on the dead(s) of night ft. akina
Benhime Sugawara
Des houles de haut-le-cœur l’agitaient de l’intérieur, une nausée que le gosier se violentait de réprimer à la seconde où des destins rencontraient leur fin ; l’odeur du trépas et le fumet de l’agonie dont la salle ne sût s’en barricader. L’inévitable patientait au-delà des shojis, un atroce spectacle que seul un œil acclimaté arriverait à conclure réel, mais jamais encore les iris juvéniles n’eurent à percuter une si cruelle réalité. Auprès des adultes, Himawari et Kaori seraient en sûreté, et sûrement la première imiterait cet acte sur le point d’aboutir, en quoi ces figures d’autorités pouvaient l’empêcher ? Les jours innocents ont flétri en ces derniers instants.
À quoi bon naïvement espérer le retour de l’avant. Un coulissement terminant sa glissade en un claquement, la fluette silhouette s'élançait au-dehors de cette rassurante et protectrice prison vers les bestiales contrées du carnage.
Un plancher de corps rigides, grinçant de géhenne, des gorges s'asphyxiant d'hoquets. Même perchées du haut de leurs geta, les tabi se maculaient de vermeil, n'échappant à l’inondation d'hémoglobine sévissant les corridors. Les joues privées de toute couleur, le derme se métamorphosait aussi blême que les victimes à terre, chaque nouveau pas se violentait sous la menace que ne se rompent ses jambes ; et la panique de toucher à la mort propulsait par ses épaules pauvre Benhime. Les mains pétrifiées, les paumes ne brassaient les visages en quête d'être chers à mesure que les pupilles prenaient fuite de faciès trop familiers.
À chaque étage dégringolé bondissait le cœur anxieux et affolé, se cognant hystériquement à la barrière d'ossature et n'en restera que débris. Des chairs déchiquetés, des bouts d'humains butant contre la pointe de ses pieds, s'avançait Benhime sans même penser. Au dessin de ta silhouette, un brusque et violent sursaut — à croire qu'elle ne s'attendait à croiser vivant parmi la symphonie de gémissements — et ... akina se brisa faiblement de ses lippes. Un petit feu de joie s'avivait derrière son sein, que l'adverse jadis amie se porte en vie, ne croissait cependant en ce brasier qui aurait animé une accolade. as-tu vu blocage, les noms se tordent douloureusement et s'expulsent en murmure akshar. xue. reimi ou. n'importe qui Notre année ? œillade en arrière se ravisant vite à la sueur d'une vision fatidique. est-ce que ça va ? est-ce l'hécatombe de vos idéaux.
À quoi bon naïvement espérer le retour de l’avant. Un coulissement terminant sa glissade en un claquement, la fluette silhouette s'élançait au-dehors de cette rassurante et protectrice prison vers les bestiales contrées du carnage.
Un plancher de corps rigides, grinçant de géhenne, des gorges s'asphyxiant d'hoquets. Même perchées du haut de leurs geta, les tabi se maculaient de vermeil, n'échappant à l’inondation d'hémoglobine sévissant les corridors. Les joues privées de toute couleur, le derme se métamorphosait aussi blême que les victimes à terre, chaque nouveau pas se violentait sous la menace que ne se rompent ses jambes ; et la panique de toucher à la mort propulsait par ses épaules pauvre Benhime. Les mains pétrifiées, les paumes ne brassaient les visages en quête d'être chers à mesure que les pupilles prenaient fuite de faciès trop familiers.
À chaque étage dégringolé bondissait le cœur anxieux et affolé, se cognant hystériquement à la barrière d'ossature et n'en restera que débris. Des chairs déchiquetés, des bouts d'humains butant contre la pointe de ses pieds, s'avançait Benhime sans même penser. Au dessin de ta silhouette, un brusque et violent sursaut — à croire qu'elle ne s'attendait à croiser vivant parmi la symphonie de gémissements — et ... akina se brisa faiblement de ses lippes. Un petit feu de joie s'avivait derrière son sein, que l'adverse jadis amie se porte en vie, ne croissait cependant en ce brasier qui aurait animé une accolade. as-tu vu blocage, les noms se tordent douloureusement et s'expulsent en murmure akshar. xue. reimi ou. n'importe qui Notre année ? œillade en arrière se ravisant vite à la sueur d'une vision fatidique. est-ce que ça va ? est-ce l'hécatombe de vos idéaux.
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le rideau se lève sur une saynète en huit-clos, perce les ténèbres d'une lueur crépusculaire diablement étendus à des alentours dont le silence gonfle les estomacs d'angoisse ; le sentiment comme syndic d'une immondice à venir
et voilà que mon regard vrille sur des alentours détruites
et que mon cœur vrille de sa redondante folie
nulle satisfaction, cependant, ne semble suffire à combler
ce que tant de yôkai m'ont pris.
(qu'ont-ils fait qu'ont-ils fait qu'ont-ils fait)
qu'ai-je fait
ô mes aïeux est-ce donc là ce que vous avez ressenti
vendus par votre pute de descendance à cet homme offrant
mille merveilles d'une liberté hypocrite
au prix du sang et de ces corps qu'une entité légendaire se chargea de multiplier en centaines ;
et me revoilà réduite à tenir la main agonisante d'un visage inconnu crachant s(on hémoglobine répugnante de moldu)es dernières paroles comme dans le pittoresque espoir d'un héritage dont je ne saurai entretenir la mémoire
est-ce donc là la cause que je comptais servir ?
sacrifiant ce quotidien en lequel je fondais tant d'espoir, cette quiétude méprisée pour laquelle je n'éprouverai jamais trop de joie
est-ce donc là le futur qui nous est tant promis
dis-moi Rajan, toi qui scelle si aisément ces alliances
saurais-tu en briser les promesses ?
dis-moi, Orochi, dont le nom semble faire trembler la terre
l'attrait du pouvoir vaut-elle de briser les vertèbres
d'un bonheur implicite, invisible, éternellement intangible
sacrifier l'équilibre de ce monde qui suffit à notre existence ?
Benhime, dont le nom devrait suffire à calmer ces ardeurs de sang-froid, la proximité écœurante de cette glue jaspe sous mes semelles ensevelies ; Akshar va bien.
et les putrides parfums montent à ces narines réhaussées de quelques sentiments d'un dégoût inqualifiable d'envergure.
Nous étions en sécurité. Ishvar, Eirin et Ryuu aussi.
quant aux autres, je n'en sais pas davantage
un équilibre rompu, et je m'affaisse gauchement
tant des plaies en ma chair meurtrie par l'assaut d'un surnaturel que l'on n'explique, que d'une vacillante certitude chargée à présent de cette culpabilité omniprésente, indécrottable, prenant d'assaut moindre recoin d'une école à présent couverte des éclats cornalines d'une violence prépondérante.
ai-je vu, me demande-t-elle
les conséquences d'une inaction poussée par cette fierté idiote
embellie de violence comme si j'en supportais la finalité
bercée de mes fantasmes comme s'ils se voulaient suffisants
face à l'image d'une réalité accablante,
les mortuaires conséquences dont je vantais le désir.
Oui. Je vais bien.
pas comme toi, pas comme quiconque affublé de décence
pas comme moi (menteuse éhontée) désormais prisonnière
d'un syndrome de stockholm envers ce quotidien bienveillant
mélancolie, hypocrisie
mensonge, accalmie
nul regret, sinon cette impuissance contagieuse
nul doute, sinon cette faiblesse déplorable
nulle tristesse, sinon cette dépression enivrante
un silence pèse,
évocateur, inspirateur
de quelques vers d'une poésie doucereuse
haïku soufflés par ce vent porteur de funestes épidémies
Je suis désolée.
de n'avoir su aider
de n'avoir su pleurer
de n'avoir su comprendre, ou de m'être battue
de n'avoir su voir, ou même combler
le moindre de mes crimes dont je joue des inconséquences.
et voilà que mon regard vrille sur des alentours détruites
et que mon cœur vrille de sa redondante folie
nulle satisfaction, cependant, ne semble suffire à combler
ce que tant de yôkai m'ont pris.
(qu'ont-ils fait qu'ont-ils fait qu'ont-ils fait)
qu'ai-je fait
ô mes aïeux est-ce donc là ce que vous avez ressenti
vendus par votre pute de descendance à cet homme offrant
mille merveilles d'une liberté hypocrite
au prix du sang et de ces corps qu'une entité légendaire se chargea de multiplier en centaines ;
et me revoilà réduite à tenir la main agonisante d'un visage inconnu crachant s(on hémoglobine répugnante de moldu)es dernières paroles comme dans le pittoresque espoir d'un héritage dont je ne saurai entretenir la mémoire
est-ce donc là la cause que je comptais servir ?
sacrifiant ce quotidien en lequel je fondais tant d'espoir, cette quiétude méprisée pour laquelle je n'éprouverai jamais trop de joie
est-ce donc là le futur qui nous est tant promis
dis-moi Rajan, toi qui scelle si aisément ces alliances
saurais-tu en briser les promesses ?
dis-moi, Orochi, dont le nom semble faire trembler la terre
l'attrait du pouvoir vaut-elle de briser les vertèbres
d'un bonheur implicite, invisible, éternellement intangible
sacrifier l'équilibre de ce monde qui suffit à notre existence ?
Benhime, dont le nom devrait suffire à calmer ces ardeurs de sang-froid, la proximité écœurante de cette glue jaspe sous mes semelles ensevelies ; Akshar va bien.
et les putrides parfums montent à ces narines réhaussées de quelques sentiments d'un dégoût inqualifiable d'envergure.
Nous étions en sécurité. Ishvar, Eirin et Ryuu aussi.
quant aux autres, je n'en sais pas davantage
un équilibre rompu, et je m'affaisse gauchement
tant des plaies en ma chair meurtrie par l'assaut d'un surnaturel que l'on n'explique, que d'une vacillante certitude chargée à présent de cette culpabilité omniprésente, indécrottable, prenant d'assaut moindre recoin d'une école à présent couverte des éclats cornalines d'une violence prépondérante.
ai-je vu, me demande-t-elle
les conséquences d'une inaction poussée par cette fierté idiote
embellie de violence comme si j'en supportais la finalité
bercée de mes fantasmes comme s'ils se voulaient suffisants
face à l'image d'une réalité accablante,
les mortuaires conséquences dont je vantais le désir.
Oui. Je vais bien.
pas comme toi, pas comme quiconque affublé de décence
pas comme moi (menteuse éhontée) désormais prisonnière
d'un syndrome de stockholm envers ce quotidien bienveillant
mélancolie, hypocrisie
mensonge, accalmie
nul regret, sinon cette impuissance contagieuse
nul doute, sinon cette faiblesse déplorable
nulle tristesse, sinon cette dépression enivrante
un silence pèse,
évocateur, inspirateur
de quelques vers d'une poésie doucereuse
haïku soufflés par ce vent porteur de funestes épidémies
Je suis désolée.
de n'avoir su aider
de n'avoir su pleurer
de n'avoir su comprendre, ou de m'être battue
de n'avoir su voir, ou même combler
le moindre de mes crimes dont je joue des inconséquences.
Benhime Sugawara
Le vacarme muet des défaits tambourine ses tempes, les gorges revendiquent justice — mais comment exaucer ce vœu lorsque tout ceci a naquit de l’ordre des choses. L’ignorance des hommes, les ambitions des hommes, l’ego des hommes ; nuée a désiré chaos, ainsi le chaos est venu à leur rencontre. Les innocents ont leur blâme : avoir laissé faire. Et pléthore éberluée ne se rend encore compte du prix qu’a valu la politique de l’autruche.
Ta voix lui parvient en écho, l’être chamboulé s’éparpille sous milles battements de cils, réconforté quelques instants par tes propos puis s’anime le mensonge invalidé par la tumulte de ton âme et il ne nécessite le pouvoir de la lire pour le savoir ; ton visage te trahit, ton excuse te trahit. Ne musses pas ton émoi. Benhime même saisissait, progressivement, que les manifestations de l’être ne pouvaient se faire museler, diriger ou taire. Les phalanges relâchaient lentement les rênes, acceptant qu’il ne servait à rien de les dompter. La phrase ne portait ni ordre ni jugement, nichée de faits et bienveillance dans le ton affaiblit par les secousses de la nuit.
À l’œil n'avait été épargné les morceaux de ce qui fût un vivant et se creusait sous le derme juvénile ce qu'était véritablement la répugnance de la mort. Délectation d'imposer souffrance ou persuasion que ce mal est nécessaire, qu'importe sous quel masque il se présente : le meurtre est immondice, impureté ultime du cœur. Je te remercie, mais il ne m’est possible d’accepter ton pardon. à nouveau ne tinte ni bile ni rancœur Ce n'est à mon égard qu'il te faut présenter des excuses, mais aux déités. Terrestres, célestes, ancêtres. Ils te pardonneront, Akina. Nos kamis savent que nous sommes bons tout comme ils ont conscience que nous sommes à la merci des démons polluant nos cœurs. Le cosmos vous régissant n'est nullement impitoyable, les mortels sont à l'image des déités : imparfaites. L'univers n'est point perdu car n'existe aucun mal qui ne puisse être vaincu. Il ne tient qu'à toi de te purifier des maux qui te manipulent.
Ta voix lui parvient en écho, l’être chamboulé s’éparpille sous milles battements de cils, réconforté quelques instants par tes propos puis s’anime le mensonge invalidé par la tumulte de ton âme et il ne nécessite le pouvoir de la lire pour le savoir ; ton visage te trahit, ton excuse te trahit. Ne musses pas ton émoi. Benhime même saisissait, progressivement, que les manifestations de l’être ne pouvaient se faire museler, diriger ou taire. Les phalanges relâchaient lentement les rênes, acceptant qu’il ne servait à rien de les dompter. La phrase ne portait ni ordre ni jugement, nichée de faits et bienveillance dans le ton affaiblit par les secousses de la nuit.
À l’œil n'avait été épargné les morceaux de ce qui fût un vivant et se creusait sous le derme juvénile ce qu'était véritablement la répugnance de la mort. Délectation d'imposer souffrance ou persuasion que ce mal est nécessaire, qu'importe sous quel masque il se présente : le meurtre est immondice, impureté ultime du cœur. Je te remercie, mais il ne m’est possible d’accepter ton pardon. à nouveau ne tinte ni bile ni rancœur Ce n'est à mon égard qu'il te faut présenter des excuses, mais aux déités. Terrestres, célestes, ancêtres. Ils te pardonneront, Akina. Nos kamis savent que nous sommes bons tout comme ils ont conscience que nous sommes à la merci des démons polluant nos cœurs. Le cosmos vous régissant n'est nullement impitoyable, les mortels sont à l'image des déités : imparfaites. L'univers n'est point perdu car n'existe aucun mal qui ne puisse être vaincu. Il ne tient qu'à toi de te purifier des maux qui te manipulent.
Invité
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Un esprit qui se perd, des morts qui s'entassent.
Une lucidité entachée, une journée que l'on aimerait oublier.
Impure. Corrompue.
Manipulée. Déshumanisée.
La pensée me répugne, tend mes muscles sous l'impulsion de ce que je ne peux que qualifier d'humiliation, car ma foi n'existe que pour desservir mes propres désirs : qui sont les kami, sinon l'amas difforme de volontés épars, rendu réels par la démesurée dévotion de nos lointains ancêtres ? Sous mes yeux asséchés par une panique que je peine à comprendre, son visage brillait par sa digne neutralité, ambassadrice de la parole d'un clan gorgé de sagesse.
Comment comprendre ces maux qu'elle clame fautifs des erreurs dont je n'ai jamais compris l'origine ? Comment assimiler les décennies d'une éducation si profondément ancrée en son être qu'elle semble, plus que quiconque, investie dans le droit chemin ? Elle resplendit : la voix claire, symbole d'une maturité sans bornes ; le visage sculpté dans le marbre, comme témoin de sa droiture immuable.
Je n'ai foi en rien ni en personne, Benhime. Du moins, je ne me suis jamais posé la question.
Privée d'éducation. Privée d'espoir. Privée d'avenir.
Livrée à moi-même, à mes désirs morbides ; livres à la passion des lames et à la folie d'une solitude que l'avenir ne suffit à effacer. La contemplation des alentours rougis au bon vouloir d'un être pourtant désintéressé de nos seules existences, rendues insignifiantes face au désir qu'il impose au monde : Orochi s'immisce comme le cauchemar d'une journée sans repos, grave son souvenir comme un deuil qu'on ne peut outrepasser.
Comment croire, lorsque la foi se laisse si aisément écraser ? Comment se livrer, lorsque le bien se noie dans les larmes que la perte incombe ? Comment changer, lorsque l'impureté n'est pas qu'une souillure éphémère, mais une nature profonde qu'il m'est impossible de purifier ?
Tu me rappelles Genji-san. Vous êtes si similaires, comme si votre sagesse vous drapait loin de toute forme de mal, comme si... vous étiez différents des autres. Ah, Benhime, comme j'aurais aimé naître parmi les tiens !
Naître dans ce cocon immaculé qui aurait suffire à contenir ma colère. Naître de ce sang bleuté, en impératrice de mes propres désirs. Naître de pureté et de bienveillance, et non en ce mal dont je ne parvins à m'émanciper. Naître de droiture et de gloire, d'ambition et de sagesse ; naître de foi et d'une immaculée confiance en des êtres dont je n'aurai pourtant témoigné de l'existence. Naître aimée, dans un avant-goût du bonheur. Me serais-je seulement posé la question de mes désirs, de mon existence, des troubles qui me hanteront au-delà de la mort ?
Je ne peux imaginer un monde exempte de ces désirs que tu qualifies de corruption, mais qui font de moi ce que je suis. J'ignore comment me purifier, sinon en abandonnant toute part de ma personnalité.
Une lucidité entachée, une journée que l'on aimerait oublier.
Impure. Corrompue.
Manipulée. Déshumanisée.
La pensée me répugne, tend mes muscles sous l'impulsion de ce que je ne peux que qualifier d'humiliation, car ma foi n'existe que pour desservir mes propres désirs : qui sont les kami, sinon l'amas difforme de volontés épars, rendu réels par la démesurée dévotion de nos lointains ancêtres ? Sous mes yeux asséchés par une panique que je peine à comprendre, son visage brillait par sa digne neutralité, ambassadrice de la parole d'un clan gorgé de sagesse.
Comment comprendre ces maux qu'elle clame fautifs des erreurs dont je n'ai jamais compris l'origine ? Comment assimiler les décennies d'une éducation si profondément ancrée en son être qu'elle semble, plus que quiconque, investie dans le droit chemin ? Elle resplendit : la voix claire, symbole d'une maturité sans bornes ; le visage sculpté dans le marbre, comme témoin de sa droiture immuable.
Je n'ai foi en rien ni en personne, Benhime. Du moins, je ne me suis jamais posé la question.
Privée d'éducation. Privée d'espoir. Privée d'avenir.
Livrée à moi-même, à mes désirs morbides ; livres à la passion des lames et à la folie d'une solitude que l'avenir ne suffit à effacer. La contemplation des alentours rougis au bon vouloir d'un être pourtant désintéressé de nos seules existences, rendues insignifiantes face au désir qu'il impose au monde : Orochi s'immisce comme le cauchemar d'une journée sans repos, grave son souvenir comme un deuil qu'on ne peut outrepasser.
Comment croire, lorsque la foi se laisse si aisément écraser ? Comment se livrer, lorsque le bien se noie dans les larmes que la perte incombe ? Comment changer, lorsque l'impureté n'est pas qu'une souillure éphémère, mais une nature profonde qu'il m'est impossible de purifier ?
Tu me rappelles Genji-san. Vous êtes si similaires, comme si votre sagesse vous drapait loin de toute forme de mal, comme si... vous étiez différents des autres. Ah, Benhime, comme j'aurais aimé naître parmi les tiens !
Naître dans ce cocon immaculé qui aurait suffire à contenir ma colère. Naître de ce sang bleuté, en impératrice de mes propres désirs. Naître de pureté et de bienveillance, et non en ce mal dont je ne parvins à m'émanciper. Naître de droiture et de gloire, d'ambition et de sagesse ; naître de foi et d'une immaculée confiance en des êtres dont je n'aurai pourtant témoigné de l'existence. Naître aimée, dans un avant-goût du bonheur. Me serais-je seulement posé la question de mes désirs, de mon existence, des troubles qui me hanteront au-delà de la mort ?
Je ne peux imaginer un monde exempte de ces désirs que tu qualifies de corruption, mais qui font de moi ce que je suis. J'ignore comment me purifier, sinon en abandonnant toute part de ma personnalité.
Benhime Sugawara
Au milieu des horreurs, l’œil s’adapte — combien répulsé, révulsé il soit — muette acceptation que les sentiers du futurs s’avèrent plus obscures qu’il n’y paraissait, pourquoi s’aveugler du désagréable qui survint, et surviendra, quoi que les hommes n’y fassent. Ni clés ni vérités ; les réalisations ne sont que conséquences qu’une gorge capitule d’avaler avec ses fiertés. Pourquoi se débattre ? S’agiter, puis s’essouffler de soi-même, toute force dilapidée dans le déni plutôt qu’accepter le sort, tel qu’il est. Il y a vie, il y a mort ; il y a joies, il y a blessures. Ce soir, tout est jonché d’agonie, ni l’image ni l’événement ne disparaîtront combien chercherons pléthore à frotter, frotter, frotter leur mémoire. Benhime se soumettait à l’immondice, en faire un songe serait si cruel.
Ne te l’es-tu jamais posée ou l’as-tu seulement ignorée. Sans quête de riposte, sans désir de t’obliger à cracher toutes les réalités dont tu ne t’estimes n’être en possession ; et si tu recherches dans ses paumes vérités, tu t’apercevras qu’elles ne s’y trouvent. Les miens ne sont différents des autres, nous ne faisons qu’accepter qu’il arrive au mal de nous habiter sans pourtant autant nous y abandonner. Cesse tes chimères, la personne en face de toi n'est qu'humaine : ni idéal ni perfection ni exception. Es-tu ce que tu es, Akina, ou es-tu ce que tu crois être ? Les pollutions aveuglent et enferment, elles nous corrompent en s'érigeant fait immuable et suprême de nos êtres. Serais-tu autant chamboulée par ce carnage si tu lui étais véritablement similaire.
Ne te l’es-tu jamais posée ou l’as-tu seulement ignorée. Sans quête de riposte, sans désir de t’obliger à cracher toutes les réalités dont tu ne t’estimes n’être en possession ; et si tu recherches dans ses paumes vérités, tu t’apercevras qu’elles ne s’y trouvent. Les miens ne sont différents des autres, nous ne faisons qu’accepter qu’il arrive au mal de nous habiter sans pourtant autant nous y abandonner. Cesse tes chimères, la personne en face de toi n'est qu'humaine : ni idéal ni perfection ni exception. Es-tu ce que tu es, Akina, ou es-tu ce que tu crois être ? Les pollutions aveuglent et enferment, elles nous corrompent en s'érigeant fait immuable et suprême de nos êtres. Serais-tu autant chamboulée par ce carnage si tu lui étais véritablement similaire.
Invité
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Dans chaque grain de poussière, chaque mouvement de pensée, l'univers entier est contenu.
Me revenaient en mémoire nombre de mes lectures dédiées aux nobles pensées du bouddhisme au sujet desquelles, dans quelques ambitions noétiques, je ne m'étais pas véritablement attardé ; l'érudition était moins un désir qu'une passion passagère, gouvernée par le besoin de quelques connaissances innovantes. Je n'avais de véritable attrait pour la moindre religion, car la foi était une notion trop fragile à mes yeux : il m'apparaissait inconcevable de m'en remettre aux bonnes fois de quelques déités aux desseins si nébuleux, car j'aimais l'idée de contrôler mon destin.
Je m'accrochais à la fallacieuse sensation d'un pouvoir devenu enivrant, mais dont je constatais à nouveau les limites : mes émotions débordaient d'un esprit à la lucidité discutable, et à nouveau, je me laissais accabler par cette dérilection infernale. Il n'y avait en mon admiration pour elle qu'une odieuse lâcheté, en mes captieuses paroles la volonté de me soustraire à ces questionnements incessants dont je faisais l'objet.
La vacuité me terrifiait, et je lui préférais une malveillance dont je ne pouvais assumer la seule vue : ainsi bousculée par le poids d'un deuil dont je m'étais exhorté à ignorer l'existence, je pris un instant à considérer ses paroles. Sa détermination adamantine, à peine effleurée par le scepticisme que j'y apposais alors : devais-je moi aussi m'en remettre à la foi, pour en cesser de douter ?
Je l'ai ignorée, répondis-je d'une voix limpide, m'enfermant dans le contact de ses prunelles impartiales, doucereuses, et pourtant si cruelles. Et à présent, j'ignore la réponse à toutes ces questions. Je crains l'ignorance, mais je crains davantage de perdre la malveillance qui m'habite, et de me retrouver sans rien.
Sans doute me serait-il impossible d'être davantage sincère, en dépit de toute la bonne volonté que j'y aurais consacré : ainsi noyée par l'assaut des vérités dont nul n'avait su jusqu'à présent saisir la justesse, pas plus que de me les partager aussi abruptement, je peinais à éclaircir mes pensées. Mes paroles, cependant, n'en étaient pas moins véridiques, car le mal se voulait parasite : et si mes désirs s'incarnaient au travers de ce que je croyais devenir, peut-être me fallait-il oublier l'entièreté de mon être.
S'il te plaît, Benhime. Aide-moi à m'en purifier.
Me revenaient en mémoire nombre de mes lectures dédiées aux nobles pensées du bouddhisme au sujet desquelles, dans quelques ambitions noétiques, je ne m'étais pas véritablement attardé ; l'érudition était moins un désir qu'une passion passagère, gouvernée par le besoin de quelques connaissances innovantes. Je n'avais de véritable attrait pour la moindre religion, car la foi était une notion trop fragile à mes yeux : il m'apparaissait inconcevable de m'en remettre aux bonnes fois de quelques déités aux desseins si nébuleux, car j'aimais l'idée de contrôler mon destin.
Je m'accrochais à la fallacieuse sensation d'un pouvoir devenu enivrant, mais dont je constatais à nouveau les limites : mes émotions débordaient d'un esprit à la lucidité discutable, et à nouveau, je me laissais accabler par cette dérilection infernale. Il n'y avait en mon admiration pour elle qu'une odieuse lâcheté, en mes captieuses paroles la volonté de me soustraire à ces questionnements incessants dont je faisais l'objet.
La vacuité me terrifiait, et je lui préférais une malveillance dont je ne pouvais assumer la seule vue : ainsi bousculée par le poids d'un deuil dont je m'étais exhorté à ignorer l'existence, je pris un instant à considérer ses paroles. Sa détermination adamantine, à peine effleurée par le scepticisme que j'y apposais alors : devais-je moi aussi m'en remettre à la foi, pour en cesser de douter ?
Je l'ai ignorée, répondis-je d'une voix limpide, m'enfermant dans le contact de ses prunelles impartiales, doucereuses, et pourtant si cruelles. Et à présent, j'ignore la réponse à toutes ces questions. Je crains l'ignorance, mais je crains davantage de perdre la malveillance qui m'habite, et de me retrouver sans rien.
Sans doute me serait-il impossible d'être davantage sincère, en dépit de toute la bonne volonté que j'y aurais consacré : ainsi noyée par l'assaut des vérités dont nul n'avait su jusqu'à présent saisir la justesse, pas plus que de me les partager aussi abruptement, je peinais à éclaircir mes pensées. Mes paroles, cependant, n'en étaient pas moins véridiques, car le mal se voulait parasite : et si mes désirs s'incarnaient au travers de ce que je croyais devenir, peut-être me fallait-il oublier l'entièreté de mon être.
S'il te plaît, Benhime. Aide-moi à m'en purifier.
Benhime Sugawara
Moi aussi, j’ai peur de l’ignorance. Tout ce qui s’échappe, tout ce qui file, ces mystères en nuées et le tangible navire qu’est une vie sur le fleuve du hasard. L’ignorance, la malveillance, la trahison, l’incapacité… son cœur à maintes reprises en palpitait d’angoisse, effrayé par la constante incertitude du réel emprisonnant son âme dans cette chair. Son for intérieur, encore, n’eut atteint souveraine sérénité dont font preuve les siens, à la merci des maux et troubles pullulant en ce monde, attaquée par d’immenses désarrois. Mais le rien… le vaste vide me réconforte. Quand il effleure son esprit affolé, imposant aux vils parasites pensées l’exil et que s’étire le confortable voile du néant — arrive la clarté, et tout devient simple. Ce n’est lorsque je m’évertue à remplir ce vide que j’en deviens folle. Satisfaire un incontrôlable appétit à défaut d’en soigner la cause, il ne m’étonne que tant d’entre nous en deviennent si détraqués. À courir après les gloires, après la reconnaissance, après la validation de son existence, à quêter les affections, à quêter les significations, à quêter les raisons. Autant s’en était éloignée Benhime, parfois, toutes ces calamités frôlaient la vaporeuse substance de son âme et elle en tressaillaient. Alors je préfère accepter le vide, le hasard, le destin, passé, présent, futur et tout ce qu’il m’est, fatalement, impossible d’en saisir le contrôle. À grande vitesse s’échappaient ses idéaux de sa gorge, tremblante de verbaliser ses précieuses vulnérabilités à quelqu’un qui n’en connaisse l’essence de longue date. La cohue d’émotion provoquée par l’attaque brisa le réticent barrage à vocaliser ses intimes ressentis. La panique, encore, gravissait ses vertèbres même une fois le mal envolé : son passage maculait sa vision, où que ses pupilles buttent s’y retrouvaient trace de son passage. Même sur toi, Akina — et sûrement était-ce aussi terrifiant que ces corps en agonie et ces nouveaux esprits hurlant leur tragédie. Mais ta demande transperce d'espoir ses perspectives les plus noires ; réalisant par ta faveur que ses forces ne sont si dérisoires et si vaines qu'elles le parurent. Ah, ses aïeuls ne pratiquaient-ils pas ceci depuis l'aube des temps ? apaiser les âmes torturées par les vils maux polluant les hommes. Je t'aiderai à défaut de pacifier les esprits, autant sauver les mortels. si mes modestes capacités te conviennent. sur ses lèvres naquit un maigre et éphémère sourire.
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Toute ma vie, j'avais recherché la plénitude, un sentiment d'accompli—tout hypocrite qu'il fut—à même d'éluder cette curiosité permanente, insatiable et dérangeante : le mal s'immisçait en maître d’œuvre de mes actes, me poussant jusqu'aux plus sombres retranchements du genre humain, si tant est qu'il m'en restait alors. En aurige du désespoir, je baignais dans la détresse que j'apportais à autrui, me délectant de son caractère éphémère ; la rancœur se voulait vivifiante, et cloîtrée dans un plaisir qui n'appartenait qu'à moi, je me sentais différente.
Vivante, en un sens, car nul—parmi le quotidien monotone de ces êtres exemptes de bonheur, pareils aux âmes d'Asphodèle—ne partageait cet attrait nidoreux. Seule, en bien des aspects, tant je réalisais mes erreurs : au milieu des corps arrachés à leur âme bien souvent innocente, je n'en soutirais davantage qu'une tristesse révoltante, inapte face au dégoût que ces effluves de sang m'inspiraient alors. Je n'avais rien d'aussi exceptionnel que je m'étais exhorté à le croire, mais n'en tirais désormais nulle honte : la normalité avait cela qu'elle me réconfortait, car cette vacuité—qui me terrifiait autrefois—suffisait à ma satisfaction. À présent, cela ne peut être que toi. Toi qui avais su voir en mon âme égarée, en ces signes témoins de ce qui fut longtemps l'épicentre de mes actes—un hubris malfaisant, étanche à tout conseil, toute solidarité, et sous réserve, je le réalisais, d'une soit disant ouverture d'esprit.
Par cette estime que j'accordais aux siens, Benhime avait su se faire entendre : sa sagesse résonnait contre les parois de sa modeste âme, me démontrait, en ces raisonnements simplistes, l'étendue de ma cécité. Tout ce temps, je m'étais fourvoyée ; complainte dans des certitudes déraisonnables et inhumaines, enfoncée dans le mal jusqu'à en perdre de vue l'essentiel—et, avec lui, la vie de tous mes pairs. J'ai encore besoin de réfléchir à tout ça, et à ce que je veux faire. L'école a besoin de toi—et mon geste désigna l'océan macabre qui entourait nos visions, cantonnait nos respirations à cet oxygène pourri par les circonstances et la décomposition. Les corps étaient encore frais, mais devant l'importance de l'instant, il me semblait que des mois s'étaient écoulés. Et moi aussi. Mais je t'attendrai, car d'autres ont besoin de nous.
Vivante, en un sens, car nul—parmi le quotidien monotone de ces êtres exemptes de bonheur, pareils aux âmes d'Asphodèle—ne partageait cet attrait nidoreux. Seule, en bien des aspects, tant je réalisais mes erreurs : au milieu des corps arrachés à leur âme bien souvent innocente, je n'en soutirais davantage qu'une tristesse révoltante, inapte face au dégoût que ces effluves de sang m'inspiraient alors. Je n'avais rien d'aussi exceptionnel que je m'étais exhorté à le croire, mais n'en tirais désormais nulle honte : la normalité avait cela qu'elle me réconfortait, car cette vacuité—qui me terrifiait autrefois—suffisait à ma satisfaction. À présent, cela ne peut être que toi. Toi qui avais su voir en mon âme égarée, en ces signes témoins de ce qui fut longtemps l'épicentre de mes actes—un hubris malfaisant, étanche à tout conseil, toute solidarité, et sous réserve, je le réalisais, d'une soit disant ouverture d'esprit.
Par cette estime que j'accordais aux siens, Benhime avait su se faire entendre : sa sagesse résonnait contre les parois de sa modeste âme, me démontrait, en ces raisonnements simplistes, l'étendue de ma cécité. Tout ce temps, je m'étais fourvoyée ; complainte dans des certitudes déraisonnables et inhumaines, enfoncée dans le mal jusqu'à en perdre de vue l'essentiel—et, avec lui, la vie de tous mes pairs. J'ai encore besoin de réfléchir à tout ça, et à ce que je veux faire. L'école a besoin de toi—et mon geste désigna l'océan macabre qui entourait nos visions, cantonnait nos respirations à cet oxygène pourri par les circonstances et la décomposition. Les corps étaient encore frais, mais devant l'importance de l'instant, il me semblait que des mois s'étaient écoulés. Et moi aussi. Mais je t'attendrai, car d'autres ont besoin de nous.
Benhime Sugawara
À présent, cela ne peut être que toi et réalisèrent ses esprits de la lourde et contraignante charge que ses épaules décidèrent de porter, mais déjà se fendaient ses vertèbres sous la pesanteur de telle promesse. Tu forçais ton terrier dans le béton de son cœur. Pire, de sa langue tu venais d’obtenir sa parole. Aider, ah, qu'était-ce. Benhime exigeait rémunération, intérêt, gain personnel — cependant, votre marché ne profitait qu'à toi. Troublée, elle ne se reconnut en cet instant. Jusqu'ici, Benhime n'accepta que les responsabilités qui lui furent imposées, et en endossait les rôles car le refus n'était option. Un rejet sec aurait accueilli ta requête, appuyé par la froideur de ses traits, mais la tragédie actuelle détraquait sa glaciale logique. Tu soulevas son devoir, auquel elle aurait aimé se soustraire en cette nuit funeste. Tes mots ont des airs de fin, pourtant ils ne marquent que la suite d'une nuit éveillée s'annonçant bien trop longue. J'aiderai lorsque j'aurais retrouvé les miens. elle n'aurait l'hypocrisie de prétendre à l'altruisme Vas donc te faire soigner. À bientôt, Akina. et elle se remit à sa quête.