Chapitre 10½ - Faîtes entrer les accusés
L'Éventail
Citation : La goutte de sang tomba, et l'estampe se dessina
Age : Vieux
Personne
L'Éventail
Une foule impressionnante se presse dans l’immense salle d’audience du tribunal, il faut dire que le dernier communiqué du Ministère a pressé les sorciers de tous âges de venir. Assis sur des bancs, les spectateurs discutent, donnent leurs avis sur ce qui est pour beaucoup l’affaire du siècle.
Au fond de l’immense salle d’une vingtaine de mètres de long, le bureau du Juge trône au centre. A sa droite, le Procureur est déjà prêt, relisant ses pages derrière son pupitre. A sa gauche, le pinceau-greffier est prêt à écrire. Face au bureau du Juge, quinze individus sont enchaînés l’air morose : ce sont les accusés. Ils sont entourés de cinq Aurors surveillant activement leurs moindres faits et gestes, et de trois Legilimens qui scrutent la salle.
Dans un claquement de porte, le Juge en Chef apparaît au fond de la salle d’audience. Un silence de mort s’installe immédiatement dans l’assemblée et tout le monde reste debout jusqu’à ce que le Juge s’installe derrière son bureau.
L’homme d’un certain âge regarde avec sévérité la foule puis prend la parole : « La Justice se réunit en ce samedi 25 octobre 1997, pour juger l’affaire opposant les quinze accusés ici présents au Ministère. Les charges retenues sont : sédition, multiples assassinats et tentatives d’assassinats notamment sur des sorciers mineurs, coups et blessures volontaires, violation de l’interdiction de pénétrer sur l’île de Minami-Iwo, participation à l’attaque contre la prison Haragoku et planification de l’évasion du criminel Hidenori Kurosawa. Monsieur le Procureur, vous avez la parole. »
Procureur
Le Procureur, droit derrière son pupitre, se racle la gorge avant de commencer un monologue qui allait durer trente longues minutes : « Merci Votre Honneur. Chers sorciers, le travail qui est aujourd’hui le mien est encore plus difficile qu’à l’accoutumé, car je dois vous exposer les méfaits de la pire engeance qu’a pu produire notre noble communauté. » [...]
Le Procureur continue : « De multiples preuves ont été découvertes par nos Aurors lors de l’enquête à Minami-Iwo. Les traces des sortilèges ont été minutieusement analysées comme l’indique les différents rapports, sortilèges dont nous avons retrouvés des traces dans les baguettes de certains des accusés. C’est également un véritable arsenal, digne d’une grande armée, qui a été découvert chez ces différents individus. » [...]
Le Procureur poursuit : « En plus des preuves matérielles prouvant la culpabilité de ces individus dans l’attaque d’Haragoku et leur participation dans l’évasion du traître Hidenori Kurosawa, il faut rappeler que tous sont des membres actifs de Yuutsu, ce terrible groupuscule qui tente par tous les moyens de déstabiliser l’ordre public depuis janvier dernier en colportant les pires mensonges comme le retour du vénéré Seimei qui serait devenu un horrible mage noir ou du monstre légendaire Orochi. » [...]
Enfin, après ce long discours, le Procureur de conclure : « Pour toutes ces raisons, je requiers, Votre Honneur, pour les trois femmes une peine de quarante ans d’emprisonnement à Haragoku, et pour les hommes la peine de mort. »
Premier accusé
Sans attendre l’autorisation du Juge, plusieurs accusés prennent la parole spontanément pour se défendre, faisant cliqueter leurs chaînes : « Monsieur le Juge, tout ceci n’est qu’un complot ! »
Second accusé
Un autre accusé enchaîne : « Je n’ai rien fait de tout cela, et je n’ai jamais fait partie de Yuutsu ! »
Troisième accusé
Un autre s’exprime en montrant sa femme : « Je vous en supplie, acquittez au moins ma femme, notre fils nous attend à la maison ! »
Quatrième accusé
Un autre accusé avoue partiellement : « Je reconnais faire partie de Yuutsu, mais nous n’avons jamais planifié l’attaque de Mahoutokoro ou l’évasion d’Hidenori Kurosawa. »
Cinquième accusé
Enfin, une des trois femmes dénonce : « Ayez pitié je n’ai rien fait, c’est Orochi ! »
Juge et legilimens
Après ce court brouhaha, le Juge en Chef fait revenir le silence et reprend le fil du procès : « Puisque les accusés refusent d’avouer, je demande aux Legilimens de sonder leurs esprits à la recherche de souvenirs. » A ces mots, les trois Legilimens s’approchent de chacuns des malheureux et pénètrent leurs consciences. Plusieurs cris se font entendre, et on peut lire sur le visage des Legilimens le plaisir qu’ils prennent à cet instant.
Legilimens
Puis, au bout d’une quinzaine de minutes, les trois Legilimens se retournent vers le Juge en Chef : « Les personnes que j’ai sondé sont coupables, Votre Honneur. », « Moi aussi Votre Honneur », « Moi également, Votre Honneur. »
Sixième accusé
Un accusé hurle alors : « C’est impossible, ils mentent ! La Justice est aussi corrompue que le Ministère ! », avant de se faire violemment frapper par un Auror.
Juge en chef
Le Juge en Chef se redresse légèrement, le visage grave, après quelques secondes de réflexion il annonce d’une voix forte : « Très bien. Les preuves apportées lors de cette audience sont suffisantes pour que je puisse rendre un verdict. Au nom de Sa Majesté, les quinze accusés sont déclarés coupables pour toutes les charges retenues contre eux, et de ce fait ils sont tous condamnés à mort. Bourreau, faites votre office s’il vous plaît. »
Bourreau
Un homme massif, au visage caché par un masque noir de Oni, sort du fond de la salle et s’avance vers les quinzes condamnés qui, pris de panique, tentent d'échapper à leur sort. Sans un mot, le Bourreau dirige sa main vers le plafond de la salle d’où tombent quinze longues cordes qui s’enroulent autour des cous des malheureux. Les corps sont soulevés, pris de quelques tremblements, puis restent là, inertes.
Verdict
Le Juge en Chef, impassible, dit : « L’audience est levée. », et sort de la pièce. Le Procureur, le Bourreau, les Aurors et les Legilimens l’imitent. La foule peut désormais quitter la pièce ou parler sans risque.
★ Le procès est dirigé par le Juge en Chef, témoignant du caractère exceptionnel de l'événement.
★ Les chefs d'accusations ne correspondent pas aux crimes des Yuutsu.
★ Les coupables sont condamnés à mort pour les hommes, à 40 ans d'emprisonnement à Haragoku pour les femmes.
★ Les legilimens mentent sur ce qu'ils ont pu observer chez les accusés, les rendant ainsi coupable.
★ Les accusés sont tous jugés coupable et condamnés à la pendaison, ils sont exécutés en direct sous les regards des spectateurs.
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