— MAHOUTOKORO
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Les actes marqués sur la peau [ft. Ashihara - 06/12/1997]
Sei Oikaze
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Citation : Vivre signifie être conscient, joyeusement, jusqu'à l'ébriété.
Age : 45 ans
Rang : 94/100
Amaterasu
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Sei Oikaze
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Sei Oikaze

Les actes marqués sur la peau

Comme tout japonais, tu apprécies te rendre aux onsen. Mais très vite, tu t’es retrouvé confronté à un problème de taille, celui de porter de nombreux tatouages et être ainsi, ne plus être le bienvenu aux bains publics. Un crève-cœur pour toi qui adore te détendre dans ce genre d'endroit. Par chance, il y a un nombre limité de petits onsen qui acceptent les gens exclusivement tatoués, un lieu que tu sais tenu par les Yakuzas. C’est le seul endroit où tu peux te rendre sans être regardé de travers, une règle que tu aimerais bien un jour se voir être étendue à tout le Japon.

Bien sûr, tu sais que les tatouages sont assimilés aux Yakuzas, ou encore, à tous les criminels en tout genre… Mais les tatouages ne sont plus une marque d’appartenance à un clan. C’est aussi l’expression de ses sentiments internes, se libérer d’une oppression, s’exprimer, voire, de l’art. Tu l’as vu lors de tes nombreux voyages en occident. Et toi-même, tu portes de tels dessins sur ta peau et tu sais de source sûre – la tienne -, que tu n’es pas un criminel et encore moins, un Yakuza.

Tu as simplement marqué ton épiderme de ta fierté : le nom de ton clan, mais aussi le nom de tes deux enfants, ou encore, un dragon, symbole que tu aimes tout particulièrement. Et puis bien sûr, il y a les signes de l’onmyôdo que tu t’es tatoué sur le corps afin de mieux contrôler le feu. Une vision bien choquante aux yeux de tes congénères nippons, que tu vis bien.

Tant pis si tu dois aller dans un onsen un peu plus reculé, avec moins de monde. Du moment que tu peux te rendre aux bains régulièrement. Et c’est là que tu te détends aujourd’hui. Nu comme un ver, tu te prélasses dans les eaux chaudes. La tête rejetée en arrière, les bras étendus sur le rebord du bain, tu laisses l’eau dilater tes pores et t’apporter la paix. Tu ne peux rêver de rien de plus qu’un tel paradis. Tu ne fais même plus attention à ceux qui t’entourent, tu n’entends que le bruit de l’eau. Un havre de paix.

-Hm ?

Tu ouvres un œil, remarquant que quelqu’un s’est installé à tes côtés et te regarde. Il te semble qu’il t’as posé une question. Tu remarques ses longs cheveux longs tombant de part et d’autre sur des épaules tatouées. Il n’y a pas que cela qui est marqué par l’encre, il y a tout le reste de son buste et tu le suppose, le reste de son corps. Pour en être sûr, il te faudrait plonger la tête sous la surface, une initiative un peu trop rentre-dedans pour le moment.

Tu ne connais même pas encore son nom. Mais une chose est sûre, c’est qu’il est un yakuza. Premièrement, il le dit plus ou moins ouvertement, en te demandant lui-même de quelle branche de ce gang tu fais partie, mais aussi, parce que les parures sur son corps ne laissent aucun doute à son affiliation. Bien sûr, il est étonné de voir ces tatouages sur ta peau. Ils ne sont pas aussi fournis que ton vis-à-vis, laissant apparaître encore beaucoup d’espaces sur ton épiderme, mais il est vrai qu’il y a de quoi se poser la question.

-Oh, non, je ne suis pas un Yakuza.

Tu souris, montrant ton bras gauche, où l’on peut voit aisément les kanjis de ton clan : Oikaze.

-Il n’y a pas mieux comme carte d’identité.

Tu réponds à l’égard de ton interlocuteur.

Ashihara Yamaguchi
Déshabille-toi grand bougre !
Citation : We never know We never talk We criminal.
Age : 34 ans
Rang : B0
Orochi
Orochi
Ashihara Yamaguchi
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Ashihara Yamaguchi
Les Actes marqués sur la peau
Feat. Sei Oikaze


Les jours s’enchaînaient au point de ne plus en voir la fin. Le jour était nuit, la nuit était jour. Tu sortais des bordels comme on sortait d’un café, tu rentrais dans ton domaine, à les faire se prosterner à tes pieds. Le pouvoir dans tes mains faisait frissonner ton échine. Elle réveillait les bêtes, les cœurs devenant durs par l’appel de l’or. La puissance possédait son odeur, recouvrait ton corps et ta peau à en devenir ton goût. Pourtant, l’anxiété persistait au creux de tes muscles tendus par un tout juste effort. L’envie irrésistible de lénifier ton esprit éclaira l’obscurité ostentatoire de tes méandres. Le sang maculait le grain de ta peau, sec, asséché par le manque de sentiments, brûlé par le plaisir de torturer. Il ne formait plus que des résidus récalcitrants sur tes pores encrés. La dernière victime s’échoua sur le sol, venant de rendre l’âme à ton plus grand ennui. On te tendit un linge immaculé pour t’essuyer les mains, un de tes hommes posa ta veste sur tes épaules tandis que tu t’allumas une cigarette, soufflant la fumée dans la pénombre.  

"Nettoyez-moi ça." Ordre sonnait dans le silence de la mort.

Tu t’éclipsas des lieux et demandas à t’emmener dans l’un des Onsens Yamaguchi le plus proche, dans le besoin presque vital de te laver de toutes les souillures de la journée. Avant cela, on te purifia de tes péchés abominables, indifférent face à la monstruosité que tu venais de commettre. Torturer, là où dans ton propre clan et demeure, tu étais le bourreau. On te craignait autant qu’on t’admirait, suprême, terrible, le Kumicho absolu. Tu siégeais sur ce charnier pareil à un trône.

Une vie de plus ou de moins, chez les pourritures il n’y avait aucune différence.

À peine arrivé, on t’accueillit tel le roi d’un autre monde, te fournissant le nécessaire à ta plus complète détente. Tout chez toi ne représentait que folie d’épouvante. Et parfois, dans cette tension permanente, il fallait à ton corps et ton âme le besoin de se disperser. Tu écrasas sous ta chaussure le reste de la tige incandescente. Où était Roku en ce moment ? Il te fallait lui envoyer un origami sur les dernières affaires. Tu te dévêtis et dévoilas au yeux de tous les teintes colorées de tes encres endiablées. Sur tout ton épiderme, elles se matérialisaient, témoignaient de la suprématie de ta position ou même de tes actes. Ta triste cruauté régnait sur un univers privé de lumière. Telle était ainsi la vie de yakuza, et encore plus celle de chef de clan. Un jour, la mort viendrait chercher ta vie pour s’en dépêtrer et rire d’une âme aussi impure que la tienne. Elle te guettait.

On te salua, la plupart étant des yakuzas, connaissant ta frénésie légendaire et également les purges du début de ton règne. La vapeur des bains t’engloba et caressa ta présence de sa chaleur. Tu vins d’abord frotter et nettoyer cette coquille abimée et tachée. Propre et exempt de toutes tes tortures, tu t’avanças jusqu’à l’eau brûlante. L’espace se désemplissait à mesure que la rumeur de ton entrée se faisait savoir. Les plus conscients et courageux restèrent. Qu’importe, le désir d’épancher ta sauvagerie en ces lieux ne se faisait guère ressentir.

Puis, tes iris tels deux pierres smaragdines se posèrent sur sa silhouette.

Le liquide immergea ton corps dénudé, tes tatouages à la vue de tous, fier de ces derniers. L’inconnu à tes côtés te fit arquer un sourcil, une première ici. Il ne faisait pas partie d’un gang ou même des Yamaguchi, il ne détenait aucune appartenance apparente. Un citoyen lambda tatoué.

- Il est inhabituel de voir des civils ici.

Tu étendis les bras de part et d’autre de la pierre, échappas un râle de plaisir sous le bain brûlant. Tu fermas les yeux, appréciant l’instant, mais ouvris une paupière quand ce dernier te présenta fièrement son tatouage. Un rictus imprégna tes traits. Tes cheveux baignaient dans le bain, alourdis par l’eau et la température.

Un Oikaze, qu'il est rare de voir un tel clan en ces lieux.

Tu le contemplas de biais, dévoilant l’éclat malicieux de tes pupilles.

Encore plus rare de voir un Oikaze tatoué… Un souffle. Ce n’est pas plus mal, j’ai toujours aimé les personnes singulières, surtout chez les sang-purs… Ça rend leurs rencontres encore plus uniques.

Un sourire, un éclair de taquinerie. Le serpent persifflait dans un brouillard épais, nappés, formes indiscernables, formes fantasques. Elles se dessinaient en des actes ou des désirs inavoués.

© ASHLING POUR EPICODE