Les flammes léchaient le bout de ses mèches corbeau, calcinaient, dévoraient tout sur leur passage. Les créatures grotesques étaient des crève-la-faim qui ne rêvaient que de les consumer.

Il n'y avait plus rien, il ne trouverait rien en haut, il ne pouvait même pas faire l'ascension, il était déjà trop tard. Sa main se referma sur son katana, une autre colère, une autre rage menaçait de refaire surface, il devait la taire.

Le garde-chasse toussa, une manche devant son visage ; si ce n'était pas les flammes, ce serait le monoxyde de carbone qui les tuerait. Il siffla entre ses dents et marmonna plus pour lui-même tandis qu'Ishida s'éloignait. La mer de flammes ne se limitait pas qu'aux hauteurs. Endo pouvait bien fuir en bas, il ne laisserait pas l'enfant redescendre.

— Sale gosse, j'avais dit les fenêtres.

Il n'avait plus le temps de se battre (pour quoi ?), de défendre (qui ?), Ren courut vers l'élève qu'il saisit par l'épaule.

— Vous ne me laissez pas le choix. Il le mit sous son bras, le soulevant comme un vulgaire sac. Je ne veux pas vous entendre vous plaindre, tenez-vous tranquille.

Dans sa course vers la fenêtre la plus proche, Ren gardait un œil sur les monstres de flammes, puis la vitre se brisa sous le mouvement de sa baguette. Il pouvait saigner, se couper sur les restes de verre, ses émotions étaient si engourdies, si absentes, il était si calme qu'il ne savait plus s'il était lucide. Avait-il mal ? (Il saignait.) Avait-il seulement peur ? (Son cœur cognait tellement fort contre ses tympans.)

Il sauta. Et le fouet violent du vent contre son visage brûlant fut la seule chose qui lui sembla réelle. Un. Deux. Trois. Quatre étages.

— Arresto Momentum.

Ah. Peut-être. Peut-être que s'il avait laissé Ishida redescendre, lui-même n'aurait pas sauté.