danse avec les ombres (himawari)
Reo Ueda
Citation : the very flower you chose that day, its only task was to decay
Age : dix-huit
Rang : A2
Susanoo
Reo Ueda
A la discrétion d’une allée plongée dans une semi-obscurité, seul le griffonnement de sa plume contre le papier et le bruissement irrégulier des pages tournées vient briser la placidité de l’atmosphère. Nulle notion du temps qui passe ne semble l’affecter, et sans flancher ses yeux parcourent force lignes alambiquées quant à la confection d’on ne sait quel philtre insolite. Ainsi concentré, les ombres qui glissent alentours au goutte à goutte ne le perturbent pas davantage, et ce n’est qu’une fois courbatu d’avoir été immobile trop longtemps qu’il se redresse, rassemble ses affaires et rabat les ouvrages avant d’entreprendre de les remettre en leur place d’origine.
Ici, entre les allées hasardeuses tapissées de moults journaux, manuels, manuscrits et autres fascicules insoupçonnés, il se glisse sans un bruit, flegmatique. L’endroit porte nombre élèves à confusion, et lui-même y retrouve encore parfois sa route avec peine—néanmoins, ici la pesanteur des flots semble moins oppressante puisqu’elle semble pratiquement égalée par celle des étagères si immenses qu’elles rejoignent les hauteurs des plafonds. De ces lieux, il apprécie le calme mystique. C’est précisément à cet instant, entre le cheminement de ses pensées et ses doigts fins qui font glisser un ouvrage entre d’autres, qu’une silhouette retient son attention ; son regard glisse le long de la chevelure émeraude, et il reconnaît sans peine la jeune Awataguchi. Ah, Himawari, quel hasard. Occupé à remettre les derniers livres sur l’étagère dédiée, quelques instants s’écoulent avant qu’il ne porte de nouveau son attention sur elle, tandis que ses yeux abritent quelques nouveaux éclats inquisiteurs. Qu’est-ce qui t’amène ici ?
Ici, entre les allées hasardeuses tapissées de moults journaux, manuels, manuscrits et autres fascicules insoupçonnés, il se glisse sans un bruit, flegmatique. L’endroit porte nombre élèves à confusion, et lui-même y retrouve encore parfois sa route avec peine—néanmoins, ici la pesanteur des flots semble moins oppressante puisqu’elle semble pratiquement égalée par celle des étagères si immenses qu’elles rejoignent les hauteurs des plafonds. De ces lieux, il apprécie le calme mystique. C’est précisément à cet instant, entre le cheminement de ses pensées et ses doigts fins qui font glisser un ouvrage entre d’autres, qu’une silhouette retient son attention ; son regard glisse le long de la chevelure émeraude, et il reconnaît sans peine la jeune Awataguchi. Ah, Himawari, quel hasard. Occupé à remettre les derniers livres sur l’étagère dédiée, quelques instants s’écoulent avant qu’il ne porte de nouveau son attention sur elle, tandis que ses yeux abritent quelques nouveaux éclats inquisiteurs. Qu’est-ce qui t’amène ici ?
danse avec les ombres
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Quelques livres à la main, que je me dois de ranger désormais, j’erre entre les rangées, un regard oublié – je ne sais plus où je vais.
La mer pourtant est belle,
Mais elle me semble devenir banale,
Comme l’était le ciel (car aujourd’hui, il me manque).
Enchainée par mon sang, me voilà emprisonnée par l’océan. Les premiers jours, j’avais offert à l’eau un regard plein de fascination, bien qu’aujourd’hui encore j’y trouve une splendeur irréaliste, l’astre du jour manquait à mon cœur (plus encore que je ne l’aurais cru).
Dans mes souvenirs, les cieux me paraissaient si beaux que je me languissais de les voir à nouveau.
Ta voix m’apparait, soudaine, et je laisse mon regard tomber sur ta silhouette, un sourire peindre mes lèvres alors que je dépose sur l’étagère le livre que qui était auparavant dans mes mains.
Reo Ueda
Citation : the very flower you chose that day, its only task was to decay
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Susanoo
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A cet instant plus que jamais, la jeune Awataguchi lui paraît différer en tout point de ce qu’il est, et il glisse sur elle un regard curieux—elle semble se détacher étrangement des ombres entre les étagères. Elle répond dans un rire, tandis que lui hausse un sourcil et la songe peut-être trop insouciante à son goût. D’elle, il ne sait finalement que peu de choses, si ce ne sont ces semblants de querelles qu’ils s’offrent parfois lorsque l’ennui les prend et que l’habitude les gagne. Il ignore à présent quand ou même comment ce singulier manège a débuté. D’un geste sec, il enfonce un ultime ouvrage entre les autres, et préfère pour l’heure éluder la question réciproquée. Rares sont ceux qui viennent ici pour… se distraire. Les derniers mots sont articulés avec un peu plus de pression et de clarté, comme pour en accentuer l’aspect incongru. Toutefois, ce n’est pas tant lui qui est surpris de ce fait qu’une image générale qu’il tend à souligner. Lui-même pourrait délibérément passer de longues heures en ces lieux sans véritablement chercher à étudier—tout du moins peut-être le ferait-il s’il n’y voyait pas une pure perte de temps. Prends garde toutefois à ne pas trop t’égarer au gré de tes songes. Il paraît que la bibliothèque avale les étudiants trop distraits. Un sourire abscons peint ses lèvres, et la remarque qui aurait pu se vouloir innocente se pare aussitôt d’augures presque inquiétants. L’araignée enfonce ses deux poings dans ses poches, étire lentement sa nuque, un soupire lui échappe. Normalement, il aurait ici signé un au revoir, peu enclin à s’attarder quelque part sans raison véritable. Mais voilà la vérité : las, lui aussi peut-être songe à occuper son esprit par d’autres choses que les misères récentes présentes, à son plus grand dam, sur toutes les lippes, et Himawari face à lui, toute de clarté vêtue, pique un intérêt nouveau. Quant à moi… J’imagine que je cherche un tant soit peu de distraction également. Son regard coule, il la toise de haut en bas, et l’idée curieuse qu’un peu de sa présence ne l’importunerait peut-être pas tant que cela le traverse—à moins qu’elle ne soit trop couarde pour suivre le cours de ses idées. Veux-tu que je te montre l’endroit que je préfère ici ? Ici réside une rare chance qu’il accorde, et la seule et simple réponse à cette question saura décider de la poursuite de leur relation. Un non, pour l’enfant capricieux, est irrévocable—s’il désire une chose il ne la désire jamais deux fois.
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J’aimerais me défaire des chaines qui m’enlacent, elles brûlent ma peau à chaque mouvement, m’empêchant de me débattre contre mon sang – prisonnière des eaux tout comme de mon nom, je ne sais plus où me cacher (pour me retrouver).
Sans doute n’ai-je plus d’échappatoire, enfermée par la mer, dans mon cœur sonne le glas de mes désirs, que j’observe dans le lointain – envieuse – on arrache mes ailes avant que je ne puisse voler.
Je voudrais être en colère,
Contre ceux de mon sang,
Mais nulle haine enflamme mon cœur,
Résignée à parcourir le chemin dicté par mon rang.
Sur mes lèvres se peint un sourire – aussi sincère que mélancolique – peut-être suis-je la seule à venir ici pour m’enfuir, les mots m’offrent un monde, comme libérée des liens qui m’entravent – quelle douce illusion.
Et mon regard se perd sur ta silhouette, un court instant,
Avant que je ne le dépose sur les livres qui me font face, hésitante – car tu risques de partir d’ici peu de temps comme à ton (notre) habitude.
Ah,
Peut-être est-ce que je voudrais me faire attraper, peut-être serais-je plus libre enfermée entre deux étagères.
Enfin,
Je ne me suis pas faite avalée
(ça m’apaise)
(de pouvoir me vider l’esprit)
S’il te plait, permets-moi de penser à rien,
Ni à a mon sang, ni à la mer.
Reo Ueda
Citation : the very flower you chose that day, its only task was to decay
Age : dix-huit
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Susanoo
Reo Ueda
Alentours ondoie invisible une houle bien différente des flots dont ils sont captifs : l’atmosphère est noyée dans un calme singulier et quelque part, reposant. Pas un bruit ou presque, il n’y a que leurs palabres énigmatiques pour troubler l’immobilité des lieux, mais même celles-ci sont articulées sans jamais hausser le ton, et nul témoin ne saurait surprendre les rares sourires qui leur échappent comme on échappe quelques secrets longuement gardés. Reo, interloqué par les dires de la jeune femme, se fend d’un hochement de tête considéré—lui aussi sans doute s’en accommoderait. Je t’aurais soupçonnée plus farouche à l’idée d’être prisonnière de ces lieux. Un silence s’étire mais n’est pas celui de la déception, loin de là : son intérêt est piqué, ses pupilles se plissent un instant puis, quelque air de satisfaction étirant ses traits, le voilà qui offre un bras pour l’inviter à sa suite.
A pas feutrés, fluide entre les étagères et le pas assuré, il l’attire non loin de là, au creux d’une alcôve située sur un petit promontoir qui surplombe une partie de la bibliothèque. D’ici, difficile d’être vu et pourtant presque tout s’offre à celui qui s’y hisse. Rares sont ceux qui s’aventurent ici, j’ai remarqué. Le garçon aime à trouver refuge en de tels lieux, là où personne ne courra jamais à sa suite si lui-même ne lui en donne pas l’opportunité. Et rare sont ceux qui m’y accompagnent, également. Entre les lignes s’esquisse l’ombre d’une confidence—oh, rien d’extravagant, rien qu’une parcelle de solitude qu’il cède à demi. Le voilà qui prend appui contre une rampe, et si son attitude se veut détachée son attention ne tremble pas. Tiens. A ton tour, me dévoileras-tu quelque chose que j’ignore ?
L’araignée n’offre rien sans cesser d’attendre en retour, et, vorace, il coule un long regard sur la jeune femme. Depuis longtemps, il n’a jamais eu véritablement l’occasion—ni davantage l’envie jusqu’alors—de forcer les serrures de la psyché de celle qui se tient à présent devant lui. Pourtant en ces temps troublés, une curiosité nouvelle, sans doute mue par les effets insoupçonnables de l’onde marine, semble l'animer.
A pas feutrés, fluide entre les étagères et le pas assuré, il l’attire non loin de là, au creux d’une alcôve située sur un petit promontoir qui surplombe une partie de la bibliothèque. D’ici, difficile d’être vu et pourtant presque tout s’offre à celui qui s’y hisse. Rares sont ceux qui s’aventurent ici, j’ai remarqué. Le garçon aime à trouver refuge en de tels lieux, là où personne ne courra jamais à sa suite si lui-même ne lui en donne pas l’opportunité. Et rare sont ceux qui m’y accompagnent, également. Entre les lignes s’esquisse l’ombre d’une confidence—oh, rien d’extravagant, rien qu’une parcelle de solitude qu’il cède à demi. Le voilà qui prend appui contre une rampe, et si son attitude se veut détachée son attention ne tremble pas. Tiens. A ton tour, me dévoileras-tu quelque chose que j’ignore ?
L’araignée n’offre rien sans cesser d’attendre en retour, et, vorace, il coule un long regard sur la jeune femme. Depuis longtemps, il n’a jamais eu véritablement l’occasion—ni davantage l’envie jusqu’alors—de forcer les serrures de la psyché de celle qui se tient à présent devant lui. Pourtant en ces temps troublés, une curiosité nouvelle, sans doute mue par les effets insoupçonnables de l’onde marine, semble l'animer.
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Sur ses traits se peignait un air amusé, être coincée ici avait un aspect attirant, nul ne viendrait à sa recherche – ou abandonnerait bien vite cette idée – et elle serait seule accompagnée de quelques bouquins, des jours durant. Bien que la faim serait parfois embêtante (si ce n’est tout le temps), elle préférait croire qu’elle connaitrait simplement l’apaisement à s’enfermer aux milieux des mots.
Telle une page parmi tant d’autres.
Aucun son ne s’échappait de sa gorge, seulement un sourire ornant désormais ses lippes, s’imaginant ici, amusée par la réponse de Reo, car nullement elle ne se sentait angoissée à cette idée – au contraire, elle en rêvait un peu.
Elle le suivait, curieuse de ce lieu secret, émerveillée à la vue depuis les hauteurs, comme dominant le monde des cieux : elle était invisible mais remarquait tout.
Elle n’aura qu’à venir en secret.
Et il le sait, Himawari ne demande que par politesse – pour ne pas le gêner.
Elle souriait, doucement.
Reo Ueda
Citation : the very flower you chose that day, its only task was to decay
Age : dix-huit
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Susanoo
Reo Ueda
Il y a une certaine simplicité qui enveloppe cette rencontre, et Reo lui-même ne se trouve nullement enclin à troubler cet instant paisible. Ici perchés entre les rayons interminables des étagères, surplombant tant bien que mal les lieux, ils n’haussent le ton ni ne s’agitent ; les silences semblent presque aussi important. Reo s’amuse, et décèle à sa propre surprise une certaine plénitude en la présence de la jeune femme, loin des chassés-croisés dans le tumulte habituel de l’école, loin de tous et tout. Là, les remarques mordantes et autres taquineries semblent loin, effacées par une accalmie qui, bien que sans doute fragile, n’est pas pour déplaire à l’araignée.
Ses pupilles sombres scrutent les traits fins d’Himawari, puis brillent de quelques feux espiègles à ses remarques. Je crois que je ne serai pas fâché de t’y surprendre à l’occasion. Il balaye ces mots d’un geste évasif du poignet. Et puis, l’endroit ne m’appartient pas, après tout. Le voilà qui hausse les épaules d’un air nonchalant, car que pourrait-il bien lui reprocher, quand il est celui qui, de lui-même, lui a révélé sa propre tanière ?
Ses interrogations, en revanche, ne rencontrent qu’un morceau de néant, quelques réponses évasives qui n’en sont pas, mais il ne cille point. Un silence pèse quelques secondes, et, pensif, il tend une main pour écarter ce qui semble être une poussière du haut de la chevelure d’Himawari, avant que ses lippes ne s’agitent de nouveau. Quelle déception. Ses palabres se teignent d’un semblant de sarcasme. Entre ses doigts, il joue avec ce qui s’avère être finalement une minuscule bille de coton avant de souffler dessus pour l’envoyer valser plus loin. Il ne saurait dire si Himawari dissimule habilement tous ses secrets ou si elle n’a, comme elle le souligne, rien d’intéressant à compter, mais l’idée lui semble quelque peu absurde. Je serais attristé d’avoir emmené en ces lieux quelqu’un qui n’a rien d’intéressant à raconter. Le ton se fait taquin, mais pas cinglant ni véritablement mauvais ; Reo est simplement convaincu qu’elle n’est pas si banale qu’elle-même paraît le croire.
Dans l’immédiat, peu lui chaut—il n’est qu’un garçon curieux et capricieux qui cherche en toute chose ou toute personne un intérêt, sans quoi il s’en lasse bien vite. Qu’importe. Je n’aurai qu’à imaginer de toi tout ce qui me chante.
Ses pupilles sombres scrutent les traits fins d’Himawari, puis brillent de quelques feux espiègles à ses remarques. Je crois que je ne serai pas fâché de t’y surprendre à l’occasion. Il balaye ces mots d’un geste évasif du poignet. Et puis, l’endroit ne m’appartient pas, après tout. Le voilà qui hausse les épaules d’un air nonchalant, car que pourrait-il bien lui reprocher, quand il est celui qui, de lui-même, lui a révélé sa propre tanière ?
Ses interrogations, en revanche, ne rencontrent qu’un morceau de néant, quelques réponses évasives qui n’en sont pas, mais il ne cille point. Un silence pèse quelques secondes, et, pensif, il tend une main pour écarter ce qui semble être une poussière du haut de la chevelure d’Himawari, avant que ses lippes ne s’agitent de nouveau. Quelle déception. Ses palabres se teignent d’un semblant de sarcasme. Entre ses doigts, il joue avec ce qui s’avère être finalement une minuscule bille de coton avant de souffler dessus pour l’envoyer valser plus loin. Il ne saurait dire si Himawari dissimule habilement tous ses secrets ou si elle n’a, comme elle le souligne, rien d’intéressant à compter, mais l’idée lui semble quelque peu absurde. Je serais attristé d’avoir emmené en ces lieux quelqu’un qui n’a rien d’intéressant à raconter. Le ton se fait taquin, mais pas cinglant ni véritablement mauvais ; Reo est simplement convaincu qu’elle n’est pas si banale qu’elle-même paraît le croire.
Dans l’immédiat, peu lui chaut—il n’est qu’un garçon curieux et capricieux qui cherche en toute chose ou toute personne un intérêt, sans quoi il s’en lasse bien vite. Qu’importe. Je n’aurai qu’à imaginer de toi tout ce qui me chante.
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Des secrets, elle en possédait par milliers, elle ne savait simplement pas lesquels dévoilés. Ils étaient comme des contes maudits, des paroles menant à la mort, et elle n’avait guère le courage de risquer sa vie sans être certaine de ce qu’elle pouvait énoncer.
Un rire, elle plongeait à nouveau son regard dans le sien.
Car jamais, on ne la voyait réellement telle qu’elle était.
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