Tu vagabondes dans les couloirs colorés, les banderoles pendant ici et là, les origamis ornant les dédales de l'école de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Pourtant, tu n'as pas forcément le cœur à la fête. Un peu, quand même, mais tu as l'impression que ce festival n'est là que pour endormir vos inquiétudes. Alors ça te semble doux-amer, quand tu vaques d'un côté et de l'autre, lâchant quelques boutades à l'un, quelques rires à l'autre. Peut-être même converses-tu avec plusieurs de tes camarades.

Tu t'arrêtes alors, quelque part dans un couloir, et à vrai dire, tu ne pourrais pas dire à quel étage tu te trouves, tellement tu es monté et descendu, puis remonté, et redescendu encore. Et c'est un origami rouge, un peu comme tes joues, qui rejoint tes doigts, avant de se faire brutalement arraché par une main voleuse. Hé ! Ça sert à quoi de m'écrire des mots d'amours si tu me laisses même pas les lire ? Le ton est joueur, taquin, voire même un peu trop, mais Yori déjà te répond, tourne le dos et commence à marcher.

Tu restes un court instant interdit, sans savoir trop quoi faire, avant de le suivre, curieux. Curieux, parce que Yori te semble différent ; et en même temps, il est ce qu'il a toujours été. Curieux, parce que tu aimes cette nouvelle relation, ces nouvelles marques, et que tu veux savoir jusqu'où vous pouvez aller, comment les choses vont évoluer.

Tu le suis, marches dans ses pas, et ton regard glisse sur sa nuque, son dos, ses reins, ses jambes, remonte. Son regard, quelques fois, trouve le tien, et tu aimerais juste... tu ne sais pas, quelque chose de plus, encore. Un regard plus appuyé. Un sourire plus marqué. Une caresse plus appuyée.

Vous arrivez au troisième étage, et un sourire joueur, presque fier, vient étirer tes lèvres. Tu viens de poster à ses côtés, glisser tes lèvres proches de son oreille pour lui murmurer, comme une confidence : Tu sais, t'aurais juste pu me demander, au lieu de m'ordonner. J'aurais dit oui. Et tu te recules en souriant doucement. Tu lui dirais oui à tout, dans tous les cas.

Un rire t'échappe alors que tu glisses ta main dans la sienne. Tu entrelaces vos doigts, et alors, tu pénètres dans le labyrinthe, l'attirant avec toi, sans un regard en arrière.

hrp : je changerai l'image quand je serai chez moi, bc flemme un peu de faire ça sur le pc de ma maman, love u

Un rire. Il joue avec toi, Yori, comme tu joues avec lui. Parce que vous avez toujours joué l'un avec l'autre, et tu serais déçu si votre relation venait à changer, venait à supprimer certains de ses caractères sous prétexte que vous êtes... ce que vous êtes désormais.

Tu avances sans trop te soucier d'où vous allez, tu ne réfléchis pas trop. A gauche, à droite, qu'importe, ce n'est pas comme si vous alliez véritablement vous perdre. Et si vous vous perdez... oh, tu trouveras une façon de vous occuper, dans tous les cas. Tu t'arrêtes alors et le regardes surpris : Toi ? Un café avec Nishimura ? Nishimura le préfet des Yatagarasu ? Toi ? T'es malade ? Et pour imager tes propos, tu portes ta main libre à son front, comme pour vérifier s'il avait de la fièvre. Non, tu sembles normal. Tu t'es cogné la tête ? Un rire t'échappe alors que tu le regardes, avant de reprendre ta marche en riant.

hrp : j'ai peur du lancé de dé
edit : okay, vu que jian en a un peu rien à foutre, ça passe

Couloir après couloir. Dédale après dédale. Rien ne te semble véritablement important, à part la main de Yori dans la tienne, son sourire, son rire, son regard trouvant le tien. Savoir qu'il a discuté autour d'un café avec Nishimura t'étonne. Leur relation conflictuelle est connue de toute l'école ou presque, seules les premières années ne devaient pas le savoir, et encore. Plus à cause de la différence d'âge qu'autres choses.

C'est à son tour de t'arrêter, alors que tu avais repris la marche, une parole, qui te fait rougir, qui vient colorer tes oreilles et l'arrière de ta nuque, et tu as presque envie de lui dire d'arrêter de dire des énormités plus grosses que lui. Mais déjà, ses lèvres viennent prendre possession des tiennes et tes doigts se resserrent sur les siens. Le souffle t'échappe, se coupe, alors que tu te contentes de l'attirer un peu plus contre toi à l'aide de ton emprise autour de ses doigts. Ta main libre glisse sur sa nuque. Elle trouve son chemin sans même que tu n'y penses, sans même que tu n'y réfléchisses. Automatiquement. Instinctivement.

Un soupir d'aise s'évade de tes lèvres, tout contre les siennes alors que tu te recules à peine. Mh, faudrait vérifier encore un peu. Tu sais, si tout va bien. Et tu ne lui laisses pas trop le temps de répondre, tu ne t'attends pas à ce qu'il le fasse, dans tous les cas. Et désormais, ce sont juste tes lèvres contre les siennes, là, sans bouger. Et peut-être que, finalement, c'était le meilleur endroit pour vous retrouver.

Ses lèvres. Son étreinte. Ses baisers. T'en perds la tête, Jian. A vrai dire, il t'a toujours fait perdre la tête. Mais c'est différent, maintenant, et pourtant, tout est comme avant. C'est quelque chose que tu n'arrives pas à vraiment définir, à vraiment comprendre. Le baiser qui s'éternise, puis qui se termine si vite. Il s'éloigne, murmure contre tes lèvres et tu lâches, taquin : Mon lit est quand même plus confortable que ceux de l'infirmerie. Un baiser chaste que tu arrives à lui voler.

Puis te voilà de nouveau tiré.

Mais sincèrement, tu n'as pas envie de partir. Tu n'as pas envie de quitter le labyrinthe, pas encore, pas si tôt. Parce que quoi que vous puissiez en dire, tu faisais attention, Jian, à ne pas vous exposer, à ne pas vous montrer, pas trop, pas plus que d'habitude, pas plus qu'avant. Alors tu veux profiter de lui et de toi, de ce labyrinthe où vous ne croiserez personne, voire peut-être seulement quelques couples avec les mêmes envies que vous.

Et tu l'arrêtes de nouveau, c'est à ton tour de le tirer, de t'arrêter alors qu'il continue, vos bras se tendent un instant, et te voilà à l'attirer contre toi. Tes doigts lâchent les siens, tes mains se glissent sur ses hanches, les rapprochant des tiennes ; puis tes lèvres sur les siennes. Encore une fois, une nouvelle fois.

Jamais assez de fois.

Un peu des deux. Ton lit ne t'avait pas semblé si confortable avant qu'il ne s'endorme avec toi, avec que tu ne t'endormes avec lui. Glissé contre son corps, les lèvres contre sa peau, les bras l'entourant... Oui, c'était sûrement sa présence qui avait rendu ton lit plus confortable, parce que tu avais eu l'impression de dormir vraiment, d'apprécier vraiment une nuit qu'en sa présence.

Étrange, comme sensation.

Baiser après baiser, tu l'enserres contre toi ; tes mains passent de ses hanches à ses reins, l'approchent un peu plus de toi, et tu t'accroches à lui comme tu l'as toujours fait, comme à cette bouée de sauvetage que l'on pourrait lancer à un naufragé. Une question, qui lui fait abandonner tes lèvres, mais les tiennes embrassent toujours. Sa joue, sa mâchoire, glisse dans son cou. J'sais pas. Et à vrai dire, tu n'en as que faire. Parce que c'est lui et toi, parce que tu as l'impression qu'ici, rien ne peut réellement vous arriver, que personne ne peut vous voir, qu'il n'y a que vous à des kilomètres et des kilomètres à la ronde. On pourrait essayer de voir combien de temps ils mettent pour nous trouver, murmures-tu contre la peau fine de son cou que tu embrasses encore, que tu grignoterais presque.

Et finalement, peut-être que tu préfèrerais rester perdu, et qu'on ne vous retrouve jamais.

Lèvres contre lèvres, corps contre corps. Et tu te perds dans ces baisers tendres, amoureux, uniques. Tes bras l'enserrent, ton cœur l'emprisonne, et tu aimerais que cette sensation ne s'arrête jamais. Peut-être que tu aimerais plus. Plus de tendresse. Plus de contact. Plus de caresses. Plus de baisers. Plus. Plus. Plus.

Adolescent qui refuse de devenir adulte.

Ce labyrinthe, c'est vous, finalement. Toujours perdu dans une immensité incompréhensible, et pourtant, toujours ensemble, sans jamais se lâcher, accrocher l'un à l'autre, sans aucune hésitation. Tu pourrais te perdre indéfiniment, si tu étais perdu avec Yori.

Et les secondes s'écoulent, comme tes mains qui glissent sous sa chemise, frôlent la peau de ses hanches, de son dos, s'en saisissent. Et ton souffle s'accélère, ton cœur s'emballe, c'est l'arythmie dans le myocarde. Et tes mains tremblent contre lui, et ton souffle te manque, t'abandonne, alors tu te recules à peine, inspires, expires, encore une fois, ou deux. Et un léger rire t'échappe. Un doux et tendre rire. Combien de temps avez-vous passé à vous embrasser ? Faudrait pas tenter le diable, si quelqu'un arrive... faudrait y aller. Il faudrait, oui, mais tu es tout contre lui, tes lèvres frôlant les siennes, tes mains chaudes contre sa peau qui te semble brûlante... et tu n'as qu'une envie, continuer.