La cible grosse sur ton dos,
Rien n’a manqué.
Sa peau contre tes crevasses
Ton sang sur ses lèvres
Son souffle dans ton oreille
Tes yeux fermés sur ses cuisses

Et lorsque tu as recouvert la vue, la bille a dévalé le menton et inondé ton torse. L’ivresse de l’adoration a fané pour laisser place au flot d’ordures qui ressortait; maintenant c’est la purge. à vomir.


Pourri comme le pire des cadavres oublié dans le fossé,
Soldat endormi; tu nécroses dans les draps
Tu aurais aimé rêvé
Mais ce sont les cauchemars qui te réveillent toutes les nuits

Même la lune n’a plus de compassion
Elle n’éclaire plus les soirées; elle brûle reine des ténèbres
Qui aurait-cru qu’elle pouvait être aussi vicieuse
Vissée au ciel ?
Quand la sorgue volait les rêves
Elle se taisait;
Voleuse des précieuses


Pas plus pure humiliation que son propre regard
Et tu as regardé ce que tu étais devenu : une abjection au monde
Et tu n’as pas idée à quel point il a été difficile de faire sortir tous les restes de toi en moi
Tous les sentiments qui se sont accrochés
Que j’ai voulu arracher de mes tripes
Décrasser le temple de mon âme
Tu ne te rends pas compte des peaux que j’ai limées de mes ongles
Pour chercher l’os; seule partie que tu n’as pas effleurée
J’ai gratté mes chairs pour me dépouiller de ton odeur ou de ce qu’il en restait
Le tabac
Froid
Pue
Et ma bouche nécrosée a renversé le palais
Que tu as enfumé de milles brasiers

Je ne t’aimerai plus à en crever
Car tu as tué ce que j’étais
Tu me laisses avec l’odeur du fer
Tu m’avais promis l’or

À mort