— MAHOUTOKORO
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ilomilo (kiyo)
Ange Ueda
ilomilo (kiyo) 5d2070a4fa38dd86cc7dd7d7eea5c1f5
Citation : risus abundat in ore stultorum -- à la bouche du sot, le rire abonde
Age : 17 (29/02)
Rang : 60/100 dsl
Amaterasu
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Ange Ueda
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Ange Ueda
remember not to get too close to stars
Il n’avait même plus besoin de te regarder pour connaître le chemin que suivait son regard, lorsqu’il effleurait ta peau ; savait la saillie creusée dans ta joue en quelques sourires échappés face à ses maigres réussites, rêvait discrètement de la courbe que formaient alors tes lèvres délicates. On contait l’amour aveugle mais Ange, oh - Ange n’avait jamais si bien vu. Attaché aux détails de ton visage alors qu’il se devait d’étudier, d’espérer survivre à son absentéisme chronique et passer le tortueux sillage des semaines d’examens, il savourait dans le creux de vos séances l’intime et nécessaire proximité, les murmures à peine suffisant pour troubler le silence de la bibliothèque.

Aujourd’hui, pourtant, Ange était en retard. Égaré dans les couloirs, l’esprit vagabondant sur quelques plans ; si dans plusieurs d’entre eux le réinventaient fantôme flottant entre cieux et sols, l’un de ses préférés l’autorisait à glisser sa main dans la tienne, à se presser tendrement contre toi dans le persistant dessein de s’accaparer un petit bout de chaleur.

Aujourd’hui, Ange était en retard - et il lui avait fallu quelques dérangeantes minutes de songe éveillé pour enfin s’en rendre compte.
Là où sa course lui avait fait gagner de longs instants, elle ne lui avait pas permis de remonter le temps ; aussi déboula-t-il sans cérémonie dans la bibliothèque, voûté face à sa gérante dans la fébrile excuse. Ses pas l’avaient guidé jusqu’à toi et, si pressé qu’il l’était, Séraphin ne s’était préparé à la vision pourtant usuelle ; les yeux s’agrippèrent au travers de ta tignasse précocement grisonnante, sans qu’il n’en connût l’origine. Ils dansèrent le long d’un visage si familier qu’il en était étranger - Dieu savait qu’Ange s’était surpris, au long des entrevues, à discerner de nouveaux détails - et sous le joug de ses propres pensées parasites, ses pommettes s’enflammèrent. Au diable la retenue, il était prêt à en blâmer sa hâte.

Ah, Kiyo... Désolé, j'ai pas vu le temps passer. Armé de livres exténuants et de programmes nus de tout intérêt à son oeil distrait, il se glissa dans la chaise grinçante et en maudit la plainte aiguë sur une grimace penaude. T’as pas attendu trop longtemps, j’espère? Quelques mèches changeaient rêveusement de couleur, le menton glissé dans une main paresseuse et l’iris déjà luisant d’une admiration sans bornes. Il m’a attendu, son vétilleux encéphale hurlait. Et si la raison marmonnait qu’il y était tenu par le corps enseignant, Ange s’appliqua à l’ignorer consciencieusement.


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*studies for 5 minutes without a break* knowledge is power
c'était une après-midi somme toute plutôt normale. libre comme l'air, kiyo avait décidé -comme trop fréquemment- à dédier son temps au savoir. il pensait souvent que c'était la seule chose, avec le temps, qu'on ne pouvait jamais vraiment rattraper.
et puis, sur son agenda, il y avait une petite chose gribouillée, avec un stylo rose et des jolies boucles. il avait même trouvé un sticker avec des ailes d'ange à coller à côté. 15h à 16h.
ça faisait quelques semaines que le professeur de divination avait demandé à kiyo d'aider ueda et, à vrai dire, il était plutôt content de s'exécuter. ça lui permettait de réviser un programme passé, en plus de redorer un peu son image peut-être un peu ternie par ses balades hors couvre-feu et ses commentaires mal-reçus. et puis, ça flattait son ego. ça lui disait qu'il faisait tout bien comme il faut.
au passage, ça lui permettait même de découvrir l'énergumène qu'était ange.
il regarde sa montre. 15:07. mh.
kiyo avait toujours l'habitude de trop s'impliquer dès qu'il le faisait. c'était un défaut qu'on prenait d'abord pour une qualité, mais il ne fallait pas s'y tromper.
il referme un autre livre comme pour couper ses pensées. sur la table de la bibliothèque, il étale le matériel pour la suite -deux tasses renversées, des feuilles de papier, un guide de lecture.
et il attend.
il a l'air un peu étrange, dans une bibliothèque, assis sans livre ouvert et sans rien faire, un carnet avec son emploi du temps devant les yeux -envahis de couleurs qui juraient avec son air si dissocié de tout ce qui a un rapport plus ou moins proche de la vie (ew).
génial. il refoule des pensées négatives (ce n'est pas parce que c'est toi qu'on ne vient pas, c'est la matière, c'est l'endroit, c'est l'obligation c'est -)
il est là.
kiyo relève la tête, imperméable à toute émotion. il n'en était pas encore au niveau seuil. il le dévisage, le fixe peut-être un peu trop, comme il en a l'horrible habitude. ange ! non, ne t'inquiètes pas, mais il fait ces étranges sourires pincés, inégaux sur le visage, qui sonnent plus comme des reproches écoute, deux heures par semaine ce n'est pas beaucoup, encore moins si un quart est inutilisé. il n'aime pas parler. il y a toujours des erreurs de traduction depuis ses pensées. enfin, je veux dire, hum. c'est pas grave, on peut rallonger de trente minutes aujourd'hui si ça te va, mais il coupe, comme pour reprendre sa respiration; à la place, il recalibre son esprit. pour ça il faut vouloir plus. est-ce que tu vises juste la moyenne ou alors est-ce que tu veux voir tout ce que tu peux faire ? ah. il aurait dû dire ça autrement. être plus direct. plus doux. plus vague. plus précis. tout à la fois. est-ce qu'il peut recommencer ? et dire toutes les versions qui existent dans sa tête. ce que je veux dire c'est que euh, c'est ton choix quoi. woah. on atteint les sommets de l'art de la communication. et puis, il sait que peut-être ce n'est pas de sa faute, à ange. peut-être qu'il a été retenu. peut-être qu'il aidait quelqu'un. peut-être qu'il avait d'autres devoirs. enfin, pas toujours pour le retard, mais parfois oui. c'est donc avec cette phrase à la clarté et l'intérêt quand même assez bas que kiyo ferma sa bouche pour laisser ange lui démontrer sa fougue (envers la divination, évidemment).
Ange Ueda
ilomilo (kiyo) 5d2070a4fa38dd86cc7dd7d7eea5c1f5
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Ange Ueda
remember not to get too close to stars
Ange, bien que franchement stupide, savait plus ou moins démêler les émotions. Pas qu’il savait en déchiffrer la cause, ni même leur donner un nom concret, parfois - plus qu’il les lisait dans leur brutale candeur, sur les visages et dans les postures. Il en déchiffrait la nature d’un simple coup d’oeil trop long pour être nonchalant et agissait selon son instinct, comme un chien qui reniflerait son propriétaire agacé - ou pire, triste.

Pourtant, face à toi, toutes ses connaissances s’effritaient, tombaient en lambeaux à ses pieds pour se moquer de lui. Il se heurtait à des murs si souvent que les moindres flashs d’émotions - si violents, si violents - le déstabilisaient au possible et Ange s’égarait entre son adoration et mille questions qui fusaient, insistantes, sous son crâne.
C’était un étrange sentiment qui l’habitait, à tes côtés ; il n’était plus sûr de rien, si ce n’était qu’une force vous liait.

De ça, il était fermement convaincu. Vagabond s’était trouvé dans les endroits les plus incongrus, mais pléthore d’entre eux avaient un tendre point commun : tu t’y trouvais déjà, où tu l’y rejoignais par un hasard trop clément. Et, naturellement, il y avait ces cours. Une nouvelle aubaine cédée à l’angelot déjà trop épris, qui se voyait coincé à mi-chemin entre un indicible bonheur de t’avoir si près, si intime - et la panique si singulière aux coups de coeur. Ah! il n’avait ressenti telle passion que peu de fois dans sa vie, et tu semblais l’alimenter sans même t’en rendre compte.

..ou alors est-ce que tu veux voir tout ce que tu peux faire ? Si distrait qu’il l’était, il ne réussissait qu’à grappiller de maigres bouts de discours. Il préférait accrocher du regard la courbe de tes lippes s’arrondir autour des syllabes, compter les battements de tes cils. Alors, forcément, c’était lui qui clignait à présent des yeux, confus. Tu poursuivais sur ta lancée - quelque chose à propos de choix et de retard, et lui fronça un instant les sourcils. Euh, attends. Tu veux voir ce que je peux faire ?

Et Ange, en plus de franchement stupide, était un de ces adolescents si immatures qu’ils en devenaient étrangement précoces - à l’écoute de ses propres mots, la lippe trembla, les cheveux se teintèrent de l’embarras pivoine qui ornait déjà jusqu’à la pointe de ses oreilles. Comment ça, ce qu’il pouvait faire ? C’est à dire que, euh, je sais pas.. Faire grand-chose. Je veux dire, j’ai- j’ai jamais vraiment essayé ? Il trébuchait sur ses mots comme avant, balbutiements agrainés par son émoi grandissant. Enfin, euh, voilà. Je crois que c’est ça, du coup, mon. Euh. Choix.


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Who else loves refusing to face reality
tu n'as jamais su nommer les choses. ce n'est pas quelque chose de nouveau -ton cerveau ne fonctionne pas avec des mots. si tu devais décrire comment tu penses, tu aurais bien du mal -des couleurs, tu dirais en premier. tout est souvent bleu. lilas. turquoise. et l'intensité change, la vibrance augmente et diminue, et parfois ça passe en négatif, et de temps à autre ça navigue de l'un à l'autre comme quelqu'un qui s'acharne sur un piano -et il y a les sons, aussi. souvent ils deviennent plus fort que la réalité. c'est des acouphènes intérieurs. des notifications qui pop dans ton cerveau. de la pluie qui apaise.
actuellement, il y avait le bruit d'un électrocardiographe quand le cœur ne bat plus.
et c'était gris, un peu rose et orangé, avec beaucoup de flou. comme des nuages. un levé de soleil dans les nuits polaires. quelque chose de tranquille.
tu observes, un peu confus, ses cheveux devenir rouges, et, comme s'il t'avait contaminé, il n'y avait plus que du carmin.
à l'extérieur, tu te contentais de fixer le haut de sa tête en levant un sourcil.
oui, bien sûr que je voir ce dont tu es capable. je suis certain que si on se donne dans quelque chose, ça paie. ce n'est pas parce qu'on n'a jamais essayé que bah, ça ne va pas fonctionner. ça te ferait presque rire que ce soit toi qui dise ça, le garçon qui a essaie soit beaucoup trop, soit jamais assez. enfin -là n'était pas le sujet. pour ce qui était de la divination, tu essayais bien comme il faut : plus qu'assez pour réussir.
genre, si t'essaies pas, tu saura jamais, tu vois ? de toutes manières, on est là pour ça. pour que tu deviennes meilleur. promis, t'y crois.  t'aimerais beaucoup qu'il ramène un Effort exceptionnel, ange, ou mieux encore ! un optimal.
mais bon. il ne faut pas non plus trop rêver. je voulais juste être certain qu'on était sur la même longueur d'onde. et tu ponctues ta phrase par un petit sourire; pas de ceux qui découvrent les dents, juste de ceux qu'on fait quand on est content.
L'Éventail
ilomilo (kiyo) Mda6
Citation : La goutte de sang tomba, et l'estampe se dessina
Age : Vieux
Personne
Personne
L'Éventail
L'Éventail
event #5Les élèves les plus sérieux de l'école fréquentaient assidûment la bibliothèque. C'était un temple du savoir, un lieu sacré pour tous ceux qui en connaissaient la richesse. L'incalculable nombre de livres et de rouleaux alignés sur les étagères, les nombreux chemins, en faisaient une sorte de jardin féérique où il était bon de s'y perdre.

Mais, sous la volonté malsaine d'une silhouette tapie dans l'ombre, le beau jardin allait bientôt devenir aussi dangereux qu'une forêt vierge. Un de ces endroits de la planète réputé pour sa dangerosité, ses animaux sauvages, et ses plantes carnivores. L'ombre se mouvait avec facilité, prenant soin de ne pas attirer l'attention et de faire le moins de bruit possible. Ses yeux clairs étaient plantés sur sa cible. Il ne lui restait plus qu'à distraire les autres élèves, d'attendre le bon moment, et elle pourrait agir.

Et justement une idée lui vint. Il fallait quelque chose de grandiose, de stupéfiant. Un instant plus tard, l'immense squelette accroché au plafond se mit à bouger, juste un peu, puis de plus en plus, au point où le cliquetis des os attira les regards. Tout le monde regardait le géant onduler, semblant prendre vie. Les chaînes, qui retenaient la bête crissaient, puis finirent par céder, et les énormes os s'écrasèrent avec fracas. Comment ne pas être stupéfait par la scène ? Impossible. Impossible également de prêter attention à cet être qui s'approcha discrètement de l'élève de Yatagarasu. Kiyo Ninomiya ne sentit rien de plus qu'une piqûre dans son cou, et fut soudainement pris d'une intense fatigue. L'ombre pouvait être fière, elle avait brillamment réussi. Alors elle s'échappa entre les étagères, et disparu dans la foule d'élèves.

HRP : Kiyo a été attaqué, il est pris d'une soudaine et violente envie de dormir. Ange et Kiyo n'ont pas vu l'agresseur, obnubilé par la chute du squelette du monstre marin. Kiyo va dormir pendant une douzaine d'heures.

Ange Ueda
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Ange Ueda
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Il avait toujours ressenti ses émotions comme une odeur - un son - un contact ; comme le pétrichor qui explose à la mort de l’orage - le premier rire d’un enfant - la dernière étreinte d’un couple. Elles éclosaient au creux de sa cage thoracique et parfois sa gorge se refermait dessus, désespérée de les conserver à l’intérieur.
Mais Ange avait jamais été très doué pour se taire.

Oui, bien sûr que je veux voir ce dont tu es capable. Je suis certain que si on se donne dans quelque chose, ça paie. Ce n’est pas parce qu’on n’a jamais essayé que bah, ça ne va pas fonctionner. Ses lèvres se pincèrent nerveusement, la canine juste assez pointue pour y piquer la pulpe ; c’était une question qui s’était souvent soulevée, que celle de se donner. Il déglutit, et hocha la tête. Je crois juste que ça me fait un peu peur. Je sais pas trop pourquoi.

Et c’était un demi-mensonge - ça lui faisait peur, oui, mais avec toi. Il ne voulait y mêler les amours et le torrent d’émotions qui le noyait sans cesse, pas lorsqu’il s’agissait de se concentrer et de réussir. Oh, non, Ange n’était pas prêt. Pourtant, tu poursuivais - convaincant, convaincu. Genre, si t’essaies pas, tu saura jamais, tu vois ? De toutes manières, on est là pour ça. Pour que tu deviennes meilleur.

La pensée était douce, si rassurante. Devenir meilleur, quelques semaines plus tôt, lui paraissait impensable ; il se nourrissait d’une politique d’effort minimal, statut conservé à la seule force d’une incommensurable chance. Mais l’annulation des vacances, l’overdose - le manque - avaient creusé l’écart entre ses camarades et son insignifiante petite personne, et Ange perdait pied.
Jusqu’à, bien sûr, que tu n’apparusses en messie.

Pourtant, le sujet semblait bien avoir dévié ; et son myocarde affolé semblait abhorrer la situation au moins autant que son hôte ne l’adorait, l’immensité stupide d’un sourire déchirant tendrement sa lippe.
Je voulais juste être certain qu’on était sur la même longueur d’onde. Sans surprise. C’était peut-être pour cette raison qu’il t’aimait. Si simplement réconfortant, en une poignée de mots tu balayais une infinité de doutes et n’instaurais que ta connaissance, ta présence. Ange s’apprêtait à acquiescer, ébloui par la pureté d’une minuscule risette (prêt à accepter la moindre de tes requêtes, vraiment) lorsqu’un crissement d’os happa sa si faible attention.

A la renaissance du squelette, son souffle se coupa ; ossature majestueuse se mouvait en créature vivante, pourtant nue de toute chair et tendon. Il aurait cru à une hallucination, si la démangeaison persistante de ses bras ne lui hurlait pas sobre sobre sobre sobre. Tant émerveillé que terrifié par la bête, il retint un cri ridicule à sa fracassante chute, ses doigts cherchant les tiens pour apaiser les tambourinements du coeur - il s’y agrippa bêtement, tournant un effaré regard dans ta direction. T’as vu ce que j’ai vu ? Est-ce que cet énorme truc a bougé, avant de tomber ?

Et il lui fallut quelques douloureuses secondes pour tiquer, les paupières battues d’inquiétude. Ca va, Kiyo ?


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neon inside glass
c'est vif. c'est toujours comme ça que ça se sent, la peur. on dit souvent qu'elle s'invite sans qu'on ne s'en rende compte, qu'elle passe sous la porte par les serrures puis s'envole jusqu'au cerveau.
je ne suis pas d'accord. moi je crois que parfois on la sent dès le début. qu'elle est à nos côtés parce qu'on l'a façonné.
ça me peine, de voir la tienne juste là. à quelques battements de cœur. j'ai envie de dire que ce n'est pas si difficile, mais je n'en sais rien -de la forme que ça a, de ce qu'il y a dans ta tête. de comment tu ressens les choses. c'est déjà bien de savoir qu'on a peur. transformer l'ombre en symbole. si quelque chose a un visage, on peut le frapper. l'effacer. le déchirer. c'est un bon début, je dirais. et pour le reste, hé bien ...
les lumières s'éteignent
je
et je
et je ne
et je ne sais plus ce que je voulais dire (qu'on verra bien mais l'avenir soudainement me paraît bien trop lointain)
et je n'aime pas les moustiques (et relever la main pour le faire fuir paraît si difficile)
et je ne sais pas ce que je fais hors de mon lit (les paupières pires que des pierres)
et je sens la douce chaleur de ta main (une invitation pour d'autres lendemains (plus tard plus tard plus tard))
(et normalement je penserais : est-ce que tout le monde va bien est-ce que c'est normal est-ce que quelqu'un a prévenu les professeurs mais aujourd'hui)
j'ai
si
sommeil
(je ne dois pas dormir ici non pas à la bibliothèque allez reprends-toi tu as un cours à donner à expliquer à déchiffrer un cerveau à rallumer des pensées à rassembler _____regarde
_elles ____traînent
_____________________________________________partout
_______________j'en oublie _________de
___les fermer_____)
alors je me raccroche à toi du bout de mon bras, mes doigts serrés aussi fort fort que mon émoi
et tu es bouée de sauvetage que je tente de trouver, l'autre main qui vient s'y rassurer
(pourquoi si _________fatigué ?)
et ma tête s'affaisse sur ton épaule (j'entends le son de la couronne qui s'effondre)
je crois que c'est terminé pour moi je suis déjà trop loin retour impossible mission avortée même pas la force de bailler (fatigué).
s'il te plaît
tu crois que c'est normal qu'il y a des choses à faire que ce n'est qu'un gros manque de sommeil un enchaînement d'insomnies
tu peux me ramener chez moi c'est une autorisation / un ordre / une invitation c'est un mélange c'est tout ce que j'arrive à dire et l'équilibre est si précaire sur ton épaule s'il te plaît s'il te plaît ne me laisse pas
tomber
(réveille __________ moi)
Ange Ueda
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Ange était, indubitablement, stupide.

Oh - il ne faisait guère d’illusion, bien conscient que même dans sa classe, il traînait. C’était là la raison principale de vos entrevues, quand bien même nourrissait-il de douces illusions entre le destin et quelque force supérieure vous ayant rapprochés.

Toujours était-il qu’il ne brillait pas par son ingéniosité, mais par sa faculté à suivre le plus imbécile des instincts. Cet instinct, pour l’heure, le guidait vers l’indépendance - face à ton immanquable chute (était-ce réellement une chute lorsqu’une tête s’effondrait sur son épaule?), il lui fallut prendre d’importantes décisions. Bien évidemment, il se hâta de faire les pires choix possibles, et s’octroya même de précieuses secondes pour savourer la sensation de ton front pressé contre son humérus. Mais peut-être était-ce l’acromion? Il prit une demi-minute de plus pour en déchiffrer l’écriture, bien inconscient de la singularité de la situation.

Voyez, Ange ne croyait guère au hasard. Il était persuadé que son futur était aux prises de quelque chose de bien plus grand que lui, qu’il se fût agi d’une poignée de divinités ou d’un concept plus abstrait encore - par le fait même, il savourait ce qu’on lui donnait et encaissait ce qu’on lui arrachait, sans se poser de grandes questions. La loi de Murphy, alléchante, justifiait tous les malheurs de sa vie ; et, en l’occurrence, rehaussait sa journée. Mais peut-être s’agissait-il d’un autre précepte, il l’ignorait. Tant que tes doigts gisaient entre les siens, rien n’avait de grande importance.

Sauf ! Bien sûr, ton ultime souhait - fût-ce un ordre, il l’aurait ignoré par esprit de contradiction. Au lieu de cela (et d’appeler quelque adulte que ce fût, habilité à te conduire jusqu’à tes quartiers), il força son corps à s’adapter d’une grimace et d’un effort conséquent, juste assez grand pour te soulever sans grande difficulté. Si rapetisser était un jeu d’enfant, grandir l’épuisait en une vaste (mais ridicule) poignée de minutes ; c’était alors là qu’un problème se posait. Il ne pouvait te ramener chez toi - si bien chez les Yatagarasu que chez tes parents.
Alors, sur cette terrible constatation et un élan invraisemblable de bon sens, il entreprit de te transporter jusqu’à l’infirmerie - vérifiant au cours de son périple, sans réellement savoir pourquoi, qu’aucun oeil curieux ne le prenait sur le fait - pour te déposer sur l’un des lits inutilisés.

C’était une étrange sensation, que d’être de l’autre côté. Sa main s’empara bien vite de la tienne et il se décida à attendre, rongeant sa lippe d’une inquiétude étrangère. Aux infirmiers inquiets, Ange prétexta une sieste bien méritée - et c’était à ses yeux l’insolente vérité quand, flagellés par les études, les élèves tombaient de fatigue. Il ne s’était simplement pas douté que dans ton cas, l’expression devenait littérale.

C’est bientôt les vacances, Kiyo. Tu vas pouvoir te reposer, murmura-t-il au bout de ce qui lui paraissait une éternité ; et, sous couvert d’yeux doux et de supplications puériles, il parvint à passer la nuit à ton chevet, s’endormant pourtant scandaleusement vite contre le bord de ton sommier.


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