— MAHOUTOKORO
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hey girl // akina
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。HEY GIRL
La lettre dans tes mains que tu lis et relis. Pas de nouvelle, bonne nouvelle, avais-tu dit à Yori une dizaine de jour apparemment, et tu avais eu raison. La lettre de ton père entre tes doigts, tu la relis rapidement une nouvelle fois. Chose habituelle. Trouver une vraie carrière. Une femme à marier. Faire perpétuer le nom.

Tes doigts caressent le grand duc qui vient les mordiller trop fort pour que ce soit véritablement affectif. Une légère insulte plus tard, tu fourres la lettre dans ta poche, prêt à faire demi-tour. Abandonnant la volière, tu slalomes dans le couloir, évitant les plus jeunes comme les plus âgés, avant de trouver dans la foule une silhouette qui te fait sourire, que tu reconnais.

Tu passes un bras sur ses épaules, souriant, t'abaissant vers son visage alors que ton regard cherche le sien, joueur : Alors, tu passes une bonne journée ? Je peux la rendre plus belle encore, si tu veux. T'es qu'un beau parleur, Jian, mais c'est pas très grave. On t'aime comme ça, après tout.


hrp : j'espère que ça ira gjrejgh c'est court et pas forcément hyper plein de matière ? je me rattrape au prochain ;; (et j'écoutais ça : www)

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« Jian, quel manque de surprise. »

D'un regard morne, elle l'observait. Ce visage à la fois familier et lassant, ce visage à la fois nouveau et plaisant. D'entre tous, d'entre ces visages qu'elle désirait voir, d'entre ces voix qu'elle détestait entendre, d'entre ces contacts qu'elle se surprenait à apprécier, ces odeurs qu'elle répugnait de sentir approcher.
D'entre son cœur fermé et son esprit ouvert, Jian faisait parti des personnes les plus surprenantes qu'elle ait pu rencontrer. Don Jian qu'elle aimait le surnommer à l'occasion ; autant éprise d'une tendresse semi-sincère que d'une irrémédiable envie de faire disparaître toute trace d'affection de son visage à sa vue, elle ne savait jamais quel comportement adopter.

Jian se trouvait sur l'exacte frontière entre ses deux visages versatiles, dans ce no man's land à l'hésitation permanente. Jian était un mystère. Ou plutôt, il faisait d'elle un mystère - autant pour lui que pour elle-même. Cette étincelle d'amusement qu'il faisait fritter dans l'air ambiant, elle en éprouvait une reconnaissance démesurée ; pour elle qui n'avait d'intérêt envers un quotidien plat, pour elle dont les désirs semblaient insatiables.

Une excitation permanente, une adrénaline battant la mesure de la surprise à chaque instant, Akina recherchait l'impossible. On la croyait folle, mais elle s'estimait, malgré la marge évidente qui la séparait du reste du monde, comme la plus humaine d'entre tous.
La docilité ne pouvait être la réponse aux tourments du genre humain ; et si la réponse existait quelque part, si le bonheur était quelque chose, aussi abstrait que nécessaire, existant en ce monde, elle n'estimait pas absurde de pousser les limites de son propre être pour en trouver la nature.

À tous les égards, cette réflexion lui semblait être le pilier de son existence - son besoin, son désir le plus profond. Akina n'était pas tournée vers les autres, mais simplement elle-même : la découverte de ses sentiments, son humanité, sa véritable nature. Jian n'était qu'un intérêt passager, un visage temporaire.
Elle le savait. Mais elle espérait le contraire, de tout son être.
Elle espérait y tenir, se contenter d'aimer - qu'importe le sens dont ça s'engendrerait. Elle voulait lui offrir un peu de réel, dans ces sentiments battants, mais elle ne trouvait au fond de ce cœur que ces coquilles vides, amères et froides, expressions toutes faites des codes d'un monde qu'elle avait si bien assimilé, et elle refusait de lui offrir ça.

« Oh, tiens ? Je suis curieuse de te voir essayer. Avec ou sans toi, ces journées sont toutes les mêmes, tu sais ? »

Mortellement déprimantes, comme la douce scène parfaitement travaillée d'une pièce qu'elle n'avait que trop vu. Akina, tandis qu'elle détaillait le visage de son interlocuteur avec son expression amusée, fit un pas en avant, l'entrainant dans son élan pour le forcer à son pencher en arrière. Sa main se saisit du poignet de Jian, l'empêchant de trébucher avec la moindre force dont elle disposait.
Suffisante, sans aucun doute ; il n'était pas assez bête pour tomber.
Déprimant. Son ennui traçait les sensations ambiantes d'une vie déjà bien trop pleine. Son âme, en quête vaine de vérité, paraissait submergée par les ténèbres - aussi profondes qu'une outre-noire de Soulages. Au fond d'elle, elle ne détestait pas Jian, mais elle ne l'aimait pas spécifiquement non plus.
Jian était Jian.
Jian faisait parti de sa vie, dans sa vie, il n'y avait pas d'affection.

« Mais ne sois pas défaitiste, mon Jian. Tu as un avantage sur les autres, je ne te déteste pas encore. »
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。HEY GIRL
Akina n'est jamais heureuse de te voir. Akina n'est jamais heureuse tout court, ou du moins, tu ne l'as jamais vu heureuse. Heureuse réellement, heureuse pleinement, sans se soucier des autres. Peut-être n'était-elle pas faite pour ça. Toi, c'était l'indifférence qui ne t'allait pas. Mais t'avais envie d'essayer, Jian, de la rendre heureuse. T'aimais ça, rendre les gens heureux, après tout. Un peu comme si c'était ton but dans la vie, comme si c'était ce pour quoi tu étais né. Ton père hurlerait le contraire, mais qu'en avais-tu à faire, de ton père, à cet instant précis, enfermé dans les murs de cette école si loin de lui, si loin d'eux ?

Un rire t'échappe. Evidemment que toutes les journées sont les mêmes. Mêmes cours, mêmes professeurs, mêmes couloirs, mêmes personnes qui vagabondent. Rien ne change dans cette école, tout est identique à ce qu'elle a toujours été. C'est sûrement pour ça que tu l'aimais autant. Les mêmes sur la forme, mais dans le fond, on sait très bien qu'avec moi, elles ne sont que meilleures. Je peux te le prouver, si tu veux. Une dernière phrase murmurée toute proche de son oreille, à l'abris des indiscrètes. Mais elle s'éloigne de toi, un peu brusquement, et tu ne peux que rire quand elle attrape ton poignet, comme pour t'éviter de tomber. Tu en serais presque touché.

Ton bras l'abandonne, et tu délies ton poignet pour que ce soit tes doigts qui viennent chercher les siens. Tu mets devant elle vos mains liées et tu lui souris de toutes tes dents : Oh tu sais, si tu ne me détestes pas, c'est que tu m'aimes un peu quand même. Donc pour le moment, ça me va. Bientôt, tu m'aimeras juste beaucoup.

Un rire de nouveau, accompagné d'un clin d'œil avant que tu ne l'attires dans le couloir, pour aller tu ne savais où, mais ce n'était pas si important. Après tout, le but, c'était juste de passer du temps avec elle.

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Son regard croise le sien, une fois de plus, et ses iris ambrés semblent s’électrisés lorsqu’elles réalisent le tenant de confiance qu’il y affiche, comme si sa réussite était une certitude absolue.
Akina aimerait y croire, et tandis qu’il déroule ses discours charmeurs, elle hausse les sourcils, faisant valoir son scepticisme de toujours, comme un rempart face à l’espoir dégringolant qu’il lui présente.

“Je peux te le prouver” dit-il avec légèreté, et son visage se voile d’une expression de glace.
Akina aimerait vraiment y croire.
Elle aimerait goûter au goût interdit d’un divertissement qui ne sera qu’éphémère ; goûter à l’espoir, goûter à la douleur d’un intérêt lentement dilué par la cruauté de son esprit insatiable.

Un jour, tout disparaîtra ; et cette douleur la détruira un peu plus, scindant son esprit d’une démence un peu plus profonde et irréparable.

« Prouve-le-moi. » ordonne-t’elle presque, ce ton impérieux lui échappant.

Comme une vieille habitude, elle se laissait happer par l’appel d’un désir incontrôlable, prenant le pas sur tout le reste ; son respect, la patience des relations dûment construites, en dépit de sa maladresse. Ses yeux d’or semblaient le transpercer, et il lui fallait quelques instants pour se débarrasser de la tempête qui y grondait presque instinctivement.

« Je t’aime un peu, c’est vrai ? Je ne saurai pas dire. »

À bien des égards, Akina réagissait plus qu’elle n’agissait ; et très souvent, d’une manière presque animale. Ce faisant, toute l’envergure des relations humaines lui apparaissait comme l’abstraite représentation d’un univers arc-en-ciel dont elle ne voyait pas les teintes.

« J’ai pourtant envie de te faire du mal. Un mal dont tu ne te remettras jamais, comme une marque au fer rouge, pointée sur ton petit coeur. »

Akina ne brisait pas volontairement les choses.
D’abord, elle en profitait, et sur une maladresse au sujet de laquelle elle n’était que peu soucieuse, elle voyait ses efforts dégringoler à mesure que sa colère froide cessait d’obstruer ses pensées.

Elle avait prononcé ces mots sur un ton neutre, avec la froide constatation de ses désirs enfouis. Akina voulait du mal, c’est vrai - c’était dans sa nature. Mais en même temps, Jian n’avait pas tort : elle l’aimait peut-être un peu.

« Mais ce sera au terme. J’aimerais d’abord passer plus de temps avec toi. »

Tandis que ses pas la menaient jusqu’à l’orée de la bibliothèque devant laquelle elle s’arrêta un instant, attirée par l’habituelle senteur rassurante des livres, elle songea à s’y attirer, rien qu’un temps.
Rien que le temps d’une éternité. Les livres avaient ce pouvoir calmant qui échappait à tout autre, comme si, des moindres concepts de l’univers, la lecture semblait la plus à même d’apaiser ses humeurs lunatiques.

« Tu m’en veux ? Je ne pourrai jamais souhaiter ton bonheur, Jian. Je n’en connais même pas la sensation. »

Alors, comment le lui souhaiter ?
Pour elle, c’était si lointain, abstrait, inconscient.
Mais, inconsciemment, elle semblait le chercher depuis longtemps.
Depuis sa naissance,
Depuis l’éveil de sa conscience en des vies intérieurs.
Depuis l’éternité.
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。HEY GIRL
Prouve-le-moi. Prouve-le lui, Jian. Prouve-le lui, qu'elle te demande, qu'elle t'ordonne. Et sur le coup, tu as un moment d'hésitation, sur le coup, tu te demandes si c'est un jeu ou si elle attend quelque chose de mieux. Mieux que ce que tu es, mieux que ce que tu peux offrir. Mieux, Jian, que tout ce que tu pourrais être. Prouve-le lui, qu'elle t'ordonne, de ce regard implacable et de cette voix impitoyable.

Et pourtant, tout change soudain, et la voici qui s'explique, qui parle et qui démontre. Et ses paroles te font du mal, Jian. Elles viennent serrer ton cœur, retourner ton estomac et tu t'arrêtes de marcher sans savoir quoi répondre à ces menaces à peine voilées. Menaces, pas vraiment, un futur fait, quelque chose qu'elle fera. Mais te menace-t-elle ? Non, elle ne le fait pas, pas vraiment.

Tu m'en veux ? Non. Non tu ne lui en veux pas, et pourtant, tu aimerais la secouer et la réveiller. Tu te redresses, légère inspiration, et il y a soudain beaucoup plus de prestance dans ta présence. Je n'attends pas à ce que tu me souhaites le bonheur, simplement que tu ne me souhaites pas malheur. C'est différent.

Il y a quelque chose qui a changé, tu as dressé le mur entre elle et toi avec tant de brutalité, avec tant de rapidité, prêt à te protéger ; parce que tu savais si bien monter des murs autour de toi, Jian, à créer des masques que tu mettais pour l'un ou pour l'autre. Akina n'était pas différente. Elle ne le serait pas des autres que tu fuis à chaque apéritif dînatoire que tu fuis comme la peste.

La peste, ou le choléra.
Elle était l'un ou l'autre, Akina.

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Il était de ces instants qu’elle oubliait rapidement, et ce n’était que l’affaire de quelques jours, voire de quelques heures. Il était de cette monotonie redondante, de l’ennui qu’elle méprisait tout autant que ses contributeurs. Il était des jours, comme les gouttes innombrables d’une rivière de vie, au milieu desquelles, parfois, se hissaient quelques mémoires.

Un instant du passé, un instant inoubliable, ou du moins, un instant assez marquant pour que refuse de s’en détacher cette sensation déplaisante, presque agressive et effrayante d’une surprise à la frontière de la peur.

Akina n’était pas facile à étonner, et bien souvent, ses iris ne pétillaient pas de cette teinte dorée ; elle adressait une oeillade morne, exempte d’intérêt, à ces alentours machinalement répétitives.

Elle était l’inébranlable présence, l’indémodable confiance. Elle était une valeur sûre, la solitude et la condescendance, et malgré ça, ses yeux s’ouvrirent de surprise lorsque la voix plate et distante de Jian résonna en ses oreilles. Elle cligna rapidement des paupières et, son équilibre perdu manquant de la faire basculer en arrière, fit un pas en retrait, comme un reflet animalier, la distante instinctive d’un prédateur mis en déroute.

De loin, tout lui semblait plus clair ; et elle plantait ses pupilles torves dans la froideur prudente que Jian avait dressé entre eux.

De la résistance, c’était clairement inattendu de sa part, et si elle avait toujours semblé à l’aise jusque là, appuyant tes certitude sur sa gentillesse presque aveugle, il venait d’en prouver l’inexistance.
Jian n’était pas si idiot, finalement.
Elle l’avait mal jugé, peut-être, avait semblé croire en cette naïveté apparente qu’il n’avait pris qu’un instant à éluder. Surprise, et pas qu’un peu. Ses muscles tendus, elle avait eu la chair de poule un instant durant, sans réellement en comprendre la raison.

Akina n’avait pas peur, loin s’en fut.
Mais le mélange de surprise lié au plaisir d’une telle adrénaline la rendait presque instable, à fleur de peau - car la colère, toujours froide en son cas, était aussi une manière d’exprimer sa joie.

« …C’est donc ça. Je suis navrée, tu as mal compris. »

Tout semblait s’amorcer doucement, comme la suite logique d’un méchanisme froid et naturel. Sa réponse, formulée pendant son instant de méfiance, avait mis du temps à lui parvenir ; et à présent qu’elle avait repris ses esprits, Akina affichait le sourire évasive d’une confiance un peu trop excessive. « Je ne te souhaite rien de mal. » Elle lui souffla cette simple phrase, comme pour le rassurer, comme l’entretien enfantin des esprits ignorants. Si sa cruauté semblait sans limite, elle n’était pas malhonnête en l’instant. Akina n’éprouvait rien de tel à l’égard de Jian.

Qu’il soit heureux ou meurt dans les heures à venir, elle n’aurait pas exposé ses états d’âme à de tels risques. La condition humaine était bien trop fragile pour qu’elle ne se risque à un attachement - et malgré ça, elle sentait que quelque chose changeait en elle. Ce n’était pas lui. Ou, peut-être, pas que lui. La proximité de l’humanité l’avait rendue plus douce, de façon à peine perceptible, sans doute, mais indéniable.

« Je suis égoïste, Jian, tout est à propos de moi. Je ne suis pas différente des autres, je cherche mon bonheur, et celui des autres n’a pas d’importance. »

Elle resta à distance raisonnable, son visage exprimant la neutralité d’une explication de sa propre rationnalité. Il n’y avait ni tristesse ni culpabilité. Ni colère ni rancoeur. Akina ne s’encombrait de rien de tout ça ; dans cette recherche, dans cet univers, il n’y avait qu’elle qui comptait.

« Faire le mal, c’est ce que j’ai trouvé de plus plaisant. Il n’y a rien d’autre, rien qui ne m’évoquerait un quelconque bonheur. Je ne culpabilise pas, après tout, j'aime ça. Pourquoi devrais-je faire passer les autres avant moi ? Mais je n'ai rien d'autre. Toi qui veut changer mon quotidien, dis-moi. Qu’est-ce que je devrais faire ? Le bonheur existe-il autre part ? »

Elle était prête à faire le pari de croire.
S'il existait une réponse autre, une meilleure réponse, une réponse plus forte, indétrônable, elle était prête à s'en saisir. S'il existait une façon pour elle d'atteindre cette félicité, elle était prête à tout donner.
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。HEY GIRL
Sa surprise te rend mal à l'aise. Etait-ce si anormal de ne pas vouloir que l'on te souhaite malheur ? Etait-ce si étrange, pour elle ? Mais la voilà qui présente ses excuses. Qui s'arrête et qui réfléchit un instant. Comment ça, tu as mal compris ? Un léger rire cynique t'échappe. Non, tu n'as pas mal compris, il n'y avait pas de mauvaise compréhension à sa phrase.

Je ne te souhaite rien de mal.

Non, elle souhaite juste te faire du mal, à un moment donné, dans un futur proche ou lointain, qu'importe, mais elle le souhaite, un jour ou l'autre.  Elle est égoïste, elle recherche son bonheur, tant pis pour celui des autres. Et tu le comprends. Tu la comprends. Qui es-tu pour juger les gens qui veulent être heureux ? Tu désires le bonheur comme tous les autres, tu ne vis que pour le trouver, cette chose après tout le monde court, sans jamais l'atteindre réellement.

Et pourtant, tu ne peux pas baisser la barrière que tu as mise entre vous. Tu ne veux pas l'abaisser, tu as bien trop peur qu'elle te fasse du mal un jour, tu as bien trop peur de lui laisser l'occasion de le faire. Ton bonheur passe par le malheur des autres, alors. Et comment feras-tu le jour où plus personne ne t'approchera ? Evidemment qu'il existe autre part, on est pas fait pour vivre malheureux.

Comment fera-t-elle, Jian, quand les autres comprendront son manège ? Quand sa simple vue fera murmurer les lèvres, tourner les têtes, lancer les regards noirs ? Vivra-t-elle heureux ? Se complaira-t-elle dans l'ignorance, dans la haine que les autres lui porteront ? Non, tu ne crois pas. Mais après tout, ce n'est que toi, et tu vis pour les autres, tu vis à travers les autres, tu vis pour l'amour des autres.

Elle est si différente de toi, il serait peut-être temps de baisser les bras.

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Elle n’avait pas la réponse. Les iris sombres de ses yeux grondaient comme un orage menaçant sur le point d’exploser, comme une foudre prête à frapper l’innocente conscience de son ami.

Il n’avait rien demandé. Il n’avait jamais fait que défendre son bien-être, sa vie, ses droits communs ; il n’avait fait qu’énumérer la normalité, ce qui déversait cette saveur d’acquis universel.
Si quelques marginaux s’amusaient à perturber le fonctionnement de la société à tort, ils suivaient leurs raisons, quelles qu’elles soient - d’un simple désir de divertissement à la certitude d’être sur le bon chemin.

La manipulation en fer de lance, on les appelait psychopathe, comme si une appelation rendue vague par la culture populaire suffisait à tenir toute autre entité loin de la notion de mal.
Akina, elle, se sentait différente des deux groupes.
Elle voulait le mal, mais pour elle-même, sans vraiment soutenir un quelconque objectif. Par plaisir, dénuée d’un quelconque avis politique, d’un modèle, ou d’une quelconque attache à ses actes, elle trouvait la réponse dans cette liberté d’agir. Sans raison. Sans autre forme de réflexion autre que cet instinct hâtif, elle piétinait les normes, les lois, le respect, et l’affection qu’on avait le malheur d’éprouver pour elle.

Akina n’était pas une bonne amie ; c’était une calamité, un feufollet qui brûlait les doigts des plus téméraires qui lui tendaient la main. Et pourtant, Jian avait semblé, un temps, apprécier cette chaleur.
C’est peut-être ce qui la rendait si obtue, à présent - elle ressentait une pointe de déception. Pour elle qui espérait qu’on la comprenne, ou ne serait-ce que la supporter, elle observait ce mur dressé à la hâte, guidé sûrement par une peur qu’elle espérait avoir… étouffé, non, pas vraiment.

Elle espérait l’avoir entretenu, conditionné, guidé vers une réaction plus qu’évidente mais qu’elle déplorait, parce qu’elle le savait : se détacher de quelqu’un n’était pas si facile qu'elle l'avait cru, ou même espéré.

« Si c’est si évident, alors explique-moi. »

C’était à son tour de dresser une barrière. C’était à son tour de maudire, espérer, haïr, rejeter. Tout semblait si clair, si aisé à son regard ; “évidemment” avait-il répondu. Pour elle, c’était tout sauf ça. « Tu penses que je choisis la solution difficile pour m’amuser ? » Sa voix, elle aussi, prit une teinte différente. Cassante, froide comme un vent hivernal, distincte mais terriblement distante - comme un désespoir incarné.

« Pourquoi les larmes des autres sont si plaisantes alors que les rires me laissent indifférente ? Pourquoi est-ce que j’aime autant voir les gens s’autodétruire alors que je me moque de la réussite ? Si on n’est pas faits pour vivre malheureux, pourquoi je suis ainsi ? Suis-je trop tordue pour avoir le droit au bonheur ? »

Elle n’avait pas haussé le ton, ni même bougé d’un iota. Elle restait droite comme une statue, ses yeux rivés sur le visage de son ami. Il avait dressé une barrière si facilement. Si rapidement. Et, devant une telle vivacité, elle répondait par la profondeur de sa réalité. Ses vérités, ses éclats de coeur. Tout ce qu’elle espérait voir disparaître, loin dans les tréfonds de sa cruauté.
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C'est à son tour, de se sentir blessée. Et peut-être as-tu mal choisi tes mots, Jian. Sûrement même. Mais tu ne t'excuseras pas. Evidemment, qu'elle allait trouver son bonheur autre part, elle n'avait juste pas encore trouvé ce qui la rendait heureuse, qui ce pourrait la rendre véritablement heureuse, tu en es persuadé. Comment peut-on être foncièrement heureux en détruisant les autres ? On ne l'est pas, c'est faux, ce n'est pas possible.

Tu te mords la lèvre. Tu ne sais pas quoi lui répondre, pas vraiment. Quoi dire, quoi faire ? Comment le lui dire, et comment trouver les mots ? Tu n'avais pas envie de te blesser, d'être blessé par elle, parce que si son bonheur passait réellement par là... elle le ferait forcément à un moment donné, et tu n'en avais pas envie, Jian. Oh non, tu voulais te protéger, le plus possible. Je pense juste que tu l'as pas encore trouvé. Et tu le penses vraiment, Jian. Tu penses vraiment qu'elle n'a pas trouvé son bonheur, et qu'elle le trouvera un jour. Toi, il passe par ceux que tu aimes. Elle ? Elle trouvera forcément autre chose. Elle ne sera jamais véritablement heureuse, sinon.

Tu te recules d'un bas, avances, recules de nouveau, et tu te balances sur tes pieds dans un moment de gêne que tu n'arrives pas à chasser. Tu ne sais pas quoi lui dire, Jian, parce que tu ne le comprends pas. Et tu veux pas en parler au professeure Kamishirai ? C'est son taff, de rendre les gens heureux. Enfin, mieux dans leur peau, et donc forcément heureux à long terme ? Je crois ? T'as pas vraiment de solution, Jian, mais tu en cherches vraiment, parce que tu veux l'aider... sans être blessé.

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Alors de ses yeux, elle apprécie le doucereux parfum de sa bienveillance sincère, ses pensées s’hérissent de cette ironie plaisante, palissade de défense. Elle refuse d’y croire, n’en considère pas la responsabilité. Jian la baigne de positivité, appréhende ses questions sans vraiment songer aux réponses - après tout, ce n’est pas de son ressort.
Akina se visse dans cette introspection si profonde que la réponse de son ami lui semble presque vacante, privée de la sincérité qu’il lui a toujours offert. Elle sent le craquèlement de leur fragile lien, gigotant sous ses impulsions violentes, et c’est ainsi qu’elle comprend - tout est déjà détruit.

Suis-je donc trop tordue, se demande-t’elle ?
Suis-je donc inapte à ce bonheur tant désiré ?

Le sarcasme hautain de ses réflexions s’amenuise au rythme alarmant des secondes qui défilent, laissant ce masque s’ôter de son visage pour y trouver une étincelle de panique. Ses certitudes semblent dérisoires face à la nuisance de sa nature mise-en-péril, car Jian a raison. Elle n’a pas encore trouvé, elle n’a même jamais trouvé, et son bonheur ne réside pas plus là que dans la vacuité de son âme ternie par l’horreur.
Elle qui fut si fière, si dense, si énergique.
Elle qui souriait tant, trépignant dans l’impatience de son insatiable curiosité.
Tout n’est que mensonge, qu’une hypocrite si navrante qu’elle n’en retient pas ce pathétique son de résolution qui se hisse hors de sa bouche entrouvert. Son visage semble ailleurs, euthanasié par la simple possibilité de ses torts, de ces années intemporelles à s’exhorter à profiter de ce qui ne fut qu’une distraction illusoire, une vaste farce d'existence.

Suis-je donc si tordue, pour ce monde ingrat ?
Suis-je donc si tordue, que le bonheur n’existe pas ?

Le bonheur ? Le bonheur, vraiment ? Absurdités. Les échos de trahison résonne, l’espoir de ce tableau abstrait se meurt, arraché à ses pensées, mené vers cette nature pessimiste qui la construit si bien. Le bonheur n’a jamais été réel. Le bonheur n’a jamais été, et elle se sent dépérir, et aussi plus vivante que jamais.
Elle sent un rire, gloussement désespéré passer le fin détroit de ses lèvres crispées par la frustration. Son esprit meurt, tout doucement. La peur monte, nouvelle et innovatrice, dépose en les lieux de ses ruminations l’unique possibilité d’un échec total et déconcertant.

Son esprit se meurt, et il n’y a rien qu’elle ne puisse y faire. Rien, rien, si ce n’est continuer d’espérer.

« Je n’ai pas besoin d’aide, J-Jian. »

Sa voix se meurt sur la fin, à moitié happée tandis qu’elle déglutit, cherchant de l’air dans sa gorge asséchée. Elle cligne rapidement ses pupilles dilatées, comme pour changer le tableau du présent, comme on changerait une bobine, comme une fuite éternelle qui requiert cette si fidèle imagination qu’elle ne parvient pas à réanimer.
Akina vacille, trouve le support du mur de son épaule affaiblie par une réalité si accablante que toute la largeur de son esprit et ne suffit plus à s’en cacher. Elle respire un instant, muée dans un silence défensif, comme le dernier rempart de sa démence si pleutre, avant de s’en détacher :

« Je ne lui fais pas confiance. Je ne pourrai jamais. Tu tiens tant que ça à te dédouaner de moi, hein ? »

Elle repense à ces quelques beaux jours comme un musée d’admiration, rumine les souvenirs de cette enfance captive, comme le sacrifice de sa sanité. Ses iris d’or semblent se ternir, gagner les faveurs d’une teinte cuivrée. Privés de l’étincelle d’ambition, son visage laisse son assurance s’estomper au profit d’un désespoir presque inéluctable.
Ses muscles se tendent, comme averti par la présence parasite de ces doutes si amples qu’elle n’en voit plus la limite.

« Je te fais si peur que ça, Jian ? Tu regrettes de me connaître, à présent ? J’ai bien compris. Tu ne veux pas tout risquer pour moi, je ne peux pas t’en vouloir. Mais dis-moi, en quoi es-tu différent de moi ? »

Son visage s’assombrit sous les retombées fuyantes de ses mèches de cheveux dispersées. Elle s’en débarrasse d’un geste, ne parvenant qu’à rendre l’ensemble plus chaotique, s’avoue vaincu face à la répartition absurde de sa crinière insolente. Rien ne va, aujourd’hui, et en ces lieux ombragés, ses iris semblent rugir d’injustice.
Comment en est-elle arrivée là ? Comment le doute l’a-t’elle à ce point submergée, l’amenant à la frontière d’une humanité si banale qu’elle en aurait envie de se tabasser.
Ainsi jonchent les restes de sa fierté, piétinée par ce désespoir troublant - et elle ressent l’amertume et le dégoût de ses propres mots à mesure qu’elle y repense, sans arrêt, sans avoir le pouvoir d’en décider. Ses sentiments s’échappent comme le poison acerbe d’une boîte de Pandore, la contraignant aux éternels regrets.
Le Mal se libère, et malgré ça, elle ne s’est jamais sentie si prisonnière.

« C’est donc tout ce que vaut ces “autres” dont je ne dois pas souhaiter le malheur ? Qu’est-ce que je dois faire ? Je ne suis plus sûre de rien. »
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Elle refuse ton aide sans même y penser réellement. Elle refuse celle que pourrait lui apporter votre professeure, et tu ne la comprends qu'à moitié. Tu la regardes, collée contre le mur, et tu la rejoins, dans la même position. Tu l'observes un instant, l'écoutes avec attention. Elle semble soudain si terrifiée par sa condition, par ton refus, par les protections que tu mets autour de toi. Est-ce si mal, de vouloir te protéger, Jian ? Tu ne voulais pas lui faire du mal, ce n'était pas ton intention, ça ne l'avait jamais été. Tu ne souhaitais juste pas avoir mal.

Tu secoues la tête de gauche à droite à ses questions. Non, non elle ne comprend pas. Peut-être ne veut-elle pas comprendre ? Tu ne sais plus quoi faire, et tu ne sais plus quoi dire. Pourtant, on t'a appris à faire face à toutes les situations, Jian, tu devrais savoir réagir. Tu devrais pouvoir le faire. Tu ne me fais pas peur. C'est ce que tu pourrais me faire, qui me fait peur. Je veux pas que tu sois malheureuse, au contraire, j'aimerais vraiment que tu sois heureuse. Et c'est normal que tu veuilles l'être, heureuse, je parle. Mais pourquoi ton bonheur devrait passer par le malheur des autres ? Ça me fait du mal, moi, de te faire du mal, de mettre de la distance, comme ça. Et si ça te fait du mal, c'est que... quand y'avait pas de distance ou quoi entre nous... t'étais un peu heureuse, je crois ? J'peux pas t'aider, c'est pas mon métier, je sais pas aider les autres.

Tu n'as pas été élevé pour ça. Et tu n'as jamais été vraiment à l'aise, finalement, avec les autres. Parce que tu ne sais plus qui tu es, tu te perds dans les masques, dans les rires. Où est le mensonge et où est la réalité ? Yori était ta réalité, et c'est tout ce que tu savais vrai, entièrement vrai, totalement vrai. Et tu ne veux pas lui faire du mal, tu le sais aussi. Mais tu n'es pas capable de l'aider ou de la rendre heureuse par ta destruction.

Tu n'en es tout simplement pas capable.
Tu as promis à Yori.
Lui et toi, loin d'ici.
Alors ta destruction est juste inacceptable.

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Quelque chose cloche. Les parties d’elles s’entrechoquent, amorcent la guerre introspective des problèmes qu’elle n’a jamais pu régler jusque là, jusqu’à les considérer immuables.
Ses yeux sont à la dérivé, détachés de la vision d’un Jian qu’elle ne semble plus vouloir considérer. Elle s’enfuit, elle qui se refuse à la défaite, ses pensées oblitérées par les sentiments qu’il fait ressortir en elle - ne laissant qu’un vide insondable. Les réponses lui échappent, de même que la liberté dont elle a sans cessé cherché les racines ; et elle se sent battue, oppressée et déroutée. Elle se sent arrivée au terme des mensonges sur lesquels elle n’a cessé de tirer. Alors, le chemin se trace, et avec lui, la décadence de toute une vie de mystères. Elle se dévoile, d’abord par un regard oblique, cherchant l’approbation de ses iris distants, puis d’une phrase nette, si tranchante qu’elle se fond en un instant dans le sifflement muet de l’air.

« J’ai été heureuse. »

Heureuse. Heureuse, pour de vrai, peut-être. Heureuse de savoir qu’au fond, tout ne tenait pas qu’à un fil. Heureuse de le savoir si idiot - hurlaient ses instincts destructeurs. Mais au fond, Akina ne le pensait pas vraiment. Elle avait beau se débattre dans ce bonheur si simple qu’elle refusait de s’en contenter, elle avait été satisfaite. Pour un temps, ou même une seconde, elle avait cessé de chercher, de se dire que seul l’impossible pourrait bien la mériter. Elle avait aimé tout ça, l’avait aimé lui pour ce qu’il lui apportait, l’aimait probablement toujours, à mesure qu’elle affirmait le contraire - et elle détestait l’idée que son bonheur dépende d’un autre.

Elle aurait voulu le détruire, lui, tout ce qu’il représentait pour elle. Et d’un autre côté, ne pouvait se résoudre à s’en séparer.
Contradictoires, ces facettes d’une personnalité lunatique et décadente l’empêchaient de comprendre, comme si, à défaut de la détruire, sa folie l’empêchait de rendre compte de sa bêtise si grossière qu’elle ne pourrait plus jamais se supporter. Si grossière, qu’elle ne pourrait plus jamais s’aimer, vivre dans ce sentiment d’un échec trop ancré pour qu’elle n’accepte d’en être la conséquence.

« C’est peut-être ça, le problème. J’ai été heureuse et, oui, tu l’as bien dit, je t’aime sûrement un peu. Et qu’est-ce que ça change, si tout se brise si facilement ? »

De temps en temps, Akina pensait à la mort. Une mort trop douce ne saurait être appréciée, l’excès de douleur se contenterait de masquer la grandeur de l’instant attendu. De temps en temps, elle pensait à la délivrance, à ce tableau de ses espoirs unis en un sentiment si éphémère qu’elle n’aurait jamais pu regretter de s’éteindre juste après.
Alors, de temps en temps, elle accueillait la vie avec le sourire sombre d’une damnée ; et son énergie s’effritait comme le masque de cet amusement ironique qui la faisait autant souffrir elle qu’elle faisait souffrir les autres.
Au bout du compte, Akina ne s’était jamais comprise.

« Si je ne te fais pas de mal, tu m’aiderais ? »

Alors, pourquoi ?
Pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi ?
Pourquoi ne peut-elle pas s’empêcher de détester ?

« Si jamais, Jian, si j’acceptais l’amitié comme tu l’envisages, tu ne me laisserais pas tomber ? »
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。HEY GIRL
Elle a été heureuse, Jian. Mais tu ne sais pas si c'est avec toi, ou si c'est tout simplement avant quelque chose, avant tout ça. Le couloir s'est vidé, et il ne reste plus que vous, en plein milieu, comme s'il vous appartenait. Un silence qui n'appartient qu'à elle, qu'à vous, et elle reprend. Elle a été heureuse, et peut-être même qu'elle t'aime un peu.

Et tu ne sais pas quoi lui répondre, Jian. Oui, c'est vrai, à quoi ça sert si tout se brise facilement ? Mais alors, à quoi ça sert de vivre, sachant que vous pourriez mourir d'un simple sortilège si quelqu'un le désirait vraiment ? Et alors, une question qui te fait froncer les sourcils. Parce que tu ne sais pas si tu es capable de l'aider, Jian, et c'est bien ça le problème. Le truc, Akina, c'est que je sais pas si je suis capable de t'aider... Evidemment que je resterai avec toi, mais je sais pas si je trouverai la solution moi, tu vois ? Tu restes silencieux un moment, ta langue vient humidifier tes lèvres avant de claquer contre ton palais.

Tu réfléchis.

Tu la regardes alors, ta main vient se glisser sur son bras, comme pour lui remonter le moral et tu reprends alors : Je peux pas te promettre de pas te laisser tomber parce que, je pourrais, peut-être, te laisser tomber. Dans le sens où, si je suis malade, et que t'as besoin de moi, bah peut-être que je serai pas là, ou alors, ou alors il peut m'arriver quelque chose, tu vois ? Alors, oui, je veux être là, mais je peux pas te promettre d'être toujours là, tu vois ? Et aussi, je peux pas forcément t'aider parce que j'en suis pas capable... Ta main abandonne son bras et tu déglutis. Tu sais pas, Jian, si t'es capable de l'aider comme elle le désire.

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Alors, d’un geste vif, tes bras l’entourent, capture ce petit bout d’une existence solitaire et virevoltante, luciole d’une nuit sans fin qu’elle est lasse d’apprécier. Tes bras ont capturé son corps, l’embrassant avec toute la grace et la délicatesse dont tu es capable et, amusée par la proximité de cette affection impulsive, le bout de tes ongles s’enfonce inconsciemment dans la peau de Jian. Poussée sur la pointe des pieds, ton menton a trouvé son épaule et un silence de rédemption.
Tes émotions la guident, écorchant ton âme comme les peaux, détruisant les certitudes et s’enveloppant de la dangereuse étude de ces doutes incessants.

Akina ne peut comprendre, se comprendre. Et petit à petit, cette frustration devient l’inspiration d’une palette de créativité dont elle ne soupçonnait pas même l’existence.
Petit à petit, elle assume cette part d’elle, comme si l’humanité, à défaut d’être une opposition à sa façon d’être, en était devenue une part. Tout cela - et elle laissait ces pensées lui monter doucement à la tête, comme les soufflements doucereuses des forces obscures, tout cela venait de lui. Tout cela était de son fait ; son existence, ses mots, sa volonté de l’aider et son envie de se dérober. Comme chien et chat, ils dansaient la valse des sentiments.

Comme deux amants sans éprouver d’amour, ils s’opposaient à coup de fierté, de peur et d’impulsion.
Akina, elle, découvrait la force de cette amitié, et le danger qu’elle représentait. Ses yeux regorgeaient de tant de diversité qu’elle-même n’aurait pu prévoir ses propres réactions à moins d’éprouver la plénitude des émotions. L’humanité ne tenait pas de la porcelaine que sa fragilité, mais une beauté enivrante, dangereuse, hors du temps.

« Je vais te faire confiance pour l’instant. »

Elle se laissa empourprer par le confort d’un contact trop doux pour qu’elle n’en apprécie la valeur, elle qui vivait de danger et de solitude. Lorsqu’elle brisa cette étreinte pour la fraicheur presque glaciale de l’air ambiant, elle sentait déjà l’enthousiasme de sa décision s’effriter, comme si, loin de lui, ses pulsions ne tarderaient pas à la regagner.
Et si tout cela ne tenait qu’à lui ? Et si ses addictions au mal, à cette liberté impossible, à un bonheur qui n’existait que de manière éphémère se transformaient en un attachement démesuré ?
Elle avait peur de se laisser aller dans une amitié qu’il ne pouvait pas assumer - car tout comme sa façon d’être, l’amitié n’était pas absolue. Rien n’était vraiment absolu, et elle commençait à se dire que, peut-être, sa versatilité, son indécision et son imperfection faisaient le charme de cette vie. Une vie qui, en dépit de tout ça, n’avait pas de réel intérêt sans une réponse au terme de l’interrogation qu’elle représentait.

« J’irai la voir, elle aussi. Je veux trouver des réponses. Il est clair que tu as raison, mais je ne pense pas avoir tort. »

Elle posa son regard sur un plafond vierge de motifs, laissant ses pensées la submerger pour lâcher, sans réel avertissement, une question explosive.

« Tu aimes quelqu’un ? Je ne pense pas être capable d’aimer mais toi, tu crois trop fort en les sentiments pour que ce ne soit pas le cas. »
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。HEY GIRL
Te faire confiance, Jian. Tu ne sais pas si c'est une bonne ou mauvaise idée. Tu la regardes un moment, la détailles sans trop savoir quoi faire ou quoi dire. La seule chose à laquelle tu penses, c'est celle de partir pour réfléchir à ses mots, ses actions. Et si, malgré tout, elle te brisait ? Tu sais que tu peux l'être facilement, Jian. Tes pensées vagabondent alors qu'elle reprend la parole, et tu fronces légèrement les sourcils sous son affirmation. Comment pouvais-tu avoir raison, sans qu'elle n'ait tort ?

C'est le silence qui vous accompagne un moment avant qu'elle ne reprenne la parole, à peine quelques secondes plus tard. Normalement, c'est toi qui meubles le silence, qui le raréfies, qui le fait disparaître, et pourtant aujourd'hui, tu n'arrives pas à faire tout ça. La fatigue, peut-être. Sûrement. Sa question plane, s'inscrit en toi et tu la regardes, restes silencieux jusqu'à trouver les mots justes : Il y a toujours des personnes qui comptent plus que les autres. Yori en faisait parti. Aritsune aussi. Mais Yori était spécial, l'avait toujours été, le sera sûrement à jamais.

Tu empêches ton esprit de voguer vers les souvenirs de Yori, et, à la place, tu l'observes avant de murmurer : J'espère que tu trouveras une personne spéciale comme ça. Spéciale, de la bonne ou de la mauvaise façon. Spéciale, même si ça fait mal, même si elle en devient son tortionnaire. Spéciale, même si la simple idée de sa disparition fait naître des terreurs nocturnes. Spéciale, même si c'est éphémère. Spéciale, que l'on homme sans compter, qui reste à jamais gravée.

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