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Headlock // Tsubaki
Tsugumi Tsugikuni
Amoureux sans jamais le dire, il était comme toi, et tu prenais serré une nouvelle fois le corps de ton cousin dans tes bras, caressant du bout des doigts sa nuque. « Je ne sais pas vraiment, cela pourrait être une raison, seulement ce n’est pas lui qui me fait taire mes sentiments. » Tes yeux s’abaissaient, hésitant sur les mots que tu devais employer. « Nous avons toujours été proches, bien qu’il se soit éloigné depuis l’arrestation de son père, il n’a pas changé, comment pourrais-je risquer notre amitié ? Je suis un homme, il en est un aussi, je sais que ce n’est aucunement une abomination d’aimer quelqu’un du même sexe, seulement je ne pense pas qu’il soit de ce bord – et même si cela était le cas, je suis persuadé qu’il n’est pas amoureux de moi. Je ne suis que son meilleur-ami à ses yeux. »
Jamais il ne t’aimerait, et même s’il avait un jour des sentiments pour toi, tout serait si compliqué. Né sang pur, tu savais que tu ne pourrais échapper à ton destin, un jour ou l’autre, tu devras te marier avec une femme que tu connais à peine afin de lui faire porter ton enfant et garantir la succession. Tsubaki, tu aimais Ren du plus profond de ton cœur, seulement, cet amour te paraissait presque impossible, il ne t’aimait pas ainsi et même si cela était le cas, les chaines qui t’entravaient finiraient par t’avoir à nouveau. Et pourtant, malgré ces contraintes, tu serais prêt à les vivre pour lui, parce qu'il était le seul qui comptait à tes yeux. « Mon sang n’a rien à voir, je l’aime énormément, bien plus que mon rang – dont je me fiche éperdument, mais jamais je ne pourrais fuir l’avenir qu’on veut m’imposer et je finirais par le blesser. J’aime Ren, il m’est précieux, tout comme vous l’êtes, je suis heureux d’être son meilleur-ami bien que j’aimerais être plus, je ne peux forcer son cœur à battre pour moi. » Et une nouvelle fois, tes lèvres se courbaient tristement.
Yume Ueda
And you look half dead half the time
Monitoring you, like machines do
You've still got it, I'm just keeping an eye— Headlock // Imogen Heap
With your heart in a headlock
Tu te sens triste pour Tsubaki, qui ne partage pas les désirs de son père, mais qui se résigne quand même à les réaliser. Toi qui culpabilises déjà tant de ne pas être ce que les autres voudraient, alors même qu’on ne te le reproche pas – et que tu ne peux, de toute façon, rien y faire. Tu ne supporterais surement pas des pressions supplémentaires.
Vous ne parlez pas davantage de ta situation et tu te sens plutôt soulagé d’en avoir fait le tour : de t’être confié et d’avoir fini de t’expliquer. A la place, ce sont ses sentiments pour Ren qui viennent à être évoqués.
Il ne le pense pas amoureux de lui, ni même du même bord. C’est un problème que l’on ne peut effectivement pas contourner, plus intransigeant qu’une histoire de sang ou de devoir. On ne peut pas forcer l’amour, pas plus que l’attirance ; c’est une fatalité à laquelle on a pas d’autres choix que de se résigner.
« Tu ne penses pas, tu es persuadé ; mais tu ne lui as jamais demandé, n’est-ce pas ? »
On ne peut jamais être sûr de rien, quand il s’agit des autres. Ange semble persuadé que ses deux héros feraient un couple parfait, mais toi, tu ne connais pas assez Natsume pour supposer sa réciprocité – et ce n’est pas à vous de vous en mêler.
« Je comprends que tu ne veuilles pas risquer de gâcher votre amitié, ceci dit. »
C’est déjà si simple, de gâcher une relation ; de détruire les liens pour lesquels on s’est battu afin de les préserver. Alors, vraiment, tu ne peux que respecter sa volonté.
Tu t’écartes juste assez de votre étreinte pour le regarder, ce sourire mélancolique toujours présent sur ses lèvres.
« Je peux pas parler pour les autres, même si je pense qu’ils partagent mon avis, mais tu m’es précieux aussi. »
Et tu lui souris à ton tour, avec douceur. Parce que tu chéris chaque moment passé avec lui et que tu as souvenir de tant de fois où il t’a aidé ou simplement accompagné. Qu’il t’a appris et partagé tant de chose, que tu ne pourras lui en donner autant.
Alors définitivement, Tsubaki t’es plus précieux que de nombreuses personnes de ton entourage.
Tsugumi Tsugikuni
Pourtant, tu aimerais tant le prendre contre toi, embrasser ses lèvres sans te soucier de rien, être pour lui un amour en plus d’un ami. Le courage te manquait, n’ayant aucune envie de le dégouter, comment pourrais-tu lui demander s’il te portait un quelconque amour ? Ren te semblait si pur qu’il ne comprendrait certainement pas que tu parlais de sentiments amoureux et non amicaux, et s’il comprenait tes mots, tu étais certain qu’il te repousserait. « Je ne lui ai jamais demandé, ça serait étrange de le faire, c’est moins douloureux ainsi que d’être réellement rejeté, comment pourrait-il aimer un autre homme ? Son meilleur-ami en plus, je suis bien le seul idiot à tomber pour un ami après tant d’années non ? » Un sourire mélancolique peignait tes traits, attristé de cette constatation, parce que tu te disais que s’il t’aimait, tu le saurais certainement, que s’il t’aimait : tu pourrais briser bien de tes principes.
Jamais tu ne voudrais imposer ton sang à Ren, car tu ne savais pas comment échapper à ton destin, sceller depuis toujours par tes origines, tu te disais parfois que tu aurais préféré être sang-mêlé. « Tant qu’il est à mes côtés, ça me va, je ne veux pas le perdre, ça me ferait bien trop de mal. » Bien plus que de ne pas pouvoir l’enlacer à ta guise, car Ren était un pilier de ton existence. Le sourire que t’offrait ton cousin réchauffait ton cœur, tout autant que ses mots, et tu passais une main tendre dans ses cheveux – comme tu le faisais par le passé. « Tu m’es terriblement précieux aussi, Yume. » Parce que c’était pour eux, que tu acceptais ton destin, parce que jamais tu ne pourrais abandonner ton frère, tes cousins, même pour celui – ou celle – que tu aimais. Yume méritait bien plus de bonheur qu’il n’en avait, tu avais envie de l’aider quand bien même tu ne pouvais calmer la peine qui le submerger, alors, tu pensais que discuter lui ferait tout de même un peu de bien. « Je t’aime petit cousin. »
Yume Ueda
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You've still got it, I'm just keeping an eye— Headlock // Imogen Heap
With your heart in a headlock
De vous deux, il n’est surement pas le plus idiot.
En revanche, il est vrai qu’après tout ce temps, Ren aurait probablement montré des signes – des paroles maladroites, des gestes particuliers – pouvant divulguer ses sentiments, s’il en a. Tu supposes, du moins, parce que le garde-chasse ne semble pas être des plus démonstratifs. D’ailleurs, ce dernier se doute-t-il seulement des sentiments de ton cousin ?
Ça lui convient, donc c’est le plus important.
Même si tu imagines combien ce doit être difficile de ne rien dire et de garder cette distance amicale avec l’être aimé.
« Ce n’est pas idiot. C’est juste dommage, que l’amour soit si mal foutu. »
On ment beaucoup aux enfants, quand on leur raconte ces contes où l’amour est si simple qu’il se résume à ces quelques mots : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
Il n’y a que l’amour platonique dont le chemin n’est pas piégé : l’amitié, la famille. Et encore que, tu as eu la preuve encore récemment d’à quel point il peut devenir compliqué – avec Ange, qui aurait aussi bien pu ne pas te pardonner tes cachoteries. L’affection que tu éprouves pour Tsubaki, elle, te semble si douce que tu te laisses bercer par sa main caressant tes cheveux.
« Je t’aime, moi aussi. »
Tu pourrais rester des heures ici, avec lui.
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