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plus de lendemain, braises de satin // yori
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. PLUS DE LENDEMAIN BRAISES DE SATIN .
.12.11.96.
Le premier origami t'avait surpris, énervé, peut-être un peu apeuré. Tu n'avais pas su comment réagir, alors tu avais réagi sur la défensive. Avec Yori, tu étais rarement dans un autre état, dans tous les cas. Ce n'était pas vraiment contre lui, tu savais qu'il voulait aider, mais ce n'était pas toi, qu'il voulait aider, c'était Tetsuya. Et aider Tetsuya n'allait pas avec t'aider toi, étant donné qu'il ne voulait ni te voir, ni entendre parler de toi... alors tu ne comprenais pas trop ce qu'il te voulait, tu ne comprenais pas trop ce qu'ils te voulaient. Ange, en premier, puis Yori. Et tu avais peur que Mikado et Yume se retournent contre toi. Ou que Tetsuya t'annonce qu'il en avait définitivement marre, qu'il fallait que tu arrêtes. Tu en étais terrifié. Il faudrait cesser d'exister.

Puis c'était les couleurs, qui t'avaient frappé. Alors tu t'étais inquiété, parce que tu appréciais Yori, quoi qu'il puisse en penser, quoi qu'il puisse en dire, et tu le pensais vraiment, ce que tu lui avais dit au bord du lac, ce jour-là. Tu es heureux que Tetsuya ait toujours autour de lui une personne comme Yori. Quelqu'un qui sera toujours là pour lui. Toi... toi, tu n'en as plus le droit. Tu aimerais penser que Yori veut te voir pour autre chose que Tetsuya, mais tu sais que c'est votre seul lien, que si Tetsuya n'était pas là, il ne t'adresserait pas un regard. Tu n'as même pas l'air de croire qu'il est possible de s'intéresser à toi, alors à qui penses-tu donner l'envie de le faire ? Tu n'es pas intéressant, après tout.

Yori est déjà là, quand tu pénètres dans la pièce. Tu ouvres la bouche, la refermes, sans trop savoir quoi dire. Tu viens t'installer prêt de lui, sur une table, les pieds balançant légèrement dans la vide. J'ai fait aussi vite que j'ai pu. Mais maintenant que tu es là, tu n'es pas certain que c'était ce qu'il fallait faire, parce qu'après tout, tu casses beaucoup de choses sur ton passage, Kiyoshi. Et si, lui aussi, tu venais à le casser, le briser ?

Ah.

Et l'inquiétude laisse place à la peur, Kiyoshi, alors tu baisses les yeux sur tes doigts qui se sont liés contre tes cuisses, et tes dents viennent mordiller ta lèvre inférieure. Tu sais pas si tu es capable d'entendre les vérités qu'il va t'asséner.

Yori Hayashi
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Citation : All is lost again but i'm not giving up
Age : 19 (16 mars)
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Yori Hayashi
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https://mahoutokoro.forumactif.com/t287-poker-face-yori
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Plus de lendemain, braises de satinWords ! Mere words! How terrible they were ! How clear, and vivid, and cruel ! One could not escape from them. And yet what a subtle magic there was in them ! They seemed to be able to give a plastic form to formless things, and to have a music of their own as sweet as that of viol or of lute. Mere words ! Was there anything so real as words ?— Oscar Wild



La salle est vide, quand tu arrives. Comme l'a prévu Kiyoshi, tu arrives en premier ; lui ne saurait tarder. Peut-être est-il en train de se précipiter : tu es visiblement parvenu à l'inquiéter. Avec tes origamis oscillant du bleu tristesse à celui de la dépression. Tu aurais préféré ne pas les voir toi-même, ces preuves de ta faiblesse actuelle. Tu te laisses atteindre bien plus que tu ne devrais par les dernières affres du destin.
Tu devrais songer à ne plus envoyer d'origami, vraiment.

À la tournure de ces messages, tu as hésité à reporter votre discussion – prendre du recul et ne plus te laisser mener par tes émotions – mais c'est toi qui as demandé à le voir, à l'origine. Tu n'aimes pas faire demi-tour, quand tu commences quelque chose. Autant en finir, maintenant.
Sinon, tu deviendras celui qui souhaite échapper à la confrontation et laisseras l'échange tomber dans l'oubli.

Il entre, finalement.
Toi, encore debout, adossé contre un mur. Ton visage est fermé, sans pour autant paraître sévère. Lui hésites, cherche ses mots, certainement. Et il s'assoit, non loin de toi, confirmant qu'il a fait aussi vite qu'il pouvait.

Tu t'assois finalement sur la table face à lui.

« Je ne m'excuserais pas pour la dernière fois, Kiyoshi. »

Tu as eu beau dire que tu ne veux pas l'enfoncer davantage – et c'est la vérité, tu n'en as pas la moindre envie, ni même l'intention – tu sais que ce que tu vas lui dire ne sera pas forcément plus agréable que la dernière fois.

« Mais je pense que tu n’as pas compris ce que je voulais dire, exactement. »

Ça te paraît même assez évident et tu ne l’y as pas aidé, vraiment.
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Le silence s'installe, et tu le vois à peine s'installer en face de toi. Est-ce que c'était vraiment une bonne idée, finalement ? Est-ce que tu avais envie d'entendre ce qu'il allait te dire ? Est-ce que tu étais prêt à entendre les vérités horribles ? Pas vraiment. Sûrement pas, même.

Et alors, sa voix s'échappe. Je ne m'excuserais pas pour la dernière fois, Kiyoshi. Et peut-être que tu avais un peu d'espoir, qu'il te demande pardon pour la vivacité avec laquelle il t'avait accusé, peut-être que tu avais un peu d'espoir, qu'il te demande pardon pour les accusations. Mais finalement, il n'était pas là pour ça. Et déjà, ton cœur bat plus vite, plus fort, et déjà, déjà, tu te dis que c'était une mauvaise idée, et que tu veux partir d'ici, t'enfuir, parce que tu n'es pas certain d'être capable de supporter les vérités, les accusations, les insultes à peine voilées.

Il continue. Tu n'as pas compris, Kiyoshi. C'est toi le problème, encore une fois. Lui, il ne se remet pas en question, lui, il ne se dit pas que c'est peut-être de sa faute, que tu n'as pas pris les choses bien parce qu'elles n'étaient pas à prendre bien.

Ton regard trouve le sien. Tu ne sais même pas quoi lui dire, Kiyoshi. Tu ne sais même pas si tu as envie de lui répondre. Parce que c'est moi qui n'ai pas compris, n'est-ce pas ? Parce que ce n'est pas toi et la façon que tu as de dire les choses qui posent problème, mais moi. C'est ça ? Parce que, soyons sérieux cinq minutes, ses mots tournent et tournent dans ta tête sans s'arrêter. Je ne garde pas mes amitiés parce que c'est moi le problème, après tout. Qui pourrait avoir envie de s'intéresser à moi, hein ?

Tu secoues la tête de gauche à droite, tu as presque envie de rire, Kiyoshi. Presque. Puis tu continues : Et dire que je me suis inquiété pour toi, alors que t'en as strictement rien à foutre. Tu quittes la table sur laquelle tu es assis, poings serrés dans les poches, tu reprends : Je peux y aller, maintenant ? Ou t'as encore quelque chose de super constructif à rajouter ? Au moins, cette fois-ci, tu ne pars pas en le bousculant sans lui laisser le temps de répondre. C'est déjà pas mal.

Yori Hayashi
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Les réponses claquent, les unes après les autres, nombreuses et blessées – est-ce que tu ne t’y attendais pas un peu ? Ça aurait été un peu trop demandé qu’il se contente de t’écouter jusqu’au bout. Sans le quitter du regard, tu attends qu’il termine de s’exprimer. Il se lève, surement prêt à quitter déjà la pièce, mais ne le fait pas sans demander son reste : Je peux y aller, maintenant ? Ou t'as encore quelque chose de super constructif à rajouter ? Tu te lèves à ton tour, bras croisés, sans te départir ton visage de son imperméabilité.

« Assieds-toi. Je n’ai pas terminé. »

Ce n’est pas tant un ordre qu’un conseil. Au bout du compte, il fera ce qu’il souhaite – et t’obéir n’est certainement pas dans ces intentions, pour le moment.

« Mes paroles pouvaient être mal prises, j’en conviens. »

Tu n’as, par ailleurs, jamais dis le contraire. Mais tu n’as pas non plus laissé entendre que ça pouvait être le cas, disons-le. Reconnaître tes tords n’a jamais fait parti de tes points forts, bien au contraire.

« Mais il y a nombre de mes paroles qui me paraissaient assez claires et que tu as choisi de ne pas prendre en compte, tu continues fermement. Tu as toujours ramené nos conversations à Tetsuya, même quand je te disais spécifiquement ne pas venir dans le seul but de parler de lui. Et de toutes les fois où nous avons discuté, tu n’as jamais voulu comprendre que, peut-être, je pouvais m’intéresser à toi aussi. Heureusement pour toi, je pense qu’il existe des personnes suffisamment patientes pour s’acharner à essayer de persuader des personnes, comme toi, qu’elles valent la peine d’être cotôyé, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Alors, je répète ma question : comment veux-tu que l’on s’intéresse à toi, si tu t’acharnes à mettre leurs tentatives d’approche en échec et que tu te persuades, autant que tu essaies de les persuader, que tu n’en vaut pas la peine ? »

Tu te rappuies contre le mur, laissant quelques secondes de blanc.

« Je sais que c’est brusque, Kiyoshi, mais j’étais sincère quand je disais ne pas vouloir t’enfoncer. J’aimerais juste te faire comprendre que, souvent, c’est toi-même qui décide de te renfermer, plutôt que d’accepter les mains qui te sont tendues. D’après ce que j’ai pu constater de moi-même, en tout cas. »
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Assieds-toi. Je n'ai pas terminé. Et tu te crispes, tes poings se serrent un peu plus dans tes poches avant que tu ne les sortes, que tes bras viennent se croiser sur ton torse. Il croit quoi ? Que tu vas lui obéir aux doigts et à l’œil ? Que tu vas te rasseoir sous prétexte qu'il te l'ordonne ?! Et alors, il avoue enfin. Ce n'est pas pour autant qu'il s'excuse, et tu lèves les yeux au ciel. Tu n'as jamais été friands des excuses, mais tu savais avouer quand tu avais tort. Ce n'était pas son cas.

Tu as toujours ramené nos conversations à Tetsuya, même quand je te disais spécifiquement ne pas venir dans le seul but de parler de lui. Et pourtant, pourtant, toutes vos conversations n'ont tournées autour de lui. Pourtant, il ne vient te voir quand tu as un effet sur la vie de Tetsuya. Pourtant, il ne te demande jamais comment tu vas. Pourtant, c'est toujours Tetsuya qui revient dans vos conversations, et non pas seulement parce que tu amènes le sujet, mais simplement parce qu'il vient te voir, seulement quand il se passe quelque chose avec Tetsuya. En bien, ou en mal.

Tu te persuades, autant que tu essaies de les persuader, que tu n'en veux pas la peine. Et ça fait mal, d'entendre ça. Parce que ce n'est pas ça, le problème, ça n'a jamais été ça. Tu as toujours été seul, et tu t'es ouvert, tu as accepté, d'être entouré, et puis, Tetsuya est parti, et pourtant, c'était en lui que tu avais le plus confiance. Puis il est revenu, il est reparti encore. Et Yume a failli perdre Ange, à cause de toi, et il a perdu Kiyo, à cause de toi. Alors, tu ne sais quoi penser, Kiyoshi.

Le silence s'installe avant qu'il ne continue. Et tu écoutes, tu es attentif, et tes bras restent croisés sur ta poitrine. Et tu restes silencieux. Et tu attends, attends, attends. Et le silence prend ses droits quand il finit, et tu restes silencieux. Que veux-tu lui répondre ? Dans tous les cas, il n'entendra que ce qu'il veut entendre, dans tous les cas, il dira que c'est faux, que c'est toi le problème.

Ça l'a toujours été, finalement. Parce que tu es venu me voir, pour moi ? Tu es toujours venu me voir, soit parce que tu passais par là, soit parce que y avait quelque chose avec Tetsuya. Ça t'intéresse pas, comment je vais moi. Tu demandes pas, alors comment tu veux que je crois que tu t'intéresses à moi ? Quand tu me parles, c'est toujours par rapport à Tetsuya, ou comment va Tetsuya, mais tu me demandes pas comment moi je vais, comment moi je le vis, tout ça. Parce que t'en as rien à foutre, Yori. Je demande pas à ce qu'on s'acharne, ou qu'on me persuade. J'ai pas besoin de ça. C'est dur pour moi de laisser entrer les gens dans ma vie, et ça me fout un coup quand on en sort... Alors quand les gens arrêtent pas d'en sortir, j'ai pas forcément envie de faire confiance à d'autres. Mais ça, tu t'en fous, et tu le sais pas, parce que ça t'intéresse pas. Non, ce qui l'intéresse, c'est faire semblant, c'est se dire qu'il l'a fait, qu'il a fait ce qu'il avait à faire, avant de pouvoir laisser tomber les responsabilités ; il veut se dédouaner, faire semblant, mais il en a rien à faire, de toi.

A se demander s'il en a quelque chose à faire de quiconque.

Yori Hayashi
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Il n’obéit pas, bien sûr ; comme tu t’y attendais. Mais il ne part pas non plus et prend la peine de t’écouter, ce qui n’est déjà pas si mal. C’est même le principal. Qu’importe sa position défensive et son regard prêt au défi. Même quand le silence s’installe après ton discours, il ne tourne pas les talons et reste droit devant toi – il ne partira pas, il attend seulement d’avoir une réponse à te donner et au vu de son expression, qui n’a pas changée, tu doutes qu’il soit réellement convaincu par tes paroles.

C’est à son tour, d’entamer son long monologue. Il commence à démonter chacun de tes arguments, un par un, avec ce qui te semble être une mauvaise foi. Et c’est bien ce que tu disais, c’est bien ce que tu pensais : Kiyoshi n’a toujours entendu et compris que ce qu’il souhaitait entendre et comprendre. Peut-être que tu fais un peu pareil, d’ailleurs ; mais toi, généralement, tu fais exprès de ne garder que les éléments de conversations que tu veux – c’est un peu différent.

Et ça commence à t’irriter de l’entendre fabuler.

« Ta mémoire ne doit pas être au beau fixe, Kiyoshi. Qui a évoqué Tetsuya, la dernière fois qu’on s’est vu au lac ? Il me semble t’avoir seulement dit que tu semblais aller mieux, ce qui, je crois, montrait déjà que je m’en préoccupais assez pour le remarquer. Et quand on est rentré de Kyoto, c’est bien pour savoir comment, toi, tu te sentais, que je suis venu te voir. Ça n’avait aucun intérêt pour Tetsuya, dans l’immédiat. Alors, oui, on a parlé de lui à chaque fois et en parti parce que tu mettais le sujet sur le tapis. »

Deux versions d’une même conversation, typique de l’être humain : l’écart entre ce qu’on dit, la façon dont on le dit, ce que l’autre entend et ce qu’il comprend. Chacun rétabli sa propre vérité, sa propre vision des échanges.

Mais ça, tu t'en fous, et tu le sais pas, parce que ça t'intéresse pas. Ton expression se fait plus sévère, vis-à-vis de ses dernières phrases ; cette fois, réellement agacé.

« Tu crois ? Mais Kiyoshi, si je m’en fichais réellement, crois-moi, je ne perdrais pas mon temps avec toi. Et il n’y a pas que les mots durs de la dernière fois, que tu aurais reçu. Tu n’as visiblement pas idée de qui je peux être, quand je désire mettre quelqu’un à terre. »

Ah, il y a surement de la menace dans ta voix. Et tu te rapproches même de lui, jusqu’à venir le confronter de plus près.

« Je sais ce que c’est que de refuser d’accorder ma confiance aux autres. Et j’ai fais beaucoup plus de mal que toi, de manière beaucoup plus volontaire que toi. Alors, crois-moi. Ce n’est pas ton amitié qui est détestable. Ce n’est pas toi qui l’es, non plus. Ne te fais pas passer pour bourreau, alors que tu n’es qu’une victime dans ces histoires. »
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Au lac, tu semblais aller mieux, par rapport à Tetsuya. Quand vous êtes rentrés de Kyoto, il est venu te demander comment tu allais par rapport à Tetsuya. Évidemment, que ça avait un intérêt pour Tetsuya, évidemment que ça tournait autour de Tetsuya. Et tu mettais peut-être le sujet sur le tapis, mais parce qu'il venait te voir à chaque fois que quelque chose changeait avec Tetsuya. Alors c'est bien beau, de dire que c'est toi qui en parlais, que c'est toi qui mettais le sujet sur la tapis, mais il ne venait que quand quelque chose changeait avec Tetsuya. Seulement à ces moments-là. Alors quoi ? Ce n'était pas voulu ? Pas volontaire ? Tu n'y croyais qu'à moitié.

Et il te reprend, te reprend vivement, même. Il ne perdrait pas son temps avec toi, Kiyoshi, s'il n'en avait rien à faire. Mais c'est ça, le problème, c'est que ça reste du temps perdu. Alors qu'est-ce qu'il fait ici ? Il n'a pas mieux à faire, que de te réprimander comme si tu étais un enfant de six ans ?

Oh, la menace dans sa voix est grondante, et il se rapproche, comme pour te le prouver, comme pour te le montrer, et tu serres les dents, relèves la tête pour garder les yeux dans les siens. Ce n'est pas ton amitié qui est détestable. Ce n'est pas toi qui l'es, non plus. Et pourtant, pourtant c'est ce qu'il t'avait dit, la dernière fois. L'impact détestable de ton amitié. Ça voulait bien dire que ton amitié avait un impact détestable, qu'elle était donc mauvaise, hideuse. Alors pourquoi dit-il le contraire de ce qu'il semblait penser si fort il y a quelques jours à peine ? Ne te fais pas passer pour bourreau, alors que tu n'es qu'une victime dans ces histoires.

Et t'as si mal, Kiyoshi, si mal, tellement mal. Et tu ne comprends pas ce qu'il te dit, tu ne comprends pas, parce que tout ce qu'on te dit, tout ce qu'on te murmure, ce qu'on te répète depuis plusieurs semaines déjà... c'est tout le contraire. Alors comment, comment, comment pourrais-tu y croire ? Lui-même t'a dit le contraire. Alors comment tu pourrais le croire ? Pourquoi le croirais-tu ?

Tu détournes la tête, pour ne plus voir son visage, pour ne plus voir son regard, et le tien se pose quelque part sur un mur, s'accroche à une affiche. Et tu restes là, sans rien dire. Tu ne sais que répondre, Kiyoshi, tu ne sais même pas si tu as envie de répondre, si tu as envie d'ouvrir la bouche, si tu en es simplement capable.

Inspiration. Expiration.
Et tu tentes de calmer ton cœur qui s'emballe.
Inspiration. Expiration.
Et tu tentes de calmer ton cœur qui se dégrade.
Inspiration. Expiration.
Et tu tentes de calmer ton âme qui se fane.

Tes bras retombent doucement le long de ton corps, et tu murmures alors : Tu dois bien être le seul à le penser. Tetsuya. Kiyo. Ange. Toi, aussi. Bourreau. Coupable. Et tu te souviens de chacun de leurs mots, telles des lames qui ont transpercées ton cœur. Et tu te souviens de chacun de leurs regards, qui ont blessés ton âme. Et tu te souviens de tout, Kiyoshi... parce que tu vois les mêmes dans le miroir.

Yori Hayashi
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Tu ne sais pas faire dans la délicatesse, c'est un fait auquel tu t'es déjà résigné – oh, tu n'as pas tant envie, non plus, de le faire ; parce que tu pourrais être beaucoup plus doux, si tu le souhaitais vraiment. Tu l'es, généralement, avec Jian et Kazami ; Kuro aussi. Davantage avec Tetsuya qu'avant. Et tu voudrais même l'être avec Kiyoshi – d'ailleurs tu n'as jamais été très offensif avec lui, avant votre dernière rencontre. D'autant plus que Kiyoshi n'a pas les armes pour supporter réellement ce qu'il perçoit comme des attaques.

Et il détourne le regard, justement. Prend le temps de respirer ; sûrement d'essayer de se calmer. Laisse tomber, finalement – ses bras, son courage, sa répartie. Tu dois bien être le seul à le penser. Et voilà le cœur du problème.

« Ce n'est pas parce qu'une majorité pense la même chose, qu'ils ont raison. Qu'est-ce que tu as fait de mal, exactement ? Répondre à un baiser ? De ce que j'ai compris, tu ne devais rien à Tetsuya, à ce moment-là. Alors, que votre situation ne soit pas claire et que Tetsuya n'ait pas supporté ce qu'il s'est passé, c'est votre problème à tout les deux, mais ça ne fait pas de toi un fautif pour autant. »

C'est une histoire stupide, en réalité. Et pourtant, tu ne serais bien mal placé pour juger – tu es tout capable de t’éloigner de quelqu'un par simple jalousie et sentiment de trahison que ce qu'à fait Tetsuya ; mais c'est vous que ça rend auteur de la séparation.
Tu te demandes, parfois, s'il existe une période dans la vie ou on cesse de se prendre la tête avec de bêtes histoires de sentiments.

« Ce n’est pas ton amitié, qui est détestable, Kiyoshi. C’est l’impact de ton amitié avec Tetsuya, qui l’est. Votre amitié à tout les deux. J’aurais aussi bien pu le dire à lui qu’à toi. »

Tu tenais à mettre ça au clair, puisque visiblement, ça ne l’était pas non plus.
Tu pourrais admettre, tes propos pouvaient être mal compris et mal pris, mais les nuances sont importantes et ça te paraît assez évident pour ne pas te remettre en question – ah, tu devrais, surement.

« Vous vous êtes fait plus de mal que de bien, alors oui, c’est triste, mais il y a des relations qui ne sont pas faite pour durer. Et oui, oui, on est encore en train de parler de lui. Mais explique-moi : si tu es capable de t’inquiéter pour moi alors qu’on ne se connait que de part son biais, alors pourquoi n’est-ce même pas imaginable pour toi, que je puisse m’inquiéter de ton cas aussi ? »
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Oh, il manie les mots si bien, Yori. Il l'a toujours fait. Son éducation doit jouer, sûrement. Alors il te dit, alors il t'explique, et tu as l'impression d'être un enfant écoutant un adulte, et ça te donnerait presque envie de vomir, t'en as des nausées. Parce qu'il parle, parle, parle sans rien connaître, il parle, parle, parle, en te donnant raison, et pour autant, est-ce qu'il en a parlé à Tetsuya ? Non. Et pour autant, est-ce qu'il compte lui en parler ? Non plus. Parce qu'il parle, parle, parle, dit qu'il ne veut pas se mêler, et il ne le fait pas, il ne le fait qu'à moitié, ne va pas jusqu'au bout des choses. Tu n'as rien fait de mal, qu'il te dit, et pourtant, pourtant c'est toi qu'il est venu démonter à coup de mots violents. Pas Tetsuya. Et tu le trouves un peu hypocrite.

Et il continue, continue, continue encore. Pas ton amitié, Kiyoshi, seulement l'impact qu'elle a. Et alors ? N'est-ce pas la même chose ? N'est-ce pas du pareil au même ? Identique. Équivalent. Similaire. La nuance est inexistante. Et il le répète, qu'il aurait pu le dire à Tetsuya, aussi. Et t'as envie de rire jaune, et peut-être que tu laisses échapper un soupir, mélangé à un rire, tu ne sais pas trop. Parce qu'il aurait pu le dire à Tetsuya, mais c'est à toi qui le dit. C'est qu'il y en a bien un plus coupable que l'autre, non ? Et l'un, c'est toi. Et l'autre, c'est lui.

Et il poursuit, poursuit, poursuit encore. Des relations qui ne sont pas faites pour durer. Tetsuya a toujours été le premier. Le premier pour tout. Ton premier ami. Ton premier confident. Ton premier baiser. Ton premier chagrin. Ton premier abandon. Ton premier amour. Depuis toujours. Alors pourquoi, pourquoi ce n'était pas fait pour durer ? A cause d'un baiser que vous n'aviez pu garder l'un et l'autre ? A cause de cette nuit, où tu t'es laissé aller à ses bras réconfortants ? A ses lèvres apaisantes ? Et finalement, c'est toi, le problème, encore. Parce que tu n'aurais pas du, tu n'aurais pas du lui ouvrir, tu n'aurais pas du lui répondre, tu aurais du rester seul, seul, seul, comme tu l'avais toujours fait.

Il change de sujet, abandonne Tetsuya, et il te faut quelques instants pour comprendre la suite de ses mots. Tu ne sais pas, Kiyoshi ; et c'est tout ce que tu as envie de dire. Tu ne sais pas pourquoi il s'inquiète. Tu ne sais pas pourquoi tu t'es inquiété. Peut-être parce que la couleur de ses origamis te disait qu'il le fallait. Mais non, tu ne comprends pas trop, pourquoi Yori s'inquièterait pour toi.

Tu ne veux plus parler de Tetsuya. La conversation est stérile, dans tous les cas. Alors tant pis. Et parler de toi, pourquoi ? A quoi bon ? Tu veux juste changer de sujet, parce que tu en as marre de parler de ça, parce que, quoi qu'il puisse en dire, c'est toi qu'il vient voir pour parler de l'impact de votre amitié, de ton amitié, c'est toi qu'il vient voir pour parler de ce que tu as fait, c'est toi qu'il vient sermonner. Alors c'est bien qu'il a choisi un côté, et ce n'est pas le tien.

Un soupir et tu croises de nouveau les bras contre ton torse, t'appuies sur la table que tu as quitté il y a quelques minutes. Et j'ai des raisons ? Parce qu'il a tendance à parler des autres, à se mettre de côté, parce que c'est plus simple de s'occuper des affaires des autres que des siennes ; parce que c'est plus simple de laisser de côté ce qu'il se passe dans notre vie pour gérer celle des autres. Alors tu réitères ta question, en y ajoutant quelques mots : De m'inquiéter, je parle. La couleur de tes origamis me dit que j'ai des raisons de m'inquiéter. Dépression. Tristesse. C'est plus le premier que le deuxième, qui t'a inquiéter, pour dire vrai. Dépression. Tu ne l'aurais pas cru si on te l'avait dit, car Yori semble toujours si détaché des choses, que c'est difficile de croire qu'il peut être tant touché par ce qu'il se passe autour de lui.

Alors tu attends, les bras croisés, appuyé sur la table, sans trop savoir s'il te répondra ou non.
Ou si tu as envie de connaître la réponse.

Yori Hayashi
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Plus de lendemain, braises de satinWords ! Mere words! How terrible they were ! How clear, and vivid, and cruel ! One could not escape from them. And yet what a subtle magic there was in them ! They seemed to be able to give a plastic form to formless things, and to have a music of their own as sweet as that of viol or of lute. Mere words ! Was there anything so real as words ?— Oscar Wild



Il ne rebondit pas davantage sur le sujet. Garde le silence, sans se départir de son expression défensive pour autant. Et tu sais, oh tu t’en doutes, que tu ne l’as pas convaincu. Qu’il restera sur sa position, de la même façon que tu ne quitteras pas la tienne. Et malgré la frustration que ça t’apporte, tu ne comptes pas chercher davantage à l’en persuader. A quoi bon ? Il n’y a pas d’issue à conversation entre deux personnes un peu trop têtues ou aux avis suffisamment tranchés sur une même sujet.

Tu as créé ton propre piège, en évoquant son inquiétude envers toi. Ça se retourne contre toi, à l’évocation de la couleur de tes origamis ; un sujet que tu aurais préféré ne pas avoir à évoquer. Difficile de faire oublier à Kiyoshi le bleu de tes messages.
Tristesse. Dépression.

C’est toi qui laisses le silence s’installer, cette fois, cherchant le meilleur moyen d’échapper au sujet. Mentir ne servira à rien – et tu n’es pas friand de cette méthode. Qui ne dit mot consent, c’est le dicton auquel tu choisis de t’offrir ; tentant par ailleurs d’oublier le nœud constant de tes entrailles, qui ne semble pas vouloir te quitter depuis quelques jours – quelques mois, quelques années ; surement a-t-il toujours été là, se resserrant par occasion.

« J’ai des raisons de m’inquiéter aussi. »

Tu le prononces lentement, avec un peu de douceur.

« Ce n’est pas une année facile et tu n’es déjà pas de ceux qui semblent le plus épanouis en temps normal. Et tu as plus l’air d’être du genre à te renfermer, plutôt qu’à compter sur ceux qui peuvent t’aider. »

Tu te détournes, te rasseyant sur la table où tu t’étais installé auparavant.

« Il y a eu un suicide, il y a à peine quelques jours. Je ne tiens pas à ce qu’il y en ait un deuxième. Tu soupires. Mais je ne suis pas le mieux placé pour éviter ce genre de chose. Comme tu l’as dit, moi ma spécialité c’est plutôt d’enfoncer les gens. »

C’est l’amertume qui gagne ta voix, à ces paroles ; ton regard abaissé. Parce que tu en as fait du mal, Yori. Tant de fois et tant de mal. Et finalement, faire plonger des personnes qui sont déjà au bord du gouffre, c’est ce que tu arrives à faire le mieux, même quand tu veux les aider.
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.12.11.96.
Le silence est maître, entre vous. Vos grands discours sont découpés, brisés par cette chose abstraite qu'est le silence. Silence de vos cordes vocales, silence de vos cœurs, silence de vos âmes. Silence, parce qu'il vous faut réfléchir à vos mots. Silence, parce que parler trop vite briserait les masques de bienséance. Silence, parce que le briser vous briserait aussi. Silence... alors il faut le soulever, doucement, comme un verre en cristal qui s'effriterait au moindre mouvement.

J'ai des raisons de m'inquiéter aussi.

Dans sa vie en général ? Oui, sûrement. Mais pour toi ? Non, pas vraiment. Mais il t'explique. Ce n'est pas une année facile, c'est vrai. Pour les autres comme pour toi. Tu n'es pas très épanouis en temps normal, c'est faux. Tu n'aimes juste pas être ici, et tu es revenu pour la simple et bonne raison que tu y es obligé. Même si tu revenais pour Tetsuya, pour Yume, pour Mikado... c'est différent, désormais. Tout était différent. Et il continue, continue, continue encore, te juges comme s'il te connaissait. Et peut-être qu'il te connaît mieux que tu ne le penses, parce que c'est vrai, que tu as tendance à t'enfermer, à rester concentré sur toi-même, à ne pas t'ouvrir aux autres. Était-ce si mal ? Tetsuya te prouvait que non, Yume te prouvait que si. Et toi, tu étais seulement au milieu... sans rien vraiment comprendre à ce qu'il fallait faire, à ce que tu voulais faire.

Et alors, il s'assoit, parle encore, t'explique. Suicide. Et le mot est difficile à entendre, difficile à écouter, difficile à comprendre. Il n'en veut pas un deuxième, et tu as envie de lui répondre brutalement, violemment. Ce n'est pas maintenant qu'il faut s'inquiéter pour toi. C'est trop tard, c'était avant que tu as simplement eu envie de cesser d'exister.

Et sous les airs détachés, tu peux voir qu'il s'inquiète plus qu'il ne veut bien le dire, parce qu'il te le montre ; en étant là, il te montre qu'il s'inquiète pour toi. Tu inspires, expires lentement avant de murmurer tout bas : Je suis désolé. Parce qu'il a l'air touché. Parce que c'était peut-être quelqu'un qu'il connaissait, alors tu es désolé, Kiyoshi. Désolé de sa perte, désolé du mal que ça peut lui causer, désolé de l'état dans lequel il peut être. Tu n'es pas désolé de lui avoir dit qu'il était doué pour enfoncer les autres, parce que c'est vrai. Yori sait appuyer là où ça fait mal, c'est son plus grand talent.

Une main passe dans tes cheveux, nerveuse. Tu expires lentement, encore. Et tu ne sais pas quoi dire, alors tu restes silencieux. Et tu ne sais pas quoi rajouter, alors tu ne dis rien. Et tu ne sais pas, tu ne sais pas, tu ne sais plus, tu ne sais même pas si tu as su à un moment donné.

Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi. Non, pas pour toi. Pour les autres, peut-être, mais pas pour toi. Les pensées se sont échappées, ne sont pas revenues, tu n'y as pas repensé, pas vraiment. Alors il n'a pas à s'inquiéter pour toi. Il n'en a pas besoin.

Mais toi, tu t'inquiètes pour lui.
Tu espères juste qu'il a quelqu'un à qui en parler.

Yori Hayashi
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Yori Hayashi
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Je suis désolé. Pupilles rétrécies en un regard inquisiteur, tu cherches une réponses à ses mots. Désolé de quoi, pour quoi, pour qui ? De t’avoir inquiété, d’être qui il est, de ton incompétence, –  de savoir que tu es touché par la mort de Takashi.
Les gens ont la fâcheuse tendance de s’excuser auprès des personnes endeuillées. Comme s’ils étaient responsables de leur malheur. Comme si ça pouvait soulager un cœur en peine. En vérité, ils ne savent juste pas quoi dire d’autre. Et qu’importe, tu ne veux pas d’excuse. De lui encore moins, parce qu’il n’a pas à t’en faire.

Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi. C’est ce qui vient rompre un énième silence. Une conclusion à laquelle tu n’es pas sûr de croire. Kiyoshi ne veut pas inquiéter. Il ne veut pas qu’on s’inquiète pour lui. Et toi aussi, tu le dis toujours, qu’il ne faut pas s’inquiéter pour toi.
Ce n’est pas parce que, vous, vous y croyez, que cela signifie que c’est vrai.

« Ne me donne pas de raison de le faire alors, je t’ai déjà bien assez dérangé. »

Tu penches ta tête en arrière, les yeux ancrés au plafond.

Parfois, tu aimerais revenir en arrière ou modifier le passé ou effacer les souvenirs des autres. Effacer les traces de ton passage. Des bribes de ton existence – et ses conséquences. Sauf que ce n’est vraiment, vraiment, pas le moment d’y penser.

« Ecoute… c’est moi qui suis désolé. »

Tu te redresses, sans que ton regard ne vienne croiser le sien. Ses mots, de ta bouche, te donnent toujours l’impression d’être un étranger. Ou qu’eux te sont étrangers. Ils te rappellent toujours tes parents – un Hayashi ne s’excuse pas, Yori. Un Hayashi n’admet pas ses erreurs. Parce qu’ils n’en commettent jamais.
Pas à leurs yeux.

Et même si, par hasard, ils reconnaissent en avoir fait une, ils ne s’en excusent pas pour autant. Jamais.

Ah… pourquoi tu te préoccupes encore de leurs dires, au juste ?

« Tu avais toutes les raisons pour mal prendre ce que je t’ai dit et même si je n’en pense pas moins le fond… la forme laissait à désirer. »

Ce n’est pourtant pas faute de savoir utiliser le tact, quand tu le veux – c’est là qu’est le souci, tu es rarement friand de l’utilisation de pincettes.
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Un soupir t'échapperait presque, mais tu le retiens de justesse. Yori semble croire qu'il sait tout, qu'il gère tout, qu'il est capable de tout. Ce n'est pas le cas. Et sûrement pas quand ça te concerne. Il ne te connaît pas, après tout, s'inquiète pour tu ne sais quelles raisons. Tu es bien, tu es mieux comparé aux derniers mois qui se sont écoulés. Et tu aimerais réitérer ton constat : il n'a pas à s'inquiéter pour toi, mais les mots meurent sur tes lèvres quand il s'excuse.

C'est moi qui suis désolé.

Les mots te surprennent, te font redresser les sourcils sous la surprise. Yori n'est pas une personne qui s'excuse. Yori ne s'excuse pas, et il t'a bien dit qu'il ne le ferait pas au début de votre conversation. Pourtant, il le fait, présente ses excuses et tu ouvres la bouche pour lui dire qu'il n'a pas à le faire. Tu as compris, pourquoi il a fait, pourquoi il a réagi comme ça, et tu n'attends pas de Yori un tact immense. Alors tu comprends. Mais les excuses te font quand même du bien.

Il continue, après quelques secondes de silence. Il ne s'excuse pas pour le fond, s'excuse pour la forme, et c'est beaucoup, pour toi. Parce que c'est plus la forme que le fond, qui t'a blessé. Oui. Non. C'est un peu faux. Le fond t'a blessé aussi. Et tu l'as surtout compris comme si tu n'étais juste pas... assez bien, pour les autres, pour ceux que tu aimais, pour tout en général.

Tu chasses ses paroles d'un geste de la main, et tu lâches, un sourire légèrement joueur aux lèvres : Je croyais que tu ne t'excusais pas, Yori. Tu es taquin, amusé, et tu reprends un air un peu plus sérieux après avoir haussé les épaules. Merci. De t'inquiéter, et d'agir comme tu le fais... Et j'accepte tes excuses. Tu les acceptes, oui, après tout, il n'a toujours voulu que le bien de Tetsuya, alors pourquoi donc lui en vouloir ?

Tes bras se décroisent de ton torse alors que tes mains viennent se glisser dans les poches de ton pantalon. Et maintenant... maintenant quoi ?

Yori Hayashi
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L’atmosphère paraît soudainement s’alléger, à ta déclaration. En contrepartie, c’est dans tes muscles que la tension vient se loger, te préparant à sa réaction – à chaque fois que tu avoues ce que tu entrevois comme une faiblesse, tu aimerais ne simplement pas voir la réaction des autres.
Il sourit, finalement. Te lance une boutade, qui te renfrogne un peu plus. Je croyais que tu ne t'excusais pas, Yori. Bien sûr, il fallait qu’il te le fasse remarquer. Et c’est vrai, tu l’as dit ; peut-être pour t’en convaincre toi-même. Comme quand tu as dit à Nanami que tu ne cherchais pas à te rendre excusable et qu’elle t’a répondu que tu en prenais quand même l’attitude.

Tu gardes le regard obstinément détourner, retenant malgré tout un sourire légèrement amusé à sa taquinerie. Tu apprécies faire face à un peu de répondant, bien que tu l’apprécies moins quand il est ainsi utilisé contre toi.

Merci. De t’inquiéter et d’agir comme tu le fais… Tu te tends un peu plus – tu as décidément autant de mal avec les remerciements, qu’avec les reproches – et hausse un sourcil.
D’agir comme tu le fais.

« Vraiment ? »

Ta question n’appelle pas de réponse. Tu y joins un sourire amer, songeant que Kiyoshi est bien placé pour ne pas apprécier ta manière d’agir, justement – c’est elle qui a entraîné cette discussion, d’ailleurs. Mais il accepte tes excuses et, au fond, tu en es surtout soulagé.

« Eh bien, je ne vais pas te retenir plus longtemps. »

Tu te relèves, te dirigeant vers lui – vers la sortie.
Tu ne sais pas depuis combien vous êtes ici, exactement, mais vous avez fait le tour de cette conversation qui s’est éternisée.

« Penses-en ce que tu veux, mais la prochaine fois, dis-toi que ce n’est pas forcément pour Tetsuya que je viens. »

Et avec un dernier regard, tu quittes la pièce.
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