— MAHOUTOKORO
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

You can be king again ● Kiyoshi N.
Invité
Invité
Invité
Anonymous
You can be king againfeat. Kiyoshi Nakamura
Dean Lewis - Be alright
La météo n'était pas au beau fixe. Les nuages grisonnants de la fin d'après-midi annonçaient probablement une nuit où le vent et la pluie battraient violemment les fenêtres, feraient trembler l'énorme pagode qu'était Mahoutokoro. Un brise commençait à se lever, emmenant avec elle la fraîcheur et l'humidité de l'océan. Un temps pas forcément agréable, qui rappelait à Mikado les matchs de Quidditch qui avaient lieu dans les immenses vagues de l'océan Pacifique, rajoutant une difficulté à ce sport extrême. Et voilà qu'il relisait l'origami de Kiyoshi, parti dans un lieu toujours plus éloigné de l'école, un vrai pokemon légendaire. Peut-être était-il accompagné ? Son message ne précisait rien de cela, mais le basané s'interrogeait quelque peu sur ce qu'il pouvait faire pour s'occuper là-bas. Autant dire que l'idée de le savoir proche d'un précipice donnant sur des récifs l'avait fait paniqué un bref instant. Des bruits de couloir courraient, des rumeurs infondées que Mikado ne prenait pas la peine d'écouter, et aucun Kitsune sur le coup pour mettre son museau dans ce qui ne le regardait pas. Pourtant, un pressentiment que le Yatagarasu ne serait pas d'humeur à lui parler, ou encore moins que d'habitude... Simplement se réjouir d'être indirectement invité à le rejoindre devrait lui suffire. Et Mikado s'en persuade.

Il blottit son nez dans son écharpe alors qu'une bourrasque termine de mettre ses cheveux en désordre. Les yeux azurs du jeune homme se posèrent sur le ciel couvert, souhaitant que ce vent chasse ces nuages menaçants pour rendre la nuit à venir plus claire. À mesure que ses pas le menaient vers le lieu où Kiyoshi était sensé se trouver, il se mettait à douter d'une possible tempête et s'il avait été plus assidu en divination, peut-être qu'il aurait eu des réponses.

Mais il finit par apercevoir sa silhouette, se découpant sur le vaste océan agité. Un soulagement prit place dans la poitrine du Kitsune avant qu'elle ne se serre d'appréhension. On ne lui avait pas posé de lapin, c'était déjà une bonne nouvelle. Ses pas se firent plus pressants pour le rejoindre. Laisser ses doutes et ses craintes de côté, il savait faire tout ça, la remplacer par de l'assurance.
Sans se montrer discret, il réduisit l'écart entre eux, décroisant ses bras, laissant son sac toucher le sol. Ses mains vinrent saisir son ami au niveau de ses poignets pour lui empêcher toute fuite alors qu'il blottissait son front au sien, s'y frottant énergiquement. Sentir l'épaisse mèche brune de son cadet s'écraser entre leur deux paires d'yeux l'amusa un peu trop, pour un homme ayant fait 17 ans il n'y a même pas quatre mois. Il lui en fallait peu, ravi de leurs retrouvailles.

« Hey Kiyoshi ! Cela faisait longtemps, j'ai dû te manquer ! »

Mikado étouffe un rire pour lui-même et son esprit malade, lui rendant aussitôt la liberté, que son interlocuteur était venu chercher ici. Avec le recul, il trouvait sa propre réflexion plutôt drôle quand il connaissait parfaitement la vraie réponse...
Invité
Invité
Invité
Anonymous

you can be king again
feat. mikado
Tetsuya ne voulait plus te voir. Définitivement. Que tu sois ou non dans sa vie ne changerait rien. Toi, ça changeait tout. Toi, ça te rendait malade. Toi, ça te faisait pleurer tous les soirs. Toi, ça te faisait espérer que Panpan s'échappe pour aller voir Pinpin. Toi... Toi t'en faisais des insomnies, des cauchemars quand tu arrivais à dormir. Toi, t'arrivais plus vraiment à vivre comme il le fallait. Toi, t'en avais un peu marre d'exister.

Alors t'étais là. Là devant cette falaise, le vent s'engouffrant dans ta veste trop large, faisant aller et venir tes cheveux. De temps en temps, tu sentais les embruns contre ton visage, et des fois, tu espérais juste, juste que le vent soit un peu plus fort, parce que comme ça, ça ne serait qu'un accident. Mais tu étais trop lâche pour ça, Kiyoshi, et jamais, jamais, tu n'oserais faire ça. Jamais.

Il est beau, le paysage. Il est même magnifique, et ce serait dommage de venir le gâcher par ton existence qui s'écraserait sur les récifs. Un soupir t'échappe et tu entends les bruits de pas. Pendant un instant, tu as presque envie de disparaître, tu regrettes même quelques secondes d'avoir dit à Mikado où tu étais. Tu ne voulais pas de compagnie, c'est bien pour ça que tu étais ici, seul, loin de tous... et en même temps, tu avais terriblement besoin d'une présence, de quelqu'un qui pourrait te faire oublier la médiocrité de ta propre vie.

L'étreinte te fait fermer les yeux, front contre front, tu te sens trop proche de lui, mais tu ne te dégages pas. Quelques mots. Un rire. Et l'enfant au fond de toi à envie de pleurer, de s'effondrer, de le supplier de te prendre dans ses bras et de ne jamais te lâcher. Oui, il t'a manqué, un peu, même si tu as eu autres choses à penser. Sa bonne humeur, sa joie de vivre. Tout ce que tu n'es pas, tout ce que tu admires. Peut-être que si tu étais un peu plus comme lui, Tetsuya t'aimerait un peu plus. Peut-être même qu'il t'aimerait tout court.

T'as envie de pleurer.

Tu te détournes, sans pouvoir dire un mot, parce que t'as la gorge prise par les sanglots. Et si tu parles, si tu parles, Kiyoshi, alors toutes les vannes vont s'effondrer, et tu vas te mettre à pleurer. Et tu résistes, résistes. Et tu regardes l'horizon, loin, loin, si loin de tout, si loin de toi. Tu essaies de rire, mais il se casse, se brise ; tu essaies de parler, mais c'est triste, pénible : Tu m'as manqué, oui... Mais ce qui est terrible à dire, Kiyoshi, c'est que ce n'est pas lui qui t'a manqué le plus, que ce n'est pas lui que tu aimerais voir à tes côtés, et pourtant, pourtant, tu aimerais le remercier, encore, encore, encore et encore.

Parce que sans lui, peut-être que t'aurais eu envie de sauter. 
Invité
Invité
Invité
Anonymous
You can be king againfeat. Kiyoshi Nakamura
Dean Lewis - Be alright
Mikado le su dès qu'il relâchait le jeune homme. Il n'allait pas bien, même un aveugle l'aurait remarqué. Ses yeux trop brillants, sa mine basse, ce poids sur ses épaules, sa difficulté à faire semblant que tout allait bien. Le métisse ne savait qu'en penser. Jamais il ne lui demanderait directement ce qui clochait, parce qu'il était convaincu que cela concernait quelque chose dans l'ordre du privé, auquel il ne devait pas avoir accès. Ce n'était pas un simple coup de blues, c'était quelque chose qui durait depuis bien plus longtemps et qui finissait par avoir raison de Kiyoshi aujourd'hui. Pour autant, Mikado ne comptait pas le laisser seul. Même si il devait rester silencieux ou respecter quelques mètres de distance, il saurait se faire discret mais présent.
Pour l'heure, il ne jouait pas les affolés inquiets. De même qu'il ne comptait pas plaindre son ami, car c'était la meilleure façon de l'enfoncer un peu plus encore dans ses tristes pensées. Les mots avaient du mal à sortir, et le bruit de la nature agitée autour d'eux n'arrangeait rien. Mais le jeune sorcier les entendit clairement.

Son cœur se serrait douloureusement, ne sachant si, l'espace d'une seconde, il allait finalement flanché sous la peine ressenti. Sauver les apparences, voilà bien une chose que la culture japonaise lui avait enseigné... Mais sa poitrine se vidait de tout air, l'obligeant à reprendre une inspiration qui se perdit sous les hurlements du vent. Ces quelques mots, plus que tout, Mikado aurait adoré les entendre. Mais même lorsque ce fut le cas, il ne trouvait rien d'autre à faire que de lui adressait un sourire poli. Presque désolé, d'être tout simplement ainsi. De ne pas être plus que ce qu'il pouvait être. Parce que tout deux savaient qu'il s'agissait ici d'un mensonge.

« Ça me fait plaisir. »

Mikado ne cherche pas à lui refaire face, pas tout de suite, lui laissant le temps de se reprendre tandis que lui, ferait comme s'il n'avait rien remarqué. Malgré cette tristesse qui était presque palpable.
Il fourre les mains dans ses poches et le rejoint de quelques pas, se postant à côté de lui tandis que ses yeux d'azur fixaient simplement l'horizon. Le jeune homme en oublie la fraîcheur humide de cette météo peu clémente, levant le nez du col de son écharpe pour apprécier le vent, faire en sorte que les gifles se transforment en caresses, abordant une expression sereine, en dépit de la situation.

« Kiyoshi, redresse toi et respire profondément. Ne te bloque pas, laisse sortir ce que tu ne veux plus garder. »

Ce lieu était parfait pour ça au final car il en testait justement les effets. Faire en sorte que le corps aille bien dans un premier temps, que la respiration soit fluide pour que les sentiments soient moins désordonnés.
Invité
Invité
Invité
Anonymous
you can be king again
feat. mikado
Mikado est bien trop bon pour le commun des mortels, tu en es persuadé. Qu'est-ce qu'il vient faire ici, avec toi, alors que tu n'as rien à lui offrir ? Même pas une oreille attentive ? Pourquoi est-il ici, à côté de toi, alors que tu as seulement envie de le repousser, de lui dire de s'en aller, parce qu'après tout... après tout c'est ce qu'ils font tous.

Mais tu n'y arrives pas. Parce que tu es si faible, Kiyoshi, si faible. Et dans tous les cas, il s'en rendra compte bien vite, qu'il faut qu'il parte, qu'il va devoir partir, qu'il voudra partir. Yume s'en rendra compte aussi. Tu secoues la tête de gauche à droite. Redresse toi et respire profondément. Tu n'y arrives pas. Tu essaies depuis que tu es arrivé ici, et tu n'y arrives pas. Ton cœur bat trop vite, tes larmes ne veulent pas s'échapper, et ton souffle t'abandonne car il ne veut plus exister. Tu ne peux pas te redresser, tu ne peux pas respirer. Tu étouffes, tu étouffes et tu voudrais te noyer, pour que cela cesse, pour qu'enfin, tu puisses avoir l'impression de ne pas respirer pour une raison logique, valable, terre à terre.

Tu ouvres la bouche, une inspiration, qui se bloque, et tu observes l'horizon, encore. Horizon si lointain et inaccessible, comme les étoiles que tu voudrais saisir. Et alors... alors enfin, tu expires. Et le souffle emporte avec lui les sanglots dans ta gorge, les font remonter, s'évanouir sur tes lèvres et alors... alors tout, tout s'échappe. Comme le petit enfant que tu es, adolescent perdu dans l'immensité ; tu voudrais juste retrouver les bras réconfortants de ta maman. Tu te recroquevilles sur toi même, accroupi sur le sol, bras enserrés autour de ton cou, doigts glissés dans tes cheveux que tu tires, tires, tires encore, un peu comme si la douleur pouvait te faire arrêter. Mais tu pleures, pleures, pleures. Et tu veux juste arrêter, arrêter, arrêter.

Arrêter de briser chaque personne qui t'approche, chaque personne qui a tissé sa vie à la tienne ; qui es-tu, Kiyoshi, à part le destructeur des gens que tu aimes ?

Toi, tu voulais juste pouvoir l'aimer. 
Invité
Invité
Invité
Anonymous
You can be king againfeat. Kiyoshi Nakamura
Dean Lewis - Be alright
Il le sait, il ne doit pas regarder Kiyoshi, lui laisser un semblant d'intimité qu'il s'échine indirectement à lui retirer de par sa présence. Il doit se faire discret, ne pas juger cette situation qui ne le concerne pas. Et pour une fois, il respecte le silence instauré par son ami. Des questions se bousculent dans sa tête, mais ses lèvres demeurent closes. Il ne souhaite pas être chassé d'ici, quand bien même Kiyoshi pourrait penser qu'il n'a rien à y faire.

Mais soudainement, du coin de l’œil, il le voit s'effondrer. Par réflexe, le métisse se tourne vers lui, peiné de le voir aussi abattu. Il commence alors à sérieusement s'inquiéter sur la nature de sa tristesse, complètement désemparé et inutile face à la détresse de son cadet. Alors Mikado se laisse tomber à genoux, juste à côté de lui, hésitant une courte seconde à le toucher. Son regard s'agite avant qu'il ne se décide à lui saisir les poignets pour qu'il cesse de se punir lui-même dans un premier temps. Il ne l'empêche cependant pas de pleurer, conscient que c'est une chose compliqué à faire au sein de l'école. Quand bien même les gens jugeaient d'ordinaire cela inutile, Mikado restait persuadé que c'était une bonne chose que les larmes coulent sur les joues de Kiyoshi à ce moment précis. Qu'il laisse tout explosé, le temps qu'il faudra, jusqu'à ce qu'il redevienne calme, avec un sentiment d'apaisement dans la poitrine. C'était la seule chose que le Kitsune pouvait espérer pour lui, tandis qu'il lui caressait lentement le haut du dos d'une main, maigre réconfort qu'il pouvait lui apporter pour ne pas le laisser seul avec ses tourments.

Ces sanglots lui déchirait l'âme, inutile qu'il était. Il ne pouvait même pas lui murmurer que tout allait bien, que tout irait bien. Il n'en savait rien, ne voulait pas lui faire de fausses promesses sur une fois qu'il ne pourrait jamais influencer. Il ne pouvait pas le réconforter sur un problème dont il ne connaissait rien. Ses suppositions étaient forcément fausses, quelque chose dont il ne pouvait même pas se douter. Non, il ne pouvait rien faire, pas même s'excuser de ne pas avoir été présent pour éviter un pareil moment au petit brun. De quoi avait-il besoin au juste que Mikado serait capable de lui apporter ? Probablement pas grand chose, le jeune sorcier n'avait même pas un paquet de mouchoir sur lui. Et à le voir autant pleurer, il dû se retenir de ne pas faire de même, vu que actuellement, il lui semblait impossible de lui offrir le moindre sourire réconfortant.
Kiyoshi avait besoin de temps.
Invité
Invité
Invité
Anonymous

you can be king again
feat. mikado
Une main sur les tiennes, qui t'empêchent de tirer tes cheveux, t'enfoncer les ongles dans ton crâne, qui t'empêche de te faire mal, mal, mal, de te rendre malade. Tu pleures, pleures, pleures, le cœur en larmes, et tu pourrais presque le sentir exploser, imploser, quelle différence, qu'importe, ça n'a pas de sens.

Tu veux juste arrêter d'avoir mal, tu veux que ce cœur qui se blesse et se compresse cesse. Cesse de battre. Cesse de s'agiter. Cesse, cesse, cesse. Qu'il cesse d'exister.

Les minutes s'écoulent, longues et terribles. Tu sens toujours le vent autour de toi, mais la présence de Mikado est chaude, il est comme un rempart contre le monde, contre la terreur, contre l'horreur. Tu restes là, recroquevillé, sans oser bouger, sans oser rajouter quoi que ce soit, attendant que les larmes tarissent. Petit à petit, la respiration revient, tremblante et encore erratique, mais elle revient, doucement, tendrement, un peu comme une étreinte que l'on souhaiterait depuis trop longtemps.

Mais tu restes caché.
Caché de son regard, caché de son jugement.
Tu ne veux pas voir ton reflet dans ses yeux trop brillants.

Un moment. Puis deux. Tu te redresses enfin pour essuyer tes larmes d'un revers de manche, tes doigts abandonnant ton crâne, abandonnant sa main pour que tu puisses essuyer tes joues, le coin de tes yeux. Pardon... Parce que ça ne se fait pas, Kiyoshi, parce que ce n'est pas bien, de s'effondrer comme ça. Tu n'en avais jamais rien eu à faire, avant, et même maintenant, tu n'en as rien à faire, et pourtant, tu te sens obligé de t'excuser, parce que c'est idiot, parce que c'est puéril, parce que tout te semble horrible, mais pourtant, ce n'est pas comme si tu l'avais perdu à tout jamais, tu pouvais toujours arranger les choses. Le temps aiderait, il le fallait.

Tu n'allais pas abandonner.
Il te fallait juste du temps. Du temps pour le convaincre, du temps pour lui faire comprendre. Tu allais le faire, tu allais lui faire comprendre. Il le fallait.  
Invité
Invité
Invité
Anonymous
You can be king againfeat. Kiyoshi Nakamura
Dean Lewis - Be alright
Cet endroit avait maintenant quelque chose de mélancolique. Là où on s'efforçait de jeter nos espoirs de la falaise, comme une bouteille à la mer, en espérant qu'elle parte au-delà des récifs rocailleux. Avec le recul, il était surprenant que ce coin de l'île ne leur soit pas interdit. Ils avaient beau faire parti du monde magique, ils demeuraient dans un pays où le taux de suicide dépassait largement ceux des pays voisin.
Mikado se mit une claque mentale, réalisant ses affreuses pensées en étreignant un peu plus son malheureux compagnon, réflexe à peine remarquable. Non, non, Kiyoshi était plus fort que ça, quand bien même le basané n'aurait pas voulu savoir ce qu'il aurait fait ici, seul, si il n'avait pas répondu à son origami.

Sa respiration revenait finalement à la normale, comme prévu. D'avoir trop pleuré, le Yatagarasu devait se sentir vide, fatigué de la bonne façon. Il supposait...
Quand tout semblait aller mieux, Mikado le relâchait, le laissant de se redresser pour l'imiter avec quelques secondes de retard. Il appréhendait un peu la suite, persuadé qu'après un tel moment de faiblesse, Kiyoshi ne serait pas du genre à passer si facilement l'éponge. Bien entendu, son esprit devait encore être embrumé, préoccupé. C'est ce qui expliquait probablement son choix de mot, après le silence qu'ils avaient instauré pour la bonne cause.
Mikado ne savait pas comment réagir à dire vrai. Un rire gêné aurait dû franchir ses lèvres, mais à la place, il parut peiné, peut-être déçu. Il avait l'impression que son cadet ne s'acceptait pas lui-même, lui et ses défauts qui le rendaient terriblement humain. Aussi, il ne lui adressait pas un mouvement de tête entendu, comme s'ils feraient bien d'oublier tout ça... Non, il se contentait de le fixer, impassible.

« Pourquoi t'excuses tu ? »

Kiyoshi ne le sait peut-être même pas lui-même. Mais ce que ça pouvait être grisant d'entendre un "pardon" quand on désirait d'avantage un "merci". Sans en être sûr, il était venu exactement pour ça.
Et soudainement, Mikado se sentait perdu, dans une certaine insécurité, comme si il s'était bien trop rapproché du rebord de la falaise, jetant quelques regards autour de lui pour chercher une silhouette rassurante, à défaut de celle qui le suivait jour et nuit.

« Je sais... Que je suis juste un gars parmi tant d'autres ici... Et que je choisis le pire moment pour être égoïste... »

Ses mots se font hésitants, n'étant pas sûr de ce qu'il avance lui-même. Mais il y a des moments où son honnêteté doit ressortir, pour ne pas être blessante lorsqu'il ne pourrait plus la contenir. Pousser un coup de gueule maintenant, Mikado savait parfaitement que c'était une mauvaise idée, et il ne savait pas ce qu'il pourrait espérer de plus. Être accepté, mais demeurer sur le côté devrait lui suffire, parce que c'est tout ce à quoi il avait jamais aspiré. Rien de plus.
Ses poings se serrèrent quelque peu tandis qu'il baissait le regard, avec l'excuse d'être dérangé par les bourrasques salées du Pacifique. Oui, c'était vraiment le moment le plus mal choisi pour jouer les capricieux.

« Mais regarde moi juste un peu, bon sang. »
Invité
Invité
Invité
Anonymous

you can be king again
feat. mikado
Pourquoi tu t'excuses, Kiyoshi ? Parce que ça ne se fait pas, de pleurer devant les autres. Parce que je pleure pour rien, parce que c'est idiot, que ce n'est pas la fin du monde, qu'il y a bien pire. Que j'ai pas à pleurer devant toi, que j'ai pas à pleurer pour ça. Pourquoi tu t'excuses, Kiyoshi ? Parce que tu mérites pas ça, parce que t'as pas à me voir dans cet état, que c'est pas à toi de gérer ça, que je devrais pouvoir le faire tout seul. Parce que je suis grand, grand, grand ; je suis plus un enfant.

Mais y'a rien qui sort, y'a rien qui s'échappe. Y'a aucun mot qui veut quitter tes lèvres entrouvertes et tremblantes. Tu essuies encore quelques larmes qui coulent d'elles-mêmes et tu ouvres la bouche pour lui répondre, enfin, mais il te coupe avant même que tu ne puisses le faire. Tes bras entourent ton torse, faible protection contre le monde. C'est fou, comme tu peux être si différent, Kiyoshi, dès que tu es devant les gens. Parce que quand tu as un sabre à la main, tu es confiant, tu sais, mais dès qu'il faut parler des sentiments, dès qu'il faut être comme les autres... plus rien ne fonctionne dans ton esprit.

Mais regarde moi juste un peu, bon sang.

Tes paupières papillonnent alors que tes pupilles se déposent sur sa silhouette. Tu cherches son visage du regard, le trouve avec difficulté ; tête baissée, regard fuyant. Je te vois... Oui, tu le vois, Kiyoshi, il est là, devant toi. Mais tu ne le regardes pas, pas assez attentivement. Comment veux-tu que je te regarde ? Ton regard l'abandonne, se pose sur l'horizon, de nouveau ; tes doigts, eux, se serrent sur tes coudes, et tu te contentes de répéter, encore : Pardon... Mais cette fois-ci, tu continues : Je suis pas fait pour être avec les autres. Regarde, j'te fais du mal juste en étant là. Non, t'es pas fait pour ça, Kiyoshi, définitivement pas.  
Invité
Invité
Invité
Anonymous
You can be king againfeat. Kiyoshi Nakamura
Dean Lewis - Be alright
Oh non. Avait-il tout gâché ? Pourquoi Kiyoshi réagissait sans cesse comme si il était la cause de tous les malheurs du monde ? Pourquoi Mikado n'était pas fichu de comprendre ce genre de choses avant qu'elles ne se produisent ? Il s'était mal exprimé, n'avait pas choisi le meilleur moment, ni même un le meilleur endroit calme. Son interlocuteur n'avait pas besoin d'être ainsi tourmenté par ses problèmes, le vent et maintenant un renard trop intrusif. Peut-être que ce dernier était d'avantage doué pour réconforter les gens quand il ne parlait pas, comme une sorte de chien de compagnie. Oui, il aurait dû se taire, et le regret le possédait quand il voyait Kiyoshi se prendre lui-même dans ses bras, tenter de faire barrage entre lui et le monde qu'il redoutait. Mikado réalisait trop tard qu'il faisait parti de cet extérieur que le Yatagarasu pouvait considérer comme nocif pour lui, qui lui voulait du mal. Avait-il lui aussi des fantômes vengeurs dont il devait s'éloigner, à la recherche du moindre échappatoire capable de le soulager ne serait-ce qu'une heure ?

Mikado se mettait alors à trembler, d'une manière incontrôlée, qui n'avait rien à voire avec les températures basses. Il sentait Kiyoshi se briser sous ses yeux sans avoir la certitude de pouvoir un jour recoller les morceaux. Comment avait-on pu le laisser dans un état de fragilité pareil ? Le jeune homme eut alors un flot de souvenir en tête, lié à ses dix dernières années où il avait songé que tout était de sa faute, qu'il devait gérer cela tout seul, alors qu'une victime ne devrait jamais l'être.

Après un court moment, l'apprenti sorcier se décidait à reprendre le contrôle de la situation, n'ayant pas le droit de flancher lui aussi dans un pareil moment. Il n'était pas ici pour accabler d'avantage Kiyoshi avec des désirs personnels et égoïstes. Il sortait sa baguette de sa ceinture, n'ayant aucun mal à maîtriser un sortilège dont il avait acquis les bases depuis bien longtemps. Il levait les deux mains avant de formuler un Protego totalum, créant un dôme invisible autour d'eux qui, si il n'y avait aucun yokai autour d'eux, les isola complètement du vent, en plus d'insonoriser le lieu. Un havre. Les mèches folles du métisse retombèrent sur son front, respirant calmement dans cette bulle qui leur offrait soudainement le calme, un bruit blanc en fond, beaucoup plus reposant pour les esprits agités. "Je suis pas fait pour tout ce qui est bruyant, normalement."
Après quoi, Mikado revint vers le petit brun, cherchant à le faire s'ouvrir aux autres en commençant par la gestuelle. À nouveau, il revenait prendre possession de ses mains crispées, glissant doucement les siennes sous les coudes du plus jeune pour lui soutenir les avant-bras sans effort. Plutôt que de garder le regard baissé, il relevait le menton mais fermait ses yeux, de sorte à ne pas intimer le moindre regard qui pourrait être considéré comme du jugement. Il n'ordonnerait pas à Kiyoshi de faire de même, considérant que lui donner des ordres sous forme de conseil n'était pas la bonne solution.

« C'était stupide, je m'excuse. Rien n'est de ta faute. Et bien entendu, tu ne m'as fait aucun mal. Aucun. »

Le sang-mêlé relevait néanmoins un indice, celui que son partenaire semblait avoir des reproches à se faire vis à vis d'autres personnes. Il aurait voulu lever le voile sur l'identité de ces dernières, doutant sérieusement que Kiyoshi soit la racine de leur mal-être dont il se sentait tant coupable. D'ailleurs, il s'attendait presque à ce que ce dernier en revienne à s'excuser platement, à prendre tout en charge, comme si il n'était plus à ça près.

« Plus que personne d'autre, tu mérites d'être entouré. Tu m'as dit que tu faisais des efforts... C'est normal qu'il y ait des jours avec, et des jours sans. »

Il fallait vraiment que Kiyoshi croit d'avantage en lui-même. S'accepter pour mieux accepter les autres, et pas seulement ses défauts. Mais ça, Mikado commençait sérieusement à douter que, venant de lui, cela ait une quelconque incidence sur la réalisation qu'il devait avoir.
Invité
Invité
Invité
Anonymous

you can be king again
feat. mikado
Il te faut du temps, pour comprendre ce que Mikado veut faire. Barrière protectrice entre vous et le monde, il ne te faudrait cependant que quelques pas pour la briser et t'enfuir, t'échapper. Le vent ne vient plus faire voler tes mèches trop longues, et tu les laisses devant tes yeux, se coller à tes joues encore un peu humides. A quoi bon.

Et Mikado vient se mettre devant devant, poser avec délicatesses ses doigts contre les tiens et tu ne peux que te tendre au toucher. Qu'il te lâche, qu'il te laisse. A quoi ça sert, dans tous les cas ? Lui aussi, il va partir, ils partent tous un jour. Ton père, ta mère, Tetsuya. Yume partira. Mikado partira. A quoi bon ? A quoi ça sert ? Tu étais mieux quand tu étais seul, quand tu n'étais proche de personne, quand tu ne pouvais que compter sur toi-même et ton chat. La seule chose dont il pouvait t'en vouloir, lui, c'est d'avoir marcher sur sa queue sans avoir fait exprès. Il ne t'en voudrait pas d'exister, ne souhaiterait pas t'abandonner, ne voudrait pas ne jamais t'avoir rencontré, ne regretterait pas ton existence dans son intégralité.

Il te demande pardon, et tu sais qu'il le fait seulement parce qu'il s'y sent obligé, seulement parce que tu te sens mal, seulement pour réchauffer son cœur à lui. Et les mensonges pleuvent entre vous. Lâche-moi. Murmure à peine chuchoté, et tu te dégages de son emprise, de son étreinte. Faire des efforts ? Ça ne servait à rien. Tu n'étais pas irremplaçable, tu n'étais pas exceptionnel, tu pouvais disparaître dans un claquement de doigts sans que ça ne change la vie des autres, peut-être même que ça les arrangerait. Si tu n'étais pas là, Mikado n'aurait pas à réconforter quelqu'un alors qu'il se sent au plus mal. Si Yume ne t'avait pas connu, Ninomiya et lui se porteraient très bien. Si tu n'avais pas été dans la vie de Tetsuya, il ne regretterait pas votre amitié. Si tu n'étais pas là, le professeur Uehara n'aurait pas à tirer un boulet à ses pieds. Si tu n'étais pas né, ta mère n'aurait pas été abandonnée. Ton existence même provoque des catastrophes chez les autres.

A quoi bon, d'essayer d'arranger les choses ?
A quoi bon, d'essayer de s'ouvrir aux autres ?
Tu étais fait pour vivre seul.

Tu te recules de lui un peu plus, récupères ton sac qui traîne sur le sol. A plus tard. Tu te détournes, pars plus vite que nécessaire. Et tu ne le regardes pas, tu ne le regardes plus. Tu ne veux pas voir sur son visage la tristesse et la douleur que tu lui causes. Tu ne veux plus rien voir. Tu veux être aveugle. Aveugle, aveugle, aveugle.

Finalement, Ninomiya avait peut-être raison.
Il faudrait cesser d'exister.  
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé