— MAHOUTOKORO
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

don't fit in the crowds // libre
Invité
Invité
Invité
Anonymous

. DON'T FIT IN THE CROWDS .
.03.11.96.
Tes membres tremblent sous l'effort ; les mains moites, le corps transpirant, les cheveux tirés en arrière par l'élastique qui les retient. Tes épaules se soulèvent et s'abaissent au rythme de ton torse, tes poumons se gonflant et se dégonflant, suivant la cadence de ta respiration erratique.

Tu avais trouvé la solution à ta frustration, à ton envie de pleurer, de hurler, de t'effondrer. Tu avais trouvé la solution aux problèmes que tu ne pouvais gérer, que tu ne pouvais ignorer, qui venaient faire de tes nuits noires des nuits blanches dans lesquelles tu sombrais.

Solution éphémère, qui ne durait que le temps où le sabre en bois frappait contre les mannequins qui étaient tes cibles, tes victimes. Solution illusoire, qui faisait évacuer ta frustration, ta colère, ta tristesse, toutes ces émotions que tu détestais, que tu haïssais, que tu ne voulais plus ressentir ; elles étaient si terribles. Solution chimérique, qui s'évanouissait à partir du moment où tu lavais ton corps comme tu aurais aimé laver toutes tes émotions ; tout ce que tu étais.

Mais ça avait le mérite de t'endormir tous les soirs. Ça avait le mérite de te faire songer à autre autre. Ça avait le mérite de remplir tes nuits de sommeil sans rêve, pour la plupart du temps, sans cauchemar, juste des sensations horribles au réveil ; mais tu préférais ne pas t'en souvenir. Tu voulais arranger les choses, vraiment, tu le désirais plus que tout. Tu ne savais juste pas comment. Tu ne savais même pas si tu en étais capable, si tu pouvais le faire, si tu arriverais à enlever cette tristesse du regard de Tetsuya, cette trahison.

Et tu aimerais t'excuser, t'excuser encore, et encore, et encore. Mais tu ne sais même pas si ça servirait à quelque chose, s'il l'accepterait. Il y avait des dizaines d'origami, pas encore envoyé, aux couleurs toutes différentes : du pourpre au jade, du céruléen à l'améthyste, du magenta au capucine. Toutes les couleurs. Mais capucine. Ô Capucine revenait si souvent, cette terrible couleur, tu en venais presque à la détester. Je t'aime je t'aime je t'aime. Et tu ne comprends pas pourquoi c'est si compliqué, pourquoi tu n'arrives pas à t'expliquer, pourquoi tu n'arrives pas à trouver les mots qui pourraient tout régler. Ou si, tu sais, tu comprends. Tu serais énervé, aussi, à sa place, en colère. Et toi aussi, tu l'as rejeté, avec force, avec brutalité. Il n'a pas abandonné. Tu n'abandonneras pas non plus. Tu cherches juste, tu veux juste... juste trouver, lui expliquer.

La pointe de l'arme en bois atteint le sol, une de tes mains se glisse contre les deux pendentifs autour de ton cou, caché sous le t-shirt. Tu pourrais le lui offrir. Ça fait des mois qu'il est là, qu'il attend... des mois. Peut-être que tu pourrais lui dire ça ? Lui expliquer et... et voilà que tu y repenses, encore, que ton esprit se dirige forcément vers lui et un soupir t'échappe, tes deux mains se resserrant de nouveau sur le manche du katana en bois.

Une inspiration.
Et tu reprends.

Parce que pour le moment, Kiyoshi, tu veux oublier.
Oublier tout ce qu'il y a autour.
T'oublier toi-même.
Juste oublier.

hrp : au début ça devait être un solo, mais j'me suis dit que ça pouvait être cool que quelqu'un pop ou quoi, j'suis ouverte à tout, des bisous d'amour ♥

Ange Ueda
don't fit in the crowds // libre 5d2070a4fa38dd86cc7dd7d7eea5c1f5
Citation : risus abundat in ore stultorum -- à la bouche du sot, le rire abonde
Age : 17 (29/02)
Rang : 60/100 dsl
Amaterasu
Amaterasu
Ange Ueda
https://mahoutokoro.forumactif.com/t126-l-etoile-a-pleure-rose-ange
https://mahoutokoro.forumactif.com/t223-uu
Ange Ueda
Détracteur déambulait à mi-chemin entre le sommeil et l’hyper - ses bras tremblotaient de n’avoir aucune activité dans laquelle se jeter, et Ange se languissait presque du fiel qui coulait dans ses veines, quelques semaines plus tôt. Aujourd’hui, il appréciait à peine la quiétude froide du château, enseveli dans les prémices désagréables de ce qu’il craignait être un bien triste hiver ; ses pas, quant à eux, avaient eu l’audace de le guider jusqu’aux abords du dojo, duquel il perçut la lourdeur des respirations d’un éploré. Il songea un instant à Ryuku et, taraudé d’inquiétude superficielle, se faufila dans la pièce sur un sourire, trop large pour rassurer.
Sourire qui mourut à la commissure de ses lèvres, à la vue qui s’offrait à lui.

Ange n’était qu’à-demi familier avec les yatagarasu, la plupart des amitiés qu’il avait nourri à leurs côtés s’étant naturellement éteintes au fil des mois - mais Kiyoshi était, à ses yeux, un cas particulier. Connu de réputation et de bouche à oreille plus qu’autre chose, l’angelot ne savait encore où se placer le concernant ; il y avait d’un côté les astres rougissant l’iris de son cousin et de l’autre, les plaies d’un ami qu’il peinait à panser.

Un fragment du mannequin se détacha, mis à mal par les assauts répétés de la lame de bois. Ange rit, signifiant sa présence sur un souffle rauque. Tu casses beaucoup de choses, Kiyoshi Nakamura. Le nom roula sur sa langue sans familiarité, l’inconnu dressé face à lui pourtant si étroitement lié à ses affres personnels. Il ne tendit nulle main, mais s’autorisa un hochement de tête poli, l’oeil étrangement calculateur. Ange Ueda. Tu sais, le cousin de Yume. Lippe étirée dans une fine risette, conscience inhabituelle de l’hostilité qui résonnait dans ses mots - ah, il avait tant de difficulté à contrôler le brasier de ses émotions. Et l’ami de… Geste vague de la main ; délicatesse à demi-mot l’obligea à taire les noms-coups de couteaux.

J’ai beaucoup entendu parler de toi. Nouvel éclat ricocha contre les murs du dojo, alors qu’il serrait entre ses doigts le bout de bois abandonné. Qu’est-ce que tu fais ?

t'as le droit de me dire nique ta mère mais je trouvais l'opportunité intéressante don't fit in the crowds // libre 3594345808


Invité
Invité
Invité
Anonymous

. DON'T FIT IN THE CROWDS .
Peut-être frappes-tu plus fort que tu ne le devrais. Peut-être laisses-tu échapper ta frustration avec plus de violence que tu ne le voudrais. Peut-être n'es-tu pas aussi bien que tu voudrais le penser.

Et c'est fort, et violent, et c'est triste, finalement. Un bout du mannequin s'effondre au sol et tu grimaces, arrêtant tes coups. Puis le rire qui te fait sursauter, et tu te retournes, le souffle court, quelques mèches venant se glisser contre ton visage humide. Tu casses beaucoup de choses, Kiyoshi Nakamura. Ton nom s'échappe de ses lèvres, et tu fronces les sourcils sans savoir qui s'adresse à toi. Et tu n'aimes pas ça. Tu n'aimes pas ça, car les bruits de couloirs, les murmures et les douces rumeurs t'ont créés une réputation que tu ne voulais pas, que tu n'as jamais cherchée ou voulue. Et tu détestes ça, Kiyoshi, qu'on te connaisse, alors que toi, tu ne les connais pas.

Tu détestes être mis en lumière.

Et tu es ? Qui est-il, pour te connaître ? Pour te reconnaître ? Qui est-il, pour venir se mettre devant toi et te parler comme s'il avait quoi que ce soit à dire, comme s'il pouvait se permettre des remarques ? Tu n'aimes pas ça. Tu détestes ça.

Il se présente très vite. Le nom de famille sonne à tes oreilles, puis le prénom de Yume qui résonne vient étirer tes lèvres sans que tu n'y penses vraiment. Yume te rend heureux, Kiyoshi. Avoir Yume dans ta vie te rend heureux ; cette amitié tendre, douce, cette amitié enfantine qui a pris, sans que tu ne le veuilles, une tournure tragique. Mais le regard qu'il te lance, le ton qui vient faire vibrer ses cordes vocales... tu n'aimes pas ça. Puis il continue. Et l'ami de... Aucun prénom ne s'échappe. Ami de qui ? Tetsuya ? Ninomiya ? Mikado ? Qui d'autres ? Quelles autres personnes pourraient t'en vouloir de simplement être.

Tu hausses les épaules quand il continue, pointe de l'arme contre le sol. Tu observes un instant ta prise qui se resserre instinctivement. Que te veut-il ? Puis la question, enfin, et tu te sens jugé. Tu te sens jugé depuis septembre, dans tous les cas. Tu te croyais pourtant en sécurité, ici. Je m'entraîne, lâches-tu, en faisant un léger geste de la main, montrant l'arme en bois. Tu aimerais passer au niveau supérieur, mais tu n'es pas sûr d'en avoir le droit sans la supervision du professeur Fujiwara.

Le souffle encore un peu court, tu vas poser l'arme à côté de ta bouteille d'eau que tu récupères pour boire un peu. Tu ne te sens pas à l'aise, Kiyoshi, alors tu t'occupes. Tu occupes tes mains qui commencent à trembler, tu occupes ton cœur qui commence à s'accélérer. Et toi, qu'est-ce qui t'amène ? Et tu es sur la défensive, Kiyoshi, ne lui faisant pas réellement face, reposant ta bouteille sur le sol. Tu n'aimes pas ça, Kiyoshi, tu détestes ça. Tu te sens observé, étudié, jugé, terriblement jugé.

Et enfin, tu relèves le regard vers lui.
Et enfin, tu le détailles comme il le fait.
Et enfin, tu oses, Kiyoshi.

Ange Ueda
don't fit in the crowds // libre 5d2070a4fa38dd86cc7dd7d7eea5c1f5
Citation : risus abundat in ore stultorum -- à la bouche du sot, le rire abonde
Age : 17 (29/02)
Rang : 60/100 dsl
Amaterasu
Amaterasu
Ange Ueda
https://mahoutokoro.forumactif.com/t126-l-etoile-a-pleure-rose-ange
https://mahoutokoro.forumactif.com/t223-uu
Ange Ueda
Ange était l’ami ; il avait toujours endossé ce rôle, la cinquième roue d’un carrosse qu’il huilait soigneusement entre chaque arrêt. C’était l’ami de tous, le camarade, le gosse qui s’était épris d’une connaissance, ou même de vous - rarement plus, parfois trop. Au final, l’ami, c’était une bonne position.
En tant que tel, le sourire qu’il décocha à Kiyoshi n’avait rien d’amical. C’était un sourire bancal, craquelé par de bien tristes semaines, et il lui donnait l’illusoire impression de paraître réconfortant.

Surprise - il ne le connaissait pas. Il fallait comprendre que, dans le petit esprit étroit d’Ange Ueda, il régnait en maître ; notoriété renflouée par ses déboires lors des repas, qu’il s’agisse d’un baiser passionné (et maladroitement forcé, pensait-il sur une grimace) ou de la déclaration d’un amour si vif qu’il l’avait énervé. Finalement, si on ne le connaissait pour son sens du spectacle, on avait ouïe dire qu’il avait détruit les toilettes des filles dans un feu d’artifice si impressionnant que clandestin.
Mais Kiyoshi, lui, ne semblait même pas avoir entendu parler de lui. Personne ne t’a parlé de moi ? La question lacée d’offense, mioche avide de l’attention de l’univers s’offusquait sans mal d’être un nobody.

Je m’entraîne, ronchonnait-il. Ah, et quelle ambiance ! Si froide qu’elle arracha un bien sombre frisson à l’angelot, qui se languissait haut et fort des jours chauds. Mmh, je vois ça. Nulle animosité, mais la curiosité du renard lui avait souvent causé d’insupportables problèmes. Et toi, qu’est-ce qui t’amène ?
Ah, bien sûr.

A l’oeillade intriguée du rouquin se heurta un regard glacial ; diamant holographique narguait l’obsidienne et les rides qui cerclaient les yeux d’Ange le rajeunissaient de leur antithétique nature. Bonne question. La curiosité, d’abord. J’ai entendu du bruit, donc je suis rentré. Simplicité de ceux qui ne réfléchissaient guère - c’était son instinct qui l’avait guidé jusqu’ici, et il n’en ressentait pas le moindre regret. Je pourrais mentir et dire que je voulais m’entraîner, mais je déteste les sabres. Ils sont trop lourds, et trop violents.

Plutôt que de rester tristement debout, ridicule et mal à l’aise, il rongea le vide entre eux d’une poignée de pas dansants, et fourra les mains dans ses poches. Pas la peine de me détester, j’ai encore rien fait. L’iris multicolore voletait le long de ta silhouette, papillonnant distraitement d’un bout à l’autre de ton visage. Mh, ils ont raison, après tout, tu es beau. Compliment à double tranchant, rictus prédateur et plus aucune trace de l’enfant-mirage. Alors dis-moi, Kiyoshi Nakamura, pourquoi tu as embrassé mon cousin ?
Une pause infime, infâme. Enfin, non. Pourquoi tu ne l’as pas repoussé, plutôt ? Cela dit, je peux comprendre. Yume est beau, lui aussi, pas vrai ? Et puis, c’était les vacances, y avait que vous deux. Personne pour le savoir, surtout pas Tetsuya. Le nom-fantôme, qu’il ne s’était mis à chuchoter dans le noir qu’une poignée de semaines auparavant. Tu casses beaucoup de choses sur ton passage, répéta-t-il. Et j’aimerais savoir pourquoi.

Peut-être qu’il pouvait le détester, maintenant. Le prends pas mal, mais j’aime profondément les deux… Probablement un peu trop, d’ailleurs. Et puis, je l’ai dit… C’est de la curiosité. Nouveau sourire, un peu livide.


Invité
Invité
Invité
Anonymous

. DON'T FIT IN THE CROWDS .
Ton ignorance à son sujet semble le vexer. Tu ne comprends pas trop pourquoi. A vrai dire, plus tu étais inconnu, mieux tu te sentais. Tu aimerais revenir aux jours où tu n'étais qu'un nom de plus sur une liste sans fin, où les élèves ne s'arrêtaient pas devant toi pour te juger, où ton prénom était méconnu de tous... où tu n'étais pas la curiosité à voir.

Parce que c'est ce que tu es, actuellement, une curiosité, c'est ce qu'il veut combler, satisfaire, une curiosité.

Tu te contentes de hocher la tête quand il te dit qu'il ne voulait pas s'entraîner, quand il te parle de la lourdeur des sabres et de leur violence. Et tu comprends. Toi, tu te sens fort seulement quand tu as ça entre les mains, un peu comme si tu n'étais pas capable d'autres choses. Tu observes ta main qui tenait le sabre il y a de ça quelques instants, hausses les épaules quand il te demande de ne pas le détester, et puis... et puis c'est le encore qui te crispe plus qu'il ne le devrait.

Et ses paroles, tu les trouves violentes. Tendrement violentes. Ce ils te rend malade, il te crispe, il te fait relever les yeux vers lui sans savoir. Et alors, alors, Alors dis-moi, Kiyoshi Nakamura, pourquoi tu as embrassé mon cousin ? Et ton cœur lâche un instant, bat plus fort, plus vite, et ta respiration se coupe. Tu te sens mal, si mal, tellement mal. Est-ce que quelqu'un dans cette école n'était pas au courant ? Et pourquoi, pourquoi on venait te voir, après tant de temps ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi, ça revenait encore ? Tu n'avais pas assez détruit les choses comme ça ? Tu avais aussi détruit Ange et Yume ? Pourquoi Yume ne t'avait rien dit ? Pourquoi il t'avait caché que tu avais détruit ça, aussi ?

Il se reprend. Non, tu ne l'as pas embrassé, ça ne venait pas de toi, mais tu ne l'as pas repoussé. C'est vrai, si vrai, tellement vrai. Et sous ses airs de questions, tu entends les chefs d'accusation. Yume est beau. C'était les vacances. Vous n'étiez que tous les deux. Personne pour savoir. Personne pour voir voir. Et pas Tetsuya. Tetusya. Tes dents viennent mordiller tes lèvres alors que tes bras enserrent tes côtes sans même t'en apercevoir. Barrière entre lui et toi. Tu baisses les yeux, tournes même la tête sur le côté, et tu observes les tatamis sur le sol.

Tu veux partir.
Tu veux fuir.

Tu casses beaucoup de choses sur ton passage.
Tu détruis tout sur ton passage.
Ton père, ta mère.
Tetsuya.
Yume.
Tout.

Et il continue, continue, continue encore. Mais j'aime profondément les deux. Et toi aussi, tu les aimes, tu les aimes tellement.

Tu aimes Yume et son sourire tendre. Tu aimes sa douceur, ses étreintes qui te donnent l'impression qu'un papillon t'entoure de ses ailes. Tu aimes les rires, les paroles, et les silences que vous partagez. Tu aimes Yume et tout ce qu'il est, tout ce qu'il représente. Tu aimes Tetsuya et son regard qui se plonge dans le sien. Tu aimes son sourire et son rire un peu joueur, un peu supérieur. Tu aimes sa honte, sa pudeur. Tu aimes ses étreintes dans lesquelles tu te sens prisonnier, mais que tu ne voudrais jamais quitter. Tu aimes la façon qu'il a de parler, d'être si sûr de lui, d'être si confiant. Tu aimes sa façon de marcher, droite et fière, sans jamais baisser la tête. Tu aimes tout, tout, tout chez lui. Intensément, profondément.

Tu les aimes tant tous les deux.
Et tu les as détruit tous les deux.

Tu te détestes, tu te hais.

Tu ramasses ta bouteille que tu as reposée sur le sol, la fourres dans ton sac sans trop réfléchir, sans même hésiter. Tu veux partir, tu veux fuir. T'as l'air d'être déjà au courant de tout alors... je vais y aller. Tu mets la lanière de ton sac sur ton épaule, et te voilà déjà en train de le dépasser pour partir. Partir, partir, fuir.

Et dire que tu étais venu ici pour oublier,
Voilà qu'il faisait tout pour te remémorer.

Ange Ueda
don't fit in the crowds // libre 5d2070a4fa38dd86cc7dd7d7eea5c1f5
Citation : risus abundat in ore stultorum -- à la bouche du sot, le rire abonde
Age : 17 (29/02)
Rang : 60/100 dsl
Amaterasu
Amaterasu
Ange Ueda
https://mahoutokoro.forumactif.com/t126-l-etoile-a-pleure-rose-ange
https://mahoutokoro.forumactif.com/t223-uu
Ange Ueda
Il s’était mal exprimé, et n’en était qu’à demi surpris.
Ange n’avait jamais compris l’art des mots - si peu touché par leur teneur qu’il en oubliait l’impact sur le reste du monde, il déblatérait les inepties nécrosant son esprit sans penser à les décorer de faussetés. Chaque palabre était teintée de la plus candide honnêteté, si brute que brutale, si crue que cruciale. On pouvait l’accuser de beaucoup, mais jamais de mensonges.

A mesure que ses accusations déliaient le bout de sa langue, l’oeil observait le visage du corbeau, et constatait la maladresse. Sans en trouver la source, il appréhendait les dégâts de ses discours et serrait entre ses doigts sa bien-aimée baguette. Encore une fois, sans surprise, Kiyoshi s’apprêtait à le quitter - t’as l’air d’être déjà au courant de tout alors… je vais y aller. Bout de bois dégainé d’un geste fluide, le poignet se tordit sur la douceur amère d’un colloshoo à peine murmuré.

Désolé, je peux pas te laisser partir. Je vais encore beaucoup parler, mais j’ai besoin que tu comprennes. Pour une fois, scandaleusement, Ange réfléchit. Comment dire… J’ai du mal, avec les mots. Tout le monde est trop sensible, ou alors je le suis pas assez, je sais pas trop. Mais je voulais pas te blesser. Ah et, me dis pas que je l’ai pas fait. Je suis peut-être pas le premier de ma classe, mais… Je crois que je suis assez doué, pour lire un visage. Il jeta un regard amusé aux chaussures plantées dans le sol, secrètement ravi de voir ses manigances porter leurs fruits. Enfin bref, poursuivit-il en s’asseyant confortablement sur le sol, tu vas devoir rester un peu debout, j’espère que t’es pas trop fatigué.

Il fit tourner le cornouiller entre ses phalanges malicieuses, laissant une once éphémère de silence vous entourer. Je me suis disputé avec Yume, il y a quelques semaines. C’était la première fois qu’il me blessait à ce point, et je pense que je l’ai blessé en retour. Aussitôt l’oeil se mit à fuir, saturé de honte et de larmes, mais pas de remord. Jamais de remord. Mais c’est pas ta faute à toi. Ce qui concerne Yume et moi ne concerne que Yume et moi. Et, si tu me crois pas, dis-toi que je lui en ai voulu de m’avoir caché sa relation avec Kiyo Ninomiya, pas avec toi. Oh, la leur, Yume la lui avait bien vite confessée. Mais c’est pas le sujet, soupira-t-il sur un sourire résigné.

Et Ange s’étendait encore en discours interminables. Et si tu me disais pourquoi tu t’entraînes aussi dur ? Tu dois avoir des ampoules, non ? A force de tenir ton sabre, et de casser les mannequins. Peut-être était-ce une analogie - l’entraînement tes erreurs, les ampoules en conséquences. Même les coupables devaient souffrir, quelque part. Si ça peut te rassurer, personnellement je vois pas trop le souci d’embrasser quelqu’un quand on en aime un autre. Mais moi c’est différent, parce que celui que j’aime pense la même chose. Pire encore, il se laissait aller au-delà des déboires d’Ange - mais Kiyoshi n’avait pas besoin de le savoir. Son sourire se crispa, malgré tout. Tu sais quoi ? On va faire plus simple, ça c’est dans mes cordes.

Une inspiration - affalé sur le sol Ange se sentait supérieur, peut-être à tort. Pourquoi tu fuis, plutôt que de répondre ? Ca marche peut-être avec les autres, mais pas avec moi. J’en ai marre, des disputes. J’ai besoin que tout aille mieux, et sans toi ça marchera pas. C’est égoïste, pas vrai ? Oh, il pouvait tenter de partir - mais Ange n’était pas prompt à l’abandon.


Invité
Invité
Invité
Anonymous

. DON'T FIT IN THE CROWDS .
Tu ressens le sort avant même de l'entendre, avant même de le comprendre. Sur le coup, tu perds l'équilibre un instant, et il te faut quelques secondes pour le retrouver. Mais le voilà déjà en train de parler, de s'exprimer, de s'imposer. Et il veut que tu l'écoutes, et il veut que tu comprennes. Et c'est fou que tout le monde veuille que tu écoutes, que tout le monde veuille que tu comprennes... mais toi, toi, qui t'écoute ? qui essaie de te comprendre ? Personne. Personne n'essaie vraiment. A part Yume. Mais tu n'osais pas lui parler, tu avais trop peur, trop peur qu'il se dise que c'était de sa faute, alors qu'il n'avait rien à se reprocher.

Et il te murmure, qu'il a du mal avec les mots. Tu le comprends. Ils sont vicelards, ces mots. Tout le monde se les approprie, en crée des sens sans dessus dessous, tout le monde les prend comme il le souhaite. Tu les détestes, les mots, tu n'as jamais su les manier. C'était sûrement pour ça que tu aimais manier le sabre, lui, au moins, tu savais. Mais je voulais pas te blesser. Et tu es déjà prêt à répondre, à dire qu'il ne t'a pas blessé, mais il continue, continue, continue, et il ne te laisse pas parler. Parce qu'après tout, tu n'es là que pour l'écouter parler, l'écouter s'expliquer, l'écouter et comprendre. Tu n'es pas là pour dire quoi que ce soit, Kiyoshi, ce n'est pas à toi de t'expliquer. Après tout, ce n'était pas comme si tu étais le principal concerné.

Je me suis disputé avec Yume, il y a quelque semaines. Tu te sens fautif. Tu l'es, sûrement. Pourtant, il te dit que non, que ce n'est pas ta faute, et tu as envie de lui crier alors pourquoi pourquoi tu m'en parles ? mais tu en es incapable. Incapable, Kiyoshi, parce que t'es fatigué, fatigué, fatigué de tout ça.

Ange digresse, semble s'en excuser d'un sourire. Puis te voilà de nouveau le sujet de conversation, voilà de nouveau que tout tourne autour de toi. Et il te demande, pourquoi tu t'entraînes, et il te demande, si tu as des ampoules, et il te rassure, te dit que lui, il s'en fiche un peu, et il te dit qu'il veut faire simple, et il te dit que tu fuis. Oui, tu fuis, Kiyoshi, parce que tu ne le connais pas, parce que tu n'as pas envie de te battre contre lui, parce que tu n'as pas envie de faire du mal au cousin de Yume sans même t'en apercevoir, sans même pouvoir le contrôler.

Et t'as envie de pleurer.
Comme lorsque tu lui as dit que tu l'aimais, mais qu'il est parti quand même, qu'il t'a évité dans les couloirs, qu'il n'osait même plus te regarder, et qu'il t'a laissé seul, seul, terriblement seul.

Et t'as envie de crier.
Comme lorsque ta mère est morte, que Tetsuya t'a embrassé, et qu'il t'a abandonné, pendant plus de deux mois, seul, tout seul, terriblement seul.

Et t'as envie de t'effondrer.
Comme quand il t'a dit qu'il regrettait tout, tout, même toi, et que t'as cru l'avoir perdu pour de bon, quand tu l'as vu allongé au sol, comme mort.

Et t'as envie de hurler.
Comme lorsque tu as appris qui était ta tutrice, que tout s'est effondré une nouvelle fois, et que t'as même pas pu l'annoncer à Tetsuya, parce qu'il n'était pas là.

Et t'as envie... envie de tout faire en même temps, parce que tu trouves ça injustice, si injuste, tellement injuste que tout soit de ta faute alors que tu as toujours voulu faire les choses bien, que tu as essayé de les faire bien, d'être bien, d'être... d'être... juste, bien, mieux, qu'importe, quelqu'un.

Ta mâchoire se serre, tes poings aussi, et finalement, finalement tu exploses, tu cries, tu cries fort, trop fort. T'avais pleuré devant Mikado, tu criais devant Ange... et devant qui allais-tu t'effondrer, Kiyoshi ? Devant qui ? Parce que Tetsuya il est parti, quand j'lui ai dit que je l'aimais ! Il en avait rien à carer de la mort de ma mère, il est juste parti ! Et après, il me dit qu'il veut plus me voir, qu'il regrette tout ! Et moi j'dois croire ensuite quand il me dit qu'il m'aime alors qu'il voulait juste retrouver notre amitié ?! Je savais même pas ce qu'il voulait que j'attende ! Je pensais juste qu'il voulait que j'attende pour qu'il puisse me foutre un râteau en bonnes et dues formes ! J'étais pas au courant, okay ?! Je savais pas ! Et après, après j'lui ai pas dit parce que j'y ai pas pensé, parce que je pensais pas ça important parce que c'était juste... juste Yume. Et ta voix se meurt, et tes épaules s'affaissent, et tes bras t'enserrent alors que tu détournes le regard humide : Je savais pas, que Yume était avec Ninomiya... je savais pas. Non, tu ne savais pas, Kiyoshi, tu ne savais pas... Et tu es désolé, si désolé, tellement désolé d'avoir tout détruit entre eux.

Laisse-moi partir...

S'il te plaît, s'il te plaît, laisse-moi m'enfuir.

Ange Ueda
don't fit in the crowds // libre 5d2070a4fa38dd86cc7dd7d7eea5c1f5
Citation : risus abundat in ore stultorum -- à la bouche du sot, le rire abonde
Age : 17 (29/02)
Rang : 60/100 dsl
Amaterasu
Amaterasu
Ange Ueda
https://mahoutokoro.forumactif.com/t126-l-etoile-a-pleure-rose-ange
https://mahoutokoro.forumactif.com/t223-uu
Ange Ueda
L’égoïsme suintait du moindre de ses pores - si on avait dû choisir parmi tous ses défauts, celui-ci aurait primé par son impérieuse omniprésence. Ange ne se sacrifiait qu’à l’amour, et uniquement si celui-ci transcendait ses propres désirs ; il n’avait cédé qu’à ceux de Yume jusqu’à ce jour, et n’entendait en aucun cas plier l’échine devant un autre.
Aussi écoutait-il consciencieusement les cris, jouant de sa baguette sans trop d’attention - non, la sienne s’était braquée sur le discours gorgé d’émotions, si négatives qu’elles l’aspergeaient d’une tristesse dérisoire.

Même les monstres avaient un coeur, particulièrement lorsqu’ils avaient la forme d’un pauvre gosse. Oh, Ange ne détestait ni n’en voulait à Kiyoshi, bien au contraire. Aspirant à la vérité la plus pleine, il essuyait les quiproquo du revers de sa manche insistante, et comblait les trous de vos histoires en en combinant le désespoir. C’était l’instinct protecteur, si étranger qu’il lui contractait la poitrine, qui l’avait poussé à la méchanceté ; maladresse de trouble-fête, sans doute.

Le timbre s’effondrait, et le corbeau aussi. Aucune aile pour le soutenir, à peine la détresse d’un malfaiteur qui n’en avait ni les épaules, ni la malice. Il y avait au creux du rouquin le plus profond désir d’une étreinte, à la vue pitoyable d’un coeur qu’il savait inconsciemment brisé - et Ange était stupide, mais avait une bonne mémoire. Il se souvenait des précieux contacts qu’on lui avait conté, des étoiles qui brillaient dans quelques paires d’yeux quand ils se disaient, ah, il m’a touché. Plus que tout cela, Ange avait appris de ses erreurs. Ses mésaventures avec Tetsuya lui avaient suffit : il ne comptait repartir avec le nez brisé.

Laisse-moi partir… chuchotait-il piteusement. Renard se dressa de toute sa maigre hauteur - ridicule face à Kiyoshi, la dizaine de centimètres qui les séparaient lui aurait arraché de bien vicieux sourires, en d’autres circonstances. Pourtant, celui qu’il lui décocha n’avait rien de vicieux ; non, c’était un de ces sourires que Tsubaki lui offrait, et qu’Ange trouvaient si beaux, mais si tristes à la fois. Bientôt, promis, souffla-t-il en tendre secret. Sa baguette, quant à elle, vibrait déjà d’un nouveau sort.

Expecto patronum lancé avec tant de fluidité que d’indescriptible bonheur, la lumineuse créature s’échappant du bois dans un saut si guilleret qu’il fit fleurir quelques rires dans la gorge du gamin. Chien viverrin gambada une poignée de secondes dans l’air, avant qu’Ange ne l’envoie entre les bras de sa victime, et le laisse virevolter autour. Ils sont supposés soulager, quand on va pas bien. Incarnation de tout ce qu’on a de plus heureux, tout ça… Je t'aurais bien serré moi-même dans mes bras, mais la dernière fois que j'ai été aussi débile avec quelqu'un que je connaissais pas, ça a mal fini, donc. Hochement de tête décisif, et ses bras se croisèrent de détermination. Je suis content d’avoir eu des explications. Ne le déteste pas, je pense que tu le connais, peut-être mieux que moi. Et je pense aussi que ce qui fait le plus mal c’est pas l’acte, mais la symbolique. Ses yeux se plissèrent sur une risette mélancolique, si résignée qu’elle lui paraissait douloureuse. Mais c’est sûrement moi qui projette, ce qu’il avait ressenti face aux mensonges de son âme soeur.

Je suis pas ton ennemi, Kiyoshi, loin de là. Et s’il hésitait sur la véracité entière de ses propos, il n’en dit rien. Mais tu devrais arrêter de fuir, dès que quelque chose devient trop compliqué. J’ai failli perdre autant que toi, dans cette histoire, voire plus. Par contre, euh... Hésitation, la lippe mordue nerveusement. J’aimerais bien te laisser partir, vraiment, mais... Je sais pas comment annuler un sort.


Invité
Invité
Invité
Anonymous

. DON'T FIT IN THE CROWDS .
Il ne veut pas te laisser partir. Il ne veut pas te laisser t'enfuir. Il ne veut pas, et ça te rend malade, Kiyoshi. A quoi bon toute cette mascarade ? Il avait eu ses réponses, maintenant, qu'il te laisse tranquille, qu'il te laisse partir, qu'il te laisse seul, tout seul, terriblement seul.

Il se lève, sort sa baguette, et pendant un moment, tu fermes les yeux, déjà persuadé qu'il va te lancer tu ne sais quel sort. Et pourtant, c'est le patronus qui s'échappe de ses lèvres, puis de sa baguette. Tes paupières se soulèvent pour observer l'animal à la couleur argenté. Ton regard le suit, jusqu'à ce qu'il vienne glisser entre tes jambes, puis non loin de tes bras. Et il parle, Ange, s'exprime dans des mots tendres.

Mais toi, tu ne sais pas trop ce que tu dois penser de tout ça. Il t'accuse, puis t'excuse. Mais tu as toujours peur des représailles, des regards acérés et des insultes à peine chuchotées. Tes bras t'entourent toujours même lorsque ses mots continuent de s'échapper de la barrière de ses lèvres : Ne le déteste pas, je pense que tu le connais, peut-être mieux que moi. Tu connais Tetsuya par cœur. Ou du moins, tu pensais le connaître, mais ce n'est pas le cas. Tu pensais pouvoir réparer les choses, mais Tetsuya ne voulait rien savoir, ne voulait plus te voir.

Il n'est pas ton ennemi. Tu as presque envie de rire. Qui est-il, s'il n'est pas ton ennemi ? Et le voilà qu'il te donne des conseils, comme s'il pouvait te comprendre, comme s'il te connaissait. Mais il ne sait pas que tu t'es battu avant d'abandonner, que tu as tenté d'attraper Tetsuya aux détours des couloirs, mais qu'il t'ignore beaucoup trop bien, qu'il arrive toujours à s'échapper avant que tu ne puisses l'approcher. Et les origamis sans réponse ; puis les réponses bien trop froides, détachées, qui voulaient bien dire qu'il n'en avait plus rien à faire.

J'aimerais bien te laisser partir, vraiment, mais... je sais pas comment annuler un sort.

Tu fronces les sourcils sans comprendre avant de soupirer, passant une main tremblante dans tes cheveux. Tu pars ensuite à la recherche de ta baguette dans ton sac. Et il te faut un moment avant de la trouver, cachée entre quelques manuels. Tu aurais du penser à ça directement, au lieu d'essayer de lui parler, au lieu de l'écouter. Tu aurais juste du partir, au lieu d'écouter des conseils qui ne prennent en compte qu'un côté... et ce n'était pas le tien. Finite. Les pieds libérés, enfin, tu ranges ta baguette dans ton sac, le refermant.

Tu ne veux pas lui répondre.

Et pourtant, quelque chose t'énerve, quelque chose tourne et retourne dans ta tête. Je ne le déteste pas. Non, et c'était bien là le problème. C'est lui qui me méprise, c'est pas pareil. Il te méprise, Kiyoshi. Ce n'est même plus de haine, ou de la colère, ou quoi que ce soit d'autre... non, c'est du mépris. Il te méprise du plus profond de son être. Renseigne-toi des deux côtés, avant de venir dire que je casse tout. Même si c'est vrai. J'ai jamais voulu casser quoi que ce soit. Non, jamais.

Et tu pars, sans lui adresser un regard.
Et tes pensées s'envolent vers Yume.
Oh... peut-être qu'il va se mettre à te détester, désormais.

Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé