finally we meet again † YORI
Nanami Asakura
Citation : elle monte dans la fièvre et j'ai cramé tous ses rêves
Age : 20 ans
Rang : 82
Ryujin
Nanami Asakura
S'allongeant sur son lit après une douche chaude bien mérité, la demoiselle règle son réveil, six heures de sommeil seulement. Ton arrivée était programmé pour dix-heures et demi à la gare de Kyoto et c'est là que Nanami allait se rendre. Elle ne travaillait pas, alors il fallait profiter de chaque moment que vous passeriez ensembles. Un casque sur la tête, son lecteur cassette jouant quelques musiques pour l'aider à dormir ; la jeune femme sombre très rapidement d'un sommeil de plomb ; cette semaine ayant été beaucoup plus fatigante qu'à l'accoutumer. Dans ses rêves, Nanami s'imagine sans pouvoir le contrôler, votre week-end en devenir ; s'imagine avec difficulté, ta démarche boitante, toi qui est blessé. Souvent, durant la nuit, la demoiselle se réveille en sursaut, pour se rendormir... Pour s'imaginer encore pire. La nuit porte conseil normalement, mais cette nuit-là, fut de celle qui inspire la nuit blanche.
Se levant une heure avant son réveil, la demoiselle se prépare un mug de café, reprend une douche brûlante pour évaporer la fatigue de ses muscles et de son faciès ravagé par l'angoisse et l'anxiété. Attrapant un jean noir, sa paire de doc martens noir aux pieds, un sweat rose à capuche pour aller avec sa chevelure ; c'est les clés dans les poches de son manteau et casque sur les oreilles que la jeune femme quitte la pièce après un brin de rangement. Regardant l'heure sur sa montre, Nanami ne peut s'empêcher de soupirer de dépit ; une heure d'avance à la gare ; c'est ce qui allait se profiler. L'impatience, l'angoisse, la joie, le stress, tout se mélange pour ne former qu'une seule et même émotion – l'amour. Elle ne se fait pas d'illusions ; elle le sait. Sa rupture avec Hajime, son besoin de te parler, de t'écrire, de te revoir ; s'est alimenté par ce sentiment qu'elle n'a jamais pu oublier – jamais pu t'oublier toi.
Démarche lente, mais cadencée ; capuche sur la tête, le froid matinal la fait nombreuses fois éternué. Se prenant un petit-déjeuner sur le trajet ; c'est avec langueur qu'elle t'attend, assise sur ce quai de gare ; se frottant les mains pour les réchauffer. Yori. Quand vas-tu arriver ? Comment vas-tu réagir en la voyant ? Comment va-t-elle réagir en t’accueillant ? La peur monte d'un cran alors que l'annonce du train qui entre en gare l'a fait se lever par automatisme ; rangeant son casque dans son sac en bandoulière. Reniflant légèrement, la demoiselle attend en retrait, laissant passer les gens ; de sa petite taille, elle ne fait pas le poids de toute manière.
Et au loin, ta silhouette lui apparaît. Les yeux écarquillés, une émotion nouvelle prend le pas sur sa raison ; la faisant courir en esquivant les gens du mieux qu'elle le peut ; hurlant ton prénom, une seule et unique fois. « Yori !!! » Sa capuche tombe, elle manque de trébucher... Et c'est essoufflé qu'elle apparaît devant toi, un sourire sur les lèvres alors qu'elle se précipite pour te prendre dans ses bras, sur la pointe des pieds. Le cœur bat à tout rompre dans sa cage thoracique, les larmes lui montent aux yeux ; ton odeur... Cette odeur si réconfortante. Tu es là, tu es bel et bien là. Tu es bien venu la voir... « Tu... Je... » Les mots se précipitent, mais ne sortent pas comme elle le souhaite. Les larmes ne demandent qu'à sortir, mais elle tente tant bien que mal Nanami, de les garder aux bords de ses paupières. « Je suis si heureuse de te voir... » Tu m'as tant manquée...
Se reculant légèrement, ses lèvres se posent sur ta joue ; chaude contrairement à ses lippes glacées. « J'espère que tu as fais bon voyage... ? » Reniflant sans le vouloir, elle passe son index sous son nez, avant d'éternuer de nouveau. « Je suis désolée, j'ai passé tant de temps dehors à des heures pas possibles cette semaine... J'ai dû attraper un léger rhume. » Réminiscence de cette soirée à la plage, de ses nombreuses fois où tu as pris soin d'elle alors qu'elle était malade ; un rire léger s'échappait de ses lèvres, alors qu'elle attrapa ta main avec hésitation. « On y va ? » Si quelqu'un pouvait voir ce qu'il se passait dans sa tête ; il saurait sans grande peine – comme ceux qui la connaissent – qu'elle est heureuse ; comme elle l'a rarement été.