Tu avais attendu de calmer ta colère, allant et venant dans la salle commune comme un lion en cage, tu avais sûrement fait peur à quelques plus jeunes à bouger dans tous les sens, le regard lançant des éclairs à la première personne qui osait lâcher un mot plus haut que l'autre. Quel beau préfet-en-chef tu fais, Hajime, mais toi aussi, tu avais des choses à régler. Ce n'est qu'au bout de quelques instants que tu avais décidé de rejoindre Nanami au terrain d'entraînement. D'accord ou non, vous alliez parler.

C'est en quelques minutes à peine que tu rejoins le terrain d'entraînement, le cœur battant à tout rompre sans que tu ne saches pourquoi. La colère, encore présente, oui. Mais aussi l'excitation de la revoir, l'envie... comme si l'attente avait été trop longue, parce qu'elle t'avait terriblement manqué, Hajime. Son rire, son visage, son sourire. Tout t'avait manqué, et comme l'égoïste que tu étais, tu aurais espéré lui manquer aussi.

Dans la poche de ton jean, les deux pendentifs sont enfermés dans une petite boite. Peut-être auras-tu l'occasion de lui en offrir un, même si tu en doutes. Tu ne sais pas. Tu ne sais plus, Hajime. Va-t-elle seulement l'accepter ?

« Nanami ! » appelles-tu alors, les pieds bien ancrés dans le sol.

Tes mains glissent dans tes poches, tes doigts se crispent légèrement... et tu as juste envie qu'elle se fuit pas. Vous étiez bien trop doués pour ça, elle comme toi.

Elle te voit, et même de si loin, tu sais qu'elle est surprise par ta présence. Sa première phrase, tu ne l'entends pas, sa question, cependant, te fais hausser les épaules alors que tes mains abandonnent tes poches ; tu marches vers elle. Puis tu la vois récupérer ses affaires sur le sol, prête à partir, prête à fuir. Et tu accélères, peut-être même que tu marches bien trop vite. Tu te stoppes alors à quelques pas d'elle, ouvres la bouche, la refermes.

Elle est soudain si proche, Nanami. Tu as envie de l'enserrer dans tes bras, de te rassurer comme tu l'as fait pour Aritsune quand il est rentré ; cette chose si importante qu'elle t'a enlevée, qu'elle t'a arrachée. Mais tu sais ce que ça amène, Hajime. L'énervement, la tristesse, le mépris, l'abandon. Et tu ne veux pas de tout ça venant d'elle, tu ne pourrais pas l'accepter, tu n'y arriverais pas, même en mettant tous les efforts du monde là-dedans.

« Tu croyais que j'allais pas débarquer au moment même où tu me donnes l'occasion de le faire ? »

Peut-être que ta voix est trop blessée, trop brisée, Hajime. Elle avait ignoré ton existence avec tant de facilité, alors lorsqu'elle t'autorisait à entrer de nouveau dans sa vie, tu n'allais pas laisser passer ta chance, t'en étais pas capable.

Parce qu'Hajime,
Ce serait vraiment trop compliqué,
De vivre sans elle à tes côtés.

hrp : c'est court mais gkrekgjr drama is coming alors, je me rattraperai promis

Elle recule, elle s'éloigne, et t'as l'impression que tu n'as que de ça, en ce moment. Tout le monde te fuit, Hajime, tout le monde t'évite, tout le monde te laisse. C'est peut-être l'occasion de se remettre en question, non ? A quoi tu sers, Hajime, si même les personnes que tu aimes ne veulent plus te croiser ?

Et elle avoue, Nanami, sans réellement te regarder, et tu cherches désespérément son regard. Elle avoue, Nanami, qu'elle ne te pensait pas si égoïste, que tu ne viendrais pas quand elle a écourté la conversation. Elle a sûrement pensé, Nanami, qu'elle pourrait s'éloigner de toi lentement, doucement, que tu ne la pourchasserais pas comme le bourreau pourchasse sa victime.

T'as envie de vomir.
Es-tu devenu son bourreau ?
Tu te donnes envie de vomir.

Qu'est-ce que tu veux, Hajime ? Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Tu avais envie de la voir, de te rassurer, un peu comme pour te dire qu'elle était vraiment en vie, vraiment présente, qu'elle allait bien, qu'elle était saine et sauve. Tu as envie de lui offrir ce cadeau, aussi, qui est dans la poche de ton jean, mais le voudra-t-elle ? Non, non sûrement pas... Elle ne veut même pas que tu l'approches, Hajime, alors pourquoi voudrait-elle quelque chose de toi ?

Tu te recules d'un pas, respectant son besoin de distance, son besoin de t'éviter, de ne pas te parler.

« Rien. Je voulais juste... juste... »

Qu'est-ce que tu veux, Hajime ? T'es même pas capable de lui répondre, parce que tout dans sa façon d'être te dit de partir, tout te dit de t'en aller, de ne pas revenir. Tu déglutis, ta langue vient humidifier tes lèvres dans un tic nerveux. Tu la regardes toujours, ta Nanami. Non. Nanami. Tu la regardes toujours, Nanami. Elle n'est pas à toi, elle ne t'appartient pas. Elle ne sera jamais tienne, tu ne pourras jamais être à elle. Jamais.

Mais t'es en colère, aussi, Hajime. Parce que vous êtes amis. Vous êtes amis. Et peut-être qu'elle sait que tu l'aimes, peut-être que Zeno lui a dit, lui a soufflé l'idée, le traître. Peut-être qu'elle l'a appris, sans que tu ne saches comment. Après tout, Nanami n'est pas bête, et il faut être aveugle pour ne pas voir, Hajime, à quel point tu l'aimes. Mais vous êtes amis. Est-ce pour ça qu'elle ne veut plus te voir ? Est-ce la confession que tu lui as faite, sous les cerisiers en fleurs ? Ou était-ce simplement toi ?

Finalement, t'es en colère, un peu, Hajime.
Beaucoup.

« Je voulais juste te voir. Mais je suis pas le bienvenu. Je ne t'importunerai plus. »

Et peut-être peut-elle sentir la colère qui émane de toi, Hajime, et ce besoin de partir que tu as, et c'est ce que tu fais, Hajime, tu fais volte-face, pars déjà, parce que t'as juste besoin d'exploser. Et tu ne veux pas le faire devant elle, tu ne veux pas le faire sur elle. Alors t'as besoin de partir, vite, et très loin. Parce que finalement, Hajime, t'es comme ton père. Incapable de contrôler les pulsions impétueuses et violentes. Incapable de contrôler cette horrible envie de frapper.

Tu as envie de hurler. Rien ne va, tout s'effondre, tout semble prendre un chemin que tu n'aimes pas, que tu n'apprécies pas, et tu as beau tenter de t'attraper au rivage, le fleuve semble ne pas vouloir te laisser faire et t'attire vers les chutes sans que tu ne puisses rien y changer. Tes poings sont serrés. Si fort que tes ongles s'enfoncent dans tes paumes, mais la douleur n'arrête pas tes pensées violentes.

Elle t'arrête. Elle te stoppe et tu te retournes. Les larmes sur son visage serrent ton cœur, mais tu t'empêches de l'approcher, de la prendre dans tes bras, de glisser tes mains sur son visage pour chasser les gouttes qui dévalent sur ses joues. Et elle crie, Nanami, la voix brisée par les larmes, le visage tiré par la colère. Et tu veux crier aussi, Hajime, alors tu cries aussi, tu lui réponds, brutalement, violemment, sans prendre le temps de réfléchir à tes mots bien trop blessants :

« C'est toi qui veux pas de moi ici bordel ! C'est toi ! Ne dis pas que je suis lâche alors que c'est toi qui me veux pas ! »

Elle n'avait pas envie de te revoir, Hajime, elle le dit, elle le répète. Elle avait ses raisons, oui, très bien. Ses paroles sont comme des coups qu'elle t'assène, et tu veux simplement hurler. Mais tu ne peux pas, pas contre elle, pas comme ça. Mais elle ne te laisse pas le temps de répondre, elle ne te laisse pas le temps de crier, elle ne te laisse pas le temps de vous comprendre, Nanami, parce qu'elle s'en va, te pousse, s'éloigne de toi. Encore.

Et tu la regardes s'énerver, frapper du pieds dans ses affaires, l'une de ses protections volent un peu plus loin et tu as envie de hurler. La frustration est terrible. Tu serres les poings, encore. T'en ferais presque saigner tes paumes. Et alors qu'elle est à terre, deux voix s'élèvent dans ta tête. T'as envie de hurler, de lui dire ce que tu as sur le cœur, et tu as envie de la réconforter, de lui dire que tu es là, que tu l'abandonnes pas. Mais tu ne comprends pas, Hajime, tu ne sais pas ce qu'elle te veut. Elle te repousse, puis vient te chercher quand tu t'en vas. Pars de nouveau lorsque tu t'approches trop. Elle t'ignore, puis cherche ta présence. Elle te refuse, puis te crie dessus car tu ne restes pas, car tu t'en vas. Tu ne sais plus quoi faire, Hajime. Et regarde-toi, quand tu agis pour toi, quand tu veux simplement la voir, pour te rassurer, pour lui dire qu'elle t'avait manqué, que tu étais content qu'elle aille bien, ou mieux... Rien ne va, Hajime, tu fous tout en l'air. Tu fous tout le monde en l'air. Ils seraient tous mieux sans toi.

Dans ta poche, la boite semble te brûler. T'aurais presque envie de la jeter dans le lac, de plus en faire quoi que ce soit. Tu inspires profondément, te forces au calme. C'est si dur, pour toi, Hajime. Tu passes une main dans tes cheveux, geste nerveux qui se veut calmant, mais tu n'arrives pas à calmer tes tremblements. Tu récupères la petite boite aux deux pendentifs dans ta poche, viens t'accroupir à côté d'elle avant de poser la boite sur ses affaires.

« Quand ta volonté sera de me voir, je serai là. »

Parce qu'elle n'a pas envie de te voir, Hajime, elle vient de te le dire. Et tu n'as pas envie d'essayer de comprendre, t'as pas envie de te battre. T'es fatigué, Hajime, tu vas retourner te coucher.

« Fais-en ce que tu veux, okay ? »

Tes doigts abandonnent l'écrin et tu te redresses. Ta main va pour glisser dans ses cheveux, pour y déposer une caresse, mais tu te stoppes dans ton geste. Tu n'as tout simplement pas le droit de le faire.

« Je suis désolé d'être venu, je n'aurais pas du. »

Non, tu n'aurais pas du, Hajime. Mais vaut mieux avoir des remords que des regrets, n'est-ce pas ? Et tu ne sais pas, si tu restes ou si tu t'en vas. Il te faut un instant pour prendre ta décision, et finalement, tu quittes le terrain sans te retourner, cette envie de hurler toujours présente. Et t'es fatigué, Hajime. Le château dans ton dos, tu avances, avances, avances encore. T'as juste envie de te laisser aller.

hrp : ......... je sais pas ce que j'ai fait pardon. Du coup Hajime part comme un con. j'suis tellement désolée, jtm, m'en veux pas ;;