Avez-vous vu ma soeur ?
Où est Himawari ? Tu as cherché partout dans le château, tu ne la trouve pas. Tu n’as pas vraiment regardé dehors parce que le temps se gâte et tu n’as pas envie de sortir dans le froid ! Tu ne veux pas être pris sous la pluie et risquer de tomber malade et puis, tu n’as pas envie d’aller chercher en forêt. Tu évites cet endroit qui est le repère des Yokais et des animaux sauvages, tu ne veux pas risquer de te faire attaquer et de ne plus jamais revenir. Tu as peur des fantômes, alors en devenir toi-même un serait extrêmement terrifiant ! De ce fait, il ne te reste plus qu’à questionner les gens pour savoir s’ils ont vu ta sœur. Tu n’aimes pas trop faire le premier pas, préférant que l’on t’oublie et observer le monde en silence, mais là, tu comptes aller voir ton beau-frère, la chose est donc bien moins terrifiante. Lui, il risque d’être un peu plus facile à trouver…
Tu sais qu’il est très souvent au dojo, tu as donc une chance sur deux de tomber sur lui. Si tu échoues, tu essayeras dans les salles de travail. Tu te rends donc au dojo, n’appréciant pas cette salle notamment parce que tu as un passé extrêmement tumultueux avec les sabres. Ton pied s’en souvient encore. Tu espères que ceux qui s’y entraînent sauront garder le contrôle de leur arme. Tu arrives dans la salle d’entraînement et tu fais lentement coulisser la porte, juste assez pour avoir un visu sur la salle, mais pas assez pour que l’on te remarque. Tu trouves plusieurs personnes en train de s’exercer, et tu remarques Ryuu. Content, tu ouvres plus grand la porte et abaisse ton masque pour qu’il t’entende lorsque tu l’interpelleras. Tu refuses de mettre un pied dans ce dojo, de peur d’être blessé, alors, tu restes à l’entrée.
-Ryuu !!
Tu l’appelles, ta voix s’enraillant un peu. Tes cordes vocales ne sont pas habituées à ce que tu élèves la voix, tu es bien plus accoutumé à t’exprimer à un volume sonore assez bas. Quand il se retourne vers toi, et que d’autres regards vont en ta direction, tu rougis furieusement et t’empresse de remonter ton masque sur ton nez, espérant que personne n’a remarquer les rougeurs sur tes joues. Il est rare de voir le bas de ton visage. Tu sors du dojo et tu attends Ryuu dans le couloir en te lavant les mains pour la 8ème fois aujourd’hui. Enfin, ton beau—frère te rejoins et tu te tournes vers lui, ne faisant jamais vraiment attention à l’agacement que tu lui procures.
-Bonjour, Ryuu.
Tu n’es pas habitué à utiliser la politesse qui est pourtant dans ton éducation. Tu vas toujours droit au but.
-Est-ce que tu as vu Himawari, ma sœur ? Je ne l’ai pas vue de la journée. Tu l’as croisé ? Tu veux bien aller voir dehors pour moi ? Je ne veux pas que la pluie me tombe dessus…
Tu demandes d’une voix toujours aussi monotone, si bien qu’il est difficile de savoir si tu poses une question, étant donné qu’il n’y a pas d’intonation.
couleur • nervosité.
Les derniers évènements laissaient sur tes mains les épaves des sentiments. Après l’annonce des fiançailles, ton géniteur avait été retrouvé mort, pour laisser place à peut-être une bataille légendaire. Si tu avais été lâche, tu aurais fait seppuku depuis quelques temps mais, tu puisais l’énergie dans ta colère, qui auparavant aurait explosée sur les pauvres élèves, personnels, domestiques. Maintenant qu’elle était tue, elle revêtait l’arrière-goût de la revanche. Immonde.
Le dojo était devenu ta seconde résidence. Sur tes paumes, des vallées de cloques et d’ampoules jalonnaient les lignes papillaires. Et tandis que tes coups se font de plus en plus fort face à ton adversaire; une voix irritante t’arrête. Tu essuies les gouttes qui perlent sur ton front, qui trempent tes vêtements et après une grande respiration; tu salues ton opposant pour rejoindre ton futur beau-frère.
…
Soupirs.
« Que veux-tu Ouakari-san ? » demandes-tu dans un sourire mesquin. Il était nécessaire pour toi de mettre de la distance entre vos deux êtres, elle était d’autant plus nécessaire que tu n’avais pas l’intention de l’apprécier. Lui, le fardeau de sa famille. Inutile. « Non, non, et enfin non. » Ton souffle pas encore retrouvé, tu halètes tandis que tu tends une main vers lui. « Donne moi de l’eau d’abord. » Tes doigts s’agitent pour l’intimer de se dépêcher. « On la cherchera ensemble, mais je ne serai pas à ton service. Ouakari-san, il te faut grandir et prendre des responsabilités. Tu ne peux pas vivre comme un parasite sur le dos des autres. Je ne le supporterai pas, je te préviens. Et pourquoi veux-tu la voir, d'ailleurs ? Ne peux-tu pas envoyer un origami ? »
Avez-vous vu ma soeur ?
Tu attires l’attention de Ryuu, ton futur beau-frère qui ne t’as jamais apprécié. On pense que tu ne remarques pas ce genre de choses, mais c’est faux. Tu observes tout le monde, tout le temps et tu vois parfois des choses que l’on ne voit pas. Et ça, tu le vois. Un peut étrange, car il y a parfois des moments où tu es aveugle, et oublie parfois des informations importantes. De toute manière, Ryuu n’est pas très discret quant à sa haine à ton égard. Il est glacial et te parle beaucoup trop sèchement pour qu’il a une once d’amour pour toi. Et toi, tu ne t’en offusques pas parce que tu désapprouve profondément sa future union avec Himawari, ta sœur. Elle n’est pas amoureuse de Ryuu, elle est amoureuse de Nadeshiko ta future fiancée, comme on te l’a appris.
Et c’est cette union que tu approuves sans honte, et que tu aimerais encourager si tu en avais le pouvoir. Peut-être que cela sera plus facile lorsque tu seras marié, car ce n’est pas toi qui révèleras ce qu’il se passera entre ta sœur et ta femme. De toute manière, tu as toujours trouvé cela stupide d’aller à l’encontre de relations homosexuelles, sous prétexte que ce n’est pas naturel alors que le règne animal s’adonne parfois à de telles pratiques, et non pas uniquement poussés par le manque de femelles. S’il y a bien quelque chose qui est naturel, ce sont les sentiments et l’attirance sexuelle. Et à ce que tu saches, tu n’as pas choisi d’aimer les femmes, ou de trouver certains hommes à ton goût. Bien que tu ne laisseras jamais aucun représentant de la gente féminine ou masculine te toucher, question d’hygiène.
-Non ?
Tu répètes, alors que Ryuu le martèles trois fois de manière agacée. Tu restes immobiles à l’observer, les épaules très légèrement voutées. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir appris à te tenir droit. Une chose que tu oublies souvent.
-C’est ta future femme, tu devrais savoir où elle est.
Tu dis avec honnêtement. On ne t’as jamais connu avec un filtre. Tu le fixes tendre la main, alors qu’il exige que tu lui donnes de l’eau mais tu n’en fais rien, te contentant de baisser les pupilles en direction de ses doigts tendus. Les Awataguchi n’ont pas pour habitude de servir les autres et il est parfaitement hors de question que tu le fasses boire dans ta bouteille, tu ne veux pas attraper ses miasmes.
-Je ne veux pas la chercher avec toi, ce n’est pas pour ça que je suis là. Il pleut dehors, je ne veux pas être mouillé. Et toi, tu es d’une constitution plus résistante.
Tu souffles en penchant légèrement la tête sur le côté. Tu ne comprends pas ce qu’il dit. Prendre tes responsabilités, tu trouves cela un peu stupide, ce qu’il dit, alors que tu les prends constamment : te marier à Nadeshiko, travailler dans la menuiserie, avoir de bonnes notes, et suivre les préceptes de ton clan.
-Ce que tu dis n’a pas de sens, Ryuu.
Tu dis encore, sans filtre, alors que tu réajustes ton masque dans le plus grand des calmes. Ton franc parlé n’est jamais présent pour blesser les gens, tu en es sûrement incapable – du moins de manière consciente – tu te contentes simplement de dire ce que tu penses.
-Je ne faillis pas aux règles et ordres de mon clan.
Tu rétorques en hochant la tête de gauche à droite.
-Je veux la voir pour raisons fraternelles. C’est bizarre que son futur fiancé ne sache pas où elle est.
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