— MAHOUTOKORO
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<kiyoshi> nobody even noticed
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I had a dream I got everything I wanted
j'essaie.
j'essaie, promis, juré, je pourrais faire des serments d'argent ou de sang, vraiment, tellement je sais que c'est vrai ; je pense tout le temps, presque automatiquement, et bons dieux ce que c'est épuisant -d'ordonner tout ce qu'il peut bien se passer dans cette caboche un peu abîmée, fissurée, j'ai l'impression que ça s'enfuit d'un coup que ça s'envole par des petits trous, de ceux qui essorent les soba, les ramen, et il ne reste que des vers que des vers qui mangent à leurs faims, à digérer tout ce qui peut les effrayer
comment on fait ?
il y a pas de livre sur ça à la bibliothèque, j'ai regardé, et quand mon regard est tombé sur histoire de la corée j'ai reculé parce que c'est vraiment trop me demander, mais en même temps -quand, si ce n'est maintenant ?
plus tard, sûrement.
et j'ai écrit des origami pour une soeur déjà bien partie, mais même si j'y ai mis des étoiles filantes, le papier n'arrivera jamais à ses pieds ; je me demande -comment tu vas ? est-ce que je te manque ?
j'ai remarqué que je suis plus égoïste que je ne le pensais. peut-être que c'est juste parce que je --
parce que c'est difficile.
mais nouvel an loin du biwako n'est pas si mal, et l'impression de ne pas avoir une cible sur la nuque est une sensation agréable
je crois que je prends goût à la liberté (elle que je vais trahir dans quelques journées)
sauf qu'il y a des choses qui m'attachent encore les pieds, et les poings, et le cou
(c'est principalement moi)
et je ne veux pas que certains soient des poids
pas lui, en tous cas,
alors j'ai pris mes restes de courage, mes onces de bravoure, mes miettes d'audace, et je suis parti te retrouver au calme de ce dortoir ; loin, de là où on peut regarder les étoiles, et comme la dernière fois, il y a deux tasses fumantes qui nous attendent.
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12.01.97
C'est compliqué, avec Kiyo. Parce que des fois, dans ta tête, il est Kiyo, celui qui est venu te voir, te parler, s'excuser ; celui qui est venu te confier un peu ses doutes, ses peurs, sa honte. Et des fois, il est Ninomiya, celui qui t'a frappé, qui a tant blessé Yume. Et des fois, tu ne sais pas, Kiyoshi, si tu dois le haïr ou l'aimer, ou peut-être juste le mépriser. Parce que t'as l'impression que Yume mérite tellement, tellement plus que celui qui a désiré l'oublier, tellement, tellement plus que celui qui l'a fait se sentir moins qu'il ne l'était. Yume mérite le monde à tes yeux ; oh et peut-être est-ce, un semblant de jalousie, quelque chose, qui te dit que Yume mérite mieux que celui qui l'a déjà fait pleurer.

Alors c'est compliqué, d'accepter de parler avec Kiyo, parce que tu ne sais pas si tu vas t'énerver, ou être patient, parce que tu ne sais pas si tu vas vouloir l'aimer, ou le détester, ou le mépriser. Mais tu as accepté, et c'est pour ça que tu remontes les escaliers plus vite qu'il ne le faudrait, que tu arrives dans la salle commune essoufflé.

Et tu te poses à ses côtés, cette fois-ci avec moins de honte, de gêne, de peur que la dernière fois, et tu observes les deux tasses fumantes, pleine de thé, et tu te dis, que, finalement, s'il le souhaitait, ce serait si simple de t'empoisonner. Quelle drôle de pensée. Salut. Et la voix est un peu rauque, la respiration un peu erratique, alors tu reprends ton souffle. Une respiration. Puis deux. Puis trois. Et tu lui souris, légèrement.

T'as un peu peur de ce qu'il va te dire, et au fond de toi, Kiyoshi, il y a cette peur intense, si forte, cette voix qui te murmure qu'il va te demander, te supplier, t'ordonner, de quitter la vie de Yume.

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Not what you think, but if I'm being honest
j'essaie.
j'ai du mal, tu sais. à chaque fois que je te vois, je repense à ce qu'il m'a dit, dans ce foutu labyrinthe, et de comment il m'a brisé le cœur, et de combien les éclats de l'impact l'ont atteint en plein visage, et je me demande, ça s'est passé comment ? ; je te jure je suis pas jaloux maladif, même pas jaloux du tout, sauf pour eux trois, encore et toujours, et c'est mal tombé j'imagine ? je ne sais même pas, et je doute, et je crois parfois que ça serait mieux lui avec toi mais tout mon être me renie quand j'exprime ces vacillations ces incertitudes ces hésitations  .
et si je te demande si tu l'aimes, tu me dira oui, pour sûr, mais avec quel verbe demander ? (好きだ  - 愛してる)
qu'importe : tu viens t'installer, et de pareils doutes n'ont pas lieu d'exister (je dois les chasser les dévorer en faire des piédestaux sur lesquels avancer, monter, évoluer)
tu pue la méfiance, tu suintes la non-confiance, ce n'est pas ce sourire plat qui viendra convaincre mon esprit d'autre chose -et, en même temps, je me doute de ce qu'il peut y avoir derrière ta tête. derrière ton propre dôme, fait d'os et de chaire plutôt que d'eau.
salut ! ma main attrape ma tasse sans aucune forme d'hésitation, et c'est bien ironique vu ma situation.
le dos contre le canapé, les jambes pliées en tailleur, mon uniforme parfaitement lissé, joliment coloré -on dirait vraiment juste deux étudiants qui discutent. des amis, peut-être, dans une autre vie. bon, je vais pas passer par quatre chemins. je pense que tu sais de quoi je veux parler, non ? qu'est-ce que ça pourrait être d'autre, de toutes manières ?
moi c'est tout ce qui me trotte dans la tête (c'est pas vrai, mais on dirait)
il a dû te dire des trucs, déjà. et je n'arrive pas à dire son nom, c'est comme si je voulais le garder pour moi jusqu'à ces quatre petites lettres, l'interdire de rentrer dans tes pensées enfin, dire, peut-être pas. tenter d'expliquer, peut-être. je sais pas. c'est --- compliqué fatiguant harassant épuisant exténuant épatant époustouflant vibrant étonnant surprenant. compliqué. pas simple. enfin, tu vois.
absolument pas.
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12.01.97
Il doit sentir, que tu n'es pas à l'aise, que tu n'es pas vraiment heureux d'être là. C'est dommage, parce que tu sais qu'avec Kiyo, tu aurais pu être proche. Tu aurais pu partager des discussions, des rires, des pleurs. Peut-être même que tu aurais pu partager la douleur de la perte. Kiyo est quelqu'un que tu apprécies, que tu pourrais apprécier, aimer. Mais tout est si compliqué.

Et il commence, sans préambule, sans prologue, sans hésiter ; il prend le taureau par les cornes. Oui, tu sais, il veut parler de Yume. Yume qui ne t'a pas dit grand chose, sur leur relation ; seulement que la mémoire avait été retrouvée, seulement que c'était compliqué, et tu avais presque failli lui chuchoter alors pourquoi continuer, si c'est compliqué ? Mais tu te souviens de Tetsuya, de ton amour, et toi, tu veux pas abandonner. T'as pas encore fait le premier pas, tu n'es toujours pas allé le voir, mais tu vas le faire, c'est prévu, même si c'est compliqué.

C'est compliqué, d'aimer.

Il continue, continue. Te dire des trucs. Et puis alors, il se perd dans ses explications. Des trucs, tenter d'expliquer, c'est compliqué. Pas simple. Et oui, oui, tu vois, Kiyoshi. Tu vois, et tu comprends, parce que toi aussi, c'est compliqué, aec Tetsuya, sauf que lui, il voudrait juste que tu disparaisses de sa vie, que tu n'existes plus... peut-être que s'il en avait l'occasion, il souhaiterait t'oublier aussi. Il m'a dit que tu avais retrouvé la mémoire. Et que c'était compliqué. Ton regard attrape le sien, reste là pendant un moment, à le regarder, l'observer, le détailler : Et si t'es là... c'est pas pour qu'on parle que du beau temps. Donc... qu'est-ce que tu veux savoir ? Ou que désire-t-il ? Toi t'as plus grande peur, c'est qu'il te demande de quitter Yume. Yume. Et sur ta peau, dans le col de ta chemise, tu sens les deux pendentifs. Et tu inspires, expires. Et s'il te le demandait, est-ce que tu partirais ?

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It might have been a nightmare, To anyone who might care
j'essaie.
je réussis, tu sais. c'est étrange à dire quand tous tes instincts te proposent de rejeter la situation, de l'oublier, de l'enterrer dans un coin, quand ta tête te dit que c'est pas une victoire mais que tu sais que c'est faux. que c'est bien, ce qui a été fait. que c'est un pas vers l'avant, vers le mieux, vers le futur.
dans ma famille, on n'est pas comme les autres. ah, si tu voyais mes cousins -comme ils sont forts ! singapouriens, américains, japonais, et si fiers. comment on fait ? pour réussir à se retenir à casser des gencives. pour ne pas réagir aux mots qui voltigent. pour brandir des bannières dont je n'arrive pas à être fier.
et pourtant, pourtant ! quand j'ai retrouvé la mémoire oh si tu m'avais vu courir, comme je me suis précipité chez lui, comme je l'ai cherché de mes pieds nus et de mon âme neuve, nouvelle née, ressuscitée : c'était tout ce à quoi je pouvais penser. c'est la clepsydre qui se casse, et tout le sable qui s'étale ; des cascades en une seconde après des mois de disette. je sais pas ce qu'il sait passé. pourquoi j'ai oublié, ou comment, et pourquoi je me suis rappelé, ou comment. c'est juste arrivé, et je l'ai pas embrassé putain j'étais tétanisé apeuré tellement désorienté que j'y ai pas pensé (et surtout on était dans un couloir ah et même la fin du monde a des yeux baladeurs)
on a parlé. beaucoup. mais je crois que j'ai du mal à comprendre tout ce que ça lui a fait. il s'était résigné, non ? à me laisser. je ne sais pas comment il a fait pour accepter, toutes ces années, ces mots doux arrachés comme des bandes de cire dès qu'ils étaient trop sincères, mes baisers accompagnés de c'est pour rigoler ah ! mes rendez-vous secret ma phobie d'être découverts mes mensonges d'honnêtetés et tout ce que j'ai fait.
tout.
parce que je ---
non, rien.
je prends une gorgée de thé.
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12.01.97
Il te raconte, ce moment où il a retrouvé la mémoire, ce moment où il s'est souvenu, et ça doit être terrible de savoir qu'on a oublié toute une partie de sa vie, toute une personne que l'on aimait plus que soi-même. Tu serais terrifié, horrifié, apeuré, de savoir que tu as oublié Tetsuya. Il te dit, il te dit tout. Qu'il l'a retrouvé, qu'il s'est précipité, qu'il ne sait pas pourquoi il l'a oublié, ou comment, et pourquoi, et comment il s'en est remémoré. Et il t'explique, encore, encore, il te le dit, qu'ils ont parlé, beaucoup.

Yume te l'a dit aussi. Et il y avait dans sa voix une sorte de tristesse, de mélancolie, de peur, de joie ; un peu trop de sentiments mélangés, et tu les comprends. Et alors, enfin, la question qui le taraude, qui lui fait du mal, tellement de mal. Il s'était résigné, non ? A me laisser.

Oui. Oui il s'était résigné, il avait cru que tu ne le regarderais plus, que tu l'oublierais pour toujours. Il avait cru qu'il n'en avait pas la peine, que tu l'avais voulu. Évidemment, qu'il s'était résigné, évidemment, qu'il l'avait laissé. Lorsqu'on est si souvent repoussé, à force, on comprend. Repoussé, rejeté, abandonné, oublié. Et tu te souviens de cette fois-là, où tu l'as vu pleurer sur les marches, où tu l'as pris dans tes bras, et où tu lui as murmuré que ça irait, que ça allait aller, que ça s'arrangerait.

Et désormais, maintenant, tu as un doute, tu hésites, parce que tu te demandes, si vraiment il le mérite.

Tu quittes son regard, tu quittes sa silhouette et tes yeux se posent sur la tasse que tu n'as toujours pas prise entre tes doigts. Tu observes la vapeur d'eau s'envoler, et tu lâches alors : Je pense... je pense que tu l'as si souvent repoussé, qu'il a cru que tu avais fait exprès, de l'oublier. Que tu as fait quelque chose pour l'oublier, de toi-même. Et à sa place... Ta respiration a un raté. Et à sa place, à sa place, à sa place. Ah. Ton cœur bat trop vite, et peut-être même que les larmes te montent aux yeux. Tu le regardes de nouveau : Et à sa place, si tu t'étais rendu compte qu'il était allé aussi loin à cause d'un baiser que tu avais partagé avec un autre... un baiser qui ne voulait rien dire du tout, qui signifiait rien, tu n'aurais pas pensé qu'il ne t'aimait plus ? Qu'il ne voulait plus de toi ? Que tu le dégouttais tellement qu'il était prêt à effacer toutes les traces de ton existence dans sa vie ? T'aurais fait quoi, t'aurais pas cru que t'en valais pas la peine ? Que tu valais rien ? Parce que tu sais que c'est ce que Yume a cru, qu'il ne valait rien, qu'il n'était rien.

Et ça te rend malade, tellement malade, parce que Yume mérite le monde, et il n'a qu'un homme qui ne l'aime qu'à moitié.

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Kinda thought they might care
je voulais dire :
parce que j'ai l'impression qu'il n'a plus l'énergie d'essayer, parce que je crois qu'il est un peu cassé immobilisé torturé, parce que je ne sais pas comment lui montrer comment lui dire, parce que j'ai besoin de temps et que lui a besoin de plus, parce que je sais pas comment faire comment me défaire de cet enfer comment continuer à croiser le fer avec tous ces compères qui m'ont accompagnés pendant, oh, des millénaires
ce ne sont pas des excuses, encore moins des pardons, c'est juste la réalité et moi je suis
fatigué
j'essaie de tout ordonner de remettre les choses à leurs places mais rien n'a d'étiquette, ni ma mémoire ni mes émotions ni mes envies, alors
j'ai envie d'être avec lui, mais pas trop
j'ai envie de savoir d'où je viens, mais pas trop
j'ai envie de tout comprendre, mais pas trop
terrifié à l'idée que ça puisse empirer.
contrairement à ce que je dis, j'ai encore tant de choses à perdre : celles pour lesquelles j'ai pu me battre, et gagner, malgré les marées (celles qui nous ont fait couler).
ce n'était pas vraiment --je ne le repoussais pas. je lui disais des choses que je pensais vraies. qu'on était juste là pour se réconforter, et que ça ne serait jamais réel. et s'il m'avait écouté, au lieu d'acquiescer, il aurait eu bien moins de cicatrices. ne te méprends pas, kiyoshi : je sais que j'étais horrible, mais peut-être que j'étais un de ces monstres doux, et lui un agneau qui n'a jamais eu peur des longues dents.
tu sais, j'essaie de lui faire confiance et j'échoue et j'échoue et j'échoue et je sais qu'il a dit, et toi aussi, que ce n'était rien, mais c'est un baiser, sacralité, et j'ai toujours du mal à -- l'accepter.
et moi à sa place, oh ! ç'aurait été un festival, un cirque, j'aurais scandé haut et fort que je me portais mieux sans lui, que ce n'était rien, et que les cœurs sont faits pour être percés -mais que moi, moi, je n'avais même pas saigné, même pas pleuré, même pas donné le moindre liquide qui soit. j'aurais été dans le déni, comme je sais si bien le faire. j'étais en colère. enfin, ça, je pense que tu t'en rappelles. j'ai pleuré devant lui, aussi, quand il me l'a dit. c'était si personnel -des choses que personne n'a jamais su. il me connaît. il sait que j'ai du mal -- avec les mots et les émotions et -- mes genoux sont remontés contre mon torse, réconfort inutile, le chaud de l'eau contre mes doigts déjà brûlants bref. je n'aurais pas fait comme lui, mais je comprends pourquoi il a réagit comme ça comment il a tout mis sur lui sur ses deux épaules et comment il a refusé de faire un choix par peur de perdre un des chemins ; même sa colère n'était pas bien fière et mes rugissements l'ont fait taire parce que c'est yume.
par contre, ce que je ne sais pas, c'est s'il le pense encore maintenant.

parce que je suis paumé. perdu. claqué. flingué. que je lui ai demandé, mais qu'avec j'ai mis des promesses, et j'ai hâte de les remplir mais en attendant j'ai toute mon énergie qui se tire.
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12.01.97
Il te dit tout. Il te dit plus que ce que Yume ne t'a jamais dit sur leur relation, et tu te sens mal pour lui, quand il te dit tout ça. Parce que Yume a du entendre ça, pendant si longtemps, et tous les jours ou presque. Je t'embrasse, mais c'est pour rigoler. On est ensemble, mais c'est pas vrai. Et quand on aime, ô quand on aime, on dit oui, oui oui, et on accepte, et on courbe l'échine, et on dirait oui à tout, si c'est pour pouvoir garder un tant soit peu d'amour, de fausseté.

J'essaie de lui faire confiance. Et tu te crispes. Comment ça, il essaie ? Il devrait. Il a toujours été là, pour lui, et il a tout accepté, par amour pour lui. Et il fait une erreur, une simple petite erreur, et alors il ne mérite plus rien ? C'est un baiser, qu'il semble te crier, et tu as envie de lui répondre Ce n'est qu'un baiser ! Parce que c'était juste parce que, tous les deux, vous aviez besoin d'un réconfort, de quelque chose de fort. Parce que c'était juste que, tous les deux, vous aviez besoin d'aimer, besoin d'être rassuré.

Il était en colère, qu'il t'explique. Et oui, oui, oui, tu te rappelles. Tu te rappelles du premier coup, comme du deuxième ? De cette sensation au creux de ton estomac, de la colère, de la honte. Et surtout, surtout, tu te souviens de la douleur, mais pas physique, non, mais la douleur de perdre Tetsuya. Parce que toi, toi, à cause de ça, t'as perdu Tetsuya, et personne, personne, personne ne semble s'en souvenir, ne semble le remarquer. Parce que oui, eux, ils se sont retrouvés, de nouveau aimés, mais toi ? Toi tu es seul, seul, et tu as perdu Tetsuya, ton ami d'enfance, ton premier amour, celui que tu aimes toujours.

Il le connaît. Oui. Et alors ? Et alors il doit tout accepter ? Il ne doit rien refuser ? Et il comprend, et tu as envie de lui dire que heureusement, qu'il manquerait plus que ça, qu'il ne comprenne pas. Et ça te rend malade, malade, malade. T'as soudain envie de vomir, Kiyoshi, l'estomac retourné, le cœur au bord des lèvres. Parce que c'est Yume. Et alors quoi ? Yume doit tout pouvoir supporter ?!

Et tes bras se croisent sur ta poitrine, t'enserrent, comme si tu voulais t'éteindre, te protéger, parce que tu es en colère, énervé... et peut-être un peu apeuré. Je sais pas. Mais quand on pense qu'on est une merde pendant des années, j'suis pas sûr que ce soit quelque chose qu'on oublie si vite. Ta voix est si froide, si brutale. Et tu n'en as que faire, de sa position, de ses mots qui se veulent rassurants, aimants. Il t'aime, c'est tout ce que je sais. Et des fois, tu as presque envie de lui demander pourquoi Yume l'aime autant, autant, tellement. Et pourtant, t'es jaloux d'un seul baiser, alors que tu l'as eu pendant des années, qu'il t'a tout donné, toujours, tout le temps, qu'il le fait encore et ça me... dégoutte. Ça te dégoutte, Kiyoshi. Au fond de toi, c'est ça que tu ressens pour Kiyo, du dégoût. Parce qu'il ne se rend pas compte de la chance qu'il a d'avoir Yume auprès de lui, qui l'aime autant, et qu'il ne désirait qu'une chose, qu'une seule et unique chose : le retrouver, l'embrasser au grand jour, l'aimer jusqu'à en crever. Il a fait qu'une seule erreur... et tu lui as fait payer le prix des tiennes.

Ah, tu n'étais pas censé t'énerver, Kiyoshi. Tu voulais vraiment essayer, d'arranger les choses, de ne pas l'enfoncer, parce que Yume l'aimait, et c'était bien pour cette simple raison que tu voulais bien le essayer.

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what's the matter anyway
attends -dézoome.
je suis là, devant toi. rien que ça, je veux dire -woah. ici. pour te parler. de lui. avec moi.
et ça t'apparaît habituel, comme si de rien n'était, comme si c'était normal ; pire, comme si c'était obligatoire.
tu ne te rends pas compte. ça aussi, c'est compréhensible. il a tout accepté, oui. moi aussi. tu ne sais pas ce que c'est -ah, tu ne le saura probablement jamais, toi et ta cervelle d'idéaliste- que d'avoir les regards en lame de rasoir. c'est bien simple : mets toutes ces choses que tu te reproches, mais dîtes par les autres.
alors ?
est-ce si facile, kiyoshi ?
nous ne sommes pas si différents. on a juste d'autres prisons : soi-même ou les autres, et l'un ne va pas sans son compère, mais c'est un mélange subtile qui nous définit.
je pourrais te dire que quelqu'un l'a découvert, il y a longtemps. je pourrais te dire qu'on m'a fait du chantage, qu'on m'a humilié, qu'on m'a rabaissé, et que je n'en ai jamais soufflé mot. je pourrais te dire que j'ai refusé que je me suis rebellé mais il sait toujours ce secret et mon sang s'agite quand je le croise dans les couloirs.
je pourrais.
je pourrais aussi te dire que c'était pour nous protéger. on est des gosses, tu sais ? qu'est-ce qu'on en connait, de l'amour, quand on a quatorze ans ? dix-sept ans ? surtout un comme de ceux-là. l'espoir est une chose dangereuse. tu devrais le savoir.
je pourrais te dire que pendant des années j'ai cru que j'étais fou à lier. parfois j'y crois encore. parfois je suis convaincu que je suis dérangé qu'il faut me soigner que c'est pas sensé se passer comme ça ; je le sais, que ça ne s'oublie pas. ce n'est pas ce que je te demandais. je voulais savoir, moi, si tu crois qu'il serait prêt pour d'autres choses, parce que mes envies se battent avec mes peurs et elles triomphent à tour de rôle -alors comment juger ? je suis incapable de --
tellement de choses.
la vérité, c'est que je ne suis pas jaloux.
je suis terrifié.
j'ai peur, je tremble, je m'affole, je m'inquiète.
nous aussi au début, c'était juste un baiser. là-bas, sous les cerisiers. est-ce que tu dirais que ça aussi, c'était une de mes erreurs ? vas-y, dis-moi. est-ce que j'avais le droit ? de craquer à ses côtés. de changer, un peu, probablement pas assez. vas-y. parce qu'il me dit rien. je sais qu'il essaie, mais moi --j'ai besoin de soutien. qu'importe si c'est de ceux qui glacent le sang. qui vous fait haïr vos semblants.
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12.01.97
Tu es si en colère, Kiyoshi. Tu es tellement en colère que y'a ton cœur qui bat si vite, plus vite que lors de tes insomnies, et pourtant, c'est si rare, venant de toi. Même quand il t'avait frappé, frappé, frappé, même là, tu n'avais pas été en colère, tu avais compris, tu avais accepté, parce que tu le méritais. Il avait eu raison, de le faire, tu ne lui en voulais pas, pour ça, même si des fois, t'avais peur qu'il s'énerve, que de nouveau, son poing fracasse ton être. Et ce serait si simple pour lui, de se laisser aller à la colère, de s'énerver sous tes accusations. Mais il ne le fait pas, mais il fait un effort, mais il essaie, il essaie vraiment.

Alors tu tentes de te calmer, tu prends une grande inspiration, une inspiration qui tremble, une inspiration qui fait mal, quand on la prend. Et tu expires lentement, doucement. Et alors, alors, sa voix, qui te semble si peu sûre d'elle, s'échappe de ses lèvres : Nous aussi, au début, c'était juste un baiser. Est-ce que tu dirais que ça aussi, c'était une de mes erreurs ? Tu secoues la tête de gauche à droite, et un soupire t'échappe. J'ai jamais dit que vous étiez une erreur. Jamais, jamais, jamais. C'est juste... si Tetsuya en avait embrassé un autre, oui j'aurais été... en colère, et... triste ? Mais... mais je l'aime ? Et alors, je sais pas. C'est juste que, je lui en aurais parlé ? Je lui aurais demandé, si c'était vrai, si c'était quelque chose qui comptait vraiment pour lui et... Les larmes te montent aux yeux. Ah. Ah. Pourquoi t'as parlé de Tetsuya ? Tu veux pas en parler, tu veux pas. Alors tu inspires, expires de nouveau. Je pense que vous avez tous les deux fait des erreurs, parce que Yume aurait du te dire, quand il se sentait pas bien. Mais au moins maintenant t'essaies ? Et... écoute j'aime Yume, je l'aime si fort c'est... mais c'est un ami ? C'est vraiment qu'un ami, et c'était qu'un baiser. Enfin. Okay. Deux, mais, l'autre c'est juste, je voulais lui faire un bisou, pour le remercier et... on était un peu... Tes joues rougissent, ta voix se fait basse : On avait bu un peu trop de saké. Tu te racles la gorge, reprends, tes doigts venant récupérer la tasse – enfin – sur la table basse. Mais c'est pas... Je suis pas amoureux de Yume, et il est pas amoureux de moi. Il... Quand tu l'as quitté, on aurait dit que tout son monde s'était écroulé... Et ton regard trouve le sien.

Tu te souviens de votre étreinte, quand il pleurait dans les escaliers. Et tu l'as serré si fort, si fort, si fort, en lui disant que tout s'arrangerait. Inspiration. Expiration. Vous êtes pas une erreur. Vous avez jamais été une erreur, d'accord ? Vous avez juste... mal fait les choses. Mais ça s'arrange, maintenant, non ? J'veux dire, si tu viens m'en parler, c'est que ça va, non ? Et t'as l'espoir, Kiyoshi, que ça aille, pour lui, pour eux, pour leur amour à tous les deux.

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worth it ?
il reste calme mais ça se sent -ça s'agite là-dedans. dans sa tête. dans sa cage thoracique.
et moi --
c'est le calme plat
ça fait
−−·− ··− ·−−−−· · ··· − −····− −·−· ·
−−·− ··− −−− ··
−·−· −−− −− −− · −· −
··· − − − ···
tu ne l'as pas dit, non. mais c'est vrai, hein ? il y a tellement d'erreurs et de faux pas. trop de montagnes à déplacer, et d'assassinats presque réussis.
de quoi on aurait pu parler ? de sentiments que je me refusais ? d'affection qu'il demandait ? de besoins qu'on cachait ?
c'était presque comme un contrat. du silence pour nous deux. n'était-ce pas équilibré ? à se donner tous entiers, à enlever les barrières qui nous protégeaient, à être plus honnêtes qu'on ne l'a jamais été.
il m'a vu en entier.
tu n'as pas idée d'à quel point ça m'a terrifié.
mais toi ; toi tu discutes parce que tu courbes l'échine quand le destin se joue de toi, toi t'aurais accepté parce que ta mollesse d'esprit te permet au moins d'être flexible, toi tu donnes des chances à des gens qui n'en méritent peut-être pas
(comme le gars devant toi,
à critiquer quelqu'un qui a foi
en un dieu qu'il ne reconnaît pas)
mes bras se crispent attrapent le tissu de ce stupide uniforme ah mes empreintes brûlent sur le réceptacle et je regarde la surface trembler, incapable d'y décerner un reflet qui vaut la peine d'être regardé
(mes yeux bleus et ces cheveux gris -risibles)
je le savais ces baisers ma hantise mais j'aurais --non, je n'aurais pas voulu ne jamais l'apprendre, mais moi je me redis :
on était des amis aussi
et toi et tetsuya sûrement également
il m'aimait avant
mais qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?
(ah ·−·· ·− −·−· ·−· ·· −− −−− ··· ·−)
j'essaie tellement de le croire, mais les parallèles me tendent des pièges.
j'ai l'impression de flotter, sans point auquel me rattacher.
à qui faire confiance ? pas à moi, ça c'est certain.
à lui ?
non plus.
il doute.
il me l'a dit. écrit. j'ai gardé l'origami. je le relis souvent.
parce que j'ai plus envie de vivre tout ça et que j'ai l'impression qu'on en sort pas.
moi aussi. c'est dur d'être un adulte. d'être mature. de faire des choix hors de la demie-mesure.
et au contraire, comme c'était facile que de faire des promesses lorsqu'on sent la fin du monde, quand on retrouve une moitié oubliée, quand on ne pense pas à tout ce qui doit changer.
parfois j'ai la gorge qui se serre les yeux qui gonflent quand je repense à mes mois dans l'ombre, parfois le soir quand j'ai ma peluche dans les bras j'espère que c'est lui et je l'imagine de temps en temps, parfois le matin avant de regarder mes plantes c'est lui qui reste dans ma tête parfois je me demande si ça rime à quelque chose.
si on peut être heureux
autrement que juste en le décidant.
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12.01.97
Le silence s'installe. Et pendant un instant, tu crois qu'il va simplement partir, qu'il va simplement se lever et tourner les talons, qu'il va simplement disparaître et couper court à la conversation. Et tes doigts un peu tremblants posent la tasse sur la table la plus proche. Et tu sens ton cœur battre si fort dans ta poitrine. Et si tu avais fait une bêtise ? Et si tu avais dit une bêtise ? Et si, à cause de toi, Kiyo décidait de ne plus être avec Yume ?

Et alors, deux mots. Tout simple et tout petit. Deux petits mots qui montrent toute sa peur, tout son désarroi. Et puis l'aveu, le sien. Lui aussi. Et tu baisses les yeux. C'est normal, de douter, non ? Surtout vu leur histoire, surtout vu comment elle s'est arrêtée, comment elle a repris. C'est normal, de douter, d'avoir peur, de ne pas savoir quoi faire. Et tu inspires, expires, inspires, expires de nouveau. Et tu l'écoutes, et enfin... Je me demande si ça rime à quelque chose. Oui ! Oh, et tu t'es exclamé trop fort, et heureusement qu'il n'y a encore personne dans la salle commune, qu'ils sont encore en train de dîner. Heureusement. Et tu calmes ta respiration, ta voix, reprends, plus calme : Pourquoi c'est si compliqué, si tu l'aimes, et qu'il t'aime aussi ? Oh, et tu pourrais songer à Tetsuya. Mais pour toi, Tetsuya ne t'a jamais vraiment aimé non plus, ce n'était pas comme toi. C'est pour ça, qu'il faut que tu ailles le voir. Pour te faire rejeter en bonne et due forme. Mais ce n'est pas Tetsuya, la question, ce n'est pas toi, qui es important, en ce moment.

Tes doigts tremblent, et tu continues : Alors tu laisses tomber, parce que ça devient compliqué ? C'est normal de douter, vous pouvez pas être sûrs, et puis, on sait même pas si on va rester ici ou non alors... vous savez rien de ce qu'il peut se passer. Alors... je... et... Et tu perds tes mots. Tu n'as jamais été très doué pour les utiliser, de toutes façons. C'est vraiment ce que tu veux, laisser tomber ? Parce que, si c'est ce qu'il souhaite... à quoi bon continuer ?

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worth it ?
je n'arrive plus à fuir.
pourtant j'y excellait. c'était tout ce que je savais faire. me planquer derrière un nom qui commence à briller, derrière un modèle qui me propose de la sécurité tant que je suis d'accord pour huiler la guillotine. je n'avais même plus à formuler ces excuses pré-fabriquées, cette supériorité fantasmée.
et maintenant, maintenant !
il y a, entre moi et mes idoles, plus qu'un plafond de verre -j'ai l'impression de vivre dans une bulle de champagne
secoué de tout côté pour au final juste se faire avaler, goût qu'il finira par oublier bien plus vite qu'il n'y a pensé
j'ai peur de tout, et rien n'a l'air de dépendre de moi,
et si j'acceptais juste tout ce qu'il y a entre nous, c'est à kyoko que je fais disgrâce
et si je refuse tout d'un coup, c'est lui que je coule
rui --il me regarde de si haut déjà, persuadé qu'il montera sur le trône
je me débats dans des eaux battues par trop de mains
et ils ont tous des as dans leurs manches
qu'est-ce que je peux faire ? si même la vérité n'est pas honnête.
ce n'est pas que je laisse tomber. c'est que --ça a toujours été compliqué et ça ne veut rien dire mais crois-moi derrière se cache le pire et peut-être que ça veut dire quelque chose. tu sais, ce que je fais ne concerne pas que moi. kyoko kyoko kyoko pater grand-père santoku jun sara même ce rui, ah, et niji il continuera et jian famille de ratés et il fait ces choses j'en suis tellement dégoûté (jaloux) et vraiment (vraiment) je ne veux pas faire comme lui c'est un massacre un assassinat programmé de tous ceux qu'il peut bien côtoyer je me demande si je suis capable de réussir ce qu'il veut. j'aurais pensé qu'il t'en avait parlé. mais visiblement non.··· − − − ···
fin de transmission, vidé de toute énergie, louant n'importe qui pour le canapé sous mes muscles interdits
le thé passe en gorgées jusqu'à mon estomac, ça réchauffe un peu mes esprits engourdis.
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12.01.97
Il ne laisse pas tomber, et un poids sur ton cœur disparaît. Parce que Yume l'aime tellement, tellement, tellement, et il le veut tellement, tellement, tellement dans sa vie, que tu sais qu'il serait si mal, sans lui. Et il t'explique, que ça a toujours été compliqué, et tu comprends, tu comprends tellement. Tout a été compliqué avec Tetsuya à partir du moment où il t'a embrassé, où tu l'as embrassé, où vous vous êtes embrassés, et que ces mots maudits – les tiens – ont dépassé la barrière de tes lèvres. Je t'aime, je t'aime, je t'aime.

Et peut-être que ça veut dire quelque chose. Ton père est parti. Ta mère est morte. Tetsuya t'a laissé. Mikado t'évite. Yori, ça a toujours été bizarre. Et il ne reste dans ta vie que Kaede et Yume. La première est là parce qu'elle le doit. Le second... le second à se demander quand est-ce qu'il partira. Est-ce que ça veut dire que tu ne mérites pas d'être aimé ? Oh, tout prendrait sens, tout deviendrait si logique, tout serait si facile, si simple.

Mais ce sont ses doutes à lui, qui sont importants, alors tu chasses les larmes qui te montent aux yeux, t'excusant à demi-mot. Inspiration, expiration, et tu calmes les battements incessants et violents de ton cœur. Ah, qu'ils cessent, qu'ils cessent, tout fera moins mal, si ce satané cœur arrêtait de battre. Il ne m'en a pas parlé. Mais... tu devrais peut-être lui dire, que toi, tu as peur qu'il se sente pas bien ? Tu le regardes alors, tes doigts viennent saisir sa tasse, la poser sur la table aux côtés de la tienne et tu attrapes ses doigts entre les siens. Ça te semble si facile, t'as l'impression que comme ça, tu peux mieux aider les autres. C'est sûrement faux. Vous pourrez pas aller bien, si vous discutez pas tous les deux. Et puis, si vous voulez que ça marche tous les deux, vraiment, pourquoi ça marcherait pas ? Parce qu'ils en sont capables, non ? Vivre heureux. A deux.

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anguish
peut-être que ça veut dire quelque chose
peut-être que t'as pas besoin de tous ces gens dans ta vie. peut-être que t'es plus fort que ça. peut-être que ça te permettra de mieux comprendre. peut-être que ça t'aidera à mieux apprécier. à les garder, les vrais.
tu sais, je pense qu'on peut devenir amis. à la longue, hein. ça prendrait du temps, c'est sûr, mais on a cette manière de poser les choses sur la table, d'essayer d'aplanir les situations, et même si mon premier réflexe c'est pas de parler, c'est bien le second. je pense qu'on aurait des choses à se dire, en dehors de yume. que tu pourrais me passer un bout de ta naïveté, et moi de ma négativité, histoire de les transformer en qualité. on appellerait ça confiance et terre-à-terre, et ça sonnerait tellement mieux à deux.
mais voilà, en attendant on peine à se comprendre parce qu'on est pas dans le même univers. j'ai ---j'ai pas le temps d'explorer le tien j'ai déjà l'impression que chaque seconde me crie à quel point elle est gâchée, qu'elle préférerait être donnée à quelqu'un d'autre
et pourtant, une pause, dire attends, ça serait si nécessaire, vraiment révolutionnaire
mais non
je lui ai dit que j'étais pas sûr d'y arriver. il m'a dit qu'il avait peur que je ne l'apprécie plus si je changeais. je sais pas pourquoi je me muselle encore putain comment t'arrives à dire ça si simplement ? si facilement ? comme si c'était rien ? comment tu fais pour accepter comme ça que deux garçons paumés puissent s'aimer et qu'ils aient un avenir ensemble ? on a discuté. il se sent pas bien. moi non plus. on le sait. moi, je veux savoir si ça va mieux, mais il me dira oui même sans y réfléchir. il a promis d'être honnête mais je doute de tout parce qu'on a tellement menti en étant vrais que je ne sais plus où ça s'arrête.
c'est moi qui bloque tout. parce que -- et le voilà, cet aveux, cette boule de feu au fond de mon gosier, celle qui rate à chaque fois de m'étouffer est-ce que j'ai envie que ça marche si ça veut dire blesser ma sœur ?
c'est là
toutes les fissures
qui laissent mon âme se faire hanter
qu'importe ce que je décide, ça cause du tord à quelqu'un, et à moi dans tous les cas. alors ---pour le moment, c'est tellement plus facile de me dire que je suis malade. je suis déjà presque un bâtard, tu sais ? non, tu sais pas, mais j'ai des adjectifs sur mon dos et --- elle est pas là, tu sais ? kyoko. c'est ma voix qui craque. vraiment. une supplication. ramenez-la moi. n'importe qui. s'il vous plaît. son prénom ça emporte tout, j'arrive plus à penser. peut-être qu'elle reviendra en février. je sais pas. elle m'a rien dit. elle est partie d'un coup et j'avais personne avec qui pleurer parce qu'ils se sont tous barrer en même temps ; c'est une blessure qui s'infecte depuis six mois déjà et le pus coule à travers mes yeux ça brûle ça tire ça griffe et qu'est-ce que je lui annoncerait, hein ? quand elle reviendra -parce qu'elle va revenir, non ? s'il vous plaît. ne la laissez pas se faire enlever. que je refuse tout et qu'elle aura qu'à se démerder avec un nom taché, mal vu, dont on ne veut pas entendre parler ? ou bien je dis à yume d'accord, ok, mais je vais me marier, et j'aurais des enfants, mais promis juré c'est pas pour de vrai ? je cherche des solutions mais j'en vois aucune. des corbeaux sur mon épaule, ça croasse ça croasse ça rit comme une hyène et là, à côté de toi, quand je pleure et que je lâche pas tes doigts c'est rui que je vois, et c'est taichi que je vois, c'est ishida que je vois, et putain je veux finir comme aucun des trois.
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12.01.97
Il te confie tous ses doutes, toutes ses peurs, et que peux-tu dire, Kiyoshi, face à tout ça. Et que lui dire, Kiyoshi, toi qui n'as plus vraiment qui que ce soit dans ta vie ? Toi qui ne peux blesser personne, vu qu'il n'y a personne à blesser. A part Yume. Yume. Yume. Et tes doigts se serrent autour des siens. Comment lui dire, comment le rassurer, comme le faire espérer. Tu n'as jamais vraiment réussi à espérer pour toi, Kiyoshi, mais tu espères pour les autres, c'est toujours plus simple de croire pour les autres que pour soi-même.

C'est tellement plus facile de me dire que je suis malade. Non, non, non, il n'est pas malade, ce n'est pas une maladie. Il a le droit d'aimer quelqu'un, n'importe qui. Une fille, un garçon. C'est pas une maladie, de tomber amoureux, même si le cœur se serre, même si l'estomac se retourne, même si des fois, nos membres tremblent et que les larmes montent aux yeux. C'est pas une maladie, de tomber amoureux, même si ça nous fait faire des insomnies, que tout notre corps brûle, et que notre cœur bat vite, vite, trop vite. C'est pas une maladie, de tomber amoureux.

Et si, elle avait envie de partir elle aussi ? Partir, s'enfuir, quitter cette prison qui semble être leur nom. Tu ne sais pas ce que c'est, toi, Kiyoshi, parce que tu portes le nom de ta mère depuis que ton père est parti, parce que tu n'es rien ni personne, parce que tu n'as aucun héritage, si ce n'est celui de l'amour de ta tendre mère.

Tes doigts serrent encore les siens. Et tu ne sais que dire, Kiyoshi, que dire, parce qu'il semble avoir si mal, et il semble tellement souffrir ; et tu ne comprends pas, tout ça, car tu n'as jamais eu le poids d'un nom sur tes épaules trop faibles. Tes doigts te semblent froids contre les siens, et tu regardes vos mains que tu as liées. C'est la deuxième fois que tu le fais. Et tu vois se larmes, monter, glisser, humidifier ses joues trop claires et tu réagis plus vite que tu ne le devrais, Kiyoshi. Tes bras l'enserrent, viennent glisser le long de son cou et le serrent si fort, si fort contre toi. Je sais pas quoi te dire, pardon. Pardon. Et ton étreinte se resserre encore, et tes lèvres se meuvent contre son oreille pour lui chuchoter des paroles rassurantes, réconfortantes : Mais ça va aller... ça va aller, t'as le droit de l'aimer, tu sais ? T'as le droit. T'es pas malade, au contraire. T'as le droit de l'aimer. C'est pas grave. Au contraire, c'est bien, d'aimer. T'as totalement le droit de l'aimer, t'es pas malade. Non, il n'est pas malade, et il a le droit de l'aimer. Il a tous les droits de l'aimer. Parce que Yume, on peut que l'aimer, de toutes façons.

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anguish
je ne m'appartiens pas.
je veux dire : ce n'est le cas de personne. on est tous trop liés, même ceux qui clament que non, du haut de leurs grandes tours d'argent qui, s'ils tombent, s'écraseront quand même si ceux tout autour.
je ne sais pas si elle a envie de partir. putain, je saurais même pas dire où elle est partie -beauxbâtons ? ilvermorny ? castelbruxo ? probablement là où elle pourrait être utile, la pauvre poupée, et ses cheveux ça serait des mètres d'or à caresser, et ses rires ingénus plairont à ceux qui la pense sans cervelle -ah. n'est-ce pas pire, de se rebeller ? est-ce que ça vaut la peine de tout perdre si on n'est pas sûr de qui on est ? est-ce que vraiment je peux décevoir mon père, mon grand-père ? est-ce que je peux donner raison à rui ? est-ce que je peux tout enfuir sous de la boue ah laisser pourrir tous mes souvenirs ?
peut-être qu'il faudrait partir. seul. mettre les choses en perspective. comprendre le monde. abandonner les deux idées. je crois que je garderais ma sanité, si je faisais ça. parce que je peux pas décider entre eux. je peux pas choisir. c'est au-dessus de mes forces. et si dans mon esprit tout était clair ça serait tellement plus simple, et si ça m'était égal et si les regards ne me donnait pas des airs de roulette russe et si je n'avais pas l'impression d'avoir déjà tendu la corde (et que beaucoup n'attendent que de mettre un coup de pied dans ce tabouret ah pour me saboter)
dans d'autres circonstances je crois que je t'aurais aussi serré dans mes bras mais j'ai le cœur si vide j'ai la sensation d'avoir perdu mes nerfs et même le thé qui se renverse j'en ai rien à faire (ça camoufle les larmes mais je fais tant de bruit c'est dégueulasse et tant pis)
je me laisse attraper transporter bercer par tes mots qui viennent soigner les blessures superficielles. on dirait presque un sortilège, tu sais ? la manière dont tu le répètes. et à chaque fois (t'as le droit de l'aimer), mon esprit dit : oui mais pas en entier, (t'as le droit) : c'est pas ce que dit la loi, (t'es pas malade) : alors je suis cinglé, (t'as le droit de l'aimer) : est-ce que c'est vrai ?, (c'est pas grave) : mais regarde où on en est, (c'est bien, d'aimer) : pas lui, pas comme ça, (t'as totalement le droit de l'aimer) : mais je, (t'es pas malade), tu promets ? tu serais prêt à le jurer ? moi je---
j'en peux plus.
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