— MAHOUTOKORO
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

C'est pas cassé // Kuro [fini]
Invité
Invité
Invité
Anonymous

C'EST PAS CASSÉ
Here comes the morning, it's time to play the game of life.
C'est encore en vêtements d'entrainement, sans passer par la case douche aux vestiaires, que tu t'étais directement dirigé vers l'infirmerie, tenant ton poignet qui te faisait plutôt souffrir entre tes doigts.

Au milieu de l'entraînement, tu avais mal rattrapé le souaffle, et au lieu de t'arrêter directement comme une personne saine d'esprit tu avais continué l'entraînement en grimaçant à chaque fois que tu voulais récupérer ou passer la balle. En bref tout le temps.

Tu arrives à l'infirmerie et cherches du regard l'infirmier vers lequel tu te diriges quand tu l'aperçois.

« Bonjour. Mh. J'ai eu un petit problème à l'entrainement. »

Tu souris, gêné, parce que ce n'était pas la première fois, sûrement pas la dernière non plus.

« Un sort et c'est bon, hein ? »

Parce que franchement, t'avais pas envie de rester à l'infirmerie plus de temps qu'il ne le fallait. Tu avais ce lieu en horreur.
Invité
Invité
Invité
Anonymous

c'est pas cassé ⛛


ft. Hajime Sakurai



encore une journée qui démarre. une de plus. celle qu'on aimerait ne pas voir naître. quand les rayons du soleil sont trop agressifs pour nos yeux, que les volets ne peuvent plus contenir tant de lumière, et que l'aveuglement est alors inévitable. le réveil avait été tout aussi violent. tu avais eu du mal à sortir des draps mais l'appel du devoir était plus fort que la gueule de bois d'hier soir. une cigarette, pour se mettre en jambe. une tasse de thé et c'était parti. pour un professionnel de la santé tu étais loin de remplir les conditions optimales. pas ou peu de nourriture, un teint blafard qui manque de carotène, de la fumée à foison et un temps de sommeil qui tend vers zéro. c'est hayashi qui a raison quand il parle de toi tel un zombie.
à cette pensée tu souris, les yeux fermés. refusant de t'ouvrir à la lumière, préférant la noirceur créée par un battement de paupière. les autres ont souvent raison lorsqu'il s'agit de toi. est-ce qu'il avait raison lui aussi ? étais-tu suffisant ? à la hauteur ? tu es nul pour le bonheur, tu le sais ? dès qu'un instant est agréable, tu viens le gâcher par sa pensée. comme s'il avait besoin d'être omniprésent. as-tu besoin de lui ? définitivement.

le chemin jusqu'à l'école avait été précipité, ne négligeant pas pour autant ton costume, ta blouse, cette coupe de cheveux. tout semblait naturel, voire désordonné, et pourtant. tu avais fait de nombreuses recherches pour l'optimisation de ton temps de préparation. un peu comme une femme. aurait-il été préférable que tu en sois une ? une cigarette, une autre. juste un peu, pour ne pas trembler. tu croises quelques étudiants qui te saluent, des collègues, que tu observes sans vraiment les saluer. tu es souvent le dernier arrivé. on t'avait appris qu'il s'agissait, dans certains pays, d'une forme de respect. mais qui voulais-tu respecter ? ici au japon, c'est très mal vu le retard, tu le sais très bien. alors pourquoi t'efforcer de cultiver une différence et des valeurs, que tu ne partages même pas, et qui, au final, ne t’apportent que des reproches ?
tu pousses la porte de l'infirmerie. saluant usui par la même occasion. et commence à faire le tour des patients présents depuis la veille. tu vérifies les dossiers, et commence ensuite une sorte de ronde. comme si tu cherchais la blessure. pas la tienne, celle-là tu l'as déjà trouvée. mais celle des autres, cette urgence qui vaille la peine de tout arrêter pour accourir. tu as un peu le syndrome du super-héros. tu aimes les cas désespérés car ils te font te sentir utile, comme un sauveur.
mais qui crois-tu donc berner ? tu ne sauves jamais personne. à commencer par toi.

une cigarette. encore. pour tuer le temps. et te tuer à petits feux par la même occasion. tu rentres à l'infirmerie. tu retournes à ton bureau, complétant quelques papiers administratifs. sur certains points tu fonctionnes comme un moldu. l'organisation, tu as du mal à la confier à la magie. et si ça dérapait ? il y aurait trop de dégâts collatéraux. trop dangereux. rien ne veut une bonne feuille de papier et un crayon. il est rare de causer des désastres avec ces deux outils. tu entends quelqu'un parler, te retournes et aperçois un élève. au début tu ne prêtes pas attention. mais c'est hajime sakurai, un yatagarasu. tu ne le croises pas souvent, jamais pour ainsi dire. il se fait plutôt discret en ces lieux. bien que ce ne soit pas le cas sur les terrains de quidditch, parait-il. kuro, les commérages te perdront. mais aujourd'hui ils te donnent une raison supplémentaire de les écouter avec attention. il se tient le poignet. ca a l'air douloureux.

laisse-moi d'abord t'examiner et on verra ensuite. viens t'asseoir.


tu lui indiques le tabouret proche de ton bureau, c'est là que tu aimes faire une première analyse de tes élèves. si c'est grave ou non. et puis c'est aussi là que les petites confidences se font. c'est bien moins sérieux qu'un lit et étonnamment plus intimiste. tu trouves que cela crée une bulle vous entourant, vous êtes protégés des regards des élèves qui visitent, ou des collègues qui traînent un peu partout. tu as même demandé un enchantement qui met ce petit coin de bureau sous silence depuis l'extérieur. tu préfères rester au calme, avec ton cas médical. un problème scientifique de plus à résoudre. et pour ça, il faut de la concentration.

quidditch j'imagine ?


tu marques une courte pause, t'allumant une cigarette. la fenêtre est ouverte, comme à son habitude et les quelques rayons du soleil se sont calmés. les arbres apaisent dé-saturent cette luminosité accrue. tu attrapes délicatement le bras blessé, et tu commences de légères manipulations. touchant le poignet, le cartilage de la main, les doigts. tu sens quelques résistances, des rigidités, parfois un spasme nerveux.

quel poste ?


tu le sais pertinemment, mais tu préfères qu'il te répondes. tu demandes une confirmation de ton analyse. comme si un gamin pouvait approuver tes dires et être fier de toi. c'est normal kuro, tu es infirmier. que tu cherches la reconnaissance c'est une chose, mais de là à la chercher chez un élève... tu es tombé vraiment bas. toi qui n'a jamais eu d'estime que pour lui.
c'est en le palpant que tu sens une forme étrange. comme une cicatrice interne. un os cassé, mal ressoudé. ça laisse un léger creux qu'on ressent lorsqu'on passe le doigt à cet endroit. était-ce vraiment le quidditch qui avait causé cette blessure ? ou ses camarades ? ou... lui-même ? tes yeux s'écarquillent, un instant, pris de peur. serait-il possible que tu aies en face de toi un élève qui veuilles attenter à sa vie ?
Invité
Invité
Invité
Anonymous

C'EST PAS CASSÉ
Here comes the morning, it's time to play the game of life.
L'adrénaline redescend, quitte peu à peu tes muscles, tes veines, ta tête, et peut-être que t'as un léger vertige, soudain. Et tu te laisses tomber plus que tu ne t'assois sur le petit tabouret, soupirant d'aise quand tes jambes peuvent se reposer un peu. Malgré ton poignet abîmé, tu avais repoussé tes limites, tenté de faire plus, plus, plus, toujours plus. Parce que t'as besoin de montrer que t'en es capable, Hajime, que t'as raison d'être là, que t'es dans l'équipe et que tu mérites ta place. Tu mérites ta place, Hajime, tu la mérites autant que tu as besoin d'y être.

Il s'installe devant toi et tu lui tends ton poignet, acquiesces quand il te demande si la blessure vient du quidditch. Oui. Le peu de fois où tu étais là, c'était à cause du quidditch. Un de tes sourcils se hausse sur la surprise de le voir allumer une cigarette.

« Vous avez le droit de fumer dans une infirmerie ? »

Toi, ça te dérangeait pas, mais ça se faisait pas trop, non ? Pas que tu en es quelque chose à faire, vraiment, mais c'était plus par principe. Une grimace vient barrer ton visage quand il te mouve le poignet, et tu as un léger mouvement de recul. Tu te racles la gorge et réponds à sa question, te concentrant sur ta passion :

« Poursuiveur ! Comme monsieur Tsukino ! »

Il y a un certain respect dans ta voix, et tu souris de toutes tes dents, avant qu'un voile de panique vienne changer tes traits. Son visage est différent, quelque chose ne va pas, et la panique prend possession de toi :

« Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi vous faites cette tête ? »

La plus grande de tes peurs vient serrer ton cœur. Et s'il te disait que c'était grave, qu'il y avait un problème ? Que tu ne pouvais plus jouer pour ta dernière année à Mahoutokoro ? Tu pouvais pas ne pas jouer, c'était maintenant qu'il fallait faire ses preuves dans l'équipe. Tu pouvais pas arrêter. Et tu arrêterais pas, même s'il te disait de le faire. Et ton cœur s'accélère, et tu es certain qu'il peut sentir le sang pulser plus rapidement dans ton poignet. 
Invité
Invité
Invité
Anonymous

c'est pas cassé ⛛


ft. HAJIME SAKURAI



à la suite de cette anomalie tu reprends tes esprits et souris, espérant qu'il n'a pas vu tes yeux s'agrandir. tu ne veux pas l'inquiéter. en même temps s'il lui était arrivé quelque chose, il serait au courant non ? tu as peur pour lui, sans doute pour rien. il semble bouger sa main et son poignet, sans trop de douleur. ce n'est pas cassé. heureusement. il semble si passionné par ce sport. tu n'as jamais l'intérêt qu'on pouvait avoir pour ce sport. comme toutes les autres activités d'ailleurs. tu ressens l'importance et l'envie d'aller bien chez cet enfant. serait-ce la fin s'il avait une blessure ? s'imagine-t-il grand joueur ? et s'il finissait comme sora ? c'est un sport de brutes. tu n'approuves pas cette discipline. pratique pour s'améliorer en vol certes, et encore. c'est bien pour ça que tu es sacrément nul sur un balai.

poursuiveur hein ? et tu t’entraînes parfois seul ?


la cigarette se termine. tu n'as pas prêté attention à ce qu'il a dit à ce sujet. pas que tu t'en fiches, non, l'avis de tes patients est important pour toi. seulement, c'est la seule chose qui te rend performant. c'est simple il s'agit d'un exutoire, d'une porte de sortie, un moyen de concentration ultime. tu enlèves tes lunettes et les remets, t'essuyant le front au passage. tu lui redonnes délicatement sa main, après sa légère angoisse. c'est certain, il a vu ton visage. il a beau sourire, on aperçoit que son rictus est nerveux. comment rassurer un tel passionné ? comment lui dire qu'il semble avoir une vieille fêlure et que cette dernière semble refaire surface aujourd'hui ?

est-ce que, comment dire ça...


tu ne fais pas monter le suspens pour le plaisir, tu cherches tes mots pour ne pas l'inquiéter davantage. il semble crucial que ta réponse lui soit favorable. que pourrait-il faire, ou s'infliger, si ce n'était pas le cas ? tu essayes tant bien que mal d'adoucir ta voix, pourtant si rauque.

tu as déjà eu le poignet fêlé ? ou même cassé ?
sens-tu parfois une gêne ou une douleur, lorsque le temps change ? comme si le mauvais temps impactait l'usage de ta main...


tu marques une légère pause, prenant une grande inspiration.

alors, ce n'est pas cassé. rassure-toi. tu vas vite pouvoir remonter sur ton balai.
cependant...


tu préfères ne pas terminer ta phrase de suite afin qu'il ne parte pas en courant de l'infirmerie, gai comme un luron. tu lui tends ta main, paume vers le sol, afin de lui montrer, lui expliquer d'une manière plus visuelle. tu ne sais pas si cet élève est attentif aux mots, ou aux actes et de ce fait, tu prévois toutes les possibilités. c'est aussi ça, être scientifique. prévoir toutes les hypothèses avant qu'elles ne surviennent. tout en parlant, tu t'exécutes sur ta main.

...tu vois, quand on palpe ta main à ce niveau là, proche du poignet, on sent comme un creux. et c'est en général dû à une fissure ou à un os ressoudé suite à une blessure grave. un peu comme une cicatrice, mais interne. tu me suis ?
cela peut être une sorte de cavité créée à force d’entraînements rigoureux, de faux mouvements à répétition ou d'une blessure violente.


tu as bien senti que son pouls s'accélérait, mais tu cherches à la rassurer. en utilisant des termes simples. il n'est plus enfant, on dirait clairement un dernière année. l'accompagnement, maître de ce métier que tu exerces. vous êtes tous les deux des passionnés, d'une discipline différente, c'est tout. tu comprends donc l'enjeu majeur de cette consultation. tu remets ta main dans la poche de ta blouse, tâtant ton paquet. cette cigarette qui t'attend depuis déjà trop longtemps.

après notre entrevue tu auras deux possibilités..
soit tu réduis le nombre d'entrainement ainsi que la difficulté que tu t'imposes -je le vois bien que tu te mets la pression seul-, et dans ce cas tu pourras espérer faire une carrière comme monsieur tsukino, que tu sembles admirer beaucoup.
soit, si tu continues à ce rythme, tu risques de te casser le poignet et tu seras dans l'incapacité de jouer pendant un moment, et tu ne pourras faire carrière car ta blessure resurgira à chaque match.


tu le regardes droit dans les yeux, lui assurant par la même occasion que toute ton argumentation est finie et que le diagnostique n'est pas grave. tu cherches aussi à savoir s'il a peur, encore. ou bien si tu as fait ton travail correctement.

Invité
Invité
Invité
Anonymous

C'EST PAS CASSÉ
Here comes the morning, it's time to play the game of life.
Il te rend ta main, sans rien faire. Pas de bande, pas de pommade, pas de sort, pas de potion, et t'as l'angoisse qui monte, monte encore et encore. Le début d'une question, à peine commencée que déjà avortée. Il hésite. Il y a quelque chose qu'il veut te demander, mais il ne sait pas comment te poser la question. Et tu as envie de crier, d'un coup, Hajime. T'es plus un gosse, t'es plus enfant ! Tu peux tout entendre. Alors qu'il te le dise, qu'il te demande, parce que toi, là, là tu paniques, tu te sens mal, et t'as l'impression que tu vas t'effondrer.

Il cherche ses mots,
Pour trouver tes maux.

Puis enfin, ils arrivent enfin, ces mots. Ces mots terribles qui te renvoient l'image d'un garçon apeuré, recroquevillé. Les souvenirs s'impriment dans ta mémoire comme un film qui défile, et tu entends les cris, tes pleurs, les hurlements. Tu ressens de nouveau toute cette panique, ces émotions, ces sentiments. Tout ce que tu veux oublier, tout ce que tu veux mettre de côté, ne plus jamais apercevoir et mettre au fond du tiroir, caché, camouflé, dissimulé par les rires, les sourires, les masques.

« Non. Non jamais... »

Un mensonge comme tu en dis rarement. Non, tu n'as pas eu le poignet cassé, peut-être fêlé, tu ne sais pas. Tu avais mal, tu as eu mal pendant longtemps, pas capable de faire grand chose, entouré d'une simple bande. Tu ne veux pas en parler, tu ne veux pas l'avouer. Tu n'as pas envie que les adultes viennent fouiner dans ta vie défectueuse et imparfaite. Tu ne veux pas qu'ils sachent, car ça ne les regarde pas, c'est ta vie, et elle ne regarde que toi.

Tu baisses les yeux, observes ton poignet et tu te mords la lèvre. Pourquoi, pourquoi pourquoi, pourquoi pourquoi...

Ce n'est pas cassé.

Tu écoutes, sa voix arrivant à tes oreilles, mais tes yeux restent figés sur ton poignet. Et il parle, parle, parle. Et tu écoutes, vraiment, sincèrement. Mais tu ne peux que penser à ses cris, sa voix, ses pas. Tu ne penses qu'à ça, et tu redeviens un enfant terrifié. Tu ne comprends pas pourquoi cela resurgit maintenant, après tant d'années ? Pourquoi personne ne l'a remarqué avant ? Est-ce que tu peux y faire quelque chose ? Une rééducation, peut-être ? Ou casser le poignet pour le mettre bien en place, non ? Ils font souvent ça ? Casser pour ressouder ? C'est possible, non ?

Tu fuis son regard, tu ne veux pas le regarder. Tu réfléchis, ton cerveau carbure, tes neurones s'animent et tu cherches, cherches, cherches encore. Que pourrais-tu faire pour réparer ça ? Pour soigner cette blessure qui est physique ? Tu peux la soigner, cette blessure, tu en es persuadé.

Et enfin, tu relèves la tête, le regardes, te redresses même pour que tes mots aient plus de poids, comme si toi, Hajime, dix-neuf, tu pouvais penser à quelque chose dont il n'aurait pas eu idée :

« Et on peut faire une rééducation ? Ou, vous savez, casser pour que ça se remette mieux en place ? Y'a la magie, pour aider, non ? Maintenant qu'on sait, on peut faire quelque chose, n'est-ce pas ? »

Parce que, oui, tu peux faire attention, mais tu veux simplement être au summum de tes capacités. Tu veux triompher, parce que t'es fait pour ça, parce que c'est ta vie, et il n'est pas question que ça ne le devienne pas, que tu fasses dans la demi-mesure, parce que tu es fait pour le sommet, Hajime, tu es fait pour voler.  
Invité
Invité
Invité
Anonymous

c'est pas cassé ⛛


ft. HAJIME SAKURAI



il s'agite. beaucoup trop. si ça continue il va faire un arrêt cardiaque. la nouvelle semble si bonne, que même la venue du père noël parait nulle en comparaison. comme quoi... il ne tient pas à grand chose, ce bonheur. celui que tu cherches, vainement. c'est une douce illusion que tu cultives. pensant un jour l'atteindre. pas le père noël, le bonheur. c'est un mensonge que tu te racontes. tout comme le fait cet élève. tu sais qu'il te ment. sa blessure n'est pas arrivée par elle-même. il ne s'est pas étendu sur le rythme et la cadence de ses entraînements, s'il se tenait uniquement à ceux imposés par l'équipe, ou s'il faisait des heures supp. et une fois la bonne nouvelle annoncée, tu vois bien qu'il n'écoute plus rien. tu viens peut-être de lui sauver son avenir, et tu le sais. tu as perdu son attention. il n'attend que la fin de votre consultation. la précipitation. c'est ça qui te perdra mon petit.
tu es trop pressé, trop exigeant avec toi-même.

je vais te demander ça autrement, vu que tu ne sembles pas disposé à me répondre...
QUAND t'es-tu fêlé la main ? quand as-tu porté un bandage ? combien d'année hein ?


tu insistes. tu risques de le frustrer, l'énerver. mais peu importe. quand on te pose une question, tu y réponds. ce n'est pas un cours, mais il faut se tenir à carreaux et malheureusement ici, on n'élude pas les questions. chaque réponse est cruciale car porteuse d'informations vitales. et toi, c'est ton métier de savoir si les élèves sont en bonne santé. si quelqu'un te ment, il omet des informations, qui te sont utiles. de ce fait, tu perds ton excellence. tu deviens un infirmier bas de gamme, comme un paquet dont on ne veut pas en bas des rayons. et c'est inenvisageable.
l'élégance passe malheureusement à la trappe, au profit de l'impulsivité. heureusement qu'il n'est pas nouveau, il pourrait avoir peur. car c'est dans ces moments-là, quand tes yeux se creusent, que l'on remarque tes cernes, que ton visage s'assombrit, à ce moment précis que les gens ont peur de toi.

non non non, on ne casse pas pour réparer.


exaspération, quand tu le tiens. que feras-tu kuro, s'il va se plaindre à hidenori? que feras-tu quand enfin on t'arrêtera ? quand on arrêtera de te laisser faire comme bon te semble, tel un gamin capricieux et pourri gâté. celui que tu n'étais pas. cette part de toi, qui revient te hanter.

et la magie ne pourra pas faire grand chose dans ce cas-là. il va falloir opérer. tu sais ce que ça veut dire ?


quelle méthode choisir, il ne t'écoute pas de toute façon. il veut seulement une solution à son problème. tout ça, sous couvert d'agitation, de peur. il fuit ton regard, tu as bien remarqué qu'il avait peur, tu le fais aussi. tu attrapa alors ton bloc note, y inscrivant les symptômes, les gestes et manipulations effectuées, son attitude lors de l'entrevue, et enfin le diagnostique officiel. en l'écrivant, tu le dis machinalement à voix haute.

scaphoïde de la main droite fêlé. cal vicieux créé, indique une blessure de longue date non-soignée/mal cicatrisée. cause inconnue.


c'est en écrivant cette phrase que tu insistes particulièrement sur le "cause inconnue". tu lèves brièvement les yeux en sa direction, espérant une réaction quelconque de sa part, voyant par la même occasion si sa main n'a pas bougé. on ne sait jamais, et s'il s'agissait d'une simple farce ? tu le sais, tu aurais pu user de la magie pour diminuer la douleur, la faire disparaître, peut-être un traitement de longue haleine ? à base de potions, diluées tu penses, ou en quantité minime. il ne faudrait pas lui créer un nouvel os. tu dois simplement combler cette brèche. les exercices de rééducation seront longs et fastidieux. retrouver la pleine possession de sa main est une sensation bizarre, d'autant plus après une telle douleur dans le traitement. dans tous les cas il devra ralentir.
dois-tu insister pour connaître cette raison ? ou est-ce que tu te dis que c'est son jardin secret, et qu'en tant que tel, tu n'as pas à le forcer ? jusqu'où s'arrête la vie privée d'un élève quand sa santé est en jeu ?

conclusion : quelques gouttes de poussoss et un sortilège de soin. puis exercices de rééducation à faire chaque jour. aucun risque.


tu marques un temps de pause, te lève comme pour dire que la consultation est finie. tu te tournes vers l'étagère qui contient tous tes dossiers, y ajoute l'ordonnance, datée, dans le dossier adapté, à la lettre S.

bon... tu te décides à m'expliquer ou toujours pas ? pas d'explications, pas de soins. facile non ?

Invité
Invité
Invité
Anonymous

C'EST PAS CASSÉ
Here comes the morning, it's time to play the game of life.
Et puis, sa voix vibre à tes oreilles, les fait siffler brusquement et tu serres les dents pour ne pas répondre au tac-o-tac, et lui dire de se la fermer. Parce que tu n'as pas à lui révéler cette partie de ta vie, tu n'y es pas obligé. Tu ne l'as dis à personne, tu l'as gardé pur toi pendant des années, parce que tu ne veux pas te remémorer, parce que finalement, Hajime, t'as jamais vraiment réussi à encaisser.

C'est dur, d'accepter que t'as jamais été aimé.
C'est dur, d'accepter que tu le seras jamais.

T'es pas fait pour être aimé, Hajime. T'es pas fait pour être apprécié, désiré, estimé. T'es fait pour t'soumettre, obéir, servir. T'es juste fait pour subir.

Et il veut que tu parles, que tu te dévoiles, toi qui n'arrives même pas à te rendre réellement compte du traumatisme qui est inscrit en toi depuis des années, qui ne cesse pas, qui ne cessera jamais. Il veut percer le secret de tes blessures internes, comme si elles n'avaient aucune répercussions sur tout ce que tu étais, tout ce que tu es, tout ce que tu seras. Il veut tirer les rideaux, tout mettre à jour, alors que tu veux simplement oublier, effacer, cette partie de ta vie qui a fait de toi ce que tu es.

Tu refuses, Hajime.

Conclusion : quelques gouttes de poussoss et un sortilège de soin. Puis exercices de rééducation à faire chaque jour. Aucun risque.

Tout ça pour ça ?! as-tu envie de hurler soudain. La peur, la panique, l'ignorance, les plans B, les souvenirs, les pensées, les reliques d'un passé que tu veux oublier... seulement pour ça ?

Et alors, le choix, l'alternative. Et tu le regardes, fronces les sourcils. Ton poignet toujours dans ta main, tu le regardes, tentes de comprendre si c'est une blague ou si c'est vrai, s'il essaie vraiment de te faire cracher le morceau. Il sait ce que tu as alors pourquoi... pourquoi vouloir savoir ? En quoi ça le regarde, ton histoire ? En quoi ça le regarde, ce passé que tu veux étouffer ? En quoi ça le regarde, le traumatisme d'une enfance avortée ?

« Merci pour votre temps. Je pense que je peux me débrouiller. Bonne fin de journée. »

Tu te mets sur tes deux pieds, te levant. Tu lâches ton poignet et retiens une grimace car tu ne lui feras pas le plaisir de lui montrer que tu as mal. Tu remets en place tes vêtements et tu fais volte-face, prêt à déguerpir le plus rapidement possible d'ici. 
Invité
Invité
Invité
Anonymous

c'est pas cassé ⛛


ft. HAJIME SAKURAI



« Merci pour votre temps. Je pense que je peux me débrouiller. Bonne fin de journée. »
quoi ? mais non ?! ce n'est pas supposé se passer ainsi ! il est censé se confier et dire ce qui le chagrine et surtout d'où provient cette vieille blessure qui semble refaire surface aujourd'hui... tu le sauras désormais, tu n'es pas bon au bluff kuro. tu n'es pas bon quand il s'agit de mentir et encore moins lorsqu'il s'agit d'obtenir des informations. au final, tu aimes le savoir, mais tu es incapable de l'acquérir de toi-même. tu aurais fait un piètre espion. un piètre policier aussi. tu n'es pas autoritaire et tu ne le seras jamais. le voyant partir, tu te dépêche de la rattraper, ne sachant si tu as vraiment le droit de le retenir physiquement. as-tu le droit de poser la main sur lui ? et s'il allait porter plainte pour attouchements ? ou un autre genre de délit que tu n'aurais pas commis... rien que cette idée t'effraie car tu refuses de te retrouver dans la prison des sorciers. ni en prison tout court. le dossier dans une main, tu poses l'autre sur son épaule droite, celle au bout de laquelle se trouve la blessure. tu sais parfaitement qu'en appuyant fort à cet endroit précis, tu pourrais raviver la douleur, via le système musculaire et nerveux. tu ne le fais pas.

attends... je vais te soigner, c'est évident.


tout en lui parlant tu ôtes doucement ta main de son épaule, prêt à répéter ce geste à nouveau s'il n'entend pas raison. tu soupires, montrant que si la tâche est dure pour lui, elle l'est tout autant pour toi.

je vois bien que tu ne veux pas me dire, ça te fait souffrir et il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. seulement... c'est important que je sache d'où ça provient. si tu as des penchants pour la mutilation ou autre, je dois le savoir. question de sécurité des autres...
alors fais ta face de grognon tant que tu veux, tu ne passeras pas la porte sans être soigné. et pour ça, tu dois me dire ce qu'on t'a fait.


tu avais tellement envie de le secouer, de lui dire une bonne fois pour toute qu'il doit te parler. tu aimerais faire comme dans les films, le rôle du méchant flic, celui qui interroge violemment. celui qui s'énerve, pour de bon. pour de vrai. pas comme toi, qui fait semblant. tu ne sais pas être en colère. pas pour de pareilles broutilles. il n'y a qu'une seule colère qui vaille la peine d'être criée.
réfléchis kuro.
réfléchis.
vois.
qu'est-ce qui pourrait avoir causé une fêlure, qu'on en la remarque pas -volontairement ou non- et qu'elle ne soit jamais soignée ?
une pression ?
extérieure ?
interne ?
envers lui-même, exercée par les autres ? s'il s'agit d'autrui, qui ? des camarades de classe ? ça remonte à loin. il y a au moins dix ans. donc ça ne vient pas de l'école. des voisins dans le quartier dans lequel il habitait ? en rouvrant son dossier tu t'aperçois qu'il a des frères et sœurs. se pourrait-il qu'un jeu ait mal tourné ?

tu t'es souvent bagarré ?


avec une telle attitude pas étonnant qu'il se soit attiré des ennuis, avais-tu pensé. si seulement tu savais ce qu'il en était réellement. pourquoi ce petit est-il terrifié ? pourquoi se terre-t-il dans le silence ? afin de montrer ta bonne volonté, tu l'invites à se rasseoir, là où vous étiez, tu lui proposes un thé. on doit bien avoir ça à l'infirmerie. du thé... ce n'est pas grand chose, mais si tu peux installer un climat plus propice aux confidences, alors autant essayer. et si après tout ça il ne veut toujours rien te dire, tu n'insisteras pas plus. c'est décidé. tu le soigneras. sans poser d'autres questions.
Invité
Invité
Invité
Anonymous

C'EST PAS CASSÉ
Here comes the morning, it's time to play the game of life.
Il te rattrape, t'empêche de partir et tu as un soudain besoin de hurler. Il ne veut pas te soigner. Il ne veut pas te laisser partir. Tu te sens soudain prisonnier. Avec un besoin horrible de crier, crier, hurler. Non, ce n'est pas important, il veut juste savoir parce qu'il est comme tous les adultes, à se croire tout permis, à croire qu'ils ont le droit de s'infiltrer dans la vie des autres.

Tu t'efforces au calme, même si tu as envie de hurler. Tu calmes ta respiration, ton rythme cardiaque qui s'accélère sous la colère. Tu ne veux pas perdre des points, tu ne veux pas prendre le risque d'aller en retenue, tu ne veux pas prendre le risque d'être mis sur le banc au quidditch, car tu sais que les professeurs en seraient capable. Alors tu prends sur toi, tu prends sur toi, Hajime, malgré cette horrible envie de hurler.

Tu t'assois, brusquement, le regardes, sans faux-semblant. T'es irrité, en colère, énervé. Y'a cette haine qui vient et qui te monte, qui tord ton estomac et t'as cette envie de hurler, hurler, hurler.

« Soit vous me soignez, soit je pars. Vous avez pas besoin de connaître ma vie pour faire votre boulot. Sauf votre respect. »

Tu essaies d'être le plus calme possible, tu ne veux pas faire un scandale, tu ne veux pas exploser, même si tu as cette horrible envie de hurler. Tu inspires, expires, inspires, expires encore. Dans le pire des cas, tu es sûr et certain que tu peux trouver quelqu'un qui te lancera un sortilège de soin. 

Ô Hajime, tu ne veux juste pas retomber,
Dans l'ombre de tes pensées.
Invité
Invité
Invité
Anonymous

c'est pas cassé ⛛


ft. HAJIME SAKURAI



à la vue de la situation, tu n'as pas d'autres choix que de le soigner. bêtement. simplement. sans s’immiscer davantage dans vie, comme il te le fait judicieusement remarquer. tu n'es pas psychologue, tu n'as pas les aptitudes ni le diplôme pour ça. tu n'es qu'un infirmier. encore une fois tu es renvoyé à ton statut, de simple membre du personnel. efficace mais si peu nécessaire. pourquoi es-tu si demandeur de reconnaissance ? d'utilité ? pourquoi n'es-tu jamais utile à personne ? tu aimerais aider les gens, profondément. les soigner, c'est une chose. tu les aides, superficiellement. dans les rouages de cette école, tu es comme une pièce détachée qui tente vainement de se raccrocher aux autres, comme pour leur dire "eh oh, je suis là. prenez moi avec vous, je suis utile".
tu n'es qu'une coquille vide.
à cette pensée, tu frissonnes légèrement. et si toute ton existence n'avait servie à rien ? et si, en partant, il avait pris toutes les belles facettes de toi... qu'en resterait-il ? toi qui reproche aux autres leurs mauvaises pulsions, n'as-tu pas refoulé les tiennes au plus profond de toi ? as-tu peur de te faire du mal ? et si tu l'avais suivi, serais-tu encore vivant ? tu meurs d'envie de t'allumer une cigarette. celle qui peut-être te fera tomber à la renverse. celle qui te fera oublier que tu n'es peut-être pas si compétent que tu le prétends. brise ce miroir de paraître que tu as érigé, fais le tomber comme tu sombres.

tu sais, si tu veux t'énerver, fais-le. je vois bien que tu te contiens. tes muscles se contractent, tes veines ressortent car l'afflux sanguin augmente et ta respiration n'est plus régulière. sache que je ne t'en empêcherai pas, ni te punirai. ce n'est pas mon travail.


comme il te le faisait si bien remarquer... en ajoutant ces quelques faits scientifiques, tu veux lui montrer -ou te prouver à toi-même ?- que tu es doué. que tu sais ce que tu fais. que c'est ton travail. et que tu le fais bien. tu aimerais lui faire prendre conscience que ce n'est pas parce qu'on est un excellent élève, qu'on remplit tous les critères, partout, que pour autant tout est permis. ce n'est qu'un enfant et tu es adulte. garde ça en tête, kuro. toi qui voit la vie si simplement, sans penser aux conséquences, tel un enfant. grandis. il est temps. prend ton envol, cesse de ressasser le passé en boucle. cesse de te penser à l'abri des responsabilités. cesse de te croire supérieur aux autres, comme tu le pensais à l'école.
cesse un peu d'être toi.
évolue.
au vue de cette rencontre, tu te rends bien compte que tu ne tireras rien de cet élève. tu penseras à en parler à hidenori. lui saura peut-être le raisonner. ou un professeur qui le connaît bien ? tu ne sais pas à qui t'adresser, peut-être demander l'avis d'usui ? tu lui en parleras après coup. à moins que... chaque mot va peser dans la balance du futur. caque respiration sera plus étouffante que la précédente. chaque phrase oppressera la fierté de cet enfant.

dis-moi, sakurai. toi qui admire tant monsieur tsukino... que va-t-il penser de ta réaction ? ne crois-tu pas qu'il sera déçu ?  toi qui l'idolâtre tant. crois-tu qu'il a refusé de se plier à mes exigences quand je le soignais ? si tu veux tant être son disciple, sa relève, le prochain lui... alors agis en tant que tel.


en homme. fort et grand. en somme, différemment d'un enfant. car tu meurs d'envie de le lui dire, qu'il agit comme un enfant capricieux. ou peut-être est-ce toi ? as-tu vraiment conscience de dépasser les limite de la vie privée, et qu'il n'y a de secret médical qu'à partir du moment où les deux parties sont consentantes dans le partage d'information. dans l'application d'une thérapie. quand il y a une réelle étude scientifique. un instant, tu repenses à lui, de dos, et tu as l'impression que les rôles se sont inversés, une micro-seconde. de trop. tu as agis comme un enfant, trop curieux. violant de surcroît ce qui semble être un passé tumultueux. tu ne t'en veux pas, car tu penses avoir fait les choses justes. tu penses bien faire, et le faire surtout pour la bonne cause. et s'il s'avérait qu'il était allergique à un composant de la potion ? c'est pour ce genre de détails, qui semblent si infimes, qu'il est important de tout savoir ou presque de son patient.
rajan avait été ton patient, récurrent, quand vous étiez à l'école. tu l'as détesté d'être venu aussi souvent. de gâcher tes moments précieux avec lui. tout ça pour des blessures. superficielles.

reste ici si tu veux que je te soigne. demi-tour, tiens-toi droit, et tend le poignet.


tu n'affiches plus de sourire, ni de compassion. tu ne cherches plus à le défier. il est décidé, et toi résigné. qu'il en soit ainsi. tu le soigneras. tu poses son dossier sur ton bureau, attrapes sa main et sors ta baguette de l'autre main. tu espères qu'il apprécieras au moins la beauté du sortilège que tu vas lui lancer. peut-être y reconnaîtra-t-il au moins l'élégance que tu t'aies acharné à implanter dans tes sorts. à défaut du reste. à défaut de toi.
dans ta tête tu n'attends plus qu'une chose, pour la première fois, tu ressens une forme d'impatience.
pars gamin, laisse-moi fumer ma clope. casse-toi loin avec ton sport de brutes.
Invité
Invité
Invité
Anonymous

C'EST PAS CASSÉ
Here comes the morning, it's time to play the game of life.
Et il parle, de ce ton condescendant comme s'il connaissait tout, et ça t'horripile, ce monde des adultes. Tu les détestes, ces adultes, quand ils font ça, quand ils te prennent pour un enfant qui ne comprend rien à la vie, comme si tu ne savais rien, comme si tu n'avais rien vécu. Oui, t'es énervé. Est-ce que tu vas t'énerver sur lui pour autant ? Non. Parce que t'es un gosse bien, Hajime, et qu'il a rien fait, à part essayer de faire son taff. Mais t'es énervé, t'as le droit d'être énervé quand les souvenirs resurgissent et viennent te claquer avec autant de force que ton père.

T'as le droit, d'être énervé.

Et tu serres les dents, Hajime, quand il reprend la parole, mettant ton professeur, ton idole, ton mentor, celui en qui tu vois la figure la plus paternelle que tu aies pu croiser dans ta vie, sur le tapis. Regarde le, à jouer avec tes sentiments, à jouer avec tes émotions. Il le fait avec tellement de facilité, lui, cet adulte qui se croit tout permis, qui croit qu'il a le droit de te juger alors qu'il ne connaît rien de ta vie.

Qui est-il, pour te juger ? Qui est-il, pour te parler de cette façon ? Qui est-il, pour tenter de te faire cracher le morceau sur cette période de ta vie que tu veux ignorer, abandonner ?

Et enfin, il craque devant ton silence, t'ordonne de t'asseoir, de ne pas bouger et tu t'exécutes. Tu te sens mal, un peu. T'as juste pas envie d'en parler, t'as pas envie de parler de ça, à personne, tu veux garder ça pour toi.

« Je veux juste pas en parler. C'est privé. »

Ca n'appartient qu'à toi, et il n'y a que toi qui doit décider si tu veux en parler ou non, et à qui. Tu ne veux pas le dire parce que tu t'y sens obligé, parce que quelqu'un t'oblige à le faire comme on t'a si souvent obligé à faire les choses. Tu veux pouvoir l'avouer ou le cacher, seulement si tu le souhaites.

Tu veux juste avoir au moins cette liberté.
Invité
Invité
Invité
Anonymous

c'est pas cassé ⛛


ft. HAJIME SAKURAI



sakurai s'est assis. il se tient droit comme un piquet et serre les dents. tu pourrais presque les entendre grincer d'ici. il ne manquerait plus qu'il revienne pour des douleurs dentaires. l'infirmerie n'est pas un moulin et on ne prend que les cas sérieux ici. du moins, c'est ce que tu aimerais croire. la plupart des élèves viennent te voir une fois que la douleur est insupportable, ou quand c'est irréversible. comme s'ils étaient suffisamment forts pour résister. comme si, au final, ils étaient capables d'endurer la douleur. car ce sont des battants. tu parles. à cet âge on n'est que des mauviettes. des êtres fragiles, pas encore abîmés.
tu ne souhaites pas le brusquer, plus maintenant. il est énervé, et tant pis pour lui. ce n'est plus ton problème.
persuade-toi, kuro. persuade-toi.

je vais t'expliquer comment les choses vont se passer. tu vas boire quelques gorgées de cette potion. après tu pourras repartir. une semaine d'arrêt complet, repos total. pas d'entrainement, pas de match, rien. et ensuite tu reviendras me voir pour un dernier sort de soin qui devrait te guérir complètement.


c'était un peu exagéré, cette semaine d'arrêt mais il fallait qu'il comprenne qu'en forçant, il ne ferait que se blesser davantage. tu voulais le mettre en garde, le protéger. et fumer aussi, admets-le. plus vite il partait, plus vite tu étais tranquille avant le prochain patient. tu repenses aux échanges que vous avez eu, entrecoupés de silences lourds. tu te dis que peut-être tu as dépassé les limites. mais est-ce toi qui te persuade, encore, ou est-ce que c'est lui qui t'a persuadé ? un adolescent aurait-il pu te faire douter autant ? lui qui se pense si fort, si résistant, qui est si mystérieux. ça fait peut-être craquer les filles, mais toi. toi qui n'en est pas une, pourquoi as-tu craqué ?
tu vas chercher la tasse de thé que tu lui as proposé un peu plus tôt, la vide dans l'évier et rince brièvement. le thé n’altérera pas la potion, et il n'y aura aucun changement dans le processus de guérison de cette fêlure. tout ça pour une vieille fissure qui aurait du être rebouchée. c'est bien connu qu'un mur fissuré, s'il n'est pas réparé, tombe en ruines. tu aurais voulu le lui expliquer ainsi, mais tu as choisi d'autres mots. plus convaincants. plus vicieux. plus méchants.
tu remplis la tasse de poussoss.

aller gamin, cul sec !


quel ton condescendant. t'es infâme. pourquoi as-tu de la rancœur ? pourquoi est-ce qu'il prend pour tous les autres ? est-ce parce qu'il te rappelle rajan à votre époque ? ou bien est-ce simplement car il aurait du être recadré ? qui es-tu donc pour juger de l'éducation des enfants, toi n'en a pas. toi qui a eu des parents formidables.
tu le regardes boire, si vite, qu'il manquerait presque de s'étouffer. un léger sourire en coin se dessine sur ta bouche. tu sais combien c'est mauvais. c'est la pire. celle qu'on ne veut absolument jamais boire. comme les enfants qui refusent du sirop pour la toue car trop amer. tu te rappelles avoir fait cette même tête, plus jeune. tu te rappelles combien d'enfants tu as du consoler car ils pleuraient, rien qu'à l'idée de boire cette torture gustative. cela te rappelle d'agréable souvenirs. on pourrait croire que tu te moques de lui, mais il n'en est rien. tes yeux trahissent une profonde fierté. bravo petit, tu as tout bu. c'est bien. tu vas vite guérir. enfin... ta main va vite guérir. en reprenant la tasse, tu poursuis...

je sais combien c'est dégueulasse. bravo sakurai.


tu aimais bien appeler les élèves par leur nom de famille. c'était ton truc à toi. une belle manière de les respecter sans pour autant mettre trop de distance entre vous avec l'usage d'un vouvoiement froid. c'est du moins ce que tu pensais, au plus profond de toi. ta forme de sympathie en énervait plus d'un. peut-être sakurai lui-même ? lui qui semblait s'énerve contre tout, et surtout contre rien. s'énerver contre les autres, contre les mots... contre la vie. détends-toi gamin, tu finiras par faire un ulcère et être alité pour une bonne raison, d'avoir un traitement que tu n'auras pas le choix de suivre et une présence quasi permanente d'un infirmier que tu détesteras.

avant de partir. sache que durant cette semaine, si tu forces ou que tu ne suis pas le repos que je t'ai prescris, cette fêlure risque de s'aggraver. et il te faudra faire de la rééducation quotidiennement. compris ?


tu reprends ton bloc note et y inscris le traitement préconisé, à voix haute, toujours, pour qu'il entende. pour que, peut-être, tu l'espères, il comprenne.

traitement : tasse de poussoss, sept jours complets de repos...


tu continues d'écrire le traitement, silencieusement. le sortilège de soin, la visite de contrôle... tout ça n'est à présent qu'une simple banalité dont ni toi ni lui ne voulez. tu le regardes fixement, il grimace un peu. les restes de la potion sans doute. c'est vraiment dégueulasse il faut dire.
Invité
Invité
Invité
Anonymous

C'EST PAS CASSÉ
Here comes the morning, it's time to play the game of life.
Tu hoches la tête. Oui, une semaine, c'est possible. Tu peux tenir une semaine si c'est pour ton poignet. Tu ne lui demandes pas pourquoi il ne fait pas tout directement, il a l'air énervé, prêt à exploser. Un peu comme toi, Hajime.

Il te tend alors la tasse pleine de potion et tu la regardes d'un mauvais œil, puis c'est lui, que tu regardes d'un mauvais œil quand il te traite de gamin. Tu portes la tasse à tes lèvres, la bois la plus rapidement possible, mais tu ne peux pas t'empêcher de grimacer sous le goût infâme. Un haut le cœur vient te saisir, tu tousses. Il prend la parole et tu lui réponds, un joli sourire venant étirer tes lèvres :

« C'est carrément infâme, même. »

Tu humidifies tes lèvres, tentant de chasser le goût de la potion sur ta langue et ton palais, sans succès. Il t'explique les dernières précautions et tu hoches la tête. Tu étouffes soudain, ici, tu as chaud, tu veux sortir prendre l'air, aller voler tranquillement, sans forcer, juste être sur ton balais.

Tu abandonnes le tabouret, enfin, prêt à quitter le plus rapidement possible l'infirmerie où tu te sens soudain claustrophobique. Tu humidifies tes lèvres, encore, et ta voix un peu faible sans que tu ne saches pourquoi s'échappe de ta bouche :

« Merci... Au revoir. »

Et tu fais volte-face, quittant la pièce, le cœur au bord des lèvres.
Invité
Invité
Invité
Anonymous

c'est pas cassé ⛛


ft. HAJIME SAKURAI



tu le regardes se lever et tourner les talons. presque hâtivement. il semble si pressé, si heureux et enfin soulagé de te laisser retourner à ton travail. de quitter l'infirmerie, qui, tu le sens, ne lui rappelleras que des mauvais souvenirs. tu lui aurais bien proposé une peluche, comme tu le fais avec les plus jeunes. mais c'est un dernière année. ce n'est plus un enfant, comme il te le faisait comprendre. que ferait-il avec une peluche ? rien du tout. à part peut-être la jeter par terre, la piétiner, la garder pour des coups de colère impromptus...
Tu tournes la tête en direction de ton bureau, cherchant un peu partout du regard si tu n'aurais pas une friandise, ou des chocolats. tu n'as rien. tu ne vas pas lui proposer des cigarettes ni des médicaments. mieux vaut qu'il parte les mains vides, que remplies de futilités complètement inutiles. rien.

prend soin de toi, sakurai.


tu avais, à peu près, la même voix que lui. faible, tremblante. le manque. soudain. comme un revers de médaille, qui tourne trop rapidement. ce n'est pas comme si tu avais douté. ou même pensé à lui... à peine. juste un peu. beaucoup. trop.
c'était la seule manière que tu avais de te détendre, fumer. alors lorsqu'il ferma la porte de l'infirmerie, tu pris tes affaires, dans tes poches, et sortis dans la cour principale afin de te délecter de la combustion de ton poison, et des quelques rayons de soleil qui traversaient les feuillages.
c'était pour toi aussi, une libération. c'était sans doute une des premières fois, depuis longtemps, que tu avais le sentiment qu'un élève t'oppressait. pas dans le sens violent, mais par son passif-agressif. cette attitude que tu condamnes. ce trait de caractère : obtu, têtu, je-sais-tout... tu pensas alors à voix haute, à l'abris des regards et des oreilles pendues.

quel petit con...



[HRP : RP terminé. le prochain soon soon !
encore merci d'avoir bien voulu de moi Kiyo, t'es un amour ♥️]

Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé