listen ; La haine. Celle qui monte. Qui grimpe. Qu'on sent glisser le long de l'échine ; hérissant des poils, faisant froncer les sourcils. Une haine, âcre, au goût amer, un peu aigre ; qui laisse une sensation étrange sur le palais ; ça ne fond pas, bien au contraire ; c'est comme une pilule difficile à avaler, qu'on recrache à la volée. C'est là, indélébile, dans le gosier, y'a un prénom qui est enfin sorti ; un visage à mettre sur l'auteur des rumeurs. Mamoru Taka. C'est fou. Il ne s'en serait pas douté. Quoi que. Il sait très bien Kyōsuke, que t'es réputé pour être une langue de pute ; celle que tu gardes jamais dans ta poche. Et il cogite, longuement, pendant son repas, alors que son regard est braqué sur la table des Tsuchigumo, cherchant ta silhouette. Il cherche à comprendre le gardien des Yatagarasu, pourquoi tu t'amuses à raconter de la merde, à bousiller sa vie. Il a beau réfléchir, retourner la question dans tous les sens. Rien ne lui viens. Bien au contraire. C'est pourquoi, tout cela, le rend amer. Mais après l'amertume, viens la colère.

Son repas terminé, engloutis en quelques bouchés, il se lève et quitte la table, son sac à bandoulière suspendu sur son épaule, le pas pressant. Le voilà qui marche, les mains dans les poches, le dos un peu voûté, grommelant dans sa barbe inexistante, en se dirigeant vers le couloir du premier étage, là où se trouve la salle commune des Tsuchigumo. Il est bien décidé Kyōsuke, à te confronter ; pour ne pas laisser envenimer la situation ; mais surtout, pour comprendre. C'est quoi ton putain de but ? Qu'est-ce qu'il a bien pu te faire pour que tu lui pourisses la vie à ce point ? Se massant la nuque en cherchant dans ses souvenirs, rien en lui viens. Vous n'aviez pas des masses échangés dans votre vie. Il se rappelle d'une forme de drague, qu'il n'avait pas compris, à laquelle il avait mis fin d'un revers de main, avec sa façon de faire qui le caractérise si bien. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour vouloir ternir la réputation de quelqu'un.

Adossé au mur, un écouteur dans les oreilles, le voilà qui attend, tel une bête en quête de sa proie. Il ne se fait pas d'illusions Kyōsuke, il sait très bien que son faciès naturellement blasé affichait désormais une expression d'enragé. Il ne se sent même plus tenir sur place, tapotant du pied pour se faire patienter. C'est long, c'est chiant ; avec tout ça, il est loin d'être patient. C'est horrible ; l'attente. Le cœur furibond, comme le reste de son corps qui tremble de façon incontrôlable, c'est la première fois en dix huit ans d'existence, qu'il se sent comme ça ; jamais il n'a autant été victime de ses sentiments négatifs. Les fourmis dans les doigts lui arrache un rictus carnassier, c'est dans un élan d'impatience, qu'il fait craquer ses phalanges, faisant les cent pas devant la porte. Mais voilà que vient la providence, un signe de sa chance ; le karma n'est pas autant un bâtard qu'on ne le pense.

Y'a ta silhouette qui approche, alors c'est avec un pas décidé, qu'il s'avance vers toi, attrapant ton épaule avec force pour mieux te plaquer au mur, ses bras t'ôtant toute échappatoire. « C'est quoi ton problème ? » Il s'attend à ce que tu fasses mines de ne pas comprendre, alors il ajoute aussitôt, avec son intonation grondante. « Pourquoi tu racontes de la merde sur mon compte?! Est-ce que ça te fait triper de niquer la vie des gens ?! » Il pourrait encastrer son poing dans le mur si tu en venais à sourire ; mais les souvenirs de son poing qui dégomme un casier à cause d'Hajime lui coupe toute envie de recommencer. « J'vais pas te lâcher jusqu'à ce que tu m'expliques ton problème avec moi ; alors t'as intérêt à parler, parce que j'ai pas toute ma soirée à te consacrer ! » Il n'a pas le temps Kyōsuke, t'en mettre plein la gueule, au contraire.

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listen ; Et voilà, ça repart de plus belle. T'es doué Mamoru, pour le sortir de ses gonds, pour jouer au con, détourner la conversation pour la tourner à ton avantage, mais avec lui, ça ne prend pas - loin de là. Tu fais l'innocent, mais tu sais très bien que t'es coupable et que le gars devant toi, c'est un peu le banc des accusés ; qui cherche à te faire parler. « Abrège tes conneries, j'ai pas ma journée à t'consacrer. » Kyōsuke n'a pas le temps, non, carrément pas. Et y'a cette rage incandescente qui prend place, qui prend ses aises ; il déteste ça, cet air arrogant qui est niché sur ton visage. Un peu vite en besogne ? C'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité. Plus… Romantique ? Mais bordel c'est quoi ton problème ???

Haussant un sourcil, surpris par ta bêtise naturelle, c'est un sourire carnassier qui vient capturer les traits de son faciès ; il perd son calme, il le sent Kyōsuke, il le sait. Cela ne présage rien de bon, pas du tout même. Ce sourire angélique sur ton visage, tes grands airs, il aimerait te les faire ravaler, mais la violence ne fait pas parti de lui - même si c'est ce que tu t'évertue à faire croire sur sa pomme depuis quelques temps. Jamais il n'aurait pensé Kyōsuke que ça viendrait de toi, ce tas de rumeurs que les gens murmurent dans les couloirs. Le coeur furibond, sa main empoignant le col de ta tunique, il te force à le regarder, grondant alors sans aucune retenue. « J'ai dis. Abrège ! Tu comprends pas quand on te parle ? Tu dois forcément jouer au con Mamoru ?! »

Son poing le démange, pas d'une envie de te frapper, mais de diriger sa colère contre lui-même ; s'il y a bien une chose qu'il ne contrôle pas Kyōsuke, c'est ça, sa colère ; celle qui dort tout le temps, mais qui se réveille dès qu'il est un peu chamboulé. T'es lourd Mamoru, vraiment, t'es fatiguant, s'en est éreintant. Et pourtant, il persévère Kyōsuke, il tente, de comprendre la raison de tes agissements. C'est pas évident, vu que ce n'est pas ainsi qu'il agit, vous êtes en tout point différents ; clairement. Un profond soupir quitte ses lippes alors que sa main lâche avec dédain ton col, son regard vénère te toisant malgré son nouvel air blasé. « Je sais la vérité, que c'est toi qui a raconté ses putains de rumeurs sur moi. Je sais pas pourquoi tu m'pourris la vie, ni c'que je t'ai fais pour mériter ça, mais si tu te calmes pas très vite, ça pourrait mal tourner pour toi. » Ce ne sont pas réellement des menaces, juste un avertissement - il est également doué Kyōsuke, en matière de rancune tenace. ((Et sa vengeance, peut vraiment, être salace.))

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listen ; Imbuvable ; tu le mets dans une putain d'humeur exécrable. Et le pire dans tout ça Mamoru ; c'est que tes airs prouves que ça t'éclate. A croire, finalement, que t'attendais que ça, qu'il se présente devant toi et qu'il pète son câble. Un soupir, expéditif ; il aimerait brasser l'air de ses bras pour évacuer cette frustration ; mais il n'en fait rien. Non. Il reste droit, devant toi, en attendant que tu l'ouvres. « Mais je suis très calme Kyōsuke. » Oui, beaucoup trop calme d'ailleurs ; contrairement à lui, qui perd patience. Tu remets ton col Mamoru, alors que lui, il enfouit ses mains dans ses poches ; posture défensive pour l'attente de tes dires. « Tu devrais appliquer tes dires, au lieu de lancer des menaces en l'air. » Yeux grand ouverts l'espace de quelques secondes, il reste comme un con Kyōsuke ; s'il était encore plus surprit, il aurait gardé la bouche ouverte ; mais elle s'est aussitôt refermée, devant ta mine satisfaite.

Il le voit, à ce rictus aux coins d'tes lèvres, que t'as envie de te marrer, de t'esclaffer ; il est doué Kyōsuke, pour analyser et t'es pas super doué, pour dissimuler. Il sait que c'est toi, mais tu fais le malin, t'avoueras jamais que c'est toi, quoi qu'il fasse et il sait bien que tu continuera d'lui pourrir la vie. « Et si j'ai bien fait tout ça, qu'est-ce que tu vas me faire ? » Sourcil arqué, Kyōsuke ne dit rien, ce sourire sur ton visage malgré la situation lui donne clairement envie de te foutre au sol, ou d'te jeter par la fenêtre ; mais il n'est pas violent - il n'est pas celui que tu as décris ; pas ce garçon que tes rumeurs en disent. « Me frapper ? » Ce sourire, il aimerait te le faire bouffer, que tu le ravales ; mais non. Il se contente de serrer les poings, là où tes yeux ne peuvent les voir ; dans ses poches. Il se contient, avec difficulté ; mais il est hors de question que tu finisses par gagner. « Fils de… C'est ce que tu cherches ? T'es maso ? Tu veux que j'te cogne ? »

Cela ne l'étonnerait pas ; pour agir comme tu le fais, tu dois avoir des tendances qui lui échappe. Te fracasser le crâne, c'est pas dans ses projets, mais il sent qu'avec toi, il perd patience et qu'il est vraiment capable de partir en vrille. « J'suis pas quelqu'un de violent, contrairement à ce que tu fais croire aux gens. Mais il est vrai que j'pourrais le devenir ; car tu m'fout réellement à bout. » Y'a quelque chose qui fulmine dans sa tête, qui lui donne clairement envie, de te mettre pied à terre ; mais plutôt que d'te frapper, il réfléchit à un autre moyen. « Me dit pas que t'agis comme un salopard parce que j'ai été un bâtard avec toi par le passé. On ne s'est pas assez parlés pour que t'ai une raison d'me pourrir. »

Tout ce qu'il veut, Kyōsuke, c'est comprendre ; pour ce qui est des rumeurs, il se débrouillera pour les faire taire. « J'men fous de c'que les gens pensent de moi, moins de deux ans à tirer pour que j'me barre d'ici ; j'veux comprendre c'quoi tes motivations. Tu crois que ça te mène où d'agir comme un parfait connard ? » Mais t'es loin d'être parfait Mamoru, parce que t'as été démasqué et aux yeux du corbeau, c'est un peu comme s'il avait gagné. « Donc non, j'te frapperais pas ; après tout, ça s'voit que tu tiens à tes dents ; ou plutôt, à ta gueule en générale. » Plissant les yeux, toujours les mains dans les poches, il approche néanmoins son visage ; cette discussion ne regarde que vous et cette proximité à bien une raison d'être. « J'me répète, j'sais pas c'que tu veux, j'sais pas ce que tu cherches, j'sais pas ce que je t'ai fais, mais lâche moi la grappe et n'écoute plus jamais de conversation qui n'te regarde pas. »

C'est peut-être ça, le truc qui le fout le plus en pétard ; le fait que t'ais entendu quelque chose sur lui ; que tu saches une vérité - une de celle qu'il assume pas et qu'il n'a jamais avoué - à personne.

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listen ; Ô dieu que tu es insolent, arrogant et ô combien, fatiguant. Ce sourire qui arbore ton visage Mamoru, le corbeau aimerait beaucoup te le faire ravaler ; que t'arrêtes d'afficher ton air satisfait. Oui, t'as réussi ton coup, donc t'es content ; et bordel, voir ce sentiment étiré les traits de ton visage, ça a le don de le faire vriller comme jamais. Les ongles s'enfoncent dans la chair, les jointures deviennent blanches, puis rouges sous le poids de sa colère ; mais il ne bouge pas Kyōsuke. Il ne doit pas entrer dans ton jeu. Et pourtant, il le sent, il le sait, c'est déjà couru d'avance, il est déjà foutu et encore une fois, tu vas réussir à le faire passer pour le sinistre colérique et fracassé de la tête qu'il n'est pas. C'est d'ailleurs ça, qui le fait clairement chier dans cette histoire. S'il avait assez de jugeote et très peu d'amour propre, il aurait tourné les talons ; mais il est tout le contraire. Il n'est pas réfléchit quand on s'attaque à lui de cette manière.

Une remarque cynique, qui ne fait aucunement tiqué Kyōsuke, toujours penché devant toi, le regard haineux, à la lueur carminé de colère, il se sent capable de devenir cannibale juste pour que ce sourire disparaisse de la surface. Mais il sait, ô combien certains t'apprécie ((alors que tu l'exècres comme pas permis.)) Comme quoi, il y a des choses dans la vie que l'on explique pas. Voilà que tu jures, comme si tu perdais patiences ; enfin, il commençait également à désespérer de te voir si confiant, si suffisant face à la situation. Sors donc de tes gonds Mamoru. Et voilà que la confidence arrive, que tu lâches avec ce putain de sourire ta confession. Tu es donc bien coupable et en plus tu essayes de faire passer l'accusé pour le coupable alors qu'il n'est qu'une victime dans cette affaire. Non, vraiment, y'a pas à dire, tu manques pas d'air.

Sauf que voilà, Kyōsuke lui, il en a assez entendu ; et la colère n'a fait que croitre alors que tu déblatérais sans une once de regret dans la voix. Son poing s'est armé et comme une fois par le passé, il n'a pas réussi à se contrôler ; par chance ce n'est pas ton visage qui croise ses phalanges, c'est le mur juste derrière ; en un coup, il voit la peau se déchirer, ses phalanges émettent un bruit d'os cassés ; et le pire dans tout ça, c'est qu'avec l'adrénaline, il n'en a pas souffert. Les crocs sont visibles, son regard carnassier ne te quitte plus. Tu cherches, tu cherches, mais à force de chercher, tu vas finir par trouver. Son poing retrouve sa position initiale, Kyōsuke l'arme une nouvelle fois et c'est avec un faciès neutre, mais toujours cette lueur de folie meurtrière dans le regard, qu'il fini par lâcher. « Je crois que cette fois-ci, j'vais pas te rater. »

Et il sait que ce n'est pas lui, qu'il n'est pas comme ça, que cette colère qui gronde il arrive généralement à la canaliser, qu'il n'est pas le gars violent que tu décris et que tes saletés de rumeurs ont amplifiés. Mais il te faut une leçon, sinon tu recommencera Mamoru ; et il est prêt Kyōsuke, à endurer ce rôle vu que tu l'as tant souhaité. Et c'est à une vitesse folle que son poing avance vers toi, mais tu ne reçois qu'une giclé de sang sur le visage. Reculant doucement en émettant un rire sardonique, le corbeau reprend après avoir haussé les épaules. « Je sais, j'suis bon acteur. J'te le répète, j'vais pas te cogner, de un j'frappe pas les gonzesses et encore moins les mecs fragiles qui se comporte comme tel. » Sourire en coins, il s'avance de nouveau, passant son pouce sur le sang qui coule le long de ton visage ; c'est marrant, il a envie de l'utiliser comme maquillage. « Maintenant que je sais la vérité… » Son pouce trace une ligne. « J'en ai fini avec toi - j'voulais juste te l'entendre dire. » Son index passe sur ta joue, soulève ton menton. « Mais tout le monde ne sera pas aussi indulgent que moi, ne l'oublie pas. »

Et voilà qu'il se détourne, fourre ses mains dans ses poches, la colère toujours là, mais sa satisfaction de t'avoir entaché le confortant dans un sens. « Je te dis pas à la prochaine, j'espère jamais revoir ta face ; d'ailleurs tu devrais aller te rincer ; vu que tu ressembles à rien désormais.. » Un mouvement de la main nonchalante, comme pour dire aurevoir. Tout ce qu'il lui fallait maintenant, c'était réparer les dégâts sur sa main droite, mais également sur les putains de rumeurs que tu as lâché sur lui - pas gagné cette histoire.

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