— MAHOUTOKORO
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<kiyoshi> sabéisme
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how to make friends with the dark
je crois qu'il n'y a pas grand chose à dire
tu sais, moi, de toutes manières, je ne sais pas parler
tout ce que je sais faire, c'est écouter, mais j'ai l'impression
j'ai l'impression que ça fait des milliers d'années depuis la dernière fois que j'ai réussi à tout comprendre, à tendre l'oreille, à ne pas m'y perdre
je crois que le plus dur, c'est de s'entendre soi-même, et c'est pas quelque chose que j'ai réussi à faire
peut-être est-ce la finalité ? l'accomplissement d'années d'entraînement
honnêtement
ça me paraît plausible mais là, là, quand je te vois
oublié dans un coin de cette pièce ah l'air funèbre autour de la gorge, prêt à avaler le silence pour étouffer si ça ne demandait pas tant d'effort, masse inerte qu'on ne voit pas si on ne fait pas attention -face à la fenêtre des corbeaux, haut sur leur perchoir
à chaque fois qu'on se retrouve au même endroit, je me demande si j'ai le droit de te parler
d'essayer
parfois j'ai vraiment l'impression que j'ai cramé toutes mes chances mais peut-être que là, cette fois
peut-être qu'aujourd'hui ça serait bien
que ta compassion refuse parce qu'elle a déjà trop à faire
que tes émotions se rebellent parce que tout est agression
que ton corps s'excuse parce que c'est trop
que ta colère explose parce que le refus domine
on m'a dit qu'il y avait sept pas à faire
je crois que
enfin, je ne sais pas, mais je crois que
je les ai vécu à l'intérieur de moi
mais c'est différent, non ? toi t'as
t'as jamais rien demandé.
alors je disparais -est-ce que t'as des fantômes autour de toi ?
je pourrais te demander si tu veux tenter de le réanimer, le réincarner ; j'ai déjà essayé, ça a pas trop bien marché
j'ai déjà promis une fois et depuis on me déteste on me haït et vraiment je crois que j'ai plus le droit de vendre de l'espoir au rabais ah pour presque rien
t'as pas besoin de ça
et quand je reviens, doucement, à pas de loup, la salle étouffe toujours (tu lui prends toutes ses lumières mais ça sert à rien ça te suffira jamais jamais jamais)
et quand je m'approche, j'installe ce que j'étais allé chercher (une couverture) sans te toucher ah de peur de trop t'agresser je ne sais pas dis-moi ce que j'ai le droit de
dis-moi
je sais que tu veux sûrement pas mais
écoute, on verra.
je m'installe à côté de toi.
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SABEISME
03.97
Les vieilles habitudes n'avaient pas changées : l'insomnie était toujours reine, elle restait bien trop présente, et, dans tous les cas, tu la préférais aux tendres cauchemars qui te montraient encore et toujours cet instant si terrible de janvier. Et chaque soir, chaque nuit, ah, à chaque rêve, Kiyoshi, quelque chose changeait. C'était infime, à peine visible, mais toi, toi, tu le voyais, le changement, à chaque fois que tu te réveillais en sueurs, en pleurs, dans des draps froissés par le débat entre toi et ton cauchemar. A chaque fois, tu bougeais, à chaque fois, tu lançais un sort, à chaque fois, ta main se tendait pour attraper la sienne, à chaque fois, à chaque fois, à chaque fois, à chaque fois... tu n'arrivais pas à le sauver.

Alors tu évitais le sommeil de toi-même, car tu ne pouvais survivre à ses cauchemars ici. Dans le lit qui était soi-disant le tien, à Kyoto, oui, pourquoi pas. Autant hurler, pleurer, tout ce que tu voulais, qu'importe... mais dans une chambre que tu partageais ? Non. Tu le refusais.

Et tes yeux se colorent tous les jours un peu plus de cette douce couleur violine, et on pourrait presque y voir la galaxie de tes veines sous tes paupières, le rouge presque carmin aux coins d'elles, car les pleurs ne cessaient jamais, jamais, jamais. Ah. Et c'était si douloureux. Peut-être plus que lorsque ta mère t'avait quitté. Peut-être parce que sa mort, elle, ne te hantait pas tous les soirs, peut-être parce que son fantôme, à elle, ne venait pas te chuchoter à l'oreille que c'est de ta faute, Kiyoshi, de ta faute, c'est toi qui aurais dû mourir à ma place, seulement toi, je ne méritais pas ça, moi.

Tetsuya est parti, il ne reviendra pas. Ou du moins, jamais comme tu ne le souhaiteras. Mais il continuera de te hanter, Kiyoshi, il te hantera toujours, toujours, toujours, sans jamais cesser, et tu entendras toujours sa voix, là, juste au-dessus de ton épaule, qui te chuchote ô combien ça aurait dû être toi.

Tu sursautes brusquement, quand quelque chose se pose sur tes épaules, te sortant de tes songes bien trop noirs et ton visage se relève pour trouver celui de Kiyo. Tu ouvres la bouche, la refermes. Il s'installe à côté de toi et toi, tu presses un peu plus tes genoux contre ton torse, les entourant de tes bras.

Et tu sais, Kiyoshi, il y a quelque chose que tu aimerais lui dire, quand même, à Kiyo. Parce que, même si t'as pas fait l'effort d'aller le voir... à vrai dire, tu ne voulais voir personne, plus personne, et si tu pouviez ne plus aller en cours, tu le ferais aussi. Tu te racles la gorge, retournes à la contemplation des étoiles qui, dans quelques minutes, disparaîtront à cause de tes pensées trop noires : Je suis content, que ça se soit arrangé, entre Yume et toi. Ah... parce que, si ça l'était pas, à vrai dire, t'es pas sûr que t'aurais supporté de les voir s'entredéchirer, alors que eux... eux, ils pouvaient encore s'aimer.

hrp : …. jtm, pardon pour cette pls ♥
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how to make friends with the dark
je sais pas quoi te dire
je sais même pas quoi te faire -est-ce que tu veux que quelqu'un reste ? est-ce que tu veux que je frotte tes épaules, que je te tienne la main, que je te fasse un thé, que je te raconte des choses heureuses des choses tristes des choses neutres ?
tu sais moi je suis rarement triste, alors ça je ne sais pas vraiment faire
si t'étais en colère, crois-moi, ça serait beaucoup plus simple
mais ça fait un mois et un mois, je sais pas vraiment ce que ça veut dire pour toi
est-ce que c'était comme une éternité ? ou bien aussi insignifiant qu'une poussière ?
est-ce que tu comprends ce qu'il s'est passé ? ou est-ce que tu crois encore par moment que c'était un cauchemar ?
est-ce que tu veux en parler ? ou est-ce qu'il y a encore trop de silence dans ta tête ?
on m'a dit
on m'a dt que ça ne sera jamais comme avant. que, de toutes manières, il ne faut pas essayer d'y tendre. je crois que j'ai pas vraiment compris ; et je crois aussi que ça veut dire qu'il faut grandir.
c'est dur, hein ?
même pour les adultes, c'est jamais facile.
et certains diront au moins, ce que tu pleures n'est plus, et c'est quand on compare les peines qu'on essaie vraiment de se convaincre qu'on ne peut plus rien y faire
j'ai pas envie que ça t'arrives.
je sais pas ce que je veux pour toi, kiyoshi. je crois que t'as toujours eu du mal à croire au bonheur, et que souvent tu l'as pas cru. je crois aussi que t'as accumulé les peines, et que t'as fait comme si c'était rien. (crois-moi, je sais parfois ce que ça veut dire -d'où ça vient, et d'où ça peut finir) mais j'en sais rien. je crois que je veux --juste de la paix, pour toi.
peut-être que je peux en donner un peu de chez moi.
moi aussi. et je pourrais dire que c'est un bonheur que de pouvoir le tenir contre mon cœur, dans ce réel vainqueur mais c'est toi que ça briserait, et tu sera un mauvais acteur qui continuera de louer nos ferveurs dans une demie-vérité en pleurs, qui sanglotera ses peurs et tout ce qu'elle n'arrive pas à sortir de sa langueur
empêtré comme un fauteur, comme un arnaqueur, un profanateur, mais voilà : ce ne sont que des leurres
et j'ai envie de dire comment ça va ? mais je sais que c'est une question qui n'aide pas au-delà d'un certain point (j'ai testé la chose) et de toutes manières,
de toutes manières.
je connais pas le nom des étoiles. elles, elles sont là, regarde. juste là. devant nous de l'autre côté de la fenêtre. elles vont y rester. elles vont pas partir. elles peuvent écouter tes promesses, ou te rappeler celles que tu as déjà faites.
tu sais, avant.
avant.
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SABEISME
03.97
Tu sais, Kiyoshi, c'est pas grave d'avoir mal. C'est pas grave de pleurer, c'est pas grave d'être jaloux. T'as le droit, Kiyoshi, d'être un peu jaloux de ce qu'ils ont, de ce qu'ils partagent et que, toi, t'as jamais partagé avec Tetsuya. T'as le droit, Kiyoshi, d'être un peu jaloux, un peu triste. T'as le droit de sentir ton cœur se serrer, d'avoir l'impression que tu vaux pas grand chose. T'as le droit, Kiyoshi. Et sincèrement...

Lui aussi. Lui aussi, qu'il te répond. Lui aussi, il est heureux que ça s'arrange, que ça aille mieux. Et c'est tout ce qui compte, Kiyoshi, qu'ils soient heureux tous les deux. Et il est là, il est là, installé à tes côtés, et tu ne comprends pas pourquoi. Pourquoi est-il venu ? Pourquoi est-il resté ? Pourquoi cherche-t-il à créer un lien qui, de toutes façons, finira par être brisé ?

Finalement, Kiyo, peut-être que tu l'aimes un peu, peut-être que tu l'apprécies beaucoup, peut-être que t'arrives à imaginer ce que ça pourrait être, d'être l'un de ceux qu'il garde proche de lui. Pourtant, t'as envie qu'il parte. Tu veux qu'il parte, si loin, qu'il te laisse tranquille. Tu ne veux pas de ses yeux remplis de pitié, de tristesse, d'éternelles désolés qui n'ont aucun sens.

Je ne connais pas le nom des étoiles. Et tu serres un peu les dents, un peu les poings aussi, ils se resserrent sur le bas de ton pyjama, là, tout contre tes genoux et tu baisses le regard, les abandonnes des yeux, ces étoiles qui portent désormais, pour toi, les noms des deux personnes que tu as tant, tant, tant aimé.

Yume aussi, tu l'aimes, tant, tant tant. Et si... et s'il était le prochain, par ta faute ? Et si c'était toi, finalement, le problème ? Ah... et les pensées que tu avais réussi à enfouir si loin, si profondément pendant les vacances reviennent à la surface. Que tu les détestes, ces pensées noires ; parce qu'elles te semblent si vrai, si vrai.

Le nom des étoiles, toi, tu les connaissais tous. Tu les avais appris par cœur lorsque tu étais enfant, et encore adolescent. Et tu les connais encore, Kiyoshi. Mais à quoi ça sert ? A pas grand chose. Tu aurais du te concentrer sur les sortilèges de soin, ceux d'attaque et de défense, ceux qui permettaient de sauver des vies. Qui sait, peut-être que si tu avais été plus rapide, plus intelligent, plus fort... peut-être que Tetsuya.... peut-être que Tetsuya sera encore là. C'est pas très intéressant, de toutes façons, murmures-tu, plus pour toi que pour lui. Parce que ça voulait rien dire, le nom des étoiles, rien du tout. Ça servait à rien. C'était nul. Pourtant, tu ne pouvais t'empêcher de les observer, sans cesse, avec cette envie terrible de t'échapper, de t'envoler, de ne plus jamais te retourner.

Et alors, la question qui te brûle les lèvres, qui s'échappe enfin, peut-être plus brutalement qu'elle ne le devrait : Qu'est-ce que tu fais là ? Que voulait-il ? Pourquoi restait-il ? Avait-il quelque chose à te demander ? Vous aviez discuté, tu avais fait un effort, tu avais parlé, alors pourquoi, pourquoi maintenant, il restait ?
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how to make friends with the dark
je ne sais pas qui tu es
je ne te connais qu'à travers des rumeurs que m'a rapporté mamoru ; qu'à travers les mots des autres, qu'à travers des situations oh, si déplaisantes
tu ne m'as jamais dit comme s'appelait ta mère, quel sourire elle avait, quel surnom elle te donnait
tu ne m'as jamais parlé de kaede, de comment tu t'y accrochais, de comment elle t'a un peu sauvé
tu ne m'as jamais parlé des étoiles, des soirées que tu avais avec yume, et des vœux aux aérolithes
tu ne m'as jamais dit que tu aimais tetsuya, de combien tu l'aimes encore, de combien tu le regrettes
et toi ? est-ce que t'as retenu
quand le sang de ton sang passait doucement ses doigts sur ton visage endormi
quand une personne a soudainement vraiment été un synonyme de maison à nouveau
quand t'as cru aux mots que tu rejettais toujours avant
quand t'étais heureux avec si peu.
je ne te parle pas de bonheur,
j'aimerais te parler de paix
(bellum se ipsum allet)
quand tout est simple -dans un certain périmètre, et qu'on prend un à un les nœuds pour les démêler doucement, doucement, doucement, pour tout le temps qu'il faudra
que ce soit une nuit ou des millénaires
mais t'(en) es pas là hein ?
t'es perdu quelque part là-bas (dans le vide)
c'est peut-être pour ça que je t'ai parlé d'étoiles
tu ne penses pas que ça serait des voisines merveilleuses ?
on m'a souvent dit que c'était inutile de connaître les noms des plantes grasses moldues. mais moi, ça me rend heureux. ça m'intéresse. et parfois, ça intéresse les autres aussi.
ça dit : je sais que tu veux plus vraiment être toi mais tu vas seulement te faire du mal
ça dit : il y a des choses qui scintilleront toujours de la faible lumière de la certitude
ça dit : moi ça m'intéresse
ça dit : moi tu m'intéresses
est-ce que c'est hypocrite ? probablement.
je suis venu discuter.
tout simplement. je viens pas te donner de leçons -lesquelles, de toutes manières ? j'en sais rien, de tout ça.
et je crois que c'est pas un truc qui m'inclut.
c'est entre toi, le temps et les étoiles.
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SABEISME
03.97
T'es fatigué, Kiyoshi. T'es fatigué de tout ça, t'aimerais juste que ça s'arrête, que ton cœur arrête, tu sais, d'avoir si mal, de saigner, comme ça, autant. Ce serait si simple, s'il arrêtait d'avoir mal. Et peut-être, peut-être que, pendant un moment, t'as espéré pouvoir économiser et acheter cette tendre potion, cette si douce potion, pour pouvoir l'oublier. Et t'as envie de lui demander : toi, toi, comment t'as fait, pour oublier Yume ? Parce que t'aurais moins mal, non, si tu l'oubliais, n'est-ce pas ?

Il parle. Parle de noms de plantes et tu te replies un petit plus sur toi-même. Il ne te répond pas, te parle de lui, et finalement... finalement ça te fait du bien, d'entendre quelque chose d'autres que je suis désolé, mes condoléances, il était si jeune... et ça te donne envie de vomir rien que d'y penser. Alors oui, c'est pas plus mal, de l'écouter parler sur les plantes grasses, sur les étoiles, c'est sûrement mieux que tout ce que tu as entendu autour de toi. Mais y'a que Yume, qui arrive à percer ta muraille, y'a que pour Yume, que tu abaisses le pont-levis, que tu laisses entrer dans ton monde. Y'a que Yume, et c'est déjà si compliqué. Parce que tu l'as repoussé, si fort, si loin, si brutalement. Tu lui as crié dessus, puis pleuré, puis hurlé encore, et tu l'as supplié de t'abandonner, de partir, de ne plus revenir. Tu lui as fait si mal, encore...

Mais t'essaies, Kiyoshi, de ne pas remonter les barrières trop haut, de ne pas en remonter des trop épaisses, parce que tu ne veux pas être tout seul, et en même temps, tu veux juste que tout s'arrête. Tout est si confus depuis un mois, t'en perds un peu la tête.

Je suis venu discuter. Oui, juste discuter, c'est tout, simplement. Et il est là, assis à tes côtés, et tu l'observes, le détailles, et peut-être que t'as envie de te glisser dans ses bras, et de pleurer, et de lui dire de plus jamais faire de mal à Yume, parce que sinon, sinon, ah, il y survivrait pas, et t'as envie de lui dire : je t'en supplie, ne meurs pas, jamais parce que tu sais, tu sais, à quel point il aurait mal, si mal, tellement mal, et toi, toi, tu serais pas aussi fort que lui, tu pourrais pas l'aider comme lui t'a aidé.

Ah, et t'as envie de le détester, de le repousser, et pourtant, tu aimerais bien ça, discuter, chasser tes pensées trop sombres, tes envies violentes, et ton envie de hurler, hurler, hurler, tout le temps. J'ai jamais été doué, pour discuter. Non, tu l'as jamais été, Kiyoshi, et tu le seras sûrement jamais. Parce que si tu avais été doué pour discuter, tu aurais pu tout expliquer, tu aurais pu tout comprendre, et peut-être que Tetsuya et toi, vous auriez vécu quelques mois, quelque chose, quelques baisers, quelques rires et quelques tendresses, un amour d'adolescent, celui qui est si beau et si grand, et qui blesse à s'en crever le cœur, à s'en arracher l'âme.

Ah, et si c'était possible, Kiyoshi, tu vendrais ton âme au diable, juste pour échanger vos places, juste pour qu'il puisse vivre cette vie que tu n'as jamais mérité, et que lui, lui...

Peut-être qu'un jour, Kiyoshi, t'arriveras à ne plus voir son visage si pâle dans tes cauchemars, peut-être qu'un jour, tu ne songeras plus à ses lèvres qui ont déposer un baiser sur les tiennes, comme dernière action, comme celle qui a tout déclenché. Peut-être qu'un jour, Kiyoshi, t'arriveras à te dire que t'as le droit de rester là, ici, même s'il n'est pas avec toi. Peut-être qu'un jour, Kiyoshi, t'arriveras à chasser cette horrible boule au fond de ta gorge qui a tari tes larmes il y a bien longtemps. Et peut-être qu'un jour, Kiyoshi, t'arriveras à discuter, comme tout le monde, sans avoir envie de pleurer, de t'effondrer, et de leur supplier de t'achever.

Qui sait. Peut-être un jour, Kiyoshi.
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how to make friends with the dark
à l'époque, quand tout allait pas si bien, moi ça n'allait pas si mal
tout était devenu cendre, tu vois ? j'avais des idées grises et la nourriture n'avait plus de goût et je souriais pour faire plaisir sans que ça ne m'en procure aucun et je me demandais si j'étais encore quelqu'un et je faisais semblant et je faisais aussi semblant de croire à mes mensonges mais mon cerveau en a eu assez de se tromper lui-même et il m'a dit :
non
regarde la réalité, elle est là
dans le vide quand t'hésitait en haut de la falaise
dans le bleu clair des bouts de papier
dans les mots faux qui nous ont déchiré
et dans toute l'absurdité de leur monochromie à l'époque
c'était si fort que tout le reste a pâli
et à force de continuer à toujours les répéter
eux même ont commencé à s'user

et c'est ainsi que je n'ai plus vu de couleurs
mais toi c'est pas ça, hein ? toi tu vois toutes les nuances de noir qu'il y a, qu'importe d'où elles viennent
t'as le droit de me détester, de me supporter, de me dire de dégager, de m'enlacer
vraiment -j'essaie de le dire mais je ne sais pas comment, alors je continue avec mes idées étranges et cette sensibilité oh qui me crie d'être triste mais je veux pas tu vois ? parce que c'est pas ce que tu mérites
ah. moi non plus.
je le sais depuis toujours les mots c'est mes ennemis jurés c'est mes némésis et ils rient de leurs lettres (ahahah) quand je m'emmêle dans leurs accents, dans leurs dessins
souvent c'est les autres qui parlent.
et moi j'écoute ; on m'a dit que j'écoutais bien, et je crois que c'est ça aussi qui plait bien à yume même si oh pendant longtemps ça n'était pas vraiment comme il le voulait mais je te jure, je le promets, maintenant je vais toujours toujours toujours répondre à la moindre de ses demandes
dans ma tête c'est des couleurs. et toi t'as quoi là-dedans ? là-haut ? au-dessus des nuages ? pas le noir, le reste
pas tetsuya
d'autres choses
comment tu réfléchis ?
comment tu savais que tu l'aimais ?
comment t'as compris que c'était de l'amour ?
moi c'était incarnat
et à chaque fois
(même avant, même avant)
ça me réchauffait l'âme
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SABEISME
03.97
Lui non plus, il n'est pas doué pour ça. Et plus le temps passe, plus tu trouves que vous vous ressemblez, plus tu trouves que vous êtes un peu pareil, un peu trop semblables, trop similaires. Et des fois, t'as des pensées horribles, des pensées qui te disent que... mais tu les chasses, parce qu'elles sont fausses, tu le sais, tu le sais ; mais pourtant ton cœur, lui, il s'invente des choses, il y croit dur comme fer, parce que c'est si simples de croire que l'on vaut moins que ce que l'on est.

C'est les autres qui parlent. Et tu lâches un rire, un rire un peu mauvais, un peu méchant, un rire moqueur. Les autres. Qu'en as-tu à faire des autres, après tout ? Rien, rien, rien du tout. Parce que quand tu commences à aimer, tu casses tout, tu détruis tout. T'es la pourriture, Kiyoshi, t'es celui qui gangrène, t'es le cancer qui les tuera tous. Ta mère. Tetsuya. Et c'est qui, le prochain sur la liste ? Yume ? Kaede ? Kiyo ? C'est toi, Kiyoshi, le problème. On te l'a dit, plusieurs fois, on te l'a répété, de temps en temps. Kiyo te l'a dit. Ange te l'a dit. Tetsuya te l'a dit.

Dans ma tête c'est des couleurs. Dans la tienne, c'est du rouge. Le rouge de ton sang, partout, à cause de ta jambe. Le rouge de ton sang sur ton visage, qui a coloré ses joues, ses lèvres, son front, lorsque tu l'as touché, lorsque tu as cherché à sentir son souffle prêt du tien. Le rouge de tes mains, Kiyoshi, enduites de ton sang si sale, si poisseux... et Kiyoshi, c'est pas que ton sang, que t'avais sur les mains, parce que c'est de ta faute, si Tetsuya n'est pas là, s'il n'est plus là. C'est de ta faute à toi. Alors c'est du rouge, que tu vois. Tout le temps, partout. Tu détestes cette couleur, tu la hais.

Tu ouvres la bouche, la refermes. Il ne sait pas, Kiyo, à quel point, à quel point tu l'aimes. Il ne sait pas, Kiyo, à quel point tu donnerais tout, tout, tout pour échanger vos places. Il ne sait pas. Dans ma tête... y'a Tetsuya. Tout le temps. C'est... c'est pire qu'avec ma mère. Il est tout le temps là, Kiyoshi, tout le temps là à te murmurer des mots tendres, des mots d'amour, des mots qui te disent de le rejoindre, de laisser tomber, que ça ne vaut pas la peine, d'être ici. Et des fois, il te hurle dessus, à te dire que c'est de ta faute, que c'est toi, toi, toi qui mériterais d'être à sa place. Et des fois, il pleure, il te demande, Kiyoshi, pourquoi tu l'as pas sauvé, pourquoi t'as pas été assez rapide, pourquoi t'as rien fait. Et des fois, des fois, Kiyoshi, c'est toi, qui le supplie de te prendre avec lui, de ne pas te laisser derrière.

Dans ta tête, y'a Tetsuya.
Et tu ne sais pas si un jour, il te quittera.
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je ne connais pas le deuil
personne n'est jamais mort dans ma famille proche, et hagi est encore pleine de vitalité, aucun de mes amis n'a jamais passé l'arme à gauche et mon amour, mon aimé, mon éros est à mes côtés, et la moitié de ma sanité, mon meilleur ami, mon double inversé est lui aussi toujours présent
et elle, c'est
c'est un autre genre d'épreuve, de calamité, de funérailles (celles que d'arrêter d'être égoïste, et d'arrêter de trop donner, et tout ce qui se passe entre les deux)
mais ça
ça je ne sais pas
je le répète depuis avant mais c'est vrai et pourtant en même temps
une fois déjà
je me suis préparé à des obsèques
(les miennes)
et comment tu décris ça je
je ne veux pas qu'on parle de moi mais je ne veux pas non plus trop te faire parler de toi
pas comme ça, tu vois ?
et les choses sont tristes et les choses sont déprimantes et vraiment j'aurais aimé pouvoir t'apporter un peu de neutralité de quoi rehausser ces yeux pendants mais peut-être, au final, qu'il ne faut pas fuir
et faire face
et apprendre
à devenir ami avec tout ce qu'on ne voit pas.
et j'ai envie de te dire que c'est différent, ta mère et lui mais oh ça te laissera l'occasion de comparer toutes les fois où tu penses être en tord ah kiyoshi ! je te jure, un jour
sûrement
quand tu sera vieux -que tu ira sur ton balcon, dans l'air du matin de janvier, tu humera la rosée et tu pensera à cet ami que tu regrettes, et tu t'en voudra toujours, tu t'en voudra encore, mais t'aura d'autres choses qui t'interdiront de trop y réfléchir
tu sais ? comme de l'égoïsme, mais pas vraiment, parce que c'est surtout pour ton bien et ah, comme maintenant
à vouloir t'échanger tout entier contre tetsuya et briser des cœurs pas préparés
je ne peux pas te parler de lui : je ne le connais pas
mais je peux te dire que toi tu dois rester là.
en début de 10ème année, dans ma tête, j'arrivais qu'à me dire que je me détestais. et je sais que tu vois parce que je crois qu'on a des pensées pareilles ; spontanées ah si rapides, impossibles à attraper, coupantes et glissantes et volantes oh si cruelles parfois et si douces ! si vraies éternelles et joyeuses et tumultueuses et entières et si pleines
on est des gens si vivants
tout le temps. tu vois, non ? ne me le dis pas. je crois que c'est mieux si ça reste dans le silence (mais pas dans ta tête, non, non) et un jour je me suis convaincu un cran au-dessus. la falaise la falaise la falaise elle est si belle la mer elle danse la valse et elle n'en a que faire des états d'esprit de tous ces gens qui s'ennuient oh la belle sauvage, ne ressemble-t-elle pas à ce qu'on a en-dedans ? avant ça je sais pas comment te le dire mais j'ai comme l'impression que c'est des choses à faire parce que pour que tout soit clair il faut que je sorte toute ma sincérité toute ma fragilité toutes ces choses qui dorment paisiblement en moi, suffisamment pour hanter mes cauchemars
alors voilà
je te l'avoue
alors que je ne l'ai jamais dit à voix haute
jamais
je m'entaillais la peau
périphrase non assumée
et j'étais convaincu que c'était bien. que je le méritais. que je le maîtrisais. que c'était moi qui décidait. mais c'est pas vrai
ça se voit pas. toi non plus, on voit pas les cicatrices de ton esprit mais c'est toujours avec moi. même si j'en parle pas ah, surtout ! coincée au fond de ma tête, prête à sortir à se presser contre mes yeux à voir des étoiles à cause des idées habituelles qui traversent trop vite oh ne crois-tu pas que ça serait une fin mémorable ? (pitoyable)
non
non c'est faux
c'est des mensonges
je ne me déteste pas
je ne le mérite pas
je ne le maîtrise pas
mais maintenant je décide de tout.
et j'ai décidé de te dire les plus pâles vérités que cachent ma tête
sur le canapé, ma paume ouverte si jamais tu veux me rejoindre
exploser dans mes bras
je n'en ai jamais parlé.
ne t'inquiètes pas : j'ai été kamikaze
mais tout ça, ça n'arrivera plus.
et j'ai survécu.
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SABEISME
03.97
Tu comprends pas, pourquoi il est gentil comme ça, avec toi. Tu comprends pas trop, Kiyoshi, parce que tu te dis que c'est un peu de ta faute, tout ce qu'il s'est passé entre Yume et lui. Sans que tu ne le veuilles, sans que tu ne le souhaites, sans que tu ne le désires... mais un peu de ta faute quand même. Ne devrait-il pas te haïr comme il l'a fait pendant quelques instants, pendant quelques jours, pendant quelques semaines ? Ne devrait-il pas continuer à te détester, alors que tu as tiré Yume de ton côté, en ce trente et un janvier, les faisant se séparer ? Ne devrait-il pas te haïr, Kiyoshi, au lieu d'essayer de te faire aller mieux, de t'aider, de te parler ?

T'as envie de le repousser, t'as envie qu'il arrête d'être là, t'as envie de lui dire des trucs horribles pour qu'il parte, qu'il s'éloigne. Et pourtant, pourtant, pourtant, t'aimerais tellement, Kiyoshi, être de ceux sur qui il peut compter... mais tu sers pas à grand chose, Kiyoshi, t'es même pas capable de sauver celui que tu aimes, celui pour qui tu aurais donné ta vie.

Puis, des aveux, des confessions, là, sous la lune comme seul témoin. Et alors, alors, il t'avoue un peu, tout ça. Il se détestait. Et tu comprends, parce que toi aussi, toi aussi, tu te détestes. T'arrives même plus à te regarder dans un miroir, ça fait déjà plus d'un moins que t'as pas regardé ton reflet, parce qu'il te donne envie de vomir, envie de dégueuler, envie de hurler. Tu te hais tellement, Kiyoshi, que t'arrives même plus à te regarder. Et il continue, il t'explique, ce qu'il faisait, avant. Avant. Mais avant quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé, pour que tout change ? A-t-il vraiment arrêté ? Est-ce qu'il risque de recommencer ?

Je n'en ai jamais parlé. Et ton regard trouve le sien. Il a de jolis yeux, Kiyo, des yeux qui arrivent pas vraiment à mentir, tu trouves. Ou peut-être que tu penses ça parce qu'il l'a jamais fait avec toi. Et il y a cette main, qu'il te tend, cette main, que tu saisi de la tienne, que tu serres légèrement. Et tu as envie de lui dire que tu es désolé, mais tu n'y arrives pas. Pourquoi tu t'excuserai, dans tous les cas ? Tu détestes, toi, quand on vient te dire qu'on est désolé, quand on te présente ses condoléances, quand on te dit que ça va aller. Tu détestes, détestes, détestes. Alors pourquoi lui, il aimerait ?

Alors tu te contentes de te taire, de chercher dans tes souvenirs un secret, quelque chose, d'aussi fort que lui, quelque chose que tu n'as jamais dit, à personne. Et il y en a tant, tant, tant. Mais ce n'est pas de toi, qu'il faut parler, Kiyoshi, parce que toi, tu dirais que tu aimerais que vos places aient été échangées, toi, tu dirais que tu rêves tous les soirs de Tetsuya, que des fois, tu as l'impression qu'il est là, juste à côté de toi. Tu as même cru le voir dans la foule, et, pendant quelques secondes, ton cœur s'est arrêté, puis accéléré, et t'as eu l'impression que t'allais t'effondrer sur le sol pavé. C'est bien, si ça n'arrive plus. Il ne faut pas. Yume serait triste. Tu réfléchis un instant, rajoutes dans un murmure : Je crois que je serai triste aussi. Oui, tu le serais aussi... mais tu es tellement engourdi par la douleur que tu n'es pas sûr de te rendre compte à quel point tu serais triste. Peut-être que ça ne ferait rajouter qu'une couche à ta peine... tu ne sais pas, mais tu sais, qu'au fond de toi, tu le serais, triste.

Et ta main resserre la sienne, comme si tu te rendais compte de ce que ça voulait dire. Et t'as envie de lui murmurer, de lui chuchoter : non non, fais plus ça, le fais plus jamais.  
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something hides in every night
j'ai peur que tu me penses égoïste
que ça t'amènes trop loin de tes rivages et que jamais tu ne reviennes pour soigner tes propres plaies -perdu dans l'orage d'autres îles, emporté comme un ulysse de monstre et monstre qui ne vont que te faire oublier ton chez toi et la guerre que tu as traversé
il ne faut pas que tu oublies
jamais
et c'est sûrement ça le plus difficile à vivre
(parce que ça s'en ira jamais complètement que c'est comme une tâche de javel sur ton pull préféré et parfois ça déteint le tissu tout entier)
et tu as bien raison : je ne sais pas mentir
ça se voit toujours quand je manque d'honnêteté -soit c'est rouge amer de colère, soit c'est vert bouteille de moquerie, soit c'est jaune horrible de méprise
mais sinon c'est bleu
bleu océan, turquoise foncé
comme ces deux yeux que tu n'arrêtes pas de fixer
je n'ai plus de mensonges à offrir, kiyoshi
je te le dis : ça ira mieux, mais ça ne t'importe pas, pas vrai ?
même des doigts qui s'entrelacent, ça ne veut plus dire grand chose
et la chaleur d'un corps paraît seulement annoncer qu'un jour il sera froid
yume m'a beaucoup aidé. il ne le sait pas. de ces secrets encore trop lourds à porter -il le verra bien plus tard, quand mon corps sera sien et qu'il y passera ses doigts un à un, qu'il imprimera ses empreintes sur la surface en plus de toutes celles que porte déjà mon esprit
toi aussi. et je pense que tu ne le savais pas non plus. je t'ai dit ça avec tant de confidence, ça n'arrivera plus mais j'en sais rien oh je suis de ceux qui retournent bien vite à leurs habitudes -mais est-ce que j'en ai encore ? et est-ce qu'on a besoin de s'avouer ça ?
mais moi ce que je voulais dire c'est que se blâmer, ça ne se termine en général qu'en trois solutions ah triptyque, encore encore ! toujours trois, jusqu'à la fin des âges : la fin, la perdition, le pardon.
c'est pas grave -peut-être que tu comprendra, à la place, que je te dis que tu peux compter sur moi
sur nous
sur tous.
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SABEISME
03.97
Tu sais, Kiyoshi, tu sais, c'est difficile, c'est compliqué. Lui toi, cette relation. Tu ne comprends pas grand chose à tout ça. Tu n'es pas sûr de vouloir, dans tous les cas. Parce que c'est bien, de ne pas avoir à faire semblant, de ne pas le regarder dans les couloirs si tu n'en as pas envie, si tu n'en as pas la force, surtout. Tu n'es pas sûr de vouloir de son amitié, parce que t'aurais trop peur, trop peur, Kiyoshi, de le perdre, lui aussi. Et ça ne ferait que rajouter de la douleur, de la tristesse... encore.

Il t'avoue, que Yume l'a aidé. Sans trop le savoir. Yume t'a aidé, aussi. Yume aide beaucoup de monde, mais on ne l'aide pas souvent. Yume mérite d'être aidé, d'être aimé, qu'on soit avec lui, qu'on le l'abandonne jamais. Et tu le penses depuis votre première rencontre, tu le penses encore aujourd'hui, et tu l'as pensé tout ce temps encore. Yume mérite d'être aidé.

Toi aussi, et je pense que tu ne le savais pas non plus. Et ta main lâche la sienne, doucement ; et ton regard se baisse, le quitte. Non, tu ne l'as pas aidé, tu les as détruits, abîmés, cassés, tous les deux. Yume et lui. Alors comment aurais-tu pu les aider ? Tu ne l'as jamais fait. Tu n'aides personnes, Kiyoshi. Tu n'es qu'un poids, qu'un boulet, qu'un enfant qu'on aurait dû noyer. Je pense que tu te trompes. Et tu ne le dis pas pour avoir des louanges, non, tu le dis parce que tu le penses, parce que tu en es persuadé, parce que c'est faux, tu es loin de l'avoir aidé.

J'ai jamais aidé qui que ce soit. Un poids, un boulet, un enfant qu'on aurait dû noyer. Sans toi dans ce monde, tout aurait été plus simple pour tout le monde. Et peut-être... ah peut-être, Kiyoshi, qu'il y a de nouveau ses pensées noires qui viennent s'infiltrer dans ton esprit. Et elles te semblent si tendres, si douces, si vraies... Ton absence, sur le long terme, ferait tellement plus de bien que ton existence.

Tu en es persuadé.  
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how the hell did i lose a friend i never had ?
je ne te propose rien
je ne suis pas comme ça -moi je donne sans qu'on me demande, et je me jette à corps perdu dans des causes sans aucun sens et je me trompe souvent mais quand j'ai raison c'est à cent pourcent
et quand j'aime c'est beaucoup trop
et quand je suis en colère c'est tout ce qui existe
et quand je suis heureux le soleil brille plus fort
tu crois que ça existe, les garçons soleil ?
je me suis toujours demandé.
t'as beau m'abandonner, t'enlever d'entre mes phalanges, ça changera rien, tu sais ?
j'ai toujours ce trop plein en dedans et mes mots resteront les mêmes, inflexibles, sûrs d'être certains (ah, ironie)
bien sûr que si tu m'as aidé ah si tu savais, mais mon esprit est un casse-tête pour beaucoup de gens et je ne m'attends pas à ce que tu comprennes ah seulement à ce que tu apprennent à ce que tu écoutes à ce que tu soit prêt à accepter la réalité alors la voilà, si c'est ce que je dois faire : je vais tout lister
tu m'as aidé à réaliser que je suis amoureux de yume et c'était pas agréable mais qui a dit que ça devrait l'être ? parfois ceux qu'on déteste nous font le plus grand bien.
tu m'as aidé à réaliser qu'une partie de mon cerveau manquait et ça aussi c'était quelque chose oh mais t'es le seul qui m'en a parlé et sans toi je te jure je crois que je ne m'en serais jamais rendu compte
tu m'as aidé à m'améliorer quand tu m'as fait comprendre comment yume fonctionnait et quand t'avais les mains pleines d'espoir et quand tu m'as aidé à croire en moi en les autres en l'avenir (et toi tu peux même pas t'y tenir) tu m'as aidé en m'écoutant mettre des mots sur des choses innommables et tout ce bordel dans ma cervelle
et ça a rarement été agréable mais si ça l'était, ça ne serait pas de vrais changements
t'as beaucoup aidé yume, aussi. et d'autres que je ne connais pas, j'en suis presque sûr -mais là, je ne peux pas témoigner. et toi tu me dira que j'ai tord parce que tu préfères te dire que ça sert à rien que t'as jamais été utile que t'es qu'un poids pour l'humanité (crois-moi, je sais) et tu ne peux pas me dire que c'est faux, parce que je viens de te dire ma vérité. est-ce qu'elle est universelle ? probablement pas
mais moi, j'y crois
tu ne penses pas que c'est tout ce qu'il nous faut ?
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SABEISME
03.97
Il est bête. Il est bête, à te dire que oui. Il est bête, à te dire que tu l'as aidé. A le faire réaliser qu'il aimait Yume. A le faire réaliser qu'il l'avait oublié. A le faire s'améliorer. A le faire croire. A l'écouter. Mais toi, toi, toi, Kiyoshi, tout ça, tu n'y crois pas, pas vraiment. Parce que t'es persuadé, que, dans tous les cas, Yume et Kiyo se seraient retrouvés. C'est bête, mais t'es un bête niais, des fois, Kiyoshi. Tu crois en l'amour, en l'âme sœur, à tout ce genre de trucs. T'y crois surtout pour les autres. Pendant quelques heures, t'y as cru, pour toi. Quelques instants. Pour Tetsuya et toi.

T'as aidé beaucoup de monde. Et tu secoues la tête de gauche à droite, alors que les larmes te montent aux yeux, que ta gorge devient sèche et tu ouvres la bouche, veux parler, mais ta respiration se fait saccader, et ça fait si mal, si mal, de respirer, de sentir ton cœur qui va éclater dans ta poitrine. Et tu continues, de secouer la tête de gauche à droite. Il comprend pas. Il comprend pas.

Et enfin
Enfin.
Tu confesses tes péchés, Kiyoshi.

C'est ma faute... Ta faute, ta faute à toi. Toi qui avais embarqué Tetsuya avec toi, toi qui avais serré sa main, qui lui avait dit de venir avec toi. Il ne serait pas venu avec toi, si tu n'étais pas allé le voir. Et puis, et puis... il ne l'aurait pas assassiné, brisé la nuque, si fort que tu entends encore le bruit dans tes cauchemars, si tu n'avais pas cherché sa main, sa chaleur, si tes lèvres n'avaient pas rencontrées les siennes. Vous me dégouttez. C'est ma faute, si... si Tetsuya est... c'est ma faute... c'est moi qui lui ai dit de venir... et c'est moi qui... qui a tout... Tout abîmé, tout détruit, tout brisé.

C'est toi, Kiyoshi.
Toi, le péché.
Toi, le pécheur.
Toi, toi, toi.
C'est à cause de toi, Kiyoshi, si Tetsuya a supplié qu'on l'épargne.
C'est ta faute.
Ta faute.
Tout est de ta faute.
Ça aurait du être toi.
Seulement toi.
Personne d'autre.  
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i know i'll be alright, but i'm not tonight
je ne crois pas que je suis idiot -stupide, oui, mais pas bête, et encore moins inconscient, c'est bien tout le contraire
trop attentif, trop honnête, si peu apte à me défendre, guidé par cet instinct de survie qui, franchement, déconne de plus en plus
il ne s'agit pas que de moi et lui, tu sais, kiyoshi ?
je te parle de moi,
et de comment j'ai ouvert ma carapace quand j'ai lancé la potion sur le plafond,
et de comment j'ai décidé de changer quand tu m'as ouvert les yeux,
et de comment j'ai compris ce qu'il se passait quand tu t'es laissé frapper.
mais tu veux pas l'entendre, tout ça, hein ?
c'est pas grave. c'est pas grave, promis, c'est pas grave -
et donc, tu en es là
à te blâmer
à t'accuser à décharner toutes tes excuses parce qu'elles ne devraient pas exister d'après toi oh t'as pas de colère devant l'injustice t'as juste tellement envie de mourir qu'elle a l'air de te concerner mais si tu savais, ah
j'aimerais faire comme tu as fait pour moi avant : rendre la vue à un aveugle
mais je ne sais pas
comment on est sensé s'y prendre
je te l'ai déjà dit j'arrive pas à parler ça reste toujours coincé et
je crois que ça serait mal de te dire que tetsuya serait venu de toutes manières
ou que si ça n'avait pas été lui, ça serait un autre,
ou que seimei aurait pu te tuer aussi
et que pour honorer ton ami perdu il fallait vivre
c'est trop tôt non ?
mais regarde : t'es ce qu'il a laissé derrière lui, et il aurait voulu -tu le sais, non ? il aurait voulu que tu vives comme toi tu désires tellement qu'il revienne de sous terre, d'échanger vos places, dans un aller-retour sans fin : c'est le destin des amours noyés par la mort
et alors je ne te donne pas le choix : j'attrape ton épaule, force ta tête sur mon torse
allez
pleure
un jour, tu n'aura plus de larmes
(ma main dans ton dos pour te rappeler que jamais tu n'es seul)
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SABEISME
03.97
Il aurait voulu que tu vives. Ah. Ah. Ça. Ça, t'en es pas sûr, tu sais pas. Tu sais vraiment pas, Kiyoshi, parce que tu te dis, tu te dis que si t'étais pas allé le voir, peut-être qu'il aurait continué sa vie, parce qu'il t'avait oublié, effacé ; pas comme Kiyo l'avait fait avec Yume, non, c'était voulu, c'était, c'était... juste, parti ; les sentiments maladroits, enfantins. Ça avait disparu, et c'est toi, toi, par ta présence, qui les avais fait ressortir. Peut-être qu'il aurait voulu, sur le coup, mais qu'en fait, il était pas... il en avait peut-être rien à faire. Et peut-être que si t'étais pas allé le voir, il t'aurait oublié, si facilement, tellement facilement. T'es si facilement oubliable.

Il aurait voulu que tu vives. Non. Non, parce que tu le mérites pas. Parce qu'il te l'a dit, que toi, t'en valais plus vraiment la peine, que tu n'existais plus pour lui. Et peut-être que ce dernier baiser... ah, tu sens encore, là, ses lèvres contre les siennes, et il te suffit de fermer les yeux pour ressentir encore la pression, l'humidité, l'anxiété, l'inquiétude, la peur... y'a toujours eu que ça, Kiyoshi, de l'humidité, de l'anxiété, de l'inquiétude, de la peur, de la colère, de la tristesse... tous vos baisers partagés. Y'a que ça, que tu lui as apporté.

Il aurait voulu que tu vives. Et toi, toi, toi, toi t'aurais voulu qu'il vive, lui, lui, lui. Et t'as envie de lui dire, tout ça, mais tout reste bloqué au fond de ta gorge, y'a rien qui sort. Et t'en as marre, Kiyoshi, parce que t'as l'impression de faire que ça depuis ce jour-là. T'as l'impression, Kiyoshi, de ne faire que pleurer, que t'énerver, qu'abandonner. Tu ne fais que ça. T'as même failli faire éclater ce sabre avec lequel tu t'entraînais. Et t'as envie que de ça, Kiyoshi, de frapper, frapper, frapper, hurler, jusqu'à ce que tu t'écroules. Et pleurer. Et hurler. Et pleurer. Et hurler. Toute ta douleur, toute ta colère. Contre le monde entier.

Une main sur ton épaule, et tes doigts, tes mains, tes bras, tremblent, tant, tant tant. Et alors, il t'enserre contre toi, fourres ton visage contre son torse et tu... ne bouges plus. Pendant un moment, quelques secondes, tu observes son haut, et les larmes montent, montent, montent encore et s'écoulent lentement contre tes joues. Et tes doigts tremblants, Kiyoshi, viennent serrer son haut, là, non loin de son ventre. J'en ai marre... je pleure tout le temps... j'veux juste que ça s'arrête... que tout s'arrête... tout est de ma faute... Tout, tout, tout. Tout, Kiyoshi, tout est de ta faute. Et t'as envie de le supplier : s'il te plaît, s'il te plaît, ne meurs pas, ne meurs jamais, j'veux pas que Yume vive ça, j'veux pas, j'veux pas, s'il te plaît... moi, moi, moi j'pourrais pas, pas encore une fois.  
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i lost my mind, and nobody believes me
c'est dur à croire, hein ? que d'autres tiennent encore à nous
que leurs cœurs se serrent en voyant nos larmes, qu'ils oublient les blâmes juste pour nous enlacer, qu'ils sacrifieraient tout pour un nouveau sourire
et pourtant c'est vrai, et lui, tu sais, j'en suis sûr
j'ai entendu -on m'a dit comment il avait fini, enfin tes lèvres sur les siennes
tu ne crois pas que c'est un bon dernier souvenir ?
ne le gâche pas. enlève-lui sa peur, son injustice, et garde l'acte. juste vous.
je ne le connaissais pas ; on s'est échangé quelques origamis, rien de plus, tu sais
à ce moment-là
il avait de la peine et oh ça semble si dérisoire mais moi j'y crois comme toi t'as foi en yume et moi
c'était vrai, de l'affection de platine, et il ne regrette probablement rien sauf si ce n'est de n'avoir su t'aimer dès le début, de ne pas pouvoir continuer aujourd'hui
il ne voudrait pas que tu sois triste, parce que même si tu doutes qu'il t'aimais, tu ne peux pas dire qu'il te détestait
ça serait mentir
et tu le sais
est-ce que c'est ça, le moment de calme ? quand t'inspires presque à travers mes poumons, quand j'ai l'impression d'être ton ancre en ce monde
vas-y
quoi, tout ?
dis-moi
raconte
je bouge pas
mets des mots dessus
et tu verras
je t'écoute
seimei n'est pas ta faute
je reste là
plonge, je m'assurerai que tu ne te noie pas
une main qui essuie tes larmes, logée dans ta nuque
l'autre qui trace des arabesques maternelles sur ton dos vulnérable
(t'as avalé la moitié du chemin)
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