Cela faisait plusieurs jours, voire semaines, ou du moins cela paraissait des semaines, depuis la dernière qu’Himawari et Nadeshiko s’étaient vues. Beaucoup trop long du point de vue de la Kitsune. Elle ne l’avait pas montré qu’elle lui avait manqué, elle s’était contentée de continuer de sourire et rire comme était son habitude. Elle continuait de flirter et rire et gardait ses sentiments bien profonds, n’en parlait à personne.

Pas même à sa cousine, pas même à Xue. Cette faiblesse ne devait pas être montrée, il fallait conserver cette apparence de façade et elle se rendait heureuse en se disant que ça fonctionnait, parce que personne ne semblait voir que quelque chose n’allait pas totalement.

Est-ce qu’elle l’évitait intentionnellement ? Peut-être qu’elle lui avait fait peur, d’une façon ou d’une autre ? Non, ce n’était pas vraiment possible…

Un soupir traversa les lèvres de la jeune femme et elle passa une main dans ses cheveux roses pour les repousser de son visage. Il fallait absolument qu’elle arrive à la croiser et…qu’elles parlent, qu’elles mettent les choses au clair, qu’elle sache à quoi s’attendre.

Elle marchait dans les couloirs de l’école, silencieusement, perdue dans ses pensées mais ce sourire toujours fixé à ses lèvres, qui ne les quittait jamais. Lorsqu’elle croisait quelqu’un qu’elle connaissait elle saluait avec entrain avant de retourner au silence.

Et puis, au détour d’un couloir, elle vit cette masse de cheveux verts qu’elle avait tant envie de voir, qui lui avaient tant manqué.

Elle sentit son coeur faire un bon dans sa poitrine et son énergie et bonne humeur revenir directement.

Nadeshiko s’avança lentement vers elle et attrapa son poignet en chuchotant «Rejoins-moi à côté du lac à la fin des cours…».. Soudain, cette journée ne s’annonçait pas aussi mal qu’elle avait commencé. Mais… Cela dépendait encore de comment leur discussion allait se passer, à la fin des cours. Qu’importait la façon dont cela se déroulait, elle en sortirait quand même avec le sourire et une apparence insouciante.

Les cours passèrent étrangement vite, pour une fois. C’était probablement également l’une des seules fois où elle ne s’attarda pas après son dernier cours de la journée, à la place elle se dirigea presque immédiatement vers le lac.

Elle ne savait pas à quoi s’attendre et avait l’impression de retourner au début de son adolescence, avec sa façon de se comporter. Elle était sûre qu’Himawari ne ressentait pas ça, ou du moins ne se comportait pas comme cela. Elle avait honte, un peu, de se laisser aller à ses sentiments, mais c’était plus fort qu’elle.

Elle s’assit près de l’eau, ses jambes pliées et ses mains sur ses cuisses, attendant qu’on la rejoigne. Cela n’allait pas prendre trop de temps, pas vrai ? Du moins, elle l’espérait, sincèrement.

Après ce qui semblait être une éternité, elle entendit le crissement de l’herbe derrière elle et un sentiment de chaleur l’envahit. Elle se redressa, essuya les brins d’herbes qui s’étaient collés à sa jupe, et se tourna avec un faible sourire, soudain beaucoup plus anxieuse que ce qu’elle avait laissé paraître plus tôt.

« Tu es venue. ».

L’espoir se faisait entendre dans sa voix. Elle se laissa retomber au sol, fit signe à la Yatagarasu de la rejoindre.

Le mot évidemment qui sortit de ses lèvres étaient comme une douce musique aux oreilles de Nadeshiko. Elle se décala légèrement, pour laisser son...amie s'asseoir. Un regard de côté, des mains nerveuses qui triturent le bord de sa jupe. Elle ne devrait pas être aussi nerveuse, n'avait aucune raison de l'être, n'aurait pas dû en avoir.

Elle rit à son tour, elle comprenait trop bien ce sentiment, l'avait vécu également, plus souvent que ce qu'elle n'avoue. Cette chaleur qui apparut, lorsqu'elle apprit que sa présence avait été manquée, était un sentiment agréable, peut-être trop agréable même.

« Tu m'as manquée aussi, le monde est bien moins intéressant sans ta présence. »Les coins de sa bouche qui se relèvent en un sourire moqueur, la tête qui se tourne vers Himawari. « Cependant, je ne suis pas aussi intéressante que des livres. »

Elle secoua sa tête en riant à nouveau, plus légère. Ce n'était pas qu'elle l'ignorait (pourquoi, comment, cette pensée avait pu lui traverser la tête?), elle était simplement occupée. Et soudainement, son coeur qui bat à nouveau. Rien n'était sous contrôle à ses côtés, sans qu'elle sache pourquoi. Bien heureusement, rien ne se montrait à la surface. Bonheur de pouvoir contrôler absolument tout ce qu'elle voulait laisser passer.

« Oui, je me demandais si tout allait bien ? Enfin... »

Sourire un peu moins éclatant, regard un peu plus inquiet. L'envie d'étendre les bras pour la serrer était forte, elle hésita de longs instants avant de finalement se laisser aller à passer un bras autour des épaules de son amie, se rapprochant d'elle au passage. Sans même réfléchir, à cause d'une habitude prise avec d'autres amis, elle laissa sa tête tomber sur son épaule, espérant que ça ne la dérangerait pas.

« Nous n'avons pas eu l'occasion de se voir depuis... »Un soupir s'échappa de ses lèvres, sa main libre fit un signe pour montrer ce qu'il y a en face d'elles.« Je voulais savoir comment tu allais. »

Elles n'avaient pas encore eu l'occasion d'en parler, de se voir. Elle était restée bien plus souvent dans ses pensées que ce qu'elle aurait ouvertement admis. Dans le secret de son coeur c'était cependant différent. Elle ne cessait de s'inquiéter parce qu'après tout, elle faisait partie de ses amis. Des personnes pour qui Nadeshiko éprouvait un amour qui était prêt à tout pour les protéger.

Nadeshiko s'éloigna juste assez pour regarder le visage d'Himawari, cette même expression douce sur le visage. Cette expression que seule une poignée de personnes a l'honneur de voir.

La réponse à sa question la rassura. Elle allait bien. Et c'était tout ce qui comptait aux yeux de Nadeshiko, un peu comme si elle-même allait mieux pour cette unique raison. Mais également le fait qu'Himawari avait dit qu'elle était plus importante que des livres... Étrangement, elle se sentait flattée de le savoir.

« Je vais bien aussi. »

Mieux pensa-t-elle, intérieurement. La chaleur du corps de la Yatagarasu contre le sien ne lui donnait pas envie de la lâcher, jamais. Être dans ses bras était une sensation rassurante, une sensation de protection qu'elle ne ressentait avec absolument personne. Un sentiment qu'elle voulait essayer d'enfouir au plus profond d'elle-même, mais qui ressortait toujours pendant ces moments en solitaire avec la jeune femme. Les bras autour d'elle se serrèrent, le rythme cardiaque s'accéléra. Suivit ensuite la proposition de passer plus de temps ensemble, qui ne fit qu'accentuer le sourire qui décidément ne quittait pas ses lèvres (qui ne les quittaient jamais lorsqu'elle était en la compagnie de son amie).

« Ne t'excuse pas, j'aurais très bien pu le faire également. »

Une de ses mains se leva pour pousser une mèche de cheveux tandis qu'elle devait se battre contre chaque fibre de son corps qui voulait simplement... La renarde retint un soupir qui menaçait de franchir ses lèvres. Hors de question de lui faire penser que c'était sa faute, s'il lui venait à soupirer.

« Passons ensemble autant de temps que possible, en-dehors des cours. »

Sa main s'attarda quelques secondes en trop sur sa tempe, puis sa joue, avant de glisser sur le long de ses bras puis se loger dans le bas de son dos. Elles devaient être un spectacle intéressant, si une personne passait par là. Jamais on les croirait, si elles disaient qu'elles n'étaient qu'amies, pensa Nadeshiko. Pas que cela ne la dérange particulièrement.

Elle se mit à rire à nouveau face à cette inquiétude qui lui semblait si peu crédible. Comment pourrait-elle se lasser un jour d'Himawari, alors que dès qu'elle pensait à être aux côtés de quelqu'un c'était vers elle que ses pensées directement se dirigeaient ? Être prisonnières de cette bulle la rendait un peu plus courageuse, parce que l'extérieur semblait bien trop loin et les préoccupations extérieures également. Alors sa tête se pencha, sans pour autant ne jamais détourner le regard, aimant se perdre dans celui de son amie (aimée ? pourrait-elle un jour l'appeler ainsi ?).

« Bien évidemment que je souhaite te supporter tout ce temps, Himawari. C'est plutôt à toi que je devrais poser la question. »

Les sorties étaient limitées, mais être au lac était une bonne occasion d'être seules, loin des autres regards. Peut-être pourraient-elles également se voir à l'onsen ? Si personne d'autre n'était aux alentours à ce moment... Elles verraient bien, elles avaient le temps tant que le monde était en pause autour d'elles et que les préoccupations courantes étaient loin.

Le rire qui s'échappa de la gorge de la jeune femme en face d'elle réchauffa le coeur de Nadeshiko, c'était probablement l'un des plus beaux sons qu'elle puisse entendre. Elle souhaitait l'entendre rire encore, et encore. Regard malicieux, sourire narquois. Jamais elle ne la laisserait seule, mais elle était ravie de savoir que le sentiment était partagé.

Elle avait entrouvert sa bouche pour commencer à parler mais s'arrêta directement en entendant la suite de ses paroles. Le coeur qui bat rapidement . À ces simples paroles elle le sent justement battre plus vite. Que voulait-elle dire par là ? Elle ne voulait probablement pas parler de ces moments normaux, quand on fait du sport, dans des moments de stress. Probablement voulait-elle parler de la même chose qu'elle-même ressentait à ce moment précis ? Peut-être bien. Elle se disait qu'être legilimens aurait pu être une si bonne chose à ce moment précis.

« Oui. Avec une personne en particulier surtout. »

Peut-elle lui dire qui est cette personne ? Probablement non, elle ne veut pas prendre le risque de la brusquer, de lui faire peur. Mais l'envie était toujours si forte.
Ses dents commencèrent à triturer l'intérieur de sa lèvre alors que ses pensées couraient de plus en plus vite, sans pause. Ses yeux se détournent rapidement, elle prend une respiration et repose ses yeux dans ceux d'Himawari.

« Pourquoi poses-tu cette question ? Est-ce que... » Elle s'arrête quelques secondes, essaie de mettre de l'ordre dans ses pensées. Même si Himawari ressentait cela pour quelqu'un qui n'était pas elle, elle ne voulait que son bonheur et ferait tout pour qu'elle soit heureuse. « Tu ressens cela pour quelqu'un ? »

Son coeur bat un peu plus vite alors qu'elle espère être cette personne, un espoir qui est peut-être vain mais qui continue de vivre dans son coeur. L'espoir fait vivre, dit-on. Cet espoir qui ne quitte pas son coeur, en effet, la fait vivre. Elle se retient de trop serrer ses doigts, se crisper, pour ne pas montrer cette peur qui monte en elle et s'efforce à garder ce visage calme et chaleureux.

« Tu sais que tu peux tout me dire, me faire confiance. »

Elle se sent tomber dans l'herbe et ne le rejette pas, elle se laisse faire. Toujours sans la lâcher, pour rester dans cette entreinte plus qu'agréable. Oh si seulement il lui était possible de répondre à ces questions de manière simple, sans trop se trahir. Mais comment le faire ? Elle même a mis tant de temps à réussir à déchiffrer ce qu'elle ressentait, pourquoi elle le ressentait. Quels mots pouvait-elle mettre dessus ?

« Cela signifie que... cette personne compte beaucoup pour toi. »

Euphémisme. Mais elle ne savait pas comment le dire autrement. Elle était presque sûre que dans cette position, avec Himawari allongée sur elle, les battements bien trop rapides pouvaient se faire entendre. Elle essayait de ne pas y faire trop attention, de profiter de ce moment qui sera toujours bien trop court. Était-ce possible qu'il dure plus longtemps ? Que jamais elles ne retournent à l'école ?

« J'en avais peur aussi au début mais... » Les doigts de sa main libre passent dans les cheveux de son amie, cette fille qui lui fait ressentir tant de sentiments différents. Comme un réflexe, naturellement. Tout était naturel avec elle, rien n'était forcé. C'était relaxant. « C'est tellement agréable de se perdre dans ces sentiments, une fois que tu les laisses venir sans te battre. »

Nadeshiko se souvient d'il y a quelques années, la première fois qu'elle réalisa la profondeur de ses sentiments, que ce n'était pas qu'une simple amitié. Elle se rappela de ses discussions avec Benhime, alors qu'elle essayait de faire sens de tout ce qui la traversait. Et puis la douceur une fois qu'elle commença à réaliser et accepter, tout en acceptant le fait qu'Himawari ne partagerait probablement jamais ses sentiments. C'était la vie, elle s'était faite à l'idée.

Sa tête se baissa et son nez s'enfonça dans les cheveux verts, le coin des lèvres se retroussant en un fin sourire.

« Je te fais tant confiance aussi, je ne pense pas que tu saches à quel point. » Elle baissa encore sa voix, ne sachant pas trop si ses paroles seraient audibles ou non. Un secret entre elles deux, ou elle seule si jamais il était impossible d'entendre ce qu'elle disait. « Si j'en ai l'occasion je te parlerai plus de cette personne. »

Quelques papillons volèrent dans son ventre à la simple idée de parler de ce qu'elle ressentait à la personne concernée, sans pourtant jamais lui dire qu'elle était celle pour qui son coeur battait si vite. Peut-être un jour, lorsqu'elles seraient toutes deux fiancées et qu'il leur serait impossible d'être l'une avec l'autre.

Confortable ? Elle aimait entendre ça de sa part. Elle aimait beaucoup savoir qu'être allongé sur elle était agréable.

« Tu peux venir en profiter dès que tu veux, ce sera avec plaisir. »

Un poids se posa dans son estomac, remplaçant les papillons d'il y avait à peine quelques minutes. Cette personne lui est précieuse ? Tant mieux pour elle, elle méritait d'être heureuse. C'était la seule chose que Nadeshiko voulait pour elle. Elle déglutit, peut-être un peu trop bruyamment. Mais cette conversation la rendait un peu triste, à se rappeler que jamais elle ne pourrait réellement avoir la vie qu'elle souhaitait (bien qu'elle savait que c'était son devoir et que jamais elle ne s'en détournerait). Elle ne voulait pas penser à ce moment, au futur. Parce que le futur l'effrayait, le futur l'empêchait d'être avec celle qu'elle aimait. Et cela était trop dur.

« Ça l'est, tu ne sais pas à quel point. J'essaie de ne pas y penser, de profiter de chaque moment tant que je le peux encore. »

Elle se savait chanceuse de ne pas encore être enfermée, prisonnière de ces chaînes qui la lieraient à un homme (bien qu'elle ne compte pas se laisser emprisonner entièrement). Elle avait vu sa cousine être déjà fiancée, d'autres personnes de son entourage, mais n'avait pas envie que cela lui arrive. Pas tout de suite, du moins. Elle souhaitait avoir encore un peu de temps pour elle.

Ses lèvres déposèrent un doux baiser sur le crâne d'Himawari alors qu'inconsciemment son bras se resserrait autour d'elle, pour la garder encore plus proche d'elle. Même si ce n'était que de l'amitié qui les liait, elle ne la laisserait pas.

« Promis je t'en parlerai. Et tu sais très bien que tu peux m'en parler aussi, je t'écoute. »

Avait-elle cependant envie d'écouter parler de quelqu'un dont elle n'aurait qu'une seule envie : détester du plus profond de son âme ? Probablement pas. Mais le jeu en valait la chandelle.

« Et si tu souhaites me parler de quoi que ce soit qui t'intéresse, qui occupe tes pensées n'hésite pas, j'aime beaucoup t'écouter parler. »

Douce musique à ses oreilles, qui pourrait parler de n'importe quel sujet, même sur la fabrication des sabres tant célèbres des Awataguchi et qui ne l'intéressaient pas tant que ça. Tout pour que le débit de paroles ne cesse pas.

« Je n'attends que cela. »

Ah oui, sa famille... La jeune femme avait presque oublié les règles de sa famille. Elle espérait que cela s'arrangerait pour elle d'une façon ou d'une autre. Elle n'était pas encore fiancée, pas vrai ? Peut-être que tant qu'elle était ici, elle pourrait y échapper, c'était du moins ce que Nadeshiko espérait faire, essayait de faire. Réussir à être en accord avec ses sentiments était si compliqué, elle était bien placé pour le savoir. Ses lèvres échappèrent un soupir qui s'enfouit dans les cheveux de son amie. Pourquoi était-ce si compliqué pour elles de laisser libre cours à leurs sentiments ?

« Ta famille n'est pas ici pour le moment et qui sait pendant combien de temps nous serons coincés sous cet océan. »

La Kitsune voulait essayer de lui donner du courage, autant que possible. Courage qu'elle n'aurait probablement jamais, malheureusement. Bien que personne ne sache ce qui les attendait réellement ni ce qu'elle ferait dans le futur.

« Attention, je pourrais te prendre au mot et t'ennuyer pendant des heures à te parler de sortilèges ou bien de toutes ces plantes et de leurs différentes propriétés tellement intéressantes... »

Elle se force elle-même à arrêter pour ne pas partir trop loin et l'ennuyer (bien qu'apparemment elle ne le serait pas). Et son visage se baisse presque en même temps que celui de la Yatagarasu se lève vers elle et il faut résister à baisser ses lèvres sur son front, à défaut de celles qui semblent n'attendre que ça. Un de ses yeux se ferment, clin d'oeil plein de secrets et de promesses.

« Jamais je ne pourrais te quitter, tu comptes bien trop pour moi. »

Qu'il était doux de pouvoir enfin la retrouver, après tant de jours sans ne serait-ce que lui adresser un seul mot.

« Qu'ai-je loupé d'important pendant tous ces jours sans te voir ?»

Probablement pas grand chose mais elle aimait savoir chaque détail de la vie de ses amis, être au courant de tout ce qu'il se passait dans leur vie (et possiblement de personne contre qui être agacée).

Le rire ne semblait vouloir s'arrêter et son autre bras se referma alors qu'elle la laissait prendre ses aises sur son corps, peu lui importait de servir de coussin ou matelas après tout elle n'était pas si lourde que ça (et c'était même très agréable).

Ses yeux se rouvrent pour observer le ciel, dont la couleur commençait déjà à s'assombrir. Était-il déjà aussi tard ? Elle ne s'était pas rendu compte de l'heure qui était déjà passée, aurait pu rester encore plus longtemps dans les bras de la jolie jeune femme. Quelle horreur que de penser se séparer d'elle pour aller rejoindre d'autres personnes avec qui elle n'avait aucune envie d'échanger des mots.

« Je vais me faire une liste de choses à te raconter pour la prochaine fois, alors. Prépare-toi à avoir mal à la tête. »

Pendant encore quelques instants, elle souhaite reste proche d'elle. Pour encore quelques instants, elle se laissa enivrer par son parfum fleuri, pour le garder un peu plus longtemps.

« Une interdiction ? Alors je n'ai pas d'autres choix que de vous obéir, ma dame. »

Jamais elle ne l'abandonnerait de son plein gré, il lui en est impossible et elle le sait pertinemment. Le simple fait de ne pas avoir eu de ses nouvelles pendant plusieurs jours l'avait rendu d'une tristesse... Elle ne pouvait s'imaginer la couper de sa vie de manière intentionnelle. Sa voix se fit plus basse, avec une once de moquerie.

« Cependant je me vois contrainte de braver l'interdit durant quelques heures, le repas approche. »

Elle ne voulait pas la forcer à se lever, pas tout de suite du moins. Elle ne savait pas si Himawari souhaitait aller dans la salle avec elle, ou si elles devraient y aller chacune de leur côté. Elle lui laissait le choix, ferait selon sa décision. Même si elles ne pourraient manger ensemble, malheureusement.