamment ceux qui attaquent les populations. Ces onmyōjis sont aussi respectés que les aurors.
La Commission des Jeux et Sports magiques :Dirigée depuis peu par un haut commissaire, cette commission a pour but de promouvoir tous les sports magiques - bien entendu, le Quidditch, mais également les échecs version sorcier ou tout autre jeu de ce genre. En lien avec le Bureau de Régulation des Transports magiques, elle s’occupe des moyens de déplacement vers la Coupe du Monde de Quidditch, et serait chargée de son organisation si le Japon avait la chance d’accueillir la compétition.Le Bureau des Relations magiques internationales :Relégué dans trois petites pièces au fond d’un couloir, ce petit service, composé d’une quinzaine de personnes, s’occupe de gérer les relations internationales de la communauté magique nippone. Le faible effectif et le manque cruel de financement reflètent l’absence d’intérêt de la part des ministres successifs pour l’étranger, préférant pratiquer une politique isolationniste. Symbole de ce dénigrement, il n’y a aucun directeur.Le Bureau de Régulation des Transports magiques :Beaucoup perçoivent ceux qui travaillent dans ce service comme des personnes ennuyeuses et profondément déprimantes. Peut-être n’est-ce pas totalement faux, mais il est nécessaire de reconnaître la nécessité de leur travail puisqu’ils régulent l’utilisation des portoloins et soignent les pétrels-tempêtes géants qui transportent les jeunes élèves tous les jours. Le directeur supervise en personne chaque entretien du tramway magique qui relie l’île de Minami Iwo à Kyoto. Les Archives magiques :Service particulier puisqu’il est le seul à avoir existé avant la création du ministère, le rôle des quelques archivistes qui y travaillent est de collecter, cataloguer et conserver tous les documents qui leur semble nécessaire à la connaissance de l’histoire magique du Japon. On raconte également que des étagères cachées contiendraient des documents secrets pouvant confirmer les plus folles théories conspirationnistes. Le conservateur en chef s’est refusé à tout commentaire sur ce sujet.

On note dans ces services que la proportion entre les Sang-Purs, les sang-mêlés et les né-moldus évolue en fonction de l’importance et du prestige de service. Les services les plus prestigieux, les trois divisions, voient une majorité de Sang-Purs et une quasi absence de né-moldus. À l’inverse, il n’y a presque aucun Sang-Pur travaillant au sein des deux bureaux.

Quant au directeur de Mahoutokoro, comme chacun le sait, il profite d’une grande indépendance, ainsi que de la liberté de définir les enseignements et de recruter le personnel qui lui convient. De ce fait, il joue le rôle du secrétaire à l’éducation de la jeunesse magique, poste disparu en 1687 mais qui n’a jamais brillé par son utilité, les directeurs successifs ayant toujours aimé prendre leurs distances avec les pouvoirs publics.
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La prison Haragoku (腹獄)Peu en parlent et pour cause, personne n’a envie d’y aller. La seule prison du pays destinée aux sorciers est perdue quelque part au milieu de l’océan Pacifique. Son emplacement exact n’est connu que de quelques aurors qui emmènent les prisonniers, et aucune visite du lieu n’est autorisée, que ce soit pour les familles ou pour la presse. Heureusement pour nous, il existe des témoignages, des anciens prisonniers qui acceptent de parler de leur expérience.

Le texte qui va suivre est une synthèse de dizaines d’interviews menées aux quatre coins du Japon. Il s’agit du fruit d’un important travail d’investigation, qui a cherché à trier le vrai du faux. C’est, à ce jour, le travail le plus complet jamais réalisé sur Haragoku.

Lorsque le prisonnier arrive, encadré par au moins deux aurors, il découvre un malheureux rocher battu par les vents et les vagues. Il est attendu par une créature, un gardien, qui l’enserre, à peine arrivé, dans ses extrémités — griffes, tentacules, bras squelettiques ou autres, les descriptions divergent. Il traverse alors le sol et s’enfonce profondément dans la terre pour finir dans un couloir étrange creusé dans une pierre noire, sans le moindre éclairage. Le prisonnier doit s’aventurer à tâtons dans le lieu, suivant la créature qui le guide. Ses yeux s’habituant à l’obscurité en chemin, il se rend compte que le sol, les murs et le plafond ne sont pas simplement creusés mais également tellement polis que l’étrange roche est parfaitement lisse.

Au bout d’un voyage plus ou moins long, le gardien s’arrête devant le mur et l’effleure de son extrémité. Le mur s’ouvre alors sur une petite pièce, d’une quinzaine de mètres carrés tout au plus, à l’aspect identique au couloir. Une flamme en lévitation éclaire faiblement le lieu, laissant voir un futon usé et un pot de chambre comme seuls meubles. Aucune ouverture vers l’extérieur et pas le moindre bruit des autres prisonniers. Le prisonnier est invité par la créature à se débarrasser de toutes ses affaires pour revêtir la tenue des criminels : un pantalon et une chemise de lin blanc.

Le prisonnier entre dans sa cellule, le mur se referme derrière lui, et elle ne se rouvrira que le jour où il aura purgé sa peine, s’il ne meurt pas entre temps.

Entre ses murs, le quotidien est un enfer. L’absence de lumière extérieure, la pression exercée par la profondeur, et la présence permanente de la flamme causent de nombreux troubles psychologiques. Rapidement les secondes deviennent des heures, les heures des jours, et les jours des mois. Il n’y a aucune occupation disponible, pas de livre ou de jeu de cartes, les murs parfaitement lisses semblent impossibles à graver, et il n’y a jamais suffisamment de poussière dans la cellule pour écrire. Le seul événement est l’apparition du plateau repas, sans baguette pour éviter les suicides, à des heures irrégulières pour mieux troubler les prisonniers.

Ainsi, à Haragoku, l’ennui est remplacé par la folie au bout de quelques jours seulement.  Les témoignages décrivent tous des phénomènes étranges : créatures difformes sortant de l’ombre, gardiens réveillant brutalement les prisonniers, impression que quelqu’un tambourine contre les murs.

La sortie est identique à l’entrée, mais les effets personnels du prisonnier ne lui sont jamais rendus. Les aurors lui demandent où il souhaite revenir, ils transplanent là-bas, modifient ses souvenirs pour qu’il ne puisse pas révéler où se trouve la prison, et le voilà abandonné.

Si cette méthode a valu à notre ministère de nombreuses critiques de la part de la communauté magique internationale, les responsables successifs ont toujours expliqué que si le Japon avait un taux de criminalité aussi faible, c’est en grande partie grâce à la peur dégagée par sa prison. Il est cependant regrettable que les anciens criminels devenus vagabonds doivent être nécessairement rejetés dans les rues, près de nos enfants. Peut-être que le ministère devrait trouver un endroit où tous les envoyer après leurs années d’enfermement pour qu’ils ne gênent pas.
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Le prince au palais d'argentIl était une fois, en des temps anciens, un jeune prince qui habitait dans un palais d'argent entouré d’immenses jardins. Il avait pour habitude de s’y promener tous les jours, de contempler les fleurs et les fruits, et d’écouter le chant des oiseaux.

Un matin, alors qu’il marchait autour du lac qui se situait au fond du parc, il vit une jeune femme assise sur la berge qui semblait contempler le reflet des nuages dans l’eau. Il était étonné par sa présence dans son jardin, mais encore plus par son incroyable beauté. Il s’approcha d’elle, lui demandant comment elle avait réussi à entrer, et la raison de sa présence ici. Elle lui répondit le plus simplement du monde : « On m’a dit que le prince qui habite ici est l’homme le plus noble et le plus sage du pays. Alors je suis venu pour voir cela de mes propres yeux. Mais j’ai été happée par la beauté de la nature. ». Le prince, qui ne connaissait pas sa réputation, car il ne fréquentait jamais le peuple, ne put cacher sa surprise en entendant ces mots. Ils discutèrent longuement, jusqu’au moment où le dernier rayon de soleil disparut à l’horizon.

Peu de temps après cette rencontre impromptue, ils se marièrent. La jeune femme devint une princesse, et bientôt elle fut enceinte de son tendre époux. Leur vie était heureuse, sans difficulté ni contrainte.

Vint le jour promis, celui où la princesse mis au monde un magnifique bébé en parfaite santé. Son père attendait dans les jardins, admirant le ciel parfaitement bleu de ce jour d’hiver dans le lac à moitié gelé. Lorsqu’il fut appelé par une servante, il accouru auprès de sa femme, effrayant quatre grue qui dansaient dans la neige. Un garçon, un héritier, tendrement emmailloté, allongé à côté de sa mère. Il était si heureux en tenant ce petit corps dans ses bras, qu’il ne remarqua pas immédiatement l’étrange forme dans le dos de l’enfant. Lorsqu’il s’en aperçut, il défit lentement les langes, et vit l’horreur. Une petit queue touffue, semblable à celle des renards. Comment était-ce possible ? Était-il en train de rêver ? Non, pas le moins du monde.

Il posa l’enfant au sol, comme un vulgaire objet, s’approchant de sa femme qui baissa les yeux. « Explique toi femme, quelle est cette chose que tu oses appeler mon fils ? M’aurais-tu trompé avec un animal de passage ? Réponds si tu tiens à ta vie. » disait-il d’une voix pleine de colère. La princesse, les yeux rivés sur son enfant nu et pleurant, comprit que l’heure n’était plus aux secrets. Alors elle lui conta une histoire, celle de la belle kitsune au pelage roux qu’elle était autrefois, rejetée par les siens parce qu’elle était tombée éperdument amoureuse d’un humain. Humain qu’elle rencontra sous une forme humaine au bord d’un lac, et qu’elle épousa. Elle ne pensait pas qu’ils pourraient avoir un enfant, à cause de leurs différences, mais lorsqu’elle fut enceinte elle espéra un enfant humain car elle avait abandonné sa condition de yōkai voilà longtemps.

Mais le destin en avait décidé autrement.

Le prince était furieux du mensonge de cette femme, qu’elle l’ait manipulé et trompé pendant tout ce temps juste pour se jouer de lui. Il jeta un regard teinté de mépris et de dégoût au geignard qui gigotait par terre, il lança : « Disparais de ma maison. Prend cette créature avec toi si tu tiens à elle. Mais si l’un de vous deux est toujours là au crépuscule je vous ferai jeter dans le lac. ». Il sortit de la pièce, passa la journée dans son bureau à réfléchir, et lorsque le soir pointa il se rendit là où son ancien amour avait accouché.

Elle n’était plus là. Ni elle, ni l’enfant. Elle était partie sans un mot, sans un bruit, dans le vent glacial de l’hiver.

Des dizaines d’années plus tard, alors que le prince était devenu vieux, un homme vint frapper à la porte du domaine. Il était jeune, possédait un charme envoûtant, et portait des habits précieux. Le jeune homme se présenta comme un voyageur, qui avait entendu que dans ce palais habitait un homme noble et sage. Il voulait se mettre au service du prince, apprendre à ses côtés pour parfaire ses connaissances.

Mais le prince était un homme qui n’appréciait guère la compagnie. Alors pour être certain de se débarrasser du gêneur il lui proposa un marché : « Tu dis revenir d’un voyage de part le monde, avoir visité les terres au-delà de la mer de l’ouest, et y avoir beaucoup appris. Alors si tel est le cas, tu n’auras aucun mal à réussir un simple défi. Depuis ma chambre, je peux voir un magnifique pêcher, mais il est mort du gel durant l’hiver. Si tu peux le faire fleurir à nouveau, alors j’accepterai de te prendre à mon service. Tu as jusqu’à demain matin. ». Il n’y avait aucune chance que ce visiteur, malgré toutes ses prétendues connaissances, puissent réussir un tel prodige. Car l’arbre était mort du froid non pas l’hiver dernier mais voilà plus de quatre ans.

Le jeune homme resta calme. Sans y prêter plus attention, le prince se retira dans ses appartements, l’esprit tranquille, se disant que demain matin il pourrait mettre dehors cet opportuniste. La nuit arriva et il alla se coucher.

Une forte lumière venue de l’extérieur réveilla le prince. Croyant qu’il s’agissait du jour, il fit glisser le panneau de bois qui donnait sur l’extérieur, et ce qu’il vit le laissa sans voix. Le pêcher était fleurit, et les fleurs qui semblaient faites d’or, brillaient de milles feux éclairées par la lune. Au pied de l’arbre se tenait le jeune homme qui esquissait un large sourire. Le prince s’approcha de lui, et demanda comment il avait réalisé un tel prodige. Mais il n’eut qu’un rire mauvais comme seul réponse, et l’arbre prit feu sous ses yeux.

Alors que le brasier consumait les dernières fleurs, le mystérieux voyageur ouvrit la bouche : « Mon prince, cette nuit vous brûlerez comme cet arbre, et avec vous cette maison et tous ceux qui l’habitent, car je viens venger celle que vous avez rejeté autrefois et qui est morte par votre faute », et à ces mots un cercle de feu se dessina autour des deux hommes.

Le prince, effrayé, était pris au piège. Alors que les flammes se rapprochaient de plus en plus de lui, il dévisagea cet étranger qui venait de le condamner à mort. Et il la vit, la queue touffue dans le dos. Il comprit alors l’identité de celui qui se dressait face à lui : c’était l’enfant de celle qu’il avait tant aimé avant qu’elle ne le trahisse. « Je meurs certes, mais apprendre que ce monstre a déjà péri me plait, et savoir que ces flammes emporteront son engeance me ravi », dit-il avant de se faire happer par le feu démoniaque.

Des hurlements de douleurs s’ensuivirent jusqu’au lueur du jour. L’incendie avait tout détruit, hommes, femmes, maison, arbres, meubles et même le bétail, sans dépasser les limites du domaine du prince. De ces ruines, sortit un jeune homme à la queue de renard, dont on n’entendit plus jamais parlé dans les environs.
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Les différentes affiliations (1996)De nombreux événements se sont déroulés au Japon ces derniers mois. Comment oublier ce printemps, alors que les cerisiers étaient en fleurs et que les chemins se parsemaient de pétales roses de nombreuses attaques se sont déroulés. Les victimes ? Principalement des Sang-Pur. Après coup, les élèves de Mahoutokoro ont été forcés d’annuler leur passage dans la capitale magique pour retourner en sécurité sur l’île de Minami-Iwo.

Le ministère avait décidé d’ouvrir une enquête, envoyant de nombreux aurors sur place et mobilisant le plus puissant sorcier du territoire : Hidenori Kurosawa. L’investigation avait permis l’arrestation de nombreux né-moldus et moldus appartenant à un groupuscule encore inconnu. Aujourd’hui, de nouvelles informations viennent faire la lumière sur leur identité : les disciples de Ryusen. Les plus anciennes informations à propos de ce groupe remontent à deux ans, date estimée de leur création. Ils ont pour objectif de démocratiser la magie auprès du monde entier sans distinction, et de renverser l’ordre social existant à l’instar d’une idéologie pro moldue. Pour parvenir à leurs fins, ils ne lésinent pas sur les moyens et n’hésitent en aucun cas à recourir à la violence, comme ils l’ont déjà démontré.

La rumeur court que certains fondateurs des disciples de Ryusen ne sont nuls autres que d’anciens membres d’une organisation jusque-là encore secrète : l’alliance Shuusei. En effet, contrairement aux disciples, l’alliance prône l’équité de toutes races magiques, ce qui ne semblait pas convenir aux partisans susmentionnés. L’alliance semble toutefois avoir des origines bien plus anciennes. En effet, elle a pour fondateur le fils sang-mêlé du célèbre Oda Nobunaga. Outre ces informations, il est difficile de définir quelles sont les actions de ses membres, ainsi que l’ampleur de l’organisation. Leurs collaborateurs persistent eux aussi à cacher leur identité.

Les idéologies de ces deux premières affiliations s’opposent à celle d’une troisième organisation aussi mystérieuse que les deux premières : les partisans de Yuutsu. Il est cette fois-ci impossible de définir une quelconque origine à ce groupe aux allures de sectes. Peut-être existent-ils depuis la fondation même de notre univers ? Nul ne le sait. Cependant, leurs idéaux sont clairs : la domination du monde magique par la race supérieure, les Sang-Pur. Ils ne jurent que par la pureté du sang. Il n’est pour autant pas rare que certains né-moldus et sang-mêlés soutiennent cette cause, acceptant leur position de race faible. Enfin, certains hommes influents soutiennent et apportent dans le plus grand des secrets argent et informations auprès des partisans.

D’autres ne trouvent pas leur place parmi ces idéologies et préfèrent ne prendre aucun parti. On les nomme alors les Anshin. Cependant, de nombreux regards se tournent vers eux en attendant de savoir si de nouvelles idées ou aspirations vont émerger au sein de ceux qui n’ont pas encore choisi leur camp. Ou bien peut-être est-ce vous, lecteur, qui êtes de ces gens-là aux grandes ambitions. Peut-être est-ce vous qui, demain, serez à la tête d’un nouveau rêve, de nouvelles croyances, d’un nouvel espoir, d’un Eldorado pour tous ceux qui n’ont pas encore trouvé leur nid.

Peut-être est-ce vous, ou peut-être pas.
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Minami-Iwo, une île enchantéeCela fait partie des suppositions avancées par le ministère pour expliquer la situation, un enchantement de l’île se serait activé par erreur. Mais que sont ces enchantements, et qui les a mis en place ? Nous avons enquêté pour vous.

Les premières traces d’enchantements sur l’île remontent à la fondation de l’école, lorsque Seimei se lança dans la construction. Comme toutes les grandes écoles magiques, Mahoutokoro est invisible aux moldus. L’île est incartable, il est impossible d’y transplaner ou de s’y rendre à l’aide d’un portoloin et les cheminées de l’école sont inaccessibles. En plus de cela, il est presque certain que le volcan formant l’île a été ensorcelé pour ne jamais entrer en éruption, car malgré les rivières de lave qui coulent dans les galeries souterraines, aucun signe d’activité n’y a été décelée en un millénaire.

D’autres sorts ont pu être créés par les directeurs au fil des siècles. On peut noter par exemple qu’aucunes bombes ou autres projectiles moldus n’ont touché l’île au cours de la Seconde Guerre mondiale, faisant de Mahoutokoro un havre de paix pour les élèves.

Il est impossible de faire une liste exhaustive de ces enchantements, parce qu’il n’existe aucun document les évoquant. Sans doute les directeurs ont jalousement protégé le secret, n’en parlant à personne et ne laissant pas de traces écrites par peur d’être copié par une autre école. On peut également supposer qu’en connaissant les sorts, il serait possible pour des personnes mal intentionnées de les contrer. Peut-être que l’actuel directeur de Mahoutokoro aurait des informations à apporter à ce sujet, et nous avons hâte de lui poser des questions lorsque l’île sera de retour.
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Histoire de la baguette magique au JaponLes premières baguettes arrivent au Japon à l’époque du commerce Nanban, entre 1543 et 1650, par les navires de commerce européens. Les sorciers japonais sont alors très peu enclins à utiliser la baguette. Ils ne voient pas l’intérêt d’utiliser un tel outil, les méthodes traditionnelles — calligraphie, magie à la main, utilisation d’éventail ou d’armes — étant, à leurs yeux, plus efficaces. On note tout de même dans les archives l’histoire de quelques cas, se comptant sur les doigts d’une main, de personnes attirées par la culture occidentale et cherchant à se procurer ces objets.

Au moment de la quasi exclusion des européens de l’archipel, en 1650, le tout jeune ministère de la Magie se lance dans une chasse contre les baguettes au prétexte qu’ils mettent en péril la culture magique nationale. Le simple fait d’en posséder une est désormais interdit sous peine de finir emprisonné plusieurs jours.

Sous l’ère Meiji, la modernisation du pays, et les contacts entre sorciers étrangers, essentiellement occidentaux, et japonais permettent un retour discret des baguettes dans le pays. Si, encore une fois, les voix conservatrices majoritaires au ministère, s’opposent à leur introduction, plusieurs personnalités, notamment des professeurs de Mahoutokoro, notent l’intérêt pédagogique dans ces objets qui facilitent l’apprentissage de la magie.

Il faut attendre les années 1900 pour voir apparaître les premières baguettes de conception japonaise. Leurs fabricants, à la fois artisans et savants-fous, voyagent en Europe pour apprendre directement auprès de grands maîtres tel que Garrick Ollivander ou Mykew Gregorovitch. Lorsqu’ils rentrent au pays, ils mettent en application ce qu’ils ont appris dans le plus grand secret et les ventes se font sous le manteau. En effet, les baguettes sont encore des objets illégaux et ces premières productions, mélanges de savoir-faire européen et de recherches japonaises, sont plus ou moins réussies.

En 1913, la loi interdisant la possession des baguettes magiques est abrogée après plusieurs années de négociation de la part du directeur de Mahoutokoro et de plusieurs sorciers influents. Dès lors, des boutiques spécialisées commencent à apparaître, mais les fabricants, autrefois contrebandiers, doivent toujours convaincre une population très réticente au changement.

La baguette magique ne sera finalement inscrite dans la liste des fournitures obligatoires de Mahoutokoro qu’à la rentrée 1919, non sans mal.

Aujourd’hui, si l’utilisation de la baguette s’est largement répandue dans notre communauté magique, elle diffère en fonction du sang et de l’âge. Les personnes correspondant à la première génération qui utilisa des baguettes à l’école restent réfractaires et il n’est pas rare de les voir faire de la magie avec les mains ou de pratiquer la calligraphie magique. De même, dans les familles conservatrices, il est courant de critiquer les porteurs de baguettes. À l’inverse, les enfants et les sorciers plus progressistes ont tendance à abandonner les traditions pour se tourner vers l’usage de cet objet magique venu de loin.
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09. Histoire et culture du Japon magique Mda6
Citation : La goutte de sang tomba, et l'estampe se dessina
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Kimachi, ville étrange et magiqueCe mois-ci, je vous emmène en voyage au nord du pays, dans la préfecture d’Hokkaido, et plus précisément à Kimachi.

Fondé au début de l’ère Heian (794 - 1185), Kimachi, qui n’était à l’époque qu’un petit village regroupant quelques familles de sorciers, a connu une explosion démographique au début de l’ère Edo (1603 - 1868), passant d’une centaine d’habitants dans les premières années du 17e siècle, plus de cinq mille à la fin du 19e siècle. Cette arrivée massive de population s’expliquait alors par la prise de pouvoir progressive des moldus sur les différents organes gouvernementaux du pays, les sorciers préférant abandonner les grandes métropoles mixtes pour l’enceinte sûre des villages magiques. Aujourd’hui, si la population s’est stabilisée à quelques six mille habitants, c’est grâce à une politique limitant l’immigration de personnes sans attaches locales, pour protéger l’environnement et le secret magique. Kimachi reste néanmoins la plus grande ville sorcière du Japon, et une des plus grandes au monde, ainsi que la seconde concentration de sorciers du pays après le quartier magique de Kyoto.

Le village étrange, signification littérale de Kimachi, brille d’une esthétique traditionnelle, loin de toute modernité, au coeur d’une forêt de momijis enchantés. Celle-ci, constamment rougeoyante pour les sorciers par souci esthétique, cache la présence de la ville aux moldus trop curieux qui auraient des envies de balade. L’urbanisme se répartit de part et d’autre de la rue principale, qui concentre la majeure partie des activités économiques, et distribue également les petites ruelles, qui traversent les différents quartiers portant les noms des familles fondatrices. C’est là que nous trouvons notre premier arrêt : la librairie. Si vous êtes impressionnés par la taille de sa cousine de Kyoto, attendez de voir les dimensions de celle-ci, qui est bien plus grande que le laisse penser le bâtiment de l’extérieur, effet garanti.

Rendons-nous ensuite au Susanoo-jinja, plus grand sanctuaire de la ville. Le lieu ancestral, régulièrement reconstruit, est dédié au dieu des tempêtes et pourfendeur du serpent Orochi, et protège une statue à son effigie. Après une prière dans cet endroit particulièrement chargé de magie, profitons du soleil pour nous balader sur les chemins du parc Onnetoo, jardin arboré qui tire son nom du lac qu’il entoure. Sous les arbres qui revêtent constamment leurs couleurs automnales, les habitants apprécient particulièrement l’endroit pour la quiétude et le calme qui y règne tout au long de l’année. La beauté de la serre des glycines est également à ne pas manquer ; la légende veut d’ailleurs que les fleurs éloignent certains yokais, ce qui n’est pas une raison pour dépouiller les branches de leur parure violette.

Après cette promenade, et avant notre activité du soir, allons nous reposer au café Yuzu. Ce petit bar est une véritable coupure dans le tumulte de la ville. Très prisé par les locaux, sa réputation s’étend à travers tout le pays chez les connaisseurs, qui viennent y boire un thé associant le goût iodé et végétal du sencha à l’acidité particulière du yuzu. Si vous n’êtes pas amateur de thé vert, peut-être allez-vous préférer une citronnade ou encore un cappuccino où la feuille dessinée dans la mousse semble s’agiter sous les effets d’un vent imaginaire.

Finissons notre journée par une excursion dans les montagnes d’Akan, protégeant la ville des vents venant de l’est. Le soir venu, le lac aux eaux turquoises et chaudes, grâce à l’activité volcanique, revêt son manteau cardinal. Alors que le soleil se couche, montons un peu plus haut, sur les pentes du Mont Meakan pour admirer le crépuscule peindre la vallée de milles et une nuances rouges. C’est sur cette vision idyllique que notre périple s’achève, en espérant vous voir bientôt arpenter les rues de Kimachi.
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L'art de la calligraphie magiqueLa calligraphie magique, première forme de sorcellerie dans notre pays, méritait bien son reportage. L’origine de cet art millénaire est très obscure, malgré les recherches nombreuses des plus grands historiens de la magie. Tous s’accordent néanmoins à dire qu’elle tient sa source de traditions magiques chinoises importées au cours d’échanges commerciaux et culturels.

Si la discipline est complexe car elle nécessite de faire appel à plusieurs compétences, les possibilités qu’elle offre son infini. Les sortilèges qui en résultent sont également plus puissants et précis que ceux créés à l’aide de la magie “moderne”, celle utilisant des baguettes.

Vient alors une question essentielle : comment réussir son sort avec de la calligraphie ? La réussite d’un sortilège fait appel à de nombreux facteurs que l’on peut diviser en deux catégories. D’un côté, ceux qui dépendent du sorcier : concentration, état d’esprit (une personne calme aura plus de succès), puissance, qualité et correction de l’écriture, esthétisme. De l’autre, ceux qui dépendent d’éléments extérieurs : qualité et ingrédients de l’encre, le pinceau et le papier. Il faut noter qu’un calligraphe de haut niveau peut très bien tracer ses caractères sur le sol, voire dans l’air.

Le sens des caractères donne le but du sort ; en associer plusieurs permet donc de le préciser ou d’apporter des nuances. Un point majeur est que la calligraphie magique prend souvent les formules écrites au pied de la lettre. Il faut donc être particulièrement précis pour éviter les accidents. Par exemple, si un sorcier se contente d’écrire sur un verre les caractères : eau, dedans et verre, en l’absence de quantité précisée on peut générer plusieurs dizaines voire centaines de litres d’eau. Il n’y a aucune limite maximale de caractères, mais comme chacun le sait, la loi impose un minimum de 4 caractères pour tout sortilège usant de la calligraphie magique (les caractères doubles comptant pour un, comme 日本 qui signifie Japon).

Certains sorts sont donc spécifiques à la calligraphie car ils seraient trop complexes à réaliser avec la magie “moderne”, comme emprisonner un esprit dans un objet.

Nous conclurons ce reportage en précisant que la calligraphie est une discipline essentielle de l’onmyōdō puisqu’elle est utilisée dans la création des rituels et des talismans.
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Onmyodo, ancestrale magie japonaiseL’Onmyodo est la plus ancienne des magies japonaise. Son utilisation à longtemps était un privilège réservé aux Sangs Purs. Aujourd’hui tous les sorciers peuvent l’apprendre, mais dans les faits seuls les vieux clans traditionalistes s’y intéressent encore.

Il est important de signaler que l’Onmyodo est incompatible avec la magie occidentale. Son apprentissage nécessite plusieurs années et fait appel à plusieurs disciplines ce qui explique le désintérêt de la jeunesse japonaise, mais c’est un art qui permet de créer une infinité de sorts et enchantements. Parmi les possibilités les plus célèbres : un onmyoji de haut rang peut garder un physique jeune jusqu’à sa mort, il peut également voler sans utiliser de balais en faisant appel au chakra.

Il existe plusieurs manières de pratiquer l’Onmyodo.

La calligraphie est la voie la plus populaire. Nous avons déjà expliqué dans ces pages le principe de cet art noble, les adeptes l’utilisent pour créer des talismans aux capacités sans limite sinon l’imagination et les capacités de l’adepte. Un sorcier maîtrisant correctement la calligraphie peut également écrire une formule directement dans l’air, dépassant ainsi la nécessité d’un support pour faire de la magie avec cette discipline.

L’utilisation de l’art de la musique pour certain rituel est également très connue. Nous parlons bien entendu de jouer d’un instrument de musique, traditionnel comme le koto, la flûte en bambou ou le shamisen, ou occidentaux comme le violon, la harpe ou la guitare. Une mélodie peut par exemple permettre d’accéder aux rêves des hommes, de calmer ou au contraire d’énerver les yokais, voire de les manipuler si l’onmyoji est puissant.

La maîtrise du sabre est un élément indispensable des sorciers japonais. Un adepte peut ensorceler son arme d’une autre manière que celle que nous connaissons tous, en accrochant un talisman à la garde ou en écrivant une formule directement sur la lame par exemple.

Le shikigami est un passage obligatoire pour tout onmyoji, pourtant l’invocation d’un tel esprit est plus complexe qu’il n’y paraît et demande une grande rigueur au risque qu’il se retourne contre l’invocateur. Ces familiers peuvent être invoqué à l’aide d’un morceau de papier, ils prennent ensuite diverses formes. Plus un adepte est puissant, plus le shikigami invoqué le sera, on raconte que Seimei, fondateur de Mahoutokoro et plus grand onmyoji de tous les temps, pouvait appeler les Douze Généraux célestes à son service.

Pour accomplir un rituel, toutes ces techniques peuvent être pratiquées indépendamment ou combinées en fonction du but du sorcier et de sa maîtrise.

Un point important de l’Onmyodo est bien entendu le rapport qu'entretient la discipline avec les yokais. Comme nous l’avons déjà expliqué, ces derniers peuvent être maîtrisés et contrôlés par la musique, un adepte peut également pactiser avec eux ou plus simplement pratiquer un exorcisme. Si cet aspect semble aux yeux des novices comme particulièrement excitant, il ne faut pas qu’ils oublient le danger représenté par ces créatures. Les modalités d’un pacte doivent notamment toujours être parfaitement clair entre le yokai et le sorcier au risque que ce dernier voit sa vie s’arrêter brutalement.
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Le système judiciaire magiqueCe mois-ci, nous allons vous présenter le fonctionnement de la Justice magique. Il est important de noter que tous les procès de sorciers sont publics, peu importe la nature des faits ou l’âge de l’accusé. Il se tiennent bien entendu au Tribunal magique de Kyoto.

Plusieurs personnages importants interviennent au cours d’une séance. Voici un portrait rapide de chacun d’eux.

Le Juge se tient sur un fauteuil derrière un bureau à l’extrémité de la pièce. Un des cinq Juges préside le procès, sauf pour les affaire exceptionnelles, dans ce cas c’est le Juge en Chef qui préside. Ayant prêté serment devant Sa Majesté pour appliquer la Justice en son nom, il est le seul à décider de la peine.

Le Procureur, toujours debout derrière un pupitre à la droite du Juge, dirige l’accusation. Il présente les conclusions de l’enquête des Aurors et apporte les preuves. S’il cherche à prouver la culpabilité de l’accusé, il doit également présenter tous les éléments à décharge pour que le Juge applique une peine juste. Ce dernier point est néanmoins étrangement rarement présent.

Le pinceau-greffier est placé sur une table à la gauche du Juge. C’est un pinceau enchanté qui inscrit automatiquement tous les détails du procès du début de la séance au verdict. Il ne peut être corrompu car une puissance magie les protège des interventions extérieures. Il écrit sur un immense rouleau qui, une fois plein, est versé aux archives.

Le Legilimens se tient à droite de l’accusé. Recruté uniquement pour son excellence en legilimancie, il intervient lorsque l’accusé refuse d’avouer sa culpabilité. Il doit alors fouiller l’esprit de ce dernier en quête de souvenirs, sa parole a donc valeur de preuve et ne peut être remise en question.

Le Bourreau n’intervient que si le Juge condamne l’accusé à mort. Il reste en retrait, debout, non loin du juge. Dans le cas d’une exécution, il fait descendre des cordes magiques du plafond pour pendre le condamné sur le champ dans la salle du tribunal.

L’accusé est assis, parfois enchaîné, devant le Juge, entouré de deux voire trois aurors suivant sa dangerosité. Il est condamné dans la quasi totalité des cas car le Procureur décide de présenter une affaire devant un juge que lorsqu’il est certain d’obtenir une condamnation. Cette tradition permet de ne pas encombrer la Justice inutilement.

Contrairement aux procès moldus, les accusés n’ont aucun avocat car ce métier n’existe pas chez nous. Rien n’interdit l’assistance d’un conseil mais cette éventualité est presque inexistante puisque défendre un coupable est un déshonneur.

Comment se déroule un procès ? Si vous n’y avez jamais assisté voici un petit résumé simple. Le Juge ouvre l’audience et présente l’affaire. Le Procureur prend ensuite la parole pour apporter les preuves et témoignages qui démontrent la culpabilité de l’accusé. Il finit en requérant une peine. Puis c’est au tour de l’accusé de parler, soit pour il avoue soit il se défend. Dans le second cas, le Juge demande au Legilimens de fouiller l’esprit de l’accusé pour trouver une preuve. Enfin, le Juge déclare l’accusé coupable, ou non, et décide de la peine en suivant plus ou moins les réquisitions du Procureur. On estime que la durée moyenne d’un procès est d’une heure.

Il existe trois types de condamnation : l’amende, l’emprisonnement et la peine de mort. Le montant de l’amende et la durée d’emprisonnement sont plus ou moins importants en fonction de la gravité des faits, les deux peuvent être également cumulés. La peine de mort est appliquée sur le champ, mais il est possible d’écoper en plus d’une amende, dans ce cas c’est à la famille du coupable de la payer.

Le montant total de l’amende doit être payé dans les trois jours, en espèces ou en biens. Il est ensuite séparée en deux parties : la première revient à la victime, ou sa famille, et la seconde à la Cour en guise de rétribution. Ces deux moitiés ne sont pas obligatoirement équitables, c’est au Juge d’en décider et il peut très bien choisir qu’une des deux parties soit nulles.

Si une personne est condamnée à la prison, il est détenu temporairement dans les geôles du Ministère avant d’être transféré à Haragoku, généralement le jour même ou le lendemain du procès.

Enfin, pour finir sur une note plus légère, quelques éléments anecdotiques. Contrairement au système moldu, il n’existe ni sursis, ni remise de peines, ni possibilité de faire appel, un coupable ne méritant aucune grâce de la Justice et cette dernière ne pouvant se tromper puisqu’elle utilise des Legilimens. Un suspect, qu’il finisse accusé ou non, peut être détenu dans les cellules du Ministère tout le temps de l’enquête, ce qui peut durer très longtemps. L’accusé ne peut recevoir la visite que d’une seule personne pendant tout le temps de sa détention au Ministère, avant et après son procès.
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