— MAHOUTOKORO
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Chapitre 05½ - Promenons-nous dans les bois
L'Éventail
Chapitre 05½ - Promenons-nous dans les bois Mda6
Citation : La goutte de sang tomba, et l'estampe se dessina
Age : Vieux
Personne
Personne
L'Éventail
L'Éventail
Promenons-nous dans les boisTout commença après une annonce du directeur, l’après-midi du 3 septembre. Il avait donné rendez-vous à l’ensemble des habitants de l’île devant la grande porte de l’école. Quelques personnes étaient d'ores et déjà présentes, élèves et adultes intrigués par l’annonce à venir d’Hidenori Kurosawa. Les théories, ainsi que les remarques acerbes, allaient bon train. Les derniers événements avaient rendu l’atmosphère pesante, et le climat particulièrement angoissant ; pourtant, lesdits adultes firent remarquer que tout cela n'excusait en rien le comportement insolent des élèves.

Finalement, après quelques minutes, le directeur entra en scène, invoquant le silence avant de débuter son discours : « Bonsoir à tous, je vous ai demandé de vous rassembler aujourd’hui pour que je puisse répondre à vos interrogations. Je répondrai à toutes vos questions, quelles qu'elles soient. ».

Les questions fusèrent en tous sens immédiatement, les élèves se coupant la parole. Maiko Kondo ouvrit le bal : « Donc vous comprenez notre colère et le fait que la sécurité n'est plus ressentie, est-ce que vous allez la renforcer ou bien confier cela au ministère ? », ce à quoi le directeur répondit : « Je comprends le sentiment d'insécurité qui vous habite. J'ai déjà pris des mesures pour fortifier notre tranquillité, et d'autres suivront. Les patrouilles de yōkais ont notamment été renforcées autour de l'île et dans l'école. Notez aussi que l’île a été enchantée par les précédents directeurs, et peut par conséquent se protéger seule. ». Ishvar Tsukino, remis de ses blessures après l’attaque de juillet, poursuivit : « Vous étiez où quand l'autre mioche est mort ? Ce n'est pas la première fois qu'on se fait attaquer. ». Les reproches dans sa voix étaient limpides, mais Hidenori ne les souleva pas, préférant se concentrer sur le jeu qu’il avait initié : « La ministre de la magie m'a confié une mission, que je suis tenu de garder secrète, à la fin du mois de Juin. J'ai donc nécessairement été occupé tout le mois de juillet. ». Une réponse qui ne satisfit pas l’assemblée, l’obligeant à développer : « J'ai conscience que c'est une situation délicate à comprendre pour vous, mais il s'agissait ni plus ni moins d'un ordre. La ministre m'avait exposé le caractère difficultueux de cette mission, qui nécessitait de faire appel au “meilleur sorcier du pays”. Je ne suis en position de vous donner les détails - en revanche, sachez qu'elle était en lien avec les événements qui nous touchent depuis le début de l'année. ». Les maigres révélations autour de cette mission ne permettaient pas aux élèves en colère d’accepter la situation, encore moins un potentiel nouveau départ du directeur. Ce dernier préféra toutefois être clair : il ne comptait plus quitter l’île à l’avenir, et la ministre en avait été informée.

Kiyo Ninomiya demanda des précisions sur les enquêtes des attaques de Kyoto et celles qui avaient touché l’île en juillet, et le directeur d’expliquer que tout portait à croire qu’un groupe de terroristes moldus et né-moldus en étaient à l’origine, et que plusieurs agresseurs aient attaqué l’île. Existait-t-il un lien entre ces deux vicissitudes ? Aucune certitude, mais l’hypothèse n’était à exclure. En ce qui concernait la possibilité que les criminels soient encore sur l’île, le directeur fut clair : entre les aurors et les yōkais, ils auraient été retrouvés depuis longtemps. Que pensaient les familles de toute cette agitation ? Elles gardaient toute confiance en le ministère et l’école.

Tout se déroulait bien, dans un joyeux brouhaha, lorsque Haruka Kashiwagi fit une annonce qui laissa tout le monde stupéfait : il venait de voir un yōkai dans la forêt profonde, et il était mort. Contrairement à une croyance populaire, les yōkais n’étaient pas des créatures immortelles, mais voir un cadavre restait incroyablement rare.

Les élèves étaient portés par la foule - même ceux qui n’étaient pas enchanté par l’idée de voir un mort se retrouvèrent sur la scène de crime, et tous devenaient, pour une après-midi, détectives. La créature était étendue sur le sol, entre quelques arbres hauts non loin de l’orée de la forêt.

On remarquait plusieurs détails : d'abord la flaque de sang qui s’étendait autour du corps, ainsi qu’une plaie dans le torse, mais également quelques cheveux blonds et noirs sur ses vêtements et des traces de sang séché sur les manches. Les hypothèses fusèrent rapidement, et la question de l’identité fut résolue par le directeur. Il s’agissait de Koroka, un vieux yōkai de plus de 800 ans pas très sociable. Mais le plus étrange vint d'Ishvar Tsukino : il était persuadé que c’était lui qui l’avait attaqué dans le couloir sans fin, et qui avait tué violemment Clovis de Lenoncourt. Il avait été poignardé, et l’absence de signe de lutte aux alentours indiquait clairement qu’il connaissait le meurtrier. Le sang sur ses manches était certainement celui d’Ishvar et de Clovis, tout comme les quelques cheveux accrochés aux vêtements. La révélation, et le retour de ces souvenirs traumatisants, poussa Ishvar à pointer sa baguette en direction des autres élèves - elle lui fut bien vite arrachée par le directeur, qui la récupéra à l’aide d’un Accio silencieux avant qu’un malencontreux sort ne soit prononcé.

Une question restait en suspens : comment Koroka avait fait pour attaquer des élèves malgré le pacte ? La réponse était simple, et effrayante à la fois. Tous les yōkais de l’île n’étaient pas liés au pacte, et pouvaient pour ainsi dire conserver leur libre arbitre.

Mais ces considérations importantes furent interrompues par une sensation étrange. Quelques élèves, à commencer par Naomi Nishimura, se sentirent observés. Une ombre se dessina alors entre les arbres, suffisamment inquiétante pour pousser le directeur à sortir sa baguette. Tous se mirent à poursuivre la chose, qui s’enfuyait rapidement entre les arbres, mais impossible de la rattraper. Hajime tenta un Stupefix, Kyosuke un Diffindo, mais rien n’atteignait la cible. Et finalement, sûrement las de courir autant, le directeur hurla au groupe d’arrêter sa course, et lança un puissant Feudeymon informulé qui embrasa la forêt où se trouvait le voyeur. D’immenses flammes rougeoyantes brûlèrent tout et s’apaisèrent presque aussitôt, laissant place à une funeste clairière. Il n’y avait plus rien sinon des restes d’arbres calcinés et une odeur âcre, mais pas la moindre trace d’être vivant.

Retournant vers le cadavre de Koroka, la tête toujours plus remplie d’interrogations, ils restèrent cois devant une vision horrible : le cadavre avait disparu sans laisser la moindre trace. Le mystère ne faisait que s’épaissir, et le destin prenait un malin plaisir à jouer avec les habitants de l’île.

Les points à retenir★ L'après-midi du 3 septembre, le directeur décide de répondre à quelques questions pour rassurer les élèves sur la situation.
★ Il explique avoir été absent durant le mois de juillet pour remplir une mission importante du ministère, mais il est revenu dès qu'il a appris la mort de Clovis de Lenoncourt et promet de ne plus s'éloigner de l'école désormais. Le but de la mission est secret, mais Hidenori Kurosawa explique qu'il y a un lien avec les attaques récentes.
★ Les familles des élèves gardent toute confiance dans l'école et le ministère qui a pris des mesures de sécurité supplémentaires.
★ En plein discours, un adulte débarque et annonce qu'il a vu un cadavre de yōkai dans la forêt profonde, fait extrêmement rare. L'assemblée se précipite pour voir la scène.
★ Après une petite investigation, les personnes présentes se rendent compte qu'il s'agit de Koroka, un yōkai asocial qui semble être le meurtrier de Clovis de Lenoncourt, selon Ishvar Tsukino qui avait assisté au meurtre. Koroka a pu attaquer un élève car il n'était pas lié au pacte de Yao, comme d'autres yōkais de l'île.
★ La scène est interrompu par Naomi Nishimura qui a vu une ombre qui les observe, il décide de la suivre et les autres également.
★ Après plusieurs sorts pour arrêter le mystérieux fuyard, le directeur embrase une partie de la forêt pour l'arrêter, ne laissant rien d'autres que de la cendre.
★ En revenant voir le cadavre de Koroka, ils se rendent compte qu'il a disparu sans laisser de traces.