— MAHOUTOKORO
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<akina> old me
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but if the earth ends in fire
un moi(s) déjà, et j'en ai laissé beaucoup encore au fond de mes tiroirs
à attendre à vivre des choses que des autres mois n'ont jamais su, n'ont jamais pu me donner
ces couloirs que je fuie, les murs que je rase, les rires qui m'angoissent
je ferme les yeux.
il bourdonne, l'autre, au fond. il ne partage pas grand chose, kodokushi, mais il balade comme milles yeux tout à travers de mon âme de temps à autre et moi je frissonne en souvenir d'autres traumatismes ah vraiment -
était-ce l'ironie qui t'as fait venir, kodokushi ? la fin de ma sanité s'incarne en fourmis, et voilà que tu viens me voir avec tes mouches tes larves tes milles pattes tes scolopendres tes cloportes et autres monstruosités
et moi je crois que j'ai accepté juste pour me défier (aussi parce que ça m'a un peu réchauffé que de voir quelqu'un me choisir), m'enlever ces associations parasites (arrêter de parfois écraser un insecte qui n'existe pas autre part que dans ma tête)
alors à chaque fois que tu t'enfonces comme un lombric, à chaque fois que tu t'approches comme un papillon, à chaque fois que tu observes comme les huit yeux d'une mygale, j'attends et je te dis : regarde
de toutes manières, j'ai comme l'impression que tu as déjà fait pire que moi.
alors, dans ma balade du soir, ça ne me fait plus ni chaud ni froid. je sais que t'es là.
mais toi -pas en-dedans, mais là-dehors,
je ne m'y attendais pas.
chevelure oxydée, peau délavée, uniforme soigné
ah. tu n'as pas changée, hein ?
j'aurais aimé dire que c'était comme retrouver une vieille amie mais j'ai promis de ne plus mentir ; alors je te vois de loin, là où je comptais aller, et je me suspends un instant
est-ce que j'y vais ? (je revois tes yeux ton regard ; j'ai même pas eu l'honneur de souffrir de tes mots juste d'un arrière goût de reniement et ça laisse encore quelques brûlures dans ma gorge)
oui.
qu'est-ce que je te dis ? (j'entends encore mes supplications mes arguments pour tenter de te soit-disant raisonner mais surtout pour essayer de me rassurer et c'était une autre époque j'étais oh quelqu'un d'autre il me semble)
akina.
pas de trop près, pas de trop loin ; toujours debout, à juste te regarder : me voilà annoncé.
(prêt à défoncer quelques anciennes chimères, vipères, misères)
il est temps.
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Les yeux clos, tu laissais l’eau perler sur ton visage immaculé—le corps dénudé sous une douche rafraîchissante, la chaleur encore vibrante de tes muscles témoignait d’une matinée riche en dépense. En l’affaire de quelques minutes, tu retrouves le confort de cet uniforme familier et tes cheveux encore mouillés se laissent nouer distraitement.

Avec la quiétude d’un esprit rebelle, tu déambules ; avec l’insolence d’une préfète téméraire, tu te laisses porter car tes promenades ne sont pas que les coprolithes d’un caprice—elles sont une nécessité. Depuis peu, la peur s’immisce ; des tableaux fantasmatiques de tes plus doucereux cauchemars aux expressions environnants, rien ne semble s’y dérober.

Le quotidien se tasse, laissant tarir l’écoulement de leurs ressentis, mais ta haine demeure comme l’indémodable preuve de ce qu’il s’est passé cette journée-là. Ta haine demeure à l’instar de cette accablante distante qui t’empêche de susurrer son nom avec cette intimité qui n’appartient qu’à vous—appartenait, du moins.

Kiyo.

Privée de l’adrénaline grimpante du moment, tu parais bien démunie : sa voix t’interpelle comme d’outre-tombe et tu te souviens, cette fois où tu as failli trancher les artères de votre réunion. Son coeur bat encore, et tu te questionnes alors—de culpabilité envers ton discours ou de la frustration d’avoir ainsi manqué à tes instincts abjects—et le tien tambourine, accélère vers la cadence des mensonges éhontés. En ce qui te concerne, la question ne s’est jamais vraiment posé.

S’il savait, Kiyo, comme son visage déformait le tableau à la vacuité nocturne de tes rares nuits paisibles.
S’il savait Kiyo, qu’il sonnait comme le fourmillement familier d’un essentiel oublié.
Et le bleu de sa chevelure se mêle à l’infinité du ciel, à chaque fois que tu lèves la tête. Hantée par un fatras d’émotions décolorées, ton monde perd doucement sa saveur—et tu sembles reconnaître, avec l’affligeante résolution d’un esprit lucide, les prémices de ta déchéances—car ta froide colère ne suffit plus à purger ce que tu ressens sincèrement.

Kiyo, ta voix t’échappe sur un ton brutal, ravivant la cacophonie de vos coeurs à l’agonie. Peut-être étiez-vous destinés à cette impasse depuis le début, sous l’écueil de ses responsabilités. Kiyo ne t’a jamais trahi, c’est toi qui n’as jamais été que l’objet de sa trahison—et cette vérité ébranle ta fierté au point de t’entendre persifler des piètres mensonges.

Ce mariage t’a toujours laissé de marbre, et la dureté de tes mots en a brisé la peau de porcelaine de ton fragile amant—qu’il aurait dû être. Ta liberté, à présent que tu te remémores les termes, sonne comme une chétive excuse. Brillant dans les eaux de ses prunelles, un regret se hisse à la surface, et tu aimerais croire en la théorie des larmes, que tout est de sa faute ; tu aimerais penser qu’il est coupable de vivre d’humanité.

Et pourtant, tu réalises qu’il est déjà trop tard : tu t’es laissée happer par la stupide contagion de ses sentiments jusqu’à y laisser ta raison. L’étau de la peur a ravivé ses démons jusqu’à le rendre coupable de trahison—mais tu t’en moques, car les politiques ne t’ont jamais intéressé. Tu ne laisseras jamais tomber un proche au nom du monde—car le salut du tien se trouve en leur présence, et peut-être que tu aurais dû tout brûler en offrande à ces si beaux yeux à présence que tu en captures de nouveau la couleur.

Il se tient devant toi, les bras ballants le corps songeant ; l’esprit qui aimerait divaguer, ses jambes qui aimeraient détaler, mais il fait face. Alors elle te manque, l’ombre de tes années passées—apatride de la moindre peur—et l’âpre aisance avec laquelle tu t’acquittais des aboutissements de cet amour absurde. Sous l’effet d’une hardiesse qui sonnerait presque faux, ton corps s’élance et les fins muscles de tes bras l’entourent comme des tentacules ; le froissement des vêtements embrassés comme le cliquetis des chaînes coulissantes.

Je suis heureuse, et la confession te coupe le souffle jusqu’à te rendre infirme de ta douce voix, alors que tu cherches à retrouver le firmament de tes propres pensées. De ces mots, tu parais perdre les derniers reliques de ta confiance en toi avec la crédibilité de cette tragédie aigrie que tu incarnais jusque là.

L’aveu, pourtant, te réchauffe le coeur.
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and the seasons are frozen in time
jje ne sais pas quoi te dire.
ça me frappe comme un train à grande vitesse comme la vague d'un tsunami comme la lune qui s'écraserait sur la terre
violemment, ça me
vide tous les poumons et tout mon estomac aussi ah soudainement si faible, relégué à l'état de fil de fer (fil d'os et de muscles, de nerf et de tonnerre)
à quoi tu penses ? je n'ai jamais su le dire, ni maintenant ni à l'époque, dans ce champ rouge (métaphore du sang que tu as laissé coulé de mes plaies béantes -ne t'en veux pas, je n'aurais juste pas dû aller vers toi)
tu sais, akina, je ne suis pas certains que nous puissions êtes amis.
c'est quelque chose qui m'a occupé pendant des jours entiers ; je n’avais pas la foi de me torturer l’esprit alors j’ai laissé tomber (de toutes manières, ce n’est pas la première fois, non ? que je te déçois)
tes iris bouillants n’auront pas raison de moi, transperce tant que tu le veux akina : je n’ai pas peur
et toi ? est-ce que je t’embête, à être encore là ?‌ est-ce que mes yeux sont deux lunes qui ne devraient pas exister, est-ce que la blancheur de ma peau devrait être grattée à la javel, est-ce que ma voix ne devrait comporter plus que des supplications ?
très honnêtement : ça ne m’importe plus, je crois, ce que tu penses de moi
peut-être que j’essaie juste de m’en convaincre mais ça m’a l’air vrai parce que je suis fatigué de ne jamais te comprendre totalement comme il faut -ou alors, de te voir renier toutes les balles que j’ai logé dans ton thorax
tu sais, akina, je ne t’ai jamais menti. je crois que tu es une des seules à qui j’ai tout dit, mais encore une fois je crois que je n’aurais pas dû aller vers toi
on a perdu notre temps, hein ? on était des enfants, je le suis encore aujourd’hui
face à tes grandes pupilles
je m’en rappelle encore de ce jour-là, quand je ne valais même pas la peine que tu hausses la voix
et au présent de maintenant, tu viens me forcer dans tes bras

je n’ai donc jamais le choix, akina ?

tu prendrais tout si tu pensais que c’est une bonne idée, parce que t’as aucune notion de ce qui me serait fatal. et moi, j’avais toujours mes côtes grandes ouvertes, prêtes à ce que tu choisisses comme s’il ne s’agissait pas de mes honnêtetés les plus grandes.

j’ai changé, akina

je n’ai plus envie que tu me bouffes le cœur
ni d’autres espoirs novateurs
ou des solutions à mes malheurs

alors me voilà, inflexible, indifférent, même entouré de trop de toi
ah, aurait-on
échangé les rôles ?
à moi de faire semblant que tu ne me connais pas
vraiment ? pas moi. explique-moi pourquoi tu dis ça. je n’ai toujours été que doux avec toi, mais tu as arraché tout mon pelage pour t’en faire une fausse armure de fourrure, déjà remplie d’éclaboussures.
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Par l’effet indolore de l’écoulement du temps, l’étreinte se dilue dans la reposante sensation d’une distance tant louée; la glaçante chaleur de mon geste, amorce d’un haut-le-cœur, me pousse vers les abstraites évasions de ma psyché.

Pupilles dressées en face d’un rempart céleste, l’incessant mouvement des cumulus desservait l’évidence de leurs angoisses. Les inhalations étriquées par un sentiment dangereusement proche de la culpabilité, ma contiguïté avec le moindre atome de clémence arracha à mes lèvres toute l’authenticité d’un soupir irrité.

Rendue avide par cette violence sempiternelle propre à l’humanité, la flegme engagée par ces jours paisibles garnissait ma langue d’amertume ; et résolue, je formulais la déprécation silencieuse de pouvoir me soustraire à l’hérésie d’une telle fadeur quotidienne.

Pieusement, mes iris furent happés par le lointain galbe des horizons et mon esprit se laissa transporter loin des tourments de l’instant—déplorant l’assommante solitude de mes humeurs lunaires. Tel le clapotis d’une horloge, mes pensées capturèrent l’impalpable froissement du vent causant la bascule de ma crinière liée, pantelant sous les desseins du vent comme une mirifique mélopée.

Tic tac, et l’éréthisme s’amorce, progéniture de mes angoisses.
Tic tac.
Car si je pouvais expliquer, ce ne serait pas toi, Kiyo,
Ni toi, ni ce doux visage, ni la placidité toxicité de notre affection,
Ce serait ma langue que je voudrais élaguer.

Pourquoi ? Parce que, je— le suis, du moins, c’est la certitude que me tarabuste mon esprit désaxé. Mais cet ardent désir corrode le stoïcisme de mes entrailles, pas à pas, chaque instant où je t’entends respirer. Scindée entre soulagement et aversion, mes dents grincent, aubade d’une agonie qui n’en finit pas.
Je le suis Kiyo je suis heureuse, laisse-moi te l’avouer,
Je le suis, je te le promets—sans pouvoir articuler ce désir orinique.

Heureuse, joyeuse, satisfaite, enchantée
Tu doutes de moi ?
Florissante comblée sereine réjouie euphorique béate veinard hédoniste égoïste avare autolâtre albatros mercantile et que ce grimaud n’avait qu’à s’instruire et que ces mots témoignent de cette érudition empirique qui t’empêchera de tomber à court de voix lorsque ton masque tombera alors Respire Akina avant de te laisser happer par l’infini de ces songes calamiteux.

Le contrôle m’échappe, l’éther qui patine entre mes doigts halitueux et un soupir, trop doux pour n’être qu'omis, et c’est comme une vitre qui se brise—l’essentiel a disparu de nos prunelles dilatées à l’espoir. Le masque est tombé; ne reste que l’impassibilité de mes traits, la voix éraillée comme d’une longue narcose.

Je l’admets. J’ai horreur de la comédie.
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everybody dies chasing after time
je ne t'enlace pas
c'est bien la seule chose que je peux faire : à chaque fois que tu es là, je me vois dépossédé de mes choix, à ta manière d'imposer ton rythme et tes idées
très bien -continue si tu le veux
je ne jouerai pas le jeu
si tu me regardes, si tu me vois vraiment, tu pourra admirer toute la fatigue accumulée
mes cernes démesurées, mes traits affamés, ma peau effacée
du sommeil qui ne guérit pas, une faim qui n'existe pas, un soleil qui ne m'a pas vu pendant un mois
mais non, bien sûr
tu te détournes -après tout, le monde est plus intéressant qu'un homme qui a déjà pu tout te donner
ou du moins, quand on s'appelle akina
tu sais, j'ai parlé de toi
à tokyo, dans mon lit, alors qu'on a fait venir un spécialiste
(ceux qui s'occupent des guerres dans les esprits)
il m'a demandé : qu'est-ce que vous ressentez vis-à-vis d'elle ?
et j'ai dit : je ne sais pas mais c'est fort et je n'en veux plus
maintenant je sais que c'était de la colère
tu m'as laissé faire
alors que moi je n'ai toujours voulu que te plaire
notre relation est si précaire, délétère
pourquoi est-ce tout ça choie, larmoie ?
surtout pour moi
j'en viens à me demander :
m'as-tu jamais aimé ?
m'as-tu jamais apprécié ?
m'as-tu jamais enlacé pleine de vérité ?
est-ce que ça aurait vraiment dû exister ?

non.

es-tu heureuse de mes erreurs ? de ce qui fait tout mon malheur ?
probablement. ça a toujours été comme ça. un jour, je ne m'en remettrai pas. il est temps
il est temps de s'arrêter là.
et pourtant tu avais l'air de t'en donner à cœur joie.
je te crois, si tu le veux
ça ne m'importe pas -crie, hurle, ris, au moins ça prouvera que tu es bien vivante
parfois j'en doute encore
alors qu'avant je le soutenais de tout mon cœur
j'apprécierais que tu ne tentes pas de jouer avec moi, akina. à moins que tu n'aies définitivement plus aucun respect pour moi ? et nos histoires et mes erreurs et tes divertissements ah
dis-moi
je te croirais comme on croit celui qui dit quel temps il fera demain : sans trop m'y attarder
j'ai juste une colère à faire exploser
après ça,
je m'en irai.
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Où est la vérité, Kiyo ?

C'est fini, je ne joue plus, et je te prie d'agréer l'expression de mes sentiments égarés par cette façade lissée de tant de manières qu'il y a de mensonges en moi
Qui croire, lorsque mes propres vérités m'échappent ?
Qui croire—de cette sentimentalité répugnante à mes désirs épars
De cette folie passagère à ces doutes qui survivent à toute mon existence

Où sommes-nous que sommes-nous devenus
Qu'est devenue cette innocence doucereuse qui nous berçait de rêves d'un bonheur à présent piétiné par ces traîtrises abruptes ?
Qui suis-je oui moi qui cherchait tant de vérité

Nous sommes perdus

Un échec qui modèle la peur de l'ignorance comme une angoisse tracerait la frontière d'un esprit fragile AH et voilà que je sens la tension monter
RespireAH et ne te  laisse p-AH happer par cette AH
AH, AH, AH
Compte jusqu'à dix, contrôle ta colère
Compte jusqu'à dix, contrôle cette déchéance incendiaire
AH AH AH AH
Une respiration qui siffle, un esprit qui divague
Mais je t'aime, je t'aimais... non non non je t'aime encore
Un amour abstrait dont on fait abstraction
AHAHAHAHAHAH (serait-ce le désespoir que j'entends rigoler)
Et me voilà déséquilibrée par un esprit malsain qui a perdu sa balance ses repères, par ces insatiables désirs que je pensais comme prélude de ma gloire
D'une éternité

Respire respire respire
Compte jusqu'à dix, compte jusqu'à l'éternité
Compte l'étendue de ce que tu lui as retiré

Où est la vérité, Kiyo ?
Où es-tu où es-tu je ne vois plus rien je ne t'entends plus

Qui suis-je? (Respire, respire, respire)
Que suis-je ? (Contrôle ces désirs destructeurs)

Respire. Doucement.
Et les membres cessent de trembler à l'idée de me perdre
Respire. Doucement.
Et je me reprends—suis-je vraiment effrayée à l'idée de te perdre ?

Respire.
Doucement.

Et me voilà debout, tout doucement, corps acteur de cette comédie d'esprit
De cette terreur devenue concrète
Mais qui puis-je, cette fois encore ?

Quand je repense à nos jours, mon cœur se berce de cette douce tranquillité qui me manque aujourd'hui. Quand j'imagine ton sourire—tourne ce visage bercé par colère avant qu'il ne me détruise—à tout ce qui m'a échappé, cette douce mélancolie laisse frisonner mes os, comme une brise pétrie de fraîcheur.
Si j'avais été différente, si j'avais su comprendre,
Si j'avais été capable d'apprécier ce que tu voulais m'offrir.

Ne me regarde pas comme ça comme un monstre tiré des cauchemars qui submergent cette pittoresque réalité, Lâche-moi !
Non, pitié, ne pars pas

Et pour une fois, les sentiments semblent réels
Loin d'une colère factice, de ces morbides impulsions caractérielles
Me voilà triste, déroutée, harcelée par une vérité venue réclamer son dû

Je ne sais pas, murmure apocalyptique de ces démences théâtrales
Une réalité qui, doucement, retrouve ses droits.
Je suis désolée, Kiyo
Désolée d'être ainsi, d'avoir détruit ton sourire
Mes bras retombent—et cette voix, adoucie par le désespoir, s'exprime

...Je ne sais même pas si je t'aime vraiment.
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it's okay. we don't have to go on.
elle est partout, la vérité
j'avais tellement l'habitude de peindre de noir tout ce que je déteste -des peaux des idées des sentiments-
c'est pas comme ça que ça se fait
c'est effrayant, hein ?
de pas pouvoir tout mettre dans des cases
et d'ignorer celles qui sont loin de la nôtre
t'étais juste à côté de moi, là-bas
dans un autre monde, presque, un univers à part entière
pourquoi ça t'amuse ? de briser des gens ?
quelle genre de tristesse te demande de faire souffrir les autres ?
je n'en avais pas conscience avant mais oh, c'est clair maintenant
des petits bouts morcelés sous la mâchoires d'acier
tu t'appliques à ne pas faire saigner tes babines
mais en attendant tu avales tout
tout tout tout
comme si un jour ça n'allait pas entailler tes épithéliums
comme si ton acide allait les dissoudre sans tes mots pour le porter
déglutis
vas-y, essaie
peut-être que c'est à mon tour de vouloir ta chute parce que
t'es encore sur la pente descendante et tant que tu sera pas tout en bas
tout là-bas
je te croirais pas.
la vérité c'est des sentiments. et l'absolu n'est pas humain.
je ne te tiens pas, akina
je t'ai lâchée il y a déjà quelques mois je crois
et c'est là que je me suis rendu compte que tu n'avais jamais voulu me garder
tu sais j'ai tellement confiance c'est stupide et risible et j'ai foi et j'ai cru
j'ai cru mais attends
pars pas -non, plutôt :
pars,
pardonne-moi
parce que j'ai
ah
j'arrive plus
je te crois
mais ça m'est égal.
c'est l'indifférence qui me fait mal.
je ne peux pas savoir pour toi.
ton rire ne ressemblait à rien
ni à de la folie
ni à de la souffrance
je crois que toi aussi, tu t'es murée dans cette indifférence
est-ce que tu croyais qu'elle resterait toujours ?
dans tes bras tous les jours ?
tu ne me l'as jamais montré.
ton amour
ou peut-être la chose que tu appelles affection
je ne crois pas
qu'on en a la même définition
parce que, encore, toujours
tu aimes ce que tu détruis
et moi
et moi
je ne sais pas
mais pas toi, pas comme ça.
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Je t'aime, me dis-je parfois.
J'aime ta façon de me regarder, de t'adresser à moi comme à un être unique, j'aime cette cécité envers toute ma malfaisance, comme une acceptation silencieuse. J'aime tes cheveux désordonnés, ta maladresse constante, cette façon si unique d'articuler mon nom.
J'aime ce lien, ces habitudes ancrées—comme un repère au sein de mes tourments,
Titanesque tempête de ces tyranniques émotions qui me tiraillent.
Je t'aime, me dis-je parfois.

Absurde éphémérité

Je t'aimais, aimerais-je pouvoir penser.
Ces détails épars, comme un souvenir lointain
Ce visage candide, comme celui d'un gamin

Sans avoir si je t'aime, je ne t'ai jamais détesté—n'est-ce pas une preuve d'attachement ? En frôlant ta peau de ces embrassades régulières, jamais ne naquit le désir de déchiqueter ta chair. En berçant tes oreilles de ces éloges d'un bonheur amical, l'idée du mensonge n'avait pas même germée.

Un crime innocent était-il punissable ?
La candeur des esprits en dérive était-elle méprisable ?
Et moi, Kiyo, étais-je seulement désirable ?

Je me le demande.
Quelle est ma place, quel est le rôle de mon existence ?
Je cherche des réponses, une justification, l'appui d'une quelconque entité. Je clame cette indépendance comme synonyme de force, ignorant le renfort que leurs regards représentent.
Que ton regard,
Que tu représentais.

Je tiens à toi.

Une voix limpide, dénigrant tout scepticisme, et je respire ;
Sans encouragement
Sans pensée noire
Sans craindre de me laisser humaniser
Sans penser à toi
Sans ces inexplicables crises qui déforment mes songes
Je respire, tout naturellement
Et dans ce renouveau, je reconnais ma sincérité.

Je pense qu'il y a un temps où tu as occupé une place unique—tu étais plus important que n'importe qui au monde. C'est pour ça, Kiyo, que je n'aurai jamais pu t'épouser.

Tout semble clair, à présent.
Cette trahison—l'affection qui se terrait au fond de moi,
Cette rupture—le choc de nos désirs opposés,
Avec toi, je pensais pouvoir laisser libre court à mes désirs.
Avec toi, je ne pensais qu'à nous,
Pas à l'oppressante réalité de ces lignées abjectes d'auto-suffisance.

Mes désirs ne sont pas tournés vers une sérénité quotidienne, mais un chaos que mes sentiments éveillent. Parce que j'aime, je veux tant détruire. Je ne suis pas insensible, bien au contraire. Tu me manques terriblement, et c'est un sentiment que je ne peux laisser subsister.
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You pull the lever for fun, yell, "Fire," then you just run
attends -t'entends ?
les sirènes
d'alarme, pas celles qui chantent comme si tout allait pour le mieux, non, mais les bruits stridents qui hurlent hurlent hurlent évacuation immédiate et
oui
je sais ce que j'ai dit
et peut-être que ça a attiré les bombes, ces architectes de ma propre tombe
et je ne veux pas de réponse mais ça arrive ça bourdonne dans l'air oh des hélices d'avion et
je n'ai jamais connu la guerre
pas comme la boue dans mon sang et
ceux qui ont combattu des soldats et
qu'est-ce que c'était ? toutes ces choses qui sont arrivées ces derniers mois
des erreurs des cauchemars des mensonges
un peu d'action enfin digne d'intérêt, du changement dans l'air ?
deux côtés de la même pièce
jamais d'accord
toujours séparées
terriblement liées
je ne veux pas que tu le dises.
je ne veux pas croire ça ; on a pas les mêmes définitions et j'ai aucune preuve de ce que tu dis oh quoi, parce que tu lâches ça dans l'air, je dois te croire ?
moi j'ai juste des acouphènes dans mes oreilles ; les obus sont tombés trop près ah
j'attends de sentir la lame d'une baïonnette à l'intérieur de mes vertèbres
parce que voilà :
tu aimes quand je te considère, mais tu en as horreur
j'ai trop de compassion pour quelqu'un comme toi -est-ce que tes alarmes sonnent depuis le début ?
parce que ça aurait importé ?
être indépendante ce n'est pas être seule
mais t'as peur de tout ce qui fait ma force et moi je fuis tout ce que tu aimes chez toi
est-ce que c'était intéressant ? toute cette petite expérience
je savais où je mettais les pieds quand j'ai commencé à ---
très bien.
je ne te blâmerai pas.
alors c'est plutôt clair, non ?
tu n'as jamais rien montré (de nous, de tout) et je suis resté
c'en est assez
la lassitude lie ma langue et l'air
ce que je comprends de ce que tu dis, c'est que tu sera toujours en guerre avec les mondes (celui des autres, celui de tous, et surtout le tien)
vois-tu une finalité dans ton existence, akina ? à quoi est-ce que ça sert ?
(je pourrais te dire les choses que j'ai traversé oh j'ai essayé souvent longtemps d'abandonner les raz-de-marées qui m'emportaient les rires que je n'arrivais pas à arrêter les larmes qui jamais ne tarissais les jalousies et les espoirs et la colère et toute cette hypersensibilité dont je ne savais que faire mais
c'en est assez)
atèle-toi donc à la destruction de ce sentiment de manque, si tu ne supportes pas d'être appréciée pour ce que tu es, et non pas ce que tu voudrais être. mais laisse-moi en dehors de ça. je t'ai déjà trop donné.
sortie de secours sans retour
les flammes ne m'intéressent plus
les cendres iront nourrir de nouvelles amitiés
elles me diront dans quels pièges ne plus tomber.
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J'entendais oui,
les sirènes de la solitude qui pèsent, tentatrice et possessive, les désirs contradictoires qui se battent en moi comme des dégénérés. J'entendais oui, ce désespoir qui hurlait, ce besoin d'amour cette sensibilité qui dépassait la normalité—j'entendais ta peine, Kiyo, oh comme je m'en régalais. Cette tristesse qui te bouffe, ce chaos qui me nourrit, ce choc des âmes qui nous laissent incompris.

Nous étions si opposés, dès ce début aveugle qui nous a fait aimer ; nous étions si seuls—car sinon, pourquoi diable nous serions-nous rapprochés ?

J'entendais oui la sirène de ton cœur alarmé
J'entendais la mélodie enivrante des prédateurs affamés
Je m'entendais chanter la comptine d'une histoire qui ne pourrait durer

J'entendais
Que nous ne pourrions nous entendre
Ni maintenant ni jamais.

Ça m'importait, Kiyo.

Et la voix se fait plus sereine comme porteuse de vérité
Au diable le venin sur le bout d'une langue, les piques que l'on lance pour se satisfaire d'avoir pu blesser. Au diable les ressentis et les instincts, une nature abjecte qui déforme mes désirs passés sous silence.

Au diable les doutes, les ressentis avoués
Au diable la fierté et les mariages arrangés

Au diable la liberté, au diable la solitude la haine et le chaos tant aimé, au diable la folie les désirs oui les besoins de détruire au diable la confiance les doutes les caprices d'enfant gâté au diable ce comportement infecte qui détruit les moindres pores d'une peau grattée jusqu'au sang par des ongles témoins d'une angoisse oubliée
Au diable tout ça

Je voulais que les choses restent ainsi à jamais.

Pro deo et libertate
Au diable cette devise-là
Au diable ces indifférentes divinités.

Je te remercie pour tout ça. Tu m'as offert un avant-goût du bonheur.

J'entendais, Kiyo
J'entendais ta détresse, me maudissant de mon impuissance
Me maudissant de ce bonheur qui en découlait
J'entendais la mélodie du bonheur, ces notes inespérées
J'entendais les lourdes sonorités d'une balade funèbre
J'entendais les sirènes de ce jour qui se profilait,
La fin qui approchait.

Nos mondes vont s'opposer, très bientôt. Peut-être regretterai-je dans un futur proche de n'avoir pas accepté ce mariage, qui sait... porte-toi bien, Kiyo.

Et je m'avance une ultime fois, le pas léger et sautillant, des lèvres rosées qui viennent offrir l'étonnante chaleur d'un baiser sur cette joue que tu me tends depuis bien trop longtemps. Ombre d'un sourire peut-être, ou une simple mimique ; mes yeux se détournent, coupent court à une réflexion qui n'a cesse de t'étouffer.
Me voilà qui part sur
Une preuve d'amour qui fut tant méritée
Un abandon spontané, comme le dernier cadeau d'une condamnée.
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Anonymous
When the dust has set
on n'était pas faits pour se connaître, c'était comme
mettre deux trous noirs côte à côte et se demander
quel infini avalera l'autre,
quel rien il restera,
mais moi j'aime pas parler du manque parce que ça me fait trop peur et alors ah l'antimatière vient m'étouffer même dans un univers de vide
est-ce que ç'aurait pu bien terminer ? (jamais se finir ?)
je n'en sais rien
mais je crois qu'on aurait pu avoir mieux
et surtout, qu'on le mérite
akina,

on le mérite.
je crois que j'aurais toujours l'amer au bord des lèvres quand je dirais ton nom, et l'impression que mes côtes se recroquevillent à chaque fois que j'entendrai ton prénom (oh bientôt je lirais un origami sans aucun sens et j'essaierai de faire des constellations, de relier les points avec tout ce que tu m'envoies :
du vide)
ce n'est pas grave c'est juste
des restes de tendresse.
parce que moi, je pouvais pas rester comme ça. je pouvais pas me figer dans le temps, arrêter de gigoter dans ma chrysalide, m'occuper de toi pour oublier de m'occuper de moi
je n'ai jamais su si je te rendais vraiment heureuse et maintenant j'imagine que c'est un oui mais étrangement, ça ne me rend que plus triste
je ne sais pas tout ce qu'on aurait pu devenir
je sais juste que je ne peux pas
je peux pas
je suis fatigué des batailles et des colères et des barrières
ces derniers temps je rêve de vivre sous la mer
(de flotter, de dériver, de regarder les jeux de lumière et de vivre comme si je ne savais rien
je crois que c'est difficile d'être heureux quand on en sait trop, et qu'en savoir assez n'est jamais atteint
tu sais j'ai toujours peur des mots mais je réalises de plus en plus que je blesse quand je ne connais pas (parce que les rôles ont été inversés et que depuis les voyelles ne sonnent plus aussi claires) et comment est-ce qu'on peut connaître tous les soucis sur terre
j'ai déjà du mal à comprendre les miens
peut-être que je me trompe
peut-être que c'est une erreur
peut-être que tu n'es pas à lister dans ces choses-là
il est trop tard)
c'est un baiser d'adieu
le poids sur ma joue accroche à toutes mes pores
il me dévisage, fait pleurer mes yeux
il se détachera, à un moment
en attendant, tu t'en vas et je dis toi aussi pour t'accompagner
mon esprit est calme
il a plus d'espace qu'avant pour penser
il faudra qu'il ré-apprenne à respirer
mais ça ne me fait pas peur.

adieu
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