— MAHOUTOKORO
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a while - Nadeshiko
Ryuu Fujiwara
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Age : 18
Rang : 77/100
Orochi
Orochi
Ryuu Fujiwara
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Ryuu Fujiwara

02_03_98

I don't know why
'Cuz you hate me, ah?
Don't you blame me, yeah?
How you've been?
Wondering how you've been lately
It's been a while
Amnesia - Lexie Liu



Le soleil avait pris les contours des ténèbres, et ne brillaient plus que les reflets sur les canines des affamés. Leur sourire, comme le tien, étincelait avec férocité, et si l’on pouvait penser du pire de toi, on aurait pu dire avec anthropophagie. Les doutes pouvaient être fondés, le bras et l’oeil de ton cousin flottaient encore, après quelques expériences, dans un liquide douteux mais pourtant parfaitement maîtrisé, les enseignements des professeurs comme l’Ueda avaient finalement une utilité relevant de la science, peut-être davantage de la curiosité mais, encore une fois, c’était propre à ta personnalité.

Quoiqu’il en soit, comme la grande majorité de tes anciens camarades, Ryuu, tu avais changé après les évènements. Bientôt tu perdrais ton patronyme pour prendre celui d’une femme dont l’avenir n’était plus le règne mais la soumission à son clan et son mari, tes espoirs de politique étaient compromis par ta soif de physique et de combats, et c’est finalement dans l’allégeance à feu l’ennemi noir, maintenant allié coloré que ton salut se trouvait. C’était à la fois ironique et surprenant, pour toi qui vouais une haine profonde à l’étranger - une peur de l’inconnue sans doute, grain de poivre qui accélère les papilles, goût amer, piquant dont l’épice finit par être appréciée à force d’être sucée.

Mais s’était réveillée dans tes tripes, la peur d’une faiblesse. Ce n’était pas seulement en partie avec les nouveaux évènements magiques que ce sentiment de vide s’était emparé de tes entrailles. En réalité, le combat avec Sugawara Nadeshiko avait révélé l’imperfection de tes techniques, et aussi puissantes et féroces pouvaient-elles être, elles étaient incomplètes à partir du moment où tu comptais sur des artefacts pour attaquer et parer. La Sugawara avait été une réelle menace dont tu avais été chanceux d’en réchapper, mais briser les mains de ces mages n’était pas la solution, pire, tu ne pouvais pas compter sur cette technique à chaque fois, bien que la sensation était très grisante. Par ton nom, tu rejoignais les experts, c’était là une vraie aubaine, cependant, tu n’attendis pas le mariage pour te plonger dans l’étude, avec la détermination que ton sang t’avait légué.

*


Il était tôt, dans les couloirs du Bakufu. Tu profitais de l’aube pour t’entraîner; le temps était l’ami des bannis; tu avais su en profiter, par intérêt et volonté. Aussi, plus tard après les heures laborieuses; la sueur à peine essuyée, que tu retournes sur tes pas pour rejoindre les quartiers militaires mais; la surprise fut de croiser la Sugawara qui t’avait poussée à agiter tes doigts et reprendre l’étude. Elle avait changé, elle aussi. Qui ne l’avait pas ? Ses traits, ses cheveux longs; elle avait tout l’allure d’une nouvelle femme; plus d’une jeune fille, et ce nouveau paysage; qui t’avait plus quand tu lui avais broyé la main; appelait les fleurs et le pollen. Alors, tu ralentis le pas, t’arrêtes à son niveau pour t’abaisser très légèrement dans une courbe timide - hautaine peut-être - afin de la saluer. « Sugawara Nadeshiko » Elle n’était pas escortée et semblait libre de ses mouvements, s’agirait-il d’une collègue ? Sans doute, mais après avoir lutter comme un diable, la situation était un peu risible. « Tu t’es ralliée à l’ennemi par dépit, finalement ? Tu officies dans quel domaine ? Avec tes capacités, tu fais partie du Mandokoro de Seimei hum, tu dois avoir rejoint Tsukino Reimi. » Un sourire passe sur tes lèvres. « Intéressant. Je travaille également pour le Shoguna, tu dois t’en douter. Vice-capitaine du Shinsengumi. » Ton regard s’écoule doucement sur ses réactions, ton visage est tranquille. « Je serais ravi de pouvoir discuter plus calmement avec toi, autour d’un thé. En fin de semaine ? Confirmons cela par origami, si tu veux bien. J’ai quelques interrogations sur tes activités. » Purement intellectuelles, ces interrogations étaient liées à la pratique de l’onmydo propre aux Sugawara, mais, par ton nouveau statut, Ryuu, toute question devenaient inquisitrices. D’une deuxième révérence tout aussi subtile, tu t’en vas à tes devoirs.

*


Le rendez-vous avait été confirmé plus tôt dans la semaine; tu avais beau avoir une vie bien remplie, elle ne l’était pas d’amitié ou de sentiments connexes. C’était avec une certaine petite joie, malgré tout, que tu allais à la rencontre de ton ancienne camarade, peut-être même ennemie, maintenant semblablement alliée - le doute persistait bien évidemment. Le café semblait être la meilleure alternative, n’ayant aucunement envie de rentrer dans le domaine Sugawara, ni de l’inviter dans le tien, il était en dehors du cadre professionnel, pas assez romantique encore pour y donner un soupçon d’aventure, assez neutre pour une rencontre entre anciens élèves sans non plus être trop impersonnel. Tu étais arrivé à l’heure, ponctuel comme une horloge, tu t’installes. Tes habits avaient été choisis avec soin, et c’est dans des tissus fabuleux que tu prends place avec la grâce que ton rang t’avait inculquée. Un thé vert arrive; et la fumée qui s’échappe du liquide quand tu le verses dansait immuablement et, c’était dans la simplicité d’une telle action que le plaisir des échanges venait. Sugawara Nadeshiko était une énigme à tes yeux, impénétrable et pourtant accessible, si forte et à la fois si faible, elle apparaissait comme une dualité à part entière; à la fois blanche et noire, sa fausse neutralité ne trahissait pas tes propres yeux aux allures contraires. Tu n’étais pas gris toi non plus et tu sentais en elle, les atomes crochus d’une éducation imposée, des devoirs à remplir, et des rêves contrariés. Elle comme toi étiez des enfants avortés, et la question brûlait tes lèvres, peut-être un peu ton coeur aussi. Était-elle comme toi ? Orpheline des rêves.

« Sugawara-san, j’ai commandé du thé vert, ainsi qu’un assortiment de mochis »

Tu assumais allègrement qu’une femme aimait les sucreries, elle était aussi et surtout un alibi à t’en délecter. Tu avais la dent sucrée, dont les moqueries avaient déjà cassé tes molaires.
Nadeshiko Sugawara
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Citation : I had a dream about you last night
Age : 19 ans
Rang : A2
Amaterasu
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Nadeshiko Sugawara
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Nadeshiko Sugawara

Tête haute, regard perdu dans le vide, des "bonjour" et inclinaisons qui s'enchaînent sans bien même que la jeune femme ne fasse attention, depuis désormais quelques jours. Elle avait appris que sa chère Himawari était morte. Oh, cela faisait deux semaines maintenant. Elle aurait dû s'y faire. Ou du moins passer au-dessus. Mais chaque partie de son corps lui faisait mal parce qu'elle devait prétendre, lorsqu'elle était au Bakufu. Elle y arrivait plutôt bien, au final. Prétendre, c'était ce qu'elle arrivait mieux à faire. Prétendre, elle avait passé sa scolarité à le faire et continuerait probablement encore pendant de nombreuses années. Elle n'était que façade, n'était que ce qu'on voulait voir d'elle et elle en avait joué pendant tant d'années, insouciante. C'était amusant, oh ce que c'était amusant de s'amuser avec les cœurs des autres tout en restant aimée par tous. Mais maintenant que le sien était brisé, elle n'avait plus l'envie d'être la Nadeshiko qu'elle avait été pendant toute sa scolarité. Travailler au Bakufu aidait.

Elle pouvait à nouveau s'habiller au quotidien dans des vêtements où elle se sentait à l'aise et elle-même. Être partie à ce moment, était probablement la meilleure chose qui pouvait arriver. Retourner pour une nouvelle année dans cet endroit aurait été probablement trop... difficile. Les souvenirs de ce qu'il s'était passé, d'elle au milieu des autres, de Setsuna, de Ryuu, tous en sang, en train de se battre contre des statues.... Un frisson parcourut son corps et elle baissa sa tête, le bruit de ses pas résonnants dans les longs couloirs. Non. C'était derrière elle. Pour le moment, il y avait d'autres choses à penser. Son apprentissage. Elle secoua sa tête et se plongea à nouveau dans la lecture de ce qu'elle avait dans les mains. Jusqu'à ce qu'une voix l'interrompe. Un sursaut. Tête levée dans la direction du bruit. Fujiwara Ryuu ? Que faisait-il donc là ? Elle s'inclina en retour et ne répondit jamais par de très longues phrases à ses questions, n'en avait pas réellement la force. Elle n'avait plus la force d'être aussi mauvaise envers lui qu'avant, pas pour le moment du moins. Elle ne savait même plus si elle devait encore l'être, énervée envers lui. Parce qu'après tout, il ne l'avait jamais eue, il ne la lui avait jamais réellement prise. Toute sa colère était inutile.
Elle apprit très rapidement ce qu'il faisait, ne posait pas de questions. Il semblait pressé, vu la vitesse à laquelle il enchaînait les questions réponses et la proposition d'un thé ensemble lui fit échapper un soupir de soulagement. Elle allait pouvoir l'éviter pendant le restant de la journée (peut-être de la semaine également ? ce n'était pas certain). C'était déjà ça.



Elle avait pris le temps avant de venir. Elle n'était ni réellement à l'heure, ni assez en retard pour être réellement considérée comme en retard. Un rendez-vous en-dehors de l'école était une très bonne raison pour s'habiller de façon encore plus outrageante que ce n'était le cas lorsqu'elle mettait les pieds au Bakufu, sa tenue portant six robes superposées. Tête haute, elle rentra dans le salon de thé puis se dirigea vers le Fujiwara qui l'attendait et qui, apparemment, avait déjà commandé pour eux deux.
Elle s'assit lentement en face de lui, repoussa ses cheveux pour qu'ils se posent délicatement dans son dos, avant de finalement le regarder dans les yeux pour la première fois depuis cette bataille à la fin de l'année scolaire.

« Fujiwara-san. » Elle inclina légèrement la tête avant de regarder les mochis devant elle ainsi que la tasse de thé, qu'elle huma, avant de sourire et le regarder à nouveau. « Désolée de t'avoir fait attendre. C'est gentil de ta part. »

Ses doigts se portèrent à la tasse en face d'elle qu'elle prit quelques instants dans ses mains, ses yeux détaillant l'homme qui était en face d'elle. Avait-il changé, depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus ? Il semblait encore plus imbu de lui-même, et un mouvement de répulsion monta en elle, qu'elle chassa bien trop vite. Ils n'étaient plus à l'école et, bien que cela ne fasse que quelques semaines depuis, rien ne disait que tout était encore semblable. Elle ne savait pas ce que cette situation avait eu comme effet sur lui. Il aurait très bien pu avoir été renié des Fujiwara, pour peu qu'elle en savait. Qu'advenait-il de lui maintenant qu'Himawari était morte ? Tant de questions qu'elle n'oserait poser parce que ce n'était sa place. Parce qu'ils n'avaient jamais été amis. Peut-être qu'ils pourraient devenir collègues, jamais véritablement amis, mais proches ? Elle ne savait ce que l'avenir leur réservait.

« Comment vas-tu, Fujiwara-san ? Comment se fait-il que tu sois devenu Vice-Capitaine du Shinsengumi ? Je suis très curieuse d'entendre cela. »

C'était la première fois qu'elle se retrouvait seule avec lui, en tête à tête, dans une situation qui était calme. C'était déconcertant. Elle ne savait comment agir. Comment se comporter. Quoi dire. Tout était nouveau.