fate is full of irony // Xue
Yori Hayashi
PERVENCHE28.01.98
Seulement, voilà ce que le cours de divination de ce matin m’a prédit : une journée pourrie.
(pourquoi est-ce toujours aussi peu précis ?)
Alors je me retrouve coincé là, avec toi (toi, toi et toujours toi ; à croire que je suis maudis). Avec nos reproches, nos rancœurs et nos regrets – un, en particulier. A s’insulter et à se bouffer ; parce que, non, ça ne peut pas nous arriver.
Mon propre corps, me faisant face. Reflet erroné, dans lequel je distingue tes expressions, au lieu des miennes. Miroir épouvantable, dans lequel je cherche le regard doré avec lequel tu me dardes habituellement. Je ne trouve que le mien, exprimant ta surprise.
Ravi de voir que je ne suis pas seul à m’inquiéter.
J’espérais te voir me dire que c’est faux. Que ce n’est qu’un cauchemar, dont je vais m’éveiller.
(mais j’ai beau me pincer, rien n’a changé)
C’est évident, pourtant, que c’est de ta faute.
Comment pourrait-il en être autrement ?
Comment pourrait-ce être la potion, que l’on devait rendre à deux. Ou les ingrédients que j’ai ajouté, pour effacer ton sourire trop satisfait d’avoir – selon toi – tout fait.
(nous n’avons fait preuve de maturité ; pour pas changer)
Ou la couleur de la mixture qui – toujours selon toi – était inappropriée. Ou que le défi que l’on s’est lancé, de la boire tous les deux.
(pourquoi sommes-nous aussi idiots, au contact de l’autre ?)
Donc, oui. C’est de ta faute.
Parce que c’est toi, l’auto-proclamé prodige des potions. Et j’espère que t’as un antidote, parce que vraiment, c’est hors de question qu’on reste comme ça, indéfiniment.
Tu dois bien avoir une solution.
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