you're my hero Un large sourire sur ses lèvres, l’enfant courait, froissant légèrement les kimonos de soie qui enlaçaient gracieusement son corps. Elle avait dans ses mains des fleurs magnifiques dont elle ne connaissait guère le nom, mais qu’elle voulait montrer à son père comme un trophée. Alors, elle entrait en trombe dans la pièce où il se trouvait, sautant sur ses jambes sans se soucier de rien, simplement heureuse de pouvoir passer un peu de temps à ses côtés. Papa ! Et elle lui tendait les jolies fleurs, un sourire dévoilant toutes ses dents ourlant ses lippes.

Takamori était pour Jie Lian quelqu’un d’extraordinaire, un père dont on avait conté les histoires toute sa vie : il était pour elle le plus grand des héros. Il était semblable aux combattants dans les histoires qu’on racontait au plus jeune, guerrier puissant qui ne craint rien du monde.
Et à ses côtés, elle se sentait comme invincible.

C’est quoi comme plante ? Demandait-elle, curieuse de tout. Apprendre était devenue une lubie depuis son arrivée, elle y passait des heures et des heures, à tenter de comprendre le fonctionnement de toute chose.
Elle étudiait beaucoup, s’entrainant en cachette au maniement du sabre – jouant avec des bouts de bois pour tenter de reproduire ce que son père lui avait une fois enseigné.
Elle deviendrait la meilleure pour le rendre fier, pour que le clan voit son arrivée d’un bon œil.
Son japonais s’était énormément améliorer depuis qu’elle était à l’école, grâce à l’aide de nombreuses personnes telles que Xue-gege et Hanru-gege.
Papa ! J'ai appris de nouveaux mots !

you're my hero Elle venait s’installait sur le coussin en face de son père, particulièrement heureuse de ta trouvaille et observant un instant la fleur qu’elle tenait dans sa main lorsque son père lui expliqua ce qu’elle était. Oh ! Je crois les avoir vu dans un de mes livres, mais je n’arrivais pas à lire le kanji. Elle avait rattrapé une énorme partie de son retard, bien qu’il y avait encore énormément de kanji qu’elle ne savait pas lire correctement, l’enfant avait compris que c’était normal et que le japonais s’apprenait petit à petit. Jie Lian s’avança soudainement, s’installant sur les jambes de son père pour place la fleur dans la longue chevelure blanche qu’elle adorait. Elle espérait que ses propres cheveux seraient un jour aussi longs que ceux de Takamori.

Elle s’installait un peu mieux sur les jambes de son père, jouant avec la tignasse blanche de celui-ci, car elle savait qu’il ne dirait rien alors qu’ils ne sont que tous les deux. Sale sombre blaireau démoniaque ! Enjouée, Jie Lian avait sur ses lèvres un sourire qui dévoilait toutes ses dents, particulièrement heureuse de pouvoir dire à son père les nouvelles expressions qu’on lui avait enseigné. Oka-chan m’a dit que tu aimais beaucoup qu’on te dise ça et que tu étais toujours suuuuuper heureux quand elle te le disait !  Suiren lui avait dit ça il y a quelques heures, et Jie Lian n’avait pas pu entendre plus longtemps pour le dire à son père. La jeune Fujiwara était toute aussi contente de pouvoir rendre son père heureux. Elle ne comprenait pas encore tout super bien, et quand il y avait des mots qu’elle saisissait, elle se disait simplement que ce devait être une façon bien spéciale pour les japonais de se dire qu’ils s’aimaient, chaque pays avaient des petites traditions étranges après tout.

Suiren Oka-chan est très gentille et m’apprend pleins de choses, je l’aime vraiment beaucoup. Elle avait la sensation d’avoir une mère à nouveau, bien qu’elle était tout à fait consciente que la sienne ne serait plus à ses côtés, au fil des mois Jie Lian avait commencé à appeler Suiren maman, parce qu’elle l’aimait tout comme.

you're my hero Un chaleureux sourire courbait ses lèvres alors qu’elle était en train de tresser une mèche des cheveux de son père, l’oreille attentive à ses paroles. Si je déteste quelqu’un, je dois lui dire ça ? Et s’il continue d’être méchant avec moi, que dois-je faire ? Elle n’avait personne en tête, mais la fillette ne pouvait s’empêcher d’avoir peur qu’un jour on puisse la mépriser, et donc, l’insulter. Sa naïveté venait de son isolement, le monde lui était inconnu - bien qu’elle faisait de son mieux pour apprendre à le connaître.

Takamori était devenu le centre de son monde. Seul parent qu’il lui restait, Jie ne pouvait s’empêcher de voir en lui son futur. Il était semblable à un soleil dont les rayons caressaient doucement sa peau, alors que peu de temps auparavant, elle tremblait de froid aux côtés du corps de sa mère, ne voulant nullement la quitter.

Mh, oui, mais elle n’a pas eu le temps de me dire beaucoup de choses. Mais je veux bien que tu me les racontes papa ! Comme ça, je le saurais. Et elle ne perdrait la face devant personne si on avait le malheur de la questionner. Craintive de mal faire, d’être abandonnée, elle s’accrochait désespérément à l’amour de son paternel et des membres de son clan. Elle voulait devenir digne de son nom, de son sang, rendre sa famille fière comme lui avait dit sa mère.