— MAHOUTOKORO
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Lilac & wisteria (+) Kayo
Hizakari Awataguchi
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Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 25
Rang : S2
Amaterasu
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Hizakari Awataguchi
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Hizakari Awataguchi

Lilac & wisteria

Voici la tenue d'Hiza et la première pièce de son appartement ? (je trouverais un entier un jour). En attendant, j'espère que Kayo d'amour se sentira bien chez elle uwu.


02.05.1998

Les lanternes en papier baignent la pièce de leur lumière chaleureuse. Je n’avais aucunement remarqué l’obscurité grandissante, absorbée par les corrections de copies et quelques annotations sur les précédents cours. Je mettais un point d’honneur à les améliorer à en comprendre et étoffer le sens tant il était pénible pour ceux qui apprenaient d’être tenu en haleine, particulièrement lorsque le protagoniste enseignant était une divinité doublée d’un souverain.

Exaspérée, je soupirais mon soul, me laissant bercer par un shishi-odoshi d’intérieur dont le fil cristallin parcourait une moitié de la pièce le long des murs dans de petits canaux creusés. Ce rythme de vie me convenait parfaitement, néanmoins le nombre de mes occupations ne suffisait à combler totalement mon esprit en quête de savoir et très souvent dérivant sur quelques sujets à distraction. Un sourire étire mes lèvres, réalisant à peine ma chance et ces opportunités en q uantité apaisaient le feu en moi sans l’amoindrir, simples braises léchées par les flammes intrépides et pour l’instant rassasiées ne demandant qu’à grandir à nouveau lorsque l’occasion se présenterait. En avais-je seulement envie ? Sans obtenir tout ce que je souhaitais avant même de le prononcer, on anticipait mes craintes au point de me sentir privilégiée parmi ceux qui l’étaient déjà. Cette bonne fortune allait-elle me quitter et me reprendre tout ce que je possédais alors ? Où étais-je née sous une étoile particulièrement généreuse de sa protection ? Même si pousser toujours plus loin mes limites était tentant, je refusais de céder à quémander la lune lorsqu’on m’avait permis de garder mes ailes, mieux encore de voler au côté d’un charmant oiseau dont le cœur immortel était une denrée rare et inestimable. Il suffit, je m’en voudrais s’il ne parvenait pas à se reposer par ma faute. Non, c’est faux qu’il vienne me trouver si ses oreilles sifflent, je me ferais un tel plaisir de le taquiner, pour toutes ces fois où il a su me surprendre et qui sont à présent assez fréquentes.

L’une d’elle, plus étonnante avait su m’attendrir et si je n’avais remarqué qu’une adolescente en difficulté, la mise en abime de son destin m’avait assez touché pour que j’accepte d’en être gardienne. Sans qu’elle n’en sache rien, il était de mon devoir de l’aider à trouver une voie qui lui corresponde et à faire de cette plante, non une fleur parfaite aux fragiles pétales, mais une magnifique pousse destinée à encrer ses racines le plus profondément qu’elle le peut. Elle deviendra, quoi qu’il m’en coute une femme aussi libre que je le suis.

À la porte, quelques coups retentissent et mon visage se tourne vers les battants coulissants. « Entrez » laissai-je entendre, mes mains croisées à l’intérieur des manches lilas du hanfu que je portais aujourd’hui. Sur mes épaules dévalaient le voile translucide d’un bleu pastel aux quelques fleurs scintillantes, rien d’extravagant cependant.  Mon chignon toujours en place, j’attendis mon interlocutrice, voyant ses yeux pétillants s’aventurer dans la pièce avec timidité sous mon regard malicieux. Patience, nous devions prendre notre temps pour tisser ces liens indestructibles demeurant un mystère pour elle comme pour moi. Si tenté que nous connaissions cela par le biais d’autres personnes, celui d’une mère à une fille je ne l’avais vécu qu’en étant à sa place. C’était à mon tour d’être la lionne défendant ses petits. J’en frissonnais, car pour une fois je ne pouvais prédire être capable d’être à la hauteur et ce simple doute sonnait comme un défi que j’avais très envie de relever. Mes motivations déjà énoncées m’y aidaient grandement.

« Kayo, n’aie pas peur, mes appartements sont aussi ta demeure » bien qu’elle ait sa chambre à partager avec trois renardes, il m’était impossible de lui refuser quelques instants de répit et j’étais persuadée que Fuyuki en avait déjà fait de même. « Veux-tu boire du thé, où quelque chose d’autre ? » j’avais en réserve chocolat et jus, affectionnant les fruits il était évident que j’en aurais. Je ne savais guère la raison de sa visite, mais elle n’avait aucunement besoin d’en avoir une valable contrairement à d’autres. Elle était à présent ma fille depuis quelques semaines et ces entrevues au climat encore étrange m’étaient devenues familières, agréables dans cette nécessité que j’eusse de lui donner un peu de ma personne, car je sentais bien que c’était ce qu’elle avait désiré pour accepter de laisser ses frères et sœurs orphelins. Nul besoin de se presser, il y avait des plaies à guérir et panser.