Nullum crimen, nulla poena, sine lege.

Les faveurs saisonnières s’exposaient à nos yeux en quelques reflets orangés, ou peut-être n'était-ce là que l'ultime soupir du soleil couchant : sa lueur, abaissée à hauteur de nos visages, allongeaient nos ombres dans une démesure semblable à l'opprobre qui occultait notre honneur — nous plongeant dans la solennité d'un silence. En mon for intérieur, mon cœur susurrait à l'oreille d'une poitrine enveloppée de sang-froid, gonflée de fierté comme d'une affection toutefois éteinte ; toute sentimentalité se diluait dans la nécessité du jugement, de la préservation, et de nos convictions : notre nom se gardait loin de la moindre souillure dont les actes de Himawari étaient désormais teintés.

Par tes actes, tu t'es rendue coupable du plus grand déshonneur, non seulement en ton nom, mais celui de notre clan — une faute dont tu seras à présent libérée.

Une gracile lenteur, une meurtrière précision ; le sabre quitta son fourreau sous un sifflement métallique prolongé, et mon ombre, couverte des grâces de l'hélianthe céleste, se confondait avec le spectre d'une mort espérée doucereuse — mais néanmoins irrémissible. Dans l'instant qui précéda l'inévitable, il me sembla entendre le souffle obstrué de sa voix, ses mains crispées sur le tantô qui transperçait son abdomen, contenant courageusement ses ultimes complaintes de douleur.

Bien éphémère demeura la souffrance, car ma lame d'obsidienne scia la peau de son cou d'un geste si vif qu'il ne sembla qu'effleurer la surface du vent : sa tête décolla, figée dans l'ultime regret en lequel sa vie se concluait alors, et se déposa sur un lit de neige.

Adieu, soufflais-je avec tendresse.