— MAHOUTOKORO
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<kiyoshi> sometimes they arrive, sometimes they are gone
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fly on
peut-être que -
c'est des mots qui reviennent bien trop souvent depuis hier soir.
yume avait été clair, l'autre jour, oh il y a déjà tant de temps -quand le destin a choisi de nous enfermer comme d'antan
enfin : je suppose
je ne sais plus grand chose, vraiment,
je croyais savoir que je n'avais pas le droit, et que c'était mieux comme ça, et qu'au final c'était plus simple pour tout le monde (ah, l'univers)
j'ai oublié. j'ai cramé ma chance, j'ai cassé le temps.
j'ai refusé d'avancer. j'ai manqué de respect à ce qui m'a modelé.
aux seuls faux mensonges qui formaient la vraie vérité.
et il revient, pourtant, aux bords de papiers raturés -oh, yume.
je crois que j'aurais aimé le repousser pour m'assurer qu'il continuera sans moi, pas assez bien encore pour te donner des choses qu'il semble tant mériter
j'ai besoin de lui. et, en même temps, je ne veux pas qu'il soit encore là, témoin d'une résurrection dont il ne sera jamais le destinataire ah, à se piquer les doigts sur les roses pour m'en faire des couronnes -il en serait capable
il l'a déjà fait
et les limites deviennent flous. elles se mélangent. elles disent : c'est fini. il t'a reparlé. il a laissé tombé. il veut discuter et toi aussi.
et moi, avide, oh
je ne veux plus être un lion.
et quand je te vois arriver, ah, je sais bien que c'est terminé.
nakamura, on peut parler ? s'il te plaît.
un regard brut, (hon)net(e), direct. pas d'entourloupe. rien. juste moi. et tout ce qu'il me manque.
dans un coin un peu plus tranquille, si possible. c'est à propos de yume.
et j'en suis sûr -tu comprendra. tu comprendra. comme les amis le font toujours.
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. SOMETIMES THEY ARE GONE .
.25.10.96.
Livre sur les genoux, tu es plongé dans ta lecture. Tu as repris tes vieilles habitudes. Toi, la lecture, et les autres en bruit de fond que tu n'apprécies pas forcément. Toi, et le reste du monde. Toi, la barrière que tu mets, et les autres. Et pourtant, pourtant tu essaies vraiment, mais c'est bizarre, d'à quel point tu as plus de facilité à te lier avec ceux qui n'appartiennent pas à ta maison. Et puis, et puis tout était plus simple, avec Mikado, avec Yume. Surtout avec Yume.

Une présence, puis une voix, et tu redresses le visage pour apercevoir Ninomiya. Ninomiya. Votre dernière conversation n'a pas été mauvaise, mais tu ne l'as pas considéré comme bonne non plus. Et l'absence de souvenirs de Yume te rend plus malade que tu le voudrais. Parce que ça te faisait si mal, si mal, de savoir que Yume en souffrait. Euh... oui, si tu veux ? Tu n'es pas sûr de ta réponse, et tu n'es pas sûr de comprendre pourquoi il veut te parler. Votre seul intérêt commun aurait pu être Yume, mais... voilà. Puis il reprends, continue, comme pour te convaincre un peu plus.

Tu fermes ton livre en hochant la tête et en te levant. Tu attrapes son poignet sans vraiment y penser, puis le tire avec toi dans ta chambre où tu sais que tes colocataires sont absents. Ils étaient rarement présents, mais tu n'aimais pas y rester, même si c'était déjà mieux que ton ancienne chambre où les souvenirs de Tetsuya était beaucoup trop vivaces. Tu t'y sentais enfermé. Tu te sentais enfermé dans l'école en général, mais c'était quelque chose qui n'avait jamais changé depuis que tu y avais mis les pieds pour la première fois. T'étais un peu comme un oiseau dans une cage aux barreaux dorés.

Tu ouvres la porte de ta chambre, le forces plus que tu ne l'invites, à entrer. Puis tu remarques tes doigts sur son poignet et tu le lâches en te raclant la gorge. Tu t'assois en tailleur sur ton lit et Panpan vient directement se caler entre tes jambes pour demander des caresses. Je t'écoute. Parce que tu étais toujours attentif, quand il s'agissait de Yume.

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f l y o n
j'ai
l'horrible sensation de déranger de démanger ah qu'est-ce qu'on voudrait s'en débarasser, de ce ninomiya qui ne sait pas quoi faire de ses dix doigts si ce n'est façonner des choses damnées à ne pas durer à s'effacer à échouer
regarde : tout ce que j'ai fait, c'est bien oublier, et même là je l'ai mal fait
mais ça ira. pour de vrai, c'est pas des mensonges, juste quelque chose qui fait un peu peur ah qui est encore fragile et j'aimerais pouvoir dire que j'en suis certain mais il suffirait oh, de si peu de choses, et tellement en même temps, et ça prend tellement d'énergie de se rappeler d'avoir un avis
parfois, c'est si difficile d'en avoir (marre)
je ne sais pas ce que tu penses -est-ce important ?
ça l'est pour yume, et alors, forcément, ça le devient un peu pour moi. moins qu'il ne le faudrait -ou plus ? ça dépend de quelle normalité on parle, celle de septembre ou celle de maintenant -bloqué dans l'espace-temps.
bien sûr que je le veux oh ce n'était pas difficile de venir te chercher mais les discours dans ma tête ils font crisser les rouages les nuages et même tous les jolis pliages qui cachent les vraies choses ; viens, on joue à la cocotte en papier et je déplie les angles à chacun de tes numéros
ça serait plus simple mais je -c'est lâche.
et mon souffle s'assouplit quand on part de cet endroit trop fréquenté trop bien alimenté des rumeurs qu'on va faire couler sur mon dos oh kiyo celui au poing ensanglanté et qui s'envole pourtant dans la chambre de sa victime -quel spectacle
que de drame, vraiment
alors qu'il n'y a que des livres -des livres et des lits et de la vie
ce n'est pas si mal,
je crois que c'est même bien.
et je regarde, tout autour, des choses qui ne me concerne pas. peut-être que j'essaie d'entrer dans l'univers de quelqu'un d'autre pour échapper à ma tête.
attention : ça ne fonctionne pas.
bon, inspiration, on s'est parlé, yume et moi. enfin, ça fait quelques temps, alors je pense que tu- que t'es au courant. expi(r)ation. ça ne s'est pas très bien ter--, c'était assez --spécial. comme tu peux l'imaginer. on a été enfermé dans la bibliothèque. et qu'importe, vraiment, mais pourtant je le dis je me justifie je me cache derrière des choses qui m'échappent ah comme je me décharge. à la fin, c'était plutôt clair. il ne -enfin, j'avais compris qu'il ne voulait pas me parler, et je comprends, ou plutôt je respecte ça, ce n'est pas quelque chose que je peux refuser ou remettre en question ou -- tu vois ? les yeux qui se relèvent ah qui lâchent enfin le sol -il s'effondre en milles fracas, j'ai l'impression d'avoir les pieds qui flottent. mais hier soir, il m'a envoyé des origami. et il disait -il a dit, qu'il voudrait qu'on soit amis. enfin, non, pas comme ça, mais tu sais ? qu'il aimerait qu'on discute. normalement. comme des gens. comme avant. qu'on parle. qu'on -je ne sais pas. et ça vrille sur le tatami de nouveau, ces iris océanes.
je sais pas. je sais pas. est-ce que j'ai le droit ? est-ce que c'est bien ? est-ce qu'il peut --est-ce qu'il peut gérer ça ?
s'en sortir oh ne pas pâtir de mes trous de mes mémoires de son coeur sans besoin de gloire ah lui qui accepte tout j'ai peur qu'il ne souffre mes envies plus qu'il n'écoute les siennes, est-ce que tu comprends kiyoshi ?
je -j'aimerais avoir ton avis.
et j'aimerais, surtout, que tu veilles sur lui.
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. SOMETIMES THEY ARE GONE .
.25.10.96.
Il se repère dans cet espace qu'il ne connaît pas. Il observe, détaille, comme pour fuir la future conversation qu'il a lui-même demandé. Et tu comprends, tu fais pareil, Kiyoshi. Vous vous ressemblez plus que tu ne le voudrais. Et il t'explique, et il te parle, et il te raconte comme si c'était une histoire dont il n'était que le spectateur, loin d'être acteur. Et tu sais, tu sais, Kiyoshi, parce que tu fais pareil, pareil que lui. Et tu te contentes de secouer la tête. Non, Yume ne t'en a pas parlé, parce que Yume est comme toi, Yume ne parle pas des choses qui ne vont pas, Yume les tait, les garde pour lui, et il espère qu'un jour, ça passera, que ça fera moins mal, qu'au bout d'un moment, tout va se tasser, et que, peut-être, peut-être il pourra tourner cette page trop raturée, abîmée.

Il perd ses mots, les cherche, les trouve de nouveau. Ils s'emmêlent sur le bord de ses lèvres, et il parle, parle parle, et on dirait toi, quand tu as laissé échappé ta colère, ta peine, quelques fois. Il ne voulait plus me parler. Et tu comprends Yume, parce qu'il a été rejeté, jeté, comme il n'aurait jamais dû l'être, par ta faute, en plus de ça. Et c'est ça, que tu comprends pas. C'était ta faute à toi, alors pourquoi... pourquoi il venait t'en parler ? Pourquoi se livrait-il autant ? Qu'avais-tu de si différent ?

Yume lui a envoyé un origami, un message, comme une envie soudaine, un besoin incontrôlable. Et tu comprends, tu comprends parce que chaque jour tu te bats, tu jettes les origamis avant qu'ils ne s'envolent vers Tetsuya.

Je sais pas. Je sais pas. Je sais pas. Il le dit trois fois, vite, perdu, apeuré, tu ne sais pas. Et tant, tant de questions auxquelles tu n'as pas de réponses. Tant, tant de questions qu'ils te posent, alors que tu n'es même pas capable de garder, entretenir une amitié. Tu ouvres la bouche, la refermes, et tu réfléchis sans savoir quoi dire. Est-ce qu'il a le droit ? Oui, oui, tant que Yume était d'accord, tant que lui le voulait. Est-ce que c'est bien ? Évidemment, évidemment, ils s'aiment, Yume l'aime, et tu veux croire que Kiyo l'aime aussi. Est-ce qu'il peut gérer ça ? On peut tout gérer, quand on aime quelqu'un, parce qu'on ne désire que sa présence, parce que son absence est insoutenable, insurmontable.

Tes doigts attrapent son poignet et tu le forces à venir s'asseoir à côté de toi, silencieux. Ta main ne lâche pas la sienne, et tu les observes, ses mains liées. Et tu réfléchis, réfléchis encore, à comment lui dire ces mots qui te brûlent la langue. Mais tu n'es pas sûr qu'il le faille, tu n'es pas sûr d'en avoir le droit, mais... mais tu aimerais tellement, tellement qu'il se souvienne, qu'il s'en rappelle, qu'il le sache. Tu sais, Yume est grand, il sait ce qui est bon pour lui, ou pas. Et... Une inspiration, tes doigts le lâchent et viennent se lier entre eux. Tu les observes, ses mains qui s'enserrent l'une contre l'autre. Et il t'aime tellement. Un souffle, un murmure. Yume l'aime tellement, Yume l'aime tant. Et ce baiser qui a tout brisé n'était qu'une erreur, qu'un besoin d'amour tendre sur le coup, parce qu'il y avait un manque. Un manque de lui. Tu n'as été que son reflet le temps d'un baiser.

Ton regard trouve alors le sien, au bout de quelques secondes de silence que tu as imposées, parce qu'il te faut du temps pour réfléchir, Kiyoshi, parce qu'il te faut du temps pour expliquer, pour parler, pour chercher les bons mots, parce que toi, t'as jamais su les manier avec dextérité. Il était en colère contre toi, quand tu m'as frappé. Et quand tu l'as quitté, il était... Tu secoues la tête de gauche à droite. Mais quand tu l'as oublié ? Il était dévasté... Alors... alors s'il peut avoir un petit bout de toi ? Un semblant de votre relation, même si ce n'est que de l'amitié, et si toi, si toi aussi, tu es prêt à lui donner, et si toi tu peux gérer, et que tu veux accepter... s'il te plaît, accepte. S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît. Parce que pour toi, l'ignorance de Tetsuya est horrible, elle te ronge, te détruit. Tu donnerais tout, tout pour un rire, un mot... pour un simple regard. Tout.

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fly ---
peut-être que tu n'étais pas au courant, kiyoshi, mais vraiment -est-ce si important ?
je suis certain qu'une partie de ton cerveau est branché au sien ah que tu comprends tout ce que je te dis avec la vision de ses yeux émeraudes ; même plus besoin de parler, tu sais ce que vous pensez
ou peut-être que j'aimerais que ça soit le cas, et qu'en réalité ce n'est rien de tout ça
et peut-être que je te demande pardon parce que je ne sais pas comment lui dire
et peut-être que je viens te voir comme si tu pouvais me donner le bout d'âme que j'ai perdu quelque part
un reflet, un jumeau (le soleil et la lune (oh kyoko, un autre fantôme))
tu es tellement capable d'être un ami -s'en inquiéter, c'est une preuve en soi.
je -- je n'en suis pas certain. je veux dire, si j'ai bien compris, je l'ai rabaissé pendant des années. je l'ai forcé. j'ai refusé de --, enfin, tu sais, de l'aimer, et ça brûle mes lèvres alors je ne le dis pas, c'est un mot qui sonne encore un peu faux c'est quelque chose qui prendra du temps à s'installer ah moins d'un mois ce n'est pas assez pour digérer le fait qu'on est tout l'inverse de ce qu'on voulait croire
alors oui, yume est grand.
mais si les adultes prenaient toujours les bonnes décisions, ça se saurait.
il a dit qu'il m'aimait. au passé. et honnêtement, je crois que c'est ce qu'il a de mieux à faire, parce que je- j'ai trop de choses. j'ai trop de -- ça s'accumule et j'essaie de les régler et d'avancer mais tu sais ce n'est pas quelque chose qu'il doit porter. ni mon oubli. c'est pas juste. moi aussi je suis en colère tu sais et dévasté et immolé mais on s'en relève, enfin je crois
c'est injuste de lui faire croire des choses sans en être sûr. est-ce que ça ne serait pas pire ? de tenter des choses qui ne devraient plus exister. de rouvrir des idées qui commençaient à cicatriser. de la fumée au lieu des feux d'artifices. les restes, des bouts, de quoi se sustenter assez pour ne pas crever mais avoir le ventre grondant à en oublier qu'on a faim je ne sais pas si je peux lui donner ça. et je suis d'avis qu'un fantôme, qu'une pauvre chose sans substance, une pâle copie, un comparatif permanent, ça n'est pas -- ça ne lui fera que du mal.
ça, je crois que je le sais.
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.25.10.96.
Il refuse. Il refuse, parce qu'il n'est pas sûr. Il refuse, parce qu'il pense savoir des choses, mais comment fait-il, s'il ne peut se souvenir ? Il ne fait que des suppositions sur des peut-être sur des je crois... Tu n'es pas mieux, Kiyoshi, parce que tu ne sais rien de leur relation, tu ne sais rien du tout, du tout, du tout, à part qu'elle était cachée, silencieuse... parce que deux garçons, c'est compliqué, parce que Kiyo n'assumait pas totalement, parce que ça ne semblait pas vrai, si loin, tellement loin de la réalité.

Enfin, tu sais. Non, tu ne sais pas, Kiyoshi, et Yume ne t'a rien dit, parce que c'est compliqué, d'en parler, parce que c'est douloureux, de murmurer des secrets qui ressemblent plus à des rêves qu'à la réalité. Mirage qui s'efface lorsque les paupières papillonnent ; plus rien, à part le souvenir fugace d'une illusion mensongère.

Et il te parle, de Yume, de ce qu'il a dit. Et il continue. Je crois. Puis les hésitations, les je les j'ai qui se succèdent, et les mots qui n'arrivent pas à trouver sens, qui se mettent les uns derrière les autres, sans qu'il en ait conscience. C'est pas juste. C'est injuste. Oui, ça l'est, oui, c'est vrai. Et il te dit, qu'il n'est qu'un fantôme, qu'une copie, qu'un reflet, quelque chose de ne pas totalement vrai, pas totalement réel, quelque chose... quelque chose qui n'est pas entier. Et tu comprends tout ça, tu comprends vraiment.

Mais à la place de Yume ? Oh tu donnerais tout, tout, pour qu'il te regarde à un moment donné. Tu réfléchis, à tous ces mots qui n'ont pas de sens pour toi, qui semblent si loin de ce qu'ils pourraient ressentir, l'un comme l'autre. Tes doigts se serrent ensemble et ta mâchoire se crispe. Ce qui est injuste, c'est que tu l'aies oublié, lui. Que tu vous aies oubliés, tous les deux. C'est ça, qui est pas juste. C'est ça, qui te rend malade. Mais il ne l'a pas voulu, n'est-ce pas ? C'est comme les autres, non ? Tu sais que y'en a un, qui a oublié toute sa famille ? Alors c'est peut-être comme lui, non ? Peut-être qu'il ne l'a pas voulu ? Peut-être qu'il l'a subi ?

Ton regard plonge dans le sien, encore une fois. Est-ce que... est-ce que tu as voulu l'oublier ? Est-ce que tu te souviens d'avoir acheté la potion, à la boutique ? Parce que toi, toi tu as voulu l'acheter, à un moment, pour oublier la mort de ta mère, alors peut-être, peut-être qu'il a voulu le faire ? C'est moins douloureux, d'oublier, de temps en temps. Est-ce que tu as voulu l'oublier ? Parce que si tu l'as pas voulu alors... alors j'pense que tu devrais juste faire ce qu'il te demande de faire. Un sourire vient étirer tes lèvres alors que tu te penches vers lui, et que tu murmures, comme un secret : Qui sait, peut-être que tu retomberas amoureux de lui. Parce que c'était si simple, de tomber amoureux de Yume.

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[unsaid]
ce n'est pas un refus c'est -quelque chose qui n'a pas de sens. quelque chose qui sort de nul part, qui vient d'un autre référentiel mais ah je n'ai pas les fonctions de transfert et je ne sais pas quoi en faire
je n'y crois pas encore totalement, tu sais
mais j'ai vu, et sa peine, et sa douleur,
et les axiomes ne sont pas trompeurs
je lui ai cassé le cœur après l'avoir volé ah totalement défoncé
je lui ai pris tout ce qui restait, j'ai raclé toutes les parois et je m'en suis allé
parce que j'avais trop peur de le remplir, de lui donner de moi et de ce que ça pouvait bien dire
voilà la vérité
les certitudes les évidences les flagrances
ce n'est pas une question d'avoir foi, ni même d'avoir espoir c'est plutôt essayer de peser un mal contre un autre
je m'affale sur ton lit, mon corps comme une rose qui se fane
je suis lâche. je l'ai toujours été. oublier, c'est juste un autre acte de lâcheté. j'en suis persuadé et rien de ce que tu pourra bien me dire viendra troubler ces pensées bien ancrées je ne sais pas ce qu'il veut. je crois qu'il ne le sait pas lui-même. il ne demande rien. un peu d'écoute, c'est tout, et je crois que le temps passera, et que c'est tout ce qu'il faudra. et je- et moi j'ai la tête qui foire qui décolle qui est à l'envers je ne peux pas me faire confiance c'est un fait accompli des choses vraiment à garder dans la caboche oh trigger warning qui clignote couleur néon parce que sinon
sinon
ah, sinon.
et peut-être oh, sûrement, plutôt que non. et sûrement que j'aurais les mêmes réactions. que je vais vouloir tout cacher et lui manger le cœur à force de fausses raisons.
et là, vraiment, quoi ? est-ce qu'il peut subir un deuxième moi ?
écoute, ce que je venais te dire, c'est qu'il a besoin de toi. maintenant, mais probablement bientôt aussi.
j'aurais aimé avoir des beaux proverbes à sortir, l'avenir nous le dira mais ça fait si peur moi je veux juste m'en sortir sans trop de malheurs
j'ai acheté une potion, l'autre jour. la marchande disait que ça annonce l'avenir. j'ai pas osé l'utiliser.
mes yeux qui se sont posés, fixés
ça dit tu veux essayer ? mais je suis terrifié.
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. SOMETIMES THEY ARE GONE .
.25.10.96.
Il se laisse glisser contre le lit, et tu ne sais pas trop si c'est une façon de se laisser aller, de baisser sa garde, ou tout simplement d'abandonner. Peut-être un peu tout en même temps, tu n'es pas très sûr. Et il te dit, qu'il est lâche, qu'il l'a toujours été, et il te dit, finalement, qu'oublier, c'est un autre acte de lâcheté. Mais ça ne te dit pas, s'il l'a souhaité, s'il l'a voulu, s'il l'a espéré. Et la façon dont il en parle, tu as l'impression que non, qu'il ne fait que des suppositions, des et si qui mettrait l'île en bouteille, qui vous enfermerait plus que vous ne l'êtes déjà.

Je ne peux pas me faire confiance. De quoi ? De tomber amoureux de lui une nouvelle fois ? De se rendre compte qu'on ne veut pas, qu'il ne désire pas, se montrer, s'avouer, se confesser ? Et pourquoi ? Parce que c'est un garçon, ou parce que c'est un sang-mêlé ? Peut-être un peu des deux ? Peut-être parce que finalement, il a peur d'aimer ?

Tu ne sais pas, et tu voudrais lui demander, mais il te répond, si vite, sans vraiment te laisser le temps de poser les questions qui te brûlent les lèvres. Tout cacher, lui manger le cœur. Le détruire plus qu'il ne l'est déjà. Parce que Kiyoshi, Kiyo et toi, vous êtes un peu comme des destructeurs, à tout briser sur votre passage sans le vouloir, comme si c'était de votre âge, de penser à tout cela.

Mais il change de sujet, et ça te fait froncer les sourcils. Il a besoin de toi, Yume, il aura besoin de toi, Yume. Et tu veux lui dire, lui demander, pourquoi pourquoi pourquoi parce que si lui, si lui il est là, alors Yume n'a pas besoin de toi. Yume, la personne dont il a besoin, c'est Kiyo, et toi, tu n'en es qu'une pâle copie.

Tu ne sais pas quoi lui dire. Tu aimerais lui dire d'aller voir l'infirmier, tu aimerais l'y forcer, l'y obliger. Mais tu ne sais pas, tu ne sais pas si tu en as le droit. Alors tu te contentes de rester silencieux, et de l'observé, là, contre tes couvertures, et tu te dis qu'en un mois, les choses ont bien changées. Et des fois, dans ton esprit, il redevient Ninomiya, et des fois, il redevient Kiyo, et tu ne sais pas, lequel des deux tu veux connaître. Tu ne sais pas, si tu dois essayer de t'ouvrir, de lui parler, de lui expliquer. Tu ne sais pas, Kiyoshi. Tu sais... t'as pas à me demander à être là pour lui. Je serai toujours là pour lui. On se l'est promis. Oui, vous vous l'étiez promis, c'était pour la vie. Promesse plus puérile qu'enfantine.

Tes yeux se posent sur lui, et tu l'observes, le détaillent. Il semble être une toute autre personne que celle qui se pavane dans les couloirs. Tu aurais presque envie, de rester à ses côtés, juste pour le soutenir, et lui dire qu'il a le droit d'aimer.

Sa voix s'élève, parle de la potion et tes sourcils s'arquent sous la surprise. Tu n'es pas du genre à vouloir connaître l'avenir. L'avenir te terrifie, parce que tu as peur de ce qu'il pourrait te dire. Si tu ne sais rien, tu peux toujours espérer, mais si tu sais... si tu sais aller, il y a un peu cette idée de fatalité. Tu veux... qu'est-ce que tu veux savoir ? S'il va retrouver la mémoire ? S'il va se souvenir de Yume ? Si Yume lui pardonnera ? S'ils se retrouveront ?

Tu as si peur de l'avenir, Kiyoshi, si peur, tellement peur. Alors tu ne sais pas trop comment lui dire, lui expliquer, que t'es pas un grand friand de la destiné.

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[to undo everything i regret]
le plafond n'a rien d'intéressant
il n'a pas de constellations agrafées à la va-vite, pas de mots doux sur l'avenir, même pas de trous témoins d'une colère passée ou de tâches qui disent il y a des gens ici
non
il est blanc
parfaitement blanc.
peut-être qu'un autre jour, j'aurais dit que c'est un appel à le remplir, à y dessiner tout ce qu'on veut, à dire que rien n'est encore écrit, mais aujourd'hui --le blanc, c'est juste du vide.
je ne suis pas destructeur, non.
je suis un enfant avec du feu et du souffre dans les veines. ça vient des volcans, ça vient de loin devant -et quand je
quand je
quand je cou-
quand mes cuisses se rougissent, je brûle.
je me demande ce qui sortirait de mon père, s'il délivrait un peu ses veines.
(des dragons des kitsune et des rivières d'or, sûrement)
en attendant, le ciel est toujours blanc.
je crois que j'attends de le voir se remplir de tes pensées mais je ne peux rien y voir -j'aurais pu, avant, je te jure, parce que mes tempêtes elles se taisent quand il y a les autres qui se forment à côté et oh elle vient les aider à tout doucement disparaître jusqu'à ce que tout se calme et s'endorme
mais là ah. même mes ouragans ont désertés. ils sont partis -c'était trop d'énergie que de les tenir à flots et j'aurais voulu, oh tellement voulu, tu sais, que quelqu'un dise ça pour moi
mais ils sont partis, kyoko et mamoru, et les autres n'en ont pas grand chose à faire
et si je disparaissais demain, on me pleurerait sûrement, mais seulement après quelques jours, parce qu'on ne ressentirais pas mon manque avant.
j'ai envie --juste de quelqu'un. ça a l'air si facile. le bonheur, le calme, les rires, c'est si commun. j'aimerais effacer tout ce qui a été et recommencer avec la joie comme point de départ. j'apprendrais à sourire normalement, et j'arrêterais de brûler les rétines, et je n'aurais plus jamais les joues qui tirent à trop être tendues -non, elles seraient trop habituées
et j'irais dans la rivière dans le lac et la mer, et les créatures ne seraient pas méchantes non elles seraient juste curieuses et on jouerait à cache-cache derrière les algues
et hagi pourrait parler et elle me dirait qu'elle, elle sera toujours avec moi, elle rétrécira pour rentrer dans ma poche ah elle se perdra dans mes cheveux et on rigolera comme des amis millénaires comme si on allait jamais se perdre
et le train nous ramènera chez moi et le manoir sera remplit de couleurs et de bois oh on sera tous assis par terre à côté de la grande table et on mangera avec les doigts
peut-être qu'il y a tout ça, sur le plafond blanc de ta chambre, kiyoshi.
dis-moi, est-ce que tu rêves ?
je croyais que je ne rêvais jamais. mais j'avais tord. et alors, les yeux brillants et des nouvelles cascades sur le visage, je dis merci pour un inconnu qui sait comment percer le pus de mon cœur pour le remplir d'espoir.
je croyais que je ne rêvais jamais, mais j'ai commencé à cauchemarder, et maintenant j'ai comme l'impression que je comprends mieux la réalité.
et honnêtement, je ne sais pas, kiyoshi -moi, ce que je veux, c'est enfin avoir un bout de destin entre mes mains, je te jure j'en ai assez, je veux arrêter de subir tout ce qui arrive et pour une fois, rien qu'une fois, je veux savoir ce qui m'attend demain, ou dans un mois, ou même dans dix ans, et ça sera comme une lanterne comme pour dire, ça ira, parce que je m'en sortirai, et que le temps ne s'arrêtera pas, et que le monde tournera, et je crois qu'au final, ce que je veux c'est avoir une étoile du berger pour m'illuminer et après on pourra la coller sur ton plafond tu verra elle brillera dans le noir et ça te chuchotera, au-dessus de ta tête rêveuse, que les lumières s'éteignent toujours si on ferme les yeux.
entre mes doigts, je sors le flacon. si petit, si prometteur. qu'est-ce qu'on en fait ? ou plutôt, qu'est-ce qu'elle fera de nous ?
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. SOMETIMES THEY ARE GONE .
.25.10.96.
Un remerciement s'échappe de ses lèvres, et tes joues rougissent sans que tu ne puisses les contrôler. Pourquoi te remerciait-il ? Tu n'avais rien fait, rien du tout. Mais tu ne réponds pas, parce que tu ne sais pas quoi dire. Il n'y a rien à dire, dans tous les cas, rien du tout. Tu avais juste à accepter, même si c'était compliqué.

Et alors, il semble réfléchir, chercher les mots, puis les laisser s'échapper. Et il t'expliquer, il veut savoir, il veut se dire que ça va s'arranger, que ça va passer, que ça va aller. Et peut-être, peut-être que toi aussi, tu aimerais savoir si ça va aller si, ça va s'arranger. Mais il y a toujours cette peur terrible, cette peur horrible, cette peur qui te susurre au creux de l'oreille et si ça ne s'arrangeait pas. Et c'est ça, c'est ça qui te terrifie, Kiyoshi.

Lui, il a besoin de savoir, il a besoin de se raccrocher à quelque chose, et il sort la petite fiole de sa poche, la garde entre ses doigts fins et tu l'observes, cette si petite bouteille qui pourrait vous murmurer les mots de l'avenir.

Tu inspires profondément, expires lentement, avant de t'asseoir en tailleur sur le lit, tes mains sur les genoux. Et tu le regardes, tes perles ne lâchant pas les siennes : Quoi qu'elle te montre... je suis persuadé que tu t'en sortiras, d'accord ? Parce que vous ne pouviez pas dégringolé toute votre vie, et qu'à un moment, même si vous touchiez le fond, il ne restait plus qu'une seule solution : remonter.

Tes doigts s'accrochent aux siens un instant, et tu lui souris, un peu comme pour lui : je suis là, je reste là, vas-y.

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i've been on my own for long enough
j'ai la négation qui colle à ma gorge ah elle me tient comme un pendu qui touche encore le sol de temps à autre, et j'essaie de couper la corde mais mes omoplates ne sont pas d'accord ce n'est pas une position assez humaine pour me laisser faire et alors je me souviens que je suis un sorcier que j'ai des sorts au bout des doigts malgré ma voix qui étouffe dans le tressage -il s'épaissit comme s'il avait compris que je pouvais me débarrasser de lui d'un coup, sans prévenir mais
je ne sais pas ce qu'il y a en bas
ce n'est pas parce qu'on essaie de ne plus avoir peur que ça va mieux
et je crois que -je crois que je suis encore plus terrifié à l'idée de ne plus rien éprouver
on peut toujours trouver pire.
ton plafond n'est pas un empire -pas à conquérir, pas capable de mentir de tromperie de lâcheté, de sacrifier tous ses soldats pour des futilités
j'avais envie que tu continues à le regarder, comme moi et mes yeux irisés par l'émotion qui vient me secouer vraiment il n'y a rien à y voir j'ai tout écrit dans l'air et mes mots en ont fait des dominos (ça tombe en cascade regarde comme c'est beau)
on va s'en sortir, oui.
c'est si certain -paisible tranquille serein calme doux
je joue quelques secondes avec la fiole ronde, on dirait que tout glisse sur elle ah que rien ne viendra jamais la perturber qu'elle survivra au temps et à toutes les catastrophes qui arriveront sur cette île maudite
ça ne prend que quelques secondes, de lancer la potion sur ton plafond, de l'éclater la briser la délivrer
regarde : elle va le colorer, et y dessiner des arabesques dont on ne saura que faire, et nous montrer qu'on va continuer. ça sera notre constellation, de quoi continuer peu importe la motion qui nous incombera.
L'Éventail
<kiyoshi> sometimes they arrive, sometimes they are gone Mda6
Citation : La goutte de sang tomba, et l'estampe se dessina
Age : Vieux
Personne
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L'Éventail
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. SOMETIMES THEY ARE GONE .
.25.10.96.
On va s'en sortir, oui. Et il t'englobe, à moins que ce on ne soit pas toi, que ce soit quelqu'un d'autre, que ce soit Yume et lui. Et oui, oui, ils vont s'en sortir, tous les deux aussi. Et alors, il lance la potion, la fait éclater sur le plafond. Et lentement, le liquide se répand, se répand, encore et encore. Le filet d'eau s'agrandit, s'agrandit. Et ça dégouline, dégouline, dégouline encore... puis plus rien.

Assis sur le lit, tu ouvres la bouche, la refermes, ouvres de nouveau la bouche avant de lancer un regard à Kiyo. On a... on a bien vu la même chose ? Parce que tu n'es pas très sûr, Kiyoshi, d'avoir vraiment vu ce qui vient de se dérouler sous tes yeux. Cascades d'eau, torrents après torrents, puis plus rien ? Il y avait tout de même beaucoup moins cryptique comme façon de décrire l'avenir. Et ce n'était pas vraiment une façon de le décrire ? Enfin, tu t'attendais plus à... une sorte de vision ? Ou peut-être une sorte de prophétie ? Mais... ça ? Non, ça, tu ne t'y attendais pas. J'ai pas vraiment compris... avoues-tu à demi-voix.

Et tu n'étais pas sûr qu'il y ait beaucoup à comprendre.

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fly on
ça pourrait être n'importe qui -on, nous, ils, et c'est un peu toi, un peu moi, un peu des autres, un peu du monde, un peu de rien
et j'ai envie d'y croire c'est quelque chose dans l'air oh ce n'est pas joyeux c'est calme posé tranquille et ça souffle ça ne sera pas forcément facile mais ce n'est pas grave parce que rien n'est jamais stable et que le haut se mélange au bas et qu'on descend avant de monter et que c'est toujours plus facile de dévaler des pentes que de gravir des escaliers entiers de monts et marées
je vais réussir
et toi aussi, tu verra
mais pour ça, je pense qu'il faut un peu y croire
se donner les moyens, et ne rien avoir à se reprocher, et toujours essayer
est-ce que tu crois que tu peux faire ça ?
juste un peu
ça commence toujours comme ça, de toutes manières, une goutte dans l'océan
et puis plus tard l'océan devient nuage, et le nuage devient pluie, et la pluie devient rivière, et la rivière devient océan
regarde : les vagues sortent de l'air, des cascades des torrents et
c'est si beau -regarde
la lumière qui passe à travers les gouttes les chocs qui créent des colliers de blanc et le bruit le bruit je crois que c'est un peu une métonymie pour la liberté et ah l'avenir sait à quel point j'ai tord si on parle de toi, mais moi ça sera une délivrance que de changer de prison
mais l'eau s'arrête, elle s'en va comme elle en est venue, et elle continue son chemin, et le destin a sûrement d'autres choses réservé pour elle
je voulais
quelque chose
n'importe quoi
et on m'a donné la paix
(j'aurais presque cru -être là-bas à la surface du lac, la tête immergée et mes poumons presque vides mais pas inquiétés, les pensées qui oublient de s'agiter pour apprécier toute la beauté ; j'ai toujours été fasciné)
moi non plus je n'ai pas compris mais qu'importe on saura quand ça arrivera et c'est comme un secret entre nous une chose qui nous liera par la pensée, obligé d'avancer parce qu'on doit voir ce qui va arriver oh kiyoshi c'est loin d'être terminé et on s'en souviendra ah
pour des éternités
(j'y crois, au retour de ma sanité)
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. SOMETIMES THEY ARE GONE .
.25.10.96.
Tu regardes encore le plafond. Lui aussi. Et il t'avoue que, lui non plus, il n'a pas compris. Et ça te soulage comme ça te fait te tordre l'estomac. A quoi ça sert d'utiliser ce genre de potion si elle ne donnait aucune véritable indication ? Oui, vous saurez quand ça arrivera, mais peut-être que vous allez comprendre trop tard. Vous comprendrez trop tard.

Un soupir, léger, et tu te tournes vers lui. Tes doigts viennent trouver les siens et tu y apposes une pression timide. Dans tous les cas, ça va aller, promets-tu d'une voix calme. Oui. Ça ira, Kiyoshi. Tu veux que ça aille, tu veux qu'il se souvienne, tu veux qu'il soit content, heureux. Et tu aimerais surtout que son bonheur passe par la réminiscence, par les remontées des souvenirs tendres. Tu aimerais tellement.

Une autre pression, un sourire, et tu t'enfonces contre les coussins, fermant les yeux un instant. C'est bizarre, mais tu es fatigué. Converser avec Kiyo avait été fatiguant, usant, mentalement, surtout. Tu ne sais pas trop pourquoi. Sûrement parce que tu avais peut-être un peu peur ? Oui, un peu peur, c'est ça.

Tu ne sais pas comment définir ta relation avec Kiyo. Ninomiya. Ninomiya. Kiyo. Tes pensées l'appellent d'un nom puis d'un autre, ce n'est jamais vraiment pareil. Parce que, d'un côté tu l'apprécies, tu l'aimes bien, il est gentil, et Yume l'aime, quelqu'un que Yume aime est forcément bien. Et de l'autre, tu le détestes, pour le mal qu'il a fait à Yume, pour ce qu'il a révélé à Tetsuya, pour les coups qu'il a donné que tu ne méritais pas. Pas vraiment.

Et peut-être aimerais-tu lui poser la question, mais tu te contentes de te taire, de lâcher ses doigts, et tu rester enfoncer dans les coussins, et de rester silencieux. Car le silence a toujours été ce qui t'accompagnait le mieux.

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and the ocean -dark black water
l'instant existe dans une espèce de négation de lui-même : on refuse que les secondes tournent, si du moins elles n'arrivent pas comme on les veut
je crois qu'on se sent un peu roi du destin, mais rien de grandiloquent, pas d'ego à en faire pâlir le soleil, pas de couronne trop lourde sur la tête -non, plutôt capitaine d'un bateau de bois et de papier, dessiné à la sueur de nos pleurs et solidifié par tout ce qu'on peut bien imaginer
je n'ai pas envie de te toucher
à vrai dire, ça fait longtemps (mamoru dans un autre endroit de mon coeur, kyoko dans une autre partie du monde, ma grand-mère dans un autre pan de l'espace-temps -j'ai failli déchirer sa photo mais finalement elle reste lourdement sur ces poumons qui résistent)
je n'ai pas envie de te toucher mais je crois que j'ai déjà été trop sauvage et pas assez compréhensif et trop direct et trop pressé et je dois comprendre qu'on n'est pas tous au même endroit mais tu verra kiyoshi les fleurs n'arrivent pas en un jour, et les graines ne germent pas en une heure, et les chrysalides ne sont pas très belles comparées à leurs papillons
(je me souviens mon poing contre ta face et encore et encore et les arrêtes de mes doigts et les piques de ma colère, mais pas du reste -de tous mes tords et de toute ma jalousie et de toutes mes peurs et de tout mon amour)
oui.
je ne suis pas certain de croire que tu y crois
mais il paraît qu'on se convainc parfois en faisant semblant.
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