Ces derniers jours lui paraissaient terriblement épuisants, Akshar ne parvenant pas à trouver le repos, bien trop agacé par la présence de ses colocataires – particulièrement par Hayashi, sa déviance lui causerait presque des cauchemars, par chance il semblait souvent retrouver sa chose pour la nuit. Était-ce réellement une chance ? Il n’en savait rien, parce qu’il retrouvait un homme et que cette idée lui donnait envie de cracher sa haine.

En compagnie d’un autre sang-pur, le Tsukino discutait calmement, bien qu’il eût besoin de se plaindre un peu de sa chambre, car elle empestait l’insupportable. « Je ne comprends pas pourquoi je suis dans la chambre de ce détraqué sexuel, c’est vraiment dégoûtant d’aimer de cette manière quelqu’un du même sexe. » L’autre rétorque, d’accord avec lui – ou peut-être qu’il taisait ses pensées pour ne pas décevoir Akshar, il s’en fichait bien, dans le fond.

Un soupir, celui qui était avec lui se devait de rejoindre son prochain cours, Akshar n’avait rien, alors il ne fit que fermer les yeux quelques longues secondes. Sa chambre ne lui manquait pas, il ne voulait pas y retourner, bien trop fatigué à l’idée de croiser l’inutile ou le malade, il y avait trop de risque, il pouvait accepter de voir Ryuu – ayant parfois de longues discussions particulièrement intéressantes avec lui – mais le mal de crâne qui commençait à tirailler son front lui donnait envie d’un grand silence. Il ouvrait à nouveau les yeux, les mains dans les poches alors qu’il marchait dans les couloirs, remarquant au loin une tignasse rosée dont il avait l’impression de déjà-vu.

Rien, peut-être était-il en train de confondre, ou avait-il seulement entendu parler de lui au détour d’un couloir. Il semblait bien idiot, alors il ne fit pas plus attention à lui, peu intéressé par converser avec lui, s’il en avait le désir, il viendrait de lui-même à ses pieds. Akshar n’était pas le plus sociable, attendant qu’on vienne à lui, car il n’avait aucun intérêt à venir vers les autres : son frère et son nom lui suffisait amplement.

Le dégout ronge lentement ma gorge, quel dieu avait eu l’incroyable idée de me mettre parmi ces sodomites dégénérés ? Ma peau me brûle, souillée de leur infecte présence, et je rêve chaque nuit de les voir disparaître dans les flammes de l’enfer, ah, quel doux espoir – qui à mon plus grand malheur semble être qu’une utopie.
La haine m’encombre,
Mais je ne peux pas la faire taire,
Tout en eux me répugne.

Une voix m’interpelle, et j’abaisse mon regard sur la chose à mes côtés : quel être misérable, qui crois-tu être pour m’adresser la parole ? Ma bonté – car je ne vais pas t’ignorer, n’as-tu pas fait preuve de courage pour venir me parler – me perdra un jour.
Mais tes mots me donnent la nausée. Ma gorge se noue sous le dégoût qui m’enlace, les cieux sont – à mon humble avis – de bien piètres farceurs, la blague n’a que trop durée. Ami ? De ma bouche s’échappe un rire sinistre, mes bras se croisent sur mon torse alors que je dirige en un regard tout mon mépris sur ta personne. Comment ce sodomite pourrait être mon ami ? Miséreux, je ne traîne pas avec des sous-espèces en son genre. J’aimerais le voir pourrir, lui arracher son piètre bonheur pour lui faire comprendre qu’il n’est pas sur le droit chemin.
Que ses amours contre-nature sont à bannir.
Ô Dieu, comment peux-tu laisser pareille abomination en ces lieux ?

Aimer quelqu’un du même sexe, je n’ai jamais entendu pire bêtise, les chiens n’ont réellement aucune retenue, ils ne savent qu’agiter leurs queues tant ils sont désespérés, n’est-ce pas pitoyable ? Et mes lèvres se courbent en un sourire mauvais. Seul le dégoût m’anime.
Ces gens ne méritent rien.
Nul bonheur, nul repos.
Ils ne sont qu’erreurs.
Et seigneur, que j’aimerais les annihiler de cette Terre (Benhime me tuerait pour mes paroles).

S’il avait pu le tuer, il l’aurait fait sur le champ. Akshar sentait ses nerfs le tirailler, brûler en lui comme un feu infatigable. Ce vil fouteur de merde venait de l’insulter, pire encore, de le toucher de ses mains sales. Rapidement, il se dégageait de sa poigne, s’éloignant pour mieux saisir sa gorge et le plaquer à un mur. Premièrement, je suis fiancée, jamais je ne ferais défaut à ma future femme, encore moins avec un dégénéré qui croit qu’il est normal d’aimer quelqu’un du même sexe.

Ses doigts se resserraient sur le cou du garçon. Une sous branche de l’humanité ? Crois-tu pouvoir parler ainsi d’un Tsukino ? Si je le pouvais, je t’arracherais la tête pour que le monde se passe de ta piètre existence. Sa haine se faisait ressentir plus forte encore, alors qu’il lâchait le garçon pour s’en éloigner rapidement.

Dégoûté, il s’éloignait jusqu’à partir.