C’est à regret, l’attitude toute entière pétrie d’ennui, qu’il rompt le contact avec un minuscule félin apparemment égaré dans les couloirs, et, faisant fi de ses miaulements plaintifs après l’avoir inondé d’attention, il s’écarte et retourne, mains dans les poches, vers les quartiers de sa maison. Naturellement, des poils de son pelage parsèment son uniforme, mais il ne les époussète que d’un mouvement très négligeant, bien habitué à ce genre de désagrément. L’heure tourne et il ne songe alors qu’à s’empresser de retrouver le calme de sa chambre afin de gratter quelques copies à rendre pour le lendemain, avant de pouvoir vaquer à ses occupations.

Sur le seuil, toutefois, un éclair de lucidité le traverse, et il reste ainsi immobile quelques secondes avant de tirer le battant, prêt à recevoir les fureurs du colocataire le plus maniaque qu’il ait jamais connu. Il songe une seconde au confort de l’autre, et qu’il serait sage de prendre soin de retirer un peu mieux les poils d’animaux qui seraient susceptibles de le déranger, néanmoins il n’en fait rien. En revanche, une autre idée, bien différente et ô combien plus alléchante, lui traverse l’esprit. Le visage fermé, ne trahissant que l’immensité de son ennui, il passe le pas de la porte et laisse tomber son sac au pied de son lit. Ah, Akashi, il adresse vaguement au garçon, lui jetant un regard à la dérobée.

Je suis pas du genre à trop montrer mon affection, tu sais, il commence en s’approchant de l’autre, sans se défaire de son flegme sans pareil, mais je t’apprécie beaucoup. Là, il se laisse choir auprès de lui sur ses couvertures, et ouvre largement ses deux bras, avant d’étouffer son colocataire dans une étreinte sans nul doute non désirée, peinant alors à retenir un rire, et paré à recevoir toutes les foudres du garçon.