Musique — her heart underneath cries quietly, this part of me ichoose not to see, what lives must i take for fealty's sake? how much blood must stain this warrior's blade? - rose of may // erutan


Tout ce qu'elle avait souhaité, c'était rentrée chez elle, retrouvée son nid douillet. Jamais elle n'aurait pensée, que sa famille avait abandonné ; que son retour n'avait jamais été coché dans les cases "programmé." Non. Ils étaient persuadés qu'elle était morte. Qu'elle ne reviendrait jamais. Ils avaient baissé les bras ; comme pour Momoka. Cette jumelle qui a finalement réussi, à mourir. Son monde s'est écroulé par deux fois - un monde qu'elle ne souhaite plus côtoyer. Elle avait monté les escaliers, les joues dénués de toute trace de sillage de larmes, incapable de parler, de dire quoi que ce soit. Un sac était en train de se faire, alors qu'ils tentaient de lui parler - mais la sonorité de leur voix est inaudible ; comme au fond des eaux, tout est futile. Aucune syllabe n'a été dite, les pleurs d'une mère n'ont jamais été entendus, les cris d'un père non plus. Il n'y avait qu'un prénom qui tournait en boucle ; celui de sa jumelle, décédée depuis plusieurs semaines - peu de temps après que l'école ait sombré sous la mer.

Jamais la demoiselle n'avait imaginé, que son retour à la vie normale, le temps des vacances, se passerait ainsi. Arpenter des rues, les bras ballants, sans savoir où aller ; sans avoir la force de pleurer, de pouvoir vider, cette souffrance agglutinée. La tête en avant, le coeur ratant plusieurs battements, jamais elle n'a marché aussi lentement. Ss pieds ne foulent pas vraiment le sol, ils se contente de le frôler, toute ses forces l'ont quitté. Elle n'est plus qu'une poupée de chiffon qui trouve dans ses derniers retranchements, l'envie d'être elle-même balloté. Plus rien n'a de sens, plus rien n'en aura certainement jamais. Depuis le début, cette fille ne sait pas quoi faire de sa vie ; se créant une idée, une parfaite illusion, pour avoir de quoi alimenter les conversations - mais non. Elle n'est pas "fille de" ou promise à un grande avenir. Tout ce qu'elle avait souhaité, c'était partagé des moments avec sa soeur, avec sa famille ; mais elle n'a plus rien de tout cela aujourd'hui… Et depuis qu'elle est rentrée - cette jeune adulte ne sait même plus ; comment elle s'appelle.

Ce n'est qu'une ombre parmi les ombres, celle que la ville de Kyoto n'arbore jamais, que l'on croise peut-être parfois à la lisière d'un parc, au détour d'une ruelle ; sous un lampion, ou un lampadaire. Cette ombre a choisit un cerisier pour seule pilier, sur lequel elle s'adosse, pas contrainte, ni forcée. Elle ne sait seulement plus où aller ; à qui faire confiance, vers qui se tourner. Une seule image lui parvient, celle de son oncle et sa tante ; alors c'est avec peu de conviction que cette âme torturée prend le train, quelques stations et elle serait devant chez eux, elle sonnerait à leur porte et des pleurs raisonnerait dans l'enceinte de leur calme rue… Et c'est exactement ce qui se produisit. À tel point, qu'elle en tomba cruellement de fatigue. Ma pauvre Nanami… Ça va aller. Nanami. Une lueur d'amour. Qui ne rime pas avec toujours. Une lueur fini toujours par mourir ; par être plus faible, plus terne… Grâce à eux, elle s'est retrouvée, elle a réussi à se vider, légèrement, à ne pas totalement se sentir abandonnée. Ils n'ont jamais compris, comment ses parents avaient pu agir ainsi… Mettre une photo des deux jumelles sur cette autel, sans être certains qu'elle ne rentrerait jamais.

Mais Nanami n'a pas cherché à savoir, ni même à comprendre. Ses parents n'existaient plus ; plus vraiment déjà depuis qu'ils avaient fait interné sa soeur. Elle resta deux jours chez son oncle et sa tante, avant de reprendre la route ; sans savoir encore une fois où aller. Cherchant un sens à sa vie, maintenant qu'elle était diplômée. Elle ne pouvait pas rester ainsi, qu'une coquille vide - elle ne cherchait pas non plus à se faire cajoler et chouchouter. Non, Nanami n'était pas comme ça, elle ne le serait jamais. De l'argent dans une poche, une accolade, un sac assez rempli, là voilà parti, en direction de Kimachi, le village magique. Le deuil n'est pas fini, il continue d'hanter ses nuits, un visage qui lui apparaît ; des idées qui lui pourrissent la tête. Elle a parfois cette envie étrange, de vouloir rejoindre sa jumelle dans les méandres - mais cela serait une honte pour tout ceux qui ont disparu et qui souhaitait être encore de ce monde. Nanami devait être forte - malgré sa peine, malgré son désir, de tout foutre en l'air.

Et c'est au détour d'une ruelle
Après avoir trouvé un hôtel
Que la demoiselle
À fait une rencontre irréelle