— MAHOUTOKORO
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Tu n'auras qu'un mois pour fleurir ❣ ft. masa
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Tu n'auras qu'un mois pour fleurir
et sept années pour oublier
03.03.1997 (masa ♥)
il y a des myosotis dans la rivière
et beaucoup de poissons dans le ciel


voilà la seule idée que tu oses formuler marie-jeanne alors que tu te penches au-dessus de la rivière ;
c’est là le silence que tu aimes tant et une quiétude fraichement retrouvée après les évènements du mois passé.
te voilà à peine arrivée à mahoutokoro que tu éprouves déjà le besoin de t’isoler (de te retrouver) ; il faut dire que les voix des autres élèves pesaient bien trop lourd pour toi
(et leurs visages défaits,
et leurs rires aux sonorités de l’abysse)


les vacances avaient été plus difficiles que tu l’imaginais, tu avais été surprise par cette écume un peu étrange qui avait plusieurs fois roulé sur tes joues
des larmes mais en plus grand
à quémander tes étoiles pour qu’elles pardonnent ceux qui avaient trahi et qu’ils bénissent ceux qui étaient tombés.

et tu sais ton cœur fais un drôle d’écho encore aujourd’hui
quelque chose de noir et de sombre (un peu cassé), ça te noue la gorge de revenir ici marie-jeanne
tu n’avais pas été blessée (toi)
tu n’avais pas vraiment souffert (toi)
mais tu connais l’identité des victimes et tu connais leurs visages ah ! tu connaissais ceux qui sont partis tu n’as pas oublié
la saveur de leur nom qui glisse sur tes lèvres
que tu n’as plus le droit de prononcer maintenant

et maintenant tu es là, et tu t’accroupis au bord de l’eau marie-jeanne
tu n’es pas triste, pas vraiment, mais tu as besoin de quelques secondes
de quelques minutes encore pour rallumer tes étoiles
l’endroit est léger, connu cent fois de toi (mille fois) parce qu’il est le refuge des rares tourments qui t’habitent
c’est là que tu laisses tes doutes et tes peines – ils flottent parmi les lotus au grès des flots
et tu t’imagines bien loin finalement, tu te perds dans ton enfance pour t’apaiser – voici là l’océan qui lèche tes chevilles puis tes hanches tes seins et tes lèvres voilà tes cheveux roses qui forment des rameaux autour de ta petite tête, des chemins perdus dans l’eau comme les branches d’un arbre
il y a tant de possibilités au final, et tu te le dis, oui, tu te le dis
que tu peux être tant de choses et bien peu de choses
et que tout cela t’est égal, (d’être)
tant que dans leur cœur tu existes.

alors tu repenses à ces personnes aimées et leur sourire t’apaise ; tu sais que si elles sont blessées, tu seras capable d’embrasser leurs cœurs brisés

une grande inspiration
(te voilà marie-jeanne)
et tu te redresses comme tu te redresses toujours, égare ta paume dans tes cheveux (il y a la fausse myosotis que tu y accroches souvent)
souris pour toi-même, dans le vide – tu te fiches que personne ne puisse te voir heureuse parce que tu fais provision de ton bonheur à offrir.

et soudain l’envie de partage te prend comme elle te prend toujours
les noms défilent à nouveau dans ta tête, les visages (quelle saveur as-tu oublié ?) et tes pensées s’arrêtent sur celui que tu considères comme l’un de tes meilleurs amis

masa.
ah ! soudainement il te manque.
tu veux le voir.


et c’est un peu fébrile que tes mains se saisissent du calepin que tu gardes toujours au cas-où (origami), que tu écris un mot sans vraiment y réfléchir
je suis au bord de la rivière, tu viens ? - maria  
puis le joli papier au rose cendré s’envole et tu restes là, immobile
à laisser le soleil cajoler ton visage
à observer les milles cristaux qui ornent la surface de l’eau.

tu es certaine qu’il te rejoindra.
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tu n'auras qu'un
mois pour fleurir
L'abattement des cartes colorées sur la table, l'abattement sur le visage de tes adversaires ; un fini magistral Uno et se profile la victoire prophétisée. Sporadiques étaient les rivaux capables de te vaincre, sans cesse enlacé par la bonne dame chance, au jeu des ténèbres. Nul honte en toi d'offrir un si narquois sourire aux enfants que tu venais de démolir, de déblatérer de si crâneuses paroles et ne faire preuve d'aucune pitié envers tes juniors — certainement tu aurais continué infiniment de leur faire avaler raclée sur raclée — mais un origami transpirant de joie te retrouva, et il fût difficile d'en ignorer le contenu de la dépêche, ce qui te força à prendre tes cliques et tes claques.

Oh, tu finiras d'extorquer leur argent de poche un autre jour.

Tu haïssais que l'île mimique la météo de l'archipel ; il faisait froid et se percevait une poignée de nuages, toi, tu voulais une étouffante chaleur et un ciel si bleu qu'il t'en brûle la rétine. Attendez, tu retires la fin de ta phrase — t'es déjà assez bigleux comme ça — un ciel si bleu qu'il caresse ta rétine. À mesure que tu longes l'aval de la rivière, le désir des jours estivaux se creuse un peu plus. Vivement les prochaines vacances, être sur l'île t'emmerdait déjà. Il était difficile de chasser le terrifiant souvenir du funeste trente-un janvier ; tu te voulais comique, mais il arrivait que même les blagues, parfois, ne sachent réconforter la terreur sommeillant dans ton cœur.

La marche ne s'éternisa pas que se dessinaient les contours d'une amie. Ah! tu cracherais, et tes lèvres siffleraient qu'amie est un grand mot pour un fantôme qui disparaît à son gré sans fournir nouvelle. L'agacement te taraudait, à t'en mordre les muqueuses, et la colère t'emportait en repensant au sang d'encre que tu t'étais fait. Tu l'avais snobée deux jours durant, mais ce premier jour de cours s'était révélé assez ennuyant pour t'en faire oublié cette supposée froideur. À pas de loup, tu t'avançais dans un silence — tu craignais de réveiller des morts dorénavant — et arrivé à proximité d'elle, ta main pinça sa joue. Surtout, MJ, ne donne pas de nouvelles, hein. Ce n'est pas comme si des psychopathes avaient tenté de nous tuer après tout. Pourquoi te fatiguer à dire que tu étais sauve, hein. ah, tu étais fâché.

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Tu n'auras qu'un mois pour fleurir
et sept années pour oublier
03.03.1997 (masa ♥)
il y a des mots dont le sens t’échappe, mais qui carillonnent sur tes lèvres
une colère inattendue qui froisse tes éphélides et écrase la bonté de ton cœur – pourquoi faut-il toujours que tu gâches tout, marie-jeanne.

tu peines à comprendre la soudaine exaspération de ton ami, oh non tu ne la comprends pas mais tu sais que tu dois être sérieuse ne pas sourire et dévier la conversation masquer le mal comme à ton habitude – il y a toujours une raison à la colère et tu ne peux pas
l’ignorer
même si tu le voudrais

tu ne pleures pas il t’en faut bien plus pour que tes yeux soient mouillés mais ah, ah ! tu entends les reproches et tu sens ton cœur lourd tomber au creux de ta gorge tu ignorais que tes sentiments étaient si haut dans ta tête
que tes émotions ne naissent pas dans ta poitrine mais dans le creux de tes rires et de tes grimaces
et un battement sourd dans ton crâne un roulement insidieux qui te ferait tomber te renverser à genou dans l’espoir de ce moment gâché uniquement par ta faute,
j’ai oublié.
je t’ai oublié, masa, parce que c’était beaucoup plus simple de fuir le monde magique pendant un mois.


– … j’ai oublié.

te voilà nacrée de culpabilité et ta nuque s’incline
comme un cygne ou une reine qui abdiquerait de son trône tu déposes tes armes et tes tiares – tu ne voulais pas lui faire de mal.

Tu lèves tes doigts doucement (si délicatement qu’on croirait que tu ne veux pas
réveiller les vivants)
puis glisse tes phalanges entre celles de masa pour éloigner sa main de ta joue.
et tu gardes ses doigts quelques secondes entre les tiens avant de les lâcher à contrecœur. tu ne veux pas les lâcher.
blessure hurlante.

– j’ai passé beaucoup de temps avec mon frère… avec mon père, aussi. tu sais, sur l’océan… comme quand j’étais enfant.


sibylline voilà que tu te perds dans tes murmures marie-jeanne et ta prose s’affaiblit se ponctue d’hésitation et de virgules
ton étonnante franchise mise en péril par ta culpabilité
tu aurais pu tu aurais dû être meilleure pour lui comme pour les autres de tes amis mais
mais
mais
mais
tu avais fui
tu fuis toujours


quelle ironie pour toi qui veut allumer les étoiles des inconnus, d’éteindre celles de ceux que tu aimes.

tu baisses un peu plus la tête pour silencieusement demander et bénir la grâce de l’enfance
ton innocence te manque tu veux être là mêler tes doigts aux siens et parler de choses inutiles comme deux meilleurs amis tu veux regarder les étoiles ou parler du dernier cours manger une sucrerie peut-être des nouilles instantanées s’il faut et faire les quatre-cents coups (les quatre-cent cœurs) sur les falaises ou dans l’antre d’un yokai que vous n’étiez pas censé rencontrer
mais tu le sais marie-jeanne, tu le sais qu’il faut assumer
que tu avais voulu vivre
que tu avais voulu être
(masashige n’est pas rancunier mais tu détestes les plaies inachevées surtout quand tu es celle qui les as infligées.)

– je… écoute, je ne voulais pas y penser, je crois. et tu ne voulais pas qu’il y pense non plus. mais je suis sauve, et toi aussi. c’est le plus important non ?

tu as envie de sauter dans ses bras de l’étreindre de le serrer contre toi encore
encore
encore
et encore
avec toute la candeur de ton cœur toujours en enfance
tu as envie de lui dire

dieux merci, vous êtes tous en vie
dieux merci, vous n’avez rien
et même s’il y a des blessures
que la magie n’a pas su guérir
je sais qu’ensemble on ira bien.

et maintenant masa on se retrouve et tout seras comme avant
promets-moi que tout sera comme avant même si tu ne peux pas sauver mon cœur – promets-le moi et je suis sûre que tout ira mieux je ferais en sorte que tout aille mieux
je t’emmènerais au bord de l’océan j’emmènerais tout le monde sur la grève goûter les vagues s’écorcher les genoux sur les galets
on regardera les poissons dans le ciel on laissera l’écume coulé si on en a besoin et on s’étonnera – ah, comme c’est salé
et je te promets oui je te promets que lorsque la nuit tombera j’aurais pansé toutes tes blessures embrassées chacun de tes hématomes

les contes de fée ne sont pas un mythe, j’ai
décidé d’y croire

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tu n'auras qu'un
mois pour fleurir
Le menton se soulève, les iris en direction du ciel, j'ai oublié, si simple excuse — et connaissant la fille, si possible. Néanmoins, cette omission était une faute de trop, une faute de trop parmi la pléthore d'autres. Les disparitions de Marie-Jeanne l'exaspéraient autant que l'addiction d'Ange. De leurs bouches pleuvaient les promesses, promis, ils arrêteraient ; de réconfortants mensonges écrasant acteurs et bourreaux de culpabilité.

De ton emprise, ses doigts libèrent sa joue, se cramponnent un instant aux tiens et, quelques secondes en plus, tu aurais cru qu'elle vocaliserait ses regrets. Mais n'en laisse que les maculatures lorsque vos mains se lâchent, ne présente que ce qui l'empêcha de signaler être hors de danger. L'océan, la déferlante des vagues et l'infini horizon — loin de ses soucis, Maria a laissé aux berges et à ses habitants le poids de ses problèmes. Comme une enfant, qui oublie le grave de ses actes, le délaisse dans l'espoir qu'autrui s'en charge.

Une moue persécutée (à tord), tentative de se dérober du problème auquel tu la confrontes. Oui, mais non, je me suis fait du soucis. J'ai déjà une pile de soucis. Le couple de Yume, Ange et la drogue, Nael partisan de Yuutsu, nommez-les ! Une liste de sordides réalités qui te submergeaient, toi qui croyait au monde et à sa bonne volonté, l'image s'est ternie et se dévoile contre ton palais la véritable saveur des choses.  Un simple désolée, je n'ai eu le temps de te contacter avant la rentrée aurait suffi.

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Tu n'auras qu'un mois pour fleurir
et sept années pour oublier
03.03.1997 (masa ♥)

tu aimerais t’appuyer contre quelque chose (une rambarde une épaule une main tendue peut-être) mais il n’y a là que le vide
vertigineux et splendide, magnificient à t’en couper le souffle jusqu’à ce que tes épaules en flanchent que tu veuilles t’écrouler écrasée par le poids du néant.
c’est là, en sa compagnie, que tu te retrouves seule face à toi-même.

Il n’avait pas dit grand-chose pourtant, masashige, quelques mots à peine dans lesquels tu ressentais le poids de ses reproches
si légers
si légers
face à ta propre culpabilité qui s’esquisse lentement
(et sur tes lèvres et sur tes mains et sur tes hanches tes seins tes poignets tes genoux les sentiments suintent à la surface de ta peau comme des iris sans paupières ah ah ah tu détestes ça
Il ne faut pas
que cela
sorte)


tu voudrais retrouver et partager les rêves que tu faisais tantôt – les étoiles les mains tenues au bord de l’océan – mais ton ami quémande la vérité et tu sais, oh oui tu sais cruellement maria
que tu n’as aucun intérêt à la lui refuser
(ni aucune envie de te dissimuler).
Il te faudra alors, marie-jeanne, te jouer sur la frêle ligne entre tes émotions récentes et celles, plus anciennes, qui s’étaient enracinées au souvenir traumatisant du 31 janvier.
comme l’abime est frêle quand il danse sous tes doigts.

alors les excuses naissent et se rivent solidement dans la courbe de ta bouche ; c’est le cœur immense et avec une sincérité plus grande encore que tu t’excuseras, puisque masa
(tu en es persuadée)
ne mérite ni mensonge ni infamie.

– je m’excuse, tu as raison. (ta nuque se redresse. Iris vert contre le bois maraudé de masahige.) je ne vais pas te promettre que ça ne recommencera pas, tu sais comment je suis, mais j’essayerais de faire un peu mieux. il faudra vraiment que je soigne ce défaut un jour, n’est-ce pas ?

sous ton sourire franc d’enfant et sur tes lèvres parfum pivoine c’est cependant là que naissent les premiers doutes
tu redresses ta tête en quête d’une dignité retrouvée et avidement
tu sais que tu ne tomberas que sur le ciel.
tu ne peux t'accrocher ni aux vivants ni aux astres.
tu es seule
seule
seule
seule

(avec-toi-même).

— masa ?

une pause dans laquelle ta solitude éclot lentement – tes pensées débordent soudainement et viennent
se heurter au bord de tes lèvres
habituellement scellées

— dis-moi comment tu vas. dis-moi que tu vas bien. Je… (une pause, des yeux mouillés un instant) moi aussi j’ai eu peur qu’il te soit arrivé quelque chose, je ne voulais pas avoir de mauvaise nouvelle, je ne voulais pas être celle qui apprendrait la mort de quelqu’un. alors…  

tu as à nouveau envie de saisir sa main de placer tes phalanges contre les siennes pour qu’enfin elles y trouvent une place ; et il serait abscons de dire que tu n’essayas pas, mais aussitôt tes doigts retombèrent contre ton propre flanc.
tu n’oses pas.
tu craques.


– et puis tu sais comment je suis, aussi, tu sais que je cours un peu partout (entre les gens), tu sais que je change souvent… j’ai même pas pensé que je manquerais assez à quelqu’un pour l’inquiéter. c’est stupide hein, parce que tu vois t’es là masa et t’as toujours été là, et j’ai presque toujours été là là pour toi aussi… mais je sais pas, j’ai l’impression que tout ça c’est pas important et dès que je mets les pieds en dehors de cet école c’était juste un beau rêve et qu’il doit se terminer. et j’ai pas pensé… ouais, j’ai vraiment oublié que tu tenais à moi.

tu t’agites un peu, lève tes mains vers le ciel, ne sait plus où regarder – c’est là un sujet que tu hais aborder, mais qui se déshabille pourtant comme une évidence.

ah
c’est
humide maintenant.


et le silence est long quand il roule sur tes lèvres – tu aurais aimé y percevoir le bruit des vagues
des courants qui se fracassent contre la falaise
mais il n’y a que le son de cette même pensée que tu te répètes en silence -
désolée. désolée désolée désolée.
j’ai encore merdé.

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tu n'auras qu'un
mois pour fleurir
Ta contrariété réconfortée par le mérité pardon, tu te fichais qu'elle recommence à mesure que ses retours se drapaient d'excuses. As-tu franchement envie de le corriger. ce n'est pas un reproche, rien qu'une constatation. Sûrement, un jour, jamais sa silhouette ne reviendra dans ton champ de vision — tu étais préparé à cette finalité — et, au final, ses défauts n'appartenaient qu'à elle-même. Qu'elle les entretienne ou délaisse, ce n'était pas tes affaires, cependant tu n'aimais guère en être victime des éclaboussures. Tu haïssais être prisonnier des contraintes qu'autrui t'imposent.

L'appel de ton prénom est l'antépisode de son exutoire où se confessent les douleurs du for intérieur ; Marie-Jeanne a le regard rutilant de larmes. Toutes émotions qu'elle a fui en prenant la mer se déversent, si salées que sûrement elles en brûlent, pénible instant qui refermera la plaie.
Toi, Masashige, t'es comme le médiateur du drame qui s'extériorise, le déclencheur d'une pareille tirade qui met à plat tout le ressenti d'un long mois d'évasion. Oui, tu es stupide, MJ. Ta manière de t'exprimer ne s'était nullement adoucie en ces jours passés. Tu es stupide parce que tu te laisses dicter par des pensées stupides. Bien sûr que tu manqueras à quelqu'un, bien sûr qu'on allait s'inquiéter pour toi, j'ai pas souvenir que tu mérites qu'on en ait rien à foutre de toi. Aucune colère, rien que de la fatigue quant aux événements, la fatigue de sentir ta propre douleur, la fatigue de sentir la douleur des autres. On a vécu quelque chose d'horrible et personne ne va bien depuis, alors ne te planque pas, MJ, quand on a besoin de toi et que tu as besoin de nous. Ta paume offre des tapotements sur son dos Alors chiale un bon coup puis sèche-moi ces larmes et arrête d'oublier que je tiens à toi.

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Tu n'auras qu'un mois pour fleurir
et sept années pour oublier
03.03.1997 (masa ♥)
quand tu allais bien, tu disais beaucoup de choses, maria
tu disais que l’océan ne te ressemblait pas parce que ses vagues sont violentes et meurtrières
tu disais que tu aimais la mer parce que tu ne la comprenais pas, que tu étais fascinée par ces horizons où débordent les tempêtes
tu disais que tu étais née pour que des myosotis hantent tes sourires,
et que tu ne vivais que pour ouvrir tes bras au-dessus des averses et abriter le cœur de ton frère.

mais
lorsque tes lèvres ne s’étirent plus
lorsque tes pensées deviennent trop frêles
ce sont des épines qui poussent dans ta gorge et éraflent tes certitudes.
(tu mens)
(tu mens)
(tu mens)


et maintenant
loin des regards loin de ta lumière salvatrice là où les ombres épaississent ta bouche
loin de ton équilibre de ta bonne conscience de tes paumes qui apaisent loin des bons souvenirs et de l’amour que tu lui portes,
tu révèles ta tempête.
frappée décharnée déchirée estropiée par les vagues depuis des années.

c’est ainsi que tu avais grandi,
c’est ainsi que tu avais commencé à briller.

alors comme toujours, il ne te faudra pas longtemps pour t’apaiser, marie-jeanne.
une jolie promesse accrochée aux lèvres de masa, quelques mots (rudes mais justes) et soudainement la douleur se rompt
la carne s’apaise –  cesse de brûler puisqu’il est l’heure de voler
et finalement tu te dis que tu peux surmonter ça, maria, que tes genoux ne flancheront pas ce soir et que ta bonté ne disparaîtra pas aujourd’hui, tu te dis que tout ça n’est pas si grave – que l’heure devrait être à célébrer les vivants plutôt qu’à enterrer les morts

un sourire
nait entre tes paumes humides.

et c’est maintenant la honte de t’être abandonnée à tes émotions qui te gouverne ; tu ne bouges pas, maria, tu ne t’échappes pas de sa légère étreinte mais tes mains se lèvent jusqu’à tes paupières
il y a là quelques dizaines de larmes à effacer
et quelques centaines d’oiseaux à libérer.
pardonnez-moi de ne pas vous avoir laissé voler.

– je n’oublierais plus.

tu aurais aimé trouver le regard de masa, appuyer tes mots de son approbation ; mais tu ne les murmures finalement que pour toi-même
et il y a là une prière que tu te répètes lascivement – les mains jointes le cœur clôt pour te préserver en toi-même
est-ce que cette conversation te mènera jusqu’à l’angélisme,
ou simplement sur le chemin jusqu’à toi-même ?


à cet instant, ton souffle se fait court sur tes lèvres et les syllabes fanent au bord de ta bouche ; alors ton éloquence se mue en pudeur, et ce sont des murmures qui viendront remplacer ta douleur.

– je suis contente de te revoir.
(et je sens que toi aussi, tu ne vas pas si bien.) tu m’as vraiment manqué. sincèrement. Je ne compte plus les fois où j’ai juste eu envie de te rejoindre et d’aller marcher quelque part avec toi, ou de m’occuper de nos plantes...

Sous la confidence, ce sont tes mains qui tremblent et tes paupières qui se ferment, alors ce sont tes genoux qui légèrement vacillent, c’est ton cœur qui vient s’emplir d’immensité
c’est sa main posée sur ton dos, ses phalanges pliées contre tes omoplates,
c’est son souffle, près de ton épaule,
c’est lui.
c’est lui.
c’est lui.
c’est eux.
et ils avaient toujours été là.
même lorsque tu brillais par ton absence, même lorsque tes mots se dérobaient à leur présence, même lorsque tes cheveux roses s’échappaient de leur étreinte,
ils avaient toujours été là.
et je me dis masa, tu ne sais pas à quel point je veux t’étreindre je veux te serrer contre moi
je suis fragile peut-être même plus que toi mais je sais que parfois
tu peux l’être aussi
que tu peux souffrir
et j’aimerais t’offrir quelque chose qui n’appartient qu’à moi, ah ! si je savais ce que je pourrais te donner peut-être un fragment d’étoile ou un bout de mon cœur oui tu pourrais entendre mon cœur battre et te souvenir
que nous sommes vivants
que nous sommes ici
(alors regarde, regarde, regarde-moi masa
Regarde-moi
je vais te montrer qu’il y a toujours de l’espoir
– et m’en convaincre)

alors marie-jeanne, tu tends tes paumes vers lui et,
lentement
tu lui offres
ta main.



Ndtr ;; dsl pour le jeu de mot j’étais obligée
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tu n'auras qu'un
mois pour fleurir
Tu n'es qu'un con, Masashige.
Cependant il t'arrivait de mettre en pause cette stupidité innée, parfois, et de te perdre dans les limbes du sérieux — jamais autant que les archétypaux yatagarasu ou tsuchigumo — mais tu haïssais les consonances trop graves, tu détestais constater l'austérité d'une pièce, tu abhorrais les pesants silences autoritaires. Les hiérarchies, les organigrammes, les règles stoïques, les ordres tacites. Solennel au compte-goutte, désintéressé d'intimider, tu ne réservais tes traits serrés qu'aux incidents où ils étaient nécessaires, aux instants où le ridicule ne servait à rien.

Et ce moment terminé, ne restait qu'à ranger cette dureté dans un placard dans les fins fonds de ton âme où l'émotion y prendra poussière. Les phalanges poussées contre le zygomatique, tu regardais ton amie regagner des états sereins au rythme de ta paume. À son aveu s'étala sur tes lippes un sourire Oui, j'ai une présence hautement addictive. À la familiarité de ton geste se dégage une atypique sensation à laquelle tu ne saurais donner nom ; étrangement, quelque chose a mué, a changé. Marie-Jeanne, peut-être, utilise un nouveau shampoing, un nouveau parfum — qu'importe, l'arôme est ravissant, ravisseur de ton attention.

Une lenteur a distordu l'espace-temps, ralentit ton univers si pressé d'exister, et elle n'est nullement pareille à la torpeur provoquée qu'avait provoqué cette journée d'horreur. Et se tend une main dont tu te saisis, sans savoir quoi trop en faire, outre l'agripper avec fermeté. Confus, tes yeux rieurs ont cherché les siens Merci de vos excuses, chef Kirosawa. articulé dans ta meilleure imitation du terriblement drôle accent d'Osaka, ville des salarymans. Notre partenariat d'idiotie survivra. mais le sourire se fend et ne reste que la tension de son regard — oh tu crois reconnaître ce genre d'instant.

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Tu n'auras qu'un mois pour fleurir
et sept années pour oublier
03.03.1997 (masa ♥)
Ici le temps s’arrête
c’est cliché oui mais tu n’as pas peur de le dire : le temps s’arrête et plus rien ne respire
tu pourrais – compter les branches de cerisiers unes à unes déjà impatiente des fleurs à venir
tresser des couronnes du bout de tes doigts ou sacrer roi cet imbécile qui se fiche de régner
le regarder, simplement – et ah, tu ne sais pas à quel point vous vous êtes bien trouvés, deux idiots dans la cohue qui ne savent pas
attendre que les choses viennent en leur temps
(toujours trop pressés d’enterrer les fantômes dans le placard)

tout est tranquille trop tranquille tu pourrais craindre de réveiller les morts si le silence n’était pas si assourdissant
même l’eau ne fait plus de vagues et il ne reste que l’océan – non pas au pied de la falaise mais dans le creux de tes lèvres ah ! il y a un rêve qui veille
tu souris d’écume
on t’a cousu là une traine avec le mystère des abysses, et les coraux brillent dans tes yeux et ta peau a la couleur diaphane des médusines quand tu te fends de malice -

alors tu ris, marie-jeanne.
c’est un frisson qui vient saisir ton échine puis tes hanches et tes reins et sporadiquement l’éclat de sourire sur tes lèvres devient plus grand tu as l’impression
d’être un oiseau au milieu d’une tempête
alors tout explose et ça projette des bouts de cœur dans tes cuisses tes genoux tes pieds et tu
lâches sa main
t’élance soudain un pas après l’autre
un monde après l’autre
jusqu’à t’échouer contre lui
ton front contre son épaule
immobile
ah ! regarde masa, je suis là.

ce sont alors des astres entiers dans tes mains des constellations dans ton éclat de rire et tu voudrais lui montrer
à quel point les étoiles dans un ciel de midi peuvent briller
alors ton corps vient trouver la place qui semble être la sienne et tes mains oh tes mains – tu poses ton front contre le sien et tes doigts cascadent dans ses cheveux se perdent dans les astres de sa nuque
ta bouche est avide
tes paumes sont brûlantes
trop grandes
trop grandes
trop grandes.

— ça tombe bien, parce que j’ai l’impression d’être la pire des idiotes aujourd’hui. mais puisque je suis avec le roi des idiots, c’est que j’ai trouvé ma place, non ?

le souffle est court sur tes lèvres c’est peu dire
(que tu es occupée à autre chose qu’à respirer)
qu’il y a un pas à franchir et soudainement tu n’oses pas maria, tu hésites parce que tu n’offres jamais cette partie-là de ton cœur
ou plutôt, tu t’offres entièrement
de la pointe d’écume sur tes joues jusqu’à l’océan qui ravage le feu de tes reins tu te donnes sans condition – c’est dans la chute de tes cuisses que tu veux montrer le ciel d’été qui tombe dans la mer et UE tu veux garder pour toi le secret de l’aurore
(et celui de l’amour)

alors dans tes contrariétés tu murmures que tu ne te précipiteras pas, tu dis que tu ne feras rien que tu resteras chaste
mais soudain ton index vient souligner ta pommette et
tes lèvres
se heurter contre les siennes.
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tu n'auras qu'un
mois pour fleurir
Que tu connais bien ces étincelles — en fait.
Ces canailles se sont jouées de toi, maintes fois, surgissent à l'improviste d'une liaison où tu n'aurais soupçonné qu'elles puisse en naître.

Brusquement, le corps bouillonne, la moiteur perle sur les paumes, le souffle s'appesantit et on clôt les paupières par surprise sous l'effervescence qui agite les sens.
Contact qui t'enfièvre, se rouvrent sans précipitation tes yeux, décidés à succomber à un jeu de regards et intoxicante tension. Et ses mains qui se perdent dans tes cheveux et son souffle chaud qui s'abat contre tes lèvres sont si délectables — et son commentaire déclenche un rire étranglé en sourire, et tes mains ne servent à rien si ce n'est saisir sa taille.

Il y a l'attente, il y a le suspens de savoir si le cap sera franchi, mais les caresses ne font qu'attiser la convoitise. Maria, soudain, se métamorphose en aimant, te crible d'attirance et de désir. Tout ceci, tes doigts s'appliquent à le traduire en cherchant à marquer ta chair de leur toucher.

Marie-Jeanne, si brave, amorce l'acte et, instinctivement, Masashige, toi aussi, tu t'élances vers cette aguichante collision. Une délicate rencontre de vos lèvres — trop pudiques pour dépasser la barrière de dents — où on s'étouffera à force d'en redemander. Enchevêtrement de bouches, les lippes se régalent des humides pressions, des baisers qui s'y déposent, des lèches qui les caressent.
Qu'il est agréable d'embrasser Marie-Jeanne, de l'avoir pour une durée indéterminée dans tes bras, d'être en mesure de glisser tes paumes contre son corps, de s'accrocher à son épaule et chasser les distances.

Et tu mets terme à cette étrange embrassade, scellée d'un ultime baiser, mais ne cesse d'enlacer ton amie. La joue déposée contre la sienne, subterfuge pour n'avoir à se regarder dans le blanc des yeux pendant que tes esprits tentent de se redresser de cette panique, de déchiffrer sa signification.
Est-ce que Maria te plaît, est-ce tu plais à Maria, était-ce spontanée et sans arrière-sentiment ou étais-ce débordant d'allusions. Merde, t'es perdu. Si tu l'embrassais à nouveau, se laisserait-elle faire. Ou te verrais-tu repousser immédiatement.

Putain, tout est devenu si compliqué, si embrouillé que tu n'as rien eu de mieux à dire que C'est bientôt l'heure du repas, il faudrait qu'on trace. ah mais qu'est-ce que tu as l'air con, pas doué et incapable de mettre de l'ordre dans ta tête, tu remets cette histoire à plus tard.

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Anonymous
Tu n'auras qu'un mois pour fleurir
et sept années pour oublier
03.03.1997 (masa ♥)
il y avait eu la tempête, il y avait eu l’océan, il y avait eu les vagues qui se fracassaient contre les cales du bateau et l’orage qui tonait dans vos souvenirs effarés, il y avait eu
le souvenir de ces morts enterrés dans le secret et des photographies qu’on cache dans des cahiers vierges (on les rouvrira dans dix ans)
il y avait eu beaucoup de choses et je n’aurais jamais pensé
que tu saurais m’apaiser
– pas de cette manière en tout cas

tout est calme maintenant l’ombre qui tombe sur la mer a à nouveau
le goût de la rosée et du corail
et je m’accroche à toi masa ah montre-moi la dérive de ce monde qui s’égare montre-moi les étoiles qui peuplent même le ciel d’été puisque d’habitude c’est à moi de les créer
et je sens tes hanches contre les miennes et je me coule à ta bouche je revis pour ma taille pressée contre tes mains les miennes qui cascadent dans tes cheveux quémandent des constellations des galaxies en entier ah – je sais que tu as beaucoup plus que ça à m’offrir
j’aimerais rire j’aimerais m’envoler avec toi loin de cette ile quelques instants et te montrer que la magie est ailleurs ; mais tu me rives à tes lèvres tu m’enchaines contre toi et je jurerais que j’en veux
encore
encore
encore

(c’est bien différent de quand j’embrassais yuuki)

alors je m’accroche je m’accroche et t’embrasse et me hisse contre toi et quand tu ne veux plus tu ne peux plus quand nos souffles deviennent beaucoup trop courts tu m’éloignes
pose ta joue contre la mienne et je crois que c’est mieux comme ça
j’aimerais fondre à nouveau sur tes lèvres mais il faut savoir (être raisonnable)
reprendre son souffle quelques secondes avant de pouvoir t’embrasser à nouveau – mais finalement, est-ce que j’ai vraiment besoin de tes lèvres lorsque ta joue est si chaude contre la mienne
mes doigts glissent dans ta nuque y tracent des motifs qui ne veulent rien dire sauf pour nous (j’ai l’impression de caresser un papillon et dis-moi
que tu ne t’envoleras pas ; ou du moins pas sans moi)
tu sais je parle beaucoup d’étoiles jusqu’à l’abondance mais je crois vraiment que tu es né avec les astres et c’est la première fois que je rencontre
quelqu’un qui brille autant que moi.

alors la fièvre se calme et tout retombe.
les couleurs ton parfum tout devient moins vif mais ce n’est pas grave puisque je chéris la prudence davantage que l’excès
– qu’est-ce qu’il vient de se passer
Et ce sont tes mots soudain, il faut qu’on trace, et j’ai l’impression
que les vagues recommencent à tomber sur la grève
et je me détache de toi un peu brusquement, mais qu’est-ce que je fais
(qu’est ce que je désire)
oh merde, j’avais oublié l’heure j’aimerais l’oublier encore un peu en plus j’avais dit à Satsuki que je mangerais avec elle alors il faut vraiment que j’y aille

et je voudrais te dire autre chose, je crois
qu’il y a des promesses à murmurer après un baiser (mais je ne les connais pas)
et je voudrais retourner dans tes bras un instant parce que tu sais tu sais ça fait seulement une seconde mais j’ai l’impression que ton odeur me manque depuis mille ans (est-ce qu’on t’a déjà dit que tu sentais la méliacée et le miel)
alors je t’offre un joli sourire pour excuse
glisse mes cheveux derrière mes oreilles (ils sont soudain trop lourds pour mes reins et tout
est en flammes)
désolée je ne le suis pas on se voit plus tard ou peut-être demain
et tu n’es pas dupe tu sais sans doute
que je mens et que je veux juste te fuir pour ne pas
te dévorer
(m’attacher)

alors le soleil disparaît derrière l’horizon et moi
je t’esquive derrière la rivière
ne m’en veux pas s’il te plait.
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