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— out of the chute (kuro okumura)
Takamori Fujiwara
— out of the chute (kuro okumura) SW4L6K0
Citation : tu seras une pièce sans valeur sur le plateau de ma vie
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Takamori Fujiwara
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Takamori Fujiwara
// dear liar« You took a chance, you did something great. You were wrong, but it was still great. You should feel great that it was great. You should feel like crap that it was wrong. » — gregory house from dr. houseon peut se réveiller avec des idées plus ou moins bonnes, des idées qui sortent de nulle part sinon du pays des songes et qui imprègnent tellement le cerveau qu'elles sont encore présentes lorsque sonne le réveil. ces idées, fascinantes, montrent la complexité de l'esprit humain et son incroyable prédisposition à inventer n'importe quoi, notamment ce n'importe quoi qui pimente l'existence monotone et morose. c'est dans un rêve comme celui-ci que takamori fujiwara, professeur aux yeux de tous, avait eu une idée : un simple mouvement du poignet, souple, délicat, plein de grâce, avec lequel il pourrait aisément désarmé son adversaire, aussi doué soit-il. alors qu'il buvait un thé vert sencha accompagné d'une poire succulente, ses longs cheveux argentés encore emmêlés de la sieste, il ne pouvait s'empêcher d'y penser. encore et encore.

et cette idée l'envahissait tellement que le fruit juteux qu'il croquait à pleine bouche avait un goût d'acier ancien, acre et ferreux.

et cette idée l'envahissait tellement que le carillon accroché dans le cerisier du jardin avait le même son que deux lames se cognant, s’entrechoquant.

il n'y avait rien à faire et comme takamori n'était pas connu aller à l'encontre de ses pulsions, même les plus stupides, il se rendit dans son dojo, aussi vide que l'école bien entendu puisqu'il était dimanche, et que les premiers jours cléments du printemps poussaient les élèves à parcourir la forêt plutôt que les rayonnages de la bibliothèque. d'abord il fit son entraînement, histoire de réchauffer ses muscles encore endormis, puis il installa un mannequin d'entraînement. et là, le mouvement fut-il trop ample, le courage de l'homme trop grand, y-eut-il un concours de circonstance ou plus simplement de la malchance, personne ne saura jamais, mais takamori mit un coup violent dans un des râteliers d'armes, qui bascula et les épées, de toutes tailles, avec lui. en plus du bruit assourdissant qui aurait pu réveiller un mort, le tranchant des lames vint taillader les bras du jeune professeur. le blanc ivoire immaculé des tatamis de la salle se tinta alors d'un rouge foncé, à la plus grande surprise de la victime qui pensait peut-être que son corps était suffisamment musclé pour arrêter des armes en pleine chute.

ce n'était pas sa première blessure, loin de là, son corps était couvert de plusieurs cicatrices comme autant de souvenirs de ses années passées à explorer les coins les plus reculés du continent asiatique. mais cette fois, peut-être à cause de son poste de professeur particulièrement calme et reposant, ou d'une faiblesse passagère, takamori sentit le sol se dérober sous ses pieds et vit les murs entamer un gigue irlandaise. c'est avec un courage incommensurable et une foi sans faille en la vie, qu'il parvint à descendre le seul étage qui le séparait de l'infirmerie. son salut ne pourrait venir que de là, et des mains expertes d'un infirmier hors-pair. ouvrant la porte dans un dernier effort, accueilli par un éblouissant soleil lui faisant croire un instant que tout était fini, il dit : « je crois que j'ai besoin d'aide ».

en effet, takamori a besoin d'aide, et pas seulement parce que du sang s'échappe de ses plaies pour recouvrir le sol et le montant en bois de la porte. cette histoire est une fable, un bobard digne d'un enfant d'une dizaine d'année, un mensonge qu'il se raconte et auquel il croit car la vérité est bien plus douloureuse pour son ego.
hrp : je sais pas ce qui m'est passé par la tête désolé



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ft. Takamori Fujiwara



c'est dimanche et bon sang. c'que ça fait du bien. c'est appréciable un dimanche comme celui-là. calme, reposant. salvateur de la veille. comme d'habitude tu as traîné tard en ville après le couvre-feu de l'école. tu n'avais convié personne, et tu avais trouvé un bar, qui avait gardé ses portes ouvertes jusque tard pour toi. tu n'as pas été faire un tour près de chez tes parents, comme tu le faisais d'habitude. tu as été près de son ancienne maison à lui. tu as refait les sentiers, aux premiers rayons du soleil. ceux que vous faisiez, quand vous alliez chez lui. ceux qui semblaient si longs, que souvent, tu avais eu l'impression de ne jamais atteindre l'objectif. comme si c'était une montagne sans fin, un chemin labyrinthique. un dédale de souvenir, presque effacés et à la fois si clair. était-ce une sorte de remaniement de ta mémoire ? était-ce la stricte vérité ? tu avais l'impression d'apercevoir une image, à la fois floutée et à la fois nette. comme si deux mondes se confrontaient. celui dont tu rêvais, et celui qui existait.
tu avais peu dormi, peut-être même pas du tout, tu étais rentré dans tes quartiers, peu de temps avant que le matin ne se sois bien installé. et depuis, allongé sur ton lit, tu fixais le plafond, comme s'il était messager ou porteur de réponses à tes interrogations. de la cendre plein les draps. tu avais encore beaucoup fumé. trop. ta voix était rauque, et cassée. tu avais du crier hier soir. à la réflexion, tu t'en allumas une. pour le plaisir celle-ci. c'était dans ces rares moments que tu appréciais réellement tes cigarettes. celles qui d'habitude te déstressaient. celles qui te faisaient oublier. celles qui agissaient comme secours à l'appel de l'addiction. tu te demandas, l'espace d'un instant qui pouvait bien veiller sur toi pour que ni ton lit, ni ton appartement, ni même toi, n'ayez encore pris feu. cela relevait presque du miracle. tu songeas à envoyer un origami à une élève, ton artiste favorite. elle aimait tellement le sort periculum. et c'est en observant ta cigarette, se consumer entre tes doigts, la fumée s'échappant de ce tabac cramé, que tu eus l'idée d'essayer. lancer un periculum, sur cette cigarette. des étincelles, tout au plus. et si...
la cigarette en main droite, la baguette en main gauche. tu murmuras suavement, presque secrètement.

periculum


c'est là que tu vis, ou du moins que tu crus apercevoir des oiseaux s'échapper du petit bout enflammé. tu auras réussi à créer de l'élégance à partir de feuilles séchées et de papier. c'était un bel exploit pour ce lendemain de soirée. difficile. encore assis en tailleur en plein milieu de ton matelas, à demi-nu. tu envoyas l'origami. te levas. tu pris un café, comme chaque matin. tu terminas ta cigarette, te douchas et t'habillas pour partir en direction de l'école. bien que ce fut un jour de repos, de congé presque, tu avais un ou deux élèves alités à surveiller. il n'y avait pas de repos réel pour les médecins. non pas que tu sois une sorte de guerrier, loin de là. c'était plus, une inquiétante chronique du bien-être des élèves. cette névrose qui t'obligeait à venir plusieurs fois par jour, sacrifier vacances ou dimanches en faveur de soins.
rapide tour, mise à jour des dossiers papiers. tu aimais garder cette habitude moldue, afin d'avoir une trace. une possibilité de copie, de transmission. c'était un peu ce qui composerait ton autobiographie bien qu'elle ne serait pas aussi célèbre que ce fameux auteur ayant perdu la mémoire. le britannique.
c'est lorsque tu t'avanças vers la porte de l'infirmerie, pour la quitter, qu'un professeur se pointa. tu t'attendais à une simple ronde, un bonjour et puis au revoir. dégage. pourquoi te surveillerait-il ? c'est fujiwara. un de ceux que tu aimes bien. c'est comme. presque. c'est presque pareil que pour hidenori. et ça. ça. c'est un honneur. un vrai. tu considères quelqu'un. un adulte qui plus est ! tu n'appelles jamais personne par leur prénom. c'est trop intimiste. et depuis lui, il n'est qu'un prénom que tu oses encore prononcer. celui d'hidenori. ton seul ami. enfin. il y a ce professeur aussi, depuis peu. c'est pas vraiment un ami d'ailleurs, quand on y réfléchit bien. mais c'est facile avec lui. vous êtes tous les deux complètement à côté de vos pompes, addictes et en détresse. en le regardant tu te dis que tu aurais peut-être du lui proposer de venir t'accompagner hier soir. même s'il aurait fallu gérer son problème. mais tu aurais été là. qui sait ce qu'il a fait hier soir, seul ? tu remarques qu'il se tient le bras, comme pour le compresser, ça dégouline. c'est dégueulasse.

OH PUTAIN TAKAMORI MAIS MERDE T'AS FOUTU QUOI ?! évidemment que t'as besoin d'aide.
.
.
.
FERULA


tu n'hésites pas une seconde. tu lances ton sortilège favori. celui qui fait apparaître des bandages, efficaces, autour des plaies, profondes. tu as tant magnifié ce sort qu'il s'est presque transformé lui aussi. pour certains on voit des bandages virevolté, légèrement, s'enrouler si vite qu'on entend le sifflement d'un serpent, et serrer si fort que les plaies ne peuvent plus s'ouvrir, et que la douleur, n'est qu'illusoire à la vue de cette étreinte reptilienne. pour d'autres, tu es plus tendre. c'est comme un nuage de plumes qui vient se déposer sur le bras. puis, lorsqu'elles tombent, on voit les bandages, qui ont été comme déposés par les anges, par des flamants.
tu le prends sur ton dos, un peu comme on ramène un blessé de guerre au camp de ravitaillement, par le bras encore en état et tu le déposes sur la chaise, proche de ton bureau. celle dans laquelle il y avait hayashi il y a quelques jours. quand il t'a mis hors de toi. une cigarette. vite. ça urge. tu ne peux pas fumer. et tu ne peux décemment pas tu lui donner un remontant. ne sachant trop que faire, tu fais les deux. tu prends une sorte de petit gobelet en plastique, ceux dans lesquels on donne les médicaments. et tu le remplis avec un liquide, contenu dans une flasque. dans ton bureau. c'est pas que tu bois. c'est juste en cas de coup dur. ou s'il n'y a plus de quoi désinfecter une plaie. c'est plus une sorte de sortie de secours qu'un réel besoin. tu le lui tends, t'en sers un petit, et allumes une cigarette. c'est mal, mais c'est dimanche. jour de repos il te semble.

... bon sinon, tu t'es fait ça comment ?

Takamori Fujiwara
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// dear liar« You took a chance, you did something great. You were wrong, but it was still great. You should feel great that it was great. You should feel like crap that it was wrong. » — gregory house from dr. housetitubant, chancelant, la vie de takamori ne tient pas qu'à un fil, il en a vue d'autres et des bien plus horribles, mais il n'est pas non plus dans son meilleur jour. appuyé sur ton corps, s'en servant comme d'une canne, il se demande bien comment il a fait pour faire une connerie pareil. idiot. imbécile. tes mots sont loin, si loin qu'il ne t'entend pas. ses pensées se mélangent au fur et à mesure qu'il clopine vers dieu sait où. les yeux mi-clos à cause de la douleur, de la fatigue, ou des deux, il ne peut pas admirer l'état pitoyable de son bras et de ses vêtements. il ne sait plus très bien où il est ou ce qu'il se passe. son esprit fait des allers et des venues entre son corps et l'extérieur. le sang qui coule le long de son bras, de sa main, il n'en est pas vraiment conscient, tout au plus il a l'impression que quelqu'un lui tient le bras, le réchauffe tendrement. mais ni tendresse ni preuve d'affection ici, seulement ce sang rouge cramoisi qui coule inexorablement et tombe, tombe pour s'écraser au sol en gouttelettes. il ne s'est pas rendu compte des bandages qui sont venus arrêter l’hémorragie quelques instants auparavant grâce à ton talent d'infirmier. c'est peut-être eux qui lui donnent l'impression qu'une main chaleureuse le rassure.

mais ni main, ni chaleur, juste le froid d'une chaise en bois qui soutient si bien son corps meurtri. cette sensation, celle de ne plus bouger, de ne plus être sur le titanic en pleine chute, ça lui fait du bien. il se redresse un peu, s'appuie sur le bureau pour ne pas glisser et ouvre un œil, puis un autre, avant de se rendre compte que la lumière ça brille fort, surtout à une heure comme celle-ci. idiot. imbécile. il se répète la même chose en boucle dans sa tête tandis que ses tempes battent un rythme endiablé. tu lui tends un gobelet remplit de ce poison qu'il apprécie trop. il le saisit et avale son contenu cul-sec. l'alcool glisse dans son œsophage. ça va mieux, ou plutôt ça va moins mal.

l'odeur âcre de ta cigarette lui fait froncer les sourcils, il n'aime pas cette odeur, il ne l'a jamais aimé, mais il n'est pas en état de se plaindre. et puis tu l'as aidé alors il est mal placé pour te faire un reproche. « ... bon sinon, tu t'es fait ça comment ? », la question à deux milles yens. celle qui fait gagner le gros lot : le chèque, le voyage et la voiture. mais takamori n'est pas disposé à y répondre. il a honte. tellement honte qu'il veut s'enfermer dans le mutisme et le mensonge. « je ne sais plus. je m'entraînais et puis des armes me sont tombées dessus. », il reprend son souffle parce qu'il a mal, mais ce n'est pas une douleur physique, « peut-être qu'un meuble était mal fixé... ».

menteur sans conviction. il finit par ouvrir ses yeux noisettes pour admirer le plafond de l'infirmerie. un si beau plafond, tellement plus intéressant qu'il voudrait s'y perdre pour ne pas avoir besoin de ressortir ce souvenir douloureux. takamori fuit, s'enfonce. il ne dira rien et ce qui aurait pu être réparé ne le sera finalement pas. encore une occasion de manquée. et finalement il regrette déjà. son esprit n'est pas encore tout à fait logique, son cerveau cherche encore à comprendre ce qui est arrivé à son corps, et ça le rend un peu plus incohérent que d'habitude. « je suis un idiot kuro. un idiot et un imbécile », il parle calmement, posément, comme s'il énonçait un simple fait. l'homme ne partage jamais ses sentiments, il les garde au plus profond parce qu'on lui a appris à ne jamais montrer la moindre faiblesse. alors il se livre de cette manière, en employant le même ton qu'un imbécile qui expliquerait que le ciel est bleu et que l'eau mouille.

idiot. imbécile.



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ft. Takamori Fujiwara



tu remarques bien que la cigarette le dérange. mais c'est aussi comme ça entre vous. tu te fous de ce qu'il pense. et lui doit bien s'en fiche aussi de toi. de toute façon c'est ainsi. vous êtes collègues. peut-être un jour ami. ou presque. il ne peut pas te retirer de points. et hidenori doit bien savoir ce que tu fais. alors bon. si lui n'intervient pas, ce n'est pas fujiwara qui le fera. en lui demandant comment il s'est blessé, tu te rends compte qu'il te raconte des bêtises. tu le connais ce regard un peu fuyant. celui qui ne sait où se poser. comment se calmer. celui qui cherche les mots pour paraître véritable. comme lorsqu'on se cherche des excuses. comme lorsqu'on veut éviter un sujet sérieux. alors tu comprends, tu le fais souvent. mais comme tout bon paradoxe, tu n'acceptes pas que les autres le fassent. pas quand tu leur poses des questions. c'est ton intransigeance qui t'a conduit à cette solitude. celle qui a fait que tu étais un bon élève, dans la bonne maison. de la rigueur. toujours. essentiel. de la rigueur et de la sévérité. imposée. masochisme pur et simple. une seconde tu te demandes s'il ne s'est pas blessé volontairement. mais tu ressens sa honte. sinon pourquoi mentirait-il ? c'est débile. t'es débile. kuro.

« je suis un idiot kuro. un idiot et un imbécile »

hein ? quoi ? mais non. pas du tout. n'importe quoi. si lui est débile. et idiot. toi. t'es quoi ? juste un homme. trop gentil. trop compatissant. un naïf. un éternel espérant.

tu sais quoi ? garde ça pour toi. je ne vais pas te forcer. je suis là si tu as besoin, c'est tout.


tu souris. profondément. calmement. sans exagération. sans montrer tes dents. un simple sourire, innocent. tu espères évidemment qu'un jour, celui qui se taire derrière silence et mensonges se confie à toi. ta petite oreille qui a entendu tant d'histoires. alors tu attendras. le temps qu'il faudra. viendra ce jour, où il se confiera. tu le sais. tu l'espères. tu aimerais lui tendre un autre verre. que vous puissiez dépasser cette inhibition. mais tu connais son problème. son alcoolisme. son addiction. alors tu ranges ta petite flasque. en gage d'éthique. principalement. de pardon aussi. de sagesse. surtout.

tu aimerais savoir s'il est inquiet. mais c'est un grand. il dira qu'il s'en fiche. que ce n'est rien. que c'est pas grave. mais il a eu de la chance. beaucoup. tu le sais. tu connais parfaitement les lames. les scalpels, les couteaux, les épées et tout autre objet doté d'une lame. tu sais combien la vitesse de chute augmente la profondeur. tu sais quels sont les veines et artères qui causent la mort si elles sont sectionnées. tu sais qu'avec un certain élan et peut-être même beaucoup de force un os peut se couper. et tu te rends compte qu'il aurait pu être amputé. il n'est pas miraculé. mais dans ton esprit du scénario catastrophe c'est un miracle. c'est la preuve qu'il y a de l'espoir.

tes yeux se perdent dans le vide. tu te dis qu'au final c'est fini. tu as fait ton travail. encore une fois. tu as soigné quelqu'un. c'est ton job. mais tu as une légère rancœur. on ne vient te voir que pour ça. tout le temps. pour tes capacités. pour tes soins. pour ton inquiétude. pour ton attention. pour l'aspect rassurant que tu dégages, paradoxalement. étonnamment. tu aimerais qu'on vienne te voir pour autre chose, mais comment. comment pourraient-ils venir pour autre chose ? toi qui ne laisses rentrer personne. jamais. toi qui est distant avec tout le monde. toi qui ne veut attirer personne pour ne pas risquer de le-s perdre. pas comme lui. tu aimerais servir à autre chose. pour une fois. être respecté pour d'autres raisons. pour ta personne. tout simplement. peut-être changer de métier. mais pour faire quoi ? tu es excellent dans les soins. et c'est sans doute ta seule perfection. le seul aspect de toi qui est à la hauteur. le seul aspect dont tu es fier. ou du moins dont tu étais fier. est-ce que tu doutes ? es-tu réellement en train de tout remettre en question ? c'est débile. encore une fois.

tu le regardes, sans le fixer pour autant. tout penaud. comme si tu avais fait une bêtise. comme si tu avais mal pensé. comme si tu n'aurais pas du te dire ça. comme si tu avais fauté. c'était mal. tu n'aurais pas du. ce n'est pas que tu angoisses. ni que tu paniques. mais tu aimerais savoir. est-ce que quelqu'un comme lui doute ? est-ce que lui aussi aimerait cesser parfois ? mais cesser quoi. son emploi. la magie. sa vie. rien du tout peut-être. sans doute même. en te voyant on sent que tu es contrarié. que tu hésites. comme rarement. et si...

fujiwara dis-moi... tu veux bien rester...
juste un peu, s'il te plaît ?


et si quoi kuro ? et si c'était débile ? et si c'était inutile ? et si rien. tu te ressaisis et presque tu balbuties.

enfin je ne veux pas te forcer. ça ira, les bandages s'enlèveront quand tu seras rétabli.


tes phrases n'ont même pas de lien commun. c'est juste une multitude de pensées, juxtaposées. comme s'il n'y avait plus de lien. c'est allé si vite. tu as si vite merdé. c'est comme si chaque interaction sociale te permettait de battre ton propre record. peut-être que bientôt la simple première respiration, ou le premier contact visuel seront aussi catastrophiques que ta diction à l'heure actuelle. c'est désolant. et là kuro. il est où l'espoir ? toi qui est incapable. toi qui n'est pas à la hauteur.
Takamori Fujiwara
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// just a piece of wood« You took a chance, you did something great. You were wrong, but it was still great. You should feel great that it was great. You should feel like crap that it was wrong. » — gregory house from dr. houseil se complaît dans le mutisme et fait l'idiot en regardant son environnement, comme s'il n'était jamais venu ici. le professeur joue à l'enfant malicieux comme il sait si bien le faire. il s'enfonce dans un mélange exquis de syndrome de peter pan et de trouble de stress post-traumatique, un cocktail détonnant s'il en est mais ici sans danger pour peu que le concerné ne choisisse d'affronter sa peur d'être ridicule. lui qui apprend aux élèves à se battre, à transformer leurs peurs les plus sombres en forces dévastatrices pouvant renverser des montagnes, est incapable d'agir. piégé. enfermé.

ce plafond est vraiment magnifique.

que faire, que dire. il ne sait pas, ne sait plus. son cerveau est incapable de fonctionner correctement, bloqué. « tu sais quoi ? garde ça pour toi. je ne vais pas te forcer. je suis là si tu as besoin, c'est tout. », être là pour lui, voilà quelque chose d'inhabituel. d'habitude c'est lui qui est présent pour les autres, il est le chevalier servant, le samouraï d'aujourd'hui encore prêt à sauver veuves et orphelins. il se voit comme un héros de cinéma, un personnage grandiloquent au futur forcément merveilleux. il ne voit pas ton sourire, il ne voit pas la gentillesse et la sagesse dans tes yeux, mais il sent quelque chose : la chaleur douce dégagé par un feu de cheminée en plein hiver, ce calorifère qui réchauffe les mains gelées. alors le professeur ne peut s'empêcher de sourire à ce plafond, même si en réalité c'est toi qu'il voudrait sourire. il voudrait te remercier de cette bienveillance, de ta façon de prendre soin de lui, de t'inquiéter. mais il ne dit rien. imbécile.

et puis l'ambiance change. le feu s'éteint dans le foyer. la chaleur devient doucereuse, désagréable. alors le professeur baisse les yeux, décide de les reporter sur toi, et il voit ton air perdu. il ne comprend pas, il n'entend pas ce qu'il se passe dans ta tête. takamori n'est pas doué pour déduire les pensées des gens, ce n'est pas un legilimens, encore moins un psychologue. « fujiwara dis-moi... tu veux bien rester... juste un peu, s'il te plaît ? enfin je ne veux pas te forcer. ça ira, les bandages s'enlèveront quand tu seras rétabli. », il t'observe avec des yeux songeurs, ces yeux qui signifient mec qu'est-ce que raconte je comprends rien explique. instinctivement il ouvre la bouche, « oui, bien sûr », ça ne le dérange pas. lui aussi à besoin de compagnie. lui aussi a besoin de parler, de se confier.

alors inconsciemment, le professeur plonge sa main dans sa manche pour en sortir un bout de bois. un simple morceau de bois de cèdre du japon de vingt-sept centimètres, parfaitement droit. il le pose sur la table tout en la fixant, comme s'il était hypnotisé par ce déchet récupéré on ne sait où. « pour la première fois depuis onze ans je l'ai ressortie de son coffret. c'est stupide tu sais, je pensais que tout se passerait bien. que ma peur appartenait au passé. un sorcier qui a peur d'un bout de bois, c'est ridicule tu trouves pas ? moi je trouverai ça ridicule. je suis ridicule d'avoir cru un instant que tout se passerait bien. », c'est une suite ininterrompu de mots qui sort de sa bouche, un flot sans queue ni tête ou presque qui est dicté par nul autre que son esprit honnête. et puis il relève les yeux, cherche le tien. ils sont vides ses yeux, absent de toute vie comme aspiré, « je suis le pire sorcier du pays kuro ».

qu'il était beau finalement ce plafond.
hrp : j'ai évité le mois d'attente. encore désolé je t'aime



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ft. Takamori Fujiwara



parmi les décombres de tes souvenirs, de tes pensées inavouées. il en est une qui ressurgit depuis peu. celle qui te fait te sentir faible. trop. celle qui te fait douter. trop. celle qui te murmure à l'oreille que tu as loupé. ta vocation. ton talent. ta vie. que tu n'as pas ta place. cette pensée, terrifiante. la réalité. ce petit truc que tu avais envoyé. loin. que tu avais enterré, même. et qui, brusquement revient. à la vue du sang. à la vitesse de ce soin. face à cet automatisme. ce moyen d'auto-protection. tout est devenu si mécanique. depuis quand ? quand as-tu perdu l'envie ? la passion ? et surtout quand vas-tu les retrouver ? ces éléments qui font de toi un homme. qui te font du tort, par leur absence. qui font ressortir les mauvais côtés, les erreurs, les voix dans ta tête. qui te crient ton incompétence. le doute. on appelle ça le doute, kuro. et peut-être aussi la fin. cette résiliation, au fond de toi. les mains tremblantes, tu tentes de te contenir. de ne pas craquer. d'être fort, comme tu l'as appris. d'être résistant. mais c'est vain. tu as tant résisté, tu aimerais lâcher prise. un peu.

takamori est-ce que tu... comment dire ça simplement. est-ce que tu as déjà voulu tout arrêter ? changer... est-ce qu'il t'arrive de douter ? car j'admets, qu'en ce moment, de nombreux doutes m'assaillent...


tu lèves la tête vers son point d'intérêt. le plafond de l'infirmerie. tu ne l'avais jamais observé. il faut dire que tu n'en avais pas eu l'occasion. être allongé dans ta propre infirmerie. d'aussi loin que tu te souviennes, tu t'étais toujours soigné, seul. tant bien que mal. tu avais toujours expérimenté sur toi, pour vérifier l'efficacité d'un soin. tu baisses la tête vers takamori. il a accepté de rester. et tu te sens soulagé. vous ne resterez pas seuls pour votre jour de repos. lui sera convalescent et toi, kuro, tu le veilleras. il te montre sa baguette. elle semble en si bon état. comment est-ce seulement possible ? quand on observe la tienne, elle est fissurée d'un eu partout. chaque doute creuse un peu plus dans ce bois de charme. chaque angoisse la rend moins élégante. tes sorts en pâtissent. et toi aussi. que feras-tu si elle se brise ? peut-être lui montreras-tu ton sabre, un jour.
takamori débite. inlassablement une certaine quantité d'informations. trop. et toutes autant qu'elles sont, sont des inepties. des balivernes. lui le pire sorcier. quelle blague. que devrais-tu dire ? toi qui, avec du recul, et avec de l'expérience, en est resté au niveau d'un dernière année. toi qui n'as pas fait ce qu'il aurait fallu pour réussir. toi qui t'es évadé dans le monde moldu pour échapper à la douleur. toi qui t'es concentré sur ce qu'il restait de ton héritage familial. pour finalement l'abandonner. rien n'a été mené à terme. c'est douloureux, et ça te saisit dans la poitrine. dans l'intérieur de ta cage thoracique. l'angoisse t'envahit et tu peines presque à respirer. lui le pire sorcier.

ce que tu dis... n'a aucun sens.


mensonge. tout ce qu'il dit résonne en toi. tout a du sens. beaucoup trop. tu as vécu la même chose. enfin presque. seulement tu as rengainé ton sabre. celui de ton père. tu ne le sors plus, il est dans son fourreau. exposé chez toi, comme une relique. tu aurais pu te lancer dans la médecine magique, devenir médicomage. mais non, tu as honoré la mort de ton père en continuant de transmettre son enseignement du sabre. ce qui est une bonne chose. en soi. enfin tu le pensais. tu as ensuite voyagé, pour apprendre la médecine moldue. celle qui t'avait fasciné pour ses possibilités. celle que tu souhaitais coupler à la magie. et tu as appris. tu en étais fier, alors. la douleur s'intensifie un peu plus et chaque micro mouvement impose à tes poumons des efforts surhumains. tu ne comprends pas. tu manques d'air. c'est saisissant.
on croirait voir deux vieux, se dénigrer et ressasser leur vie, bientôt finie. faisant le bilan de celle-ci. remarquant combien leurs actions ont été futiles. combien vous n'aurez aucun impact sur ce monde. ni peut-être même personne. cette idée te terrifie davantage encore et ta poitrine se resserre encore plus. c'est comme si l'on te coupait l'air avant qu'il n'ait eu le temps de faire son circuit complet. tu essayes de le rassurer, difficilement. cela devient compliqué de parler, normalement. tu t'y essayes pourtant. respiration saccadée.

tu sais, je ne pense pas que ce soit la baguette qui fasse le grand sorcier. tu es un grand homme takamori. par ton sabre. et tu n'as pas à avoir honte, ou à te trouver ridicule.

je ne te trouve pas ridicule moi.


tu te penches vers lui, posant des mains sur le lit. la tête dessus, comme pour dormir. tu le regardes songeur. étonnamment cette position, un oppressante, te libère un peu d'air. ça fait moins mal. c'est un grand homme, un grand sorcier, un excellent sabreur. tu aurais aimé être comme lui. tu l'as souvent voulu. peut-être encore aujourd'hui. après tout. il avait un poste que tu avais convoité, il avait les qualités pour enseigner. il possédait un niveau bien supérieur au tien. il avait beaucoup de choses. que toi tu n'avais pas. tu éprouves une forme de jalousie, douce. elle te laisse un goût amère dans la bouche. tu aurais aimé être comme lui.

...j'aurais aimé être fort comme toi, tu sais.

Takamori Fujiwara
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Takamori Fujiwara
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Takamori Fujiwara
// you're a good man« You took a chance, you did something great. You were wrong, but it was still great. You should feel great that it was great. You should feel like crap that it was wrong. » — gregory house from dr. houseles yeux fixés sur ce morceau de bois, le jeune professeur t'écoute sans pouvoir te regarder, happé par la vision de cette baguette qui fut autrefois la sienne, ou qui est encore la sienne. il ne sait pas très bien. est-ce qu'une baguette peut abandonner son porteur parce qu'il la met dans une boîte pendant onze longues années ? s'il n'y a jamais eu de cas rapporté dans toute la littérature, il serait peut-être bon de prendre des notes, le premier est certainement sous tes yeux. cet objet il n'en a jamais voulu, il l'a rejeté dès qu'il l'a pu, et voilà qu'aujourd'hui, après tout ce temps, il se décide à la ressortir et à l'utiliser à nouveau. pourquoi ? la question le hante, tourne en lui comme l'aiguille d'une boussole désorientée. il n'arrive pas à comprendre. il ne voit pas ce qui a changé en lui.

« takamori est-ce que tu... comment dire ça simplement. est-ce que tu as déjà voulu tout arrêter ? », tout arrêter, dans quel sens ? disparaître, se faire oublier, chercher à partir si loin qu'on ne puisse jamais le retrouver. oui. oui dans un sens il a voulu tout arrêter. il a essayé. mais il n'a pas réussi. on ne peut pas fuir, on n'a pas le choix de sa vie. il y a toujours quelqu'un pour nous imposer un destin qu'on le veuille ou non. il prend la forme d'une bête abominable, un amas de frayeurs et d'obligations qui nous saute à la gorge pour y enfoncer ses crocs et ses griffes. et ça ne nous lâche plus. jusqu'au jour où on cède, où on accepte la dure réalité, celle qui nous susurre au creux de l'oreille depuis le début tu ne pourras jamais t'échapper arrête de te battre.

on est tous la marionette de quelqu'un.
lui, toi, l'homme le plus puissant du monde ou le plus ignorant de tous.
il n'y a pas d'exception.

il s'enfonce dans la torpeur. il embrasse avidement l'ombre avec un grand d sur la joue. «  je ne te trouve pas ridicule moi ... j'aurais aimé être fort comme toi, tu sais. ». c'est le baiser de judas que tu empêches. tes mots sont une corde à laquelle le jeune homme s'agrippe. il n'est pas ridicule, vraiment ? « tu sais kuro, je ne suis pas fort. lorsque je suis arrivé ici pour la première fois j'étais effrayé. j'étais un gamin à peine plus haut que le bureau du directeur et je me retrouvais seul loin de chez moi. et lorsque je suis revenu des années plus tard, en tant que professeur, j'ai eu la même peur. j'étais effrayé à l'idée d'enseigner devant des élèves. », il se tait un instant, reprend son souffle, continue à fixer et à effleurer du bout des doigts ce morceau de bois, « si j'étais fort, je n'aurai pas fui mes responsabilités pendant sept ans. j'aurai affronté la réalité, et j'aurai cherché à la vaincre. ».

il ne comprend pas comment tu peux souhaiter être comme lui. peut-être à cause des apparences ? takamori se drape dans une vie riche, calme et insouciante. mais elle a aussi à son lot de déboire, de tragédie, d'horreur. les fujiwara ne sont pas aussi simple qu'on le croit, et sous le mystère se cache un cadavre pourri depuis longtemps. comme tous les clans sang-pur. « si je suis un grand homme sans me servir d'une baguette. alors toi aussi tu l'es, parce que tu es infirmier dans la meilleure école de sorciers du monde, et que ton talent pour la magie de soin n'a pas d'égal. »



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I REALLY DON'T
THINK
YOU'RE
STRONG
ENOUGH
OUT OF THE CHUTE
Les mots de Fujiwara sont lourds, et font écho à ton histoire. Tu ne connais que trop bien ce sentiment d'impuissance, de honte, de fuite. Tu avais passé la majeur de partie de maigre existence à ressentir ces choses. Et plus il te dévoilait sa vie, sans que tu ne l'aies cherché, plus tu comprenais qu'il avait besoin de parler et que tu devenais son exutoire. Il se libérait de ce poids, de ce calvaire, en l'exprimant. Sois flatté, idiot, il t'a choisi comme oreille attentive. Tu n'oses même pas le regarder, par peur. Tu ne sais pas vraiment quelle peur vient t'habiter mais c'est un subtil mélange d'appréhension pour la suite, de crainte de décevoir. Et si tu l'avais forcé ? Et si tu avais mal agit ? Aurait-il parlé si tu n'avais pas balancé tant de conneries ? Cette journée tourne aux profondes confessions de deux adultes en manque. D'amour, de talent, de confiance. De courage, d'honneur. Trois à deux, tu perds. C'est ainsi. Tu regrettes d'avoir dit toutes ces choses, car tu te sens coupable. D'avoir forcé un homme à se confier, à te parler de son passé, de son histoire, de ses craintes, de sa honte. Tu es débile, Kuro. Tu n'aurais pas dû.
Pardon Takamori, je ne voulais pas. Je…
Il te parle de sa fuite, celle qui a duré sept longues années. Tu connais bien ça, toi aussi tu as fuit tes responsabilités, quand tes parents sont morts. Tu n'as pas honoré leur mémoire en t'occupant du dojo, tu es parti étudier la médecine. Comme une évasion, un moyen d'oublier. Comme si mettre de la distance physique, des kilomètres, entre le lieu et toi, allait changer l'histoire. Cette histoire pénible que tu te trimbales, tel un lourd fardeau accroché à l'épaule. C'est ici que tu déposes les armes, sur ce lit, à l'infirmerie. Ton sanctuaire. Alors il te congratule. C'est inutile, comme toi. Tu n'es pas utile, tu n'es pas fort. Tu ne l'as jamais été et ne le seras jamais, tu en as conscience. C'est déjà bien, non ? Certains ne le réalisent jamais. Il existe des médecins qui seront à jamais meilleurs que toi. Tu n'es même pas médicomage. Tu ne le regardes pas. C'est ton moyen de fuir, d'éviter une réciproque. C'est bête, mais souvent tu as fonctionné ainsi, si tu ne voyais pas les choses, alors selon toi elles ne se passaient pas. Enfantin, et binaire. Encore. Si tu ne l'avais pas vu partir, alors il ne t'aurait pas abandonné. Si tu avais fermé les yeux, à ce moment-là… Impuissant. Et inutile. Quelle triste existence.
Tu te dis qu'il est bon orateur et chacune de ses paroles sonne comme une douce mélodie à tes oreilles. Presque, il te bercerait. C'est un bon professeur. Tu en es convaincu. Tu ne l'avais jamais vu à l'œuvre mais ce simple échange, lourd de sens, te le fait ressentir. Et lui, que dirait-il à un de ses élèves, dans cette situation ? Serait-il de bon conseil ? Sauras-tu le conseiller, le rassurer ?
Tu n'étais qu'un enfant… Ne te blâme pas d'avoir eu peur, c'est naturel.
Tu déposes un main sur la sienne, comme pour lui assurer ta présence, ton soutien. Tu es là. Un homme, un vrai, serait puissant, reconnu pour ses actions. Il saurait assumer ses émotions, ses sentiments, serait maître de ses choix. Il n'a pas besoin de baguette, de sabre, ou de magie. Il est grand par son bonté d'âme, par son charisme, par sa sagesse. Tu n'es pas sûr de ça, c'est comme une conviction, ou une aspiration. C'était ton objectif de vie, fût un temps. Et maintenant ?
Tu te redresses, te rendant compte que ce n'est pas une position appropriée. Tu te tournes vers ton bureau et attrapes un crayon pour écrire l'intervention du jour, rituel sacré. Entaille au bras, cause encore inconnue, soin effectué : ferula, compression de l'hémorragie. Les yeux humides, il te devient difficile de ne pas partir. Peut-être qu'il n'est de plus grande faiblesse que celle-ci, pleurer son incapacité.  La voix grave, calmement tu renchéris, causant sans doute plus de dégâts. Encore. Incapable. Tu es un bon professeur, un bon père. Tu es droit, rempli de sagesse et extrêmement doué. Takamori, un grand homme, un homme fort, ne se définit pas selon sa baguette ou son usage. Et… tu es un grand homme, n'en doute pas.
Les larmes refoulées, tes yeux sont de nouveau secs, aptes. Tu peux te tourner, soutenir son regard. Ce n'est pas un élan de courage, mais plus une attention particulière, une forme de spontanéité, bien trop accrue et trop brute. N'en doute pas Takamori, tu es une personne exceptionnelle. Il n'est que toi pour ne pas t'en rendre compte.
je te hais moins en relisant ce rp. krrkrr ♥
c'est tout nul, pardon
@pharaohleap
Takamori Fujiwara
— out of the chute (kuro okumura) SW4L6K0
Citation : tu seras une pièce sans valeur sur le plateau de ma vie
Age : trente-et-un ans
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Takamori Fujiwara
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Takamori Fujiwara
// at the door« You took a chance, you did something great. You were wrong, but it was still great. You should feel great that it was great. You should feel like crap that it was wrong. » — gregory house from dr. houseune musique étrange résonne dans la tête de takamori. une douce mélodie venue tout droit de son enfance. il se souvient d'une boîte à musique qu'il gardait près de son lit, elle était faite dans un bois sombre, et quand on tournait la manivelle sur le côté, le couvercle s'ouvrait et un air s'élevait. il ne se souvient pas des notes, ni même du destin de cette boîte. mais il est certain qu'elle lui permettait de s'apaiser le soir, de dormir après une dure journée à supporter le courroux de son père et le mutisme fantomatique de sa mère. être un fils fujiwara était une expérience horrible. être l'héritier était encore pire. il ne s'en est jamais accommodé, des cérémonies, des ronds de jambes, de la politique. il vit avec, fait semblant d'être à l'aise, mais ne rêve que de disparaître à nouveau. pourquoi avait-il fallu que le destin se rappelle à lui ce jour funeste ?

tes mots frappent à la porte de son esprit, le poussant à sortir, à voir le monde sous un autre angle. Inverser les courbes, mettre la tête en bas pour voir le ciel se couvrir d'herbe et les nuages gambader dans les prairies. « tu es un bon professeur, un bon père. tu es droit, rempli de sagesse et extrêmement doué. ». peut-être que c'est vrai. bien qu'il ait des doutes sur certains qualificatifs, l'homme se rend soudainement compte qu'il s'est enfermé dans le doute, la misère intellectuelle, une prison dorée inconfortable mais qui lui convenait parfaitement. jusqu'à aujourd'hui. première étape.

grâce à toi, il comprend enfin qu'il n'a pas à se morfondre dans ses faiblesses, qu'il a des forces et qu'il doit les reconnaître. de la même manière que tu es infirmier dans la meilleure école de magie, il est professeur dans cette même école. et cette simple victoire sur une enfance turbulente et faite de résultats banals devrait l'aider à surmonter son incapacité à manier une baguette. il n'a pas à avoir peur d'un simple morceau de bois, lui qui manie une épée depuis l'âge de deux ans. « mon père me répétait lorsque j'étais enfant qu'un chef fujiwara ne devait avoir aucune faiblesse. il disait à longueur de journée qu'il devait être comme la laque d'un meuble, parfaitement lisse et homogène, ne laissant apparaître ni bosses, ni craquelure. pas uniquement conçue pour sublimer un travail éreintant, mais nécessaire pour la cohésion de ce tout. », il s'arrête un instant, reprend son souffle. « j'avais accepté cette définition. jusqu'à aujourd'hui. en fait, tu m'as permis de réaliser qu'un chef n'était qu'un homme parmi les autres, et qu'à se titre il pouvait avoir des faiblesses. la seule différence, c'est qu'un chef doit les cacher à ses ennemis. et qu'il doit tout faire pour les surmonter. », pause à nouveau. dans ce discours sans véritable logique, il n'y a que des réflexions d'un gamin de bientôt trente ans qui comprend enfin le sens du mot indépendance.


celui qui se croit libre est un fou, parce qu'il ne sens pas les entraves qui le brûle les chevilles. personne n'est libre. takamori a pêché en profitant d'une liberté de sept ans qu'il croyait avoir arraché à son père. mais en réalité celui-ci lui a accordé. il est son geôlier. désormais, conscient de son statut, le professeur pourra s'attacher à crocheter les serrures des chaînes, pour s'enfuir. enfin. deuxième étape. « grâce à toi j'ai compris que si je suis infirme avec une baguette, cela ne m'empêche pas de travailler, de me surpasser et gagner en compétences. merci kuro. », il est sincère, bien plus que d'habitude. finalement il a bien fait de venir te voir, de passer la porte de cette infirmerie.
hrp : écris avec du céline dion dans les oreilles, c'est important pour comprendre les envolés lyriques de ce rp.



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out of the chute
cause these days I don’t feel like me



[ Quand Takamori te parlait de faiblesses, tu sentais la tienne revenir à la charge. La main tremblante, le souffle saccadé. L'oppression et le manque d'oxygène. Foutus souvenirs. C'était beau de réconforter ce semblant d'ami, ce collègue, mais toi. Qui te réconfortait devant le doute ? Tu donnerais cher pour pouvoir tout balayer d'un revers, prendre conscience comme lui. Seulement tu acceptes que toi, tu n'as pas cette force de caractère, ni cette détermination. Tout est question de lacune et de manque chez toi. Tu t'y es fait. Tu ne changeras malheureusement pas. Même si tu deviens à moitié fou, les yeux fermés sur la situation. La réalité est trop dure pour être acceptée. La peur de l'abandon qui surplombe le tableau de ta vie. Tu te dis que finalement, le problème de Takamori était encore un paternel trop exigent. Comme souvent chez les Sang-Purs. Des attentes trop élevées pour des enfants encore trop fragiles. ]

- Je pense que les faiblesses sont souvent des forces. Encore faut-il savoir les utiliser comme une arme, et ne plus les considérer comme un fardeau.

[ Enfin, tu dis ça. Mais qu'est-ce que tu en sais après tout ? Tu n'as jamais réussi à appliquer tes propres conseils. Comme toujours, à vrai dire. Tu es celui qu'on écoute, auprès de qui on vient chercher une réparation, physique ou mentale. Qui sait écouter et conseiller, en tant que bon infirmier. Mais tu n'es pas capable d'exécuter tes propres suggestions. Manger équilibrer, ne pas trop boire, ne pas fumer. Tout ça n’apparaît que comme des foutaises à tes oreilles. Fumisterie. Tu remarques quelque chose qui s’éclaircit dans le regard de ton interlocuteur. C'est une vraie révélation pour lui. Et cela te surprend un instant. Tu as été utile, finalement. Ses remerciements ne t'apportent pourtant pas d’apaisement. Ses mots sont toujours aussi vifs, vibrants et percutants. Tu n'as pas la carrure pour les encaisser. Alors tu ne sais pas vraiment quoi dire. Tu ranges tes feuilles, dans un casier vide. Lui faisant dos, tu lui dis simplement que tout ça fait partie intégrante de ton travail. Tu sais qu'il ne reviendra pas pour se confier, à moins qu'il y soit forcé. Alors tu ne l'espères pas, tu ne l'attendras pas. Vous vous reverrez à la prochaine blessure. Puisse-t-elle cicatriser aussi rapidement que son bras. ]

- Je suis heureux d'avoir pu t’aiguiller, j'imagine.
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